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Transition démocratique au Pays valencien Del roig al blau SLV bvrsm vcnsm val CPV vrac
CLV fqsm IncidentsQuartDePoblet AttaquesSanchisGuarner MeurtreMiquelGrau 10d'Alaquàs falles 9-10-1979 UCD
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La période de la transition démocratique, qui est aussi celle de la mise en place du régime des autonomies, au Pays valencien « a été fortement marquée par la question linguistique [...], au point de générr de multiples troubles, de nombreux retards dans l'accession à l'autonomie, et tout autant de questionnements sur le plan identitaire[1] ».

« instrumentalisation parfois consternante du valencien [...], le dévoiement de l'identité du valencien à des fins politiques, notamment depuis le recouvrement d'une forme d'auto-gouvernement[2]. »

Frank Martin rapporte que, dans le cadre de son travail de thèse, il a très souvent trouvé des documents, historiques ou contemporains, volontairement abîmés, avec des pages arrachées, des passages raturés, ce qu'il nomme du « vandalisme partisan », « dès lors qu'[ils] traitent de l'identité de la langue régionale de Valence »[3].

Pourquoi « Pays valencien » est mieux[4].

Lors de la transition le valencien se trouve très tôt au centre des débats et les demandes de revalorisation font partie des principales revendications pour l'autonomie[5].

Histoire[modifier | modifier le code]

Origines[modifier | modifier le code]

Catalan importé à Valence par les colons venus de Catalogne, à une époque où la langue romane autochtone, le mozarabe, avait entièrement disparu, remplacée par la langue des autorités qu'était l'arabe, dans sa variante andalouse[6]. Un processus similaire avait eu lieu au royaume de Majorque, conquis quelques années auparavant. La conscience de l'unité culturelle et linguistique entre ces trois territoires demeure entière pendant tout le Moyen Âge[7].

Depuis le XIIIe siècle, les documentations des institutions de la Couronne d'Aragon comme la Généralité de Catalogne, la Généralité du royaume de Valence ou le Conseil général du royaume de Majorque sont écrits dans une même catalan « de Chancellerie », strictement normalisé, qui offre très peu de variations sur l'ensemble du domaine linguistique[8],[6],[9]. En particulier, alliant le prestige politique à la consolidation linguistique, la Chancellerie royale du royaume de Valence diffuse un modèle de langue écrite très standardisé[10], qui servira de base à la normalisation du catalan au début du XXe siècle[11],[12],[13].

Les premiers auteurs de l'historiographie valencienne comme Antoni Canals, Vincent Ferrier, Arnaud de Villeneuve, Ramon Muntaner, Francesc Eiximenis le Llibre dels fets, les Fors de Valence — deux référents emblématiques de l'identité valencienne — font tous usage de ce même catalan médiéval très standardisé[14],[15].

C'est la même langue que celle du grand philosophe et écrivain Raymond Lulle, natif de Majorque, qui a enseigné aux universités de Barcelone et de Valence.

Une phrase attribuée au Catalan Joan Bonllavi affirmant qu'il avait « traduit et corrigé [le roman Blanquerna de Lulle, dont il fut le premier éditeur en 1521] nouvellement à partir des originaux, et imprimé en langue valencienne », suscite quelques interrogations. Selon Sanchis Guarner, il voudrait par là dire qu'il aurait adapté l'œuvre au langage courant de cette époque, qui différait de l'ancienne langue classique, tandis d'autres historiens de la littérature comme Antoni Rubió i Lluch (en), Lluís Nicolau d'Olwer, Manuel de Montoliu i de Togores (es) ou Martí de Riquer pensent qu'il entendait par là un style littéraire[16].

!!! Dénomination de la langue. Dans les premiers temps, la langue n'a pas de nom proprement distinctif et on l'appelle romanç (« roman » ; dont on trouve des équivalents dans une grande partie du domaine néo-latin), ou encore nostre llatí ou romanç pla. Le royaume de Valence étant tout de suite institué comme une entité politique clairement séparée — il s'agit d'une manœuvre de Jacques Ier pour soustraire le territoire aux velléités de la noblesse aragonaise —, doté de sa propre législation, et acquérant rapidement un grand rayonnement au sein de la Couronne d'Aragon, les habitants du royaume prennent rapidement l'habitude d'appeler leur langue « valencien », appellation faisant référence au territoire sans pour autant que cela constitue une affirmation « séparatiste » vis-à-vis des Catalans et de leur langue, les preuves d'existence de liens étroits entre les deux peuples et de la conscience d'un idiome commun étant nombreuses[17],[18],[15].

Siècle d'or[modifier | modifier le code]

« Premier conflit linguistique officiel de l'histoire de Valence » en 1416 : protestation des principales municipalités de langue catalane du royaume à la suite d'une intervention en castillan d'Alphonse le Magnanime devant les Corts valencianes[19],[20].

Le terme de catalanesc apparaît à la fin du XIIIe siècle, puis bientôt celui de català, qui fait référence en premier lieu aux habitants de Catalogne, mais est souvent utilisé hors des territoires de la Couronne d'Aragon pour désigner aussi les Valenciens[19],[21].

La haute noblesse valencienne montre les premiers signes d'abandon du catalan au profit du castillan comme langue prestigieuse[19].

Selon Sanchis Guarner, il est notoire que les différences existantes entre les différentes variantes du catalan ne sont pas plus grandes que celles qui existent entre les modalités de l'espagnol, et inférieures à celles d'autres langues comme le portugais[22].

Alphonse de Borgia, plus connu comme le pape Calixte III, natif de la localité valencienne de Canals, était appelé et se désignait lui-même Papa Catalanus (« Pape catalan » en latin), et à Rome était considéré comme un Catalan, tout comme les autres membres de la famille Borgia, notamment l'autre pape Borgia, Alexandre VI (natif de Xàtiva)[23],[24].

Le plus grand écrivain classique valencien, Ausiàs March, phare du Siècle d'or (valencien ou catalan), est fils de Catalans.

Baltasar de Romaní (es), son traducteur au castillan en 1539, l'appelle « chevalier valencien de nation catalane », ce qui illustre la confusion existant alors entre ces deux termes[25] :

« las obras del famosísimo philósofo y poeta mossén Osías Marco, cavallero valenciano de nación catalán... »

Un écrit du Piémontais Matteo Bandello (1485-1561) est du même ordre[26] :

« Gentile e nobilissima Valenza, in tutto Catalogna è più lasciva ed amorosa città »

Décadence[modifier | modifier le code]

La période de splendeur du siècle d'or retombe vite, et dès la fin du XVe siècle on voit des signes importants de déclin du valencien. Le lexique valencien s'hispanise avec des emprunts massifs au castillan et à l'aragonais[27],[28]. Le contexte culturel et politique est très favorable à l'espagnol, avec par exemple la publication en 1492 de la Gramática castellana d'Antonio de Nebrija, ou l'association de celui-ci avec l'empire colonial en plein essor, et les hautes classes valenciennes accentuent leur désaffection pour l'idiome local, adoptant massivement la langue castillane, alors devenue plus prestigieuse[29], un conflit linguistique suivant une « direction horizontale et sélective » suivant la terminologie utilisée par Rafael Ninyoles[30],[31]. Selon le même auteur, le mouvement touche d'abord l'aristocratie valencienne puis se diffuse dans la landed gentry locale[32].

L'Inquisition espagnole réprime sévèrement la bourgeoisie conversa de Valence, ce qui porte un coup dur à l'imprimerie dans le royaume, cela conjugué à une immigration massive d'hispanophones explique que dès 1514 plus aucun livre ne semble y être imprimé en catalan[33],[34],[35].

La révolte des Germanías qui a lieu au début du règne de Charles Quint (Charles Ier d’Espagne) entre 1519 et 1523 est un des éléments déclencheurs de l'accélération du processus de centralisation, ainsi que de la castillanisation de l'oligarchie nobiliaire valencienne et sa désolidarisation du peuple[36].

Au siècle d'or catalan ou valencien succède celui de la langue castillane[37]. L'utilisation du terme « valencien » s'étend encore, et s'impose peu à peu pour désigner tant la langue que ses habitants, sans qu'il s'agisse pour autant d'une proclamation d'une langue différente du catalan[38],. Alexandre VI se fit parfois appeler Papa Valentinus[38].

La littérature en langue catalane se trouve éclipsée et reléguée à des genres mineurs[37],[39].

À la fin du XVIe siècle, le castillan s'impose définitivement comme langue de l'aristocratie dans la Couronne d'Aragon, qui y voit un moyen de se rapprocher des valeurs de la monarchie espagnole détentrice d'un pouvoir prestigieux[40].

Au cours de la même période, la Couronne de Castille, devenue dominante dans la monarchie hispanique, prend des mesures pour asseoir son hégémonie culturelle et linguistique, et tente d'aller vers une plus grande uniformation de ses composantes[41],[42],[43],[44].

La conscience d'un particularisme dialectal valencien semble émerger, et certains auteurs peuvent émettre des jugements apologétiques sur le « valencien » en comparaison avec le « catalan », sans que cela implique une mise en cause de la conscience d'unité linguistique[45].

En est une illustration Rafael Martí de Viciana, qui dans la deuxième moitié du XVIIe siècle indique clairement que la langue conservée à Orihuela, à l'extrême sud du territoire valencien, est la « langue catalane »[46],[47] :

« En Orihuela & su tierra siempre se ha guardado la lengua catalana: porque en tiempo de la conquista se pobló la tierra más de catalanes que de otras naciones, de los quales heredaron la lengua, coraçón, manos & obras. »

Ou encore ce témoignage explicite de Gaspar Juan Escolano (es) en 1611[48],[49] :

« Como fue poblado desde su conquista casi todo de la nación catalana y tomó della la lengua, y están tan paredañas y juntas las dos provincias, por más de trescientos años han pasado los deste reino debajo del nombre de catalanes, sin que las naciones extranjeras hiciesen diferencia ninguna de catalanes y valencianos. »

Vers la même période, une nouvelle expression émerge pour désigner la langue catalano-valencienne, qui rencontrerait beaucoup de succès jusqu'au début du XXe siècle} auprès de ceux qui cultivaient encore la langue, le plus souvent dans des registres poétiques, celle de « langue limousine », en référence à ce que certains écrivains se représentaient comme le territoire où la langue d'oc aurait été la plus pure, et qui auraient été le berceau de leur propre langue[50].

Au début du XVIIe siècle le royaume de Valence est profondément affecté par l'expulsion des morisques, qui signifie un dépeuplement d'une part considérable de son territoire et la ruine de son économie, encore aggravée par plusieurs épidémies de peste avant la fin du siècle[51],[52].

Lors de cette même période, si les hautes classes de la société valencienne s'étaient presque entièrement hispanisée, le peuple valencien demeure fidèle à la langue catalane, ce qui instaure une situation de diglossie, où le valencien a la place de « variété basse » et se trouve en conflit avec la « variété haute », le castillan[53].

Guerre de succession et centralisation politique[modifier | modifier le code]

Au cours de la guerre de Succession d'Espagne au début du XVIIIe siècle, le territoire valencien prend clairement fait et cause pour l'archiduc Charles d'Autriche et subira de lourdes représailles à la suite de la victoire du camp adverse, celui de Philippe de Bourbon, qui devient Philippe V d'Espagne[54]. Le royaume de Valence perd aux alentours de 7 % de sa population lors du conflit et les décrets de Nueva Planta bientôt promulgués signifie l'abrogation des furs, l'abolition des institution du royaume de Valence et l'interdiction de l'utilisation du catalan de l'administration judiciaire[55],[56].

À la suite de la révolte des Germanías, une grande partie de l'aristocratie valencienne avait émigré en Castille et s'était trouvée remplacée en tant que classe dirigeante locale par la bourgeoisie industrielle, qui conservait la langue valencienne en famille. Néanmoins, peu d'auteurs la cultiveront sur le plan littéraire et le mouvement des Lumières valencien se fera en castillan. Les quelques exceptions, comme Carles Ros, Lluís Galiana ou Manuel Joaquim Sanelo, sont considérés comme des précurseurs de la Renaixença[57].

À partir du milieu du siècle, le processus de castillanisation s'étend au clergé, ce qui a pour conséquence de renforcer la place du castillan dans l'enseignement[58],[59].

Dans les années 1770, un décret établit le castillan comme seule langue autorisée dans le registre du commerce, ce qui eut un impact important au Pays valencien, dont l'économie était en grande partie basée sur une production agricole et manufacturière d'exportation[60].

Au tournant du siècle, c'est au tour du domaine de la culture d'être affecté, avec l'interdiction des langues non castillanes dans les théâtres[61].

« La politique linguistique menée par la France au lendemain de la Révolution peut être qualifiée d'authentiquement 'linguicide'[62]. »

José Cadalso dans ses Cartas marruecas (1798) écrit[63] :

« tenemos, además de las ventajas civiles y políticas de este archicanal, una división geográfica de España, muy cómodamente hecha, en septentrional, meridional, occidental y oriental. Llamo [...] oriental, la que se extiende hacia el Mediterráneo por Cataluña y Valencia [...]. Querio que en cada una de estas partes se hable un idioma y se estile un traje [...] en la oriental, catalán [...]. »

Le pays valencien étant une région très rurale, cela lui procura un avantage sur la Catalogne en rapport avec les mesures de diffusion « coactive » de la monarchie, la grande partie non alphabétisée de sa population tendant naturellement à bien mieux maintenir la vitalité du valencien comme langue de la vie quotidienne[63]. Dans le ville de Valence même, le taux d'alphabétisation était considérablement plus faible qu'à Madrid ou Barcelone, avec un peu plus de 11 % seulement contre plus de 47 % et 40 % respectivement, un phénomène encore plus accusé chez les femmes, puisque moins de 2 % étaient alphabétisées contre 8.46 % et 7. 82 % respectivement[64].

En 1760, des responsables politiques et des intellectuels des territoires de langue catalane présentent aux Cortes de Castille un document dénonçant auprès de Charles III l'imposition du castillan par le clergé alors que la langue est en grande parti encore ignorée du peuple[65] :

« Hay otras leyes que obligan a que en Cataluña, Valencia y Mallorca sea obispos y clérigos de sus iglesias a los que nacieron o se criaron en aquellos reynos. Porque en ellos se habla una lengua particular y aunque en las ciudades y villas principales muchos entiendent y hablan castellana, con todo los labradores ni saben hablarla ni la entienden. »

Elle resta lettre morte mais il s'agit notablement de la première réaction notable émanant des trois grandes zones du domaine catalan revendiquant des droits linguistiques[66].

À Valence, Carles Ros (1703-1773) entreprend une rénovation culturelle en publiant plusieurs traités et des ouvrages grammaticaux et lexicaux consacrés au valencien et à son illustration, dans lesquels il condamne la désaffection des intellectuels pour la langue ; il est considéré comme un précurseur de la Renaixença valencienne[67],[68].

Au cours du même siècle, Gregorio Mayans, natif d'Oliva, revendique la restauration des furs de València et son affection pour la « langue limousine »[69].

Guerre d'indépendance et apparition d'un nationalisme espagnol[modifier | modifier le code]

Au début du XIXe siècle, la guerre d'indépendance espagnole marque l'apparition d'un véritable nationalisme espagnol. Néanmoins la participation active des Valenciens au processus en œuvre aux Cortes de Cadix relève plus du souhait de rejeter et de se protéger de l'envahisseur français dont il subissait les assauts que d'une véritable adhésion positive. Lors du conflit, les initiatives les plus dynamiques dans le territoire valencien s'illustrèrent par leur défense du régime foral ou d'une forme de fédéralisme, en vertu de vagues conceptions autonomistes[70],[71].

La Constitution de Cadix de 1812 donne lieu à un plan général d'enseignement qui ébauche un projet d'« éducation nationale » uniforme dans tout le royaume et la reprise d'une politique linguistique discriminatoire envers les langues régionales d'Espagne[72].

Renaixença et veilléités autonomistes[modifier | modifier le code]

Pour le valencien, le XIXe siècle se caractérise par une tension entre les élans centralisateurs de Madrid et des manifestations de résistance les rejetant[73].

Le mouvement de renaissance de la langue catalane, la Renaixença, est lancé par Bonaventura Carles Aribau avec son poème Oda a la pàtria (1833)[74]. Il a néanmoins des devanciers parmi lesquels Josep Pau Ballot auteur d'une Gramàtica i apologia de la llengua catalana dès 1815[74]. La pratique littéraire du catalan est revitalisée et pemet de contrarier la tendance donnant des perpectives très négatives sur la langue[74]. Le mouvement est également l'occasion d'exalter l'unité de la « langue limousine », forme de littérarature catalane codifiée et inspirée des auteurs classiques[75].

Au Pays valencien, un point de repère parfois admis est la publication en 1831 de Lo Somni (« Le rêve ») de Vicent Salvà[74]. Malgré cette relative précocité, le mouvement valencien montre moins de vigueur[74]. D'autres auteurs considèrent plutôt que le coup d'envoi de la Renaixença valencienne est donné par Tomàs Villarroya i Sanz avec la publication en 1941 de son poème Cançó, écrit dans un catalan littéraire et savant, équivalent de l'ode d'Aribau[76],[77],[78]. À partir de 1837 paraît à Valence El Mole, revue satirique intégralement en catalan[79][75], bientôt suivi d'autres réservant des section pour la langue comme El Cresol et La Donsayna en 1844, puis El Tabalet et El Sueco trois ans plus tard[80].

En 1851, Josep Escrig i Martínez, natif de Llíria, publie son Diccionari valencià-castellà (« Dictionnaire valencien-catalan »), incluant une préface de l'historien Vicent Boix Ricarte, de Xàtiva, qui exprime le sentiment d'unité qui domine alors[80],[81] :

« Nuestra lengua, aunque catalana, no es substancialmente diferente más que en el dialecto, pronunciación, conjunto de voces y vocablos árabes vulgares y romanos. »

En 1857 Teodor Llorente Olivares, considéré comme la principale figure de la Renaixença valencienne, publie ses premier poèmes en valencien dans la presse locale[80].

En 1859, les Jeux floraux sont lancés à Barcelone et à Valence, qui sont l'occasion de célébrer la langue commune[80],[82].

Une figure importante de la Renaixença dans l'ensemble des territoires catalanophones est le Baléare Marià Aguiló, qui fut bibliothécaire et promoteur de la vie littéraire au Pays valencien[83],[84].

Néanmoins la Renaixença valencienne se différencie de son homologue catalane par une absence de politisation, le mouvement restant essentiellement limité à un encensement littéraire romantique[85].

Au XIXe siècle, il existe une importante divergence entre les bourgeoisies valencienne et catalane, susceptible d'expliquer la faiblesse des liens culturels et économiques développés entre les deux régions, et constituent une matrice des affrontements identitaires virulents survenus ultérieurement. En effet, l'économie valencienne reposait majoritairement sur la production d'agrumes destinés à la vente sur les marchés européens et la bourgeoisie était favorable à la politique libre-échangiste du gouvernement madrilène (favorable aux céréaliers castillans). Au contraire, la bourgeoisie catalane était en grande partie industrielle et productrice de textile par conséquent intéressée par des droits de douane importants lui permettant de dominer le marché intérieur espagnol. En opposition avec le gouvernement central, elle se sert du catalanisme afin de faire valoir ses prétentions[86],[87]. La bourgeoisie catalane à travers son discours autonomiste donne une perception négative de la région dans le reste de l'Espagne, accusée de toujours privilégier les intérêts de la Catalogne[88]. Au contraire, les intérêts de la bourgeoisie conservatrice valencienne sont proches de ceux des céréaliers castillans (basée sur une agriculture d'export), ce qui la pousse à se rapprocher des classes dominantes et à se ranger derrière son modèle linguistique[85]. C'est en son sein qu'apparaissent les premiers caractères anticatalanistes[85],[89].

Au Pays valencien, le blasquisme, mouvement populiste et républicain influent dans la comarque de la capitale, tient un discours virulent contre le catalanisme et la bourgeoisie catalane[90].

Le carlisme, mouvement contre-révolutionnaire demandant la restauration des fors régionaux, rencontre également des échos au pays valencien, en particulier au cours de la première (1833-1839) et dans une moindre mesure de la troisième guerre civile (1872-1876)[75].

Une politique centraliste et hostile aux langues régionales[modifier | modifier le code]

Au cours du premier tiers du XIXe siècle est mis en place un redécoupage administratif du territoire espagnol entre des provinces (dont le nombre oscillait autour de 50, car il y eut quelques remaniements), inspirées sur le modèle des departements français et des régions au nombre de 14[73]. Le territoire de l'ancien royaume de Valence fut d'abord réparti entre quatre provinces — ayant pour capitales Alicante, Xàtiva, Valence et Castellón —. La version finalement adoptée en 1833, et qui reste à grands traits celle toujours en place dans le premier quart du XXIe siècle, répartit la région de Valencia entre trois provinces, après l'abandon du projet de Xàtiva[91].

Ce nouveau découpage a pour conséquence de favoriser un éloignement entre les différents territoires de langue catalane et accentua leur fragmentation dialectale[92].

Les mesures d'uniformisation des poids et mesures et de la fiscalité ainsi que l'adoption du système métrique décimal participent de cette même volonté centraliste[93].

Tout au long du règne d'Isabelle II, une politique de répression des langues régionales en milieu scolaire est entreprise, avec l'adoption de punitions infamantes et des mesures similaires au symbole de l'enseignement français (d'abord dans les Baléares en 1837[94])[85].

Cette politique suscite des réactions dans plusieurs régions d'Espagne, où apparaissent certains mouvements particularistes et aspirant à plus d'autonomie politique et l'attachement à la langue est ravivé dans les pays catalans[85]. Des Valenciens participent au pacte de Tortosa (en) conclu avec les territoires de l'ancienne couronne d'Aragon visant à une restructuration fédéraliste de l'État espagnol sous la houlette du leader régionaliste catalan Valentí Almirall[95].

En 1852, la Société royale économique valencienne des amis du Pays (es) met en place un concours pour établir « des moyens favoriser la diffusion du castillan dans la province[96]. »

La Loi Moyano de 1857 entérine dans ses grandes lignes la politique éducative suivie depuis plusieurs décennies, basée sur les idées de centralisation et d'uniformisation et visant notamment à généraliser l'usage de la langue nationale[96],[97]. La même année, une loi sur le registre civil oblige à adjoindre une traduction en castillan de tout document original rédigé dans une autre langue[96].

Sexennat démocratique (1868-1874) : parenthèse fédéraliste[modifier | modifier le code]

À la suite de la « glorieuse » révolution de 1868, la dynastie des Bourbons est déchue de ses droits monarchiques en Espagne. La période qui s'ouvre, connue dans l'historiographie comme le sexennat démocratique, est caractérisée par une grande instabilité politique.

À l'éclatement de la troisième guerre carliste en 1872, le roi élu Amédée Ier promet de rétablir les anciens fueros de la Couronne d'Aragon, mesure susceptible de donner des espoirs aux partisans de l'autonomie politique[98].

En 1873 est proclamée la Première République, fondamentalement influencée par la pensée fédéraliste du Catalan Pi y Margall, qui reconnaît la diversité des langues d'Espagne, dont, affirme-t-il, « aucune [...] n'est tombé en désuétude, Loin de s'amoindrir, elles passent depuis des années par une espèce de renaissance. » Il ajoute encore[99],[100] :

« Hier elles étaient vulgaires, et aujourd'hui elles prennent le caractère de littéraires. On écrit à présent dans toutes ces langues, principalement les latines, des poésies brillantes d'une nature et d'une tendance spéciales, où prédomine sur tous les sentiments celui de l'ancienne patrie. [...] En catalan on écrit même et l'on met en scène des drames n'ayant pas peu de mérite. »

Ce fédéralisme ne remet nullement en question l'idée d'« unité nationale » de l'Espagne, il s'agit simplement d'une conception politique défendant ardemment la décentralisation[100],[101].

En novembre 1874, le Règlement de la Loi du Notariat établit l'obligation de traduire tout « document, paragraphe, phrase ou mot d'une autre langue, ou dialecte » et d'expliquer en castillan ce qui est entendu « par la phrase, le mot, ou un nom exotique », et demande aux notaires d'expliquer « dans leur dialecte particulier » aux auteurs des documents et aux éventuels témoins les écrits en castillan dans le cas où ils ne comprendraient pas cette langue[102].

Restauration (1875-1923)[modifier | modifier le code]

À partir de 1875, la Restauration marque une longue période de stabilité institutionnelle.

La Constitution de 1876 impose une nouvelle structure étatique centraliste accompagnée d'une unification législative, en opposition aux fueros traditionnels[102].

En réaction à cette politique, l'élan renaixentista se politise et devient plus revendicatif, débouchant sur un véritable essor du régionalisme politique en Catalogne[84].

À Valence, la société valencianiste Lo Rat Penat est fondée en 1878 sur initiative de Constantí Llombart, dont le discours inaugural est l'occasion d'exalter la langue commune[103],[104] :

« No, valencians, no es morta nostra expressiva llengua llemosina, com los seus malhavirats inimichs semblaba desijaben, gracies als generosos esforços de nostres germans de Catalunya y les illes Mallorques, esforços generosos que de hui en avant debem nosaltres ab tot fervor imitar. »

« Non, Valenciens, notre langue limousine expressive n'est pas morte, comme ses malveillants ennemis semblaient le désirer, grâce aux généreux efforts de nos frères de Catalogne et des îles de Majorque, généreux efforts que dorénavant nous devons avec ferveur imiter »

La même année, le poète valencien Vicent Wenceslau Querol publie Rimes Catalanes[104]. Vers la même période, le dramaturge Eduard Escalante se moque du snobisme des Valenciens délaissant leur langue pour le castillan dans son théâtre costumbrista[104].

En fondant Lo Rat Penat, Llombart prétendait créer une organisation rassemblant des valencianistes de toutes tendances politiques afin de donner un élan plus politisé à la Renaixença, comme c'était le cas en Catalogne, mais l'institution se trouva vite contrôlée par des éléments de la bourgeoisie conservatrice[105], qui imposèrent un refus de la politisation des revendications particularistes valenciennes, la défense à outrance de la monarchie espagnole et la prédominance de la poésie sur les autres genres littéraires[106].

Des tensions autour de la question de la politisation de l'entité sont visibles dès les tout premiers temps, par exemple dans le discours inaugural prononcé par un de ses co-fondateurs et premier président Félix Pizcueta[107],[104] :

« Tal vegada crega algú que la creació d'esta societat obeixca [...] a alguna idea separatista [...] jo [..] tinc que declarar [...] que ans tots som fills y amants de la noble terra espanyola, i que no ressucitem les glòries de l'antic Regne Valencià, més que per tenir lo goig de que no s'obliden i es perguen [...]. Nos ha costat massa realitzar la unitat nacional, fer una Espanya, per a que en capritxos o gusts literaris procurem desfer-la »

« Peut-être certains croient-ils que la création de cette société obéit [...] à une certaine idée séparatiste [...] je me dois de déclarer plutôt que nous sommes tous fils et amants de la noble terre espagnole, et que nous ne ressuscitons les gloires de l'Ancien Règne valencien que pour avoir la joie de ne pas les voir être oubliées ou perdues [...]. Réaliser l'unité nationale, faire l'Espagne une, nous a trop coûté pour que dans des caprices ou goûts littéraires nous ne prétendions la défaire. »

De même, le premier secrétaire de l'organisation et ami de Llombart, M. Lluch Soler, écrit clairement dès 1879 que « ceux qui suspectent qu'un tel mouvement intellectuel puisse fomenter politiquement des idées séparatistes, suspectent sans fondement », et que si cela devait arriver un jour, il vaudrait alors mieux enterrer « les coutumes, les traditions, l'histoire, le langage et tout, tout ce qui directement ou indirectement pourrait alors contribuer à perturber la félicité de notre bien aimée [...] Espagne[108],[109]. »

Dès l'année de sa fondation, Lo Rat Penat prend en charge l'organisation des Jeux floraux de la ville et du royaume de Valence[106],[110].

En 1881, une controverse oppose Lo Rat Penat à l'athénée de Valence, dont le président était opposé à toute tentative de valorisation du valencien[111].

Une loi datée du oblige à rédiger toute nouvelle documentation en castillan et à traduire dans la même langue toute celle existante pour bon nombre de professions[111],[112].

L'antenne locale de l'Institution libre d'enseignement contribue également à renforcer la castillanisation des classes moyennes valenciennes en ne tenant pas compte de la réalité linguistique locale[113],[111].

La politisation du catalanisme s'accélère à partir de la deuxième moitié des années 1880. Almirall publie en 1887 Lo Catalanisme[114]. En novembre de la même année, le secteur conservateur de l'entité catalaniste Centre Català s'en sépare pour fonder la Lliga de Catalunya, à laquelle s'unit le Centre Escolar Catalanista, une association d'étudiants universitaires dont faisaient partie les futurs dirigeants du nationalisme catalan : Enric Prat de la Riba, Francesc Cambó et Josep Puig i Cadafalch[115],[116], et qui devient dès lors hégémonique au sein du catalanisme.

Au cours des Jeux floraux de 1888 et profitant de sa présence en Catalogne pour inaugurer l'Exposition universelle de Barcelone, ses membres présentèrent à la régente Marie-Christine d'Autriche un message (es), dans lequel ils demandaient entre autres choses la restitution à « la nation catalane [de] ses Cortès générales libres et indépendantes », le service militaire volontaire, l'officialité de la langue catalane en Catalogne, l'enseignement dans cette même langue et un tribunal suprême catalan[114],[117], un programme qui allait au-delà du modèle austro-hongrois défendu dans le Memorial de Greuges présenté trois ans plus tôt, puisqu'il demandait la formation d'une confédération sans autre lien entre ses membres que celui de la Couronne[118],[119].

À l’initiative de Narcís Verdaguer, qui avait fondé avec Josep Collell l’hebdomadaire La Veu de Catalunya, la Lliga de Catalunya proposa en 1891 la formation de l’Unió Catalanista[114] (« Union catalaniste ») qui obtint immédiatement l’appui des entités et revue catalanistes, ainsi que de particuliers, à la différence de ce qui s'était passé quatre ans auparavant avec l’échec du Consell Regional Català proposé par Bernat Torroja, président de l’Associació Catalanista (« Association catalaniste ») de Reus[120]. L’Unió célébra en mars 1892 sa première assemblée à Manresa, à laquelle assistèrent 250 délégués en représentation d’environ 160 localités, où furent approuvées les Bases per a la Constitució Regional Catalana (« Bases pour la Constitution régionale catalane »), plus connues comme les « Bases de Manresa », qui sont souvent considérées comme l’« acte de naissance du catalanisme politique », du moins dans sa version conservatrice[120],[121]. Il s’agissait en réalité d’un programme politique pour l’approbation d’un statut régional qui conditionna en grande partie les revendications ultérieures du mouvement catalaniste et triompha lors de la proclamation de la Seconde République espagnole (es). Il envisageait la Catalogne comme une région autonome à l’intérieur de l’État espagnol, avec son propre parlement et sa propre autorité législative supérieure. Selon Jaume Claret et Manuel Santirso, les Bases s’éloignaient tant du projet fédéraliste comme du possibilisme représenté par le Memorial de Greuges de 1885 pour défendre un retour à la Catalogne antérieure à 1714 (le Parlement serait élu par un vote corporatif des chefs de familles)[122]. Il s’agit d’un bases projet purement « autonomiste » et non indépendantiste[114], de caractère traditionnel et corporatiste, défendant l’officialité exclusive du catalan (langue du Gouvernement, qui serait également utilisée dans les relations entre celui-ci et le pouvoir central), la réservation aux autochtones des chars publiques, y compris les militaires, la comarque comme entité administrative basique, la souveraineté intérieure exclusive, un parlement élu par la voie corporative, un tribunal supérieur en dernière instanace, l’élargissement des pouvoirs municipaux, le service militaire volontaire, un corps d’ordre public et une monnaie propres et un enseignement adapté à la spécificité catalane[123],[124]. Selon Angel Smith, las Bases de Manresa furent le premier programme catalaniste pour la réorganisation de l'État espagnol[125].

Parallèlement, des intellectuels catalans manifestent en 1889 dans la revue L'Avenç le besoin « d'élaborer un dictionnaire normatif et d'en finir avec l'anarchie orthographique ; l'unification des deux modèles de langue, la culte et la vulgaire, inutilement affrontés ; le commencement d'une épuration lexicale et grammaticale[126],[114]. » En 1891 l'un d'entre eux, l'ingénieur Pompeu Fabra, publie Ensayo de gramática de catalán moderno (« Essai de grammaire du catalan moderne »)[114], basé sur le catalan central tel qu'il est parlé à Barcelone.

Au Pays valencien, la Renaixença demeure littéraire et culturelle, et ne débouche pas sur une politisation du mouvement avant le siècle suivant[114].

Lo Rat Penat ouvre une section de Littérature et Philologie valencienne en 1887.

Un projet de congrès réunissant à Valence des représentants des entités culturelles de Catalogne, du Pays valencien et des Baléares est envisagé en 1888, afin de traiter du problème de l'unification des normes graphiques, mais finalement abandonné[114].

Une série de publication de travaux exprimant le besoin d'une normative sont publiés : deux dictionnaires valencien-castillan (par Constantí Llombart en 1887 puis par Joaquim Martí Gadea en 1891) et deux traités de grammaire en 1896, Gramática Valenciana Popular (« Grammaire valencienne populaire ») par Llombart et Apuntes para una gramática popular valenciana (« Notes pour une grammaire populaire valencienne ») par José Nebot Pérez (es)[127]. Ce dernier y suggère la rédaction de deux grammaires séparées, l'une « hiératique », dont serait chargé Lo Rat Penat, et l'autre « démotique », correspondant à sa proposition[128].

En 1896, la direction générale des postes et télégraphes interdit de faire usage du catalan au téléphone[128].

Manuel Polo y Peyrolón, député traditionaliste au Congrès pour Valence demande au ministre de Fomento[129] de nommer des instituteurs connaissant les langues et dialectes régionaux, et de favoriser le développement et l'étude de ces derniers[128]. Cette demande est rejetée catégoriquement par le gouvernement, qui réaffirme sa volonté d'imposer la langue espagnole dans tous les territoires et considère l'enseignement des autres idiomes comme « un grand mal pour la Patrie[130],[131]. »

La fin du siècle est marqué par le « désastre de 1898 », défaite de l'Espagne face aux États-Unis qui signifie la perte de ses dernières colonies, Cuba et Porto Rico, vécu comme un grand drame national et à l'origine d'une profonde vague de pessimisme. Le mouvement régénérationniste prône un renouvellement fondamental des structures politiques et des idéologies dominantes gangrénées par les deux grands maux que sont l'oligarchie et le caciquisme. C'est dans son sillon que les mouvements particularistes régionaux, autrefois dominés par une conception régionaliste, évoluent vers une posture nettement plus nationaliste, avec des revendications beaucoup plus véhémentes et une remise en cause radicale du modèle d'État[132],[133],[134],[135].

Offensive législative contre les langues régionales[modifier | modifier le code]

L'essor des mouvements régionalistes et la menace que constitue pour l'hégémonie du nationalisme espagnol le rapprochement entre ceux-ci dans les territoires catalanophone suscite un renforcement des mesures centralistes gouvernementales[136].

Au début du XXe siècle, des échanges polémiques ont lieu aux Cortes autour de l'utilisation du catalan dans la cathéchèse[137]. En réaction à une pastorale d'un prêtre qui l'encourageait, le sénateur libéral Bernabé Dávila réagit ironiquement et exagérément en l'accusant de professser qu'« enseigner le cathéchisme dans la langue castillane et prêcher dans la belle et presque divine langue de Cervantes et des grands théologiens espagnols, est une habitude détestable, pernicieuse et destructrice de la foi[132]. » Le président du gouvernement, le conservateur Francisco Silvela réagit avec une certaine ambiguïté, en reconnaissant « le droit effectif [de ceux qui ne connaissent pas le castillan] à être instruits dans la religion catholique dans leur dialecte ou leur langue » tout en regrettant cette tendance et en affirmant que l'obligation de l'Église était de participer au renforcement du « lien national[138] ». Quelques mois plus tard, sur initiative du comte de Romanones, ministre libéral de l'Instruction publique et des Beaux-Arts, le gouvernement présidé par Sagasta fait adopter un décret royal extrêmement sévère daté du affirmant que « c'est une vaine illusion de croire que l'enseignement de la doctrine chrétienne dans une langue différente du castillan ne devrait pas nécessairement se traduire en une regrettable ignorance de la langue nationale, causant un grave dommage aux intérêts de la patrie qui dans la langue tient son plus précieux lien d'union entre toutes les provinces du royaume ». Son premier article impose de lourdes sanctions (un rappel à l'ordre, suivi d'une destitution totale en cas de récidive) envers tout instituteur ou institutrice enseignant la doctrine chrétienne dans une autre langue que le castillan. Le décret d'application du suivant précise que la responsabilité de l'enseignant ne sera pas engagée s'il s'adresse à des élèves ne maîtrisant pas le castillan. En dépit du caractère très strict du texte adopté (ces mesures sont plus sévères que celles prises en France au même moment, pays pourtant connu pour avoir mené une politique particulièrement hostile envers les langues dites régionales[138]), plus tard Romanones affirma se garder de vouloir rendre désuet ou de combattre le catalan[139],[140],[141],[142],[143].

Cette loi marque un tournant en montrant la volonté du gouvernement central de généraliser le processus de substitution linguistique engagé depuis plusieurs siècles dans les territoires non hispanophones d'Espagne, y compris dans les zones rurales peu alphabétisées, qui avaient été jusqu'alors relativement épargnées[144].

Un décret-royal daté du « autorise l'usage de n'importe lequel des langues et dialectes parlés en Espagne pour les conférences téléphoniques et pour les appels téléphoniques et télégrammes privés rédigés dans un langage clair et conforme aux dispositions en vigueur, à condition que dans l'une des stations communiquantes il y ait du personnel capable de comprendre le langage employé [...]. Dans la correspondance qui n'ait pas de caractère privé et dans la communication officielle ou sur les questions de nature administrative, gouvernementale ou judiciaire, seul la langue castillane pourra être employée[136],[145]. »

Le suivant, un autre décret relatif à l'enseignement présente l'enseignement du castillan comme « premier devoir des maîtres de l'instruction primaire , « singulièrement dans les provinces de la monarchie qui conservent des langues ou dialectes locaux », « car si [pour] tous la connaissance de la langue patrie [idioma patrio] est d'intérêt capital, elle l'est beaucoup plus encore dans ces comarques où, si ce ne fût pas l'effort persévérant du maÎtre, ceux qui y sont nés resteraient dans leur lamentable incommunication intellectuelle[145],[136]. »

Alphabétisation dans les provinces valenciennes entre le dernier tiers du XIXe siècle et le début du XXe siècle[modifier | modifier le code]

Lors du dernier tiers du XIXe siècle, l'industrie valencienne connaît une grave crise, ce qui amène la bourgeoisie locale à se tourner vers la production agricole d'exportation et provoque un déphasage avec la Catalogne voisine. La société valencienne se caractérise par sa plus grande ruralité et par suite sa faible alphabétisation[144],[146],[147].

taux d'analphabétisme par province (en %)[148]
1860 1877 1887 1900
Alicante 86.56 83.48 79.56 75.72
Castellón 87.31 84.89 84.16 77.54
Valence 81.80 82,31 75.24 72.76
Barcelone 72.61 64.21 57.05 54.18
Madrid 54.56 46.53 44,48 36.75
Almería[149] 88.0 86.42 86.01 78.77
Grenade[150] 84.70 87.56 82.91 80.12
Source : Martin 2000, p. 100-101, Guereña 1986, § 12.

Anticatalanisme blasquiste[modifier | modifier le code]

(Martin 2000, p. 162-162)

Apparition du valencianisme politique[modifier | modifier le code]

L'apparition du valencianisme politique se fait en réponse à l'offensive législative guidée par la volonté gouvernementale d'imposer le nationalisme espagnol et la langue castillane à l'ensemble de la population[136]. Il s'agit d'une nouveauté pour la région, qui se traduit par un important changement du climat politique valencien[151].

Le texte considéré comme fondateur du valencianisme politique est le discours De regionalisme i valentinicultura de Faustí Barberà, prononcé lors de la séance inaugurale du cours de 1902 de Lo Rat Penat[152],[153],[154],[155], qui dénonce l'assimilation castillane. Parallèlement à la Lliga Regionalista catalane[155] et depuis une optique clairement fédéraliste[156], il revendique l'autonomie pour la région, marque une rupture avec les postures antérieures — conservatrices et prônant le status quo de la Renaixença culturelle valencienne — et est à l'origine la première articulation politique du valencianisme[157],[158]. Il revendique le droit des catalanophones valenciens à faire prévaloir librement leur langue et dénonce les méthodes d'enseignement basées sur la répression de la langue maternelle des enfants, faisant d'eux des « perroquets d'une autre langue », « où non seulement on ne leur apprend pas à écrire la langue qu'ils parlent à toute heure, mais où l'on cherche par tous les moyens de les déconnecter de tout ce qui est valencien[159] ». Ce discours marque le passage d'une forme de provincialisme vers un véritable régionalisme[160]. Il précise que ce régionalisme ne devrait pas être considéré comme « anti-hispanique » ou « séparatiste », accusant ceux qui le prétendent de confondre « l'Espagne une et l'Espagne uniforme[161] ».

En 1904, Barberà publie le premier document programmatique du valencianisme politique, l'avant-projet de Constitution pour l'État valencien, et fonde le groupe València Nova (« Valence nouvelle »), inspiré de l´Unió Catalanista (1891), devancière de Solidaritat Catalana (1906)[136].

En mai 1906, Enric Prat de la Riba publie La nacionalitat catalana[136], qui est « très vite considérée comme l'œuvre théorique culminante du catalanisme »[162][163]. Il s’agit d’un ouvrage élaboré à partir de textes antérieurs visant à asseoir le projet de Solidaritat Catalana et reprend la thèse, déjà exposée douze ans auparavant dans Compendi de la doctrina catalanista, selon laquelle la Catalogne est une nation et l’Espagne l’État auquel elle appartient, avec quelques approfondissement : selon Prat de la Riba, la Catalogne a ses attributs propres — langue, droit civil et art —, son caractère national, sa pensée nationale ; la nation se confond dès lors avec la patrie[164]. D’autre part, il propose la formation d’un État-empire s’étendant « de Lisbonne au Rhône », incluant l'Espagne, le Portugal et l’Occitanie, sous l’hégémonie de la Catalogne, grâce à la vigueur de sa culture et la situation de sa capitale Barcelone, son « centre de gravité »[165],[166].

En octobre 1906 est organisé le premier congrès international de la langue catalane[136].

En 1907, Prat de la Riba fonde l'Institut d'Estudis Catalans[136].

Le Valencien et franciscain Lluís Fullana publie en 1906 Morfología del verbo en la lengua valenciana (« Morphologie du verbe dans la langue valencienne », en castillan) puis l'année suivante Característiques catalanes usades dins el Regne de València (« Caractéristiques catalanes utilisées dans le royaume de Valence », en catalan)[136].  !!!COMPLETER [167]

En 1907, le bicentenaire des décrets de Nueva Planta, symboles de la perte des fors traditionnels valenciens, est l'occasion de l'organisation de la première assemblée régionaliste valencienne par València Nova, qui formule plusieurs exigences en matière de droits linguistiques, notamment « le droit des Valenciens de s'exprimer dans leur langue dans les actes judiciaires et notariaux » et la conséquence nécessité de la nomination de fonctionnaires connaissant le valencien à tous les niveaux de l'administration locale, et l'octroi d'un statut de co-officiallité au valencien (celle du castillan étant justifiée par l'existence des zones traditionnellement hispanophones). L'assemblée revendique également « la réalisation d'un dictionnaire encyclopédique de la langue valencienne », la publication d'une anthologie critique de la littérature valencienne, la nécessité d'avancer rapidement en matière de normalisation orthographique et la création d'un « journal régionaliste [...] représentant des intérêts moraux de toute la région valencienne »[168],[169],[170].

Ce climat autonomiste se traduit par l'apparition. au cours des années et décennies suivantes, d'une multitude de groupes politiques valenciens manifestant à divers degrés une aspiration régionaliste, souvent associée au républicanisme : Parti d'union républicaine autonomiste, issu en 1908 d'une scission de l'Union républicaine, Joventut Valencianista en 1908 également, puis en 1930, au cours de la phase finale de la Restauration l'Agrupació Valencianista Republicana et la Droite régionale valencienne, et enfin pendant la Seconde République, Esquerra Valenciana en 1934 et le Partit Valencianista d'Esquerra (ca) l'année suivante[171],[151].

En 1909 a lieu l'Exposition régionale valencienne, qui sert de vitrine à l'identité régionale. C'est à cette occasion qu'est composé le dénommé « Hymne de l'Exposition », qui deviendra l'hymne officiel de la Communauté valencienne en 1982[151],[172].!!!PAROLES

Projet de Mancommunauté[modifier | modifier le code]

En 1911, la députation provinciale de Barcelone présidée par Enric Prat de la Riba décida de défendre une veille revendication catalaniste, qui figurait également dans le programme de Solidaritat Catalana : rassembler les députations provinciales catalanes en une seule entité régionale. Le , les quatre organismes provinciaux approuvèrent ensemble les Bases de la Mancommunauté catalane, qui prévoyait la formation d’une assemblée réunissant l’ensemble des députés provinciaux et un conseil permanent de huit membres, deux par province. Un mois et demi plus tard, le projet fut présenté au président du gouvernement espagnol José Canalejas, qui le présenta le aux Cortès[173]. Le projet fut approuvé le par le Congrès, mais ne fut approuvé au Sénat qu’après l’assassinat de Canalejas (es) et n’entra en vigueur qu’en décembre de l’année suivante[174],[175].

Les quatre députations provinciales cédèrent leurs compétences à la Mancommunauté mais l’État n’en céda pour sa part aucune, contrairement aux attentes de la Lliga. Malgré tout, la nouvelle entité « montra comment une gestion honnête et attentive aux besoins du territoire pouvait être efficace même si elle disposait de peu de ressources. Elle réalisa un important travail éducatif et culturel en créant des écoles techniques (d'agriculture, industrielle, du travail, de bibliothécaires, d’administration) ou des institutions de haute culture (Institut d'Estudis Catalans, Biblioteca de Catalunya), tout en déployant des infrastucture » comme « les réseaux routiers, téléphoniques et les services d’assistance sociale », ce qui « accrut le sentiment autonomiste dans d’importants secteurs de la société »[176].

La Mancommunauté avait également un important « caractère symbolique en représentant en une seule institution la totalité des provinces catalanes, la première expérience d’autogouvernement depuis le décret de Nueva Planta [de 1714] » dont Prat de la Riba mentionna l’anniversaire dans son discours inaugural du . L’entité « aiderait à développer un conscience catalaniste et constituait une première base em vue d’une future autonomie de portée supérieure ». D’autre part, « La Mancommunauté de Catalogne mettait également en évidence le virage de la Lliga vers un pragmatisme pactiste, donnant son appui au gouvernement en exercice en échange de concessions concrètes, une stratégie du catalanisme conservateur que l'on retrouvera après la Transition ». Avec Prat de la Riba incarnant à Barcelone la figure du gouvernement local tandis que Francesc Cambó devenait un leader parlementaire à Madrid, la Lliga connaissait ses meilleurs moments[177].

Selon Jordi Canal, le projet de Prat de la Riba à la tête de la Mancommunauté fut de « construire la nation catalane » en la dotant de « structure d'État », particulièrement dans les domaines des infrastructures et de la culture et « cette expérience deviendrait, dans l’imaginaire nationaliste, un point de référence inévitable pour toute nouvelle tentative d’autogouvernement »[178].

Pour John H. Elliott, « la Mancomunitat prétendait devenir un premier mouvement d’un ambitieux projet destiné à récupérer la vie dans les régions espagnoles comme moyen de régénérer la politique et la culture du pays. […] La concession de la part du Gouvernement d'une Mancommunauté pour la Catalogne ne répondait pas à la décentralisation prévue dans le programme de Prat de la Riba, mais donnait au moins une certain goût d’autogouvernement et était le maximum que l’on pouvait obtenir compte tenu de l’opposition de Madrid à la réalisation de quoi que ce soit qui mette en danger l’unité de l'Espagne »[179].

Sur le plan linguistique, l'instauration de la mancommunauté donna l'occasion aux catalanistes de mettre la question de la place du catalan au centre de débats aux Cortès en 1916[180]. Ceux-ci furent majoritairement très défavorables : le sénateur Amós Salvador affirma que « la Nation [doit] former d'abord des hommes, ensuite des citoyens, ensuite des patriotes et enfin [...] des Espagnols ; par conséquent elle doit donner l'enseignement partout et elle doit le donner en castillan » ; le député Hermenegildo Giner de los Ríos dit qu'« il n'y a qu'une langue oficielle, comme il n'y a [...] qu'une Nation, comme il n'y a qu'un drapeau »[181],[180]. Romanones déplora que « la Catalogne se plaigne constamment » sans en avoir le droit, et récuse les accusations selon lequel le gouvernement persécuretait le catalan[181],[180].

L'approbation de la « loi des mancommunautés » encouragea les régionalistes valenciens[180].

Progrès de la normalisation linguistique[modifier | modifier le code]

Les années 1910 marquent un jalon fondamental dans le processus de normalisation de la langue catalane, avec la publication de la Gramática de la Lengua Catalana (1912)[182] de Pompeu Fabra, des Normes Ortogràfiques (1913) de l’Institut d'Estudis Catalans, puis, du Diccionari ortogràfic (1917) et de la Gramàtica Catalana (1918) du même Fabra. Le but de ces travaux est de codifier la langue catalane en prenant en considération ses différentes modalités, dont celles du Pays valencien[183]. Ces travaux visent établir un système orthographique simple, unifié et systématique, en prenant pour référence la langue standardisée du XVe siècle (notamment celle de la Chancellerie du royaume de Valence), en accord avec les progrès de la linguistique moderne, des connaissances en matière d'étymologie ainsi qu'en recherchant une certaine harmonie avec les autres langues romanes[13].

Comme le dit Fabra lui-même, s'adressant aux Valenciens[184] : « Nous, les Catalans, ne souhaitons rien sinon que vous entrepreniez un travail de forte épuration de votre langue, et que vous ne vous occupiez guère de vous rapprocher de notre catalan ; que vous tâchiez de décastillaniser le valencien et, en l'enrichissant, tenter de le rapprocher de vos grands écrivains médiévaux. ». Ou encore : « En élevant la langue écrite au-delà des parlers valenciens actuels, en la faisant reposer sur le valencien du xve siècle et sur celui de ces contrées où il est aujourd’hui le plus purement conservé, il en ressortira un valencien qui ne sera pas une autre langue que notre langue catalane […] la modalité valencienne de la langue catalane, aux côtés de notre modalité et de la modalité majorquin[185] ».

En 1913, le Valencien Josep Ribelles (es) publie Bibliografía de la lengua valenciana, en suivant les normes orthographiques de l'IEC[13].

En 1914, Joventut Valencianista organise le un Acte d'afirmació valencianista revendiquant l'autonomie politique et l'officialité du valencien[186].

En 1915, Lluís Fullana publie Gramàtica elemental de la llengua valenciana (« Grammaire élémentaire de la langue valencienne »), dans laquelle il affirme que « le valencien n'est pas une langue essentiellement différente du catalan et du baléare[13]. » Rapidement toutefois, il changera de posture et revendiquera l'indépendance évolutive et littéraire du valencien[13].

!!! COMPLETER AC GEC ET DBE + Martin 2000 p. 106 ; parler du CCV...

« les actions valenciennes demeurèrent très majoritairement favorables au développement [...] dans le cadre de l'espace catalanophone », contredit GEC Fullana

La crise de la Restauration est accompagnée de la publication de plusieurs ouvrages revendiquant l'enseignement du valencien à l'école primaire : El valenciano en las esculas y en la vida social de Ventura Pascual i Beltran, recueil de plusieurs articles parus dans la presse publié en 1918[187], et El valencià a les escoles de Carles Salvador en 1919[188].

1918 est également l'année de la publication de la Déclaration valencianiste à l'initiative de l'Unió Valencianista Regional, exposant des revendications autonomistes radicales (formation d'un « État valencien » doté de sa propre constitution)[189].

La région valencienne est durement touchée par la crise de 1917 et plusieurs dizaines milliers de Valenciens quittent l'Espagne pour raisons économiques[188].

Malgré la rédaction de deux projets de Mancommunauté valencienne, celle-ci ne voit finalement pas le jour, notamment à cause d'un manque d'engagement des élites locales[190],[191].

Dans la province de Valence, et dans la capitale en particulier, le valencianisme est durement attaqué par le blasquisme, farouchement opposé à l'instruction en valencien[192],[193],[194],[195].

Dictature de Primo de Rivera[modifier | modifier le code]

Le coup d'État lancé par le général Primo de Rivera le 13 septembre 1923 instaure une dictature. Bien qu'ayant reçu le soutien de la bourgeoisie catalane[196], celui-ci lance immédiatement une politique hostile aux revendications autonomistes, il supprime la mancommunauté de Catalogne et promulgue dès le 18 septembre un décret affirmant que « le sentiment, la propagande et les agissements séparatistes menées depuis un certains temps par d'audacieuses minorités » sont « des maux de la patrie [ceux] qui requièrent une remède urgent et sévère », qui « offensent le sentiment de la majorité des Espagnols ». Il établit ainsi que « les délits contre la sécurité et l'unité de la Patrie et tout ce qui tend à la désagréger, lui ôter de la force et rabaisser son concept, que ce soit par la parole ou par écrit [...] ou toute manifestation » seront jugés par des tribunaux militaires[197].

Il interdit aux personnes de se lever et de se découvrir à l'écoute en public des hymnes régionaux, oblige à le faire avec l'hymne « national », qui doit de plus toujours les accompagner[198].

Il déclare ouvertement que les langues régionales sont des langues vernaculaires, littéraires et qu'elles peuvent faire l'objet d'études philologiques, mais que le castillan « doit être la base obligatoire de formation spirituelle et citoyenne, de toute relation positive entre Espagnols[198]. » Les personnes investies d'une autorité ont obligation de faire un usage exclusif du castillan dans les actes publics[198]. Les jeux floraux de Valence et Barcelone et les cours de valencien du père Fullana à l'université de Valence ainsi que la publication de nombreux ouvrages en catalan sont interdits et la censure rétablie[198].

Primo de Rivera instaure également de dures mesures de suspension contre les instituteurs ne respectant pas les ordonnances d'enseignement « en castillan[199],[200] ».

En mars 1924, un groupe de 118[201] intellectuels espagnols parmi les plus influents de l'époque, dont Ramón Menéndez Pidal, José Ortega y Gasset Gregorio Marañón, Ángel Ossorio y Gallardo (en), Salvador de Madariaga, Claudio Sánchez-Albornoz, Azorín, Ramón Gómez de la Serna et Federico García Lorca, publient un manifeste protestant contre « les mesures du gouvernement qui pour des motifs politiques ont été prises au sujet de l'usage de la langue catalane », dont ils louent les grandeurs historiques, notamment d'être celle qui servit « pour la première fois [à exprimer] la philosophie nationale dans la bouche de Raymond Lulle et [à chanter] l'effusion humaine dans les vers impérissables d'Ausiàs March[202],[203],[204],[205],[206]. »

Le manifeste reste néanmoins lettre morte et d'autres décrets réprimant et restreignant l'usage des langues régionales dans d'autres domaines, ou durcissant les sanctions de ceux déjà promulgués, sont publiés dans les mois qui suivent[207].

Au cours de la décennie 1920-1930, fruits des mesures éducatives gouvernementales, le taux d'alphabétisation dans les provinces valenciennes progressent de façon spectaculaire et permet à toutes trois de progresser significativement dans le classement national, ce qui affecte durement la diffusion du valencien[208].

Un nouveau décret royal promulgué le intègre dans l'Académie royale espagnole trois sections, relatives à « la langue catalane et ses variétés valencienne et majorquine, la langue galicienne et la langue basque ». Cependant, loin de constituer une intégration de ces langues dans la culture nationale, cette mesure vise en réalité à une castillanisation du territoire, en obligeant toutes les communications, échanges, discours et publications à être faits en castillan[209].

À partir de 1927, d'autres mesures sont prises, en accord avec le Vatican, afin de réprimer l'usage du catalan par des prêtres dans la catéchèse[209].

Ce climat de répression suscite d'importantes résistances et paradoxalement a pour effet de galvaniser les efforts de promotion des secteurs culturels défenseurs des langues minorisées, qui multiplient les initiatives éditoriales[210],[206]. Au Pays valencien, en 1927 est lancée Taula de Lletres Valencianes, revue littéraire entièremenent rédigée en catalan[211], qui marque le début du processus de récupération de la tradition culturelle valencienne qui se prolonge jusqu'à l'éclatement de la guerre civile[212].

La dernière période de la dictature est marquée par une effevescence des publications en langue valencienne, ce que même le journal blasquiste El Pueblo salue comme un « rapprochement général vers ce qui constitue l'essence de l'esprit valencien[213]. »

En 1930, l'historien Lluís Revest i Corzo, l'un des co-fondateurs de la Societat Castellonenca de Cultura, publie La llengua valenciana. Notes per al seu estudi i conreu[214], dans lequel il affirme et revendique « l'unité indissoluble de la langue de Valence, des Baléares et de la Catalogne[211]. »

Comme le reconnut José Calvo Sotelo lui-même, la chute de Primo de Rivera suscite une ferveur régionaliste, spécialement en Galice et à Valence[213],[215].

Les signataires de l'accord de Saint-Sébastien s'accordent sur la mise en place d'une République qui reconnaitraît l'autonomie de la Catalogne et un droit à l'autonomie extensible aux autres régions qui en manifesteraient le besoin[213].

Après une rencontre d'intellectuels à Barcelone en 1930, les deux organisations Acció Cultural Valenciana (ACV) et Agrupació Valencianista Republicana (AVR) sont fondées à Valence[216] ; l'organe de la première, Acció Valenciana, revendique « l'unité de langue et d'esprit avec Majorque, la Catalogne et le Roussillon », « cinq millions d'âmes qui parlons une même langue » et « la nécessité d'arriver à un accord pour l'unification de nos différences orthographiques[217] ». La seconde revendique un État valencien intégré dans une République espagnole fédérale et laïque, la coofficialité du valencien et du castillan et l'autonomie universitaire[216],[218].

Seconde République[modifier | modifier le code]

L'avènement de la Seconde République espagnole et l'approbation d'une nouvelle Constitution en 1931 constituent une avancée sans précédent pour les revendications régionalistes. En effet, le nouveau texte constitutionnel instaure l'Espagne comme une « République démocratique », constituant un « État intégral compatible avec l'autonomie des municipalités et des régions », autorisant ainsi « une ou plusieurs provinces limitrophes, avec des caractéristiques historiques, culturelles et économiques communes » à s'accorder pour constituer une région autonome en présentant un statut d'autonomie établi selon l'article 12[219]. Sur le plan linguistique, la Constitution établit la prééminence du castillan, langue officielle de la République que tout citoyen a le devoir de connaître et le droit d'utiliser, mais laisse ouvre la possibilité de reconnaître des droits aux langues régionales, notamment celle d'une organisation de l'enseignement par les régions autonomes et des exigences en la matière dans certains cas à déterminer[220],[221],[222].

Au Pays valencien, diverse initiatives culturelles notables font suite à l'instauration du nouveau régime. En 1932, Carles Salvador publie El bilingüisme. Problemes que planteja a les escoles[223], AVR organise une « Semaine culturelle valencienne » et ACR demande la réouverture de la chaire de valencien du père Fullana à l'université de Valence[224]. Concernant ce dernier point, des réticences sont néanmoins exprimées en raison de l'absence d'une normative orthographique bien établie[225],[226].

Néanmoins, les travaux de normativisation du catalan se poursuivent et le processus peut rapidement être mené à terme[227]. En 1932 est publié le Diccionari General de la Llengua Catalana de Pompeu Fabra, puis, furent signées les Normes de Castellón[227], avec une volonté réitérée d’éviter toute subordination : « On ne prétend assujettir aucune variété à une autre : il s’agit simplement qu’au sein de chacune des trois grandes régions de langue catalane, soit accompli un travail de dépuration et de redressement de la langue[228] » et un caractère fédérateur mis en exergue dès l'introduction du texte (« Il n’y a pas de vaincus, car les autorités philologiques signataires maintiennent leurs points de vue scientifiques […] toutes respectent les graphies approuvées[229]. ») ainsi que l’absence de coercition (« Les écrivains, les maisons d’édition, les universités, l’Administration, les moyens de communication, l’ensemble de la société valencienne ont pleinement assumé, sans imposition d’aucune sorte, ce début d’accord orthographique[230] »).

Lors de la Fête du livre de 1933, l'ayuntamiento de Valence met à la disposition du public un exemplaire gratuit des Normes de Castellón et ouvre un service d’aide à la correction de divers documents rédigés en catalan valencien. Cette même année, Manuel Sanchis Guarner publie La Llengua dels Valencians, livre phare du valencianisme culturel et politique, puis Carles Salvador fait paraître d’autres travaux faisant clairement référence aux normes : Vocabulari Ortogràfic Valencià, precedit d’una Declaració i Normes Ortogràfiques (« Vocabulaire orthographique valencien, précédé d'une déclaration et de normes orthographiques », 1933), Ortografia valenciana amb exercicis pràctics (« Orthographe valencienne avec exercices pratiques », 1934), etc.[227]

L'approbation des Normes de 1932 constitue donc une avancée fondamentale dans le processus de normalisation du valencien, elles bénéficient immédiatement d'une grande légitimité auprès des promoteurs de la langue régionale et elles sont rapidement adoptées par l'ensemble des secteurs culturels[227].

En 1934 des revendications concernant la co-officialité du valencien et l'instauration d'un enseignement dans cette langue émanent de la part de certains secteurs culturels, notamment justifiées par un taux d'analphabétisme et d'abandon scolaire très élevés, que l'on attribue notamment au fait que tout l'enseignement est dispensé en castillan, qui est en pratique comme une langue étrangère pour une grande partie des enfants[231],[232],[233].De nombreuses autres publications importantes font suite : La literatura valenciana de Francesc Almela i Vives, La conjugació dels verbs en valencià de Josep Giner et la publication d'une nouvelle revue, La República de les Lletres, défendant la rédaction d'un statut d'autonomie pour la région, le retour du valencien à l'université et la création d'un Institut d'Estudis Valencians afin d'approfondir localement les travaux de l'IEC[231].

Plusieurs centres d'enseignement et de recherche sur la culture et la langue valencienne sont créés, avec le soutien du ministère de l'Instruction publique, de l'université et de la députation provinciale de Valence[234].

En revanche, les initiatives politiques en matière d'autonomie peinent à se matérialiser en raison d'un manque de soutien des élites économiques locales et des zones hispanophones de la région, et du manque de coordination entre leurs partisans, en dépit de la revendication assumée par trois partis politiques — PURA, EV et PVE — et la rédaction de trois projets de statut d'autonomie, en 1931, 1936 et 1937, et les rumeurs relayées dans la presse d'un référendum imminent en décembre 1936, alors que la guerre civile avait déjà commencé[235].

Franquisme[modifier | modifier le code]

Dès 1938, une série de décrets promulgués dans la zone contrôlé par les « nationalistes » espagnols interdisent toute utilisation d'une autre langue que le castillan en contexte officiel, y compris dans les registres civils[236]. L'année suivante les cours d'enseignement du catalan et des discplines académiques portant sur la Catalogne, son histoire, sa géographie et sa culture sont supprimés et l'utilisation des noms de lieu en langue régionale dans l'accueil de touristes sont interdits[237]. En avril 1939, une circulaire du ministère de l'Intérieur autourise les prêtres catalans et basques à faire usage de la langue régionale dans les messes « jusqu'à ce que la langue espagnole soit comprise par tous (ce que l'ojn obtiendra avec un travail scolaire tenace)[237] ». D'autres décrets font suite au cours des mois et années suivants, qui imposent le castillan dans toute la vie publique et sanctionnent l'usage des langues régionales[238]. !!! Memoire p. 48 et ss.

Répression politique[modifier | modifier le code]

L'instauration du franquisme est accompagnée d'une persécution systématique de toute velléité autonomiste, y compris dans le territoire valencien où le valencianisme était resté essentiellement culturel sans aspiration séparatiste significative[239].

Au Pays valencien, la répression franquiste est extrêmement dure. Après la guerre, environ 2.3 % de la population est exécutée[239] ; dans la comarque du Camp de Túria se chiffre s'élève à 5.7 %[240]. L'historien Manuel Sanchis Guarner est condamné à 12 ans de prison en raison de son implication dans le mouvement régionaliste[239]. Les personnes exécutées sont en majorité des militants de la CNT (59 %) et des membres du PSOE (30 %), les républicains (en majorité des blasquistes) ne représentant que 5 % des condamnés, illustrant la faible représentation du valencianisme et du républicanisme valencien dans la résistance au régime dans la région[240]. Selon Calzado et Torres, « durant le premier franquisme, l'opposition fut réduite et pauvre. Plus d'opposition, il faudrait parler d'attitudes de résistance, de transgression ou de protestation ponctuelle[241] ».

Répression linguistique et instrumentalisation de l'identité valencienne[modifier | modifier le code]

Le régime franquiste mène à l’encontre des langues « périphériques » une authentique politique linguicide, comme l'illustrent les expressions «Habla cristiano» (« Parle chrétien »), «No ladres, habla la lengua del imperio»[242] (« N'aboie pas, parle la langue de l'empire ») qui sont restées dans les conscience[243],[244].

Cependant, au Pays valencien la répression linguistique se présente différemment et est moins dure et systématique que dans d'autres régions[245].

Ainsi, le régime se montre rapidement tolérant envers une organisation comme Lo Rat Penat, dont il prend le contrôle et qu'il met à profit à des fins de propagande, afin de « favoriser l'unité de la Patrie »[246], d'une manière rappelant l'instrumentalisation des cultures régionales par la « Révolution nationale » du maréchal Pétain en France et ses rapprochements avec le Félibrige[247].

De même, les Jeux floraux sont restaurés, leur régionalisme visant, selon les termes d'un document franquiste, à « coopérer, avec les autres régions à la grandeur de l'Espagne, dont elle a toujours été, et continue d'être, fille amoureuse et soumise »[247],[248]. Carmen Franco, fille du dictateur, est élue reine des Jeux floraux en 1940[249]. Pour le régime, il s'agit d'accorder « une reconnaissance symbolique de la langue régionale pour mieux la folkloriser »[249].

L'histoire régionale est détournée pour la faire cadrer avec l'idéologie et les valeurs du régime. Un parallèle est fait entre la conquête du royaume de Valence, Reconquista contre les « envahisseurs musulmans, et la guerre civile contre la « terreur communiste », et la figure de Franco est identifiée à celle de Jacques Ier le Conquérant, référent historique central de l'identité valencienne[249],[250],[251].

La nomenclature des rues est profondément remaniée : à Valence, la « Plaça de la Regió Valenciana[252] » devient « Plaza de la Reina[253] », la « Plaça Generalitat Catalunya[254] » devient « Plaza Cánovas »[249]. Le régime instrumentalise également les symboles de la région. notamment la Senyera coronada, drapeau de la ville de Valence[255],[256].

Des locuteurs valenciens sont réprimés à cause du simple fait de faire usage de leur langue dans l'espace public. En 1942, Teodoro Llorente Falcó[257] rapporte comment des gardes civils avaient reçu des instructions officielles pour procéder sournoisement par binômes : l'un d'eux se plaçant à distance, l'autre marche dans la rue et avertit des personnes qu'il voit s'exprimer dans une « langue ou dialecte différent du castillan », leur demande de cesser ; l'autre agent repasse en civil derrière après que le premier lui fit un signe, et s'il entend les mêmes personnes continuer à parler dans la même langue, ou pire encore, s'ils tiennent des propos jugés irrespectueux à l'encontre de l'agent précédent, ils procèdent alors à leur prise d'identité voire à leur arrestation[258],[259],[260].

Des mesures similaires au symbole de l'enseignement français afin de réprimer l'usage du valencien parmi les élèves et étudiants ont plus tard été adoptées et maintenues jusqu'à la fin des années 1960[94],[261].

En conséquence de la politique de répression linguistique, la visibilité des langues non castillanes connaît un fort recul. La publication d'ouvrages en catalan est autorisée à partir de 1947, mais leur nombre reste très inférieur à celui d'avant guerre (environ un dixième en Catalogne[262])[263]. Au Pays valencien, ce phénomène est accentué par le manque de soutien des classes sociales aisées à la culture autochtone. « La langue régionale devint, plus que jamais, un facteur de discrimination sociale qui favorisa l'émergence d'un univers de communication dans lequel frontières sociales et linguistiques finirent par se confondre[263] ». La télévision, en tant que média de masse entièrement contrôlé par le régime, joue un rôle fondamental dans la pénétration du castillan auprès des locuteurs catalanophones[264],[265],[263]. Dans la terminologie de Rafael Ninyoles, le conflit linguistique entre ainsi dans la deuxième moitié du XXe siècle d'une diffusion en « direction descendante spontanée » (abandon spontané du valencien par ses locuteurs issus des classes sociales inférieures devant le manque de prestige social de leur langue et par imitation des classes supérieures) à une « diffusion coactive », « où le changement de langue est devenu indépendant de la mobilité sociale »[266],[267].

À partir de 1950, le régime franquiste autorise la publication de livres en catalan[268].

Un décret du autorise l'utilisation de « noms étrangers ou régionaux » dans le registre civil, à condition qu'ils n'aient pas de « traduction usuelle en castillan[268] ».

Plus qu'un adoucissement doctrinal du régime, il s'agit d'une volonté de celui-ci de parvenir à une meilleure intégration dans le contexte international, après l'adoption de la Convention européenne des droits de l'homme en novembre 1950[268] : le même mois l'Espagne franquiste renoue les relations diplomatique avec l'Organisation des Nations unies, et une multitude d'autres actions en ce sens suivront au cours de la décennie (réouverture d'ambassades, entrée dans l'OMS, dans la FAO, l'UNESCO, etc.)[268]. La doctrine centraliste du régime se trouve d'ailleurs réaffirmée dans la Loi des principes du Mouvement national en mai 1958[269].

Une démographie défavorable à la langue et à la culture valenciennes[modifier | modifier le code]

Au cours du franquisme, de grands changements structurels et démographiques surviennent au Pays valencien, avec d'importantes répercussions en termes d'identité et de culture[270].

La période du franquisme se caractérise en effet par une importante immigration depuis l'étranger ou depuis les régions hispanophones, qui couplée aux mesures de répression directe de la langue s'avère très défavorable à l'usage du valencien[271]. Dans la ville de Valence elle-même, ce phénomène est remarqué dès 1945 dans la presse[271],[272] :

« Las calles de Valencia, las principales avenidas valencianas, adquieren al atardecer ese color, ese aspecto que hacía inconfundible las siete de la tarde en la calle de Alcalá. Valencia se está volviendo madrileña, ¡Si los mismos valencianos lo dicen! En Valencia se habla hoy más castellano que valenciano. »

« Les rues de Valence, les principales avenues valenciennes, aquièrent le soir cette couleur, cet aspect qui rend incomparable sept heures du soir dans la rue d'Alcalá. Valence devient madrilène. Si même les Valenciens le disent ! À Valence on parle aujourd'hui plus castillan que valencien. »

+ cit Cortés Carreres 1995 p. 241 !!!

Les grands changements démographiques ont en réalité commencé dès le transfert du gouvernement républicain à Valence pendant la guerre civile, entre novembre 1936 et octobre 1937[94].

Entre 1940 et 1975, la population valencienne passe d'environ 2 200 000 habitants à environ 3 400 000, avec un poids équivalent de l'apport migratoire et du solde naturel. L'apport migratoire permet une dynamnique démographique supérieure au reste de l'Espagne. En 1981, les habitants du Pays valenciens nés dans d'autres régions d'Espagne représentaient environ 25.5 % de la population, contre environ 22.12 % en 1970. Il s'agit plutôt d'une immigration économique, et par conséquent d'éléments de la population active. Ils proviennent essentiellement de Castille-La-Manche (7,96 % de la population en 1981, un nombre considérable) et d'Andalousie (6,2 %), mais aussi d'Aragon (la plupart s'installeront dans la province de Valence) et de Murcie (plutôt dans la province d'Alicante). De plus, durant les années 1970 de nombreux exilés du franquisme reviennent dans le territoire valencien[270].

En ce qui concerne l'immigration étrangère, il s'agit majoritairement de retraités ou de rentiers qui s'installent sur le littoral de la province d'Alicante, une sorte d'« immigration touristique ». Les immigrants étrangers dans la province d'Alicante représentent plus de 70 % des immigrants du territoire valencien pendant ces années, renforçant dans une certaine mesure leur différence constitutive par rapport au reste de la région[270].

Au niveau interne, la tendance, déjà marquée dès le XVIIIe siècle, de déséquilibre entre les comarques intérieures et les comarques côtières s'accentue. Dans les années 1970, cela concerne en particulier la province de Valence et l'Horta. Dans la province d'Alicante le déséquilibre est moindre car les activités industrielles sont importantes dans les zones intérieures, qui sont de plus moins montagneuses (donc plus favorables à l'installation de populations nouvelles)[270].

La répartition du contingent migratoire est très inégale : entre 1960 et 1983, la population de la province d'Alicante connaît une croissance supérieure à 60 %, tandis que celle de Valence est inférieure à 50 % et celle de Castellón inférieure à 30 % (en plus d'être d'une nature différente comme indiqué plus haut). Ces apports importants ont d'importantes répercusssions au niveau linguistique et identitaire[270].

Au niveau structuel, le franquisme dans sa globalité représente une étape importante de modernisation pour le Pays valencien, étant donné que pour la première fois l'agriculture cesse d'être la principale activité et se trouve supplantée par le secteur secondaire, une industrie où dominent toutefois les activités traditionnelles et les entreprises de petite taille[273], un critère qui demeure important dans la définition de la « valencianité »[270].

D'un point de vue identitaire, « le franquisme accentua la provincialisation », ainsi « la politique et une bonne partie de l'économie tournaient autour de la figure du gouverneur civil[274] ». En conséquence, les publications provinciales et comarcales connaissent un important développement. Un autre aspect de cette provincialisation aura d'importantes répercussions : on parle d'« alicantinité » (alicantinidad) durant le franquisme. Cette « alicantinisation », bien qu'ayant des racines historiques, se trouve délibérément renforcée par le franquisme afin de « dissocier Alicante de son environnement socioculturel historique » et affaiblir le sentiment d'unité régionale valencienne[275]. Dans les années 1960, la députation provinciale d'Alicante créé l'Institut d'études alicantines (« Instituto de Estudios Alicantinos » en castillan), dans un « objectif d'éloignement culturel [et] avec un caractère clairement castillanisateur[276] ». Il est en effet significatif que les mouvements de récupération et de promotion de l'identité valencienne menés pendant le franquisme ont rencontré un certain succès dans la province de Valence et, dans une moindre mesure, dans celle de Castellón, avec une résonnance minime dans la province d'Alicante.

Au niveau culturel, les fêtes populaires sont manipulées par le régime. Cela concerne en particulier les fallas, qui comportaient habituellement un important versant satirique, qui se trouve contrôlé et détourné par le régime pour son propre bénéfice : « La manipulation opérée par le franquisme sur les fallas est indéniable : une fois assuré qu'elles n'étaient pas synonymes de danger nationaliste, elles étaient maintenues, exaltées et promues[277] ». Un bon exemple est la présence du ninot à l'effigie de Joan Fuster, figure première du nationalisme valencien, incendié lors des fallas de 1963[278].

Ce fait est illustré par l'importante augmentation du nombre de commissions falleres, subventionnées par le régime, et l'extension géographique de la célébration. De fait, le prestige d'une falla est en grande partie conditionnée par son coût, et la falla major (« grande falla ») doit être choisie parmi les plus onéreuses. Cette sorte de « corruption fallera » (acquisition de prestige social ou politique via le financement d'une falla), les caractérise toujours au cours du XXIe siècle et trouve son origine dans le franquisme. Socialement, les fallas sont instrumentalisées pour devenir un moyen d'ostentation du pouvoir des classes dominantes et du « miracle économique » des années 1960. Un processus similaire est à l'œuvre dans les fêtes de Moros y Cristianos de la province d'Alicante, dans lesquelles « la fête servit à identifier la figure de Franco avec celle de Saint Georges, [...] si bien que le tout se traduisit dans un modèle de propagande politique[279] ».

Le mouvement culturel valencianiste des années 1960 n'est adopté que dans certains secteurs progressistes avec une visibilité sociale réduite pendant le franquisme. Cela aura d'importantes conséquences durant la transition démocratique, le valencianisme politique finissant par être assumé par les sections régionales de partis de gauche espagnols[280], si bien que l'entreprise de normalisation de la culture autochtone n'atteint pas réellement les classes sociales élevées de la société valencienne, qui au contraire demeurent globalement partisanes du régionalisme folkloriste promu par le franquisme (et de périodes antérieures). Cette situation contribue à expliquer l'absence d'un parti nationaliste conservateur au Pays valencien, à la différence de la Catalogne[281].

Initiatives en faveur de la langue et de la culture valenciennes[modifier | modifier le code]

En dépit du contexte institutionnel hostile, la langue et la culture valenciennes restent pendant le franquisme promues par un certain nombre d'initiatives de la part des milieux intellectuels.

Au sein de Lo Rat Penat lui-même, représentant aux yeux du régime d'un valencianisme traditionnel, romantique et idéologiquement inoffensif, des intellectuels poursuivent leur travail[282],[283] et sont rejoints par d'autres regroupés autour de Carles Salvador en 1948[284].

Dès la fin de la guerre civile et le début de la dictature, un petit groupe d'intellectuels valencianistes maintient la vitalité du mouvement valencianiste dans la capitale, à la marge de Lo Rat Penat et du régime franquiste[285]. Ce groupes sera connu comme le groupe Torre, mené par Miquel Adlert et Xavier Casp (tous deux anciens membres d'ANV), nommé d'après une petite maison d'édition qu'ils maintiennent, fondée en 1943[286]. Le franquisme se montre relativement tolérant envers les activités de ce groupe[287], en raison de la foi chrétienne et de l'idéologie conservatrice de ses leaders[288].

Les tertulias de Torre rassembleront des personnalités du valencianisme d'avant-guerre comme Maximilià Thous Llorens, Manuel Sanchis Guarner et Carles Salvador et des futures figures de proue du valencianisme telles qu'Eliseu Climent, Francesc de Paula Burguera, Alfons Cucó et Joan Fuster[289]. Torre publie également une revue homonyme dans laquelle certains comme Burguera, Cucó et Fuster publieront leurs premiers articles[286]. Afin de déjouer la censure, Torre publie des articles et des livres avec des titres identiques en catalan et en castillan, comme Volar[268].

Bien que s'étant donné à l'origine la vocation de poursuivre les revendications politiques d'ANV, Torre finit par se restreindre au champ littéraire et culturel[290]. Toutefois ses tertulias ne soient pas exemptes de débats politisés parfois sources de tension — comme en novembre 1950 avec le jeune Fuster autour du concept de « nationalité » —[291]. L'objectif affiché du groupe était de rassembler des « patriotes valenciens », et il se caractérise par sa recherche résolue de l'établissement de liens avec les autres territoires de langue catalane, particulièrement Barcelone et Palma de Majorque[289], en accueillant, lorsqu'ils sont de passage à Valence, des figures comme les Baléares Francesc de Borja Moll et Miquel Dolç (es) ou les Catalans Miquel Batllori (es) et Jaume Vidal Alcover[291].

Une autre maison d'édition fondée en 1943 est Lletres Valencianes[292],[286] !!! ???

Des textes de la littérature classique catalane font l'objet de rééditions[269].

À partir des années 1950, les initiatives et publications en défense du valencien et de son enseignement se multiplient : publication de la Gramàtica Valenciana de Sanchis Guarner (Torre, 1950)[293], cours de valencien assurés par Carles Salvador à Lo Rat Penat, présentation à Valence du monumental Diccionari català-valencià-balear par Sanchis Guarner et Francesc de Borja Moll, qui constitue « un jalon historique du valencianisme, [...] l'acte d'affirmation de l'unité linguistique le plus important depuis la signature des Normes de Castelló en 1932[294] », en 1954 reprise des cours de valenciens, assurés par Manuel Sanchis Guarner, grâce au soutien de Francisco Sánchez-Castañer, doyen de la faculté de lettres, publication de Parleu bé[295] et Lliçons de gramàtica valenciana[296] de Salvador en 1957, parution du mensuel Valencia Cultural (50 numéros[réf. nécessaire] entre 1960 et 1964), etc.[297]

Sanchis Guarner est une incarnation de ce renouveau. Dans la nouvelle édition de La llengua dels valencians, il réaffirme l'unité du catalan et du valencien, dénonce les jeunes des villes de Valence et d'Alicante qui abandonnent le valencien par « snobismes », les valenciens hispanophones qui « prétendent [le] réduire [...] aux sphères familiales, à la plaisanterie et à la rigolade », qui pensent que le valencien est « propre des ouvriers et des paysans, ou des gens de village »[298], et énonce cette célèbre phrase : « Un peuple qui oublie sa langue est un peuple sur le chemin de la mort »[299].

Un autre moment clés du renouveau valencianiste est la publication de Nosaltres, els valencians de Joan Fuster en 1962. Au terme de plus de vingt années de franquisme, cet ouvrage suscite ou avive, en particulier auprès des militeux intellectuels et universitaires de la région, un sentiment d’appartenance à un ensemble différencié, doté d’une langue en perdition[300]. La même année, Fuster publie également le guide touristique El País Valenciano, un livre « innocent » selon lui-même, quoi qu'il en soit d'une charge politique bien inférieure, mais qui focalisa l'attention des secteurs régionalistes réactionnaires, qui déclenchent contre Fuster une virulente campagne de presse dirigée depuis les deux grands journaux régionaux, Las Provincias et Levante — ce dernier étant alors un organe officiel du Movimiento Nacional —[301].

Les déclarations incisives de Fuster et son attachement à la défense de l'idée d'une communauté des « Pays catalans » — « Nous dire valenciens est, en définitive, notre façon de nous dire catalans »[302] — font l’effet d’une bombe. Fuster fut victime d'une virulente campagne , et un ninot[303] à son effigie fut brûlé aux Fallas de la capitale valencienne, elles-mêmes considérées comme un paradigme de la valencianité. Plus tard, Vicente Ramos Pérez publia Pancatalanismo entre valencianos (« Pancatalanisme entre [ou « parmi les »] Valenciens »), dans lequel il rend compte des travaux de l’écrivain en ces termes : « Le livre est une pure invention pancatalaniste […] Fuster […] apparaît vulgaire et ascientifique […] insensé[304] ». La critique du phalangiste Diego Sevilla Andrés est plus virulente encore : « La personnalité valencienne […] requiert un traitement un peu plus délicat que celui des nouveaux nazis […] qui parlent de pays catalans[305]. » Les controverses dont Joan Fuster est le centre sont annonciatrices du conflit identitaire qui éclatera durant la transition démocratique[306].

Le contexte au niveau international est également favorable aux langues minorisées : la Convention concernant la lutte contre la discrimination dans le domaine de l'enseignement adoptée par l'UNESCO en 1960 déclare la reconnaissance sans réserve des minorités nationales et le droit à l'utilisation et à l'enseignement de leurs langues[307], les conclusions du Concile Vatican II se montrent aussi favorable à la prédication dans la « la langue du peuple », alors que depuis longtemps le valencien a disparu des églises[308],[309], l'assemblée des Nations Unies adopte en 1966 le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, stipulant dans son article 27 que « Dans les Etats où il existe des minorités ethniques, religieuses ou linguistiques, les personnes appartenant à ces minorités ne peuvent être privées du droit d'avoir, en commun avec les autres membres de leur groupe, leur propre vie culturelle, de professer et de pratiquer leur propre religion, ou d'employer leur propre langue  »[310],[311].

Dans les années 1960, les travaux de deux Valenciens, Lluís Vicent Aracil (El dilema valencià, 1966) et Rafael Lluís Ninyoles (Conflicte lingüístic valencià, 1969), posent les bases de la sociolinguistique catalane. Ils dénoncent notamment ce qu'ils nomment « le mythe du bilinguisme », qui masque la réalité du conflit linguistique, la situation de subordination diglossique du valencien par rapport au castillan, donnant « un sens absolu et définitif au processus de castillanisation » en cours au sein de la société valencienne[312],[313].

Raimon au Teatre Moderno d'Alginet en 1973.

Le mouvement de la Nova Cançó, la nouvelle chanson catalane, connaît une grande popularité au Pays valencien, avec l'émergence d'artistes comme Els 4 Z, Ovidi Montllor, Al Tall et le « phénomène » Raimon[314], qui sont l'occasion de rassemblements importants et de concerts dans tout la région[315],[316]. La chanson Al vent (es) de ce dernier, traduite dans plusieurs langues, devient un hymne pacifiste et un symbole de la résistance contre la dictature franquiste[317],[318]. Son premier album se vend à 4 000 exemplaires et en 1966 il joue à l'Olympia, salle emblématique du music-hall parisien[319]. En 1976, la chanson Tio Canya (ca) d'Al Tall devient elle aussi l'hymne d'une génération, dénonçant les humiliations linguistiques perpétrées par le régime franquiste[320],[321]. Cette « nouvelle renaissance » valencienne se fait clairement sous le signe de la solidarité entre toutes les régions catalanophones d'Espagne[311],[322].

Des membres du Partit Socialista Valencià, parti valencianiste clandestin, sont les promoteurs d'une campagne massive de graffitis « Parlem valencià » (« Parlons valencien ») accompagnés d'une représentation du drapeau à quatre barres qui recouvre les rues de la capitale valencienne le [323],[324],[311].

Ce climat d'effervescence en faveur de la revendication du valencien est une claire réaction à l'imposition d'une politique hostile et visant à le marginaliser de la part du régime franquiste, qui se révèle comme clairement contre-productive dans les années 1960[325]. En 1967, la dernière loi organique du régime révèle son affaiblissement face aux forces de l'opposition, en reconnaissant timidement la possibilité d'établir « des divisions territoriales distinctes de la Province »[326]. Le , un règlementation autorise l'utilisation de noms régionaux pour les bateaux[311]. En 1970, la loi générale Villar Palasí reconnaît le droit à l'enseignement de la « langue native » dans l'éducation primaire et secondaire[327],[328].

Cette loi est à l'origine d'une évolution de la représentation de la langue autochtone au sein de la société valencienne : « parler en catalan commençait à cesser d'être un signe d'infériorité par rapport à tout ce qui était exprimé en castillan »[329],[328].

Les derniers mois de la dictature montrent de nouvelles avancées pour les revendications linguistiques. À partir de 1974, l'Institut des sciences de l'éducation (es) de Valence met en place des stages de langue et culture valenciennes et des stages de formation pour des enseignants. L'année suivante, le nombre de demandes explose et le problème du nombre insuffisant d'enseignants pour assurer les formations se pose. En 1975, plusieurs décrets promulgués par le président du gouvernement Carlos Arias Navarro, successeur de Luis Carrero Blanco après l'assassinat de ce dernier aux mains d'ETA en décembre 1973, autorisent l'enseignement des langues « régionales » à titre expérimental dans les écoles maternelles et primaires, reconnaissant que « les langues régionales sont patrimoine culturel de la nation espagnole »[330],[331],[332],[333],[334]. Ces décrets sont néanmoins accueillis avec circonspection par certains promoteurs de la diversité linguistique, notamment en Catalogne, car ils se trouvent encore à « des années lumières » — selon l'expression d'Isabel-Clara Simó — de la revendication de co-officialité généralisée dans ces secteurs[335].

Lors de sa prestation de serment devant les Cortes franquistes le , tout juste deux jours après la mort officielle du général Franco, le nouveau roi Juan Carlos Ier déclare insister sur[336],[337] : « un ordre juste [qui] permet de reconnaître à l'intérieur de l'unité du Royaume et de l'État les particularités régionales, comme expression de la diversité des peuples qui constituent la réalité sacrée de l'Espagne. Le Roi veut être celui de tous à la fois et de chacun dans sa culture, dans son histoire et dans sa tradition. »

Ref[modifier | modifier le code]

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    « España ha sido unificada culturalmente y homogeneizada, no por la propaganda de la España «Una, Grande y Libre» sino por la televisión. En un país donde la lectura de la prensa era baja — como resultado de la insipidez de los periódicos más que de un analfabetismo funcional —, la televisión tuvo una importancia excepcional. »

  265. (es) José Reig Cruañes, Identificación y alienación: La cultura política y el tardofranquismo, Universitat de València, (ISBN 978-84-370-8741-2), p. 225-226
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  272. Aznar Soler et Blasco 1985, p. 186-187.
  273. Santacreu Soler et García Andreu 2002, p. 62. « El prototipus d’industrialització dels anys seixanta i principis dels setanta va ser el de les activitats preexistents que es van renovar tècnicament, com el calçat, el moble, els tèxtils o els taulells. »
  274. Calzado Aldaria et Torres Fabra 2002, p. 19. « el franquisme accentuà la provicialització, amb la qual cosa la política i una bona part de l’economia giraven al voltant de la figura del governador civil »
  275. Calzado Aldaria et Torres Fabra 2002, p. 33. « seria durant el franquisme quand aparegué i es consolidà l’alicantinidad, el projecte a mig camí entre el cultural i l'econòmic per a segregar Alacant del seu àmbit sociocultural històric »
  276. Calzado Aldaria et Torres Fabra 2002, p. 117. « tenia com a objectiu l’allunyament cultural (…) amb una tarannà clarament castellanitzador. »
  277. Calzado Aldaria et Torres Fabra 2002, p. 129. « La manipulació que el franquisme va fer amb les Falles resulta innegable: una vegada comprovat que no eren sinónim de perillositat nacionalista, es mentenien, s’exaltaven i es promovien »
  278. voir El País Valenciano#Les fallas de 1963 : « autodafé inquisitorial » et « cérémonie de la confusion »
  279. Calzado Aldaria et Torres Fabra 2002, p. 131. « la festa serví per a identificar la figura de Franco amb la de Sant Jordi, (…) de manera que tot aixó es va traduir en un model de propaganda política. »
  280. Calzado Aldaria et Torres Fabra 2002, p. 116.
  281. Pendant la transition essentiellement Convergència Democràtica de Catalunya et Unió Democràtica de Catalunya, réunis dans la coalition CiU.
  282. Calzado Aldaria et Torres Fabra 2002, p. 33.
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  299. « Un poble que oblida el seu idioma, és un poble en el trànsit de la mort », Sanchis Guarner 2009, cité et traduit par Martin 2000, p. 144
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  301. Sancho Lluna 2020, p. 89-94.
  302. « Dir-nos valencians és la nostra manera de dir-nos catalans », traduit et cité par Martin 2018, § 21
  303. un ninot est une petite effigie que l'on sort dans la rue puis que l'on brûle lors des fallas
  304. « El libro es pura invención pancatalanista […] Fuster […] se descubre vulgar y anticientífico […] descabellado », dans Ramos Pérez 1978, p. 68-76, 98, cité par Martin 2018, § 21
  305. « La personalidad valenciana requiere un tratamiento algo más delicado que el de los nuevos nazis […] que hablan de países catalanes », dans (es) Diego Sevilla Andrés, « Burguesía y separatismo », Levante,‎ , cité dans (ca) Alfons Cucó et Juan Romero, « Actituds anticatalanistes al País Valencià: articles i documents comentats », L'Avenç. Revista d’Història, no 5,‎ , p. 43-44, cité par Martin 2018, § 21
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  337. (es) « Juan Carlos I, I discurso de la Corona (22 noviembre 1975) », sur Biblioteca Virtual Miguel de Cervantes (consulté le ) : « Insistamos en la construcción de un orden justo, un orden donde tanto la actividad pública como la privada se hallen bajo la salvaguardia jurisdiccional. Un orden justo, igual para todos, permite reconocer dentro de la unidad del Reino y del Estado las peculiaridades regionales, como expresión de la diversidad de pueblos que constituyen la sagrada realidad de España. El Rey quiere serlo de todos a un tiempo y de cada uno en su cultura, en su historia y en su tradición. »
  338. Frank Martin est maître de conférences à l'université Jean-Monnet-Saint-Étienne, auteur d'une thèse en sociolinguistique consacrée au valencien (Martin 2000) présentée en 2000 et publiée en 2002 au Presses universitaires du Septentrion, et auteur de plusieurs articles publiés dans des revues universitaires traitant du sécessionnisme linguistique valencien, voir« Franck MARTIN », sur eclla.univ-st-etienne.fr, (consulté le )

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