Burberry

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Burberry Group
logo de Burberry
Logo de Burberry
illustration de Burberry
Boutique Burberry à Chicago, (États-Unis).

Création 1856
Dates clés 2002 : entrée en bourse
Fondateurs Thomas BurberryVoir et modifier les données sur Wikidata
Personnages clés Thomas Burberry : fondateur
John W. Peace : président
Angela Ahrendts : ancienne directrice générale
Forme juridique Private company
Action LSE : BRBY
Siège social Haymarket, Londres
Drapeau de la Grande-Bretagne Royaume-Uni
Direction Jonathan Akeroyd (PDG)
Président John Peace (en) (-)[1] et Gerry Murphy (en) (depuis )[2]Voir et modifier les données sur Wikidata
Activité Industrie du luxe
Produits Vêtements
Parfums
Montres
Maroquinerie
Lunettes de soleil
Effectif 9 892 ()[3]Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web www.burberryplc.com

Capitalisation 9 377 millions GPB en décembre 2019
Chiffre d'affaires 2 720 millions GBP en mars 2019
Résultat net 339 millions GBP en mars 2019

Burberry's est à l'origine un tailleur britannique, spécialiste de la confection de manteaux et d'imperméables masculins (Men's outfitter, selon la terminologie anglaise) qui manufacture des vêtements de luxe pour une clientèle riche et exigeante. Avec ses modèles immuables, il s'est imposé comme le représentant de l'élégance masculine sobre, raffinée et de très bonne qualité des classes aisées britanniques : la reine Élisabeth II et le Prince Charles lui ont tous deux accordé la Reconnaissance royale en 1955 et en 1989.

Devenu Burberry, la compagnie est depuis 2002 une société cotée en bourse, produisant en Chine et développant dans le monde entier un réseau de boutiques en franchise cherchant à toucher un large public. Burberry est devenu une des marques commerciales de luxe généralistes, son catalogue s'est étendu aux femmes, aux enfants, aux accessoires, aux sacs et bagages, elle a lancé une ligne de parfums. Le motif écossais de ses doublures est devenu l'un des modèles les plus largement imités et contrefaits[réf. nécessaire].

Historique[modifier | modifier le code]

Débuts (1856-1915)[modifier | modifier le code]

Thomas Burberry

Tout commence par un jour d'hiver de 1856, où Thomas Burberry, un apprenti drapier, consulte son médecin pour un problème de rhumatismes précoces. Le praticien lui recommande vivement de ne plus porter son imperméable en caoutchouc, lequel protège de la pluie, mais ne permet pas d'évacuer la transpiration. Thomas Burberry, ouvre quelques semaines plus tard sa première boutique sur Winchester Street à Basingstoke à 80 km de Londres. Âgé d'à peine 21 ans, le jeune créateur habille alors les notables de sa région. Il sera assisté plus tard de Thomas Newman et d'Arthur Michael, ses fils, qui deviendront alors des collaborateurs de l'entreprise, dans les années 1880. Elle se spécialise dans les vêtements de sport et d'extérieur[4].

Le magasin Burberry & Sons sur Haymarket, à la fin du XIXe siècle

En quelques années, il fidélise sa clientèle, sa boutique prend de l'ampleur et devient, dès 1870, un grand magasin, ou, comme le veut la terminologie britannique, un « Emporium », employant plus de 80 personnes[5]. Spécialisé dans les vêtements chauds et plus particulièrement dans les manteaux de pluie, Thomas Burberry crée en 1880 la gabardine, une étoffe protégeant du froid, résistante à la pluie et de très bon usage, rendue imperméable avant son tissage. Le jeune créateur aurait créé ce tissu lors d'une rencontre avec un berger de sa région, dont la veste avait l'étonnante particularité de résister à la pluie. L'homme attribuait cela aux produits utilisés lors du bain des moutons, qui ont la propriété de protéger la laine des bêtes des intempéries. Persuadé du potentiel de cette découverte, et fort du désir d'innover, il fait breveter la gabardine dès 1888. Il développe pour l'occasion cinq épaisseurs différentes pour son tissu : Airylight (« Léger Comme l'Air »), Double-Weave (« Double Tissage »), Karoo[6], Wait-a-Bit (« Attendez un Peu ») et Tropical[7]. Ces tissus résistent bien à la pluie, ainsi qu'au froid. Cela a pu sauver le Capitaine Robert Falcon Scott, qui s'était abrité des tempêtes de neige avec une tente en gabardine Burberry lors de son expédition en Antarctique[8].

Le logo « Chevalier équestre »
(1901-2018)

Vendant désormais sous le nom Thomas Burberry & Sons, le créateur provincial ouvre en 1891 sa première boutique londonienne au 30 Haymarket, sa société alors capitalisée à plus de 2 millions de livres sterling. Jumelée avec un grand atelier, la grande boutique de Londres existe encore de nos jours et contient le siège social de l'entreprise. Dix ans plus tard, la compagnie est chargée par le ministère de la Défense, le War Office, de dessiner de nouveaux uniformes pour les officiers britanniques, imperméables et résistants. La même année, le logo du cavalier, le Equestrian Knight, apparaît pour la première fois, accompagné de l'adverbe latin Prorsum, qui signifie « en avant ». L'armure symbolise la protection, la sûreté des habits, le cavalier reflète les standards d'intégrité de la firme, et enfin la devise latine représente le désir d'innovation de Burberry. Il devient une marque déposée en 1904 et accompagne depuis tous les vêtements de la marque. Le le magasin de Basingstoke est réduit en cendres par le Grand incendie de Basingstoke, causant plus de 30 000 £ de dommages. Ce n'est que quatre ans plus tard que le premier magasin international de la marque ouvre ses portes sur le boulevard Malesherbes à Paris[9]. En 1915, le premier bateau chargé d'imperméables part pour le Japon. Au tournant du siècle, Burberry apparaît comme une véritable institution, au Royaume-Uni comme à l'étranger, tout en poursuivant sa quête d'innovation.

Consécration, déclin et relance (1915-1998)[modifier | modifier le code]

Publicité pour équipement de guerre (1915)
Publicité pour équipement de guerre (1917)

Sa réputation grandissant, la maison acquiert le titre de fournisseur des grandes expéditions polaires, sponsor de Roald Amundsen en 1911, premier homme à avoir atteint le pôle nord, et Ernest Shackleton en 1914, premier homme à avoir traversé le pôle nord, puis de l'armée britannique, lors de la première Guerre mondiale. À cette occasion, Burberry donne naissance au trench-coat[10], modifiant son ancien tielocken, dessiné treize ans plus tôt pour la Seconde Guerre des Boers[11], afin de l'adapter aux nouvelles sortes de combat ; d'où le nom : littéralement « manteau des tranchées ». Doté dans un premier temps d’épaulettes et de pattes de resserrage, des anneaux sont ensuite ajoutés pour attacher les grenades devant et un sabre dans le dos. Entre 1914 et 1918, un demi-million de soldats portèrent l’imperméable[12]. La consécration intervient, alors que le roi Édouard VII fait passer le nom de Burberry dans le langage courant en prenant l'habitude de prononcer cette phrase : Give me my Burberry! (« Qu'on me donne mon Burberry ! »)[13] C'est ensuite au tour du roi George V de rendre hommage à la marque en faisant de Thomas Burberry son habilleur officiel en 1919[14]. La guerre finie, de nombreux vétérans retournèrent chez eux avec leurs imperméables, et commencent à populariser le vêtement à la ville.

1924 marque une date clé pour Burberry. La maison impose ses codes et fait de son tartan écossais blanc, noir et chameau, le Nova Check, le leitmotiv de ses collections[15]. La gamme s'élargit de la célèbre écharpe en imprimés écossais ainsi que de nouveaux parapluies, chapeaux, pantalons, vestes et des tenues conçues spécialement pour le sport, par exemple la chasse, la pêche, le golf, le tir à l'arc ou encore le tennis. Cette consécration marque la fin d'une ère : Thomas Burberry s'éteint quelques années plus tard, en 1926, âgé de 90 ans, laissant à ses 2 fils, Thomas Newman et Arthur Michael, le soin de perpétuer la tradition familiale. L'innovation, pourtant si chère à Thomas Burberry est alors reléguée au second plan : la maison campe sur ses acquis. Il est vrai que l'enseigne est portée par son succès. À Hollywood d'abord où de nombreuses stars du cinéma arborent les créations maison dans des blockbusters mythiques tels que Humphrey Bogart dans Casablanca[16], Audrey Hepburn dans Breakfast at Tiffany's[réf. nécessaire] ou bien Gary Cooper et Marlène Dietrich dans Cœurs brûlés. Sans oublier le lieutenant Columbo joué par Peter Falk ou bien Peter Sellers, héros des aventures de la Panthère rose. En Grande-Bretagne ensuite : en 1955, Burberry devient fournisseur officiel de la reine Élisabeth II et profite de cette reconnaissance pour faire du Nova Check une griffe déposée officielle (1967) présente sur de nombreux accessoires (parapluies, écharpes, bagages…). En 1989 c'est au tour du Prince Charles d'accorder les Royal Warrants à la marque. Un grand nombre de personnalités du monde politique et de célèbres écrivains s'habillent du désormais célèbre trench-coat : le critique musical George Bernard Shaw ainsi que Winston Churchill, Ronald Reagan, George Bush père et Norman Schwarzkopf.

En 1955, Burberry est racheté par le géant britannique de la grande distribution, le groupe Great Universal Stores (en) (GUS). L'enseigne y perd son indépendance familiale, mais commence sa période innovante et croissance importante de son chiffre d'affaires et bénéfices. Avec le développement des « swinging sixties » Burberrys est devenu la marque de prêt-à-porter de luxe la plus appréciée de Grande-Bretagne. Les produits de base comme le trench, l'imperméable Piccadilly, l'écharpe en cachemire beige ont tous été relancés notamment avec la fameuse doublure à carreaux connue mondialement aujourd'hui. Les stars du monde moderne ont commencé à porter la marque (voir ci-dessus). Pendant les années 1970, 1980 et 1990, la marque Burberrys s'est associée avec les meilleurs fabricants à travers le monde industrialisé afin de fabriquer les produits complémentaires à la collection britannique : costumes, pantalons, chemises, sportswear, maroquinerie, pour homme, femme et enfant. Ces produits, dessinés avec l'accord du siège londonien et avec une fabrication et distribution à travers les meilleures boutiques de luxe indépendantes mondiales ont contribué à l'essor de la marque jusqu'à la fin des années 1990. Avec Lord Litchfield comme photographe, Lord Leonard Wolfson chairman, et Stanley Peacock OBE, Burberrys a développé non seulement une image du luxe britannique mondialement reconnue, mais une rentabilité extrêmement élevée grâce en partie aux revenus des licences dont le chiffre d'affaires de ces derniers n'apparaissaient pas dans le bilan de la société[réf. nécessaire].

1998 à ce jour[modifier | modifier le code]

Une longue chute de tissu parcourue verticalement de larges bandes d'arc-en-ciel posée sur un mannequin en plastique vu de dos.
Une cape arc-en-ciel de Christopher Bailey pour Burberry. Septembre 2019.

En 1998, Burberrys change le nom marketing pour Burberry. La plupart des articles ont aussi changé de nom, mais beaucoup d'accessoires fabriqués avant et aux alentours des années 2000 ont conservé le nom Burberrys.

La nouvelle dirigeante, Rose Marie Bravo, s'attache alors à donner un nouveau souffle créatif à la maison, s'allouant les services de Fabien Baron – ancien collaborateur de Calvin Klein – du photographe Mario Testino, des top models Stella Tennant et Kate Moss, mais surtout de deux stylistes réputés : Roberto Menichetti puis, dès 2002, de Christopher Bailey[17],[18]. Bravo divise ensuite par trois le nombre de licences[19], redonnant son identité à Burberry : il n'en reste plus que treize pour le parfum, les lunettes, etc. Le pari est réussi : le chiffre d'affaires de l'entreprise augmente de plus de 275 millions d'euros. Ces années de réussite marquent aussi un tournant économique de taille : GUS, actionnaire majoritaire de la maison depuis 50 ans décide une cotation en bourse. Sur les plans économique et créatif, les années 2000 scellent le renouveau de la maison britannique.

Pourtant, ce retour en force ne masque pas la crise d'identité que connaît Burberry au début des années 2000. Maison de luxe attachée à une image conservatrice depuis sa création, Burberry devient Outre-Manche l'enseigne de prédilection d'un autre type de consommateurs : les « Chavs ». Fans de rap arborant fièrement des griffes voyantes, ces jeunes s'emparent de la casquette en imprimés Nova Check de la marque et en font un signe ostensible d'appartenance. La marque décide alors de retirer l'article de la vente et de réduire la visibilité de son motif officiel sur ses produits. Également associée au football casual cult (mouvement de violences dans les stades privilégiant le port d'habits de luxe afin de ne pas être remarqué et associé aux hooligans) et accusée par l'association PETA d'utilisation abusive de la fourrure, la marque devient peu à peu un objet de risée nationale. Si ce n'est là qu'un épiphénomène, Burberry rencontre un temps bien des difficultés à regagner ses galons de noblesse dans son pays d'origine.

Burberry a su imposer une image de marque résolument rajeunie grâce à une réorganisation complète des collections. La maison a scindé son offre en deux : Burberry Prorsum, sa collection ciblée haut-de-gamme et Burberry London, une ligne plus « grand public » qui affiche des prix plus accessibles que la ligne Prorsum. Plus tard est venu s'ajouter Thomas Burberry, la ligne jeune de la maison aujourd'hui renommée Burberry Brit.

Et c'est sans compter les multiples déclinaisons de la marque, à l'image de sa ligne enfant ou de ses gammes de parfums et de montres.

Burberry a fait une entrée en Bourse en 2002 et compte -vers cette époque- 61 boutiques à travers le monde, affichant un chiffre d'affaires avoisinant le milliard d'euros pour 2005 et un bénéfice net de 150 millions d'euros pour le dernier exercice 2005-2006[20].

Burberry a choisi de mettre de valeur des célébrités britanniques dans ses campagnes de publicité, parmi lesquelles les mannequins Kate Moss, Agyness Deyn, Jourdan Dunn et Lily Donaldson, le chanteur George Craig, les actrices Emma Watson, qui fut l'égérie des saisons automne/hiver 2009[21] et printemps/été 2010[22], et Rosie Huntington-Whiteley, qui a été choisie pour incarner l'image du parfum Burberry Body en juillet 2011[23] ainsi que l'acteur anglais Eddie Redmayne pour la ligne Burberry Prorsum[24].

Le , Burberry a annoncé le départ de Christopher Bailey en mars 2018. Le créateur italien Riccardo Tisci prend sa suite[25].

En , le directeur de Burberry, Marco Gobbetti, annonce quitter son poste et rejoindre Salvatore Ferragamo[26].

En , la marque annonce la nomination de Daniel Lee comme directeur artistique succédant ainsi à Riccardo Tisci en poste depuis 2018[27].

En , Burberry révèle un nouveau logo et une nouvelle identité dans une campagne dédiée[28].

Actionnaires[modifier | modifier le code]

Liste des principaux actionnaires au 21 août 2021[29].

Lindsell Train 5,42%
MFS Investment Management (en) 5,10%
Baillie Gifford 4,99%
Schroder Investment Management 4,49%
The Vanguard Group 2,75%
BlackRock Fund Advisors 2,55%
Thornburg Investment Management (en) 2,49%
MFS International (UK) 2,48%
BlackRock Investment Management (UK) 2,28%
Norges Bank Investment Management 2,23%

Produits[modifier | modifier le code]

Le CA (hors vente sous licence) par famille de produits se ventile en 2018 entre accessoires (38,7 %), vêtements pour femmes (29,9 %), vêtements pour hommes (24 %), vêtements pour enfants (4,3 %) et autres (3,1 %)[30].

Lignes de vêtements[modifier | modifier le code]

Le célèbre Tartan Burberry dit haymarket check.

Burberry scinde son offre en trois collections distinctes[19]. Chacune répond à un positionnement et un besoin différent, et s'adresse à un public bien défini.

Burberry Prorsum[modifier | modifier le code]

Burberry Prorsum est la collection haut de gamme de la maison Burberry. Elle contient les créations présentées lors des défilés de la Fashion Week de Londres. Chaque pièce est produite en très faible quantité et proposée à des prix très élevés. La cible majeure de ce type de produits est restreinte puisque constituée presque exclusivement de personnalités du monde du cinéma, de la mode ou du sport. Sa visibilité et son importance pour le groupe n'en est pas réduite pour autant : vue sur des stars et donc largement diffusée dans les médias, elle se place comme le porte-étendard de l'enseigne au niveau du grand public[réf. nécessaire].

Burberry Brit[modifier | modifier le code]

Burberry Brit représente assurément les principales marges de l'entreprise en termes de collections, tant sa cible est large et variée. Il s'agit en effet de la collection grand public de la maison, qui associe à la fois des produits tendances et d'autres plus classiques, à des prix bien plus abordables. Développée à l'origine pour les marchés espagnols et japonais, la ligne s'applique aujourd'hui à l'Europe dans son ensemble. Deux collections principales sont produites chaque année, Automne/Hiver et Printemps/Été, en majorité en Asie[réf. nécessaire].

Burberry London[modifier | modifier le code]

Burberry London est la ligne fashion de Burberry. Elle s'adresse aux hommes et femmes qui veulent être habillés élégamment pour la semaine. C'est une collection très « citadine ». Elle propose des collections davantage axées sur la mode que Burberry Brit. On peut désormais trouver certains éléments de la collection au Royaume-Uni, au Japon, au Portugal, en Italie, au Canada ou en France[réf. nécessaire].

Parfums[modifier | modifier le code]

La marque commercialise des parfums, à l'image de My Burberry, une eau de parfum pour femme qui puise son inspiration dans le design du trench iconique tout en évoquant un jardin londonien après la pluie. Parmi les essences masculines, Mr. Burberry s'inscrit dans un registre à la fois classique et contemporain, faisant écho au trench noir et à l'atmosphère londonienne. La division Parfums et Beauté de Burberry figure aux côtés des départements Accessoires, Prêt-à-porter Femme et Homme, sans oublier la collection Enfant. La branche Parfums est désormais sous contrôle du groupe Coty, à la suite de la rupture du contrat de licence avec Interparfums[19].

Burberry dans le monde[modifier | modifier le code]

Burberry structure ses activités en cinq zones géographiques : l'Angleterre, le reste de l'Europe, l'Amérique du Nord, l'Asie-Pacifique et le reste du monde (marchés émergents). Bien que souvent présent sous forme de boutiques officielles, les principales marges du groupe proviennent de ses nombreuses concessions dans les boutiques d'habillement du monde entier.

Il est difficile de connaître précisément le nombre total d'endroits dans lesquels les produits Burberry sont vendus, tant les établissements franchisés sont nombreux et étendus. Le groupe estimait cependant en 2003 à 3 162 le nombre de points de vente[14] dans environ 90 pays[31]. Burberry met l'accent sur la vente au détail qui se répartissait au ' (fin de l'année fiscale) de la manière suivante : 77 boutiques Burberry (contre 66 en 2006), 182 concessions (contre 164 en 2006) et 33 points de vente directe à l'usine (magasins d'usine) (contre 30 en 2006).

Europe (hors Angleterre)[modifier | modifier le code]

Présence de Burberry dans le monde à travers ses magasins officiels et ses concessions majeures uniquement (mars 2007)

Berceau de la marque, l'Europe a depuis toujours été pour Burberry le marché au plus fort potentiel. Attachant une très grande importance à son patrimoine historique, l'enseigne s'est toujours préoccupée de son image à l'intérieur du Vieux Continent. C'est donc naturellement que Burberry ouvrit son premier magasin international au 8 boulevard Malesherbes dans la capitale européenne du luxe et de la mode, Paris ; un nouveau magasin de 930 m2 voit le jour fin 2011[32],[19].

Le marché européen générait en 2007 229,8 millions de livres sterling de chiffre d'affaires, soit 27 % des ventes totales du groupe.

Royaume-Uni[modifier | modifier le code]

« Keep Burberry British! »[modifier | modifier le code]

En , peu de temps après que l'Américaine Angela Ahrendts eût pris le poste de CEO de Burberry, la marque a annoncé la fermeture en de sa fabrique de polos à Treorchy, petite ville située dans les Galles du Sud, délocalisant ainsi 309 postes en Chine[33]. L'entreprise affirma que l'usine « n'était plus viable au niveau commercial » bien qu'une hausse des profits de 22 % ait été recensée en . Cette décision de restructuration, très mal accueillie par l'ensemble de la population britannique, a provoqué de nombreuses manifestations devant les magasins principaux de la chaîne situés à Londres, avec un slogan explicite : « Keep Burberry British! » (« Gardez Burberry britannique ! »).

Groupe de manifestants devant le principal magasin de la chaîne à Londres.

La campagne, menée par le député gallois Leighton Andrews qui prône « l'identité britannique affirmée » de la marque, a entraîné une couverture médiatique très importante par la presse internationale, et le soutien d'un grand nombre de célébrités. On remarque notamment en tête de cortège le Gallois Ioan Gruffudd, acteur du film Les 4 Fantastiques et l'un des visages de la marque, le chanteur Tom Jones, Alex Ferguson et la présentatrice de télévision Charlotte Church[34]. L'Église d'Angleterre a, de son côté, menacé de vendre ses 2,5 millions de livres sterling (3,7 millions d'euros) en actions de l'entreprise. Elle espère ainsi faire plier Burberry et lui faire conserver son statut de marque de luxe Made in London. Mais c'est surtout la famille royale qui s'en est mêlée. Après le Prince Charles, c'est la Reine qui a fait part de son inquiétude au ministère du commerce et de l'industrie. Buckingham menacerait de retirer à Burberry son label de fournisseur de la famille royale (Royal Warrants). Du moins c'est ce qu'a laissé entendre un porte-parole du Prince Charles déclarant au quotidien britannique The Telegraph que « les garanties royales sont accordées pour cinq ans, mais elles peuvent l'être pour moins longtemps » et qu'elles « sont révisées à intervalles réguliers »[35]. En février 2007 la compagnie a été sommée de justifier sa décision devant un comité composé de parlementaires britanniques[36].

Après des mois de protestations à Londres, Paris, New York, Burberry ne renonça pas à sa décision et ferma la plus ancienne de toutes ses fabriques le à Treorchy[37]. Bien que les travailleurs aient obtenu de la société qu'elle reclasse une partie des employés (175)[38], verse des indemnités (3 000 £ par employé[38]) et donne l'usine d'une valeur de 1,5 million d'euros aux autorités[39], ils n'en restent pas moins consternés par l'acte de la marque de luxe et trouvent en cette délocalisation une occasion de relancer le débat relatif à la mondialisation[38].

Logos[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. « https://web.archive.org/web/20170818045415/https://www.burberryplc.com/en/company/board-of-directors/board-of-directors.html »
  2. « https://www.burberryplc.com/en/company/board-of-directors/board-of-directors.html »
  3. « https://www.burberryplc.com/content/dam/burberry/corporate/oar/2020/pdf/Burberry_Annual_Report_2019-20.pdf »
  4. Caroline Cox, Le luxe en héritage, Dunod, 2013, p. 108.
  5. JSS Gallery, Portrait of Major George Conrad Roller, (page consultée le 29 juillet 2007), <http://jssgallery.org/Paintings/Portrait_of_Major_George_Conrad_Roller.htm>
  6. Le Karoo est un désert d'Afrique du Sud. Voir : Karoo.
  7. Funding Universe, Burberry Ltd, 2001, (page consultée le 29 juillet 2007), <http://www.fundinguniverse.com/company-histories/Burberry-Ltd-Company-History.html>
  8. Caroline Cox, Le luxe en héritage, Durod, 2013, p. 111.
  9. ABC-Luxe, Burberry Group, (page consultée le 30 juillet 2007), <http://www.abc-luxe.com/actu_eco_luxe/burberry_group.php>
  10. Marine de la Horie, « Le trench Burberry, pour la reine comme pour Kate Moss », Mode, sur lepoint.fr,
  11. Patricia Batki, « Le vestimentaire militaire dans la mode : le cas du trench-coat Burberry », sur La Revue d'Histoire Militaire, (consulté le )
  12. Le Figaro.fr, L'imper Burberry à l'épreuve, Marie-Dominique Sassin, ', (page consultée le '), <http://www.lefigaro.fr/dossiers/adv/figaro/objets/_art/obj_burberry/obj_burberry_1707.htm>
  13. Richard Garfield, Have You Seen This Somewhere Before ?, 2006/2007 ?, (page consultée le 28 juillet 2007), <http://www.basingstokegazette.co.uk/features/memories/display.var.1199889.0.have_you_seen_this_somewhere_before.php>
  14. a et b Prospectus officiel de Burberry (2003)
  15. Marie-Dominique Sassin, « L'imper Burberry à l'époque du temps », dans Le Figaro, 17 juillet 2002 [lire en ligne]
  16. Amandine Maziers, « Trench Attitude », dans La Libre Belgique, 6 juillet 2004 [lire en ligne]
  17. Séverine De Smet, « Burberry ou la pop attitude », L'Obs, no 2456,‎ , p. 164 (ISSN 0029-4713, lire en ligne)
  18. Portrait de Christopher Bailey « Il se tient à carreaux » Libération.fr, 8 décembre 2011
  19. a b c et d Thiébault Dromard, « La marque Burberry défile sur le podium des grandes », Challenges, no 280,‎ , p. 76 à 77 (ISSN 0751-4417, lire en ligne)
  20. Hoovers, Burberry Group plc, (page consultée le 26 juillet 2007) <http://www.hoovers.com/burberry/--ID__102913,ticker__--/free-co-fin-factsheet.xhtml>
  21. « Emma Watson pour Burberry », sur tendances-de-mode.com, (consulté le )
  22. « Emma Watson/Burberry, le retour », sur madmoiZelle.com, (consulté le ).
  23. « vogue.fr/beaute/news-beaute/ar… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  24. Laureen Parslow, « Eddie Redmayne, so british ! », Jalouse, no 148,‎ , p. 222-225
  25. « Riccardo Tisci est nommé directeur artistique de Burberry », Madame Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le )
  26. « Marco Gobbetti quitte Burberry pour Salvatore Ferragamo. », sur journalduluxe.fr (consulté le )
  27. Condé Nast, « Daniel Lee nommé directeur artistique de Burberry, succédant à Riccardo Tisci », sur Vogue France, (consulté le )
  28. « La marque de luxe Burberry change de logo... et revient dans le passé ! », sur Stylist.fr (consulté le )
  29. Zone Bourse, « Burberry : actionnaires », sur www.zonebourse.com (consulté le )
  30. Zone Bourse, « Burberry Group : Actionnaires, dirigeants et description métier », sur www.zonebourse.com (consulté le )
  31. WIPO Arbitration and Mediation Center, 24 avril 2006, (page consultée le 28 juillet 2007), <http://www.wipo.int/amc/en/domains/decisions/html/2006/d2006-0196.html>
  32. « Burberry à la conquête de Paris  » Les Échos, Série Limitée, 10 décembre 2011
  33. Aujourd'hui la Chine, Le syndicat de Burberry tente d'empêcher une délocalisation en Chine, 15 février 2007, (page consultée le 13 avril 2007), <http://www.aujourdhuilachine.com/article.asp?IdArticle=2319>
  34. BBC News, "Emotional" end to Burberry fight, 30 mars 2007, (page consultée le 13 avril 2007), <http://news.bbc.co.uk/1/hi/wales/south_east/6507581.stm>
  35. Cécile Prudhomme, « En Grande-Bretagne, la délocalisation de Burberry tourne à l'affaire d'État », dans Le Monde, 3 janvier 2007
  36. Stratégies.fr, Burberry forever, 11 janvier 2007, (page consultée le 13 avril 2007), <http://www.strategies.fr/archives/1439/page_39815/>
  37. KeepBurberryBritish.com, An Emotional Day, 30 mars 2007, (page consultée le 13 avril 2007), <http://keepburberrybritish.typepad.com/campaign/>
  38. a b et c Groves Media, Bubrerry follows the latest trend, (page consultée le '), <http://grovesmedia.wordpress.com/2007/03/30/burberry-follows-the-latest-trend/>
  39. Trends.be, Le britannique Burberry en Asie ? Shocking !, (article du bas), 22 février 2007, (page consultée le 13 avril 2007), <http://www.trends.be/articles/index.jsp?articleID=41336&sectionID=1137&siteID=12>

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie et références[modifier | modifier le code]

  • (en) Maurice Baren, How It All Began : The Stories Behind Our Favorite Shops and Brands, Michael O'Mara Books, Londres, 2002 (1re éd. Marks and Spencer, 1999) (ASIN B000SI6AOY)
  • Patricia Batki, « Le vestimentaire militaire dans la mode : le cas du trench-coat Burberry », La Revue d'Histoire Militaire, Les Lilas, La Revue d'Histoire Militaire, 2022 (dernière consultation le 25/04/2023)
  • (en) Eleanor Curtis, Fashion Retail, John Wiley and Sons Ltd, Royaume-Uni, 2007 (1re éd. Wiley and Sons, 2004), 224 p. (ISBN 0470066474)
  • (fr) Eric Pincas, « La saga des marques Burberry, la pluie sans impair. Le plus célèbre des imperméables date de la guerre de 1914 », in Historia (Paris), 2007, no 719, p. 84-85
  • (fr) « Burberry » in Jean Watin-Augouard, Petites histoires de marques, Éditions d'Organisation et TM-Ride, 2003, p. 130 (ISBN 2-7081-2828-0)

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