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Direction nationale de la Police judiciaire

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Direction centrale de la Police judiciaire
Logo de l'agence
Logo de la DCPJ
Devise : « Pro patria vigilant »
Informations
Nom Direction centrale de la Police judiciaire
Abréviation DCPJ
Création 1907
Type d'agence Direction centrale de la Police nationale
Affiliation Police nationale
Ministre de tutelle Ministère de l'Intérieur
Directeur central Jérôme Bonet
Budget 2,4 milliards d'euros (2015)
Effectifs 5670 en 2020
Quartier général 11 rue des Saussaies, Paris 8e[1]
Site Internet police-nationale.interieur.gouv.fr
Juridiction
Image illustrative de l’article Direction nationale de la Police judiciaire
Territoire français
Moyens

La direction centrale de la Police judiciaire (DCPJ) est l'une des directions actives de la direction générale de la Police nationale du ministère de l'Intérieur français.

Célestin Hennion, préfet de police de Paris, à l'initiative de la Police judiciaire.
Georges Clemenceau, ministre de l'Intérieur et président du Conseil.

Historique

La police judiciaire est créée en 1907, sous la Troisième République, par la volonté de Georges Clemenceau, alors président du Conseil et ministre de l'Intérieur, en vue de doter la France d'une « police chargée de seconder l'autorité judiciaire dans la répression des crimes et des délits »[2]. L'organisme porte le nom de Contrôle général des services de recherches judiciaires. Le pays est, durant cette période de la Belle Époque, en proie à une grandissante insécurité dont la presse se font largement l'écho, qui plus est dans un contexte de montée des tensions et de la violence politique. Les « Apaches » parisiens, les « travailleurs de la nuit » dans les campagnes, sèment en effet le trouble à grande échelle et montrent l'incapacité de l'État à leur opposer des forces de sécurité en nombre et compétence suffisants. Les polices municipales morcelées et peu ou pas formées à la lutte contre les criminels d’envergure, les brigades de gendarmerie pauvres en hommes et en moyens se montrent totalement dépassées par l’émergence de bandes organisées de malfaiteurs opérant à main armée sur plusieurs départements.

Ainsi en est-il des quelque soixante « bandits d’Hazebrouck » commandés par le « capitaine » Abel Pollet, qui attaquent et pillent à partir de 1904 les fermes et les bourgs du nord de la France. Ainsi en est-il également des « chauffeurs de la Drôme » qui, entre 1905 et 1908, torturent, assassinent et volent dix-huit personnes âgées vivant dans des maisons isolées. À cela s'ajoute encore la « Caravane à Pépère », une troupe forte d'une centaine de malfrats et de bagnards en rupture de ban que dirige un nommé Capello et qui traverse en 1906 la Touraine et les Charentes en perpétrant vols et escroqueries.

Devant cette situation, Georges Clemenceau, dit le « Tigre », sur les conseils de Célestin Hennion, son directeur de la Sûreté générale, fonde en 1907, par deux textes réglementaires, les structures qui donneront naissance à la police judiciaire d'aujourd'hui. Il s'agit d'abord d'un arrêté ministériel du qui crée un Contrôle général des services de recherches judiciaires placé sous le commandement du commissaire Jules Sébille qui peut être considéré comme le premier « patron » de la police judiciaire française. Il s'agit ensuite du décret du qui instaure douze brigades régionales de police mobile, les fameuses « brigades du Tigre » chargées de combattre le crime organisé sur tout le territoire.

Ces brigades sont implantées à Paris (1re), Lille (2e), Caen (3e), Nantes (4e), Tours (5e), Limoges (6e), Bordeaux (7e), Toulouse (8e), Marseille (9e), Lyon (10e), Dijon (11e) et Châlons-sur-Marne (12e). En quelques mois, elles vont obtenir des résultats particulièrement significatifs. Leur premier bilan officiel, publié dans le journal Le Temps du , fait état de 2 695 arrestations dont celles de 65 meurtriers, 7 violeurs, 10 faux-monnayeurs, 283 escrocs et 193 cambrioleurs ou voleurs à main armée.

Équipées dès 1910 de voitures (limousines De Dion Bouton puis Panhard Levassor) et comprenant chacune une douzaine de commissaires et inspecteurs, les brigades de police mobile ont une « mission exclusive de police judiciaire » ainsi que le souligne la circulaire de Clemenceau du qui précise : « En procédant [à la création de ces brigades], le Gouvernement a pour but unique de doter notre pays d'un organisme devenu indispensable à la préservation sociale. Il a voulu faire rechercher et poursuivre par des agents expérimentés se déplaçant rapidement, investis d'une compétence étendue, les malfaiteurs de toutes catégories auxquels l'extension et le perfectionnement des moyens de communication offrent de jour en jour des facilités plus grandes d'évasion et que trop souvent ne peuvent atteindre les polices locales, indépendantes les unes des autres, sans contact de commune à commune, enfermées dans d'étroites et infranchissables juridictions ».

Les brigades mobiles verront leur nombre s'accroître rapidement. Un décret du porte leur nombre à quinze. Sont alors créées les brigades de Rennes (13e), Montpellier (14e) et Nancy (15e). Dans le même temps, les brigades d'Angers (4e), Orléans (5e), Clermont-Ferrand (6e) et Reims (12e) remplacent respectivement celles de Nantes, Tours, Limoges et Châlons. On les trouvera impliquées dans plusieurs affaires célèbres du moment telle la traque de la Bande à Bonnot (1912) ou encore l'enquête sur le meurtre de l'industriel breton Louis Cadiou (1913).

L'entre-deux-guerres

Après avoir activement participé durant la Première Guerre mondiale, à la lutte contre l'espionnage allemand (affaire Mata Hari, Faadt, etc.) le contrôle des services de recherches judiciaires et ses « mobilards » reprennent à partir de 1919 leur mission traditionnelle de police judiciaire et enregistrent plusieurs succès retentissants. C'est ainsi, par exemple, que la 1re brigade mobile, qui quittera Paris pour Versailles dans les années 1920, va s'illustrer en 1919 avec l'arrestation par l'inspecteur Jules Belin d'Henri Désiré Landru, le « barbe bleue » de Gambais. Passé à 17 par un décret de (création de la 16e brigade d'Amiens et de la 17e de Strasbourg), puis à 19 par décret du (18e brigade de Rouen et 19e d'Ajaccio), le nombre de brigades régionales est ramené à 16 en . Leur effectif totalise 85 commissaires et 290 inspecteurs.

Quelques années plus tard, dans le souci de renforcer la coopération internationale de police et dans celui de mieux combattre au plan national certains phénomènes graves de criminalité, deux textes réglementaires distincts attribuent à la police judiciaire française de nouvelles attributions. Le , elle devient ainsi le bureau central national pour la France de l'Organisation internationale de police criminelle - Interpol créée en 1924 sous les auspices du prince Albert Ier de Monaco.

Le 11 septembre 1929, elle accueille en son sein le premier office central de police judiciaire, l'office central pour la répression du faux monnayage (OCRFM), chargé comme les autres offices qui seront créés par la suite de coordonner la lutte et de centraliser l'information au plan national dans son domaine de criminalité. Cette période de l'entre-deux-guerres sera riche en événements et en enquêtes judiciaires complexes qui exigeront des « mobilards » un fort investissement. La recherche du marquis de Champaubert (1929), un escroc notoire dénommé Clément Passal de son vrai nom, les investigations sur le meurtre du courtier en diamants Truphème, menées en commun par la 1re Brigade mobile et le commissaire Massu du quai des Orfèvres (il servira de modèle au commissaire Maigret de Georges Simenon), l'affaire Stavisky (1933) l'enquête sur le double assassinat de Couternes (meurtre des frères Rosselli dont l'un était l'animateur du mouvement antifasciste) ou bien encore l'affaire du tueur Eugène Weidmann (1937) mettront à rude épreuve, avec des résultats à la clef, les limiers de la police judiciaire.

Le , le nombre de brigades mobiles passe à 19, notamment pour être plus présentes, actualité du moment oblige, sur les frontières de l'Espagne et de l'Italie. Elles sont ainsi implantées à : Versailles (1re), Lille (2e), Rouen (3e), Angers (4e), Orléans (5e), Clermont-Ferrand (6e), Bordeaux (7e), Toulouse (8e), Marseille (9e), Lyon (10e), Dijon (11e), Reims (12e), Rennes (13e), Montpellier (14e), Nancy (15e), Strasbourg (16e), Pau (17e), Digne (18e) et Chambéry (19e).

De l'Occupation à la Libération (1939 - 1944)

Dans une France occupée, intervient le une importante réforme législative qui instaure dans le pays une direction générale de la police nationale comportant notamment trois directions actives dont le service de police judiciaire qui remplace définitivement l'ancien Contrôle général des services de recherches judiciaires. Ce service regroupe, par un décret du , les brigades régionales mobiles et les sûretés. Quelques mois plus tard, un décret du donne aux brigades mobiles leur appellation d'aujourd'hui. Elles deviennent des services régionaux de police judiciaire (SRPJ) tout en voyant leur compétence étendue à la police économique et à la surveillance du territoire. La Libération fera toutefois table rase de cette réforme. Par un décret et un arrêté du , le service de police judiciaire est rattaché à la Sécurité publique et ses SRPJ redeviennent des brigades régionales de police mobile. Cela pour un temps seulement puisque, dès le , un décret relatif à l'organisation et au fonctionnement des services extérieurs de police judiciaire rétablit les services régionaux de police judiciaire et fixe leur nombre à 17. Cette fois, plus aucune numérotation spécifique n'est attribuée à ces structures qui ont pour siège : Versailles, Lille, Rouen, Angers, Orléans, Clermont-Ferrand, Bordeaux, Toulouse, Marseille, Lyon, Dijon, Reims, Rennes, Montpellier, Nancy, Strasbourg et Limoges.

De l'après-guerre aux années 1980 (1945 - 1990)

En 1948, au sein de la Sûreté nationale, le commissaire Charles Chenevier a organisé et dirigé un groupe appelé Brigade de répression du banditisme. Outre le commissaire Chenevier lui-même, le groupe comprenait le commissaire Gillard, l'inspecteur Leclerc, l'inspecteur Hours et l'inspecteur Roger Borniche.

L'immédiat après-guerre génère une pègre violente qui oblige la police judiciaire à s'adapter au plus vite. Le , une circulaire porte création dans chaque SRPJ d'un groupe de répression du banditisme (GRB) plus spécialement chargé de lutter contre les malfaiteurs motorisés (tel le « Gang des Tractions Avant ») auteurs de multiples vols à main armée.

L'époque sera marquée pour la police judiciaire par la poursuite et l'arrestation de personnages du grand banditisme comme Pierre Loutrel dit « Pierrot le fou » (1948) ou encore Émile Buisson dit « l'Insaisissable » (1950). Elle verra aussi les enquêteurs de la « Centrale » comme ceux des services régionaux saisis d'affaires retentissantes : le vol des bijoux de la Bégum au Cannet (1949), la contre-enquête sur l'affaire Dominici (1952), l'enlèvement du petit Éric Peugeot (1960).

La loi du , prolongement législatif voulu par le président Charles de Gaulle en réaction à l'affaire Ben Barka, dote la France d'une police nationale comportant en son sein une direction centrale de la Police judiciaire (DCPJ) dont les 18 services régionaux (celui d'Ajaccio est créé en janvier 1979) gardent leur implantation de 1947 même si chacun de leur ressort territorial fait l'objet d'une meilleure harmonisation avec celui des cours d'appel (décret du ). Les SRPJ étendent par ailleurs leur maillage territorial grâce à la création par un arrêté du d'antennes et de détachements qui leur sont directement rattachés.

Au niveau central, les sections spécialisées sont renforcées (6e section contre les menées subversives, 5e section contre les atteintes aux biens et aux personnes). Elles veillent en outre au fonctionnement des nouveaux offices créés par décrets interministériels et chargés de la répression du trafic des stupéfiants (décrets du et du ), de la répression de la traite des êtres humains (décret du ), de la répression du grand banditisme (décret du ) comme de celle du vol des œuvres et objets d'art (décret du modifié par décret du ) ou du trafic d'armes, munitions, produits explosifs, matières nucléaires, biologiques et chimiques (décret du ).

Les années 1970 et 1980 resteront pour la police judiciaire comme celles notamment du démantèlement de la « French Connection » et de la « Chinese Connection » avec leur cortège de trafiquants d'héroïne et de laboratoires clandestins. Elles se signaleront aussi par la lutte opposée aux criminels qui tenteront de pratiquer à grande échelle, comme alors en Italie, l'enlèvement de personnes avec demande de rançon. Grâce à l'action des services spécialisés de la police judiciaire à Paris et en Province (affaires Mérieux, Hazan, Thodoroff, Révelli-Beaumont, Empain, Maury-Laribière), le crime organisé s'écartera rapidement de cette pratique dont la France apparaît désormais relativement préservée.

Le grand banditisme étant toutefois encore actif, des brigades de recherche et d'intervention (BRI) sont mises en place à Lyon (1976), Nice (1978) et Marseille (1986) pour mettre en échec « le milieu » dans ces zones géographiques. Installées dans les SRPJ mais relevant de l'office central pour la répression du banditisme, ces brigades sont créées sur le modèle de la BRI parisienne, née en 1964 et vite baptisée « brigade antigang » par la presse nationale. L'organisation de la DCPJ est modifiée le avec la création, aux côtés de la sous-direction des affaires criminelles et de la sous-direction des affaires économiques et financières, d'une sous-direction de la police technique et scientifique (SDPTS) qui va regrouper sous sa houlette les laboratoires de police scientifique de Paris, Lille, Lyon, Marseille et Toulouse ainsi que les services de l'identité judiciaire et ceux de la documentation criminelle. Le , les services régionaux de police judiciaire s'étendent outre-mer avec la création du SRPJ des Antilles-Guyane, portant leur nombre à 19.

Les réformes de la période contemporaine

Le , un décret fixe l'organisation centrale de la DCPJ en quatre sous-directions :

  1. affaires criminelles ;
  2. affaires économiques et financières ;
  3. police technique et scientifique ;
  4. liaisons extérieures.

Au seuil du XXIe siècle, la police judiciaire s'est dotée de plusieurs structures nouvelles la préparant d'ores et déjà aux combats de demain. En 2000, ont été mis en place l'Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'information et de la communication (décret du ) ainsi que la section centrale de coopération opérationnelle de Police (SCOPol), regroupant en une plate-forme unique les trois canaux de coopération internationale (Interpol, Schengen, Europol).

Le était créé, par décret, l'office central chargé des disparitions inquiétantes de personnes (OCDIP) ayant pour mission la recherche des personnes majeures ou mineures disparues dans des conditions inquiétantes. Le un décret créait l'office central chargé des personnes recherchées ou en fuite (OCPRF). Au niveau territorial, de nouvelles brigades de recherches et d'intervention (BRI) étaient mises en place à Bayonne (2001), Montpellier et Nantes (2003).

En application de la circulaire interministérielle du , des groupes d'intervention régionaux (GIR) ont été mis en place au sein de chaque région administrative, ainsi qu'à Paris et dans les départements de la petite et de la grande couronne, pour lutter contre l'économie souterraine et les différentes formes de délinquance organisée qui l'accompagnent, sources d'insécurité et de déstructuration sociale dans de nombreux quartiers sensibles. Les GIR sont rattachés, soit à une DIPJ ou une DRPJ (21), soit à une section de recherches de la gendarmerie nationale (14).

Le dispositif ultra-marin est constitué de 6 GIR : 2 sont rattachés à la DGPN et 4 à la DGGN, le 6e GIR a été mis en place en Polynésie le . En , un 36e GIR à vocation départementale est créé, spécifiquement sur le département de l'Isère.

La réforme territoriale de la police judiciaire adoptée par le décret du constitue l'une des 57 mesures du « plan de modernisation de la DCPJ 2003-2008 » adopté en octobre 2002. Définie par décret du , la réforme des structures territoriales de la DCPJ, destinée à moderniser son organisation sur l'ensemble de l'hexagone, instaure un nouveau maillage opérationnel. Sont ainsi créées d'une part neuf directions interrégionales de la police judiciaire (DIPJ) dont les sièges se trouvent à Bordeaux, Dijon, Lille, Lyon, Marseille, Orléans, Rennes, Strasbourg et Pointe-à-Pitre, et d'autre part deux directions régionales implantées à Ajaccio et Versailles, la direction régionale de Paris restant inchangée.

Les DIPJ sont composées d'un ou plusieurs services régionaux de Police Judiciaire (SRPJ) et d'une ou plusieurs antennes de police judiciaire, et les trois DRPJ de services départementaux s'agissant de celle de Paris ou, pour les deux autres, d'antennes de police judiciaire. Constituant l'une des priorités annoncées par la loi d'orientation et de programmation pour la sécurité intérieure (LOPSI) du , cette réorganisation étend le champ d'action des officiers de police judiciaire sur plusieurs régions ou départements.

Il s'agit en effet, pour la DCPJ, de s'adapter aux évolutions de la criminalité organisée, de mobiliser de façon plus souple et efficace les effectifs, de mutualiser certains moyens logistiques et prestations de police technique et scientifique, de renforcer le potentiel opérationnel existant et de s'adapter aux nécessités de la coopération transfrontalière, afin de lutter efficacement contre une délinquance de plus en plus violente, sophistiquée et mobile.

Pour y parvenir, cette réforme maintient les services d'enquêtes au plus près du terrain, puisque les SRPJ et les antennes composant les DIPJ subsistent et demeurent des maillons opérationnels de première ligne, notamment pour les investigations et la coopération transfrontalière. À l'occasion de cette réforme, ont été pérennisées des antennes mises en place à titre expérimental : Saint-Étienne, Le Havre et Coquelles, recréée l'antenne de La Rochelle et créée la nouvelle antenne d'Auxerre.

Par arrêté du , l'organisation de la DCPJ a été modifiée : la sous-direction des liaisons extérieures (SDLE) a été remplacée par la sous-direction des ressources et des études (SDRE), compétente pour l'ensemble des sujets et des enjeux transversaux de la direction. À cette occasion, la division des relations internationales (DRI), précédemment incluse dans la SDLE, a été placée auprès du directeur central tandis que l'ancienne division du personnel et des moyens, auparavant rattachée au directeur central, intégrait, sous la dénomination de division des ressources et des moyens, la SDRE. Cette division est aujourd'hui composée de trois entités, la division du budget et de la logistique, la division des ressources humaines et de la formation promotionnelle, et la section des finances, des régimes indemnitaires et des missions.

L'arrêté du prolonge encore la réforme des services centraux de la DCPJ. Celle-ci se traduit par deux modifications majeures du dispositif :

L'organisation de la DCPJ a donc été revue à plusieurs reprises. Elle est restée régie, de 2006 à 2009 par cet arrêté du [3]. À la suite de la fusion au des Renseignements généraux (RG) et de la direction de la Surveillance du territoire (DST), la branche « courses et jeux » des RG lui a été transférée. L'arrêté du fixe les missions et l'organisation du service[4].

Le , la sous-direction de la police technique et scientifique prend son autonomie, à l'exception du service central de documentation criminelle[5].

Missions et compétences

La DCPJ est compétente sur l'ensemble du territoire national, Paris et sa petite couronne relevant toutefois spécifiquement de la préfecture de police de Paris (direction régionale de la police judiciaire de Paris).

Sur le plan judiciaire, ses compétences sont fixées par l'arrêté du précité. Ainsi, « elle est chargée, à l'échelon national et territorial, de conduire et de coordonner les investigations et les recherches. »

La DCPJ s'occupe de lutter contre :

  • les atteintes aux personnes et aux biens ;
  • les disparitions inquiétantes de personnes ;
  • la répression du trafic des armes, explosifs et matières sensibles ;
  • les personnes recherchées ou en fuite ;
  • les escroqueries internationales ;
  • le proxénétisme ;
  • le trafic de biens culturels ;
  • les trafics de véhicules volés et des documents administratifs ;
  • le terrorisme ;
  • le trafic de stupéfiants ;
  • le blanchiment d'argent ;
  • les infractions au droit des affaires ;
  • la fausse monnaie et les contrefaçons ;
  • la cyber-criminalité et les fraudes aux cartes bancaires.

Organisation

La DCPJ est dirigée par un directeur central assisté d'un adjoint. Elle est composée de services nationaux, spécialisés et territoriaux.

Cinq unités centrales

Cinq sous-directions

  • La sous-direction de la lutte contre la criminalité organisée (SDLCO). Cette sous-direction est dirigée par un inspecteur général, secondé par deux contrôleurs généraux et un commissaire divisionnaire. Cette sous-direction est divisée en trois divisions et huit offices centraux avec leurs brigades spécialisées et leurs groupes spécialisés :
  • la sous-direction anti-terroriste (SDAT). Chargée de la prévention et de la répression du terrorisme national et international, y compris dans ses aspects financiers, elle comprend :
    • la division nationale pour la répression du terrorisme international ;
    • la division nationale pour la répression du terrorisme séparatiste ;
    • la brigade d'investigations financières, antenne de l'office central pour la répression de la grande délinquance financière ;
    • une division de la logistique opérationnelle.
  • la sous-direction de la lutte contre la criminalité financière, elle comprend :
  • la sous-direction du pilotage et des ressources (SDPR) ;
  • la sous-direction de lutte contre la cybercriminalité (SDLC), créée en 2014, chargée de la prévention et de la répression de la cybercriminalité. La SDLC comprend un bureau de coordination stratégique, l’office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication (OCLCTIC), et une division chargée de l’anticipation et de l’analyse, elle comprend :

Huit directions locales

Périmètres géographiques des directions zonales et régionales de la Police judiciaire[6]
Direction zonale (DZPJ) Direction territoriale (DTPJ) Ressort territorial Service de police judiciaire (SPJ)
Sud-Est Clermont-Ferrand Allier, Cantal, Haute-Loire, Puy-de-Dôme
Lyon Ain, Ardèche, Drôme, Isère, Loire, Rhône, Savoie, Haute-Savoie Annecy, Chambéry, Grenoble, Saint-Étienne, Valence
Est Dijon Bourgogne-Franche-Comté Auxerre, Besançon
Nancy Meurthe-et-Moselle, Meuse, Moselle, Vosges Metz
Reims Aube, Ardennes, Marne, Haute-Marne
Strasbourg Bas-Rhin, Haut-Rhin Mulhouse
Nord Lille Hauts-de-France Amiens, Coquelles, Creil
Ouest Angers Maine-et-Loire, Mayenne, Sarthe
Nantes Loire-Atlantique, Vendée
Orléans Centre-Val-de-Loire Tours, Dreux
Rennes Bretagne Brest, Quimper
Rouen Normandie Caen, Le Havre
Antilles Pointe-à-Pitre Guadeloupe, Martinique, Saint-Barthélémy, Saint-Martin Fort-de-France, détachement St-Martin
Sud Ajaccio Corse Bastia
Marseille Alpes-de-Haute-Provence, Hautes-Alpes, Alpes-Maritimes, Bouches-du-Rhône, Var Nice, Toulon
Montpellier Aude, Aveyron, Gard, Hérault, Lozère, Pyrénées-Orientales, Vaucluse Avignon, Nîmes, Perpignan
Toulouse Ariège, Haute-Garonne, Gers, Lot, Hautes-Pyrénées, Tarn, Tarn-et-Garonne
Sud-Ouest Bordeaux Charente-Maritime, Dordogne, Gironde, Landes, Lot-et-Garonne, Pyrénées-Atlantiques Agen, Bayonne, La Rochelle, Pau, Périgueux
Limoges Charente, Corrèze, Creuse, Vienne, Haute-Vienne, Deux-Sèvres Poitiers
Direction régionale (DRPJ) Ressort territorial Service de police judiciaire (SPJ)
Versailles Seine-et-Marne, Yvelines, Essonne, Val-d'Oise Cergy, Evry, Melun, Meaux

Dans le ressort de Paris et des départements de la Petite couronne, la direction régionale de la police judiciaire dépend de la Préfecture de Police de Paris.

En Guyane, à Mayotte et en Nouvelle-Calédonie, un service territorial de la police judiciaire (STPJ) est intégré à la direction territoriale de la police nationale (DTPN)[7].

Directeurs centraux

  • Pierre Epaud : 1968-1970
  • Max Fernet : 1970-1971
  • Jacques Solier : 1971-1974
  • Maurice Bouvier : 1974-1981
  • Michel Guyot : 1981-1987
  • Gilbert Thil : 1987-1990
  • Jacques Genthial : 1990-1993
  • Jacques Franquet : 1993-1995
  • Bernard Gravet : 1995-1999
  • Patrick Riou : 1999-2002
  • Gérard Girel : 2002-2004
  • Martine Monteil : 2004-2008
  • Christian Lothion : 2008-2014
  • Mireille Ballestrazzi : 2014-2018
  • Jérôme Bonet : depuis 2019

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes