Henri d'Harcourt (1654-1718)
Henri d'Harcourt maréchal d'Harcourt | ||
Le maréchal d'Harcourt, d'après un tableau disparu d'Hyacinthe Rigaud, détail, 1697. | ||
Naissance | ||
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Décès | (à 64 ans) Paris |
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Origine | royaume de France | |
Allégeance | royaume de France | |
Grade | maréchal de France | |
Années de service | 1673 – 1712 | |
Commandement | armée d'Allemagne (1709 et 1710) armée de Flandre (1710) armée du Rhin (1711 et 1712) |
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Conflits | guerre de Hollande guerre de la Ligue d'Augsbourg guerre de Succession d'Espagne |
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Distinctions | chevalier des ordres du roi pair de France |
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Autres fonctions | lieutenant général de Haute-Normandie ambassadeur en Espagne lieutenant général de Franche-Comté capitaine des gardes du corps du roi membre du conseil de Régence |
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Famille | maison d'Harcourt | |
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Henri d'Harcourt (1654-1718), premier duc d’Harcourt en 1700, maréchal de France en 1703, marquis de Beuvron en 1705, pair en 1709, est un gentilhomme, militaire et diplomate français.
Biographie
[modifier | modifier le code]Origines et famille
[modifier | modifier le code]Henri d'Harcourt appartient à la maison d'Harcourt, l'une des plus puissantes et des plus anciennes familles nobles normandes, dont l'origine remonte au XIe siècle. Il est l'arrière-petit-fils de Timoléon d'Espinay Saint-Luc, maréchal de France[1].
Henri d'Harcourt naît le [1],[2]. Il est l’aîné des enfants de François III d'Harcourt (1627-1705), lieutenant général au gouvernement de la Haute-Normandie[1], et de sa première femme, Catherine Le Tellier de Tourneville, épousée en 1648[3]. En 1658, à la mort de son père François II (1598-1658 ; marié en 1626 à Renée d'Espinay-Saint-Luc), François III devient à son tour marquis de Beuvron[4],[5].
Henri d'Harcourt est connu d’abord sous le titre de courtoisie de marquis d'Harcourt (parfois marquis de Harcourt)[6].
Les d'Harcourt seigneurs de Beuvron étaient issus de la branche de Bonnétable : Girard/Gérard d'Harcourt († 1424 à Verneuil), baron de Bonnétable, fils de Philippe d'Harcourt [fl. av. et ap. 1400 ; sgr. de Bonnétable, Vibraye et de nombreuses seigneuries normandes par sa femme Jeanne de Tilly, dame de Beaufou, Druval et Saint-Aubin-Lébizay, Beuvron-en-Auge, Thury, Tilly-sur-Seulles, Ecouché, Fontaine-Henry, Grimbosq, la Motte-de-Cesny, Hotot, Saint-Martin-de-Sallen etc.], et petit-fils du comte Jean V d'Harcourt (époux en 1340 de Blanche de Ponthieu, comtesse d'Aumale), eut deux fils de sa femme Marie, fille de Jean V Malet de Graville et tante de Louis Malet :
- Jean († 1487), l'aîné qui continua les barons de Bonnétable et d'Olonde ; et le cadet, Jacques Ier d'Harcourt, baron de Beuvron et de Beaufou († 1487), marié en 1457 à Marie, fille de Jean IV de Ferrières (branche française). Ils eurent entre autres :
- cadets (fin XVe siècle-1re moitié du XVIe siècle) : Jacques de la Motte-Cesny/Cerny ; Jean de Fontaine-Henri : sa femme Jeanne de St-Germain lui apporta Rânes et Annebecq ; Gabriel, fils naturel, fut souche d'une branche bâtarde dite de Tilly ; et l'aîné :
- Charles d'Harcourt, baron de Beuvron et Beaufou, marié v. 1497 à Jacqueline de Vierville, dame de Creully, d'où :
- cadets : Jacques de la Motte-Cerny, Grimbosq et Thury, abbé de Notre-Dame de Belle-Estoile ; Charles de Bailleul ; et l'aîné :
- François Ier d'Harcourt († 1558), baron de Beuvron et de Beaufou, vicomte de Caen, x 1516 Françoise de Gaillon, dame de Macy et Croisy, dont :
- Guy d'Harcourt († 1567 ; fils puîné, mais l'aîné Louis, baron de Macy, mourut prédécédé dès 1553 ; deux frères davantage cadets furent autre Jacques de la Motte-Cerny, et Jean de Croissy), baron de Beuvron, époux en 1546 de Marie de St-Germain (cf. Société des Antiquaires de Normandie, t. X, 1836, p. 151). Guy et Marie enfantèrent de nombreux enfants, dont : Charles, fils puîné, abbé de Mondaye, et :
- Pierre d'Harcourt (v. 1550-1627), baron puis 1er marquis de Beuvron (1593), acquéreur du marquisat de Thury en 1635, marié en 1578 à Gil(l)onne († 1641), fille du maréchal Jacques II Goyon de Matignon-Torigni, d'où :
- Charles, comte de Croissy/Croisy (1584-† prédécédé en 1624)
- Jacques (II) (1585-† prédécédé en 1622), marquis de Beuvron, x Léonore Chabot de Jarnac et St-Gelais, dame de Cosnac, d'où :
- Gilonne, épouse de Louis de Brouilly, marquis de Piennes et de Mesvillers,
- Odet (v. 1600/1604-1661), marquis de Thury et de La Motte-Harcourt, lieutenant-général des armées du roi
- Guy (1601-1628), comte de Beuvron ; x Geneviève d'Urfé,
- et l'héritier principal François II d'Harcourt, (1598-1658) marquis de Beuvron et Beaufou, lieutenant-général en Normandie, gouverneur du château de Rouen, marié en 1626 à Renée d'Espinay-Saint-Luc, d'où entre autres :
- cadets : Louis, marquis de Thury (1626-1719) ; Charles, comte de Beuvron († 1688) ; Catherine-Henriette (v. 1622-1701), x 1659 Louis, duc d'Arpajon : Parents de Catherine-Françoise d'Arpajon (1661-1716) qui convola en 1689 avec François III de La Rochefoucauld-Roye, comte de Roucy ; et l'aîné :
- le marquis François III (1627-1705), lieutenant général au gouvernement de la Haute-Normandie, x 1° 1648 Catherine Le Tellier de Tourneville (v. 1628-1659 ; fille d'un riche financier, receveur général des Gabelles de Rouen), et 2° 1677 Angélique Fabert (1649-1730), dont entre autres enfants :
- (du 1°) Odet (1658-1692), abbé de Moutiers (Moutiers ?) ; (du 2°) Louis-François (1677-1714), comte de Sézanne, x Marie-Catherine-Louise de Nesmond ; (du 2°) Henriette (1679-1714), x 1708 Louis-Marie-Victor, comte de Béthune et de Selles († 1744), arrière-petit-fils de Philippe de Béthune ; (du 2°) Catherine-Angélique († 1718), x Louis de Talaru, marquis de Chalmazel († 1763) ; et l'aîné :
- (du 1°) notre maréchal-duc Henri d'Harcourt (1654-1718).
- Pierre d'Harcourt (v. 1550-1627), baron puis 1er marquis de Beuvron (1593), acquéreur du marquisat de Thury en 1635, marié en 1578 à Gil(l)onne († 1641), fille du maréchal Jacques II Goyon de Matignon-Torigni, d'où :
- Guy d'Harcourt († 1567 ; fils puîné, mais l'aîné Louis, baron de Macy, mourut prédécédé dès 1553 ; deux frères davantage cadets furent autre Jacques de la Motte-Cerny, et Jean de Croissy), baron de Beuvron, époux en 1546 de Marie de St-Germain (cf. Société des Antiquaires de Normandie, t. X, 1836, p. 151). Guy et Marie enfantèrent de nombreux enfants, dont : Charles, fils puîné, abbé de Mondaye, et :
Entrée au service
[modifier | modifier le code]En 1673, pendant la guerre de Hollande, Henri d'Harcourt entre au service comme cornette de la compagnie mestre de camp du régiment de cavalerie de Thury, appartenant à son oncle Louis d'Harcourt, marquis de La Mothe et de Thury (Brevet du )[1],[6]. Il sert comme aide de camp du maréchal de Bellefonds[1]. En 1674, il est aide de camp du maréchal de Turenne, qui commande l'armée du Rhin[1]. D'Harcourt participe au siège d’Unna, qui est prise le . Le , il combat à Sinsheim (entre Heidelberg et Heilbronn) sous le même maréchal, qui y défait le duc de Lorraine et le comte de Caprara. D'Harcourt se trouve à la bataille d'Entzheim le , au combat de Mulhouse le , et à celui de Turckheim le [6].
Colonel
[modifier | modifier le code]En , sur la démission du marquis de Sourches, il est nommé colonel d’un régiment d'infanterie, qui devient régiment d'Harcourt (commission du )[6]. Il va rejoindre ce régiment en Flandre, où il finit la campagne. En 1675, il sert en Allemagne[6].
En 1677, il est au siège de Valenciennes. La place est prise le [7]. Le marquis de Bourlemont ayant trouvé la mort, le roi pourvoit Harcourt ce jour-là colonel du régiment de Picardie (commission du [7]). À sa tête, il prend part au siège de Cambrai et à celui de la citadelle, où il est blessé. Il joint ensuite l’armée d’Allemagne, commandée par le maréchal de Créquy[7]. Il est avec deux bataillons au siège de Fribourg[1].
En 1678, sur la démission de son père, il est fait lieutenant général au gouvernement de la Haute-Normandie (provisions données à Saint-Germain-en-Laye le [7]). Le , sous le maréchal de Créquy, il se distingue à Rheinfelden, où le comte de Starhemberg est défait. Il se signale au passage de la Kinzig et au siège de Kehl, place emportée l’épée à la main[7]. On le nomme alors inspecteur général de l’infanterie, par ordre du [7].
Brigadier
[modifier | modifier le code]En , il est fait brigadier d’infanterie, par brevet du [7]. En 1684, on l’emploie en cette qualité à l’armée de Flandre, sous le commandement duc d'Orléans et du maréchal de Schomberg : cette armée couvre le siège de Luxembourg[7]. Le , il épouse Marie Anne Claude Brulart de Genlis (1669-1750)[1].
Maréchal de camp
[modifier | modifier le code]En , à la veille de la guerre de la Ligue d'Augsbourg, il devient maréchal de camp, par brevet du [8]. Il est employé à l’armée du Dauphin, en Allemagne. Au siège de Philippsburg, il se distingue dans la prise de l’ouvrage à cornes. En , il se démet de son inspection[8]. Le , naît son premier fils, François[1].
En 1690, il a le commandement dans la province de Luxembourg et dans le comté de Chiny à la place du marquis d’Huxelles[N 1]. Il met à contribution les pays de Juliers et de Cologne. En , il se démet du régiment de Picardie. En , on étend son commandement jusque sur la Moselle[N 2]. Il sert en 1692, sous le maréchal de Boufflers, dans l’armée de la Moselle.
En , il retourne à son commandement[8]. À Ourteville, le [9], apprenant que les ennemis — 18 000 hommes des troupes de Neuburg et de Cologne — ont détaché 4 000 hommes sans bagages pour le surprendre, il marche contre eux. Les deux corps n’étant séparés que par un ruisseau, les ennemis forment 30 escadrons, et leurs dragons mettent pied à terre pour profiter de l’avantage des haies en escarmouchant. D'Harcourt, à la tête d’un corps de cavalerie, les charge et les rompt. La plus grande partie des dragons ennemis abandonnent leurs chevaux, et prennent la fuite : 800 d'entre eux sont néanmoins faits prisonniers. Dans la longue poursuite qui s'engage, plus de 300 autres sont tués[8], dont leur commandant et deux mestres de camp. Le comte de Welen, qui commande les troupes de Neuburg, est pris avec 150 de ses soldats ou officiers[9].
En , chargé de faire le siège de Rheinfelden et de Saint-Ghenner, le comte de Taliari est blessé. D'Harcourt prend le commandement[N 3]. Il assure la retraite de l’armée qui vient d'assiéger Rheinfelden. Commandés par le landgrave de Hesse-Cassel, les ennemis, bien qu’en nombre supérieur, n'interviennent pas[9].
Lieutenant général des armées du roi
[modifier | modifier le code]En , d'Harcourt est créé lieutenant général des armées du roi[N 4]. En , à la mort du marquis de Maulévrier, il obtient le gouvernement de Tournai[N 5]. Le , il investit la ville de Huy, qui capitule le 22. Le 29, joignant avec ses troupes le maréchal de Luxembourg, d'Harcourt contribue en bonne partie à la victoire de Neerwinden[9],[1]. En 1694, il commande l’armée de la Moselle sous le maréchal de Boufflers[N 6]. En 1695, il a le même commandement[N 7]. En , il se voit confier l’armée qui doit passer en Angleterre pour rétablir Jacques II[N 8]. Ce projet reste sans lendemain[11]. En , d'Harcourt vient commander sur la Moselle (pouvoir du [10]), puis à Luxembourg pendant l’hiver. En , il commande à nouveau l’armée de la Moselle (pouvoir du [10]).
Ambassadeur
[modifier | modifier le code]La guerre de la Ligue d'Augsbourg prend fin le . D'Harcourt est nommé ambassadeur en Espagne[12].
Trois ans plus tard, en 1700, il demande à revenir en France. Il est remplacé par le marquis de Blécourt[13]. On apprend bientôt que le roi d'Espagne Charles II est mourant[14]. Il n'a pas d'enfant, ce qui pose un problème de succession exacerbant les tensions entre les puissances européennes. Le , on confie à d'Harcourt le commandement de l’armée qui doit s’assembler à la frontière espagnole (pouvoir du [10]). Deux jours plus tard, il reçoit le commandement en Guyenne, au pays de Foix, en Navarre et en Béarn (commission du ). Il part pour Bayonne le , avec pour mission préliminaire de prendre les places du Guipuscoa[14]. Mais tout s'arrête : le , Charles II meurt, laissant un testament où il désigne comme son successeur le duc d'Anjou, petit-fils de Louis XIV[15].
Le messager devant informer le roi de France de cette volonté fait halte à Bayonne. Comme il est malade, d'Harcourt le remplace par un de ses propres messagers, s'attribuant ainsi l'avantage d'annoncer la nouvelle[16]. Le , Louis XIV accepte les dispositions du testament. Le duc d'Anjou devient roi d'Espagne sous le nom de Philippe V. Le lendemain, d'Harcourt, qui n'est en rien intervenu dans la décision de Charles II[N 9], est déclaré duc héréditaire[18]. Le marquisat de Thury (qu'il a acheté à son cousin homonyme, Henri d'Harcourt) est érigé en duché sous le nom d'Harcourt[1],[N 10]. Le nouveau duc est nommé une nouvelle fois ambassadeur en Espagne[18].
Le naît son fils Anne Pierre[1]. En , le mauvais état de santé du duc d'Harcourt l’oblige à revenir en France[19]. En , il refuse de partir commander en Italie[20], car, très en faveur auprès de madame de Maintenon. Si l'on en croit Saint-Simon, François III, le père du duc d'Harcourt, « avait autrefois été plus que bien avec madame Scarron », future madame de Maintenon. Celle-ci, par ailleurs, ne compte qu'un ministre « à elle » sur les quatre qui siègent au Conseil d'en haut : Chamillart. Elle aimerait en compter un de plus, « et voulait donc y faire entrer Harcourt »[21]. Il a de fréquents entretiens particuliers avec le roi, et bon espoir de devenir ministre[22]. Mais son mépris affiché pour les ministres en place déplaît à Louis XIV, qui lui ferme « la porte du Conseil déjà entrouverte[23]. »
Maréchal de France
[modifier | modifier le code]Élevé à la dignité de maréchal de France[N 11], d'Harcourt prête serment le . En , il est pourvu d'une compagnie de gardes du corps du roi, vacante par la mort du maréchal de Lorges[N 12]. Il est fait chevalier des ordres du roi le . Son père, le marquis de Beuvron, meurt en . Henri d'Harcourt devient marquis de Beuvron[4].
En , commandant l’armée d’Allemagne[N 13], il met en sûreté les lignes de Wissembourg, menacées par duc de Hanovre. Il charge un détachement de veiller à la garde du Rhin, dans la Haute-Alsace. Le , il détache le comte du Bourg, avec ordre d’attaquer le général de Mercy, qui est battu à Rumersheim. D'Harcourt reprend Hagenbach le [26]. En , il est créé pair de France[N 14].
En 1710, il commande l’armée d’Allemagne[N 15]. En , il obtient la lieutenance générale au gouvernement de la Franche-Comté[N 16], vacante par la mort du marquis de Renty. Il commande l’armée de Flandre[N 17]. En 1711, commandant l’armée du Rhin avec le maréchal de Bezons[N 18], il tire des contributions des bailliages de Spire, de Landau et de Germersheim. En 1712, il commande la même armée, conjointement avec le même maréchal[N 19]. En , il se démet de la lieutenance générale de la Franche-Comté en faveur de son fils aîné François[26]. En 1715, il est désigné par Louis XIV pour être gouverneur du futur Louis XV en cas de décès du maréchal de Villeroy[28]. Le , il est nommé conseiller au conseil de Régence[26].
Il entreprend l'agrandissement de son château de Thury-Harcourt. Inachevés à son décès, les travaux sont poursuivis par sa veuve.
En 1716, un accident vasculaire cérébral le prive de la parole pour la fin de ses jours[29]. Il meurt à Paris le , à 64 ans[1].
Mariage et descendance
[modifier | modifier le code]Henri d'Harcourt épouse le Marie Anne Claude Brulart de Genlis, fille et unique héritière de Claude Charles Brulart, marquis de Genlis, comte de Sézanne, baron de Béthencourt, colonel du régiment d'Artois, et d'Angélique de Fabert. Elle devient en 1739 dame de Pisy. Elle était la petite-fille d'Abraham Fabert, marquis d'Esternay, maréchal de France en 1658. Elle meurt à Paris, paroisse Saint Sulpice, le , à 82 ans[30].
De cette union, sont issus :
- Charlotte Henriette d'Harcourt, religieuse, supérieure de la Visitation de Bayeux (1688-1760) ;
- François d'Harcourt, 2e duc d'Harcourt (1718), maréchal de France (1689-1750), marié en 1716 avec Marguerite Louise Sophie de Neufville de Villeroy, morte sans postérité en 1716 , puis en 1717, avec Marie-Madeleine Le Tellier de Louvois, morte à Paris le [31]. Du second mariage, sont issus 3 filles et un fils, mort jeune avant son père.
- Louis Henri d'Harcourt, comte de Beuvron, gouverneur du vieux-palais de Rouen, lieutenant-général du Roi en Normandie, colonel du régiment d'Auxerrois (1692-1716). Sans alliance ;
- Louis Abraham d'Harcourt, 3e duc d'Harcourt (pendant trois mois seulement, après la mort de son frère), prêtre, doyen du chapitre de la cathédrale Notre-Dame de Paris, commandeur de l'Ordre du Saint Esprit (1694-1750). À sa mort, le , il a pour successeur, comme 4e duc d'Harcourt, son frère, Anne Pierre d'Harcourt ;
- Claude Lydie d'Harcourt (1696-1750), mariée en 1720 avec Gabriel René de Mailloc, marquis de Mailloc, seigneur du Champ de Bataille, mort sans postérité en 1724 ;
- Louise Angélique d'Harcourt, religieuse, supérieure des religieuses de la Visitation de Bayeux, comme sa sœur aînée (1699-1762) ;
- Anne Pierre d'Harcourt, 4e duc d'Harcourt (1750), maréchal de France (1701-1783), marié en 1725 avec Thérèse Eulalie de Beaupoil de Saint Aulaire, fille unique de Louis de Beaupoil, marquis de Saint Aulaire, maréchal des camps et armées du Roi, colonel du régiment d'Enghien Infanterie, et de Marie Thérèse de Lambert. Elle meurt en 1739. Dont postérité (ducs d'Harcourt aux XVIIIe, XIXe, XXe et XXIe siècles) ;
- Henri Claude, comte d'Harcourt (1704-1769), seigneur de Cheverny, lieutenant général des armées du Roi, lieutenant général au gouvernement de l'Orléanais pour le département du Blésois , marié en 1742 avec Marie-Madeleine Thibert des Martrais. Sans postérité[N 20].
Portrait par Saint-Simon
[modifier | modifier le code]« Harcourt, avec les manières les plus polies, les plus affables, les plus engageantes, les plus ouvertes, était l'homme du monde le plus haut, le plus indifférent excepté à sa fortune […] Il avait beaucoup d'esprit, juste, étendu, aisé à se retourner et à prendre toutes sortes de formes, surtout séduisant, avec beaucoup de grâces dans l'esprit […] Personne n'était de meilleure compagnie : ployant, doux, accessible, facile à se faire tout à tous, et par là s'était fait extrêmement aimer partout et s'était fait une réputation […] Droit et franc quand rien ne l'en détournait ; au moindre besoin, la fausseté même et la plus profonde, et toujours plein de vues pour soi, et de desseins personnels […] En tout, un homme très capable, très lumineux, très sensé ; un bel esprit net, vaste, judicieux, mais avare, intéressé, rapportant tout à soi, fidèle uniquement à soi, d'une probité beaucoup plus qu'équivoque, et radicalement corrompu par l'ambition la plus effrénée. Il était l'homme de la cour le plus propre à devenir le principal personnage, le plus adroit en détours, le plus fertile en souterrains et en manèges […] Il était assez supérieur à lui-même pour sentir ce qui lui manquait du côté de la guerre, quoiqu'il en eût des parties ; mais les grandes, il n'y atteignait pas […] Il était gros, point grand, et d'une laideur particulière et qui surprenait, mais avec des yeux si vifs et un regard si perçant, si haut, et pourtant si doux, et toute une physionomie qui pétillait d'esprit et de grâces, qu'à peine le trouvait-on laid[32]. »
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Pouvoir du [8].
- pouvoir du [8].
- Ordre du [9].
- Pouvoir du [9].
- Provisions du [9].
- Ordre du [9].
- Pouvoir du [9].
- Pouvoir du [10].
- « Harcourt laissait croire tant qu'il pouvait que le testament était son ouvrage, dont il n'avait jamais su un mot que par l'ouverture de la dépêche du roi à Bayonne… »[17]. Ce sont des seigneurs espagnols et le cardinal Portocarrero qui, dans le plus grand secret, ont fait pression sur Charles II pour obtenir ce choix.
- Lettres données à Versailles, enregistrées au parlement de Paris le , et au parlement de Rouen le .
- État donné à Versailles le [10].
- Provisions du [10].
- Pouvoir du [25].
- Lettres données à Versailles au mois de , enregistrées au parlement de Paris le [27],[26].
- Pouvoir du [26].
- Provisions du [26].
- Pouvoir du [26].
- Pouvoir du [26].
- Pouvoir du [26].
- Jean-Baptiste Pigalle sculpte son tombeau à la cathédrale Notre-Dame à Paris, dans la chapelle Saint-Guillaume : le comte, dont le corps décharné est rendu avec grand réalisme, appelle sa femme afin qu'elle le rejoigne dans la tombe.
Références
[modifier | modifier le code]- François-Alexandre Aubert de La Chesnaye Des Bois, Dictionnaire de la noblesse, t. VII, Paris, Boudet, (lire en ligne), p. 662-664.
- (en) « Harcourt », sur angelfire.com (consulté le ).
- Yves Coirault, « Index », dans Saint-Simon, Mémoires, Paris, Gallimard coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1988, t. VIII, p. 1384.
- « Marquis de Beuvron », sur pagedhistoire.com, (consulté le ).
- Étienne Pattou, « Famille d'Harcourt », sur Racines & Histoire.
- Pinard 1761.
- Pinard 1761, p. 162.
- Pinard 1761, p. 163.
- Pinard 1761, p. 164.
- Pinard 1761, p. 165.
- Saint-Simon 1983, p. 278, tome I.
- Saint-Simon 1983, p. 426, tome I.
- Saint-Simon 1983, p. 719, tome I.
- Saint-Simon 1983, p. 770, tome I.
- Saint-Simon 1983, p. 767, tome I.
- Saint-Simon 1983, p. 772, tome I.
- Saint-Simon 1983, p. 765-769, tome I.
- Saint-Simon 1983, p. 786, tome I.
- Saint-Simon 1983, p. 31, tome II.
- Saint-Simon 1983, p. 183, tome II.
- Saint-Simon 1983, p. 312, tome I ; p. 158, tome II.
- Saint-Simon 1983, p. 158, tome II.
- Saint-Simon 1983, p. 166, tome II.
- Stéphan Perreau, « Harcourt Beuvron, Henri d' », sur hyacinthe-rigaud.com, (consulté le ).
- Pinard 1761, p. 165-166.
- Pinard 1761, p. 166.
- Père Anselme, Histoire des grands officiers de la couronne, t. V, p. 118.
- Saint-Simon 1983, p. 595, tome V.
- Saint-Simon 1983, p. 889, tome V.
- Georges Martin 2013, p. 53-54.
- Georges Martin 2013, p. 60-61.
- Saint-Simon 1983, p. 160-161, 310, tome II.
Pour approfondir
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (es) Lucien Bély, « Henri d'Harcourt », dans Diccionario biográfico español, Académie royale d'histoire, (lire en ligne).
- Raymond de Bérenger, Précis sur la vie d'Henri Ier, duc d'Harcourt, Grenoble, Allier frères, , 40 p..
- Célestin Hippeau, Avènement des Bourbons au trône d'Espagne. Correspondance inédite du marquis d'Harcourt, ambassadeur de France auprès des rois Charles II et Philippe V, Paris, Didier, , 2 vol. (lire en ligne).
- Christophe Levantal, Ducs et pairs et duchés-pairies laïques à l’époque moderne. 1519-1790. Dictionnaire prosographique, généalogique, chronologique, topographique et heuristique, Paris, Maisonneuve et Larose, (ISBN 2-7068-1219-2), p. 647-649.
- Georges Martin, Histoire et généalogie de la Maison d'Harcourt, Lyon, .
- Pinard, « De Harcourt (Henri de Harcourt, duc) », dans Chronologie historique militaire. III : Suite des maréchaux de France, les grands maîtres de l'artillerie, les colonels généraux, Paris, Claude Hérissant, (lire en ligne), p. 161-166.
- Hyacinthe Robillard d'Avrigny, Mémoires pour servir a l'histoire universelle de l'Europe. Depuis 1600 jusqu'en 1716, Paris, veuve Raymond Mazieres et Jean-Baptiste Garnier, , 4 vol.
- (de) « Harcourt, Heinrich, Herzog von H. », dans Neues Conversations-Lexikon für alle Stände, Hildburghausen, Bibliographisches Institut, (lire en ligne), tome 8, p. 394.
- Saint-Simon, Mémoires, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade » (no 77), , 1706 p. (édition établie par Yves Coirault)
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Ressource relative aux beaux-arts :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Maison d'Harcourt
- Maréchal de France nommé sous le règne de Louis XIV
- Chevalier de l'ordre du Saint-Esprit
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- Militaire français de la guerre de Succession d'Espagne