Lincoln (film, 2012)

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Lincoln
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Logo original du film
Réalisation Steven Spielberg
Scénario Tony Kushner
Musique John Williams
Acteurs principaux
Sociétés de production DreamWorks Pictures
20th Century Fox
Reliance Entertainment
Participant Media
Dune Entertainment
Amblin Entertainment
The Kennedy/Marshall Company
Pays de production Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre drame historique
Durée 150 minutes
Sortie 2012

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Lincoln est un film historique américain réalisé par Steven Spielberg et sorti en 2012. Il s'agit de l'adaptation du livre Team of Rivals: The Political Genius of Abraham Lincoln (2005) de Doris Kearns Goodwin. Le film raconte les derniers mois de la vie d'Abraham Lincoln, 16e président des États-Unis, assassiné en 1865, et surtout son combat pour faire passer le Treizième amendement de la Constitution des États-Unis, qui mit fin à l'esclavage dans tout le pays, avant la fin de la guerre de Sécession.

Le film reçoit des critiques globalement positives dans le presse et est un succès au box-office. Il est par ailleurs nommé douze fois aux Oscars 2013 dont celui du meilleur film. Daniel Day-Lewis remporte l'Oscar du meilleur acteur ainsi que de nombreuses autres récompenses internationales.

Synopsis[modifier | modifier le code]

En , Abraham Lincoln s'attend à ce que la guerre civile se termine bientôt avec la défaite des États confédérés. Il craint que les tribunaux n'abandonnent sa Proclamation d'émancipation de 1863 après la guerre et que la proposition de Treizième amendement soit rejetée après le retour des États esclavagistes. Il est impératif selon lui d'adopter l'amendement avant la paix pour éliminer toute possibilité de ré-asservissement des esclaves libérés.

Les républicains radicaux craignent que l'amendement ne soit rejeté par certains, le soutien des républicains des États frontaliers n'étant pas encore assuré. L'amendement a également besoin d'être approuvé par plusieurs démocrates membres du Congrès pour être adopté. Alors que des dizaines de démocrates sont des lame ducks, c'est-à-dire qu'ils ont perdu l'élection de l'automne 1864, mais que leur successeur n'a pas encore pris son poste, certains proches de Lincoln lui conseillent d'attendre un nouveau Congrès très majoritairement républicain. Mais Lincoln campe sur ses positions et souhaite toujours faire adopter l'amendement avant la fin de la guerre et la réintégration des États du sud.

Les espoirs de Lincoln reposent sur le soutien de Francis Preston Blair, fondateur du parti républicain et dont l'influence pourrait lui permettre de convaincre les conservateurs de l'Ouest et des États frontaliers. Avec une très probable victoire de l'Union dans la guerre civile et avec deux fils servant l'armée de l'Union, Blair veut mettre fin aux hostilités. En échange de son soutien, il demande donc à Lincoln d'engager le gouvernement confédéré dans des négociations de paix. Lincoln sait cependant que l’amendement bénéficie d’un soutien important des républicains radicaux, pour qui la paix négociée est inacceptable. Incapable de continuer sans le soutien de Blair, Lincoln accepte à contrecœur sa demande.

Pendant ce temps, Lincoln et le secrétaire d’État William Henry Seward cherchent à obtenir le vote des démocrates sur l'amendement. Lincoln suggère qu'ils se concentrent sur les lame ducks démocrates car ils se sentiront plus libres de voter comme ils le souhaitent et chercheront bientôt un emploi, or Lincoln aura de nombreux emplois fédéraux à pourvoir au début de son deuxième mandat. Bien que Lincoln et Seward ne souhaitent pas offrir de pots-de-vin aux démocrates, ils autorisent leurs agents à contacter les membres du congrès démocrate pour leur proposer des postes fédéraux en échange de leur soutien.

À un moment clé du débat à la Chambre des représentants, le défenseur de l'égalité raciale Thaddeus Stevens accepte de modérer sa position, expliquant que l'amendement n'instaure qu'une égalité juridique, et non pas une égalité réelle. Pendant ce temps, les émissaires confédérés sont prêts à rencontrer Lincoln pour discuter des conditions de la paix, mais il leur ordonne de rester à l'écart de Washington à l'approche du vote de l'amendement à la Chambre. La rumeur sur leur présence circule cependant, incitant à la fois les démocrates et les républicains conservateurs à être favorables à un report du vote. Mais, dans une déclaration soigneusement formulée, Lincoln nie qu'il y ait des émissaires à Washington. Le vote peut continuer, et l'amendement est adopté, avec une avance de seulement deux voix. Les visiteurs noirs de la galerie célèbrent l'adoption de l'amendement et Stevens rentre chez lui retrouver sa « femme au foyer » et amante, une femme noire.

Lorsque Lincoln rencontre les Confédérés, il leur déclare que l'esclavage ne pourra pas être rétabli, car le Nord est uni pour sa ratification de l'amendement et plusieurs des assemblées législatives reconstruites des États du Sud voteraient également en sa faveur. Le , Lincoln se rend sur le champ de bataille de Petersburg, en Virginie, où il échange quelques mots avec le lieutenant général Ulysses S. Grant. Six jours plus tard, Grant accepte la capitulation du général Robert E. Lee au palais de justice d'Appomattox.

Le , Lincoln rencontre des membres de son cabinet pour discuter des mesures à prendre pour affranchir les Noirs. Il lui est rappelé que la Première Dame, Mary Todd Lincoln, attend pour les emmener à leur soirée au Ford's Theatre. Cette nuit-là, alors que le fils de Lincoln, Tad, assiste à la représentation d'Aladdin et la lampe merveilleuse au Grover's Theatre, le directeur du théâtre arrête tout à coup la pièce pour annoncer que le président Lincoln a été victime d'un attentat. Il meurt le lendemain matin. Le secrétaire à la guerre, Edwin M. Stanton, déclare en souvenir de Lincoln : « Maintenant, il appartient à l'éternité ».

Fiche technique[modifier | modifier le code]

Distribution[modifier | modifier le code]

Source et légende : Version française (V. F.) sur RS Doublage[8]

Production[modifier | modifier le code]

Genèse et développement[modifier | modifier le code]

Daniel Day-Lewis debout devant la retranscription du discours de Gettysburg dans la Chambre de Lincoln à la Maison Blanche
Daniel Day Lewis à la Maison-Blanche en novembre 2012 après la projection de Lincoln devant le Président Barack Obama et sa famille.

En 1999, Doris Kearns Goodwin parle de son projet Team of Rivals à Steven Spielberg, qui souhaite immédiatement en acheter les droits[9].

Une fois les droits achetés, le projet n'a cessé d'être repoussé depuis 2005, en raison des nombreux projets du réalisateur[10]. Le tournage devait avoir lieu début 2011, Steven Spielberg s'étant concentré sur ses longs-métrages Les Aventures de Tintin : Le Secret de La Licorne et Cheval de guerre, sortis en 2011.

Attribution des rôles[modifier | modifier le code]

Longtemps annoncé comme interprète du rôle-titre, Liam Neeson ne fait finalement pas partie de la distribution[11]. Il est alors remplacé par Daniel Day-Lewis[12].

Il fut un temps question que Harrison Ford joue le vice-président Andrew Johnson[13].

Tournage[modifier | modifier le code]

Le tournage a débuté en octobre 2011 dans l'État de Virginie[6].

Bande originale[modifier | modifier le code]

La bande originale de Lincoln est commercialisée le aux États-Unis. La musique est composée par John Williams et interprétée par l'Orchestre symphonique de Chicago et le Chicago Symphony Chorus[14],[15].

Toute la musique est composée par John Williams.

Liste des titres
No Titre Durée
1. The People’s House 3:43
2. The Purpose of the Amendment 3:07
3. Getting Out the Vote 2:49
4. The American Process 3:57
5. The Blue and Grey 3:00
6. With Malice Toward None 1:51
7. Call to Muster and Battle Cry of Freedom 2:17
8. The Southern Delegation and the Dream 4:43
9. Father and Son 1:42
10. The Race to the House 2:42
11. Equality Under the Law 3:12
12. Freedom's Call 6:08
13. Elegy 2:35
14. Remembering Willie 1:51
15. Appomattox, April 9, 1865 2:38
16. The Peterson House and Finale 11:00
17. With Malice Toward None (Piano Solo) 1:31
58:46

Sortie et accueil[modifier | modifier le code]

Critique[modifier | modifier le code]

Le film reçoit des critiques globalement positives. Sur l’agrégateur de critiques Rotten Tomatoes, il obtient 90% d'avis favorables pour 288 critiques et une note moyenne de 810. Le consensus suivant résume les critiques compilées par le site : « Daniel Day-Lewis livre typiquement ce portrait plein d'esprit et digne qui plonge le public dans son monde et divertit tout en informant[16] ». Sur Metacritic, qui utilise une moyenne pondérée, le film obtient une note de 87100 pour 45 critiques[17].

Sur le site AlloCiné, qui recense 32 critiques de presse, le film obtient la note moyenne de 3,95 [18].

Lincoln est classé 6e dans la liste des dix meilleurs films de l'année 2013 des Cahiers du cinéma[19].

Box-office[modifier | modifier le code]

Pays ou région Box-office Date d'arrêt du box-office Nombre de semaines
Drapeau des États-Unis États-Unis
Drapeau du Canada Canada
182 207 973 $[1],[2] 24
Drapeau de la France France 1 320 425 entrées[2] 17

Monde Total mondial 275 293 450 $[1] -

Distinctions[modifier | modifier le code]

(en) Récompenses pour Lincoln sur l’Internet Movie Database

Récompenses[modifier | modifier le code]

Nominations[modifier | modifier le code]

Vraisemblance historique[modifier | modifier le code]

L'historien André Kaspi regrette qu'en simplifiant, Steven Spielberg « déforme le sens de la guerre de Sécession pour en faire uniquement une bataille en faveur de l'égalité des races. » Il rappelle que cette manière de voir est un anachronisme et qu'il existait d'autres raisons économiques et diplomatiques au conflit[20].

Ces à-peu-près historiques du film ne sont, selon André Larané, guère importants hormis le préambule, un petit texte, « qui réduit la guerre civile à un affrontement entre méchants esclavagistes (les Sudistes sécessionnistes) et gentils abolitionnistes (les Nordistes) »[21]. Le reste du film serait plus nuancé et Spielberg ne cache rien des ambiguïtés de Lincoln qui bien que convaincu de l'ineptie de l'esclavage est « prêt à tous les compromis sur son abolition pourvu que soit préservée l'unité de la nation ». André Larané souligne la « performance éblouissante » de Daniel Day-Lewis dans le rôle de Lincoln[21].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c « Lincoln », sur Box Office Mojo (consulté le )
  2. a b et c « Lincoln », sur JP's Box Office (consulté le )
  3. « Release info » (dates de sortie), sur l'Internet Movie Database
  4. « L’affiche française pour Lincoln de Steven Spielberg prévu pour le 30 janvier 2013 » sur Lyricis.fr
  5. « Parental guide » ((en) guide parental), sur l'Internet Movie Database
  6. a b c d e et f « Gros coup d'accélérateur pour le Lincoln de Spielberg - News », sur AlloCiné (consulté le )
  7. « Jackie Earle Haley rejoint la distribution de Lincoln », sur Onparledefilms.ca (consulté le )
  8. « Fiche de doublage V. F. du film » sur RS Doublage, consulté le 13 décembre 2012
  9. (en) Ruben V. Nepales, « Spielberg may co-direct next with Peter Jackson », sur Showbizandstyle.inquirer.net, (consulté le )
  10. « Encore un projet pour Steven Spielberg ! News », sur AlloCiné (consulté le )
  11. « Liam Neeson ne sera pas Abraham Lincoln ! News », sur AlloCiné (consulté le )
  12. « Daniel Day-Lewis sera le Lincoln de Spielberg ! News », sur AlloCiné (consulté le )
  13. « Notes de Production », sur Commeaucinéma.com (consulté le )
  14. (en) « John Williams' Tracklist For Score To Steven Spielberg's 'Lincoln' Is Suitably Important & Historical » (consulté le )
  15. (en) « John Williams' Lincoln Score Gently Spoils A Few Key Scenes » (consulté le )
  16. (en) « Lincoln », sur Rotten Tomatoes (consulté le )
  17. (en) « Lincoln Reviews », sur Metacritic, CBS Interactive (consulté le )
  18. « Critiques presse Lincoln », sur AlloCiné (consulté le )
  19. Cahiers du cinéma no 695, décembre 2013
  20. “Lincoln” vu par un historien : “En simplifiant, Spielberg déforme le sens de la guerre de Sécession ”, entretien avec André Kaspi, telerama.fr, 29 janvier 2013
  21. a et b André Larané, Lincoln. Émotion et justesse de ton, herodote.net, 19 mars 2013

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]