1934 en France
Chronologies
1931 1932 1933 1934 1935 1936 1937 Décennies : 1900 1910 1920 1930 1940 1950 1960 Siècles : XVIIIe XIXe XXe XXIe XXIIe Millénaires : -Ier Ier IIe IIIe |
Cette page concerne l'année 1934 du calendrier grégorien.
Événements
Sommaire : | Haut - Janvier - Février - Mars - Avril - Mai - Juin - Juillet - Août - Septembre - Octobre - Novembre - Décembre |
---|
Janvier
- 5 janvier, affaire Stavisky : Gustave Tissier, arrêté en décembre, implique le député-maire radical de Bayonne, Dominique-Joseph Garat, dans le scandale des faux bons de caisse du Crédit municipal.
- 8 janvier : Alexandre Stavisky, financier et escroc accusé d’être à l’origine de l’émission des faux bons, est retrouvé mort dans un chalet de Chamonix. On ne sait pas s'il s'agit d'un suicide ou d'un assassinat.
- 9 janvier : le ministre des Colonies, compromis dans l'affaire Stavisky, démissionne.
- 10 janvier : Léon Daudet accuse le président du Conseil d’avoir ordonné l’élimination de Stavisky pour couvrir son beau-frère. Des manifestations de plus en plus violentes sont déclenchées par les ligues d’extrême droite.
- 12 janvier : « Assez ! » premier grand article du polémiste Henri Béraud publié dans Gringoire[1]. Sous son impulsion, le journal se politise et tend vers l’extrême droite. Son tirage passe de 100 000 à 500 000 exemplaires en 1935 puis 650 000 en 1937[2].
- 15 janvier : le Dewoitine D 332 L'Émeraude, de retour d'Indochine, s’écrase à Corbigny (Nièvre). Les dix passagers — dont le pionnier de l'aviation Maurice Noguès et le gouverneur général de l'Indochine Pierre Pasquier — sont tués. Il avait à l'aller établi un record de vitesse entre Paris et Saïgon.
- 24 janvier : Maurice Thorez s’aligne sur la tactique dite « classe contre classe » prônée par la direction de la Troisième Internationale.
- 27 janvier : chute du président du Conseil Camille Chautemps[3].
- 30 janvier-7 février : Édouard Daladier président du Conseil (2)[3]. Il forme un gouvernement à prédominance radicale et s’engage à éclaircir l’affaire Stavisky.
Février
- 3 février :
- le préfet de police de Paris Jean Chiappe, soupçonné de sympathie pour les ligues monarchistes, est destitué.
- manifestations antiparlementaires des ligues d’extrême droite (Croix-de-feu, Action française, Camelots du roi, Solidarité française, Jeunesses patriotes) contre la corruption de la classe politique et la crise économique qui frappe durement le pays.
- 4 février : les manifestations fragilisent le gouvernement. Débats houleux à la Chambre.
- 6 février : crise du 6 février 1934. Les nombreuses manifestations organisées par les ligues d'extrême droite (Union nationale des combattants, Croix-de-feu...) dégénèrent en émeutes violentes contre le gouvernement. Les gendarmes mobiles, qui gardent le pont de la Concorde, repoussent les émeutiers qui tentent de prendre d'assaut la Palais Bourbon. La police tire sur la foule. Louis Darquier est blessé. Les affrontements avec les forces de l’ordre se poursuivent jusqu'au soir et font 34 morts et 2 300 blessés sur la place de la Concorde (Paris).
- 7 février : à la suite des violentes émeutes de la veille, le président du Conseil Édouard Daladier jette l'éponge et remet sa démission au président de le République Albert Lebrun.
- 9 février :
- le président Lebrun nomme l'ancien président de la République Gaston Doumergue à la présidence du Conseil[3]. Il forme un gouvernement d’union nationale. Il va mener une politique d'austérité et de répression. La politique souhaitée par les ligues se met en place.
- la répression d'une contre-manifestation, organisée par le parti communiste français, fait neuf morts.
- une commission parlementaire est créée par le nouveau gouvernement sur la réforme des institutions de la IIIe République, jugées trop instables pour faire face aux défis que traverse la France.
- 12 février : grève générale et manifestations antifascistes. À l’appel des syndicats et des partis de gauche, des manifestations unitaires contre le fascisme et pour la défense de la république sont organisées.
- 16 février : création d’une commission d’enquête sur l’affaire Stavisky.
- 20 février : découverte du corps décapité du Conseiller Albert Prince, le long d'une voie ferrée à la Combe-aux-Fées près de Dijon. Chef de la section financière du parquet de Paris, il avait enquêté sur Alexandre Stavisky. Les circonstances de sa mort (suicide ou assassinat) ne sont toujours pas élucidées (affaire du conseiller Prince).
Mars
- 3 mars : création du Comité de vigilance des intellectuels antifascistes.
- 5 mars : « Appel aux travailleurs » du Comité de vigilance des intellectuels antifascistes.
- 10 mars : incendie de l'église Saint-Nicaise de Rouen, connue à cet emplacement depuis le VIIe siècle, reconstruite au XVIe siècle.
- 24 mars : Citroën présente sa première automobile traction avant, la 7 CV, produite en grande série. Elle est remarquable par son fameux moteur flottant, sa carrosserie monocoque et le fait de regrouper la mécanique et la transmission à l'avant, d'où son surnom de « Traction Avant ». Cette voiture techniquement révolutionnaire, a été conçue en une seule année par l'équipe de l'ingénieur André Lefebvre, transfuge de chez Renault. Véhicule de légende, voiture officielle de la présidence de la République, elle sera déclinée en une vingtaine de modèles différents et produite pendant 23 ans.
Avril
- 4 avril : Décret-loi visant à réduire le déficit budgétaire.
- Réorganisation administrative : disparition de cinq trésoreries générales et de leurs recettes affectées.
- Coupes budgétaires : réduction du montant des pensions à 50 % du traitement d'activité, suppression du cumul des rémunérations.
- Hausse fiscale : Institution d'une retenue de 3 % sur les pensions de guerre, la retraite du combattant et le salaire des fonctionnaires.
- 9 avril : le communiste Jacques Doriot démissionne de son poste de maire de Saint-Denis et appelle à l’unité d’action avec les socialistes contre les fascistes.
- 17 avril : répondant à la Grande-Bretagne, la France refuse le réarmement de l’Allemagne et assure désormais sa défense par ses propres moyens.
Mai
- 11 mai-13 mai : épuration du Parti radical-socialiste à la suite de l’affaire Stavisky[4].
Juin
- 2 juin : inauguration du parc zoologique de Vincennes par le président de la République Albert Lebrun.
- 23 juin : le PCF abandonne la thèse du « social-fascisme » et appelle à l’unité d’action avec la SFIO contre le fascisme.
- 27 juin : Jacques Doriot, réélu à Saint-Denis, est malgré tout exclu du Parti communiste.
Juillet
- 6 juillet : loi instaurant une réforme fiscale :
- Suppressions de nombreuses taxes, simplification des règles d'assiette des impôts subsistants, unification des taux. L'impôt sur le revenu est majoré de 10 %.
- Transfert du produit de la redevance des mines aux collectivités locales
- Renforcement le contrôle de l'administration des domaines sur les prises à bail
- 10 juillet : loi relative aux conditions de délivrance et à l'usage du titre d'ingénieur diplômé[5].
- 19 juillet : loi restreignait les droits professionnels des étrangers naturalisés par rapport à leurs droits politiques ; elle pose une interdiction d'accès pendant dix ans aux fonctions publiques rétribuées par l’État, aux offices ministériels et aux barreaux[6].
- 20 juillet : décret-loi supprimant les déductions d’IGR pour charges de famille, alourdissant les majorations d’IGR applicables aux contribuables sans enfant.
- 27 juillet : pacte d'unité d’action entre la SFIO et le PCF.
Août
- 8 août : décrets d'expulsion de 77 mineurs polonais pour grève dans le Nord-Pas-de-Calais[7].
Septembre
- 1er septembre : lancement de L'Étudiant noir à Paris.
- 3 septembre : Alarmé par la popularité grandissante des indépendantistes tunisiens du Néo-Destour, le nouveau résident général, Marcel Peyrouton, entame une sévère répression du mouvement national tunisien. Censure de la presse favorable aux destouriens, arrestation des principaux leaders nationalistes dont Habib Bourguiba, répression des émeutes organisées par des militants du Néo-Destour qui font 4 morts dont 1 gendarme.
Octobre
- 9 octobre : assassinat d'Alexandre Ier de Yougoslavie à Marseille par un Macédonien lié à l’organisation séparatiste croate Oustachis, avec le ministre français des Affaires étrangères Louis Barthou. Conseil de régence tripartite dirigé par le prince Pavle Karadjordjevic (Paul), cousin du roi défunt.
- 24 octobre : ouverture congrès du Parti radical-socialiste à Nantes. Maurice Thorez appelle à la formation d’un Front populaire[8]. Le 28 octobre Édouard Daladier dénonce les « Deux cents familles [...] maîtresses de l'économie française et, en fait, de la politique française »[9].
Novembre
- 8 novembre : le Conseil des ministres adopte le Projet de réforme de l'État de Gaston Doumergue. Devant le refus des radicaux qui réagissent en quittant le gouvernement, le président du Conseil Gaston Doumergue démissionne et le projet de loi constitutionnelle est abandonné.
- 13 novembre : Pierre-Étienne Flandin président du Conseil[3]. Il forme un gouvernement avec les radicaux et les modérés.
- 30 novembre : mort en démonstration de l'aviatrice Hélène Boucher qui, à 26 ans, venait de battre le record du monde de vitesse sur 1 000 kilomètres.
Décembre
- 5 décembre : Pierre Laval, ministre des Affaires étrangères signe à Genève avec son homologue soviétique Maxim Litvinov un protocole en vue du respect rigoureux du pacte de l’Est.
- 15 décembre : publication d'un nouveau code des impôts.
- 23 décembre : loi sur la carte d'identité fiscale, instituée pour combattre la fraude au nom des « libertés individuelles », qui ne voit jamais le jour face à l’administration[10].
- 25 décembre : condamnée à mort pour l’assassinat de son père et la tentative d’assassinat de sa mère le 12 octobre, Violette Nozière est graciée. Sa peine est commuée en détention à perpétuité.
- Faillite du constructeur automobile Citroën, repris par Michelin, son premier créancier.
- Louis Germain-Martin, ministre des finances de Doumergue, diminue de 3 % les traitements et pensions des fonctionnaires.
- Création de la Compagnie générale du Rhône.
- Publication par Charles de Gaulle de Vers l'armée de métier.
Société & Économie
- Le revenu national se contracte à 375 milliards de francs pour l'année 1934.
- 13,5 % de la population active est au chômage.
- déflation de 4,1 %.
- Forte augmentation de la dette face aux nouveaux emprunts de l’État pour financer l'économie en crise. L'endettement public atteint plus de 2 fois le revenu national, un record.
- 9 milliards de francs de déficit (2,4 % du PIB).
- 60 000 hommes en fonction dans les forces de l'ordre.
Culture
Littérature
Cinéma
Films français sortis en 1934
- 12 octobre : Le Dernier milliardaire, film de René Clair
- 14 décembre : Maria Chapdelaine, film de Julien Duvivier.
Autres films sortis en France en 1934
Naissances en 1934
- 8 janvier : Jacques Anquetil, coureur cycliste. († ).
- 14 janvier : Pierre Darmon, fameux joueur de tennis.
- 27 janvier : Édith Cresson, femme politique, ancien Premier ministre.
- 23 février : Jacques Séguéla, publicitaire.
- 15 juin : Guy Bedos, acteur et humoriste.
- 25 juin : Jacques Monory, peintre.
- 28 juin : Georges Wolinski, dessinateur humoristique.
- 1er juillet : Claude Berri, réalisateur, acteur, producteur et scénariste de cinéma. († ).
- 15 août : Nino Ferrer.
- 28 septembre : Brigitte Bardot, actrice et chanteuse.
- 27 octobre : Robert Capia, acteur et antiquaire français († ).
Décès en 1934
Raymond Poincaré (1860-1934)
Voir aussi
Articles connexes
- L'année 1934 dans le monde
- Chronologie de la France sous la Troisième République (1918-1940)
- 1934 à Paris
- 1934 par pays en Afrique
- 1934 par pays en Amérique, 1934 aux États-Unis, 1934 au Canada
- 1934 par pays en Asie
- 1934 par pays en Europe, 1934 en Italie, 1934 en Suisse
- 1934 par pays en Océanie
- 1934 par pays au Proche-Orient
Références
- De « La Gerbe d'or » au pain noir, la longue marche d'Henri Béraud, Horvath (ISBN 9782402075862, présentation en ligne)
- Christian Delporte, Claire Blandin, François Robinet, Histoire de la presse en France: XXe-XXIe siècles, Armand Colin, (ISBN 9782200615857, présentation en ligne)
- Dominique Borne, Hubert Néant, La politique en France - XIXe - XXe siècles, Hachette Éducation, (ISBN 9782013201100, présentation en ligne)
- L' Express du Midi 14 mai 1934: Le Congrès radical exclut du parti MM. Dalimier, Proust, René Renoult et André Hesse (Albert Dalimier, Louis Proust, René Renoult et André Hesse)
- loi du 10 juillet 1934 (JORF) relative aux conditions de délivrance et à l'usage du titre d'ingénieur diplômé (création de la Commission des titres d'ingénieur et liste d'écoles habilitées publiées par cette commission depuis 1936 (JORF n°174 page 7867)).
- Alexis Spire, Étrangers à la carte, Grasset, (ISBN 9782246658092, présentation en ligne)
- Janine Ponty, Polonais méconnus : Histoire des travailleurs immigrés en France dans l'entre-deux-guerres, Publications de la Sorbonne, (ISBN 9782859445362, présentation en ligne)
- Claude Willard, La France ouvrière : 1920-1968, vol. 2, Paris, Les Éditions ouvrières (ISBN 9782708250741, présentation en ligne)
- Jean Garrigues, Les patrons et la politique: 150 ans de liaisons dangereuses, Place des éditeurs, (ISBN 9782262037222, présentation en ligne)
- Frédéric Tristram, Une fiscalité pour la croissance : La direction générale des impôts et la politique fiscale en France de 1948 à la fin des années 1960, Institut de la gestion publique et du développement économique, (ISBN 9782821828391, présentation en ligne)