« Débuts de l'agriculture au Proche-Orient » : différence entre les versions

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* {{Chapitre| langue = en| prénom1= Benjamin S.|nom1= Arbuckle| titre = Animals in the Ancient World| titre ouvrage = A Companion to the Archaeology of the Ancient Near East| auteurs ouvrage= Daniel T. Potts (dir.)| lieu = Malden et Oxford| éditeur= Blackwell Publishers | collection= Blackwell companions to the ancient world| année = 2012| passage= 201-219}}
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* {{Article| langue=en| prénom1= Eleni |nom1= Asouti |prénom2= Dorian Q. | nom2= Fuller |titre= A Contextual Approach to the Emergence of Agriculture in Southwest Asia: Reconstructing Early Neolithic Plant-Food Production| périodique= Current Anthropology |volume= 54 |numéro= 3 |année= 2013 | passage= 299-345|doi=10.1086/670679 }}
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* {{chapitre| langue=fr |prénom1= George|nom1= Willcox |titre=Les premiers indices de la culture des céréales au Proche-Orient| auteurs ouvrage= C. Manen, T. Perrin et J. Guilaine (dir.) |titre ouvrage=La transition néolithique en Méditerranée. Actes du colloque Transitions en Méditerranée, ou comment des chasseurs devinrent agriculteurs, Toulouse, 14-15 avril 2011| éditeur= Errance| lieu= Arles | année=2014|passage= 47-58}}
* {{chapitre| langue=fr |prénom1= George|nom1= Willcox |titre=Les premiers indices de la culture des céréales au Proche-Orient| auteurs ouvrage= C. Manen, T. Perrin et J. Guilaine (dir.) |titre ouvrage=La transition néolithique en Méditerranée. Actes du colloque Transitions en Méditerranée, ou comment des chasseurs devinrent agriculteurs, Toulouse, 14-15 avril 2011| éditeur= Errance| lieu= Arles | année=2014|passage= 47-58 |id=WIL14A}}
* {{chapitre|langue=en|prénom1=George|nom1= Willcox|titre= Near East (Including Anatolia): Origins and Development of Agriculture|auteurs ouvrage=Claudia Smith (dir.)|titre ouvrage= Encyclopedia of Global Archaeology|éditeur= Springer|lieu= New York|année=2014|passage=7695-7709|doi= 10.1007/978-1-4419-0465-2_2272|id=WIL14B}}
* {{Article| langue=en|prénom1= Greger|nom1=Larson|prénom2= Dolores R.|nom2= Piperno|prénom3= Robin G.|nom3= Allaby|et al.=oui|titre= Current perspectives and the future of domestication studies|périodique= Proceedings of the National Academy of Sciences |volume=111| année=1994|passage=6139–6146|lire en ligne=https://www.pnas.org/doi/10.1073/pnas.1323964111 |doi=10.1073/pnas.132396411 |id=pnas2014}}
* {{Article| langue=en|prénom1= Greger|nom1=Larson|prénom2= Dolores R.|nom2= Piperno|prénom3= Robin G.|nom3= Allaby|et al.=oui|titre= Current perspectives and the future of domestication studies|périodique= Proceedings of the National Academy of Sciences |volume=111| année=1994|passage=6139–6146|lire en ligne=https://www.pnas.org/doi/10.1073/pnas.1323964111 |doi=10.1073/pnas.132396411 |id=pnas2014}}
* {{chapitre|langue=fr|prénom1=Jean-Denis| nom1=Vigne| titre= Domestication| auteurs ouvrage=Albert Piette et Jean-Michel Salanskis (dir.)|titre ouvrage= Dictionnaire de l’humain| éditeur=Presses universitaires de Paris Nanterre|lieu= Nanterre|année= 2018|passage= 143-150}}
* {{chapitre|langue=fr|prénom1=Jean-Denis| nom1=Vigne| titre= Domestication| auteurs ouvrage=Albert Piette et Jean-Michel Salanskis (dir.)|titre ouvrage= Dictionnaire de l’humain| éditeur=Presses universitaires de Paris Nanterre|lieu= Nanterre|année= 2018|passage= 143-150}}

Version du 11 février 2023 à 15:04

Les débuts de l'agriculture au Proche-Orient se marquent par un ensemble de domestications, qui concernent avant tout un groupe de quelques plantes (céréales et légumineuses) et animaux (moutons, chèvres, bœufs, cochons) qui sont domestiqués pour la première fois par des communautés humaines au début du Néolithique, entre 10000 et 8000 av. J.-C. Cela aboutit progressivement à la mise en place de l'agriculture et de l'élevage dans ces régions, puis à leur expansion dans d'autres parties du monde.

C'est un processus fondamental, placé au cœur des changements liés à la néolithisation, avec la sédentarisation qui le précède et l'accompagne. Le Néolithique est couramment défini comme le passage progressif d'une économie « prédatrice » de chasseurs-cueilleurs à une économie « productrice » d'agriculteurs-éleveurs, ce qui place donc la question de la domestication des plantes et des animaux au centre des bouleversements apportés par cette période. Du point de vue biologique, on passe pour ces espèces domestiquées d'une sélection naturelle à une sélection artificielle par les humains.

Les principaux faits mis en évidence sont que les plantes et animaux domestiqués étaient avant leur domestication exploités sous la forme d'une collecte de type cueillette et chasse, et aussi sous des formes de contrôle « pré-domestiques », les méthodes et techniques nécessaires aux domestications étant déjà connues à la fin du Paléolithique. La sédentarité (ou semi-sédentarité) mise en place dès l'Épipaléolithique final (v. 12500-10000 av. J.-C.) précède le phénomène et ne peut donc plus être vue comme sa conséquence. Des changements climatiques se produisent durant la phase de transition qui voit la fin du dernier âge glaciaire et le début de l'Holocène, qui coïncide avec le processus de domestication. L'agriculture et l'élevage apparaissent dans des zones où les plantes et animaux domestiqués se trouvent à l'état sauvage, qui du reste comprennent un grand nombre de ressources alimentaires à l'état naturel. Ces évolutions accompagnent d'importants changements matériels et mentaux. À partir de ces éléments plusieurs explications ont été proposées afin de savoir pourquoi ces évolutions se sont produites, aucune n'étant parvenue à faire consensus.

Définitions

Si on prend la définition proposée par G. Willcox, la culture des plantes consiste à « assister la reproduction et par suite la multiplication des plantes » et leur domestication est définie comme « la sélection de traits des cultivars, par exemple la perte du mécanisme de dispersion »[1].

Pour D. Helmer, la domestication des animaux peut être définie comme « le contrôle d'une population animale par l'isolement du troupeau avec perte de panmixie, suppression de la sélection naturelle et application d'une sélection artificielle basée sur des caractères particuliers, soit comportementaux, soit culturels. Les animaux deviennent la propriété du groupe humain et en sont entièrement dépendants »[2].

Les critères de définition de la domestication varient donc selon que sont pris en compte les plantes ou les animaux : pour les botanistes une plante est domestique quand elle présente une morphologie domestique, tandis que pour les zoologues un animal est domestiqué quand il est intégré à un groupe humain et manipulé par lui[3].

Contexte géographique, chronologique, et climatique

Les principaux ensembles géographiques

Localisation des principaux ensembles géographiques du Néolithique du Proche-Orient.

Le Proche-Orient est entendu dans les études sur le Néolithique comme une région allant de la mer Méditerranée jusqu'au Zagros, de la mer Rouge et du golfe Persique jusqu'aux monts Taurus[4], ensemble auquel on inclut couramment Chypre et l'Anatolie centrale parce qu'elles participent rapidement au processus de néolithisation. On peut aussi parler d'« Asie du sud-ouest ». Cette vaste région comprend une grande diversité de milieux naturels et paysages, regroupés en plusieurs grandes zones suivant des critères géographiques et aussi culturels[5],[6]. On y trouve notamment le « Croissant fertile », concept qui trouve son origine dans les travaux de James Henry Breasted, qui dans son acception actuelle est un espace biogéographique qui s'étend en gros sur le Levant et les versants et piémonts du Taurus et du Zagros, et comprend les plantes et animaux sauvages à l'origine des premières espèces domestiquées[7].

Désert de Judée, canyon de Nahal Hemar (Israël).

Le Levant, situé à l'est de la Méditerranée orientale, est caractérisé par des alternances de milieux étirés dans un sens nord-sud : la plaine côtière à l'ouest, plus large que de nos jours durant l'Épipaléolithique et le Néolithique puisque le niveau de la mer était plus bas, puis en progressant vers l'est se rencontrent d'abord des piémonts s'élevant progressivement pour former des chaînes montagneuses souvent bien boisées allant jusqu'à 2 000 mètres d'altitude, puis une nouvelle zone basse, le Rift ou « corridor/couloir levantin », axe structurant qui descend au sud en dessous du niveau de la mer, puis un espace de plateau plus élevés, et enfin une lente descente vers le désert arabique[8]. Cette région est divisée en trois ensembles géographiques, parfois deux, qui présentent le même découpage ouest-est.

  • Le Levant sud, au nord du Sinaï et du Néguev, qui comprend la plaine côtière, puis les monts de Haute-Galilée et de Judée, la plaine du Jourdain avec la mer Morte et le lac de Tibériade, et celle de l'Arabah au sud, et enfin les plateaux transjordaniens à l'est[9],[10].
  • Le Levant central (parfois rattaché au Levant nord, dont il est alors la partie « haute », d'autres fois en partie regroupé avec le Levant sud), entre l'oasis de Damas (incluse) au sud et la trouée de Homs au nord, avec la plaine côtière du Liban, les monts du Liban, la vallée du Litani et la plaine de la Bekaa, puis les monts de l'Anti-Liban, dont les pentes orientales abritent la Ghouta autour de Damas, et enfin le désert[11],[10].
  • Le Levant nord, qui correspond en gros à la Syrie occidentale, comprend la plaine côtière syrienne, plus large ici qu'ailleurs au Levant, puis les montagnes des Alaouites et l'Amanus, ensuite la vallée de l'Oronte, la plaine de l'Amuq, puis les plateaux de Syrie centrale, et limité à l'est par l'Euphrate, la région du Moyen-Euphrate, qui peut être vue comme un autre « corridor »[12],[10].
Champ de céréales près de l'Euphrate dans le nord-ouest de l'Irak de nos jours.

La Mésopotamie au sens large comprend les régions découpées par le Tigre et l'Euphrate, les deux principaux fleuves du Moyen-Orient.

  • L'Anatolie du sud-est, qui est la partie la plus septentrionale de la Haute Mésopotamie puisqu'elle est structurée par les hautes vallées du Tigre et de l'Euphrate, est une région de seuil dont l'altitude décline d'environ 800 à 300 mètres d'altitude du nord au sud, entre les régions hautes du Taurus oriental situées au nord, où les deux fleuves prennent naissance, et les plateaux de la Djézireh vers lesquels ils coulent ; les vallées sont étroites, mais par endroits elles s'élargissent en alvéoles où se nichent les communautés humaines ; à l'ouest se trouvent les montagnes de l'Anti-Taurus[13],[14].
  • La Djézireh, l'« île », qui couvre la majeure partie de la Haute Mésopotamie, est une région de plateaux de 250/300 m d'altitude en moyenne, incisés par le Tigre, l'Euphrate, et deux affluents de ce dernier, le Balikh et le Khabur, divisée entre une Haute Djézireh, au nord nord-est, plus arrosée, et une Basse Djézireh au sud sud-ouest, plus aride[15].
  • La plaine alluviale et deltaïque mésopotamienne est une vaste région au climat actuellement très aride, très plane et très peu élevée, où les deux fleuves se rejoignent pour former un delta, très marécageux en aval, avant de se jeter dans le golfe Persique, alors beaucoup plus loin que de nos jours en raison du plus bas niveau des mers (durant le maximum de l'époque glaciaire tardive peut-être jusqu'au niveau du golfe d'Oman)[16].

Aux extrémités nord et est se trouvent plusieurs zones hautes, avec la présence des chaînes montagneuses de l'arc Taurus-Zagros, abritant des régions élevées qui sont pour plusieurs si ce n'est des foyers au moins des régions ayant activement participé au succès du mode de vie néolithique.

  • Le Zagros, ici surtout concerné pour ses parties occidentales et centrales, est une chaîne constituée de plis parallèles d'orientation nord-ouest/sud-est, incisée par de nombreuses dépressions formées par des cours d'eau qui coulent vers la Mésopotamie (pour les plus importants, du nord au sud : Grand Zab, Petit Zab, Diyala, Karkheh, Karun), qui forment des vallées profondes, souvent exiguës et isolées les unes des autres, expliquant que les cultures néolithiques semblent segmentées entre celles-ci ; le versant sud-ouest, plus arrosé, se termine par une zone de piémont vers la Mésopotamie[17].
  • L'Anatolie centrale, séparée du Levant nord par les monts Taurus, est une région de plateaux élevés, à plus de 1 000 mètres d'altitude, avec une partie orientale plus aride, où se trouve le Lac Tuz, lac salé, et des cônes volcaniques, et une partie occidentale plus boisée, avec une région de lacs au sud-ouest[13].

L'extrémité nord-ouest du désert d'Arabie est en fait une steppe, plus ou moins ouverte suivant les fluctuations climatiques. Durant l'époque néolithique elle comprend donc de grandes variations dans le peuplement. S'y trouvent aux périodes plus humides quelques cours d'eau temporaires et des lacs, et surtout des sources artésiennes permettant de former des oasis (el Kowm, Azraq)[18].

L'île de Chypre est aussi une composante géographique du Néolithique proche-oriental. Troisième île méditerranéenne par sa taille, située à 100 kilomètres de la côte du Levant nord, elle comprend trois ensembles d'orientation est-ouest qui se succèdent du nord au sud : le long de sa côte nord les montagnes de la chaîne de Kyrenia, puis la plaine de la Mésorée, et au centre-ouest le massif du Troodos. Le littoral méridional comprend les principales régions d'implantation préhistoriques et antiques, notamment autour de la péninsule d'Akrotiri et la plaine de Larnaka[19].

Repères chronologiques

La phase de transition entre mode de vie paléolithique et mode de vie néolithique dans laquelle est comprise le Néolithique proche-oriental se découpe schématiquement en trois grandes périodes :

  • La période dite de l'Épipaléolithique final, vers 15000-10000 av. J.-C., qui voit notamment le début de la sédentarisation au Levant durant le Natoufien ancien (v. 12500-11000), avec dans cette région l'apparition des premiers villages permanents, et d'une manière générale un recul de la mobilité des groupes même si la plupart des habitats du Moyen-Orient restent saisonniers. La subsistance repose sur la chasse et la cueillette, il n'y a pas de domestication assurée des plantes et des animaux.
  • Les périodes du Néolithique dites pré-céramiques ou acéramiques, vers 10000-7000/6400 av. J.-C., divisées en deux phases dites Néolithique précéramique A (Pre-Pottery Neolithic A, abrégé en PPNA), d'environ 10000 à 9000 av. J.-C., et B (Pre-Pottery Neolithic B, abrégé en PPNB), d'environ 9000 à 7000 av. J.-C. (mais jusqu'à 6400 au Levant sud). Elles voient le début de l'agriculture et de l'élevage, l'expansion de l'habitat sédentaire et l'apparition d'une architecture communautaire, mais la poterie n'y apparaît pas.
  • Les phases du Néolithique céramique ou tardif (v. 7000/6400-5300/4500 av. J.-C.) voient une expansion de l'habitat villageois, l'apparition de l'artisanat de la poterie, le développement de l'agriculture avec la mise au point de l'irrigation et son expansion vers de nouvelles régions. Elles s'achèvent avec les premiers développements de la métallurgie du cuivre qui marquent le début du Chalcolithique. Les sociétés sont peu inégalitaires.
Chronologie du Néolithique au Levant, suivant plusieurs datations
(propositions de K. Wright à partir d'autres travaux[20]).
Avant J.-C. Cal. Avant le présent Cal.
Natoufien ancien 12780-11180 14730-13130
Natoufien récent 11180-10040 13130-11990
Néolithique précéramique A 10040-8940 11990-10890
Néolithique précéramique B ancien 8940-8460 10890-10410
Néolithique précéramique B moyen 8460-7560 10410-9510
Néolithique précéramique B récent 7560-6940 9510-8890
Néolithique précéramique B final/C 6940-6400 8890-8350
Néolithique tardif 6400-5480 8350-7430

Les fluctuations climatiques et leur impact

Le Néolithique proche-oriental se produit au moment où se termine la dernière période glaciaire et où débute l'Holocène. Cette période ne peut néanmoins être résumée à un simple réchauffement progressif, puisque le climat connaît plusieurs fluctuations durant les phases correspondant à l'Épipaléolithique et au Néolithique :

  • le maximum tardiglaciaire, d'environ 23/22000 à 17000 av. J.-C., est la phase la plus froide et sèche de cette époque, avant une phase de lent réchauffement et surtout de hausse des précipitations, permettant un lent recul des zones semi-arides[21],[22] ;
  • la phase Bölling-Alleröd, entamée à partir d'environ 12700-12500 av. J.-C. et dure peut-être jusqu'à 11/10800 av. J.-C., plus chaud et humide, ce qui permet une extension des zones boisées au Levant sud, et en Anatolie des zones herbeuses et humides (notamment les lacs)[21],[22],[23] ;
  • le Dryas récent, qui débuterait au plus tôt vers 11000 et se terminerait vers 9700 av. J.-C. (une estimation longue va jusqu'en 9000), est une période froide et sèche[21],[22],[23] ; une étude conduite pour le Levant sud semble cependant conclure que la période n'y est pas plus sèche que la précédente, même si elle est plus froide[24] ;
  • le début de l'Holocène, voit un adoucissement du climat, pourrait avoir été d'abord sec, avant un changement plus rapide vers 8200-8000 av. J.-C., certains le faisant débuter vers 7500 av. J.-C. ; le climat étant ensuite plus humide (la mousson estivale remontait plus au nord que de nos jours), le plus humide observé sur les 25 000 dernières années au Levant et dans la Méditerranée orientale[21],[25], le désert d'Arabie recevant en moyenne plus de précipitations sur la période 8000-4000 av. J.-C. que de nos jours[26], de même que le sud mésopotamien qui était sans doute plus marécageux[27] ;
  • cette période est perturbée par l'événement climatique de 8200 BP, soit en gros 6200 av. J.-C., épisode froid et aride, qui dure autour de 160 à 200 ans[22],[28].

Ces variations des températures et des précipitations ont eu des impacts significatifs sur les milieux naturels, impact qui ont été différenciés selon les espaces, puisqu'ils ont probablement moins affecté les vallées que les zones steppiques. Dans ces dernières, l'occupation humaine semble bien fluctuer en fonction de ces évolutions[22],[29]. Dans les régions du Levant et de Haute Mésopotamie ce sont les variations des précipitations (surtout concentrées en hiver), qui peuvent être très amples d'une année sur l'autre dans les conditions actuelles, qui ont un impact fort sur les sociétés humaines, plus que les fluctuations de températures[22]. On admet qu'il faut à peu près 200 mm de précipitations annuelles pour pratiquer une agriculture sans apport artificiel d'eau (« sèche »), or dans les zones à la jonction des espaces arides cette limite peut être dépassée une année, puis ne pas être atteinte la suivante. Le « Croissant fertile », où l'agriculture a pris naissance, voit donc ses limites géographiques se déplacer, que ce soit selon les évolutions climatiques de long terme, ou bien selon les variations interannuelles des précipitations[7].

Comment identifier les débuts de l'agriculture ?

Les plantes

Épillets d'engrain (Triticum monococcum).

Pour les plantes, la preuve incontestable de la domestication est morphologique : elles connaissent au bout d'un certain temps une évolution physique qui permet d'identifier clairement dans la documentation archéologique des variantes « domestiques ». Les critères varient en fonction des espèces. Concernant les céréales, à l'état sauvage les épillets, portant les grains à l'extrémité de l'épi, se détachent aisément de ce dernier, se répandent sur le sol et ensemencent ainsi le sol de façon naturelle (égrenage). Cela a pour conséquence de réduire leur rendement pour les cueilleurs ou cultivateurs, mais rend des semailles non nécessaires pour en avoir à nouveau par la suite. Tandis qu'à l'état domestique, les épillets restent soudés à l'épi : c'est la perte du mécanisme de dispersion. Ils ne se détachent qu'après battage par l'homme, ce qui permet les récoltes de plus grands nombres de grains, mais impose de faire des semailles[30]. Ces propriétés se retrouvent à l'état sauvage chez quelques variétés mutantes, très minoritaires dans un contexte de sélection naturelle, mais qui on vu leur proportion augmenter dans le cadre du long processus de sélection artificielle par l'homme, fait de manière consciente ou inconsciente, et ont donné naissance aux céréales domestiques. L'autre inconvénient morphologique qu'ont pour l'homme les céréales sauvages est que leurs grains sont dans une enveloppe qu'il faut retirer, par décorticage, battage ou d'autres procédés ; en revanche les variétés domestiques sont « nues » et ne nécessitent pas cette étape[31]. Quant aux légumineuses, à l'état sauvage elles sortent naturellement de leur gousse (déhiscence), là encore pour faciliter leur multiplication, tandis qu'à l'état domestique non et elles doivent être décortiquées[32]. L'augmentation de la taille des graines domestiquées par rapport aux sauvages est un autre critère de distinction, mais cette caractéristique met plus de temps à se développer et est en général considérée comme un élément moins probant[33].

Ces éléments sont donc les preuves d'une domestication aboutie. Mais ils arrivent au bout du processus, qui a été constitué de nombreuses tentatives avortées et réussies, avec beaucoup de répétitions. Déterminer combien de temps cela a pris est difficile. On a pu considérer par le passé que c'était l'affaire d'un siècle ou deux, mais aujourd'hui on suppose qu'il a fallu une période de l'ordre du millénaire (si ce n'est plus) pour que les variétés morphologiquement domestiques s'imposent[34]. Cela est peut-être dû au fait que les premiers agriculteurs ont longtemps continué à utiliser des céréales sauvages pour ensemencer leurs champs, plutôt que de puiser dans leur stock de céréales à prépondérance « mutante », avant que ces dernières ne deviennent dominantes. Les premiers cultivateurs ont sans doute privilégié la variété et ont probablement débuté par une sélection inconsciente avant d'être en mesure de repérer les avantages et les inconvénients des variétés de céréales qu'ils pouvaient sélectionner. Le fait qu'ils aient cultivé suivant différentes modalités pourrait aussi expliquer pourquoi la domestication biologique met autant de temps à s'observer[35],[36].

Pour repérer les premières expériences de domestication des plantes alors qu'elles sont en cours, l'identification ne peut s'appuyer seulement sur les critères morphologiques puisqu'elles ont lieu alors que les plantes ont encore une morphologie sauvage, bien qu'elles soient déjà manipulées par des groupes humains : il s'agit des céréales « pré-domestiques », morphologiquement sauvages mais multipliées par l'action humaine. Les archéologues s'en remettent à une autre méthode, dite du « faisceau d'indices » : identifier des indices de domestication qui pris isolément ne sont pas des preuves, mais cumulés au même endroit et au même moment laissent moins de doutes. G. Willcox a ainsi identifié plusieurs critères pour identifier cette agriculture « pré-domestique » : l'augmentation de la consommation des céréales et des légumineuses (les plantes domestiques « fondatrices ») par rapport aux plantes issues strictement de la cueillette ; la diffusion de variétés, qui apparaissent sur un site où elles étaient auparavant absentes, ce qui est sans doute dû à l'action de l'homme ; la présence de « mauvaises herbes » (adventices), caractéristiques des champs cultivés ; l'augmentation de la taille des grains, une des conséquences morphologiques de leur domestication comme vu plus haut ; le stockage à grande échelle des grains ; la présence de la souris domestique, attirée par ces mêmes stocks (commensalisme) ; l'utilisation de la balle des céréales dans la construction ; la présence de nombreuses lames-faucilles employées pour la récolte ; des installations complexes de mouture des céréales[37],[38].

Les animaux

Pour les animaux, il n'y a pas de critère décisif, mais on observe en général la morphologie[39]. taille des espèces domestiquées, qui a tendance à diminuer. Cette évolution pourrait être liée à la disparition de la sélection naturelle et d'une manière générale à la fin du mode de vie sauvage qui entraînent une perte de robustesse, et/ou au fait que les animaux domestiques sont moins bien nourris que les sauvages, ou encore que les hommes préfèrent contrôler des animaux plus petits et les sélectionnent donc ainsi[40]. Pour repérer ce changement, il faut donc disposer d'un échantillon important de restes animaux pour mesurer leur taille et déterminer s'il s'agit d'espèces sauvages ou non. Chez les ruminants, la forme et la taille des cornes évoluent également par rapport aux variantes sauvages[41]. On observe également le sexe et l'âge des animaux abattus, déterminés par les ossements, à la condition qu'ils soient suffisamment complets[42] : un troupeau domestique aura tendance à avoir plus de femelles que de mâles adultes (analyse du sex-ratio), pour avoir plus de reproductrices, alors qu'à l'état sauvage les proportions sont équivalentes ; si on se fie aux pratiques modernes, un élevage destiné à produire de la viande aura tendance à abattre avant tout les jeunes adultes mâles, qui ne sont normalement pas les individus à la mortalité la plus forte à l'état sauvage et dont la forte mortalité est susceptible de mettre en péril le renouvellement du troupeau[43].

Les autres critères utilisés par les zoologues sont : la présence d'une espèce hors de sa zone d'habitat habituelle, qui indique qu'elle a été potentiellement été déplacée par l'action humaine ; des pathologies liées à l'élevage (déformations des os des animaux) ; des variations dans le régime alimentaire des animaux (par l'étude des isotopes stables) ; l'analyse de l'ADN ancien peut également aider[44],[42].

Là encore il est plus difficile de repérer les évolutions au moment où s'effectue la domestication, donc des restes d'animaux que D. Helmer propose de désigner comme « agriomorphes », morphologiquement sauvages mais déjà domestiqués ou du moins apprivoisés par une communauté humaine, car peu de critères vont être identifiables[3]. En tout cas le processus de domestication des animaux a sans doute été plus court que celui des plantes : de quelques années à deux siècles[3].

Où, quand et comment ?

Les premières plantes cultivées au Proche-Orient, dites « fondatrices », consistent en un groupe d'au moins neuf plantes : des céréales, l'orge, le blé amidonnier et l'engrain, des légumineuses, les lentilles, les fèves, les vesces, les pois et les pois chiches, et le lin[45],[46]. Les premiers animaux domestiqués, après le chien[47], sont les quatre ongulés domestiques primaires : le mouton, la chèvre, le porc et la vache[48]. Le chat domestique est également attesté durant le Néolithique[49].

Ces évolutions, concomitantes, sont survenues pour la première fois dans l'histoire de l'humanité au Moyen-Orient, même s'il ne s'agit pas du seul foyer à l'échelle mondiale ayant expérimenté la domestication de manière indépendante.

La subsistance chez les derniers chasseurs-cueilleurs

Au regard des conditions environnementales, il convient de prendre en compte les spécificités du Moyen-Orient, où les variétés domestiquées se trouvent toutes à l'état naturel, avec certes une plus forte concentration dans le « Triangle d'or », mais les céréales sauvages se retrouvent d'Anatolie centrale jusqu'au Levant sud et au Zagros central. Les études génétiques ont permis de déterminer dans certains cas les variantes des plantes et des animaux qui sont à l'origine des espèces domestiques, mais cela est dans plusieurs cas incertain[50]. En tout cas, combinées aux découvertes archéologiques, elles tendent à invalider l'hypothèse d'un seul et unique foyer pour toutes les domestications à l'échelle du Proche-Orient[51]. À partir de ces possibilités offertes par le milieu, le point de départ des domestications par les groupes humains est à chercher dans l'évolution des modes de subsistance, les pratiques de chasse et de cueillette durant l'Épipaléolithique. On peut du reste supposer à la lumière d'exemples ethnographiques que les chasseurs-cueilleurs du Paléolithique supérieur connaissent des méthodes permettant d'aider à la multiplication des plantes, ce qui a facilité la mise en place des expérimentations en plusieurs régions[52].

Localisation et vue aérienne du site d'Ohalo II (Israël).

Pour l'Épipaléolithique ancien, le site d'Ohalo II, vers 21000 av. J.-C., est le seul à fournir des données. Il atteste de la cueillette des céréales, mais un très grand nombre d'espèces végétales qui sont attestées sur ce site (blé et orge, légumineuses, pistaches, figues, etc.), du petit et gros gibier (surtout la gazelle), des poissons pêchés dans le lac[53],[54]. Il y a peut-être aussi dès cette période des tentatives de culture de céréales sauvages[55]. Quoi qu'il en soit, en raison du zonage écologique du Levant, celui-ci proposait une grande variété de ressources en fonction de la latitude, de l'altitude, de la proximité ou non de points d'eau. Ainsi pour les animaux le gros gibier varie selon que le groupe se trouve près de zones hautes boisées (daim, chevreuil, chèvre sauvage, sanglier, aussi gazelle), de hauts plateaux (gazelles de montagne, sanglier, ibex, hémione), d'espaces semi-arides (chèvres et moutons sauvages, ibex), tandis que le petit gibier (renards, lièvres, tortues) se trouve sur à peu près tous les sites. Ce qui est déterminant pour ces bandes exploitant les ressources situés dans 10–15 kilomètres autour de leur campement non permanent est évidemment d'exploiter au mieux ces différents espaces écologiques, aussi bien pour les plantes que les animaux[56]. La situation est grossièrement similaire chez les chasseurs-cueilleurs du Natoufien ancien et du Zarzien (v. 12500-10000 av. J.-C.), à la différence qu'ils semblent bénéficier de meilleures conditions climatiques avant le Dryas récent. Ils consomment les mêmes types de plantes et animaux : céréales et autres graminées, légumineuses, pistaches ; gros gibier en majorité (gazelle dominante au Levant, daim, sanglier, auroch, hémione, etc.) et aussi du petit gibier (lièvres, renards, tortues, oiseaux) ; et pêche là où c'est possible[57].

Du côté des plantes, on constate que le Natoufien (qui est classiquement vu comme le moment de l'apparition de groupes sédentaires) voit le développement des structures de stockage des denrées, l'élaboration d'instruments de broyage plus efficaces, permettant sans doute d'aboutir à moudre de la farine et à cuire des sortes de pains[58], et ces communautés ont peut-être aussi consommé des boissons fermentées, un ancêtre de la bière[59],[60]. En tout cas la place des céréales dans leur subsistance augmente, indiquant une évolution vers une cueillette sélective, privilégiée. On a pu postuler que dès cette période des formes de « proto-agriculture » soient pratiquées (notamment le seigle à Abu Hureyra), néanmoins les indices ne sont pas déterminants[61],[62],[63]. Mais même avec des changements, les futures céréales « fondatrices » ne représentent à ce stade qu'environ 10 % des restes botaniques retrouvés sur les sites natoufiens, donc leur place dans la subsistance, qui est de type « spectre large », est encore loin d'être essentielle aux côtés d'autres plantes cueillies (cypéracées, herbes à petites graines, légumes, fruits, dont beaucoup de fruits à coque)[64].

La gazelle de montagne (Gazella gazella), animal le plus chassé par les communautés natoufiennes du Levant, qui a peut-être fait l'objet de tentatives de domestication qui ont échoué.

Le tableau est similaire pour les animaux : les Natoufiens chassent certes beaucoup de gibier, mais ils ont une forte prédilection pour la gazelle. Il a pu être proposé qu'il s'agissait d'une tentative de domestication de cet animal, mais il est plus raisonnable de postuler une chasse sélective qui n'a pas débouché sur une domestication[65],[66]. Le Natoufien peut alors apparaître comme une phase d'expérimentation, à l'issue de laquelle les humains peuvent déterminer quelles espèces animales et végétales sont les plus appropriées pour être domestiquées, et dans le cas de la gazelle cela ne s'est pas avéré concluant, à la différence des céréales, chèvres, moutons et autres espèces qui font aussi l'objet d'une collecte plus intense[67]. Le chien domestique semble attesté pour le Natoufien, par sa présence dans deux tombes auprès d'humains, ce qui est vu comme un indice d'un lien affectif impliquant une relation entre maître et animal. Mais il a été manifestement domestiqué plus tôt, et ailleurs[68]. Les chiens ont une fonction d'auxiliaire des hommes qui leur donne une utilité évidente pour ceux-ci. Ils sont (avec le chat) un cas à part dans le processus de domestication, puisqu'on estime qu'ils se sont sans doute associés d'eux-mêmes des communautés humaines, dont ils consomment les mêmes produits, et sont de ce fait sans doute des acteurs de leur propre domestication[47].

Les chemins vers la domestication

Localisation des foyers identifiés pour les domestications des céréales au Proche-Orient : agriculture pré-domestique (italique) et domestications morphologiques (droit).

Dans les reconstitutions proposées par les chercheurs, on considère en effet que la domestication des animaux passe au préalable par une chasse sélective qui privilégie un nombre limité d'espèces (la gazelle et la chèvre sauvage notamment) puis conduit à une tentative de contrôle après captures d'individus isolés (plutôt jeunes) ou bien de troupeaux. Cela débouche sur des apprivoisements, qui conduisent progressivement vers des domestications avec un contrôle de la reproduction dans le cas des chèvres, moutons, vaches et sangliers, tandis que pour les gazelles il est possible de supposer que le processus se soit arrêté à l'apprivoisement. De fait tous les animaux ne sont pas « domesticables »[69],[70].

Il en va sans doute de même pour les plantes. Une cueillette sélective et plus intensive des céréales et légumineuses a pu déboucher des premières tentatives de contrôle de leur reproduction afin de sécuriser ou augmenter les ressources alimentaires. Celle-ci prendrait la forme d'une culture pré-domestique extensive, reposant sur plusieurs champs dispersés qui ne nécessitent pas un entretien poussé et ne sont pas cultivés chaque année, comme cela se fait dans des communautés de chasseurs-cueilleurs étudiées par des ethnologues à l'époque contemporaine. Cela passe donc par un début de manipulation et de modification de l'environnement naturel par les hommes, qui va en s'accentuant au fil des expérimentations. C'est un phénomène « opportuniste, flexible dans sa pratique et, de plus, dispersé spatialement » qui a donc pu prendre différentes modalités, comme planter des céréales qui poussent à proximité du site à l'état naturel, ou bien en apporter en dehors de leurs espaces naturels[36].

Bien que leurs fruits soient consommés, les arbres fruitiers ne semblent pas faire l'objet de tentatives de domestication au Néolithique, ou du moins elles n'aboutissent pas. Une forme de culture du figuier a été proposée pour la vallée du Jourdain dès le PPNA, mais cela n'a pas vraiment convaincu[71]. Quoi qu'il en soit cela constituerait un cas isolé. Exposer cette situation permet aussi de révéler en filigrane les atouts des plantes domestiquées à cette époque : le cycle végétatif des arbres, qui suppose d'attendre quelques années après la plantation de l'arbre avant qu'il ne soit productif, alors que les céréales et légumineuses le sont dès l'année de leur plantation ; la pollinisation des arbres, qui se fait en général par fécondation croisée (allogamie), est complexe à contrôler car il faut a minima maîtriser le bouturage et le marcottage pour les multiplier, alors que les céréales et légumineuses se reproduisent par autofécondation (autogamie) et il suffit de les semer pour les faire pousser[72].

Il faut en tout cas laisser de côté l'idée d'une évolution rapide, et aussi celle d'un processus linéaire, sans à-coups : les domestications sont sans doute issues de nombreuses tentatives, les indices épars de pré-domestications comprennent sans doute des changements involontaires et des expérimentations avortées, étalés sur près d'un millénaire[73]. Depuis le début des années 2000, l'opinion qui tend donc à dominer chez les spécialistes des domestications est que le processus décisif est entamé au PPNA, vers 9500 av. J.-C., et ce en plusieurs endroits du Proche-Orient, et met en gros un millénaire à se concrétiser. C'est en tout cas pour des sites de cette période qu'il est proposé pour la première fois d'identifier à partir de la méthode du faisceau d'indices la présence d'une agriculture « pré-domestique », donc avec des céréales et légumineuses morphologiquement sauvages[74],[37]. Ces sites candidats pour ces premières domestications se situent au Levant, dans la région du Moyen-Euphrate (Jerf el Ahmar, Tell Abr, Mureybet), au Levant sud (Zahrat adh-Dhra, Gilgal, Netiv Hagdud), aussi en Anatolie du sud-est (Çayönü), et un cas dans le Zagros occidental (Chogha Golan[75]).

Pour les animaux, le processus est plus difficile à déceler à cette époque. On constate en tout cas par endroits au début du PPNA (v. milieu du Xe millénaire av. J.-C.) un essor de la chasse sélective qui peut concerner une grande quantité d'individus d'une même espèce (la gazelle à Mureybet) et pour la fin du PPNA et le début du PPNB (v. 9000 av. J.-C.) on suppose un début de contrôle (management) des troupeaux de moutons dans les piémonts de l'arc Taurus-Zagros (par exemple à Körtik Tepe), vers 9000 av. J.-C. ou peu après[76], peut-être des bovins à Jerf el Ahmar sur le Moyen-Euphrate un peu avant[77]. M. Zeder considère que le processus de domestication des animaux est entamé dès 9500 av. J.-C., en même temps que celui des plantes[78].

La conclusion des domestications

Les premières espèces de plantes morphologiquement domestiques sont attestées vers 8500 av. J.-C., notamment le blé et l'orge. Les conclusions de la plupart des études récentes sont qu'ils apparaissent dans plusieurs régions en même temps, à rebours de l'opinion répandue auparavant d'un foyer unique, localisé entre l'Anatolie du sud-est et le Levant nord. Des traces d'agriculture pré-domestique et de premières céréales domestiques sont en effet identifiées au Levant nord, Levant sud, Anatolie centrale, Zagros et Chypre. L'étendue géographique est donc importante, ce qui laisse supposer plusieurs épisodes de domestication indépendants pour une même plante. Il est de ce fait vraisemblable que l'agriculture pré-domestique du PPNA se trouvait aux mêmes endroits[79],[80],[81]. Les études génétiques semblent notamment corroborer la domestication de l'orge dans le Zagros, perspective qui est longtemps parue incongrue[82].

Ruines de maisons d'Aşıklı Höyük (Turquie).

Pour les animaux, les traces d'une gestion des troupeaux de type domestique émergent au PPNB ancien et les modifications morphologiques sont perceptibles en gros à partir de 8500-8000 av. J.-C. selon les espèces, avant tout sur les sites du Moyen-Euphrate et d'Anatolie du sud-est, dont les habitants semblent jouer un rôle moteur dans la domestication animale[83]. Mais un peu comme pour les plantes l'hypothèse de domestications dans plusieurs régions a pris plus de consistance, au moins pour les chèvres et moutons, les premiers animaux domestiqués. Ainsi on retrouve des traces de contrôle poussé des chèvres au Levant central (Tell Aswad), et on suppose d'autres foyers, études génétiques à l'appui, dans le Zagros (Ganj Dareh) et au Levant sud. Les moutons sont domestiqués en Anatolie du sud-est, mais ils sont peut-être aussi domestiqués en Anatolie centrale (Aşıklı Höyük) vers la même période. Quant aux bovins et sangliers, ils semblent courants sur les sites de la région du Haut Tigre et du Haut Euphrate (Cafer Höyük, Çayönü, Nevalı Çori), leur foyer unique de domestication en l'état actuel des connaissances, que vers la fin du VIIIe millénaire av. J.-C. et même encore plusieurs siècles à se diffuser. Ce n'est qu'à la fin du Néolithique précéramique, dans la seconde moitié du VIIe millénaire av. J.-C., que les quatre ongulés domestiqués se retrouvent dans toutes les régions du Moyen-Orient[84],[85],[86].

Il est de plus souvent mis en avant qu'il existe des complémentarités entre l'agriculture et l'élevage naissants, qui ne sont pas forcément accidentelles : l'homme consomme les grains des plantes domestiquées mais ne peut assimiler la cellulose de leurs tiges, à la différence des ruminants domestiqués, ce qui permet un partage harmonieux des produits des récoltes ; et les animaux fournissent en retour du fumier pour fertiliser les champs[87].

Chypre présente un cas d'étude intéressant pour mettre en relations évolutions à grande échelle et spécificités locales, identifiées sur le site de Shillourokambos : des animaux sauvages sont peut-être importés du continent avant la domestication (sangliers, puis chèvres, bovins, daims) ; il est en tout cas assuré que des ongulés domestiqués arrivent durant les dernières phases du PPNB. Pour ce qui est des spécificités locales, on suppose une domestication locale de la chèvre, aussi une chasse intensive du daim (manifestement lui aussi « importé » sur l'île) qui ne se retrouve pas ailleurs, et les bovins domestiqués importés du continent disparaissent vite[88]. D'autres considèrent que les animaux doivent y arriver domestiqués dès les premières époques[89]. Quoi qu'il en soit ce cas d'étude est éclairant sur le fait que les domestications se produisent « dans le contexte d'efforts humains systématiques à grande échelle visant à modifier les environnements locaux et les communautés biotiques afin d'accroître les ressources végétales et animales d'intérêt économique, une pratique qui a été caractérisée comme une construction de niche humaine ou une ingénierie d'écosystème » (M. Zeder)[90].

C'est dans le contexte chypriote qu'apparaît la plus ancienne attestation de chats domestiques. Comme les chiens, ils se sont sans doute associés d'eux-mêmes aux humains pour profiter de leurs ressources alimentaires, avant d'être acceptés et accueillis par ceux-ci[47].

Pourquoi ?

La question de savoir ce qui a pu amener les communautés villageoises du Proche-Orient à domestiquer plantes et animaux au Xe millénaire av. J.-C. et au IXe millénaire av. J.-C. est au cœur des débats sur les causes de la Néolithisation. Plusieurs propositions de scénarios de domestication ont été faites, reposant sur des critères environnementaux, sociaux et culturels, séparément ou combinés, aucune n'ayant jamais pu prétendre à dégager un consensus[91].

La problématique est d'autant plus intrigante qu'il est admis que les humains du Paléolithique supérieur avaient au moins une vague connaissance de la manière dont pouvaient se reproduire les plantes, et donc avaient potentiellement les moyens de mettre au point une agriculture[52], et l'ont peut-être fait mais sans que cela ne débouche sur une séquence continue menant à la domestication morphologique, en raison de tentatives non couronnées de succès[92].

Subsistance et surplus

L'opinion courante est que les domestications ont avant tout pour but de stabiliser ou accroître les ressources en nourriture des hommes, et ce facteur intervient dans la plupart des explications proposées, même s'il n'est pas le déclencheur initial. Pour autant que l'on sache, les plantes et animaux domestiqués l'ont été essentiellement pour l'alimentation, même si cela semble moins évident pour les animaux puisque la chasse reste longtemps l'apport majeur en viande, et que la laine des moutons et les poils des chèvres ont pu être utilisés de façon importante dès le Néolithique[93],[94] ; quant au lin, on sait qu'au Néolithique il était au moins utilisé pour faire des fibres, mais il peut aussi être pressé pour faire de l'huile[95].

Dans certains scénarios la volonté d'accroître les ressources alimentaires (pour des raisons diverses) intervient. Ainsi pour B. Byrd (partisan d'une évolution par à-coups plutôt que linéaire), les groupes de chasseurs-cueilleurs du Natoufien pratiquent une collecte intensive, puis décident de la compléter des premières formes de culture afin de dégager des surplus, ce qui aboutit ensuite à l'orée du Néolithique aux domestications, qui ont en retour un impact social et culturel majeur[96].

Néanmoins pour aller à l'encontre de cette « rationalité économique » des domestications, il apparaît que les sociétés de chasseurs-cueilleurs pouvaient très bien subsister sans pratiquer d'agriculture ou d'élevage, et il y a même des arguments permettant d'estimer que l'économie productrice des agriculteurs-éleveurs n'est pas forcément plus avantageuse en termes d'alimentation que l'économie prédatrice de chasseur-cueilleurs. Elle est même moins bonne pour ceux qui suivent M. Sahlins et considèrent que la seconde correspond à un « âge d'abondance »[97]. Les études trans-périodes menées sur les restes humains du Levant sud semblent indiquer que, dans un premier temps (PPNA et premières phases du PPNB), l'adoption du mode de vie néolithique se traduit par une dégradation des conditions de santé, mais qu'avec la meilleure maîtrise du système au PPNB récent la situation s'améliore[98],[99],[100]. De plus les propositions reposant sur une motivation de recherche de surplus se heurtent au fait qu'il n'y a pas de structures de stockage importantes sur les sites du Néolithique précéramique[101].

Climat

Les changements climatiques globaux qui surviennent à la fin de la dernière glaciation coïncidant avec le processus de néolithisation ont sans doute joué, au moins en déterminant les possibilités de domestications, en préparant le terrain pour celles-ci[102]. Les conditions climatiques de l'époque glaciaire et du Dryas récent, et plus largement l'instabilité climatique du Pléistocène tardif (avant 10000 av. J.-C.) sont sans doute des conditions impropres à la mise en place d'une domestication des plantes, tandis que la phase d'adoucissement du début de l'Holocène et sa stabilité, qui coïncide avec les domestications, pose manifestement des conditions favorables à ce processus[103]. O. Aurenche, J. Kozlowski et S. Kozlowski considèrent ainsi que les hommes de l'Épipaléolithique sont déjà prêts mentalement et matériellement pour la néolithisation, mais que les conditions climatiques ne leur permettent pas de conduire ce processus à son terme avant le début de l'Holocène ; par exemple le Dryas récent aurait anéanti les expériences d'agriculture et d'élevage qui avaient débuté au Natoufien ancien[92].

D'autres sont partisans de l'idée que les évolutions climatiques auraient créé à certaines reprises un « stress » incitant les sociétés à modifier leurs modes de subsistance, établissant donc un lien direct entre les deux. O. Bar-Yosef considère ainsi que certaines communautés natoufiennes confrontées au refroidissement lié au Dryas récent auraient cherché à intensifier l'exploitation de leur niche écologique, en tirant parti de toutes les options possibles, y compris l'agriculture, ce qui aurait conduit aux domestications sur la longue durée[104].

Sédentarité et pression démographique

Reconstitution d'une maison rectangulaire néolithique à Beidha en Jordanie.

La sédentarité est au moins vue comme une condition nécessaire à l'émergence de l'agriculture, puisque les domestications se produisent dans un contexte de sociétés de chasseurs-cueilleurs sédentarisées ayant pour ressources les plantes et animaux qui font partie du package néolithique. Mais elle n'est généralement pas vue comme une cause directe. Néanmoins il y a des éléments laissant à penser que des facteurs liés à la sédentarité peuvent avoir stimulé des expérimentations de contrôle des plantes et animaux conduisant aux domestications. La volonté d'augmenter les ressources par une agriculture venant en complément de la collecte peut aussi résulter d'une recherche d'une plus grande sécurité alimentaire afin de rendre viable le mode de vie sédentaire ; la sédentarité aurait alors préparé l'agriculture[105]. Mais plus souvent l'impact supposé de la sédentarité est celui qu'elle aurait sur la pression démographique : elle semble causer une augmentation de la fécondité et donc de la population (voir plus bas), une plus grande exploitation des milieux environnant les communautés villageoises, et sur un plus long terme entraîner une plus grande pression sur l'accès aux ressources alimentaires. Tout cela aurait incité à la recherche de nouvelles solutions, donc au développement de l'agriculture et de l'élevage[106].

L'idée qu'une forme de surpopulation due à une augmentation de la population durant l'Épipaléolithique (que la cause soit la sédentarité et/ou le climat, ou autre) a pu créer un « stress » et entraîner un changement dans les pratiques du subsistance est en effet courante. Les scénarios les plus représentatifs de cela sont le « modèle d'équilibre » (equilibrium model) de L. Binford et la « révolution du large spectre » (broad spectrum revolution) de K. Flannery : les communautés en croissance démographique ont à partager des ressources alimentaires constantes entre un plus grand nombre d'individus et à les obtenir sur un espace plus restreint, donc elles modifient leur pratiques de subsistance (intensification, spécialisation, ou diversification), ce qui conduit en fin de compte à l'agriculture et l'élevage (notamment chez ceux qui migrent vers des espaces moins généreux en ressources). Ce type de scénario est surtout proposé pour le Levant sud où on suppose une croissance démographique en raison de l'essor du nombre de sites au Natoufien et au PPNA[107]. Dans le modèle de la « transition démographique agricole » de J.-P. Boquet-Appel, la situation est plus complexe : si la pression exercée par la population à l'époque des chasseurs-cueilleurs a bien augmenté les probabilités de changement de système, donc la néolithisation ; mais la néolithisation, en provoquant une croissance démographique, conduit le nouveau système aux limites de sa capacité nourricière. Ici la population est aussi bien la cause que la conséquence de la néolithisation[108].

D'autres objectent qu'il n'y a rien qui indique clairement que le monde pré-néolithique soit « plein » et que les chasseurs-cueilleurs auraient alors exploité au maximum les potentialités de leurs milieux, et dépassé leur « capacité porteuse » (carrying capacity), c'est-à-dire la population maximale qu'ils peuvent nourrir en fonction des conditions techniques et pratiques agricoles de l'époque. Du reste la région la plus concernée par ces propositions, le Levant sud, n'est pas celle où se produisent les premières domestications, qui concernent plutôt le Moyen-Euphrate, où on constate un habitat peu dense[109]. En l'état actuel des choses les caractéristiques de l'agriculture des premiers temps néolithiques (surface agricole exploitée, rendements, modalités de croissance, complémentarités avec la cueillette, population à nourrir, etc.) restent de toute manière difficiles à établir[110].

Culture et rituels

À l'encontre des théories partant du primat des considérations matérielles, d'autres propositions cherchent plutôt des explications culturelles aux origines du Néolithique. R. Braidwood est le premier à avoir émis l'idée que si le Néolithique n'était pas survenu plus tôt, c'était parce que la culture n'était pas prête. On considère depuis que l'homme était prêt matériellement si ce n'est culturellement bien avant cette période[92].

J. Cauvin fait dériver la néolithisation d'une « révolution des symboles » survenue au début du PPNA (Khiamien), ce qui le conduit à rejeter toute explication matérialiste et à proposer de chercher l'origine de l'agriculture comme l'« inauguration d'un comportement nouveau des communautés sédentaires face à leur milieu naturel »[111] et de l'élevage comme le produit d'« un désir humain de domination des bêtes »[112]. Ce modèle n'a pas vraiment été suivi tel quel puisqu'il suppose notamment un foyer unique à la néolithisation, ce qui est devenu de moins en moins convaincant au fil du temps[113], et du reste il n'explique pas l'origine de la révélation idéologique sur laquelle il repose[114]. Mais à la suite de Cauvin l'étude de la religion néolithique a pris plus d'importance et plus largement l'idée que les explications matérialistes ne suffisent pas s'est répandue[115].

D'autres explications culturelles ou du moins sociales à l'origine du Néolithique ont été avancées. Pour B. Hayden, il faut chercher l'origine des domestications dans des pratiques festives organisées par les élites sociales pour renforcer leur prestige et leurs relations sociales, dans un contexte compétitif : afin de redistribuer plus de nourriture et de boissons à la communauté et en-dehors, il y a eu une incitation à produire des surplus alimentaires, et donc à développer l'agriculture et l'élevage[116]. Là encore les arguments manquent pour valider ce scénario[113]. Mais cette approche a été suivie par l'équipe de fouilles de Göbekli Tepe, site-clé pour étudier les changements mentaux au début du Néolithique, en mettant en relation les pratiques festives attestées par le site (dont la production de boissons fermentées) et la transition vers l'économie néolithique[117],[60].

Une pluralité de facteurs

Au regard de l'ampleur du cadre géographique et chronologique, trouver une cause unique ou principale aux domestications est de moins en moins accepté, aussi les interprétations multi-factorielles sont privilégiées. Au moins il faut supposer que des changements sociaux et mentaux accompagnent les domestications, même s'il est sans doute vain de tenter de déterminer lesquels sont survenus en premier[118]. Le processus s'inscrit sur une longue période et implique « le climat, la démographie, des décisions économiques rationnelles, des réponses biologiques des plantes et des animaux aux interventions humaines, des opportunités et des tensions sociales, aussi bien qu'une reformulation de la place de l'humanité dans l'univers à travers le rituel et la religion » (M. Zeder et B. Smith)[119].

Le débat reste donc ouvert. Les progrès des connaissances sur le processus de néolithisation dans les autres parties du monde ont apporté de nouvelles données au débat. Ce qui y a été observé présente souvent des similitudes avec ce qui se passe au Proche-Orient, mais aussi des différences plus ou moins marquées, ce qui a montré que la voie suivie par cette partie du globe n'était pas la seule possible. Il n'y a donc pas qu'une seule manière de passer du Paléolithique au Néolithique. Faisant le point sur l'état de la question à l'échelle mondiale en 2014, G. Larson et al. considèrent que :

« Expliquer les origines de l'agriculture reste l'une des questions les plus controversées pour les spécialistes des sciences sociales. Peu contestent que l'interaction entre le climat, la démographie humaine et les systèmes sociaux à travers le temps et l'espace a joué un rôle important. Bien que certains considèrent que les principaux facteurs moteurs sont des tendances de changement climatique et écologique, d'autres plaident pour la primauté des impératifs et des changements sociaux au sein des systèmes sociaux. Plus généralement, certains chercheurs ont affirmé qu'aucune explication n'est susceptible d'être universellement applicable, tandis que d'autres ont adopté une approche explicitement comparative, identifiant des processus parallèles et explorant des traits sous-jacents communs[120]. »

L'économie agro-pastorale au Néolithique

Petite et grande pierre servant à moudre des grains, Abu Hureyra, v. 9500-9000 av. J.-C. British Museum.

La cueillette et la chasse ne disparaissent pas une fois les domestications conduites à leur terme, ne serait-ce que parce que bien des espèces animales et végétales consommées par l'homme ne sont pas domestiquées ; ainsi, le gland est sans doute un complément alimentaire utile en cas de mauvaise récolte de céréales[121]. Mais dès le PPNB apparaissent des grands villages complètement dépendants des ressources agricoles et de l'élevage de la chèvre pour leur subsistance[122],[123]. Il est souvent considéré que vers la fin du PPNB ou le début du Néolithique céramique la chasse tend à ne plus avoir qu'un rôle complémentaire dans l'alimentation et à devenir une activité avant tout symbolique, même si elle reste importante dans certaines régions jusqu'à la fin du Néolithique (par exemple la chasse de la gazelle et de l'hémione en Syrie du nord et dans l'Iran du nord) et suffisamment intense pour entraîner la disparition de certaines espèces[124]. Au PPNB final dans le sud-est du désert de Jordanie (v. 7000 av. J.-C.), se développe une forme de chasse de masse de la gazelle identifiée dans le secteur de Jibal al-Khashabiyeh par le biais de pièges à grande échelle (les « Desert kites »), associés à des campements et installations rituelles, témoignant d'une forme de développement vers une intensification de l'exploitation des ressources animales, mais déviant du modèle classique de néolithisation[125]. Quant à la cueillette, elle peut rester importante même bien après les domestications. Ainsi une étude portant sur le site de Çatal Höyük a indiqué qu'environ 50 % des restes végétaux trouvés dans trois espaces domestiques pour la période 6700-6300 av. J.-C. sont sauvages. Même si une partie d'entre eux a pu être collectée pour l'artisanat ou les remèdes médicaux, cela indique que l'alimentation dépend encore sur ce site pour une part importante de la cueillette, qui vient compléter l'agriculture[126].

Champ de céréales près de l'Euphrate dans le nord-ouest de l'Irak de nos jours.

Il en résulte des systèmes économiques reposant sur l'agriculture et l'élevage, une économie qui a pu être définie comme « agro-pastorale »[127]. Elle serait plus de nature intensive qu'extensive, reposant sur la mise en valeur d'espaces cultivés de petite taille, des sortes de jardins à céréales et légumineuses, où la terre est travaillée avec des outils à forme simple tels que la houe, par la seule force humaine (et manifestement sans appui de la force animale, l'araire n'étant pas connu à cette période)[128].

Suivant la reconstitution proposée pour le Levant nord vers 7000 av J.-C. par P. Akkermans[129], les communautés agricoles sont installées dans les zones où l'agriculture sèche est possible, mais, le Proche-Orient étant marqué par une grande variation des précipitations d'une année sur l'autre, il faut peut-être envisager une forme d'irrigation afin de faire face aux années les plus sèches. Quoi qu'il soit possible qu'elle soit pratiquée dès le PPNB, à partir des réservoirs et retenues formées par des barrages datés de cette période repérés au Wadi Abu Tulayha en Jordanie[130], cette technique n'est attestée avec certitude que pour la fin du Néolithique en Mésopotamie centrale (à Choga Mami)[131]. Elle se répandrait plutôt au VIe millénaire av. J.-C., et encore à une échelle modeste[132], en tout cas cela ouvre une nouvelle étape dans la modification de l'environnement par l'action de l'homme. Avant cela même dans les espaces les plus arides il est toujours possible de profiter de sites mieux pourvus en eau : les champs sont sans doute installés sur les terrasses et cônes alluviaux des vallées pour être à l'abri des inondations, ou près de cours d'eau non pérennes, ou des lacs. Il va de soi qu'au regard de la documentation disponible les structures de propriété de l'époque nous échappent, mais il y a peu de doutes qu'elles aient été un élément important des évolutions sociales et économiques de l'époque. L'espace requis pour les communautés villageoise de l'époque, qui dépassent sans doute rarement la centaine d'habitants, est réduit malgré l'usage de la jachère, et il est probable que la plupart du temps l'espace agricole à mettre en valeur ne manque pas, mais plutôt les bras pour le faire. De plus la mobilité est partie prenante des stratégies de ces agriculteurs, permettant le cas échéant de faire face à l'épuisement des sols, à la diminution des ressources locales, à des problèmes d'accès à l'eau[133].

Les cas d'exploitation intensive ayant conduit à une dégradation du milieu sont probablement limités (c'est une des causes avancées pour expliquer le déclin d'Ain Ghazal à la fin du PPNB), et les exemples de villages restant peuplés pendant plusieurs siècles ne sont pas rares. On cultive surtout l'orge, le blé amidonnier, les lentilles et les pois. Les céréales sont plantées entre octobre et décembre et récoltées entre avril et juin. Le passage à une économie agricole semble de plus avoir augmenté la charge de travail par rapport à l'économie de collecte, le travail des champs (travail du sol à la houe, récolte avec des faucilles à lame courbe), la surveillance des troupeaux et la mouture des grains cultivés demandant de nombreuses heures de labeur réparties entre tous les membres de la communauté. Les analyses des ossements humains des phases néolithiques semblent en tout cas indiquer que les gens de ces périodes font plus d'activités usantes physiquement qu'aux époques antérieures[129].

Un autre aspect important de l'élevage est l'émergence durant le Néolithique du nomadisme pastoral, contrepartie de l'apparition des villages d'agriculteurs. Ainsi durant la période de Halaf à Tell Sabi Abyad et dans sa région, en Djézireh orientale, il y a divers indices d'une division des communautés entre d'un côté les agricultures sédentaires vivant dans des villages et de l'autre des éleveurs nomades occupant des sites temporaires et revenant parfois dans le village[134],[135].

Concernant l'élevage, une autre question qui se pose est celle de l'histoire de l'utilisation des « produits secondaires », c'est-à-dire ceux qui n'impliquent pas l'abattage des animaux : lait des vaches et chèvres, laine des moutons, poils de chèvres. A. Sherratt a proposé que leur exploitation ne débute qu'à partir du IVe millénaire av. J.-C. (une « révolution des produits secondaires »[136]). Mais il y a des indications de présence de produits laitiers dès le Néolithique céramique, et certains considèrent que la traite des animaux domestiques est importante dès les débuts des domestications. Pour ce qui concerne l'usage des fibres animales dans le textile, cela est peu documenté avant les époques historiques ; il semble que les premiers moutons domestiques n'aient pas une toison laineuse épaisse, ce qui rend peu probable une utilisation importante à cette époque. Il en va de même pour la traction animale : les bovins ont pu être utilisés à cette fin durant le Néolithique, mais sans doute à une échelle domestique et de façon limitée. De fait, même si cela ne mérite pas forcément le qualificatif de révolution, l'élevage des animaux pour autre chose que leur viande ne semble vraiment prendre son essor qu'avec l'émergence des institutions politiques et économiques plus importantes, au IVe millénaire av. J.-C.[137].

Le développement de la céramique durant cette période, avec des usages essentiellement pour la cuisson des aliments et le stockage, qui s'affirment durant les périodes tardives du Néolithique céramique (Hassuna, Halaf), a manifestement un lien avec l'essor de l'économie agricole, les rapports de causalité entre les différents phénomènes étant discutés[138].

Très peu d'études ont été menées sur la cuisine néolithique au Proche-Orient[139], mais il semble que les céréales soient transformées en sortes de galettes ou pains et biscuits, et, au moins à partir de l'invention de la poterie, en bouillies et gruaux, en plus de la présence possible de boissons fermentées (des sortes de bières). Les légumineuses sont un apport essentiel pour la diète, complétée par la viande des animaux domestiques ou sauvages et des fruits cueillis. Ce régime alimentaire se met sans doute en place avant l'agriculture, dès la fin de l'Épipaléolithique et au début du Néolithique précéramique, qui voient l'essor de la consommation de céréales particulièrement propres à faire du pain (blé, orge, seigle), attestés par l'augmentation du matériel de mouture et de fours domestiques, ce qui devient à partir de cette époque une des caractéristiques de la cuisine de l'Eurasie, avec la consommation des viandes rôties qui pourrait aussi s'être développée aux mêmes périodes, par opposition à la cuisine de l'Asie de l'est, qui repose plus sur les céréales et autres aliments bouillis ou cuits à la vapeur[140].

Conséquences

Concernant les conséquences des domestications des plantes et animaux, il convient en premier lieu de rappeler que la sédentarisation n'en fait pas partie, contrairement à ce qui a été supposé lors des premières interprétations de ces phénomènes. En effet, comme vu plus haut, au Proche-Orient la sédentarisation précède la domestication.

La domestication implique d'un côté un contrôle des espèces domestiquées par l'homme : il sème et récolte, sélectionne, parque les animaux et décide lesquels vont être abattus. Se crée aussi une symbiose entre l'espèce domesticatrice et les espèces domestiquées, qui en tirent chacune de substantiels avantages : les domestications sont à l'origine de la capacité des sociétés humaines à transporter hors de leur habitat naturels une grande variété et une grande quantité de plantes et d'animaux, ce qui enclenche sur le long terme un processus d'expansion et d'accroissement démographique amené à bouleverser le devenir des sociétés humaines et de leur environnement à l'échelle mondiale[141].

Une des conséquences majeures de la néolithisation, sur le long terme, est l'accroissement démographique. Cela se repère avant tout par l'essor du nombre de sites et des régions occupées par des communautés agricoles. Les causes semblent être la disponibilité accrue en céréales et légumineuses grâce à l'agriculture, la réduction du délai entre les naissances en raison de la sédentarisation, une diminution de la dépense énergétique par rapport à l'ancien mode de vie. Néanmoins la mortalité augmente aussi, notamment celle des enfants. La domestication des animaux pourrait avoir entraîné la transmission de maladies animales à l'homme (zoonoses). De ce fait l'espérance de vie n'augmente pas forcément durant la période de passage du mode de vie paléolithique au mode de vie néolithique[108].

L'apparition et l'expansion de l'agriculture et de l'élevage entraînent aussi de profonds changements sur le rapport des humains avec leur environnement, et augmente leur capacité à le modifier. La mise en place de l'économie agro-pastorale a entraîné un mouvement ininterrompu de modification de l'environnement, qui connaît dès les débuts une expansion vers de nouvelles régions, aussi la manipulation de plantes et animaux aboutissant à leur modification génétique (sélection artificielle), puis à leur dispersion en dehors de leur milieu naturel, modifiant encore plus d'écosystèmes. Ces changements impactent en retour les humains, qui doivent s'adapter aux évolutions qu'ils ont entraînées sur les objets de la domestication, devant notamment ajuster leurs pratiques culturales afin de nourrir les animaux, ou mettre en place des pratiques de gestion de l'eau (qui conduisent à l'apparition de l'irrigation). L'augmentation démographique due à l'adoption de l'agriculture et de l'élevage incitent du reste à cette expansion. Le phénomène est donc marqué par des boucles de rétroaction, les conséquences ayant en retour des effets amplificateurs sur ce qui les a causées[142],[143],[144].

La mise en place de l'agriculture et de l'élevage, et plus largement du mode de vie néolithique, s'accompagnent rapidement d'une diffusion de ces innovations vers les régions voisines des foyers proche-orientaux. Les études génétiques tendent à indiquer que cette diffusion repose largement sur des migrations, plutôt que sur des adoptions par contact. Le cas a bien été mis en avant pour l'Europe, qui se néolithise à partir de 6500 av. J.-C. par la Grèce et les Balkans, adoptant les plantes et animaux domestiqués au Proche-Orient, par le biais de l'Anatolie (voire Chypre)[145],[146],[147]. Les espèces domestiquées au Proche-Orient se diffusent également à l'est, vers le sous-continent indien, où le principe des domestications est rapidement mis à profit pour domestiquer des espèces locales (comme le zébu et le coton)[148], vers l'Asie centrale[149], et par là vers la Chine, qui est déjà un foyer de domestication indépendant (millet et riz)[150]. Depuis le Levant, les espèces domestiquées se diffusent aussi en Égypte, qui est également influencée par un autre foyer néolithique, situé au Soudan (bœuf)[151].

Références

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  120. « Explaining the origins of agriculture is still one of the most contentious issues for social scientists. Few dispute that the interplay of climate, human demography, and social systems through time and space played a significant role (110). Although some consider the primary driving factors to be patterns of climatic and ecological change, others argue for the primacy of social imperatives and changes within social systems (23, 24, 111). More generally, some scholars have claimed that no explanations are likely to be universally applicable (112), whereas others have adopted an explicitly comparative approach, identifying parallel processes and exploring common underlying patterns (7, 15, 25). » : Larson, Piperno et Allaby et al. 2014, p. 6145.
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Articles connexes