Utilisateur:WRYSM/Brouillon

Une page de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Zouaoua
Igawawen (kab)
ⵉⴳⴰⵡⴰⵡⵏ (ber)
زواوة (ar)

Description de l'image Drapeau_des_Igawawen_v._2.png.
Drapeau des Igawawen capturé en 1857.
Populations importantes par région
Drapeau de l'Algérie Algérie (Kabylie) Environs 600 000, principalement à Tizi Ouzou.
Drapeau de l'Algérie Algérie (hors Kabylie) Inconnu, mais un grand nombre.
Autres
Régions d’origine Grande Kabylie
Langues Kabyle
Religions Musulmans (Sunnites)
Ethnies liées Chaouis, Rifains, Chleuhs, Chenouis, Touaregs, Mozabites, Nafusa

Zouaoua, Zwawa, Gaouaoua, Igaouaouen ou encore Gawawa (en Kabyle: Igawawen, en Arabe: زواوة et en Latin: Jubaleni[1]) était un ensemble d'anciennes confédérations tribales berbères montagnards du Djurdjura, Grande Kabylie en Algérie, dont les plus fameuses confédérations étaient celles des Aït Betroun, des Aït Iraten, et des Aït Menguellet, qui sont elles-mêmes divisées en plusieurs sous-tribus.

La plupart des confédérations (ou tribus) qui font partie des Zouaoua sont localisées dans la wilaya de Tizi Ouzou. Mais il y'a certaines tribus dans la wilaya de Bouira. Les Zouaoua sont voisins des Iflissen à l'ouest, des tribus Kabyles de la Soummam à l'est et des tribus de la Kabylie maritime, dont les Aït Djennad, au nord.

Étymologie[modifier | modifier le code]

Paysage en Kabylie du Djurdjura, territoire des Zouaoua.

Zouaoua était le nom donné par les historiens musulmans du moyen-âge, notamment Ibn Khaldoun au XIVe siècle, pour les populations qui habitaient de Bougie jusqu'à Dellys[2]. Certaines disent que c'est une déformation du mot Igawawen, car chez certains tribus, comme les Aït Betroun et les Aït Menguellet, ils appellent eux-mêmes « Igawawen » (« Agawa » ou « Agawaw » au singulier) et « tamurt Igawawen » ou « Gaouaoua » pour le pays des Igawawen[3]. Ils tirent leur nom du massif montagneux qu'ils habitent, le massif Agawa, le plus densément peuplée, au nord du Djurdjura[4].

Zouaoua est un nom propre, désignant une ethnie non-arabe, berbère. Nous verrons que le mot, de forme arabe, dans ses flexions en particulier, est considéré comme arabe par les Berbères qu'il désigne, et qu'il n'est pas employé par eux dans leur langue[5]. Les Kabyles sont encore appelés Zouaoua par les algériens de l'ouest. Apparemment, Zouaoua peut aussi s'agir d'un nom d'une personne, par example au IXe siècle, un des chefs de la tribu berbère des Houara, qui prirent part à la conquête musulmane de la Sicile, était appelé Zouaoua Ibn Néam el-Half, qui assista au triomphe des armées musulmanes[6].

Ibn Hawqal, au Xe siècle, était le premier voyageur et géographe à avoir mentionné le nom dans son ouvrage, Kitab al-Masâlik wa l-Mamâlik[7], mais sans donner des informations substantielles sur eux.

Adolphe Hanoteau, au XIXe siècle, pense que le mot Zouaoua est l'altération, par le changement du « th » kabyle en « z », de Ath Ouaoua, pluriel régulier de Agaoua (fils d'Aoua ), qui sert à désigner un homme des Igaouaouen[8].

Durant l'époque Ottoman, le nom de Zouaoui était devenu synonyme de fantassin[9]. Des diverses fractions des tribus du Titeri qui fournissaient un certain nombre de fantassins qui à diverses époques allaient monter la garde à Alger et surtout dans les bordjs des environs, ils ne touchaient de solde qu'en activité de service, aussi disait on, en parlant d'eux : « Les Zouaouas sont en avant pour la misère, en arrière pour la solde[9]. » Alors ces tribus ne font pas parti de la confédération des Zouaoua. Mais cela ne veut pas dire que les Zouaoua n'avaient pas de cavaliers, ils en avaient[10], même si, bien sûr, l'infanterie constituait la plus grande partie de leurs armées et était la plus qualifiée.

Origines[modifier | modifier le code]

Statue d'Ibn Khaldoun à Tunis.

Les Zouaoua sont sans doute des berbères, mais il y a deux hypothèses sur leur origine tribale. Ibn Khaldoun nous dit que les généalogistes berbères eux-mêmes considèrent les Zouaoua comme liés au Zenètes par le sang. Voici ce qu'il dit dans son ouvrage, Histoire des berbères, Tome I :

Les Zouaoua et les Zouagha, tribus sorties de la souche berbère d'El-Abter, sont les enfants de Semgan, fils de Yahya, fils de Dari, fils de Zeddjik (ou Zahhik), fils de Madghis-el-Abter. De toutes les tribus berbères, les parents les plus proches de celles-ci sont les Zenata, puisque Djana, l'ancêtre de ce peuple, fut frère de Semgan et fils de Yahya. C'est pour cette raison que les Zouaoua et les Zouagha se considèrent comme liés aux Zenata par le sang[11].

Cependant, d'après Ibn Hazm, le généalogiste andalou, les Zouaoua sont une branche de la grande tribu berbère des Kutama[12] (Ucutamanii de l'antiquité), qui elle-même est une branche du group berbère des Baranis (ou Branès), tout comme les Guezoula, les Masmouda et les Sanhaja. Ibn Khaldoun est d'accord avec Ibn Hazm. La proximité du territoire des Zouaoua à celui des Kutama, ainsi que leur coopération avec cette tribu dans le but de soutenir la cause d'Obeid-Allah (fondateur de la dynastie fatimide), est un fort témoignage en faveur de cette opinion[11].

Histoire[modifier | modifier le code]

Antiquité[modifier | modifier le code]

Durant l'antiquité, et précisément durant l'époque romaine, au IIIe siècle, la Kabylie était habité par les Quinquegentiens, des peuplades (gentes en latin) qui formaient une seule confédération. Le terme Quinquegentiens est composé de « quinque » qui veut dire cinq, et « gentes » qui veut dire peuple ou tribu. Donc cela signifie que c'était bien une confédération composé de cinq tribus[13]. Le territoire des Zouaoua au moyen-âge ainsi qu'en période moderne, faisait partie des Quinquegentiens, mais ça reste difficile de déterminer quelle fraction exacte des Quinquegentiens était celle des Zouaoua, mais c'était plus probablement celle des Jubaleni.[1]

Table de Peutinger, carte romaine montrant la Kabylie

Au IVe siècle, le chroniqueur greque, Ammien Marcellin, divise les Quinquegentiens en cinq tribus, voici les noms : Tendenses, Massissenses, Isaflenses, Jubaleni, Jesalenses[14]. En plaçant les Jubaleni au milieu des cîmes les plus inaccessibles du Mons Ferratus (« Montagne de Fer », c'est à dire le Djurdjura), Ammien indique nettement le pays actuel de la confédération zouaouienne[14]. Certains historiens disent que les Jubaleni habitaient les Bibans.

Les princes kabyles les plus connus d'antiquité, comme Mazucan, Mascezel, Dius, Zammac, Firmus et Gildon, tous fils de Nubel, qui était un regulus (« petit roi » ou « chef »), sont issus des Jubaleni. À la mort de Nubel, son fils, Zammac, avait été choisi comme successeur, mais son frère, Firmus, l'avait assassiné. Firmus avait été accusé de fratricide, et s'est donc révolté contre l'empereur byzantin, Valentinien Ier, vers l'an 370, et se proclame roi de la Maurétanie Caesarienne. Il était soutenu par les chrétiens donatistes et avait une douzaine de tribus maures et deux corps de troupes romaines sous son commandement[15]. En l'an 375, Firmus fut trahi par le chef des Isaflenses (Iflissen), Igmazen, lorsqu'il est parti se réfugier chez eux, et fut vaincu[16]. Il avait aussi été trahi par son frère, Gildon, avant[17]. Suite à la trahison d'Igmazen, Firmus avait préféré la mort que de tomber entre les mains de l'ennemi[16]. Gildon, qui avait les mêmes ambitions que son frère Firmus, c'est à dire devenir roi sur une partie de la Maurétanie ou de l'Afrique, avait choisi la révolte et fut vaincu aussi[17]. Après la défaite de Gildon, les derniers fils de Nubel, Mascezel et Dius furent éliminés à leur tour[16]. Le poète romain Claudien cite Gildon comme l'héritier de Jugurtha[17].

Époque medièval[modifier | modifier le code]

Haut Moyen Âge[modifier | modifier le code]

Les Kutama (incluant les Zouaoua), comme toutes les autres tribus berbères, ont participé à la conquête de la péninsule Ibérique[18]. On retrouve d'ailleurs plusieurs toponymes en Espagne qui tirent leurs origines des tribus berbères installées dans la région, comme Atzueva (At Zwawa)[18], qui peut même signifier que la langue berbère à été utilisée, à cause de la préservation du préfixe berbère pour la filiation « Ath » au lieu de l'arabe « Beni ». Il existe d'autres toponymes aussi, comme Azuébar (Assuévar en catalan), qui vient de Zouaoua. Sans oublier Algatocin (Atouch, confédération des Aït Ouaguenoun) et Benicàssim, qui peut être une fraction zouaouienne disparue. Ces Beni Qasim ont même fondé une taïfa après l'effondrement du Califat Omeyyad de Cordoue, c'était la Taïfa d'Alpuente.

3 des 47 toponymes claniques identifiés aux îles Baléares, qui ont été conquises au X, XII, XIIIe siècles, se réfèrant en fait à des tribus zouaouiennes, ces trois toponymes sont : Beniatron[19], qui est une variante du nom de la confédération des Aït Betroun. Il faut aussi savoir que Ibn Khaldoun avait mentionné les Aït Betroun sous la même forme[20]. Le deuxième toponyme c'est Artana, qui probablement se réfère aux Aït Iraten[19]. Le troisième c'est Benicassim[19].

Les Zouaoua étaient toujours des alliés traditionnels des Kutama, peut-être même parce que ils sont eux-mêmes des Kutama comme l'a dit Ibn Hazm, dont l'hypothèse fut reprise par Ibn Khaldoun, même si dans les récits historiques, chaque tribu était citée séparément. Au Xe siècle, les tribus du groupe des Baranis de l'Algérie moderne, comme les Sanhaja, les Kutama et les Zouaoua, ont joué un role fondamentale dans la création du Califat Fatimide en constituant l'armée de l'empire qui avait conquis la plupart du Maghreb, la Sicile, l'Égypte, le Levant, et le Hedjaz. Les Zouaoua ont participé dans plusieurs batailles pour le Califat Fatimide, aux cotés de leurs voisins et frères de sang, notamment dans le siège de la forteresse de Kiana (dans le voisinage de la Qalaa des Beni Hammad) contre Abou Yazid[21], dans laquelle les Fatimides ont réussi a prendre la forteresse et vaincre les Zenètes kharijites et nekkarites[21].

Porte dorée à Bougie, construite par les Hammadites.

En l'an 972, les Zouaoua passèrent ensuite sous le contrôle des Zirides, des berbères Sanhaja dont l'ancêtre était Ziri Ibn Menad es-Senhaji, qui gérait Al-Maghrib al-Awsat (Maghreb central) et l'Ifriqya, aussi appellé « Al-Maghrib al-Adna » (« Le Maghreb le plus proche » par apport à l'Orient), au nom des Fatimides après leur départ pour le Caire. Après la scission de la dynastie Ziride en deux branches, les Badicides régnèrent sur l'Ifriqya depuis Kairouan, descendants de Badis, fils d'al-Mansour fils de Bologhine, fils de Ziri, et les Hammadites qui régnèrent sur le Maghreb central depuis la Kaala des Beni Hammad, puis Bougie, descendants de Hammad, fils de Bologhine. Les Zouaoua ont été obligés a faire leur soumission, et la ville de Bougie fut bâtie sur leur territoire[22]. Les Zouaoua se sont souvent rebellés contre les Hammadites, car ils étaient rassurés et n'avaient rien à craindre dans leurs montagnes[22].

Époque Almohade et Hafside[modifier | modifier le code]

Bougie fut conquise par les berbères Masmoudas et Zenètes Almohades, qui ont réussi à unifier le Maghreb sous le grand Calife, Abd al-Mumin Ibn Ali, en 1159[23]. Durant la période de la faiblesse du Califat Almohade au XIIIe siècle, trois dynasties prennent le pouvoir : les Hafsides, des Masmouda qui controlaient l'Ifriqya, de Tripoli jusqu'à Bougie, et leur capitale était Tunis; les Zianides, aussi appelés « Abdelouadites » (« ou Beni Abdelouade »), des Zenètes qui contrôlaient le Maghreb central et avaient Tlemcen comme capitale; finalement, les Merinides, des Zenètes de la même branche que les Zianides (Beni Ouacine), et ils contrôlaient Al-Maghrib al-Aqsa (« Le Maghreb extreme », c'est à dire le Maroc), et avaient Fès comme capitale. Les Zouaoua faisaient partie du territoire contrôlé par le gouvernement de Bougie, et donc du Sultanat Hafside, mais il y avait des événements qui se sont passés avec les deux autres sultanats dans les quels ils étaient impliqués.

C'est durant le XIVe siècle que vit Ibn Khaldoun, qui était le seul historien du moyen-âge, qui avait donné des détails importants sur les Zouaoua, qui les cites en tant que grande tribu berbère[24]. Ibn Khaldoun avait donné une première liste de tribus zouaouiennes :

Selon les généalogistes berbères, les Zouaoua se partagent en plusieurs branches telles que les Medjesta, les Melikich, les Beni Koufi, les Mecheddala, les Beni Zericof, les Beni Gouzit, les Keresfina, les Ouzeldja, les Moudja, les Zeglaoua et les Beni Merana. Quelques personnes disent, et peut-être avec raison, que les Melikich appartiennent à la race des Sanhadja[20].

Dans cette liste, la plupart des tribus citées ne sont connues de personne, ils ont probablement disparues ou ont été absorbées par d'autres tribus à cause de diverses raisons, notamment des guerres civiles[25], comme c'était le cas pour deux tribus, les Isemmadhien qui appartenaient autrefois aux Aït Iraten[25], et la tribu des Aït ou Belkacem, qui faisait partie de la confédération des Aït Betroun[26] au moins avant le milieu du XVIIIe siècle. Ils montrent aussi combien est erronée l'opinion qui assigne pour cause unique à la formation de la tribu une communauté d'origine et même un ancêtre commun[25]. Cette hypothèse, fort difficile à admettre partout ailleurs, est moins acceptable encore en Kabylie, où la tribu est une fédération politique que nous voyons se modifier avec le temps et au gré des confédérés[25]. Les seules tribus qui existent encore dans cette première liste sont trois : Les Aït Melikech du Oued-Sahel (Soummam), les Beni Koufi des Guechtoula, et enfin, les Mecheddala, voisins des Aït Betroun. Les Beni Koufi appartienent aux Guechtoula[27], mais apparemment, ils ont été cités séparément dans la liste. Voici les tribus de la deuxième liste cités par Ibn Khaldoun :

Akbil, Michelet (confédération des Aït Menguellet).

De nos jours, les tribus zouaouiennes les plus marquantes sont les Béni Idjer, les Béni Manguellat, les Béni Itroun, les Béni Yanni, les Béni Bou-Ghardan, les Béni Itouragh, les Béni Bou-Yousef, les Béni Chayb, les Béni Aïssi, les Béni Sadqa, les Béni Ghoubrin et les Béni Gechtoula[20].

Les Aït Iraten et les Aït Fraoussen, tribus zouaouiennes, ont aussi été citées dans la même page[20], mais pas dans cette liste. D'ailleurs, Ibn Khaldoun cite les Beni Yenni d'une part, et les Aït Betroun d'une autre part, alors qu'ils font partie de ces derniers[28]. Même chose pour les Beni Menguellet, il les cite d'une part, et les Beni Bou-Youcef d'une autre part, alors qu'ils font partie des Beni Menguellet[28]. Cependant, certaines tribus considérées comme Zouaoua, au sense moins restrictif, n'étaient pas citées ici, comme les Aït Yahya, les Illilten et les Aït Khelili. Voici ce que disait Ibn Khaldoun à propos des Zouaoua :

Le Djurdjura au printemps.

Le territoire des Zouaoua est situé dans la province de Bougie et sépare le pays des Ketama de celui des Sanhadja. Ils habitent au milieu des précipices formés par des montagnes tellement élevées que la vue en est éblouie, et tellement boisées qu'un voyageur ne saurait y trouver son chemin. C'est ainsi que les Beni Ghobrin habitent le Ziri, montagne appelée aussi Djebel ez-Zan, à cause de la grande quantité de chênes-zan dont elle est couverte, et que les Beni Feraoucen et les Beni Iraten occupent celle qui est située entre Bougie et Tedellis. Cette dernière montagne est une de leurs retraites les plus difficiles à aborder et les plus faciles à défendre; de là, ils bravent la puissance du gouvernement (de Bougie), et ils ne paient l'impôt qu'autant que cela leur convient. De nos jours ils se tiennent sur cette cime élevée et défient les forces du sultan, bien qu'ils en reconnaissent cependant l'autorité. Leur nom est même inscrit sur les registres de l'administration comme tribu soumise à l'impôt (kharadj)[20].

Au IVe siècle, les berbères Mérinides ont lancé une expedition sur le territoire des Abdelouadites de Tlemcen et des Hafsides de Tunis avec le but d'unifier le Maghreb, comme leurs prédécésseurs, les Almohades, ont fait. En l'an 1338 (ou 1339), le 10éme sultan Mérinide, Abu al-Hassan, avait campé avec son armée dans la Mitidja, pas loin d'Alger, après leur campagne militaire réussie contre le Royaume de Tlemcen[20]. Un de ses fils, Abu Abderahmane Yacoub, s'enfuit, puis fut arrêté et moura peut après[20]. Après cet événement, un boucher de la cuisine du sultan, qui ressemblait beaucoup a Abu Abderahmane Yacoub, passa chez les Aït Iraten. Quand il arriva chez la tribu, Chimci, une femme de la famille noble des Abd es-Samed, s'empressa de lui accorder sa protection et engagea toute la tribu à reconnaître l'autorité du prétendant et à le seconder contre le sultan. Alors ce dernier offrit des sommes considérables aux fils de Chimci et aux gens de la tribu, afin de se faire livrer l'aventurier[20]. Chimci rejeta d'abord cette proposition, mais ayant en suite découvert qu'elle avait donné son appui à un imposteur, elle lui retira sa protection et le renvoya dans le pays qu'occupèrent les Arabes[20]. Ensuite elle alla se présenter devant le sultan avec une députation composée de quelques-uns de ses fils et de plusieurs notables de sa tribu. Le monarque mérinide, Abu al-Hassan ben Uthman, lui fit l'accueil le plus honorable, et l'ayant comblée de dons ainsi que les personnes qui l'avaient accompagnée, il les renvoya tous chez eux. La famille d'Abd es-Samed conserva encore le commandement de la tribu[20].

Durant la période Almohade, et surtout Hafside, il y'avait beaucoup de mentions de grand savants des Zouaoua, comme Abu Zakariyya Yahya ez-Zouaoui[29], plus connu sous le nom de Ibn Mu‘ṭi, philologue du Maghreb et auteur du premier ouvrage grammatical versifié, l'Alfiyya. Il a également écrit de nombreux ouvrages sur des catégories diverses[30], originaire des Hesnaoua, confédération des Aït Aissi[29]; Abu Ali Nacer ed-Din ez-Zouaoui, grand docteur de Bougie[31], originaire des M'Chedallah[31]; Amrane el-Mecheddali, professeur de la loi[32], lui aussi des M'Chedallah; Abu r-Ruḥ 'Isa al-Menguellati[33], des Aït Menguellet; Omar Ibn 'Ali des Aït Melikech; Abu el-'Abbas des Aït Ghobri, et beaucoup d'autres savants de diverses tribus zouaouiennes. L'historien français, Robert Brunschvig (1901 - 1990), avait dit dans son livre, La Berbérie orientale sous les Hafsides, Tome I, que les ethniques formés sur M'Chedallah, Melikech, Menguellat, Ghubri(n) sont nombreuses dans les textes de l'époque hafside[34].

Époque Ottomane[modifier | modifier le code]

Sous le Royaume de Koukou[modifier | modifier le code]

Carte espagnole du XVIe siècle figurant la Kabylie, incluant Couco (Koukou) et Labez (La Kalaa des Beni Abbès)

Après la prise de Béjaia par les espagnoles en l'an 1510, un certain Sidi Ahmed ou el-Kadi, descendant du juge de Bougie, Abu el-'Abbas el-Ghubrini, s'est refugié dans le village de ses ancêtres, Aourir (commune d'Ifigha) des Aït Ghobri, et fondera un état qui englobera la Grande Kabylie, le Royaume de Koukou, dont la capitale était son village d'origine[35], puis Koukou chez les Aït Yahya en 1515, à cause de sa position stratégique et ses avantages géopolitiques qu'aucun autre village n'avait[35]. Sidi Ahmed ou el-Kadi venait d'une famille lettrée et éduquée, qui avait été bien établie à Bougie, et avait longtemps servi les sultans Hafsides[36].

Dans les documents espagnole, le Royaume de Koukou était souvent appelé « Reino de Azuagos », signifiant le Royaume des Zouaoua[37]. Mais l'anthropologue français, Émile Masqueray soutien l'idée que les Ait ou el-Kadi ne régnaient que sur la vallée de l'Oued Sebaou et une partie de l'est de la Grande Kabylie[38]. Émile Masqueray dit à propos de Sidi Ahmed ou el-Kadi :

Les témoignages précis des indigènes limitent la domination du seigneur de Kouko à l’Ouad Bou-Behir et à l’Ouad des Amraoua. Son influence s’étendait sans doute beaucoup plus loin; mais, en dépit de ses arquebusiers et de sa cavalerie, il ne fut jamais maître de la montagne des Gaouaoua[38].

Il n'y a pas non plus de preuve que les Aït ou el-Kadi aient prélevé des impôts auprès des tribus centrales du Djurdjura, telles que les Aït Betroun, les Aït Iraten et les Aït Menguellet, qui étaient les plus forts des Zouaoua en nombres, tant d'armes que d'âmes. D'après Pièrre Boyer, le territoire de Koukou incluait les tribus de la Kabylie maritime, et aussi ceux des Aït Iraten et des Zouaoua proprement dit (les Aït Betroun et les Aït Menguellet), mais ces dérniers étaient plutôt des alliés que des tribus soumises[39]. Il ne faut surtout pas oublier que les Zouaoua, au sens moins restrictif du terme, sont un ensemble de confédérations, et non pas une seule confédération unie, même s'ils parlent la même langue, ont la même culture, et la même religion, et malgré cela, ils étaient souvent alliés pour faire face aux invasions étrangères, comme en 1849 contre les français[40].

Pendant que les espagnols avaient le contrôle sur certains ports du Maghreb, les Turcs et les Kabyles soutenaient les uns les autres contre les envahisseurs chrétiens, notamment dans la tentative de reprise de Béjaia en 1512, où les Kabyles étaient 20,000 dans le champ de bataille[41], mais ont échoué à reprendre la ville[41]. En 1555, il y'auras une nouvelle tentative, dans laquelle une force large des Zouaoua avait participé[42], pour reprendre la ville dans la bataille de Béjaia, qui s'est finalement terminée par un succès, et les espagnoles furent chassés de la ville.

Les batailles qui ont eu lieu entre les Kabyles et la Régence d'Alger du XVIe siècle au XVIIIe siècle

Cependant, la relation entre les Kabyles et les Ottomans n'était pas toujours bonne. La relation entre Sidi Ahmed ou el-Kadi et les frères Barberousse s'est dégradée à cause de l'assassinat de Salim et-Toumi, chef des Thaaliba qui contrôlaient Alger, par les frères Barberousse en 1516 pour leur propre intérôt[43]. Peut-être c'est pour cette raison que Sidi Ahmed ou el-Kadi avait abandonné Aruj Barberousse l'an après, durant la bataille de Tlemcen, dans laquelle les Ottomans furent vaincus et le sultan Zianide, Abou Hammou III, avait été restauré sur le trône en tant que vassal de l'Empire espagnol[44]. La régence d'Alger avait donc perdu ses alliés indigènes les plus importants. Après cet évenement, la guerre avec Kheireddine Barberousse, frère d'Aruj, était inévitable. L'année suivante, les Kabyles, soutenus par les Hafsides de Tunis, affrontent les Ottomans pour la première fois dans la bataille des Issers, sur le territoire de la tribu des Aït Aicha (wilaya de Boumerdès). Les Kabyles ont infligés de lourdes pertes aux Ottomans et sortèrent victorieux[45]. La voie pour Alger est ouverte, ils s'emparèrent de la ville l'année suivante et Sidi Ahmed ou el-Kadi devient maître de Koukou et d'Alger[46], et donc contrôlait la Mitidja. Kheireddine s'est réfugié à Jijel après sa défaite contre les Kabyles, et il avait capturé Bona, Collo et Constantine et reçu l'allégeance de beaucoup de tribus de la région[47]. Après cinq ou même sept ans (plus probablement cinq), Sidi Ahmed ou el-Kadi fut assassiné, et Kheireddine avait repris Alger[47].

L'histoire du Royaume de Koukou ne s'arrêta pas la, Sidi Ahmed ou el-Kadi fut succédé par son frère, el-Hussine, et la Grande Kabylie avait gardé son indépendance. En l'an 1529, c'est à dire deux ou quatre ans après la reprise d'Alger par Kheireddine, un traité de paix a été conclu par les Aït ou el-Kadi et la Régence d'Alger, ces derniers reconnaissant le maître incontesté et indépendant de la Kabylie du Djurdjura, el-Hussine, mais imposant également une taxe annuelle, qui n'a jamais été payée[48]. Ammar Boulifa dit à propos de cela :

La non-exécution de cette partie de la convention signée avec les Turcs, n'a rien de surprenant, car les Bel-K'adhi (Aït ou el-Kadi), qui refusèrent de payer cet impôt, ne firent en cela que suivre et respecter les traditions de leur pays[48].

L'historien espagnol, Diego de Haëdo, dans son ouvrage, Histoire des Rois d'Alger, qui a était publié en 1612, avait parlé des Zouaoua, qu'ils l'appelait « Azuagos » ou « Mores de Kouko »[49], et du Royaume de Koukou, dont son roi était cité comme un souverain puissant[10]. De Haëdo avait dit que les Zouaoua étaient très nombreux, qu’ils ne faisaient qu’aller et venir, achetant des armes, se promenant librement dans Alger, comme si la ville était à eux[49]. En 1576, 1,000 Zouaoua ont participé à la prise de Fès au Maroc, dans laquelle ils ont soutenu le future sultan saadien, Abu Marwan Abd al-Malik contre son neveu, Muhammad al-Mutawakkil[50]. Les Zouaoua étaient équipés de mousquets, ils étaients de bons soldats[50]. Muhammad al-Mutawakkil fut vaincu.

Koukou, capitale du royaume du même nom.

En 1546, Amar avait succédé à son père, el-Hussine, au trône. Amar avait régné jusqu'à son assassinat en 1618, à cause de sa « tyrannie » et sa faiblesse contre la Régence d'Alger qui ont mené deux expéditions punitives, en 1607 dans les quelles ils ont atteint Jema'a n Saharij chez les Aït Fraoussen, et en 1610 où ils avaient atteint leur capitale, Koukou[51]. Amar avait été succédé par son frère, Mohammed[52]. La femme d'Amar, qui était enceinte, s'est réfugié chez la famille de ses parents, la famille Hafside à Tunis, et donna naissance à un garçon, Ahmed[52]. Ahmed était surnommé « Boukhtouche », c'est à dire l’homme au javelot, et son nom complet était Sidi Ahmed el-Tounsi[52]. Dans les années 1630, Sidi Ahmed retourna en Kabylie avec des troupes Hafsides de Tunis, puis vengera la mort de son père, et prendra le contrôle de la Grande Kabylie.

Ahmed avait abandonné Koukou, et retourna au le village de ses ancêtres, Aourir Naït Ghobri, puis s'installe à Tifilkout, chez les Illilten. Ceci marqua la fin de Koukou en tant que capitale politique[52]. Cependant, la famille régnante resta la même, mais sous un autre nom : les Aït Boukhtouch, ou Iboukhtouchen.

Après la chute de Koukou[modifier | modifier le code]

En l'an 1659, les Ottomans ont fondé la caïdat (chefferie) de bled Guechtoula[53] (ou de Boghni). La caïdat était sous l'autorité du Bey du Titteri[54], et les caïds (chefs) nommés étaient tous étrangers à la tribu[55]. La confédération des Guechtoula était forcée a payer les impôts[55]. Les Aït Sedka (sauf les Aït Ahmed; Aouqdal), une partie des Aït Abdelmoumen (confédération des Aït Aïssi) et le sud de la tribu des Maâtka en faisaient partie après leur défaite face au Ottomans des années après[56].

En 1696, la Grande Kabylie avait été divisée en deux çofs (partis) durant un conflit de succession entre Ali, l'héritier légitime du trône, et son frère, Ourkho[57]. Les deux étaient fils de Sidi Ahmed el-Tounsi.[57] Voici les allégeance des tribus kabyles :

  1. Les partisans d'Ourkho (çof oufella), qui étaient 38 tribus, dont les plus importants : les Iflissen Umellil (quatorze tribus), Aït Menguellet (confédération du même nom), les Aït Ouacif (confédération des Aït Betroun), les Aït Djennad (quatre tribus), et finalement, les Aït Yahya[57], qui étaient les leaders du çof.
  2. Les partisans d'Ali (çof bouadda), qui étaient 48 tribus, dont les plus importants : les Aït Iraten (cinq tribus), les leaders du çof, et les Amraoua, les Aït Idjer, les Aït Itsoura, les Aït Aissi (quatre tribus), les Aït Yenni et les Aït Boudrar (les deux de la confédération des Aït Betroun)[58].

Ourkho a disparu de l'histoire et son frère Ali a été victorieux[59].

Au début du XVIIIe siècle, un certain caïd, Ali Khodja, affirma son autorité sur les Amraoua[60], puissante tribu Kabyle qui deviendra une tribu makhzen[61]. Il a fondé le caïdat de Sebaou et construit un bordj (forteresse) du même nom, à mi-chemin entre Tizi Ouzou et bordj Menaïel, en 1720–21, puis quatre ans après, bordj-Boghni chez les Guechtoula[60]. Ali Khodja avait vaincu les Iboukhtouchen et leurs alliés à Draâ Ben Khedda et chez les Aït Fraoussen[60]. Le caïdat du Sebaou comprenait les Aït Khalfoun, les Iflissen Umellil, les Beni Thour, la ville de Dellys, les Aït Ouaguenoun, les Iflissen Lebhar, les Aït Djennad, les Aït Ghobri, les tribus du Haut Sebaou et d’Assif el-Hammam, les Aït Aïssi, les Aït Douala, les Beni Zmenzer, les Betrouna, les Aït Khelifa et une partie des Maatka[62]. Le caïdat de Sebaou était, comme le caïdat de Boghni, sous l'autorité du Bey du Titteri[54].

Les populations des massifs montagneux des Aït Iraten (Aït Akerma, les Aït Irdjen, les Agouacha, les Aït Oumalou et les Aït Oussammer) et des Zouaoua proprement dit, c'est à dire les Aït Betroun (Aït Yenni, Aït Ouacif, Aït Boudrar, les Aït Bou-Akkach, et les Aït ou Belkacem) et les Aït Menguellet (les Aït Menguellet, les Aqbil, les Aït Bou-Youcef et les Aït Attaf), demeurent insoumises et étaient complètement indépendantes; elles désignaient elles-mêmes leurs chefs et ne payaient aucun impôt[63].

Thomas Shaw, un voyageur britannique, avait vécu douze ans dans la Régence d'Alger, depuis 1720 jusqu'en 1732. Thomas Shaw a mentionné les Zouaoua comme les plus nombreux et les plus riches des Kabyles[64]. Ils habitaient le Djurdjura, qui est la plus haute montagne de la Barbarie. C’est, d’une extrémité à l’autre, une chaîne de rochers escarpés qui servent d’asile à différentes tribus Kabyles, et les préserve de la domination de la Régence d'Alger[65]. Thomas Shaw avait cités les tribus zouaouiennes suivantes (en ordre) : les Boghni (confédération des Guechtoula), les Guechtoula, les Aït Koufi (confédération des Guechtoula), les Aït Betroun, puis les Aït Menguellet et les Aït Fraoussen[66], et finalement, les Aït Ghobri[67]. Il avait cité Koukou comme le plus important des villages Kabyles[67].

Le bordj Tizi-Ouzou, construit par le Bey Mohammed.

Au milieu du XVIIIe siècle, le caïd de Sebaou, Mohammed Ben Ali, surnommé « ed-Debbah » (signifiant l’égorgeur), était sur le point de lancer une campagne contre les Aït Aïssi, les Ait Sedka, et les Guechtoula. Mohammed maria la fille de Si Ammar ou-Boukhetouch pour conclure une alliance avec sa famille et garder les tribus sous leur influence, notamment les Aït Iraten et les Aït Fraoussen, neutres[68].

C'est en l'an 1745 que Mohammed Ben Ali conduisait les troupes ottomanes, avec des Kabyles envoyés par la Zaouia d'Aït Sidi Ali ou Moussa des Maâtka, contre les Aït Aïssi. Mohammed a reçu la soumission des tribus des Aït Zmenzer, des Aït Douala et des Iferdiouen en un seul jour[68], mais il rencontrera une féroce résistance des villages de Taguemount Azouz et d'Aït Khalfoun des Aït Mahmoud, dont il était incapable de vaincre. Malgré cela, il a été promu Bey du Titteri. Les Ottomans ont ensuite procédé à écraser les Guechtoula et deux tribus des Aït Sedka, les Aït Chenacha et les Aït Ouilloul, avec succès, et imposent des taxes légères a payer[68]. Ensuite, ils reviennent chez les Aït Mahmoud, capture Taguemount Azouz et Tizi Hibel, et réçurent la soumission de la tribu entière[69].

Mousquetaire de Kabylie.

Après un ou deux ans, c'est à dire en 1746–47, le Bey Mohammed Ben Ali a lancé une expédition contre la tribu des Aït Ouacif de la confédération des Aït Betroun (Zouaoua proprement dit)[69], en passant par les Aït Sedka, qui étaient vaincus quelques temps avant[70]. Il tenta d'enlever le grand marché de la tribu[71], « ssuq sebt », signifiant le marché du samedi (le marché n'existe plus). Mais cette fois, la fortune, qui lui avait toujours été favorable, se tourna contre lui[72], et la tentative s'est terminée par un fiasco meurtrier pour les Ottomans, qui ont été repoussés et obligés de se retirer. Les Ottomans ont été vaincus[71], et n'essaieront plus jamais de faire face aux Zouaoua proprement dit les armes à la main. Le Bey, désespéré de son insuccès, essaya un subterfuge pour intimider ses adversaires. Il leur envoya une certaine quantité de pain blanc, en leur annonçant que c'était la nourriture journalière des siens. En réponse, les Kabyles lui adressèrent des beignets saupoudrés de ce poivre rouge dont la force est proverbiale, eu accompagnant leur envoi de ces paroles :

Ces aliments, recouverts d'une forte couche de poivre qui brûle notre sang lorsque nous les mangeons, ravivent notre ardeur guerrière, notre haine pour l'étranger et nous donnent la force nécessaire pour les exterminer[73].

Ce sont les Aït Betroun qui ont donné l'exemple dans le Djurdjura en définissant l'attitude à prendre face à l'ambition de la Régence d'Alger de soumettre la région[74], et des révoltes éclateront les années suivantes. Juste après la victoire des Aït Betroun contre les Ottomans, leurs voisins, les Aït Iraten ont changé leur allégeance et se sont engagés dans la résistance anti-ottomane[75]. La même année, ou peut-être même un ou deux ans après, les Aït Iraten ont tenu une assemblée au cours de laquelle les marabouts de la confédération se sont réunis à Tizra Ouaguemoun et ont convenu d'exhéréder les femmes. Les Aït Betroun, inculant la tribu des Aït ou Belkacem qui a disparu après, ont fait la même chose en 1749, dans le territoire des Aït Ouacif, avec leurs alliés, les Aït Sedka de l'est. Puis les Aït Fraoussen ont suivi leurs example dans une date postérieur à 1752, dans le village le plus grand de la tribu, Djemâa Saharidj. Voici une partie de la version traduite en français du manuscrit original en arabe, dans laquelle sont citées les nouvelles lois convenues par les marabouts de la confédération des Aït Betroun :

Tout le monde se plaignait d'un état des choses dommageables, source de discordes, de troubles et de conflits dans les villages, les tribus et la confédération des Béni Betroun. L'assemblée générale prononça donc, à l'unanimité des voix :

  1. L'exhérédation de la femme;
  2. L'extinction du droit de retrait sur les biens immobilisés;
  3. L'extinction du droit de pré-emption pour les filles, les soeurs et les orphelins;
  4. La déchéance du droit au don nuptial pour la femme répudiée, ou veuve[76].

En 1753, les Iflissen Lebhar et les Aït Djennad éclateront une révolte dans la Kabylie maritime[77], et après que le Bey et les Aït Djennad aient négocié un arrangement, le Bey n'a exigé que leur neutralité absolue et il a renoncé à parler d'impôts[78]. Le Bey tourna ses armes contre les Aït Iraten. Les Ottomans ont réussi au début, infligeant des pertes et pénétrant dans les villages de la tribu, mais le Bey a été tué par une balle d'un de ses propres soldats[79], et les troupes ottomanes ont abandonné l'attaque, bien qu'elles n'aient pas subi de pertes graves[80].

En l'an 1756, les Guechtoula ont déclenché une révolte dans laquelle le bordj-Boghni fut détruit et tombé en ruines[81]. Les Guechtoula ont chassé la garnison turque et ont tué le caïd Ahmed[82], mais le bordj fut reconstruit après l'échec des Kabyles dans l'attaque du bordj-Bouira presque deux mois après[83]. Le bordj-Boghni fut encore détruit par les Guechtoula avec l'aide de leurs voisins, les Aït Sedka, en 1818[83]. La garnison turque avait dû capituler après sept jours de siège et le bordj resta plusieurs années en ruines, mais fut reconstruit aussi pour un nouvelle fois[83].

Conquête française[modifier | modifier le code]

En 1849, les armées françaises attaquèrent les Zouaoua en commencent par la tribu la plus à l'ouest, celle des Guechtoula. Plusieurs tribus Kabyles ont fait partie de cette bataille pour arrêter les envahisseurs français, notamment les Aït Sedka, qui ont envoyés 4,000 guerriers, les Aït Aïssi et les Aït Betroun ont aussi participé en envoyant 1,800 et 1,200 guerriers respectivement. D'autres tribus ont envoyé entre 100 et 600 guerriers et le nombre totale des combattants kabyles était de 11,300[84], commandés par Sidi el-Djoudi, un marabout des Aït Boudrar. Après la bataille, les pertes françaises étaient de 11 tués et 105 blessés, mais les kabyles avaient 500 hommes hors de combat, tant tués que blessés, et les français ont été victorieux[85].

Chérif Boubaghla et Lalla Fatma n'Soumer (par Félix Philippoteaux, 1866).

Cependant, une seule petite partie des Zouaoua était devenu soumise, les tribus les plus a l'ouest, et le reste des tribus demeurent encore indépendantes pour les huit prochaines années. Cinq ans après, c'est à dire en 1854, une autre bataille s'est déroulée dans le Haut Sebaou, dans laquelle les Kabyles sous le commandement de Lalla Fatma n'Soumer, originaire des Aït Bou Yousef (confédération des Aït Menguellet), et de Chérif Boubaghla, ont vaincus les troupes françaises sous le Capitaine Charles Joseph François Wolff. Et deux ans après, un marabout nommée Sidi el-Hadj Amer mena les Aït Sedka et les Guechtoula a revolter, mais la révolte s'est terminé par un échec, et le marabout s'est réfugié chez les Aït Ouacif[86].

Pendant que la plupart des tribus Kabyles étaient soumises après les victoires successives des troupes Françaises, les Français ont décidé de soumettre les dernières tribus kabyles non soumises, certaines tribus de la Haute Kabylie et du Oued Sahel, en 1857, sous le commandement du maréchal Randon. La première tribu à recevoir les attaques des Français était celle des Irdjen[87], de la confédération des Aït Iraten, en mois de mai, puis les Aït Akerma. Environs 3,000 guerriers se sont rassemblés au grand marché de la tribu, Souk l'Arbâa, mais cette foule se disperse et la lutte est terminé. Les Kabyles ont perdu 400 hommes, tandis que 300 ont été blessés sur un total de 6 à 7,000 combattants, incluant les Aït Iraten et leurs alliés, qui étaient en nombre considérable[88]. Une autre source indique que d'après les Kabyles eux-mêmes, leurs pertes étaient de 1,200 hommes mis hors de combat[89]. Les pertes Françaises étaient de 66 morts, dont un officier; 418 blessés, dont 6 officiers, et donc le nombre totale était de 484 hommes hors de combat[89].

La reddition des chefs des Aït Iraten le 28 mai 1857.

Après la défaite, les amins (chefs des villages) des Aït Iraten se sont présentés au général Randon pour offrir leur soumission. Voici les conditions de la reddition :

  1. Reconnaissance de l'autorité de la France sur la Kabylie, avec l'ouverture des routes et la libre circulation des Français, avec la construction de bordjs;
  2. Fourniture de bois et de nourriture pour l'armée;
  3. Paiement d'une contribution de guerre de 150 francs par fusil et livraison d'un certain nombre d'otages[90].

En échange de leur soumission, les familles furent respectées, les populations ne furent pas déportées, les oliviers, figuiers, pieds de vigne et biens immobiliers seront respectés[90].

Suite à la soumission des Aït Iraten et certains de leurs alliés, incluant ceux qui n'ont même pas participé à leur défense, les ont suivi et ont aussi offerts leur soumission. Ces tribus étaient les suivantes : les Aït Fraoussen, les Aït Bou Chaïb, les Aït Khellili, les Aït Ghobri, les Aït Douala, les Aït Sedka, et les Aït Mahmoud[91].

Le général Jacques Louis Randon en Kabylie.

Près d'un mois après la soumission de ces tribus, les tribus de la confédération des Zouaoua proprement dit (les Aït Betroun et les Aït Menguellet), qui ont prêté main forte aux Aït Iraten, étaient la prochaine cible des troupes Françaises. Deux villages des Aït Iraten n'ont pas encore tombé entre les mains des Français, le village d'Icheriden et d'Aguemoun Izem, et c'était dans le premier village que les combattants kabyle de nombreuses tribus se sont réunis et la bataille d'Icheriden était sur le point de commencer. En 24 juin, les combattants Kabyles étaient de 3 à 4,000 hommes, composés des hommes les plus énergiques de la Kabylie, et avaient les munitions nécessaire[92], alors que les Français étaient fort de 7,000[93], dont 2,500 participeront à l'attaque, en plus d'artillerie. Après la fin de la bataille le 30 juin, les Français avaient 571 hommes hors de combat, incluant 28 officiers. Alors que les Kabyles, d'après eux, ont perdus 400 hommes, la plupart tués par l'artillerie; le nombre des blessés est inconnue, mais on estime 1,000 au moins[94]. Le pieux fanatisme avec lequel les Kabyles enlèvent leurs blessés et leurs morts rend impossible l'évaluation exacte de leurs pertes. Mais, 67 cadavres des leurs, trouvés soit derrière leurs barricades, soit dans les ravins de la montagne le jour même du combat et les jours suivants, témoignent des pertes subies par eux[95]. Par la vivacité de la défense et le chiffre des pertes, le combat d'Icheriden est l'un des plus considérables des combats divers qui se sont donnés en Algérie[92].

Le jour après le commencement de la bataille d'Icheriden, deux divisions commencent à envahir le territoire des Aït Yenni. Pendant cette invasion, les tribus voisines pas encore soumises, telle que les Aït Boudrar, les Aït Ouacif et les tribus des Aït Menguellet, n'ont pas pu envoyer des hommes pour battre à leurs côtés, car ils étaient déja à Icheriden et à Aguemoun Izem, une partie des Aït Yenni eux-mêmes étaient la bas[96]. Les contingents des Aït Yenni à Aguemoun Izem, dernier centre de résistance organisé, ne pouvaient pas arriver à temps pour prendre part à la défense de leur pays[97], et donc la défense était le devoir de la population restante dans la tribu, et même les femmes ont participée[98]. Les Français ont capturé village après village facilement, et les ont brûlés et détruits en grande partie en punition de l'hostilité permanente des Aït Yenni, et de leur persistance à ne faire aucune offre de soumission. Le 27 juin, une autre division, celle de Maissiat, a pris le col de Chellata avec succès, mais leur causera 4 morts et 30 blessés, dont 3 officiers[99]. Le dernier village des Aït Yenni capturé par les Français était celui de Taourirt el-Hadjadj, à l'extremité de leur territoire, en 28 juin[100], et avait le même sort que les autres villages de la tribu. Après cette l'invasion du pays des Aït Yenni, les Français on perdus seulement 7 hommes et avaient 44 blessés[100].

« La soumission des Aït Iraten et l'occupation du Souk Larbâa ont porté les premiers coups; l'indépendance berbère en avait été comme ébranlée, mais elle était encore debout. La double défait d'Ichériden et des Aït Yenni est la grande défaite de la Kabylie : toutes les tribus ne sont pas soumises, mais toutes sont vaincues. L'élite de leurs guerrièrs a succombé dans un combat suprême; la tribu libre par excellence ne s'est défendue qu'à peine, et son territoire est aux mains de l'ennemi. »

— Émile Carrey, Récits de Kabylie: campagne de 1857, p. 201

Même si le territoire des Aït Yenni est complètement sous occupation Française, ils n'ont toujours pas fait d'offre de soumission. Plus de quinze mille hommes avec tous les convoyeurs, les chevaux, les bêtes de somme et les bestiaux qui les suivent, sont étalés sur le pays des Aït Yenni, brûlant leurs maisons, bouleversant leurs champs, foulant leurs moissons. Le maréchal leur fait savoir, en outre, que s'ils ne viennent pas se soumettre dès le lendemain, il fera couper tous leurs arbres jusqu'au dernier[101].

Deux jours après la capture de Chellata, la bataille de Mezguène commence, et le jour après, la bataille d'Aït Aziz. Les deux villages appartiennent à la tribu des Illoula Oumalou, qui sont des Zouaoua de l'est, comme les Aït Ittouragh, des Illilten, des Aït Idjer et des Aït Zikki. Pendant la prise de Mezguène, les Français ont perdus 17 hommes et avaient 97 blessés, dont 8 officiers, et pendant la prise d'Aït Aziz, les pertes étaient de 19 hommes, dont un officier, et de 64 blessés, dont 3 officiers[99] Alors que les pertes Kabyles étaient de 112 tués et de 140 blessés dans l'ensemble des trois batailles[102].

Les Kabyles furent encore vaincus le 30 juin, à Aguemoun Izem, le dernier centre de résistance organisé des Kabyles insoumis, qui fut occupé par les Français. Le même jour, les Aït Betroun, qui sont les Aït Yenni, qui avaient leurs villages détruits et brulés; les Aït Ouacif, qui étaient déja en guerre civile; les Aït Boudrar, ont tous faits leurs soumissions[103], sauf les Aït Bou Akkach, qui n'étaient pas directement exposés au dangers. Ils étaient, comme le rest des Kabyles, épuisés par cette guerre, dans laquelle ils avaient perdus beaucoup d'hommes en participent à la défense des Guechtoula, des Aït Iraten, et des villages d'Icheriden et d'Aguemoun Izem, aux cotés de leurs voisins, les Aït Menguellet, qui étaient incapables de se défendre face aux Français le jour après, et ont donc apportés leur soumission eux aussi, avec les Aït Bou Akkach et les Aït Yahya, quelques jours après[104], mais sans les Aït Bou Youcef. Les Aït Bou Youcef ont offert leur soumission le 6 juillet[105].

Les trois tribus les plus puissantes des Zouaoua par le nombre d'âmes et de fusils, les Aït Betroun, Aït Iraten, et les Aït Menguellet, sont soumises. Il ne restait que des résistances partielles chez des tribus avec moins de fusils et des populations moins nombreuses, qui étaient déjà affaiblis à cause des batailles précédentes, mais protégées par des difficultés de terrain plus grandes encore que toutes celles qui se sont déjà présentées[106], ce sont les tribus des Zouaoua de l'est.

Le Maréchal Patrick de Mac-Mahon.

Le 9 juillet, les Aït Ittouragh, sont attaqués par les Français, qui ont capturés tout leurs villages, sauf deux[107]. Puis deux jours après, les troupes attaquaient la tribu voisine, celle des Illilten[108]. Malgré les difficultés très grandes du terrain, toutes les résistances tombaient, Lalla Fatma n'Soumer fut capturée chez eux[109], et les Illilten étaient obligés de se rendre sans condition[108]. Les Aït Itsouragh ont bientôt suivi leur example[108]. Puis les Aït Melikech du Oued-Sahel, qui ont participé à la défense du col de Chellata, ont aussi fait leur soumission, avec les Illoula Oumalou[110].

Il ne restait que deux tribus encore insoumises : celle des Aït Idjer, la plus nombreuse et la plus puissante des Zouaoua de l'est, et la petite tribu voisine des Aït Zikki. Trois jours après, une division, celle de Maissiat, redescendant dans la vallée de l'Oued-Sahel, remonte ensuite jusqu'au col d'Akfadou, pour menacer les Aït Idjer par le haut; tandis qu'une autre division, celle de Mac-Mahon, traversant la plaine, va s'établir sur les premières pentes de leur pays. Les Aït Idjer, déja épuisés par la guerre, ont renoncé à toute résistance et viennent offrir leur soumission au général Mac-Mahon[111]. Le lendemain, les Aït Zikki, qui restent seuls encore insoumis, n'attendaient pas que les Français se rende chez eux, et viennent apporter au général la dernière soumission[112]. Les Zouaoua se sont battus et se sont défendus jusqu'à la fin. Chaque tribu s'est battue contre les Français et ne s'est soumise qu'après avoir perdue, les armes à la main, face à une force supérieure.

Les tribus[modifier | modifier le code]

La composition des Zouaoua semble avoir changé au cours de l'histoire. Au moyen âge, et plus précisement au IVe siècle, Ibn Khaldoun a mentionné de nombreuses tribus comme faisant partie de la confédération des Zouaoua, mais à l'époque Française, il n'y avait que deux confédérations étant Zouaoua, chacune composée de quatre tribus. D'après Hugh Roberts, certains tribus étaient plus Zouaoua que d'autres, et le nom « Igawawen » a deux sens, un sens restrictif et un autre sens moins restrictif. Le sens le sens le plus restrictif n'inclut que les Aït Betroun et les Aït Menguellet, tandis que le sense moins restrictif peut inclure les Aït Iraten, les Aït Aïssi, les Aït Idjer, et beaucoup d'autres tribus.

La prochaine liste va inclure les confédérations zouaouiennes au sense moins restrictif, avec les nombres de fusils, d'avant la conquête Française, de chaque tribu, d'après Charles Devaux; les nombres d'habitants, d'après Adoplphe Hanoteau, sont ceux de 1872.

Voici les confédérations et tribus des Zouaoua au sense moins restrictif du term :

Zouaoua « proprement dit »[modifier | modifier le code]

Les Zouaoua « proprement dit » étaient les voisins des Aït Iraten au nord, des Aït Sedka à l'est, des Zouaoua de l'est à l'est et des M'Chedallah au sud. Cette confédération était composée de huit tribus organisées en deux groupes :

  • Aït Betroun : Aït Yenni, Aït Ouacif, Aït Boudrar et Aït Bou Akkach, et les Aït Ou Belkacem auparavant. Ils avaient 4,545 fusils[113], le plus grand nombre chez tous les Zouaoua, et une population de 19,749 habitants[114], repartis sur 24 villages[115], et donc c'était aussi la tribu la plus peuplée. Ils appelaient eux-mêmes « le coeur des Zouaoua », ils sont de mœurs farouches, très rigides dans l'observation de leurs qanouns (lois)[116]. Ils étaient très connus pour leur industrie d'armes et de bijoux. Chez eux, il existait de bons ouvriers dont l’art était plus perfectionné[117].
  • Aït Menguellet : Aït Menguellet, Aqbil, Aït Bou Youcef, et Aït Aṭṭaf. Ils avaient 3,525 fusils[118], et une population de 14,429 habitants[119], repartis sur 29 villages. D'après Émile Carrey, la tribu des Aït Menguellet était une des plus belliqueuse de toute la Kabylie[120]. Ils étaient pauvres entre tous, mais obstinés et braves[120].
Le Djurdjura vue d'Aït Yenni.

La population totale des des Zouaoua proprements dits était de 34,178 habitants[121], repartis sur 53 villages. Ils étaient forts de 8,060 fusils avant la conquête Française[118]. Ils sont les seules Zouaoua au sens le plus strict du terme. Cette confédération n'a jamais payée d'impôts aux Ottomans, et a toujours gardée son indépendance jusqu'à la conquête Française de la Kabylie en 1857. Ils formaient une seule confédération, et ils se sont toujours défendus contre les étrangers, comme cela a été le cas à Alger en 1830, ou ils se sont réunis sous un seul chef pour défendre la ville contre l'invasion Française[122]; la guerre de 1857, dans laquelle les tribus des Aït Betroun ont été vidées de leurs hommes, qui combattaient a Icheriden, aux cotés des Aït Menguellet[96].

Zouaoua de l'est[modifier | modifier le code]

Les Zouaoua de l'est étaient les voisins des Aït Ghobri, des Aït Khellili, et des Aït Bou Chaïeb au nord, des Zouaoua « proprement dit » à l'ouest, et des tribus du Oued Sahel à l'est et au sud. Cette confédération était composée de neuf tribus, dont les :

  • Quatre tribus des Aït Idjer (Imesdourar, Ilemmasen, Aït Hantela, et Tifrit n'Aït Ou Malek), qui avaient 2,240 fusils[118], et une population de 5,914 habitants[121], repartis sur 26 villages. Ils sont les plus nombreux et les plus puissants de leur confédération, et ils étaient les avant-derniers à perdre leur indépendance en 1857, avant leurs voisins, les Aït Zikki.
  • Iferhounène, tribu des Aït Itsouragh.
    Aït Itsouragh, 1,845 fusils[118], 4,797 habitants[121], repartis sur 26 villages.
  • Illoula Oumalou, 1,150 fusils[118], 3,299 habitants[121], repartis sur 14 villages.
  • Illilten, 1,090 fusils[118], 3,030 habitants[121], repartis sur 13 villages.
  • Aït Yahya, 1,035 fusils[118], 5,410 habitants[121], repartis sur 13 villages.
  • Aït Zikki, 225 fusils[118], 490 habitants[121], repartis sur 5 villages. C'est la dernière tribu en Grande Kabylie a perdre son indépendence en 1857.

La confédération des Zouaoua de l'est était donc forte de 7,585 fusils avant la conquête Française[118], et avait une population totale de 22,940 habitants en 1872, repartis sur 97 villages. Selon Adolphe Hanoteau, chaque tribu citée était indépendante, et ils ne formaient pas une seule confédération. Mais elles étaient sans doute des alliées, comme ça était le cas durant l'invasion Française en 1857. D'après Charles Devaux, qui les a groupées suivant leur position géographique, les tribus des Zouaoua de l'est sont loin de former entre elles une ligue bien consistante[123]. Le plus souvent même, elles sont d'opinions fort divergentes[123].

Confédération des Aït Iraten[modifier | modifier le code]

Cette confédération était voisine des Amraoua au nord, des Aït Ghobri et des Zouaoua de l'est à l'est, des Zouaoua « proprement dit » au sud, et des Aït Aïssi a l'est. La confédération était composée des tribus suivantes :

La confédération avait un total de 6,665 fusils avant la conquête Française[118], et une population de 27,906 habitants en 1872[126], repartis sur 112 villages. Charles Devaux avait donné le nom de la tribu principale a cette confédération, quoique à vrai dire il n'y ait pas entre ces tribus la même compacité que chez les Aït Sedka et les Aït Betroun[127]. Il les a groupées en une seule confédération car ils avaient toujours suivis la conduite tracée par les Aït Iraten, bien qu'actuellement il n'y ait plus rien de commun entre elles[127].

Confédération des Guechtoula[modifier | modifier le code]

Les Guechtoula étaient voisins des Iflissen Oumellil à l'ouest, des Aït Sedka à l'ouest, et des Maatka et Aït Aïssi au nord. Cette confédération était composée de six tribus :

Les Guechtoula étaient fort de 3,731 fusils avant la conquête Française[128], et avaient une population de 12,695 habitants en 1872[129]. Ils ont éclatés plusieurs révoltes contre la Régence d'Alger, en détruisant leur bordj (Bordj-Boghni) plusieurs fois. Ils étaient les premiers Zouaoua (au sense moins restrictif) a recevoir les attaques Françaises.

Confédération des Aït Sedka[modifier | modifier le code]

Les Aït Sedka sont voisins des Guechtoula à l'ouest, des Zouaoua « proprement dit » à l'est, des Aït Aïssi et des Aït Iraten au nord. Cette confédération était composée de six tribus, qui sont les :

  • Village d'Aït Abdelkrim, tribu des Ouadhia.
    Ouadhia, qui avaient 1,015 fusils[130], et une population de 3,753 habitants[131], repartis sur 9 villages. C'était la tribu la plus grande des Aït Sedka, mais aussi la plus nombreuse et la plus puissante.
  • Aït Ahmed, 595 fusils[130], 2,389 habitants[131], repartis sur 5 villages.
  • Aït Oqdal, 585 fusils[130], 2,300 habitants[131], repartis sur 5 villages.
  • Aït Irguen (partie de la commune d'Agouni Gueghrane), 310 fusils[130], 1,161 habitants[131], repartis sur 4 villages.
  • Aït Ali Ouilloul (partie de la commune d'Aït Toudert), 225 fusils[132], 1,445 habitants[131], repartis sur 4 villages.
  • Aït Bou Chenacha, 295 fusils[130], 1,766 habitants[131], repartis sur 4 villages.
  • Aït Chebla, 265 fusils, 1,295 habitants[131], repartis sur 2 villages.

La confédération des Aït Sedka avait, avant la conquête Française, 3,065 fusils au total[130]. Ils avaient une population totale de 14,109 habitants en 1872[131], repartis sur 19 villages. Cette confédération avait de très bonnes relations avec tous leurs voisins, et surtout les Aït Iraten et les Aït Betroun (précisément les Aït Ouacif et les Aït Bou Akkach).

Confédération des Aït Aïssi[modifier | modifier le code]

Les Aït Aïssi sont les voisins des Amraoua au nord, des Maatka à l'ouest, des Guechtoula et des Aït Sedka au sud, et des Aït Iraten à l'est. Cette confédération était composée de sept tribus :

La population totale des Aït Aïssi en 1872 était de 17,913 habitants[134], repartis sur 50 villages. La Aït Aïssi avaient 2,362 fusils avant la conquête Française[133], sans compter ceux des Aït Ameur ou Faïd. Parmi les diverses industries auxquelles se livrent les Aït Aïssi, la plus curieuse est celle de la fabrication des poteries. Les Aït Douala et les Aït Mahmoud surtout, y excellent[135].

Autres tribus[modifier | modifier le code]

Les tribus suivantes n'appartenaient a aucune confédération, mais elles avaient sans doute des alliées. Voici les tribus restantes :

  • Cherfa Guighil Guikène, 307 fusils[136], 1,182 habitants[137], repartis sur 4 villages.
  • Ighil Imoula, 240 fusils[136], 1,070 habitants[137], repartis sur 1 village.
  • Amechras, 1,095 fusils[136], 2,113 habitants[137], repartis sur 10 village.

Ces trois dernières tribus sont voisines de la confédération des Guechtoula, mais d'après Adolphe Hanoteau, ces tribus appartenaient à eux.

Cette tribu est située entre la confédération des Aït Idjer au sud, et celle des Aït Djennad au nord. C'était la tribu d'origine de Sidi Ahmed ou el-Kadi, fondateur du Royaume de Koukou. Les Aït Ghobri ne se considèrent pas Zouaoua, et les autres Kabyles aussi ne les considèrent pas comme étant Zouaoua. Cependant, la tribu était citée par Ibn Khaldoun comme une des plus marquantes des Zouaoua.

  • M'Chedallah, 343 fusils[139], nombre d'habitants inconnu, mais ils sont repartis sur 14 villages.

Ces derniers parlent le même Kabyle que celui des Zouaoua proprements dits, qui sont leurs voisins au nord. D'après Adolphe Hanoteau, les M'Chedallah faisaient partie du çof (parti ou ligue) des Zouaoua[140].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (fr) Revue archéologique, Société française d'archéologie classique, p. 28
  2. (fr) Ibn Khaldoun, Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l'Afrique Septentrionale, Volume 1, Paris, Imprimerie du gouvernement, , 447 p. (lire en ligne), p. 256
  3. (fr) Jean-Marie Dallet, Dictionnaire kabyle-français: parler des At Mangellat, Algérie, Volume 2, Peeters Publishers, , 1052 p. (lire en ligne), p. 281
  4. (fr) Camille Lacoste-Dujardin, « Grande Kabylie : du danger des traditions montagnardes », Hérodote,‎ , p. 119 à 146 (lire en ligne)
  5. (fr) Lanfry J., « Les Zwawa (Igawawen) d’Algérie centrale. Essai onomastique et ethnographique », Revue de l’Occident Musulman et de la Méditerranée, 26, (lire en ligne), p. 76
  6. (fr) Ibn Khaldoun, Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l'Afrique Septentrionale, Volume 1, Paris, Imprimerie du gouvernement, , 447 p. (lire en ligne), p. 277
  7. (fr) Ibn Hawqal, Kitab al-Masâlik wa l-Mamâlik, Vienne, éd. Krammers., 1939.
  8. (fr) Hanoteau et Letourneux, La Kabylie et les coutumes kabyles, Volume 1, Paris, Imprimerie impériale, , 512 p. (lire en ligne), p. 7
  9. a et b (fr) Charles Féraud, Revue africaine, journal des travaux de la societé historique algérienne, , 495 p. (lire en ligne), p. 300
  10. a et b (fr) Diego de Haëdo, Histoire des Rois d'Alger, Alger, Adolphe Jourdan, 1612, traduit en 1881, 222 p., p. 38
  11. a et b (fr) Ibn Khaloun, Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l'Afrique septentrionale, Volume 1, Paris, Imprimerie du gouvernement, , 447 p. (lire en ligne), p. 255
  12. (fr) Ibn Khaloun, Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l'Afrique septentrionale, Volume 1, Paris, Imprimerie du gouvernement, , 447 p. (lire en ligne), p. 255
  13. (fr) G. Camps, G. Camps, « Cinq », Encyclopédie berbère, 13 | p. 1958-1960., (lire en ligne)
  14. a et b (fr) Revue des Deux Mondes, tome 60, Paris, (lire en ligne), p. 872
  15. (fr) Jean-Marie Lassère, Africa quasi Roma, Paris, CNRS Editions, 778 p., p. 641-642
  16. a b et c (fr) G. Camps, « Firmus », Encyclopédie berbère, 19 | 2845-2855, (lire en ligne)
  17. a b et c (fr) Y. Moderan, « Gildon », Encyclopédie berbère, 20 | 3134-3136., (lire en ligne)
  18. a et b (fr) J. Bosch-Vilà, « Andalus  », Encyclopédie berbère, 5 | 641-647., (lire en ligne)
  19. a b et c (fr) M. Barceló, « Baléares  », dans Encyclopédie berbère, 9 | 1318-1322., (lire en ligne)
  20. a b c d e f g h i et j (fr) Ibn Khaldoun, Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l'Afrique Septentrionale, Volume 1, Paris, Imprimerie du gouvernement, , 447 p. (lire en ligne), p. 257
  21. a et b (fr) Ibn Khaloun, Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l'Afrique septentrionale, Volume 3, Paris, Imprimerie du gouvernement, , 527 p. (lire en ligne), p. 211
  22. a et b (fr) Ibn Khaldoun, Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l'Afrique septentrionale, Volume 1, Paris, Imprimerie du gouvernement, , 447 p. (lire en ligne), p. 257
  23. (fr) Valérian, Bougie, port maghrébin, 1067-1510. Rome : Publications de l’École française de Rome, Dominique, (lire en ligne)
  24. (fr) Ibn Khaloun, Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l'Afrique septentrionale, Volume 1, Paris, Imprimerie du gouvernement, , 447 p. (lire en ligne), p. 298
  25. a b c et d (fr) Hanoteau et Letourneux, La Kabylie et les coutumes kabyles, Volume 2, Paris, A. Challamel, , 552 p. (lire en ligne), p. 67
  26. (en) Hugh Roberts, Berber Government: The Kabyle Polity in Pre-colonial Algeria, Bloomsbury Academic, , 352 p. (lire en ligne), p. 48
  27. (fr) Charles Devaux, Les Kebaïles du Djerdjera: études nouvelles sur les pays vulgairement appelés la Grande Kabylie, Paris, Camoin Frères, , 468 p. (lire en ligne), p. 403
  28. a et b (fr) Charles Devaux, Les Kebaïles du Djerdjera: études nouvelles sur les pays vulgairement appelés la Grande Kabylie, Paris, Camoin Frères, , 468 p. (lire en ligne), p. 246
  29. a et b (fr) Robert Brunschvig, La Berbérie orientale sous les Hafsides, Tome II, Paris, Adrien-Maisonneuve, (lire en ligne), p. 320
  30. (ar) al-Dhahabi, Muḥammad ibn Aḥmad, al-‘Ibar (in Arabic), tome III (lire en ligne), p. 201–2
  31. a et b (fr) Ibn Khaldoun, Les prolégomènes, volume 2, Paris, Imprimerie impériale, , 485 p. (lire en ligne), p. 443
  32. (fr) Ibn Khaldoun, Les prolégomènes, volume 3, Paris, Imprimerie impériale, , 573 p. (lire en ligne), p. 487
  33. (fr) Robert Brunschvig, La Berbérie orientale sous les Hafsides, Tome I, Paris, Adrien-Maisonneuve, , 476 p. (lire en ligne), xxxvi
  34. (fr) Robert Brunschvig, La Berbérie orientale sous les Hafsides, Tome I, Paris, Adrien-Maisonneuve, , 476 p. (lire en ligne), p. 285
  35. a et b (en) Hugh Roberts, Berber Government: The Kabyle Polity in Pre-colonial Algeria, Bloomsbury Academic, , 352 p. (lire en ligne), p. 182
  36. (en) Hugh Roberts, Berber Government: The Kabyle Polity in Pre-colonial Algeria, Bloomsbury Academic, , 352 p. (lire en ligne), p. 175
  37. (fr) Henri Genevoix, Legende des Rois de Koukou, p. 4
  38. a et b (fr) É, Masqueray, Formation des cités chez les populations sédentaires de l'Algérie, Paris, Ernest Letroux, , p. 142
  39. (fr) Pièrre Boyer, L'évolution de l'Algérie médiane (ancien département d'Alger) de 1830 à 1956, A. Maisonneuve, , 426 p. (lire en ligne), p. 26
  40. (fr) Louis Martin, Le maréchal Canrobert, , 340 p. (lire en ligne), p. 102
  41. a et b (fr) Charles Féraud, Revue africaine, journal des travaux de la societé historique algérienne, , 495 p. (lire en ligne), p. 348
  42. (en) Hugh Roberts, Berber Government: The Kabyle Polity in Pre-colonial Algeria, Bloomsbury Academic, , 352 p. (lire en ligne), p. 195
  43. (en) Hugh Roberts, Berber Government: The Kabyle Polity in Pre-colonial Algeria, Bloomsbury Academic, , 352 p. (lire en ligne), p. 185
  44. (fr) Youssef Benoudjit, La Kalaa des Béni Abbès : au xvie siècle, Alger, Dahlab, , 350 p. (ISBN 9961-6-1132-2)
  45. (fr) Mohamed Seghir Feredj, Histoire de Tizi-Ouzou et de sa région: des origines à 1954, Editions Hammouda, , 293 p. (lire en ligne), p. 29
  46. (en) Hugh Roberts, Berber Government: The Kabyle Polity in Pre-colonial Algeria, Bloomsbury Academic, , 352 p. (lire en ligne), p. 187
  47. a et b (en) Hugh Roberts, Berber Government: The Kabyle Polity in Pre-colonial Algeria, Bloomsbury Academic, , 352 p. (lire en ligne), p. 188
  48. a et b (fr) Ammar Boulifa, Le Djurdjura à travers l'histoire: depuis l'Antiquité jusqu'en 1830, Alger, Bringau, Imprimeur-éditeur, , 297 p., p. 133
  49. a et b (fr) Diego de Haëdo, Histoire des Rois d'Alger, Alger, Adolphe Jourdan, 1612, traduit en 1881, 222 p., p. 121
  50. a et b (fr) Diego de Haëdo, Histoire des Rois d'Alger, Alger, Adolphe Jourdan, 1612, traduit en 1881, 222 p., p. 161
  51. (en) Hugh Roberts, Berber Government: The Kabyle Polity in Pre-colonial Algeria, Bloomsbury Academic, , 352 p. (lire en ligne), p. 205
  52. a b c et d (en) Hugh Roberts, Berber Government: The Kabyle Polity in Pre-colonial Algeria, Bloomsbury Academic, , 352 p. (lire en ligne), p. 206
  53. (en) Hugh Roberts, Berber Government: The Kabyle Polity in Pre-colonial Algeria, Bloomsbury Academic, , 352 p. (lire en ligne), p. 251
  54. a et b (en) Hugh Roberts, Berber Government: The Kabyle Polity in Pre-colonial Algeria, Bloomsbury Academic, , 352 p. (lire en ligne), p. 263
  55. a et b (en) Hugh Roberts, Berber Government: The Kabyle Polity in Pre-colonial Algeria, Bloomsbury Academic, , 352 p. (lire en ligne), p. 252
  56. (fr) Joseph Nil Robin, La Grande Kabylie sous le régime Turc, Editions Bouchène, , p. 16
  57. a b et c (en) Hugh Roberts, Berber Government: The Kabyle Polity in Pre-colonial Algeria, Bloomsbury Academic, , 352 p. (lire en ligne), p. 255
  58. (en) Hugh Roberts, Berber Government: The Kabyle Polity in Pre-colonial Algeria, Bloomsbury Academic, , 352 p. (lire en ligne), p. 255
  59. (en) Hugh Roberts, Berber Government: The Kabyle Polity in Pre-colonial Algeria, Bloomsbury Academic, , 352 p. (lire en ligne), p. 260
  60. a b et c (en) Hugh Roberts, Berber Government: The Kabyle Polity in Pre-colonial Algeria, Bloomsbury Academic, , 352 p. (lire en ligne), p. 262
  61. (fr) Henri Lamirault, La Grande Encyclopédie, inventaire raisonné des sciences, des lettres, et des arts, Volume 2 (lire en ligne), p. 925
  62. (fr) Joseph Nil Robin, La Grande Kabylie sous le régime Turc, Editions Bouchène, , p. 48, 49
  63. (fr) Joseph Nil Robin, La Grande Kabylie sous le régime Turc, Editions Bouchène, , p. 49
  64. Thomas Shaw, Voyage dans la Régence d’Alger., Paris, Chez Marlin, , 401 p., p. 346
  65. Thomas Shaw, Voyage dans la Régence d’Alger., Paris, Chez Marlin, , 401 p., p. 312
  66. Thomas Shaw, Voyage dans la Régence d’Alger., Paris, Chez Marlin, , 401 p., p. 311
  67. a et b Thomas Shaw, Voyage dans la Régence d’Alger., Paris, Chez Marlin, , 401 p., p. 346
  68. a b et c (en) Hugh Roberts, Berber Government: The Kabyle Polity in Pre-colonial Algeria, Bloomsbury Academic, , 352 p. (lire en ligne), p. 268
  69. a et b (en) Hugh Roberts, Berber Government: The Kabyle Polity in Pre-colonial Algeria, Bloomsbury Academic, , 352 p. (lire en ligne), p. 269
  70. (fr) Revue Africaine, Paris, , p. 296
  71. a et b (fr) Revue des deux mondes : recueil de la politique, de l'administration et des moeurs, tome 62, Paris, , 1070 p. (lire en ligne), p. 125
  72. (fr) Joseph Nil Robin, La Grande Kabylie sous le régime Turc, Editions Bouchène, , p. 65
  73. (fr) Revue Africaine, Paris, , p. 297
  74. (en) Hugh Roberts, Berber Government: The Kabyle Polity in Pre-colonial Algeria, Bloomsbury Academic, , 352 p. (lire en ligne), p. 280
  75. (en) Hugh Roberts, Berber Government: The Kabyle Polity in Pre-colonial Algeria, Bloomsbury Academic, , 352 p. (lire en ligne), p. 269
  76. (ar + fr) Patroni, F., Délibération de l'année 1749 dans la Grande Kabylie (Revue Africaine) (lire en ligne), p. 318
  77. (fr) Joseph Nil Robin, La Grande Kabylie sous le régime Turc, Editions Bouchène, , p. 66, 67, 68, 89
  78. (fr) Joseph Nil Robin, La Grande Kabylie sous le régime Turc, Editions Bouchène, , p. 68
  79. (fr) Joseph Nil Robin, La Grande Kabylie sous le régime Turc, Editions Bouchène, , p. 69
  80. (fr) Joseph Nil Robin, La Grande Kabylie sous le régime Turc, Editions Bouchène, , p. 69
  81. (fr) Revue Africaine, Paris, , p. 298
  82. (fr) Joseph Nil Robin, La Grande Kabylie sous le régime Turc, Editions Bouchène, , p. 47
  83. a b et c (fr) Joseph Nil Robin, La Grande Kabylie sous le régime Turc, Editions Bouchène, , p. 48
  84. (fr) Louis Martin, Le maréchal Canrobert, , 340 p. (lire en ligne), p. 102
  85. (fr) Louis Martin, Le maréchal Canrobert, , 340 p. (lire en ligne), p. 103
  86. (fr) A. Hanoteau, Poésies populaires de la Kabylie du Jurjura: texte kabyle et traduction, Imprimerie impériale, , 471 p. (lire en ligne), p. 102
  87. (fr) Émile Carrey, Récits de Kabylie: campagne de 1857, Paris, Lévy, , 327 p. (lire en ligne), p. 54
  88. (fr) Émile Carrey, Récits de Kabylie: campagne de 1857, Paris, Lévy, , 327 p. (lire en ligne), p. 70
  89. a et b (fr) Clerc Eugène, Campagne de Kabylie en 1857, Lille, Lefebvre-Ducrocq, , 162 p. (lire en ligne), p. 57
  90. a et b (fr) Jean-Pierre Frapolli, La conquête de la Kabylie (1re partie) (lire en ligne), p. 8
  91. (fr) Émile Carrey, Récits de Kabylie: campagne de 1857, Paris, Lévy, , 327 p. (lire en ligne), p. 79
  92. a et b (fr) Émile Carrey, Récits de Kabylie: campagne de 1857, Paris, Lévy, , 327 p. (lire en ligne), p. 127
  93. (fr) Émile Carrey, Récits de Kabylie: campagne de 1857, Paris, Lévy, , 327 p. (lire en ligne), p. 114
  94. (fr) Clerc Eugène, Campagne de Kabylie en 1857, Lille, Lefebvre-Ducrocq, , 162 p. (lire en ligne), p. 82
  95. (fr) Émile Carrey, Récits de Kabylie: campagne de 1857, Paris, Lévy, , 327 p. (lire en ligne), p. 128
  96. a et b (fr) Clerc Eugène, Campagne de Kabylie en 1857, Lille, Lefebvre-Ducrocq, , 162 p. (lire en ligne), p. 91
  97. (fr) Clerc Eugène, Campagne de Kabylie en 1857, Lille, Lefebvre-Ducrocq, , 162 p. (lire en ligne), p. 89
  98. (fr) Belkacem Achite, Le mont des Orfèvres, Casbah Editions,
  99. a et b (fr) Clerc Eugène, Campagne de Kabylie en 1857, Lille, Lefebvre-Ducrocq, , 162 p. (lire en ligne), p. 95
  100. a et b (fr) Clerc Eugène, Campagne de Kabylie en 1857, Lille, Lefebvre-Ducrocq, , 162 p. (lire en ligne), p. 90, 91
  101. (fr) Émile Carrey, Récits de Kabylie: campagne de 1857, Paris, Lévy, , 327 p. (lire en ligne), p. 191
  102. (fr) Émile Carrey, Récits de Kabylie: campagne de 1857, Paris, Lévy, , 327 p. (lire en ligne), p. 212, 214, 216
  103. (fr) Clerc Eugène, Campagne de Kabylie en 1857, Lille, Lefebvre-Ducrocq, , 162 p. (lire en ligne), p. 91
  104. (fr) Clerc Eugène, Campagne de Kabylie en 1857, Lille, Lefebvre-Ducrocq, , 162 p. (lire en ligne), p. 82
  105. (fr) Clerc Eugène, Campagne de Kabylie en 1857, Lille, Lefebvre-Ducrocq, , 162 p. (lire en ligne), p. 101
  106. (fr) Émile Carrey, Récits de Kabylie: campagne de 1857, Paris, Lévy, , 327 p. (lire en ligne), p. 227
  107. (fr) Émile Carrey, Récits de Kabylie: campagne de 1857, Paris, Lévy, , 327 p. (lire en ligne), p. 158
  108. a b et c (fr) Clerc Eugène, Campagne de Kabylie en 1857, Lille, Lefebvre-Ducrocq, , 162 p. (lire en ligne), p. 105
  109. (fr) Émile Carrey, Récits de Kabylie: campagne de 1857, Paris, Lévy, , 327 p. (lire en ligne), p. 290
  110. (fr) Clerc Eugène, Campagne de Kabylie en 1857, Lille, Lefebvre-Ducrocq, , 162 p. (lire en ligne), p. 108
  111. (fr) Clerc Eugène, Campagne de Kabylie en 1857, Lille, Lefebvre-Ducrocq, , 162 p. (lire en ligne), p. 108, 109
  112. (fr) Clerc Eugène, Campagne de Kabylie en 1857, Lille, Lefebvre-Ducrocq, , 162 p. (lire en ligne), p. 109
  113. (fr) Charles Devaux, Les Kebaïles du Djerdjera: études nouvelles sur les pays vulgairement appelés la Grande Kabylie, Paris, Camoin Frères, , 468 p. (lire en ligne), p. 245
  114. (fr) Hanoteau et Letourneux, La Kabylie et les coutumes kabyles, Volume 1, Paris, Imprimerie impériale, , 512 p. (lire en ligne), p. 241, 242
  115. (fr) Hanoteau et Letourneux, La Kabylie et les coutumes kabyles, Volume 1, Paris, Imprimerie impériale, , 512 p. (lire en ligne), p. 242
  116. (fr) J. Vilbort, En Kabylie: voyage d'une Parisienne au Djurjura, Paris, Charpentier, , 315 p. (lire en ligne), p. 134
  117. (fr) C. Agabi et C. Hincker, « Forgerons », dans Encyclopédie berbère, 19 | p. 2889-2897, (lire en ligne)
  118. a b c d e f g h i j k l m et n (fr) Charles Devaux, Les Kebaïles du Djerdjera: études nouvelles sur les pays vulgairement appelés la Grande Kabylie, Paris, Camoin Frères, , 468 p. (lire en ligne), p. 246
  119. (fr) Hanoteau et Letourneux, La Kabylie et les coutumes kabyles, Volume 1, Paris, Imprimerie impériale, , 512 p. (lire en ligne), p. 243, 244, 245,
  120. a et b (fr) Émile Carrey, Récits de Kabylie: campagne de 1857, Paris, Lévy, , 327 p. (lire en ligne), p. 113
  121. a b c d e f et g (fr) Hanoteau et Letourneux, La Kabylie et les coutumes kabyles, Volume 1, Paris, Imprimerie impériale, , 512 p. (lire en ligne), p. 251
  122. Lanfry Jacques, Les Zwawa (Igawawen) d'Algérie centrale (essai onomastique et ethnographique), dans Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée, n°26, (lire en ligne), p. 80
  123. a et b (fr) Charles Devaux, Les Kebaïles du Djerdjera: études nouvelles sur les pays vulgairement appelés la Grande Kabylie, Paris, Camoin Frères, , 468 p. (lire en ligne), p. 273
  124. a b c d et e (fr) Hanoteau et Letourneux, La Kabylie et les coutumes kabyles, Volume 1, Paris, Imprimerie impériale, , 512 p. (lire en ligne), p. 271
  125. (fr) Émile Carrey, Récits de Kabylie: campagne de 1857, Paris, Lévy, , 327 p. (lire en ligne), p. 22, 23
  126. (fr) Hanoteau et Letourneux, La Kabylie et les coutumes kabyles, Volume 1, Paris, Imprimerie impériale, , 512 p. (lire en ligne), p. 253, 254, 255, 256
  127. a et b (fr) Charles Devaux, Les Kebaïles du Djerdjera: études nouvelles sur les pays vulgairement appelés la Grande Kabylie, Paris, Camoin Frères, , 468 p. (lire en ligne), p. 290
  128. a b c d e f et g (fr) Charles Devaux, Les Kebaïles du Djerdjera: études nouvelles sur les pays vulgairement appelés la Grande Kabylie, Paris, Camoin Frères, , 468 p. (lire en ligne), p. 402, 403, 404
  129. a b c d e f et g (fr) Hanoteau et Letourneux, La Kabylie et les coutumes kabyles, Volume 1, Paris, Imprimerie impériale, , 512 p. (lire en ligne), p. 276, 277, 278, 279
  130. a b c d e et f (fr) Charles Devaux, Les Kebaïles du Djerdjera: études nouvelles sur les pays vulgairement appelés la Grande Kabylie, Paris, Camoin Frères, , 468 p. (lire en ligne), p. 228
  131. a b c d e f g et h (fr) Hanoteau et Letourneux, La Kabylie et les coutumes kabyles, Volume 1, Paris, Imprimerie impériale, , 512 p. (lire en ligne), p. 272, 273, 274
  132. (fr) Charles Devaux, Les Kebaïles du Djerdjera: études nouvelles sur les pays vulgairement appelés la Grande Kabylie, Paris, Camoin Frères, , 468 p. (lire en ligne), p. 405
  133. a b c d e f et g (fr) Charles Devaux, Les Kebaïles du Djerdjera: études nouvelles sur les pays vulgairement appelés la Grande Kabylie, Paris, Camoin Frères, , 468 p. (lire en ligne), p. 420, 421, 422
  134. a b c d e f g et h (fr) Hanoteau et Letourneux, La Kabylie et les coutumes kabyles, Volume 1, Paris, Imprimerie impériale, , 512 p. (lire en ligne), p. 253, 254, 255, 256
  135. (fr) Charles Devaux, Les Kebaïles du Djerdjera: études nouvelles sur les pays vulgairement appelés la Grande Kabylie, Paris, Camoin Frères, , 468 p. (lire en ligne), p. 321
  136. a b et c (fr) Charles Devaux, Les Kebaïles du Djerdjera: études nouvelles sur les pays vulgairement appelés la Grande Kabylie, Paris, Camoin Frères, , 468 p. (lire en ligne), p. 404
  137. a b et c (fr) Hanoteau et Letourneux, La Kabylie et les coutumes kabyles, Volume 1, Paris, Imprimerie impériale, , 512 p. (lire en ligne), p. 275
  138. (fr) Charles Devaux, Les Kebaïles du Djerdjera: études nouvelles sur les pays vulgairement appelés la Grande Kabylie, Paris, Camoin Frères, , 468 p. (lire en ligne), p. 443, 444
  139. (fr) Charles Devaux, Les Kebaïles du Djerdjera: études nouvelles sur les pays vulgairement appelés la Grande Kabylie, Paris, Camoin Frères, , 468 p. (lire en ligne), p. 461
  140. (fr) Hanoteau et Letourneux, La Kabylie et les coutumes kabyles, Volume 2, Paris, A.Challamel, , 560 p. (lire en ligne), p. 14

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

{{Palette|Tribus de Kabylie}} {{Portail|Berbères|}} [[Catégorie:Tribu de Kabylie]] [[Catégorie:Kabylie]] [[Catégorie:Berbères]] [[Catégorie:Histoire de l'Algérie]] [[Catégorie:Tribu d'Algérie]]