Yvonand

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Yvonand
Yvonand
Vue de la commune, avec le lac de Neuchâtel et le massif du Jura en arrière-plan.
Blason de Yvonand
Armoiries
Administration
Pays Drapeau de la Suisse Suisse
Canton Drapeau du canton de Vaud Vaud
District Jura-Nord vaudois
Localité(s) La Mauguettaz, Niédens, Le Moulin, La Grand-Moille, Les Vursys.
Communes limitrophes Cheyres-Châbles, Rovray, Molondin, Donneloye, Cronay, Cuarny, Villars-Épeney, Cheseaux-Noréaz
Syndic
Mandat
Philippe Moser (PLR)
2021-2026
NPA 1462
No OFS 5939
Démographie
Population
permanente
3 529 hab. (31 décembre 2022)
Densité 264 hab./km2
Langue Français
Géographie
Coordonnées 46° 47′ 53″ nord, 6° 44′ 42″ est
Altitude 436 m
Superficie 13,39 km2
Localisation
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Yvonand
Géolocalisation sur la carte : Suisse
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Yvonand
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Yvonand
Liens
Site web www.yvonand.ch
Sources
Référence population suisse[1]
Référence superficie suisse[2]

Yvonand (/ivɔnã/) est une commune suisse du canton de Vaud, située dans le district du Jura-Nord vaudois.

Géographie[modifier | modifier le code]

Localisation[modifier | modifier le code]

Yvonand se situe au bord du lac de Neuchâtel, à 8 km au nord-est d'Yverdon-les-Bains. Le village, traversé par la Menthue, est situé près de l'embouchure de cette rivière.

Le territoire d'Yvonand s'étend sur 13,39 km2[2]. Lors du relevé de 2013-2018, les surfaces d'habitations et d'infrastructures représentaient 13,9 % de sa superficie, les surfaces agricoles 51,0 %, les surfaces boisées 31,6 % et les surfaces improductives 2,8 %[3].

La commune d'Yvonand comprend les hameaux de la Mauguettaz, de Niédens-dessus et Niédens-dessous, ainsi que plusieurs maisons foraines : Le Moulin, La Vau et Le Martinet, les Vursys, Pré Nouveau, la Grand-Moille, Clos-Buttisy, la Condémine, la Gola, le Rébut, la Vignette et la Rochette[4].

Transports[modifier | modifier le code]

Yvonand se trouve sur la ligne régionale des CFF : Yverdon - Payerne - Fribourg.

La ligne de CarPostal 650 qui relie la région de Champtauroz à Yverdon-les-Bains dessert le centre-ville d'Yvonand et le village de La Mauguettaz, du lundi au vendredi.

Toponymie[modifier | modifier le code]

Le nom de la commune, qui se prononce /ivɔnã/, est d'origine inconnue, les hypothèses avancées (notamment nom de personne germanique Evo et nant au sens de ruisseau) n'étant pas convaincantes[5].

Sa première occurrence écrite date de 1010, sous la forme d'Evonant[5].

Son nom en patois vaudois est Invouenan[6].

Géologie[modifier | modifier le code]

Yvonand repose sur de la molasse[7] qui a commencé à se former il y a environ 30 millions d’années[8] ainsi que sur du sable déposé dès la fin de la dernière période glaciaire il y a environ 14 000 ans. Au maximum de la glaciation, le territoire d’Yvonand a été recouvert de 800 mètres de glace.

À son retrait, les glaces laissèrent la place au grand lac de Soleure[9], recouvrant la région avec un maximum de 50 mètres d’eau. Son niveau baissant de siècle en siècle, il a formé les trois lacs : le lac de Bienne, de Morat et de Neuchâtel, sur les berges duquel se tient le village d'Yvonand.

Histoire[modifier | modifier le code]

Préhistoire et Antiquité[modifier | modifier le code]

Les derniers chasseurs cueilleurs du mésolithique ont pu venir momentanément chasser dans la région (à l'abri de la Baume d'Ogens) dès environ 6785 avant notre ère.

Dès 3500 av. J.-C. les premiers agriculteurs-éleveurs du Néolithique établirent leur village à l’abri sous roche du Vallon des Vaux et érigèrent des menhirs dont un à côté de l'église.

Les premiers Celtes arrivent dès 750 et les Helvètes dès 450 av. J.-C.

Aux environs de l'an 30, l'Helvétie est incorporée à l'Empire romain. Des routes sont construites, des villas laissant des vestiges, tels que la mosaïque d’Orphée de la Baumaz, et les fresques de Mordagne.

Au Ve siècle, les Burgondes s'installent et le catholicisme l'emporte sur l'arianisme.

Moyen-Âge[modifier | modifier le code]

Le Moyen Âge suivit avec son habitat troglodyte, de la Roche de la Baume semblable à l'habitat accroché à la falaise du Vallon des Vaux, vers 400-700 ap. J.-C.

La première mention de la commune date de l'an 1010. Elle se trouve dans la charte de Rodolphe III rendant à son cousin, l'évêque de Lausanne, la moitié du village d'Evonant, pris autrefois par le seigneur Peudon.

En 1011, il donna l'autre moitié à son épouse Hermengarde qui la redonna immédiatement à Dieu et à St Maurice de l'Église de Vienne en Isère.

En 1310, le Seigneur de St-Martin du Chêne vendit une part de la dîme d'Yvonand lui appartenant depuis 1285 au seigneur d'Estavayer.

En 1341, Humbert de Billens en vendit une autre partie à l'abbaye de Mont Ste – Marie, en France[10]. Par la suite, en 1478, les seigneurs de Combremont en furent les ayants droit.

Au début du XIVe siècle, un faux monnayeur frappe de faux deniers dans la grotte de la roche de la Baume.

En 1476, les Suisses s’emparèrent de la Baronnie[Quoi ?] de Grandson et par conséquent d’Yvonand, qui dépendit dès lors des gouvernements de Berne et de Fribourg.

XVIe siècle[modifier | modifier le code]

En 1512, le pape Jules II envoya une bulle au curé d'Yvonand. Cette lettre d'indulgence mentionnait : que les évêques et les cardinaux de Rome disent aux fidèles de l'église St-Ours qu'ils doivent faire des dons pour maintenir leur église en état, de la vénérer et de s'y rendre à des dates précises. Ce document est conservé aux archives cantonales vaudoises.

En 1531, lors de la réforme, la Vierge ouvrante du XIVe siècle d'Yvonand se « réfugie » dans l'église de Cheyres. En août 1532, la votation populaire est favorable aux réformés et un tilleul commémoratif est planté sur la place du village. Il figurera, avec la balance de la métralie, sur les armoiries de la commune jusqu'en 1921.  

De 1536 à 1798, Yvonand est administrée par deux gouverneurs, un Conseil des dix-sept et un Conseil des vingt-quatre relevant du bailli de Grandson, tantôt bernois tantôt fribourgeois. Avec les hameaux de Mordagne, La Mauguettaz et Niédens le village formait une métralie (circonscription essentiellement judiciaire rassemblant plusieurs villages) dépendante de Grandson ; elle possédait une cour de justice, composée d'un lieutenant, de 12 justiciers et d'un crucial, nommés par le bailli. Les terres dépendant de Berne et de Fribourg, mais aussi sur celles qui appartenaient à la seule ville de Berne ou au Seigneur de Vuissens dépendaient également de sa juridiction.

Il existait à Yvonand, en 1590, une abbaye des Mousquetaires[11].

XVIIe siècle et XVIIIe siècle[modifier | modifier le code]

En 1603, Yvonand a un conflit avec Fiez au sujet de bois pour brûler les sorciers.

Au début du XVIIe siècle, le village (sauf le haut) est dévasté par une épidémie de peste.

Dès 1618, un registre des baptêmes est tenu, un des mariages dès 1623 et des décès dès 1742.

En 1748, avec des pierres provenant des ruines de la villa romaine de Mordagne, le temple est construit à la place de la vieille église de Saint-Ours ainsi que la cure.

XIXe siècle[modifier | modifier le code]

La ligne de chemin de fer Payerne-Yverdon est inaugurée le .

Photo aérienne prise à 500 m par Walter Mittelholzer (1925).

1878, la première correction des eaux du Jura abaissa le niveau du lac de 2,5 m. La commune ne subit plus d'inondations et gagna d'importantes surfaces de plages de sable, de zones de loisirs entourées de nature protégée riche en faune et flore. Cela permit également à la briqueterie Dutoit la construction de la route de la grève pour Yverdon.

XXe siècle[modifier | modifier le code]

En 1927, la commune abandonne le tilleul de ses armoiries et le remplace par un chêne. Dix ans plus tard, le vieux tilleul, témoin du XVIe siècle, est abattu.

1977, acceptation d’un plan d’affectation en vue d’une grande expansion transformant le « village ».

1979, la dernière des tuileries-briqueteries au centre du village cesse ses activités, mettant ainsi fin à plusieurs siècles de tradition industrielle.

XXIe siècle[modifier | modifier le code]

2013, le dernier pêcheur professionnel cesse ses activités, mettant ainsi fin à une tradition de village de pêche de plusieurs milliers d'années, débutant au néolithique avec ses stations lacustres sur les rives du lac. Il y avait encore six pêcheurs vivant de leur pêche à la fin du XXe siècle.

Population et société[modifier | modifier le code]

Surnom[modifier | modifier le code]

Les habitants de la commune sont surnommés les Tapa-Sabllias[12] (les Tape sable en patois vaudois, la localité étant construite sur un sol sablonneux[13]).

Les habitants de Niédens sont surnommés les Coucous[14] ; ceux de La Mauguettaz, les Merles[15].

Démographie[modifier | modifier le code]

Évolution de la population[modifier | modifier le code]

Yvonand compte 3 529 habitants au 31 décembre 2022 pour une densité de population de 264 hab/km2[1]. Sur la période 2010-2019, sa population a augmenté de 35,3 % (canton : 12,9 % ; Suisse : 9,4 %)[2].

Évolution de la population d'Yvonand entre 1850 et 2020[16],[1]

Pyramide des âges[modifier | modifier le code]

En 2020, le taux de personnes de moins de 30 ans s'élève à 35,1 %, similaire à la valeur cantonale (35 %). Le taux de personnes de plus de 60 ans est quant à lui de 23,9 %, alors qu'il est de 21,9 % au niveau cantonal[17].

La même année, la commune compte 1 675 hommes pour 1 795 femmes, soit un taux de 47,5 % d'hommes, inférieur à celui du canton (48,2 %)[17].

Pyramide des âges d'Yvonand en 2020 (%)[17]
HommesClasse d’âgeFemmes
0,8 
90 ans ou +
2,6 
6,3 
75 à 89 ans
8,1 
14,4 
60 à 74 ans
15,5 
21,1 
45 à 59 ans
22,1 
19,7 
30 à 44 ans
19,1 
18,9 
15 à 29 ans
16,0 
18,7 
- de 14 ans
16,6 
Pyramide des âges dans le canton de Vaud en 2020 (%)[17]
HommesClasse d’âgeFemmes
0,5 
90 ans ou +
1,4 
6,1 
75 à 89 ans
8,2 
13,3 
60 à 74 ans
14,3 
21,5 
45 à 59 ans
21,2 
22,0 
30 à 44 ans
21,4 
19,6 
15 à 29 ans
18,0 
16,9 
- de 14 ans
15,5 

Politique[modifier | modifier le code]

Municipalité[modifier | modifier le code]

La municipalité est constituée de sept membres issus de trois partis politiques : le Parti socialiste (PS), le Parti Libéral-Radical (PLR) et l'Union démocratique du centre (UDC).

Pour la législature 2021-2026 elle est constituée des membres suivants :

  • Philippe Moser, Syndic (PLR) ;
  • Gabriel David (PLR) remplacé en 2022 par Laura Marques (PLR) ;
  • Christelle Fresneau (UDC) ;
  • Romano Dalla Piazza (PS) remplacé en 2022 par Lucy Delarze (PS) ;
  • Alexandre Lecourtier (PS) ;
  • Martin Schnorf (PS) ;
  • Guy-Daniel Beney (UDC) remplacé en 2023 par Thierry Genillod (UDC).

Les membres de la municipalité sont élus au système majoritaire à deux tours.

Conseil communal[modifier | modifier le code]

Le conseil communal est composé de 50 conseillers. Pour la législature 2021-2026, il regroupe les membres issus de trois partis présents sur le territoire communal :

  • le Parti socialiste (PS) : 17 sièges ;
  • le Parti libéral-radical (PLR) : 15 sièges ;
  • l'Union démocratique du centre (UDC) : 15 sièges ;

Les membres du Conseil communal sont élus au système proportionnel.

Liste des syndics[modifier | modifier le code]

  • 1890-1909 : Constant Vonnez.
  • 1910-1911 : Henri Delay, Parti radical-démocratique (PRD).
  • 1911-1933 : Fritz Payot, Parti libéral puis Parti des paysans, artisans et indépendants (PAI).
  • 1934-1946 : Ernest Dutoit, Parti radical-démocratique (PRD).
  • 1947-1954 : Louis Durussel, Parti libéral.
  • 1954-1957 : Edouard Débétaz, Parti radical-démocratique (PRD)
  • 1958-1969 : Edmond Delay, Parti radical-démocratique (PRD).
  • 1970-1989 : André Jaccard, Parti radical-démocratique (PRD)
  • 1990-1997 : Georges Corday, Parti radical-démocratique (PRD).
  • 1998-2004 : Elisabeth Delay, Parti radical-démocratique (PRD).
  • 2004-2009 : Bernard Michoud, Parti radical-démocratique (PRD).
  • 2010- actuellement : Philippe Moser, Parti radical-démocratique (PRD), puis Parti libéral-radical (PLR).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c « Bilan démographique selon le niveau géographique institutionnel » Accès libre, sur Office fédéral de la statistique (consulté le ).
  2. a b et c « Portraits régionaux 2021: chiffres-clés de toutes les communes » Accès libre [xls], sur Office fédéral de la statistique (consulté le ).
  3. Office fédéral de la statistique, « Statistique de la superficie standard - Communes selon 4 domaines principaux » Accès libre [xls], sur www.bfs.admin.ch, (consulté le ).
  4. « Géographie », sur yvonand.ch (consulté le )
  5. a et b fc, « Yvonand » Accès libre, sur toponymes.ch (consulté le ).
  6. Paul Fehlmann, Ethniques, surnoms et sobriquets des villes et villages en Suisse romande, Haute-Savoie et alentour, dans la vallée d'Aoste et au Tessin, Genève, Jullien, , 274 p. (ISBN 2-88412-000-9), p. 148
  7. (fr + de) [PDF] Confédération Suisse, « Mentue - Yvonand, La MauguettazSituation géologique et hydrogéologique », sur hydrodaten.admin.ch (consulté le )
  8. (fr) Office fédéral de l'environnement OFEV, « Aquaterra 2/2002: Cartographie géologique. Les roches racontent l'histoire de la Terre. », sur bafu.admin.ch, (consulté le )
  9. (fr) « La correction des eaux du Jura : contexte géologique et historique », sur laureundtom.ch (consulté le )
  10. (fr) « Histoire résumée de Cessay », sur frasne.net (consulté le )
  11. (fr) « Histoire de l'abbaye des Écharpes bleues », sur echarpesbleues.ch (consulté le )
  12. « Yvonand : Alphabet des communes vaudoises », sur Feuille des avis officiels du canton de Vaud (consulté le )
  13. Charles Roux, Noms et sobriquets des Vaudois, Yens-sur-Morges, Cabédita, , 129 p. (ISBN 2-88295-339-9), p. 103
  14. Paul Fehlmann, Ethniques, surnoms et sobriquets des villes et villages en Suisse romande, Haute-Savoie et alentour, dans la vallée d'Aoste et au Tessin, Genève, Jullien, , 274 p. (ISBN 2-88412-000-9), p. 92
  15. Paul Fehlmann, Ethniques, surnoms et sobriquets des villes et villages en Suisse romande, Haute-Savoie et alentour, dans la vallée d'Aoste et au Tessin, Genève, Jullien, , 274 p. (ISBN 2-88412-000-9), p. 82
  16. « Évolution de la population des communes 1850-2000 » Accès libre, sur Office fédéral de la statistique, (consulté le ).
  17. a b c et d « Population résidante permanente et non permanente selon les niveaux géographiques institutionnels, la nationalité (catégorie), le lieu de naissance, le sexe et la classe d'âge » Accès libre, sur Office fédéral de la statistique (consulté le ).