Église Saint-Silvin de Mautort

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Église Saint-Silvin de Mautort
Image illustrative de l’article Église Saint-Silvin de Mautort
Présentation
Culte Catholique romain
Type Église
Rattachement Diocèse d'Amiens
Début de la construction XIe siècle[1]
Style dominant Nef et tour-clocher : restes de constructions romanes (XIe et XIIe siècles). Transept, chœur et chapelles latérales : gothique flamboyant.
Protection Logo monument historique Classé MH (1975, fragments de vitraux du quatrième quart du XVe siècle)[2]
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Hauts-de-France
Département Somme
Ville Abbeville
Coordonnées 50° 06′ 35″ nord, 1° 47′ 32″ est
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Église Saint-Silvin de Mautort
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Église Saint-Silvin de Mautort

L'église Saint-Silvin de Mautort est une église catholique romaine située dans le faubourg de Mautort, à l'ouest de la ville d'Abbeville[3] en France[4], « le seul monument de l'époque romane existant aujourd'hui sur le territoire de la capitale du Ponthieu »[5].

Historiographie[modifier | modifier le code]

Sur l’histoire de l’édifice, nous disposons des observations de l’historien régional Ernest Prarond qui, pour la rédaction de ses Notices sur les rues d’Abbeville, fut amené à visiter le faubourg de Mautort en 1849[6] et réalisa une description très détaillée de l’église Saint-Silvin. Lors de cette première visite, il fut accompagné du bedeau de l'église et de sa femme[7] et ne rencontra visiblement pas le propriétaire des lieux, M. Prosper-Abbeville de Clermont-Tonnerre. L’historien affirmait alors « qu[e le faubourg] n’a aujourd’hui rien de remarquable que son église » mais notait à la fin de son exposé sur l’édifice que « personne, pas même P. Ignace[8], n’en avait parlé jusqu’à présent »[9]. En 1854, dans ses Notices historiques, topographiques et archéologiques sur l’arrondissement d’Abbeville, Prarond évoquait de nouveau le bâtiment, décrivant notamment le déroulement d’une vieille cérémonie qui se pratiquait chaque janvier dans l’église, la bénédiction des pains de Saint-Antoine. Peu avant 1884, Prarond fut de nouveau amené à visiter l'église Saint-Silvin, cette fois-ci, probablement en compagnie de M. Louis Tillette de Clermont-Tonnerre[10], le fils aîné de Prosper-Abbeville[11]. Tillette n'était pas inconnu de Prarond puisqu'il avait rejoint la Société d'émulation d'Abbeville en décembre 1880[12]. Il s'était rapidement distingué au sein de la Société d'émulation par la rédaction en 1884 d'un court article intitulé « Les anciens droits honorifiques dans les églises »[13]. Après avoir de nouveau examiné l'église Saint-Silvin, Prarond approfondissait l'étude de l’édifice dans sa Topographie historique et archéologique d’Abbeville, en précisant son histoire au cours du XIXe siècle et en y ajoutant une liste des prêtres et desservants de l’église de Mautort de la fin du XVIIIe à la deuxième moitié du XIXe siècle. En 1907, « l'historien et archéologue montreuillois »[14] Roger Rodière s'intéressait à son tour à l'église Saint-Silvin. Celui-ci, qui devait visiter l'ensemble des églises du département, livra une description extrêmement détaillée de l'édifice en y ajoutant ses précieuses connaissances en architecture religieuse. De la même manière que Prarond, il tire nombre de ses informations d'un membre de la famille Tillette de Mautort, René Tillette de Clermont-Tonnerre[15], le fils aîné de Louis Tillette[16] mort quatre ans plus tôt.

En complément des travaux de Prarond ; qui par ailleurs ne chercha jamais à consacrer une étude entière sur l'église mais réalisa, à la manière d'un Pausanias, une description et un bref historique d'un ensemble de lieux qu'il jugeait remarquables[17]; et de l'article de Rodière, une synthèse sur le sujet manque et à l'exception du récent article de Gérard Garçon, nous sommes bien en peine de tracer l'histoire de l'édifice à une période contemporaine.

Croquis des différentes phases de constructions de l'église.

Toponymie[modifier | modifier le code]

Saint Silvin, ou Sylvin voire Sylvain, est le patron de l'église de Mautort, celle-ci étant la seule du diocèse d'Amiens à être sous la protection de cet apôtre. « Autrefois »[18], un pèlerinage avait lieu en l'honneur de saint Silvin chaque mois de septembre à Mautort[19]. En effet, une relique de ce saint est conservée au sein de l'église[20]. L'abbé Jules Corblet nous apprend que saint Silvin était un évêque régionnaire, mort à Auchy-les-Moines[21]. Le diocèse d’Amiens a célébré sa fête, le 15 février, jusqu’en 1607[22]. Toutefois il est possible que cette église ne fut pas toujours placée sous le vocable de saint Silvin. Au XIVe siècle au moins, l'église était dédiée à saint Séverin, ainsi que nous l'apprend un texte de justice criminel de 1389 du tiré du Livre Rouge de l'Échevinage : « Le mardi 21 février, l’an 1389, il advint que Jean Heruppel, savetier, et Jehane sa femme blessèrent Robin Hochod et Jehane sa femme, de nuit, ce qui a causé la mort du dit Robin [...] fut suffisamment sommé à l’église de Saint Séverin de Mautort [...] »[23].

La bénédiction des petits pains de la Saint-Antoine[modifier | modifier le code]

Prarond nous donne en 1854 le témoignage d'une fête, la bénédiction des animaux pour la fête de Saint-Antoine, qui avait habituellement lieu le dimanche suivant le jour de la Saint-Antoine, donc après le 17 janvier :

« Les cultivateurs des environs font bénir pendant la messe des petits pains ronds que l’on vend ensuite à la sortie de l’office au profit de l’église ; ces petits pains, appelés pains de St-Antoine, sont donnés aux bestiaux pour les préserver des maladies ; on en apporte en grande quantité ; il ne s’en est pas béni cette année moins de quatorze cents[24] »

Tombant peu à peu dans l'oubli, la fête fut un temps ravivée par le prêtre Maurice Cheyns[25]. Elle n'est plus célébrée à Abbeville depuis 1988[26].

Portrait d'un édifice remanié[modifier | modifier le code]

D’après Prarond, la date de la fondation de l’édifice n’est pas connue avec précision, l’église ayant été, en certains endroits, remaniée à différentes époques[7]. Il distingue au sein de l’édifice cinq parties distinctes, d'ouest en est :

  • La nef.
  • La tour-clocher.
  • La chapelle de la Sainte Vierge.
  • Le chœur
  • La chapelle Saint Pierre.

Les descriptions de Prarond et Rodière nous permettent de dresser un tableau complet de l'édifice à différentes dates, en 1849, en 1884 et en 1907, et d'en observer les évolutions au gré des travaux menés par Louis Tillette de Clermont-Tonnerre dans la deuxième moitié du XIXe siècle et du prêtre Léopold Rançon au début du XXe siècle.

La nef[modifier | modifier le code]

La nef, orientée vers le village de Cambron, est la partie la plus ancienne encore visible. La façade ouest de l'édifice est caractérisée par la présence à son milieu d'un épais contrefort, percé à la base d'une porte, depuis le XVIIIe siècle. Rodière estime que la disposition de ce contrefort est primitive car il n'aurait pas eu de sens de construire un contrefort aussi imposant en cet endroit s'il était nécessaire d'y ériger l'entrée principale de l'église. En haut du pignon, deux petites fenêtres de chaque côté du contrefort éclairent la nef. Les murs latéraux de l'église, exhaussés et renforcés de contreforts en brique, sont constitués de ce que Rodière qualifie « d'opus incertum », c'est-à-dire qu'ils sont « construits de silex, de moellons et de pierre de petit appareil ». Ils sont percés de quatre fenêtres en plein cintre, assez grandes, en ogives obtuses. Celles-ci sont des créations tardives. En effet, lorsqu'en 1849, Prarond visita l'édifice pour la première fois, ces « quatre petites fenêtres [étaient] étroites, cintrées, et percées comme des meurtrières, c'est-à-dire s'élargissant vers l'intérieur »[7]. En 1903, l'abbé Rançon avait mené des travaux, aidé de ses paroissiens, visant à rénover les fenêtres et la porte nord de la nef : elles ont donc été agrandies, repercées et refaites en brique[27]. La corniche surmontant la porte latérale nord est décorée de modillons peu ornés, trois ou quatre étant décorés de têtes de personnages, ce qui est une caractéristique du XIIe siècle. Cette corniche reposant sur un mur en appareil régulier, Rodière date du XIe siècle la partie inférieure des murailles de l'édifice.

La tour-clocher[modifier | modifier le code]

La tour-clocher, du XIIe siècle, s'élève au sud de la nef. Elle est dotée de murs de plus d'un mètre d'épaisseur, percés « au rez-de-chaussée, de deux petites fenêtres cintrées (au sud et à l'est), ébrasées vers l'intérieur et dépourvues d'archivoltes, à talus très incliné ». Les commencements d'une voûte historiée à chaque angle, c’est-à-dire décorée de scènes à personnages, témoignent d'une refaçon du XVe siècle. Garçon estime que cette voûte était gothique, et donc postérieure à la construction du rez-de-chaussée roman[28]. À ses débuts, la tour servait de chapelle puisqu'on y voit encore la piscine romane de cette première construction. Selon Rodière, les contreforts, qui s'élèvent jusqu'au premier étage de la tour, sont du XIIIe siècle car ils sont trop saillants pour être d'origine. L'appareil de la maçonnerie change au premier étage. De plus, l'étage supérieur a été diminué d'élévation. En effet, au sud et au nord, la base de deux anciennes fenêtres apparaît encore. Et, à l'intérieur de la tour, la muraille forme un encorbellement de trois assises destiné à porter un plancher. La cloche, seule, alors qu'il en existait trois avant la Révolution, date de 1839, d'après la gravure dont elle est ornée :

(main) L'an 1839 j'ai été bénite par Mr Louis Théodore Thiebaut curé de Cambron & Mautort & nommée Adrienne Eugénie par Mr Adrien
Tillette de Clermont-Tonnerre & par mademoiselle Eugénie Tillette de Clermont-Tonnerre
Faite par les soins du sieur Jacques Plé trésorier.

Il n'y a pas de nom de fondeur[29].

La chapelle de la Vierge[modifier | modifier le code]

Dans la chapelle de la Vierge, « à l'orient, une arcade en anse de panier, très sculptée de feuillages grassement traités, et portée sur pieds-droits prismatiques à niches vides, encadre une très petite fenêtre de même forme ». Rodière se demande s'il s'agit d'une arcade de retable. D'après Garçon, la chapelle est plutôt du XVe siècle car la corniche est la même à l'intérieur qu'à l'extérieur, ce qui signifie que les modillons et les pierres de l'ancien chœur détruit ont été réemployés pour la construction. La chapelle a donc été ajoutée après l'achèvement du chœur gothique[30].

Le chœur[modifier | modifier le code]

Tout comme la chapelle de la Vierge et la nef, le chœur, du XVe siècle ou du XVIe siècle, « n'a pas de voûte, mais, [...] une charpente apparente de la dernière période gothique, à poinçons en forme de colonnes prismatiques ». Plus élevé que la nef, le chœur est éclairé par sept fenêtres en ogives obtuses, quatre d'entre elles étant ornées de branchages en pierre caractéristiques du gothique flamboyant. Une des fenêtres est condamnée par l’accolement au nord de la chapelle Saint-Pierre. Le chœur se termine par un chevet à trois pans. Celui du milieu est plus large. Les fenêtres du chœur, arborant dans leur quasi-totalité des vitraux du XIXe siècle, ont conservé dans les tympans quelques fragments (du quatrième quart du XVe siècle) :

  • À droite, la Trinité (Dieu le Père tenant son Fils mort sur la croix), des anges, le soleil et la lune.
  • À gauche, des grappes de raisin noir et vert.

À droite du maître-autel s'élève une piscine, à cadre rectangulaire autour d'une arcade flamboyante à contre-courbe subtrilobée[31], avec feuilles de chou sur les rampants et fenestrages à mouchettes dans les écoinçons. Elle subit les infiltrations d'eau provenant de la baie voisine. Derrière le maître-autel se trouve une dalle funéraire de stinkal, un marbre du Boulonnais, en l'honneur de Marie Fertin, la première femme de Pierre Tillette qui a construit la chapelle Saint-Pierre[32]. Autrefois au milieu du chœur, cette pierre était signalée disparue par Prarond lors de sa visite de 1884, la stèle ayant été probablement déplacée lors de pose des stalles et du pavage en marbre en 1875[33]. Sur cette dalle est inscrit :

ci gist damoiselle Marie Fertin
en son vivant femme de Pierre
Tillette escver seignevr de
Mavtort Cambron la Motte
Drvcqvetel Sailli Grandval
Martaigneville en partie
laqvelle deceda le 21e iovr
de febvrier 1620 pries Diev
povr son ame

« En dessous, au milieu d'enroulements et de lambrequins, sont deux écussons très effacés ; sur le papier on voit un chevron et une dasce accompagnée de ... Ces restes suffisent à faire connaître les armes des Tillette et des Fertin : de sable à la fasce d'argent accompagnée de 3 Quintefeuilles de même, 2 et 1 »[34].

La chapelle Saint-Pierre[modifier | modifier le code]

Jouxtant le chœur, il s'élève une seconde chapelle latérale. Celle-ci se nomme la chapelle Saint-Pierre, du nom de son fondateur, Pierre Tillette (mort le 15 avril 1660)[35]. Elle fut reconstruite à neuf en 1879 ainsi que nous l'apprend l'inscription suivante :

Cette chapelle a été fondée en 1643
par Pierre Tillette
écuyer, seigneur de Mautort
et reconstruite en 1879 par le Baron Tillette
de Clermont-Tonnerre son sixième descendant.

« La porte de cette chapelle est surmontée d'un écusson sculpté, de la fin du XVIe siècle ou du commencement du XVIIe siècle, provenant du château de Cambron : [d'azur] au chevron [d'or], au chef [du même], chargé d'un lion léopardé [de gueules]. L'écu est timbré d'un heaume de front, à lambrequins, cimé d'une tête de lion ; supports : deux léopards lionnés ». En dessous de cette chapelle se trouve le caveau sépulcral des familles Tillette de Mautort et de Clermont Tonnerre.

Dans le fond de l’église, siège l’autel de Saint Silvin, patron de Mautort, autel qui fut reconstruit à neuf en 1846.

Histoire[modifier | modifier le code]

La fondation de l'église (XIe siècle)[modifier | modifier le code]

S'il est difficile de déterminer la date de construction de l'église Saint-Silvin, Gérard Garçon affirme que « d'après la tradition des Anciens elle aurait été primitivement une chapelle de marins »[36]. Une hypothèse qui ne serait pas dénuée de vraisemblance : selon Garçon, à une période peu lointaine, la mer arrivait jusqu'à Abbeville. Prarond émettait l’hypothèse que dans les premiers temps de son existence, l’église Saint-Silvin était la chapelle de la domus[37] du seigneur tenant le fief de Mautort. L'existence d'une place forte au sein du faubourg de Mautort est attestée par une lettre de rémission du roi Jean II datée du 16 novembre 1360 : la milice urbaine d'Abbeville ayant détruit la même année plusieurs places fortes autour de la commune, dont la maison forte de Mautort, pour empêcher que des troupes anglaises et navarraises ne s'y installassent, le maire et les échevins d'Abbeville[38] demandèrent au roi son pardon, de crainte que les propriétaires de ces places fortes ne réclamassent réparation[39]. D'après Prarond, qui s'appuie sur des informations collectées par Louis Tillette de Clermont-Tonnerre[40], les restes de la domus se trouvent au bout de la rue nommée Impasse de l'Église. Du temps où l'historien visita le faubourg pour la première fois, les traces de l'existence de la place forte consistaient en une butte circulaire solide qui ne s'élevait que très légèrement au-dessus du marais[41]. L'église de Mautort est mentionnée pour la première fois dans une charte de 1197 présente dans les cartulaires du chapitre de la cathédrale d’Amiens[42] :

« En outre, notre église [la cathédrale] possède des cures et des droits d'imposition sur les prêtres dans l'église de Berteaucourt, près de Rue, et dans les églises de Mayocq, de Tourmont, de Nampont, ainsi que dans les églises de Mautort, de Stelle, et dans ses dépendances [les églises qui dépendent d'elle] ; dans les églises de Villers-Bocage, de Bus, de Morlancourt, de Berbicres et de Blangy ; dans les églises de Cilli, de Vaux, près de Montdidier ; dans les églises de Cottenchy, de Pavery et de Maisnières[43]. »

Dans un autre document, l'église de Mautort est mentionnée parmi les églises dont le prêtre est présenté à l'évêque par le chapitre cathédral : « Voici les églises dont le chapitre présente les prêtres à l'évêque d'Amiens. Les églises de Crécy [...] de Mautort »[44]. Il est probable que depuis 1197 au moins, le chapitre était le patron de l'église de Mautort avec le droit de præsentatio, c'est-à-dire qu'il avait le pouvoir de proposer à l'évêque un desservant pour l'église. L'évêque pouvait s'opposer à cette candidature[45]. Vraisemblablement à la fin du XIIe siècle, le seigneur de Mautort avait abandonné son droit de patronage au profit du chapitre cathédral d'Amiens. Il se réservait toutefois des droits honorifiques tels qu'une place distincte dans le chœur, le premier rang à la procession, et surtout, le droit de litre et d'armoiries, sur les monuments religieux. D'après Gérard Garçon, il est toujours possible de constater sur l'église Saint-Silvin l'existence de la bande noire matérialisant le droit de litre : « à l'extérieur, sur le chœur, des traces noires sont encore visibles ainsi que de place en place des coups de ciseaux encore bien apparents »[46].

L'église paroissiale de Mautort (du XIIe siècle au XVIIIe siècle)[modifier | modifier le code]

L’église eut par la suite peu l’occasion de faire parler d’elle. La nef fut rehaussée au XIVe siècle, époque où fut élevée la tour du clocher, au-dessus d'une chapelle romane. En 13971398, sous la mairie de Guérard Faffelin[47], des sergents d’armes de la commune d’Abbeville furent envoyés à Mautort pour surveiller la fête de Saint Séverin[48]. À la suite d’une lettre adressée le 17 avril 1570 par Nicolas Le Beauclerc, receveur général, et Claude Barjot, commissaire du roi en Picardie, à l’Échevinage, une enquête fut menée les 8 et 22 mai et le 8 juin 1570 dans les différentes paroisses de la ville pour déterminer la présence de protestants à Abbeville[49]. Le 22 mai, le curé et quelques paroissiens de Saint-Silvin de Mautort comparurent devant la commission au Grand Échevinage. De leur déposition il apparaît qu’aucun protestant ne résidait alors dans la paroisse. Jusqu’au XVIIIe siècle, l’église Saint-Silvin fut l’église paroissiale du faubourg de Mautort.

À la suite de la réunion du 12 décembre 1726 de l’Assemblée du Clergé de France, il fut décidé que chaque titulaire d’un bénéfice ecclésiastique devait remettre dans un délai de six mois une déclaration des revenus et des charges de leur bénéfice au syndic du diocèse. Le roi approuva cette mesure le 3 mai 1727 par l’arrêt du Conseil d’État du 3 mai 1727 et les Lettres Patentes du 15 juin, enregistrées au Parlement le 4 septembre 1727. L’ensemble de ces déclarations permirent à l’Assemblée de 1730 de dresser le nouveau département général, l’échelle de la répartition des décimes ordinaires[50].

Pour l'année 1728, les charges de la paroisse s'élevaient à 177 livres au total, dont 27 livres étaient dévolus aux réparations du chœur et du presbytère et 150 aux frais de dîme. Les charges déduites, il restait donc 443 l., 13 s. au bénéficiaire de la cure. Le chapitre d'Amiens prélevait en effet une dîme d'un sixième des récoltes dans les champs et un demi dans les novales, c'est-à-dire les terres nouvellement défrichées et mises en culture.

Concernant les mesures utilisées dans l'état des revenus et des charges de la paroisse de Mautort, d'après Darsy, « le setier [d'Abbeville] se composait de seize boisseaux ; huit boisseaux formaient la mine, et douze setiers le muid. Le setier au blé contenait 3 setiers 3 piquets et un tiers d'Amiens ; celui au mars 3 setiers et un demi-piquet. Le setier de froment pesait 204 livres »[53]. Dans sa démonstration, Darsy rapporte la mesure d'Abbeville, et toutes les autres de la région d'ailleurs, à la mesure d'Amiens. Il détermine que « le setier au blé [d'Amiens] est représenté aujourd'hui par 35 litres 28 centilitres, et le piquet par 8 litres 82 centilitres ; le setier à l'avoine par 50 litres 98 centilitres ». Il ajoute que « le setier de froment pesait 50 livres, et le setier d'avoine 30 livres ».

La propriété de la famille Tillette de Mautort (de la Révolution à 1875)[modifier | modifier le code]

L’église n’échappa pas aux aléas de la Révolution : la litre funéraire, située sur le mur extérieur du chœur, a été à moitié effacée par des coups de ciseaux[54]. En 1789, le village de Mautort, jusque là englobée dans la banlieue d'Abbeville, devint une municipalité distincte, dotée d'une administration propre. La municipalité eut à sa tête un certain M. d'Oppenay. Ce dernier avait succédé à Jean-Baptiste-Adrien Tillette de Mautort[55], élu maire d'Abbeville, de Mautort et de Cambron le 22 janvier 1790 mais qui renonça à ces deux dernières au profit d'Abbeville[56]. La municipalité de Mautort fut officiellement supprimée le 16 juin 1791, à la suite d'une décision des administrateurs du district d'Abbeville du 1er mai 1791, approuvé le 11 juin par le Directoire de la Somme[57]. En 1791, les paroissiens de Yonval furent rattachés à l’église de Rouvroy tandis que ceux de Mautort à Cambron[58]. Par le décret des 5 et 16 mai 1791 relatif aux biens meubles et immeubles dépendant des églises paroissiales ou succursales supprimées ou à supprimer, l'Assemblée Nationale ordonna la fermeture de tous les cimetières intra-muros et leur vente comme biens nationaux dans un délai de 10 ans. À Abbeville, il fut décidé l'ouverture du cimetière Ducrocq, à l'emplacement de l'actuel CM 17, du nom du premier mort qui y fut enterré. Le cimetière de l'église Saint-Silvin subsistait en plus du cimetière Ducrocq et de celui de Notre-Dame de la Chapelle[59]. Le 15 juin 1791, sur ordre du district, l'église Saint-Silvin fut fermée par des officiers municipaux avec dix autres églises d'Abbeville et de sa banlieue afin d'éviter tout risque de soulèvements populaires. Seules les églises Saint-Vulfran, Saint-Gilles, Saint-Sépulcre et Saint-Jacques demeuraient ouvertes au culte[60],[59]. Le 17 octobre, le presbytère de Mautort fut racheté aux enchères par le prêtre de l’église alors en fonction, Pierre-Denis Bouteiller, pour 1 650 livres. Le 29 novembre, l’église et le cimetière furent adjugés à Jean-Baptiste Adrien Tillette pour 1 525 livres afin de « [mettre] en sûreté la sépulture de la famille »[61]. Prarond estime qu'à la même époque Pierre-Denis Bouteiller céda le presbytère à Adrien Tillette. En 1804, l’église Saint-Silvin devint annexe de Cambron. En 1836, le toit du chœur de l'église, en tuiles, s'étant effondré en partie, et la couverture en chaume de la nef étant en mauvais état, les paroissiens de Mautort financèrent la pose d'ardoises. En outre, ils firent construire un plafond à l'intérieur de la nef et du chœur, à leur frais. Pour l'ensemble de ces travaux, les paroissiens dépensèrent entre 7000 et 8 000 francs[62]. En 1873, le maire de Cambron, Louis Tillette de Clermont-Tonnerre, concédait gratuitement l’église à la municipalité d’Abbeville, mais se réservait le caveau sépulcral. La Ville accepta la donation l’année suivante, à la condition que l’ensemble des bâtiments lui soit propriété pleine et entière. La décision fut officialisée en 1875.

Une église abbevilloise (depuis 1875)[modifier | modifier le code]

Calvaire à Mautort et église de Mautort[63].

On peut supposer que l'église a peu souffert des deux guerres mondiales. Les funérailles des victimes du bombardement du 3 février 1943, dont beaucoup étaient originaires de Rouvroy, durent être célébrées à l'église de Mautort parce que l'église de Rouvroy avait été trop endommagée par les bombes lancées par les avions britanniques[64]. De nos jours, l’entretien et la promotion de l’édifice est assurée par l’association des Amis de Saint-Sylvin de Mautort[65] créée le 4 février 1983 à l'initiative de Gérard Garçon[66]. Ce dernier était membre correspondant de la Société d'émulation d'Abbeville depuis le 5 décembre 1979[67]. Cependant, au milieu des années 1990, l'association fut mise en sommeil[68]. Dans la nuit du 4 et 5 août 2013, cinq statuettes en bois peint, datant du milieu XIXe siècle, et une vierge en plâtre, de la fin du XIXe siècle ou du début XXe siècle, furent dérobées par des pilleurs d’églises[69]. D'une hauteur d'environ soixante centimètres, les statuettes étaient placées dans des niches du maître-autel. La statue de la Vierge se trouvait quant à elle sur un socle, en hauteur d'un des murs latéral de l'église. La mairie, propriétaire du mobilier, avait déposé plainte au commissariat de police d'Abbeville[70]. Le réseau fut démantelé par la PJ de Lille et la sûreté publique d’Arras la même année[71]. L'association des Amis de Saint-Sylvin fut relancée en juin 2014 grâce à une demi-douzaine de bénévoles sous la présidence de Louis Chavane, un descendant de la famille Tillette[72]. Le 17 juin 2016, elle signa un accord de convention avec la mairie d'Abbeville dans le cadre de la politique culturelle de la Ville[73].

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Liste des prêtres et desservants de Saint-Silvin de Mautort[modifier | modifier le code]

Nom Lieu de naissance Dates de vie Dates de charge Paroisse de rattachement Notes
Nicolas DEGOUY n/a ... - 1748? années 1720 - 1748 Mautort
Jean-Antoine MAURICE DE BAISNAT Abbeville n/a 1748 - janvier 1776 Mautort Maurice de Baisnat est le fils du seigneur de Baisnat[78] et de Domqueur. Il quitta la cure de Mautort en 1776 pour être investi chanoine de l'église Saint-Vulfran.
La paroisse demeura sans curé (janvier - juin 1776).
Pierre-Denis BOUTEILLIER n/a ... - 1809 juin 1776 - juin 1791 Mautort Il officia comme prêtre libre à partir de 1791 et se chargea d'inhumer les défunts. En 1804, son église devint annexe de celle de Cambron.
Les fidèles du faubourg de Mautort furent rattachés à la paroisse de Cambron (juin 1791 - 1875).
Claude-Nicolas LEULLIER Andainville 1735 - 1797 1772 - 1797 Cambron
Denis THIÉBAULT Mons-Boubert 1737 - 24 septembre 1817 1797 - 1817 Cambron
François-Philippe BACHELIER Abbeville 4 décembre 1764 - 19 juin 1820 1817 - 1820 Cambron Il fut vicaire de la Trinité d'Eu, professeur et aumônier au lycée de Gand (Belgique) puis principal du collège d'Enghien avant d'être curé desservant de Mautort et de Cambron.
Alexandre-François-Florentin BACQUET Limeux ... - 1822? 1820 - 1822 Cambron
La paroisse demeura sans curé et ce fut le curé de Rouvroy, Jean-Baptiste-François-Sulpice Hopin[79], qui se chargea dans son église du catéchisme et du baptême des enfants de Mautort et de Cambron. Il « était secondé par [...] l'aumônier du régiment alors en garnison à Abbeville »[80] (1822 - 1828).
Pierre-Étienne FRÉVILLE Agenvillers ... - 1832? 1828 - 1832 Cambron
Louis-Théodore THIÉBAULT Ailly-le-Haut-Clocher 12 février 1807 - 10 février 1873 1832 - 1873 Cambron
... LECOINTE n/a 1838 - ... 1864 - 1871 Cambron En 1871, il devint curé desservant de Liercourt.
Gauthier LARTISIEN Bourseville 1840 - 1888 janvier 1872 - 1875 Cambron En 1875, il devint curé desservant de Mautort.
La paroisse de Mautort fut recréée (1875 - 1910).
Gauthier LARTISIEN Bourseville 1840 - 1888 1875 - 1888 Mautort
Léopold RANÇON n/a ... - avril 1910 1888 - 1910 Mautort Curé de Mautort, il devint membre correspondant de la Société d'émulation le 4 décembre 1903[81]. Il promut notamment auprès du président d'honneur Ernest Prarond la programmation de fouilles archéologiques au lieu-dit Marca situé à 6 km d'Abbeville, près de la route qui conduit de Mautort à Moyenneville, où se trouvaient les restes d'une villa gallo-romaine. Il livra les résultats de ses fouilles dans une intervention réalisée à la séance du 7 décembre 1905[82] et reçut en récompense une médaille de bronze de la Société d'émulation[83]. En 1907, l'abbé Rançon fut lauréat de la Société des antiquaires de Picardie pour sa Monographie de Mautort[84].
L'église « n'eut plus de curé résidant sur la paroisse mais un desservant M. le curé de Rouvroy »[85] (à partir de 1910).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Rodière 1908, p. 273.
  2. Notice no PM80000883, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture ; Garçon 1991, p. 44.
  3. ville-abbeville.fr, « Plan d'Abbeville » (consulté le ).
  4. Géoportail - IGN, « Géoportail » (consulté le ).
  5. Rodière 1908, p. 271 - 272.
  6. Prarond ne précise pas l'année durant laquelle il visita le faubourg de Mautort. Cependant, il est possible de la déduire à partir des indications qu'il laisse çà et là dans ses ouvrages. Dans Prarond 1884, p. 524 l'historien indique que « l'autel [de Saint-Silvin] a été reconstruit à neuf en 1846 » sachant que dans Prarond 1850, p. 29, il affirme que « cet autel [fut] reconstruit à neuf il y a trois ans ».
  7. a b et c Prarond 1850, p. 28.
  8. Père Ignace Joseph-de-Jésus-Maria (15961664), ou Jacques Sanson, était un Carme déchaux né à Abbeville qui rédigea deux volumineux ouvrages sur l’histoire politique et religieuse de sa ville d’origine : Histoire ecclésiastique d’Abbeville et de l’Archidiaconè de Ponthieu, Paris, (lire en ligne) et Histoire généalogique des Comtes de Ponthieu et des Mayeurs d’Abbeville, Paris, (lire en ligne) ce qui explique que Prarond est surpris que P. Ignace ne fasse pas mention de l’église Saint-Silvin au cours d’un de ses ouvrages. Pour une biographie plus complète du personnage de P. Ignace, se reporter à Louandre 1829, p. 294 – 297 et Prarond 1858, p. 193 - 197.
  9. Prarond 1850, p. 27.
  10. Prarond 1884, p. 527. Il est en tout cas certain que Louis Tillette est l'une des sources principales de Prarond dans ce passage puisqu'il le cite, sans équivoque, à différentes reprises.
  11. Lefebvre du Grosriez et Tillette de Clermont-Tonnerre 1870, p. 40. Il est intéressant de noter que l'ouvrage, composé en grande partie par Charles-Claude de Lefebvre du Grosriez mort en 1818, fut corrigé et publié par Louis Tillette de Clermont-Tonnerre.
  12. BSEA 1905, p. 42.
  13. Tillette de Clermont-Tonnerre 1884.
  14. Routier 2016.
  15. Rodière 1908, n. 1, p. 271 - 272.
  16. Lefebvre du Grosriez et Tillette de Clermont-Tonnerre 1870, p. 41 - 42.
  17. Exemple représentatif, lorsqu'il décrit l'autel dans Prarond 1850, p. 29, il se contente de préciser que la statue de saint Silvin qui la surmonte est en pierre car « elle n'a, du reste, rien de remarquable ». À l'inverse, il s'étend bien plus sur « les ornements de pierre qui environnent la niche de la Vierge » dont le style architectural est d'après lui caractéristique de l'époque romane. En outre, il ne s'embarrasse pas toujours de dates précises : dans Prarond 1854, p. 108 il utilise l'expression « dans ce temps » au début d'un nouveau paragraphe pour exprimer un connecteur logique alors qu'il a fait mention de trois époques différentes au paragraphe précédent.
  18. L'abbé Fromentin ne fournit pas plus de précision.
  19. Fromentin 1876, n.1, p. 117 affirme qu'un doute subsistait sur l'identité de ce saint Sylvain. C'est l'abbé Corblet, en s'appuyant sur les anciens calendriers liturgiques du diocèse, qui a confirmé qu'il s'agissait bien de saint Silvin de Toulouse ; Garçon 1991, p. 47.
  20. Garçon 1991, p. 48.
  21. Guérin 1888, p. 560 - 564 propose une traduction de la vita de saint Silvin composée, selon la tradition, par un dénommé Anténor, évêque et disciple de saint Silvin, au VIIIe siècle, puis corrigée au IXe siècle par l'abbesse d'Auchy, Leutwithe. Pour les Bollandistes, saint Silvin n'était pas originaire de Toulouse, en latin Tholosa, mais de Doesburg dans le Brabant, dont le nom primitif était Thosa.
  22. Corblet 1874, p. 612.
  23. Livre Rouge, fol. 157v : « le mardi XXIe jour de fevrier l'an mil CCC. IIIIxx et neuf il avint que Jehan Heruppel, chavetier, et Jehane se fame, navrerent Robin Hochod et Jehane se fame, de nuyt, dont mort s'est ensuivie en le personne dudit Robin [...] fu sommez soufisant en l'eglise de Saint Severin de Mautort [...] », cité par Prarond 1884, p. 546.
  24. Prarond 1854, p. 108.
  25. Agache-Lecat 1975, p. 563 ; Garçon 1991, p. 49.
  26. Garçon 1991, n. 20, p. 49.
  27. Garçon 1991, p. 40.
  28. Garçon 1991, n. 7, p. 42.
  29. Petit 1975, p. 618.
  30. Garçon 1991, p. 42.
  31. C'est-à-dire offrant trois lobes sous le cintre.
  32. Garçon 1991, p. 44.
  33. Prarond 1884, n. 1, p. 523.
  34. Garçon 1991, p. 45.
  35. Lefebvre du Grosriez et Tillette de Clermont-Tonnerre 1870, p. 18 - 19.
  36. Garçon 1991, p. 37
  37. Et non pas du castrum, ce qui signifie qu'il ne s'agissait pas d'un château. Prarond 1871, p. 11 parle bien d'une « sorte de ferme fortifiée », ce qui dénote la modestie de l'édifice.
  38. Pour une présentation synthétique de l'organisation de la commune d'Abbeville à partir du XIVe siècle, voir Pierre Desportes, « Les communes picardes au Moyen Age : une évolution originale », Revue du Nord, vol. 70, no 277,‎ avril - juin 1988, p. 276 - 277 (lire en ligne).
  39. Louandre 1844, p. 262 ; Prarond 1850, p. 26 - 27 ; Prarond 1867, p. 16 : « L’Échevinage avait, en crainte des ennemis, fait détruire « plusieurs châteaux et forteresses » aux environs de la ville. Le roi Jean, par lettres de novembre 1360, avoue ces démolitions et remet l'amende aux maire et échevins ».
  40. Prarond 1884, p. 534 : « D'après les traditions qu'il a recueillies, cette maison s'élevait dans un enclos qui fait face à l'église et dans lequel on pénètre aujourd'hui par le fond de l'impasse de Mautort ».
  41. Prarond 1854, p. 107
  42. Prarond 1884, p. 525.
  43. « Habet etiam ecclesia nostra personatus et impositiones, sacerdotum in ecclesia de Bertoucort juxta Ruam, et in ecclesia de Maioch, de Tormunt, de Nempont, in ecclesiam etiam de Mautort, de Stella et appenditiis ejus ; in ecclesia de Vileirs de Boschagio, de Bus, de Morlaincort, de Berbicres et Blangi ; in ecclesia de Cilli, de Waus juxta Mondisderium ; in ecclesia de Costenci et de Paveri et de Mainieres. Cartulaire I, fol. 85 ; Cartulaire II, fol. 115v ; Cartulaire III, fol. 87 ; Cartulaire IV, fol. 53 ; Marie Roze 1905, p. 130 »

  44. Cartulaire I, fol. 115v ; Cartulaire II, fol. préliminaire de tête ; Marie Roze 1912, p. 147 : « Iste sunt ecclesie quorum presbiteros capitulum Ambian, presentat episcopo. Ecclesie de Cresciaco - [...] - de Mautort ».
  45. Sur le droit de præsentatio : Thomas 1906, p. 136 - 138.
  46. Garçon 1991, p. 45-47.
  47. Louandre 1851, p. 20.
  48. Prarond 1867, p. 40 : « Les sergeans vont garder la fête de saint Séverin à Mautort. » et Prarond 1884, p. 525.
  49. D’après une mention portée en tête du document (Archives communales d'Abbeville, GG 56.), l’enquête fut envisagée (Godet 1919, p. 42) : « pour se enquerre d’eulx des paroissiens et habitans de ceste dicte ville, qui sont de la religion pretendue réformée, de quelque qualité et condition qu’ilz soient, ensemble de leurs biens, revenu et faculté, selon la comune estimacion d’iceulx ».
  50. Garnier 1973, p. 190.
  51. Darsy 1871, p. 43 - 44.
  52. Ce qui représente tout de même un cheptel de 160 têtes.
  53. Darsy 1871, p. 393 - 394.
  54. Garçon 1991, p. 47.
  55. Sur ce personnage : Lefebvre du Grosriez et Tillette de Clermont-Tonnerre 1870, p. 31.
  56. Lefebvre du Grosriez et Tillette de Clermont-Tonnerre 1870, p. 32 ; Prarond 1884, n.1, p. 521.
  57. Prarond 1884, p. 520 - 521.
  58. Prarond 1884, p. 526.
  59. a et b Ben Redjeb 1999, p. 195.
  60. Prarond 1871, p. 205 ; Prarond 1878, p. 82 : « les administrateurs du district avaient engagé les officiers municipaux à prendre toutes les précautions de prudence pour prévenir les émotions populaires soulevées par des esprits mal intentionnés » ; Clotuche 1997, p. 152.
  61. Prarond 1884, p. 528.
  62. Prarond 1884, p. 525 ; Garçon 1991, p. 48 : « Cette année 1836, le toit du choeur de l'église qui était tout en tuiles s'étant effondré en partie, et la couverture de la nef en chaume étant aussi en mauvais état, les habitants de Mautort firent couvrir toute l'Église en ardoises. Il n'y avait pas de plafond à l'intérieur : ils en firent faire un, également à leur frais. Il y eut pour sept ou huit mille francs de travaux ». Bien qu'il ne le précise pas, Garçon tire probablement ce passage de la Monographie de Mautort de Léopold Rançon puisqu'il enserre le paragraphe de guillemets.
  63. « A. Calvaire à Mautort au coin de la route d'Eu et de la rue de l'église (écroulé en 1867) ; B. Église de Mautort » (A. décembre 1880 ; B. 23 janvier 1861) [aquarelles]. Collection : Oswald et Henri Macqueron; Cote : Ab. O17. Abbeville : 1937, Bibliothèque municipale d'Abbeville (présentation en ligne).
  64. Petit 1975, p. 620.
  65. D'après la rubrique Culture - patrimoine du site internet de la ville d'Abbeville, « l'association a pour but toute action, toute démarche, toute initiative de nature à promouvoir, à organiser ou réaliser tous travaux ou opérations conduisant à la restauration, à l'amélioration ou à l'entretien de l’Église saint Sylvain de Mautort ».
  66. BSEA 1984, p. 8 : « Philippe Camus, secrétaire, fait part d'une réunion qui s'est tenue au Presbytère de l’Église de Rouvroy pour la constitution d'une association dite « Les Amis de Saint-Sylvin » ayant pour objet la sauvegarde et l'entretien de l'église de Mautort » ; Garçon 1991, p. 49 : « Le 4 février 1983, au cours d'une réunion se constituait l'Association. Entouré de plusieurs amis et personnalités, nous décidions d'aider la municipalité dans un programme de sauvegarde ».
  67. BSEA 1979, p. 592.
  68. « Une nuit des églises musicale », Courrier Picard,‎ .
  69. « Abbeville (80) : vol de cinq statuettes dans une église », Le Courrier picard,‎ (lire en ligne) ; Alexandre Boudard, « Cinq statuettes volées à Mautort », Le Courrier picard,‎ (lire en ligne) ; Dominique Delannoy, « Des statuettes volées dans l’église de Mautort », Le Journal d'Abbeville,‎ (lire en ligne).
  70. Alexandre Boudard, « Enquête sur les statues volées », Le Courrier picard,‎ (lire en ligne).
  71. « Les pilleurs d'une église d'Abbeville interpellés dans le Pas-de-Calais », Le Courrier picard,‎ (lire en ligne) ; Delphine de Mallevoüe, « Un réseau de pilleurs d'églises démantelé dans le Nord », Le Figaro,‎ (lire en ligne).
  72. « Une crèche à découvrir à l'église Saint-Sylvin », Le Courrier picard,‎  ; « Même à l’écart à Mautort, Saint-Sylvin occupe une place centrale dans le patrimoine religieux de la ville », Le Courrier picard,‎ (lire en ligne) et « Mautort, église d'accueil dimanche, à Abbeville », Le Courrier picard,‎ (lire en ligne).
  73. « La Ville signe avec les associations culturelles », Le Courrier picard,‎ (lire en ligne).
  74. Léon Gillard, « Église du faubourg de Mautort (canton sud d'Abbeville) » (vers 1860) [dessin au crayon]. Collection : Oswald et Henri Macqueron; Cote : Ab. O18. Abbeville : 1937, Bibliothèque municipale d'Abbeville (présentation en ligne).
  75. « Église de Mautort, faubourg d'Abbeville, propriété de M. Tillette de Clermont, député » (1861) [aquarelle]. Collection : Oswald et Henri Macqueron; Cote : Ab. O15. Abbeville : 1937, Bibliothèque municipale d'Abbeville (présentation en ligne).
  76. « Église de Mautort, faubourg d'Abbeville, depuis la reconstruction de la chapelle sépulcrale de la famille Tillette de Clermont Tonnerre » (7 juin 1891) [aquarelle]. Collection : Oswald et Henri Macqueron; Cote : Ab. O15. Abbeville : 1937, Bibliothèque municipale d'Abbeville (présentation en ligne).
  77. « Église de Mautort (extrait des Bulletins de la Société d'émulation d'Abbeville) » (1907) [photographie]. Collection : Oswald et Henri Macqueron; Cote : Ab. O19. Abbeville : 1937, Bibliothèque municipale d'Abbeville (présentation en ligne).
  78. Aujourd'hui, une localité au sein de la commune de Béhen.
  79. Prarond 1884, p. 504. Il fut curé de l'église de Rouvroy de 1821 à 1834. Il s'éteignit à l'âge de quarante-cinq ans, le 23 octobre, affaibli par l'épidémie de choléra qui sévit dans la région deux ans plus tôt, en 1832.
  80. Prarond 1884, p. 527.
  81. BSEA 1905, p. 96.
  82. BSEA 1905, p. 322 - 345 : [lire en ligne].
  83. BSEA 1905, p. 310.
  84. BSEA 1908, p. 153.
  85. Garçon 1991, p. 48 - 49

Pour approfondir[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Sources primaires[modifier | modifier le code]

Les sources primaires sont classées par lieu de conservation.

Archives départementales de la Somme[modifier | modifier le code]
  • « Érection de cures de deuxième classe, succursales, vicariats et chapelles de secours. - Paroisse de Mautort : décrets, états des propositions, délibérations des conseils municipaux, pétitions, plans, correspondance, pièces justificatives » (1874-1875). Fonds : Circonscriptions ecclésiastiques; Série : V (Cultes); Sous-série : 2V (Organisation et police du culte catholique); Cote : 2 V 17. Amiens : Archives départementales de la Somme.
  • « Comptes et budgets, nomination de marguilliers, aliénations de biens meubles et immeubles, aliénation et remboursement de rentes, fondations, travaux de construction et de réparation, emprunts. - Paroisse de Mautort : délibérations des conseils de fabrique, mémoires, correspondance, croquis » (1883-1884). Fonds : Gestion des fabriques; Série : V (Cultes); Sous-série : 5V (Fabriques); Cote : 5 V 26. Amiens : Archives départementales de la Somme.
  • « Comptes de gestion, comptes administratifs et budgets des fabriques vérifiés. - Paroisse de Mautort : arrêtés du conseil de préfecture, délibérations du conseil de fabrique, états des propriétés foncières, mémoires de travaux, mandats de paiement » (1894-1906). Fonds : Vérification des comptes par le conseil de préfecture (1894-1906); Série : V (Cultes); Sous-série : 5V (Fabriques); Cote : 5 V 744. Amiens : Archives départementales de la Somme.
Cartulaires[modifier | modifier le code]
  • (la) « Cartulaire I du chapitre de la cathédrale d'Amiens » (IXe siècle - 1269) [parchemin in-4° ; 7-188 folios]. Fonds du chapitre cathédral d'Amiens; Série : Clergé séculier (série G); Cote : 4 G 2966. Amiens : Archives départementales de la Somme.
    • (la) « Cartulaire II du chapitre de la cathédrale d'Amiens » (IXe siècle - 1650) [parchemin in-4° ; 8-364 folios]. Fonds du chapitre cathédral d'Amiens; Série : Clergé séculier (série G); Cote : 4 G 2967. Amiens : Archives départementales de la Somme.
    • (la) « Cartulaire III du chapitre de la cathédrale d'Amiens » (IXe siècle - 1324) [parchemin in-4° ; 213 folios]. Fonds du chapitre cathédral d'Amiens; Série : Clergé séculier (série G); Cote : 4 G 2968. Amiens : Archives départementales de la Somme.
    • (la) « Cartulaire IV du chapitre de la cathédrale d'Amiens » (IXe siècle - 1292) [parchemin in-4° ; 160 folios]. Fonds du chapitre cathédral d'Amiens; Série : Clergé séculier (série G); Cote : 4 G 2969. Amiens : Archives départementales de la Somme.
Registres paroissiaux[modifier | modifier le code]

Les originaux des registres paroissiaux sont conservés dans la sous-série 2E (registres paroissiaux et d'état-civil) aux archives départementales de la Somme.

  • « Saint-Sylvain de Mautort : baptêmes, mariages, sépultures » (1647-1736) [Microfilms d'état-civil ; 150 images]. Collection : État civil; Série : Mi (reproductions sous forme de microformes); Sous-série : 5Mi (microformes d'état civil réalisés par la société généalogique de Salt Lake City); Cote : 5MI_D280. Amiens : Archives départementales de la Somme (lire en ligne)..
Bibliothèque municipale d'Abbeville[modifier | modifier le code]
  • (langue non reconnue : ancien + fr) « Livre Rouge de l'Échevinage » (fin XIIIe siècle - début XVIe siècle) [parchemin in-4° ; 484 folios]. Fonds : Manuscrits; Cote : MS. 115. Abbeville : Bibliothèque municipale d'Abbeville.

Sources imprimées[modifier | modifier le code]

Sauf précision contraire, les ouvrages sont classés par ordre alphabétique de nom d'auteur

Éditions anciennes[modifier | modifier le code]
  • René de Belleval, Les fiefs et les seigneuries du Ponthieu et du Vimeu : Essai sur leur transmission depuis l'an 1000 jusqu'en 1789, Paris, (lire en ligne).
  • Louis Tillette de Clermont-Tonnerre, « Les anciens droits honorifiques dans les églises », Mémoires de la Société d'émulation d'Abbeville, vol. 16, t. 4,‎ , p. 81 - 89 (lire en ligne).
  • Jules Corblet, Hagiographie du diocèse d'Amiens, t. 4, Amiens, (lire en ligne).
  • François-Irénée Darsy, Bénéfices de l'église d'Amiens ou État général des biens, revenus et charges du clergé du diocèse d'Amiens, en 1730, avec des notes indiquant l'origine des biens, la répartition des dîmes, etc.,, t. 2, Amiens, (lire en ligne).
  • Charles-Antoine Fromentin, Essai historique sur l'abbaye de Saint-Silvin d'Auchy-lès-Moines : Ordre de Saint-Benoit au diocèse de Boulogne, Arras, (lire en ligne).
  • Louis-Eugène de la Gorgue-Rosny, Recherches généalogiques sur les comtés de Ponthieu, de Boulogne, de Guines et pays circonvoisins, t. 2, Boulogne-sur-Mer, (lire en ligne).
  • Charles-Claude Lefebvre du Grosriez et Louis Tillette de Clermont-Tonnerre (correction et publication), Généalogie de Tillette, Abbeville, (lire en ligne).
  • Paul Guérin, Les petits Bollandistes : vie des saints de l'Ancien et du Nouveau Testament, t. 2, Paris, , 7e éd. (lire en ligne).
  • François-César Louandre, Biographie d’Abbeville et de ses environs, Abbeville, (lire en ligne).
  • Ernest Prarond, Notices sur les rues d'Abbeville et sur les faubourgs, Abbeville, , 2e éd. (lire en ligne). Document utilisé pour la rédaction de l’article
    • Ernest Prarond, Notices historiques, topographiques et archéologiques sur l'arrondissement d'Abbeville, t. 1, Abbeville, (lire en ligne).
    • Ernest Prarond, Les hommes utiles de l'arrondissement d'Abbeville, (lire en ligne).
    • Ernest Prarond, Quelques faits de l’histoire d’Abbeville tirés des registres de l’échevinage suivant les notes de la main de M. Traullé, Paris, (lire en ligne).
    • Ernest Prarond, La topographie historique et archéologique d'Abbeville, t. 1, Abbeville, (lire en ligne).
    • Ernest Prarond, Quatre années de la Révolution, 1790 - 1793 : fragment des annales modernes d'Abbeville, Paris, .
    • Ernest Prarond, La topographie historique et archéologique d’Abbeville, t. 3, Abbeville, (lire en ligne). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Jean-Baptiste Marie Roze (Edmond Soyez) (préf. Joseph Roux), Cartulaire du chapitre de la cathédrale d’Amiens, t. 1, Amiens, (lire en ligne).
Éditions de référence[modifier | modifier le code]
Revues[modifier | modifier le code]
  • Bulletin de la Société d'émulation d'Abbeville, vol. 6, Abbeville, Société d'émulation historique et littéraire d'Abbeville, (lire en ligne).
    • Bulletin de la Société d'émulation d'Abbeville, vol. 7, Abbeville, Société d'émulation historique et littéraire d'Abbeville, (lire en ligne).
    • Bulletin de la Société d'émulation d'Abbeville, vol. 8, Abbeville, Société d'émulation historique et littéraire d'Abbeville, (lire en ligne).
    • Bulletin de la Société d'émulation d'Abbeville, vol. 24, t. 5, Abbeville, Société d'émulation historique et littéraire d'Abbeville, (lire en ligne).
    • Bulletin de la Société d'émulation d'Abbeville, vol. 25, t. 4, Abbeville, Société d'émulation historique et littéraire d'Abbeville, (lire en ligne).
Ouvrages spécialisés[modifier | modifier le code]
  • Michel Aubrun, La paroisse en France : Des origines au XVe siècle, Paris, Picard, (1re éd. 1986).
  • Victoria Charles, Romanesque Art, New York, Parkstone Press International, (lire en ligne).
  • Anne Coste, L'Architecture gothique : lectures et interprétations d'un modèle, Saint-Étienne, Centres d’Études Foréziennes, (lire en ligne).
  • Marcel Godet, Les protestants à Abbeville au début des guerres de religion (1560 – 1572), Paris, Librairie Fischbacher, (lire en ligne).
  • Jacques Henriet, A l'aube de l'architecture gothique, Besançon, Presses universitaires de Franche-Comté, (lire en ligne).
  • Charles Mériaux, Gallia irradiata : saints et sanctuaires dans le nord de la Gaule du haut Moyen Age, Stuttgart, F. Steiner, .
  • Paul Thomas, Le droit de propriété des laïques sur les églises et le patronage laïque au Moyen Age, Paris, Ernest Leroux, (lire en ligne).
Articles[modifier | modifier le code]
  • Micheline Agache-Lecat, « La réorganisation des paroisses urbaines d'Abbeville en 1791 », Bulletin de la Société d'émulation d'Abbeville,‎ , p. 220 - 233 (lire en ligne).
    • Micheline Agache-Lecat, « A propos d'une enseigne abbevilloise », Bulletin de la Société d'émulation d'Abbeville, vol. 23, t. 4,‎ , pp. 558 - 563 (lire en ligne).
  • Tahar Ben Redjeb, « Abbeville », Revue archéologique de Picardie, no 16 « numéro spécial »,‎ , p. 187 - 197 (lire en ligne).
  • Raphaël Clotuche, « Abbeville (Somme) : présentation topographique et chronologique », Revue archéologique de Picardie, nos 3 - 4 « Le R.R.B.P. de Chambly (Oise) / Les restes osseux animaux laténiens de la vallée de l'Aisne / Abbeville (Somme) au Moyen-Age »,‎ , p. 137 - 154 (lire en ligne).
  • Gérard Garçon, « L’église Saint-Sylvin de Mautort, un patrimoine à sauvegarder », Bulletin de la Société d'émulation d'Abbeville, vol. 27, t. 1,‎ , pp. 37 - 52. Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Bernard Garnier, « Dîme et production agricole au XVIIIe siècle : une source inexploitée, les déclarations des revenus des curés », Annales de Normandie, no 3,‎ , p. 187 - 209 (lire en ligne).
  • Raymond Petit, « Les cloches d'Abbeville en 1973 - 1974 », Bulletin de la Société d'émulation d'Abbeville, vol. 23, t. 4,‎ , pp. 611 - 628 (lire en ligne).
  • Roger Rodière, « Promenades épigraphiques. Mautort et Cambron par M. Roger Rodière, membre correspondant. Lecture faite par M. H. Macqueron, à la séance du 7 novembre 1907 », Bulletin de la Société d'émulation d'Abbeville, vol. 7,‎ , pp. 271 - 296 (lire en ligne). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Jean-Claude Routier, « Roger Rodière, historien et archéologue montreuillois », Nordoc'Archéo « Portraits d'archéologues régionaux »,‎ (lire en ligne).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]