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Jacques Meyer, né le à Valenciennes (Nord) et mort le , est un homme de lettres français, combattant de la Première Guerre mondiale, invalide de guerre, résistant, évadé de France, administrateur d’organes de la presse écrite et radiophonique française.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille[modifier | modifier le code]

  • Les parents

Jacques Meyer est le fils de Félix Meyer, rabbin, et Léa Lévy, nés dans le Bas-Rhin, respectivement à Brumath en 1865 et à Niederbornn en 1868, réintégrés en qualité de Français en 1888 après l’annexion de l’Alsace par l’Allemagne. Cette même année, Félix est élu à l’unanimité rabbin de Valenciennes[1]. Il épouse Léa Lévy à Brumath le 12 novembre 1891[2]. Très apprécié dans sa communauté, en particulier pour ses talents oratoires[3], il devient rabbin suffragant du Grand-Rabbin du Consistoire de la région Nord à Lille en 1896[4], puis rejoint Paris en 1905, appelé par le Consistoire central israélite de France pour diriger l’École de Travail, 4 bis rue des Rosiers (4e arrondissement)[5].

Jean Meyer, frère de Jacques, né en 1904, est ancien élève de l’École Polytechnique (Promotion 1924), ingénieur de l’École supérieure d’électricité et de l’École supérieure ses télécommunications, ingénieur général des télécommunications[6].

Samuel Lévy, frère cadet de la mère de Jacques, né le à Niederbronn[7] devient directeur général de la maison Louis Dreyfus et Cie, où il connu sous le nom de Sem Levy, ou Sem-Lévy. Décédé dans sa propriété de Boissettes (Seine-et-Marne) le , il est inhumé au Cimetière du Montparnasse. « Les prières sont dites par le rabbin Félix Meyer, directeur de l‘École de travail, son beau-frère »[8], [N 1].

Jacques Meyer épouse le 7 juillet 1942 à Bonnieux (Vaucluse) Yvonne Denise Angelina Monier (Cavaillon, 19 juin 1909 – Maussane-les-Alpilles, 24 avril 2013)[9].

  • Les proches

Louis Dreyfus, huissier à Valenciennes, 52 ans et Léopold Dreyfus, marchand de grains, tous deux optants pour la nationalité française en 1872, signent l’acte de naissance de Jacques Meyer[10]. Léopold Dreyfus, né à Sierentz (Haut-Rhin) le , est proche de Léopold Louis-Dreyfus, né en 1833 dans la même commune. Ce dernier, négociant en grains, l'un des pionniers des marchés à terme de matières premières est le père de Louis Louis-Dreyfus (1867-1940), armateur, président du groupe Louis-Dreyfus, président du journal L’Intransigeant qui lance les carrières professionnelles de Samuel Lévy et de son neveu Jacques Meyer.

Études et diplômes[modifier | modifier le code]

Arrivé à Paris à 10 ans, Jacques Meyer entre dès octobre 1905 au Lycée Charlemagne, au petit lycée en 6e, puis au grand lycée à partir de la 4e[N 2] où il obtient le baccalauréat en 1912. Puis, s’orientant vers des études supérieures de Lettres, il rejoint le Lycée Louis-le-Grand pour préparer le concours d’entrée à l’École normale supérieure[11].

En juillet 1914, il est reçu 9ème à l’ENS. Les événements des premières semaines de la guerre l'incitent toutefois à s’engager pour 5 ans le . À la fin de la guerre, six mois avant sa démobilisation, Jacques Meyer, détaché de sa position d’interprète militaire, rejoint l’ENS le , ce qui lui permet de se présenter l’année suivante au concours spécial de l’agrégation de philosophie auquel il est reçu 5ème[12]. Il a parallèlement entrepris des études juridiques et obtient la licence puis le doctorat en Droit en 1925[N 3].

Engagement pour la France[modifier | modifier le code]

Grande Guerre[modifier | modifier le code]

Déclaré bon pour le service malgré sa petite taille d’1 mètre 54, Jacques Meyer est incorporé le comme soldat de 2e classe au 74e régiment d’infanterie à Paris. Après trois mois d'instruction, il est promu sous-lieutenant à titre temporaire le , passe au 129e régiment d’infanterie puis, sur sa demande, au 329e régiment d’infanterie à partir d’avril 1915 lors de l’offensive d’Artois dans la région d’Avesnes-le-Comte. Le , le régiment est transféré dans les Vosges par chemin de fer. Début septembre 1915, il quitte les Vosges pour gagner la Champagne, cantonner le 18 septembre à Villers-le-Sec, puis le 25 à Somme-Suippe,où il est maintenu dans les tranchées allemandes conquises, jusqu’en janvier 1916. Jacques Meyer conte lui-même dans La Biffe la succession des semaines de la vie de tranchée en Champagne dans la boue, la craie, au milieu des arbres calcinés. Le , le régiment quitte la Champagne pour quelques jours de repos dans l’Oise avant de reprendre un nouveau service dans le nord du département. J. Meyer y reçoit sa première citation, à l’ordre du régiment[N 4].

Monument aux morts d'Estrées-Deniécourt (Somme)[N 5].

La vie monotone des tranchées se poursuit dans l’Oise jusqu’à la mi-juin 1916 lorsque le 329e R.I. est déplacé dans la région au sud de Beauvais avant d’embarquer en train pour Amiens le 28 juin. Gagnant à pied Harbonnières le régiment doit participer à l’attaque d’Estrées-Deniécourt sur la route d’Amiens à Saint-Quentin prévue le 1er juillet. Elle ne débute que le 3 par une marche d’Harbonnières à Foucaucourt. Deux jours plus tard, lors de l’assaut le régiment perd de nombreux hommes, au premier rang desquels le lieutenant-colonel Puntous, le « Barca » de La Biffe commandant le régiment, blessé mortellement le , et quatre officiers blessés le 6 dont le sous-lieutenant Meyer :

« J’étais debout sur le bord de la tranchée, écrivant je ne sais plus quel rapport demandé par les autorités supérieures, sans penser le moins du monde au fameux tireur de la Maison du Pirate. Tout à coup, une fulguration pas très douloureuse me traverse le corps, en même temps qu’une chaleur douce m’inonde le dos, et je tombe à la renverse pour me retrouver tout de suite après, m’étant inconsciemment retourné, étendu sur le ventre, la tête levée et appuyée sur une main. Je puis le dire aujourd’hui [10 juillet], pas une seconde je ne perdis la conscience totale, et même accentuée, presque exagérée de ce qui se passait en moi[13]. »

Tous les événements que Jacques Meyer rapporte ainsi, jour après jour, sont corroborés par les documents officiels[14]. Pour sa conduite lors de l’offensive sur Estrées il est promu lieutenant à titre temporaire, puis à titre définitif par décret du 16 novembre 1917[15] et reçoit une citation à l’ordre de l’armée le 6 août 1916[N 6].

Après son évacuation d'urgence le à l'église d'Harbonnières et les premiers soins dans un hôpital de campagne, il passe toute l'année 1917 dans la partie militaire d'un hôpital général d'une grande ville de province et se voit transféré pour convalescence au dépôt de son régiment le . Fin mai, J. Meyer rejoint, à 60 km de Paris vers Melun, La Désirée, une « sorte de camp de quarantaine dans cette partie de la zone des armées où l’on concentrait alors les bataillons de défense avancée, région mi-arrière – mi avant où l’on bénéficiait des indemnités du front et de la sécurité de l’intérieur ». Une épidémie causée par un virus non identifié par les médecins le retient dans cet endroit avec les 300 soldats, jeunes recrues et vieux récupérés, dont il a désormais la charge en tant que commandant de compagnie. Cette fonction lui permet de bénéficier d'un cheval qu'il monte pour tout déplacement du fait de son incapacité à marcher au-delà de quelques centaines de mètres. Fin août il peut enfin accompagner son unité jusqu'au front où il rejoint le 39e régiment d’infanterie au sud de Saint-Quentin. Ayant demandé et obtenu sa mutation dans l'aviation il quitte le front pour la base de Dijon fin septembre 1918. J. Meyer raconte ces divers épisodes dans La guerre, mon vieux... (Voir Témoignages)[16].

De l’armistice au mois de où il rejoint l’École normale supérieure, il est affecté à l’état-major de la Xe Armée, l'armée du Rhin, comme interprète en allemand et en patois alsacien[17]. Ceci lui vaut de rejoindre l'état-major du général Mangin à Mayence d'où il poste pour L'Œuvre le une « Lettre de l'armée du Rhin », quelques jours avant de regagner Paris[N 7].

Ancien combattant militant[modifier | modifier le code]

Jacques Meyer rejoint très tôt les 80 écrivains survivants de la Grande guerre fondateurs de l’Association des écrivains combattants dont il possède la carte n° 171 en tant que membre sociétaire, c’est-à-dire « ayant eu l'honneur de porter les armes de la France »[18]. Il reste fidèle à l’A.E.C. jusqu’à sa mort.

En 1936, J. Meyer, à l’origine d’un projet de monument en mémoire des fantassins de la Première guerre mondiale, est élu président du Comité national du monument à la gloire de l’Infanterie française. En février 1937, le comité demande au préfet de la Seine l’autorisation d’élever ce monument place du Trocadéro, appuyé sur le mur de soutènement du cimetière de Passy. Un concours lancé en septembre de la même année recueille huit projets dont celui de Louis Henri Bouchard, sculpteur et Albert Drouet, architecte, désignés lauréats. La guerre interrompt le chantier des premiers aménagements du mur du cimetière. [19].

À la gloire de l’armée française 1914-1918 .

Le projet reprend vie en 1950 à condition que le monument initial à l’Infanterie soit dédié plus largement à la gloire de toute l’armée française pendant la Première Guerre. Jacques Meyer conserve la présidence du comité du monument. Avec les autres parties prenantes, au premier chef la mairie de Paris et la direction des Beaux-Arts du ministère de l’Éducation nationale, il choisit Paul Landowski pour en concevoir la statuaire. Le monument est inauguré le par René Coty, président de la République, en présence de plusieurs ministres, du maire de Paris et de représentants de toutes les associations régimentaires et fédérations d’anciens combattants venus de toute la France à l’invitation écrite du sculpteur Paul Landowski et des initiateurs du nouveau mémorial, Jacques Meyer, Maurice Genevoix et Roland Dorgelès [20]

Résistant, évadé de France[modifier | modifier le code]

Promu capitaine de réserve en 1933, c’est avec ce grade qu’il est rappelé à l’activité en août 1939, affecté à l’état-major du Grand Quartier Général en septembre puis désigné début janvier 1940 comme officier de liaison avec les organismes chargés de la presse, de la radio et du cinéma, en compagnie de son camarade, le romancier et homme de radio, le « capitaine Pierre Descaves, l’auteur de L’enfant de liaison et de Grandeur nature », lui aussi membre de l’Association des écrivains combattants[21].

  • Au consistoire central israélite de France

Dans le courant de l’été 1940, démobilisé comme tous les officiers de réserve dans le cadre des accords d’armistice, Jacques Meyer n’a sans doute pas attendu la promulgation de la loi portant statut des Juifs du pour fuir Paris et la zone occupée. A l’automne, il a rejoint à Marseille comme plusieurs personnalités de la communauté israélite, déchus des éminentes positions professionnelles qu’ils occupaient jusqu’à fin septembre. Dans ce groupe d’une vingtaine d’hommes, accueillis temporairement par le professeur de médecine David Olmer, de Marseille et sous la direction du général Boris, le deuxième plus haut gradé juif de la hiérarchie militaire, on trouve entre autres, outre Jacques Meyer, René Mayer, le futur chef de gouvernement, Georges Huismans, l'ancien directeur des Beaux-Arts, Jules Isaac, inspecteur général de l’Éducation nationale, l’industriel André Weil, Pierre Dreyfus, le fils du capitaine Alfred Dreyfus . Ceux qui forment ce « groupe de Marseille » ont compris le sens profond de la réglementation anti-juive instaurée par le gouvernement Laval et condamnent les signes d’allégeance du Grand rabbinat à Pétain ainsi que les atermoiements du consistoire Central. Fin décembre 1940, avec l’aide du conseiller d’État Jacques Helbronner, proche du maréchal Pétain mais lui aussi à cette date démis de ses fonctions officielles, plusieurs des membres du groupe de Marseille, dont Jacques Meyer, entrent au consistoire central et en intègrent la délégation permanente, dont Helbronner prend la présidence[22].

Le consistoire central ainsi renouvelé s’établit à Lyon. Sa première séance plénière se tient les 16 et , la première réunion de la délégation permanente le 31 mars, avec la participation de trois représentants du groupe de Marseille. Ce même jour parait au Journal Officiel la loi créant le commissariat général aux questions juives et nommant à sa tête Xavier Vallat, antisémite notoire. Plusieurs rencontres de représentants du consistoire central avec ce dernier ne permettent pas de lever les doutes les mauvaises intentions du commissaire envers les Français israélites résidants en zone occupée.

« Le consistoire central adopte le texte d’une longue résolution qu’avaient préparée le général Boris et Jacques Meyer. Cette fois il prenait le taureau par les cornes, encore que le texte adopté n’ait prétendu s’exprimer qu’au seul nom des israélites français. »

Le texte de cette longue protestation en cinq points, signé par le grand rabbin et les quarante-trois membres du consistoire est remis au maréchal Pétain en personne par J. Helbronner le [23]. Cela n’empêche pas la promulgation dans les jours suivants de la loi du 2 juin 1941 portant le nouveau statut des Juifs, précisant la définition « légale » de l’expression « de race juive » et restreignant encore l’accès des juifs aux activités professionnelles.

En 1942, Jacques Meyer séjourne toujours en Provence. Il rencontre Yvonne Monier, de 14 ans sa cadette, fille d’un entrepreneur de travaux publics de Cavaillon, qu’il épouse en à Bonnieux (Vaucluse) [24]. La très relative sécurité de cette retraite est brutalement interrompue à la fin de l’automne 1942 lorsqu’à la suite de la réussite de l’opération Torch, ayant présidé au débarquement allié au Maroc le 8 novembre, Hitler décide d’envahir le sud de la France constituant la zone non occupée ou zone libre. L’ordre donné le 10 novembre est définitivement exécuté le soir du 11. Le 12, la préfecture des Bouches-du-Rhône « interdit la circulation des personnes dans la ville de Marseille et les communes environnantes à partir de 20 heures jusqu’à 5 heures du matin » [25]. Des détachements de la Wehrmacht arrivent le matin du 13 à Marseille[26]. Jacques Meyer doit fuir vers l’Espagne.

  • L'évasion par l'Espagne

En , au lieu d’emprunter l’un des nombreux passages préparés autour du col du Perthus, en particulier au départ de Céret, comme la plupart des évadés du Sud-est de la France, il gagne les Pyrénées occidentales pour rallier Pampelune. Lui-même justifie son départ :

« il fallait les événements de fin 1942 pour amener un homme d’un certain âge, robuste mais diminué par une vieille blessure et des maladies moins anciennes, résistant mais peu entraîné, réfractaire à l’altitude, à entreprendre en janvier la traversée des Pyrénées par des cols atteignant 1800 mètres et à tenter une première étape presque ininterrompue de vingt-quatre heures, qui d’ailleurs ne put être accomplie.[27] »

Larrau, forêt d'Iraty depuis le col.

Lâché par son guide, ayant perdu ses compagnons, J. Meyer erre seul dans les escarpements enneigés et glacés de la forêt d’Iraty, à la recherche du sentier qui le mènera, par le col d'Organbidexka, jusqu'au village basque espagnol d’Ochagaria puis à Pampelune. Après six jours de souffrances, les pieds gelés, il est recueilli par des bergers, rapidement conduit dans un hôpital de la capitale de la Navarre puis transféré à l’hôpital français Saint-Louis de Madrid, 78 de Claudio Coello, où il est soigné jusqu’en juillet 1943. Il raconte ce franchissement des Pyrénées dans Approche de la mort [28].

Rétabli, il peut se joindre en septembre 1943 à un convoi d'anciens prisonniers dirigé vers le Maroc via Gibraltar, grâce aux qualités diplomatiques et à l’obstination de Mgr André Boyer-Mas, à la tête de de la délégation française de la Croix-Rouge en Espagne, dont le siège est à Madrid. De Casablanca où il est accueilli par un représentant de l’Union des évadés de France qui vérifie son identité et enregistre ses déclarations il gagne rapidement AlgerHenri Bonnet, commissaire à l’information du Comité français de libération nationale, le nomme administrateur général de l’Office « Radio France » à compter du [N 8].

Le , à l’issue de la deuxième assemblée générale de l’Union des évadés de France (U.E.F.) il est appelé à siéger à son conseil d’administration, présidé par le général Basse depuis le 11 juillet précédent[N 9], alors commandant la subdivision d’Alger[29]. Jacques Meyer reste l’un des deux principaux responsables de l’U.E.F. jusqu’à la fin de sa vie.

L’homme de presse[modifier | modifier le code]

Dès sa sortie de l’École normale supérieure, Jacques Meyer, à 25 ans, devient secrétaire général du groupe Louis-Dreyfus et Cie dont son oncle Samuel Lévy est le directeur général. Il fait son apprentissage de la vie des affaires au moment où le groupe, leader mondial du commerce de grains et important armateur dans le fret maritime, doit répondre à diverses interpellations, dont une enquête parlementaire, concernant l'approvisionnement des armées pendant la guerre et un important marché d'achat de blé à l'Australie en 1920[N 10].

L'Intransigeant du 17 décembre 1932, premier numéro sans mention de Léon Bailby dans le bandeau.

Lorsque Louis Louis-Dreyfus conclut l'acquisition de L’Intransigeant en en versant à Léon Bailby, propriétaire-directeur du quotidien depuis 1913, un acompte de 70 millions de francs, il en confie le secrétariat général à Jacques Meyer. Celui-ci doit composer avec Léon Bailby qui avait exigé par contrat que le nouveau propriétaire ne s'immisce en aucun cas dans la direction politique et administrative du journal. Finalement Léon Bailby démissionne le [N 11]. De tendance socialiste depuis 20 ans, L’Intransigeant, peut-être sous l'impulsion de Jean Fabry, député de Paris, rédacteur en chef depuis 1919 mais désormais seul responsable éditorial, glisse vers une orientation plus centriste. Elle n'explique pas à elle seule la diminution de son lectorat, parallèle à celle de toute la presse française d'opinion dans l'entre-deux guerres dont les causes multiples sont accentuées par les conséquences économiques et sociales de la crise de 1929[30].

Pour tenter d'enrayer le déclin des ventes, Jacques Meyer se déploie dans toute la France afin de remotiver les acteurs de la distribution. On le voit, par exemple, prendre la parole devant les crieurs parisiens dans les premiers jours de 1933, devant les dépositaires de la région Est à Mulhouse en mai, devant ceux de Normandie à Rouen en octobre, puis, au printemps 1934, devant les distributeurs du Sud-est à Marseille et ceux du Centre à Lyon[31].

Jacques Meyer, à l'occasion, se fait aussi « envoyé spécial » pour l’Intransigeant, par exemple lorsqu'un événement politique important met en scène une haute personnalité. Ainsi, en 1933, il rend compte à la Une du numéro du 18 avril des préambules au Havre de l’embarquement pour New-York d’Édouard Herriot, ancien président du conseil, chargé d’une importante mission diplomatique auprès du gouvernement américain[32]. Puis à la Une du numéro du 7 octobre, il rapporte de Barcelone une déclaration du président Francesc Macià, président de la généralité de Catalogne, qui salue la France « champion de la Liberté ! »[33].

En janvier 1935, J. Meyer est promu officier de la Légion d'Honneur au titre du Ministère de l’Éducation nationale et des Beaux-Arts. Comœdia, le grand quotidien culturel, salue cette distinction :

« M. Jacques Meyer est un excellent écrivain. C'est à ce titre et comme membre de l'Association des Ecrivains Combattants que Jacques Meyer a été promu. Mais n'oublions pas ici que, chroniqueur brillant, administrateur d'une rare activité, il est secrétaire général de L’Intransigeant et honore, en tant que journaliste, notre profession.[34] »

C'est à tous ces titres qu'il relate, le 14 juillet 1936, de Douaumont la prestation du serment « Pour la paix du monde » par 20 000 anciens combattants anonymes, de toutes nationalités, recueillis dans le souvenir des 400 000 morts des combats de Verdun[35].

Jacques Meyer démissionne du secrétariat général de L’Intransigeant à sa mobilisation en [9].

L’homme de radio[modifier | modifier le code]

Jacques Meyer, l’homme de radio, n’est pas celui de la programmation radiophonique ni de l’animation d’émissions, mais l’homme des plus hautes responsabilités de gestion et de représentation de plusieurs sociétés de radiodiffusion. Toutefois, même à la radio il reste pour beaucoup homme de lettres comme se plaisent à le souligner Les Nouvelles Littéraires en 1946 sous le titre « La radio et les lettres » « L’administrateur général de la radio, Jacques Meyer, rapporta de la guerre de 1914 plusieurs livres, dont La Biffe est le plus connu, et qui valut à son auteur l’adhésion du sévère J. N. Cru[36]. »

Président de Radio-Cité[modifier | modifier le code]

Au printemps 1935, Jacques Meyer, tout en conservant ses fonctions à L′Intransigeant, devient gérant de la Compagnie nationale de radiodiffusion, la S.A.R.L. qui exploite la station parisienne de T.S.F. Radio LL. Cette petite station du jeune secteur de la radio privée commerciale, vient d'être rachetée par Marcel Bleustein, le fondateur de Publicis et par Louis Louis-Dreyfus et son fils François, respectivement président et directeur général du quotidien qui, bien que minoritaires, placent de cette façon leur homme de confiance dans une position de contrôle et d'appui. Les qualités d'administration et de négociation de Jacques Meyer ne tardent pas à être exploitées par M. Bleustein sur un sujet crucial pour la station[37].

Jusqu'alors, Radio LL émet sur la longueur d'ondes de 209,9 mètres, proche de celles d'autres émetteurs parisiens, ce qui provoque des interférences nuisibles à la qualité de l'audition. Or, le projet radiophonique de M. Bleustein, consistant à disposer d'une chaîne radio de qualité financée exclusivement par la publicité, requiert un excellent niveau de réception. L'attribution d'une nouvelle fréquence est du ressort des instances internationales de la radiodiffusion dont les décisions sont ensuite avalisées, ou non, par les autorités nationales. Un accord amiable entre propriétaires de fréquence est également envisageable. C'est ce qui conduit à Moscou, en juin 1935, Marcel Bleustein, accompagné de Jacques Meyer, pour négocier avec les autorités soviétiques le droit d'utiliser en France la fréquence de 280.9 mètres utilisée par le poste de Tiraspol en Bessarabie[38]. Après de difficiles discussions, ils obtiennent enfin cette autorisation, validée par Georges Mandel, ministre des P.T.T., ministre de tutelle des stations de radio.

La transformation de la S.A.R.L. Compagnie nationale de radiodiffusion en société anonyme le fait de Jacques Meyer le président du conseil d'administration de l'entreprise dont le nom commercial devient Radio-Cité[39]. Sa première émission est annoncée pour le [40]. Un an plus tard, la station, définitivement lancée, inaugure sa nouvelle saison d'hiver salle Pleyel à l'invitation de Jacques Meyer, président du C.A., et de Marcel Bleustein, administrateur délégué[41].

Jacques Meyer démissionne de la présidence de Radio-Cité dès sa mobilisation en [9].

Administrateur général de la Radiodiffusion française[modifier | modifier le code]

Logo 1946-1949.

Jacques Meyer cesse ses fonctions d’administrateur général de l’Office « Radio France » à Alger le jour où le Gouvernement provisoire de la République française, transféré à Paris le 27 août 1944, le nomme adjoint de Jean Guignebert, l’ancien journaliste de l’Intransigeant, ancien rédacteur en chef de Radio-Cité, désigné directeur général de la Radiodiffusion nationale le 6 septembre 1944[42]. La Radiodiffusion française nationale, ou Radiodiffusion nationale, et sa principale station Radio-Paris étaient entre les mains des Allemands depuis juin 1940. Une des premières missions de la nouvelle direction, consistant à épurer de tout l’organisme ceux des collaborateurs les plus notoires qui n’avaient pas fui le jour de la libération de Paris, se termine en février 1945 par l’annulation des nominations sous Vichy de plusieurs dizaines de cadres et techniciens de toutes les catégories professionnelles[43]. Par décret du 9 juillet 1945, signé du général de Gaulle, le gouvernement, sur proposition du ministre de l’information Jacques Soustelle nomme Jacques Meyer « administrateur général délégué de la Radiodiffusion française à partir du 15 mai 1945 »[44].

Dans le courant de 1945, il s’empare, au nom de la France, du problème de la répartition internationale des longueurs d’ondes, sujet qu’il connait depuis 1935. Il participe ainsi fin septembre 1945 à une conférence des longueurs d’ondes organisée à Londres, en marge de l’Union internationale de Radiodiffusion (UIR), en anglais International Broadcasting Union (IBU), totalement discréditée par la mainmise de l’Allemagne nazie sur ses délibérations pendant la guerre[45]. Le , cette fois à Bruxelles, il signe pour la France, avec 24 autres nations, le protocole de création de l’Organisation internationale de radiodiffusion (OIR) qui se substitue de facto à l’UIR[46].

Inauguration de l’émetteur de Coblence. A gauche, assis, J. Meyer.

Le , il inaugure à Coblence le nouvel émetteur des services de radiodiffusion de la zone d’occupation française en Allemagne placés sous la responsabilité du Gouvernement militaire et diffusant les émissions de la Südwestfunk[47]. En août de cette même année il est nommé membre du conseil d’administration de l’Office de la Radiodiffusion sarroise par le gouvernement militaire français[48].

L'affaire de la SOFIRAD[modifier | modifier le code]

La société financière de radiodiffusion, fondée en 1942, sert d’écran juridique à l’État pour réaliser dans le secteur de la radio des opérations financières qui relèvent du secteur privé. Les services de la propagande allemande l’utilisent dès 1943 pour créer Radio Monte-Carlo afin de mieux atteindre les auditeurs potentiels de la zone sud récemment occupée. Le nouveau gouvernement issu de la Libération conserve cet outil. Le transfert du siège social de la SOFIRA de Cusset (Allier) à Paris le 13 novembre 1944 est l’occasion d’une refonte des statuts et du renouvellement du conseil d’administration dont Jacques Meyer devient membre. Les statuts modifiés ne sont publiés qu’en octobre 1945 [49].

J. Meyer se voit placé à la présidence du conseil d’administration de la SOFIRAD en 1947 en remplacement de René Hoffherr, maître des requêtes au Conseil d’État, qui réintègre la haute administration en mai 1946[50]. Le nouveau président fort de plus de vingt ans d’expérience dans les milieux de la presse, de la radio et de la publicité ne peut ignorer l’ambiguïté du positionnement de la société et le sien propre puisqu’il conserve sa fonction d’administrateur délégué de la radiodiffusion française. La SOFIRAD est à la fois un bras séculier de l’État, donc porteuse de l’« intérêt général », et le nécessaire défenseur des intérêts particuliers des entreprises dont elle est actionnaire. Elle évolue dans le domaine sensible de la communication, de l’information et de la publicité dans cette période d’après-guerre, politiquement et socialement instable. Deux dossiers contribuent à mettre Jacques Meyer en porte-à-faux entre ses deux fonctions, Radio Monte-Carlo contre Radio Nice, Radio-Andorre contre la société française de radiodiffusion, le tout sur fond d’ouverture à la publicité du marché des radios au grand dam de la presse écrite.

Il quitte la présidence de la SOFIRAD en mars 1950, peut-être contraint par son ministre de tutelle Pierre-Henri Teitgen, ministre d’État, ministre de l’information comme l’affirme sans détour l’organe officiel du Parti communiste français, lorsqu’il explique à ses lecteurs comment, sous le précédent gouvernement de M. Mitterrand, la SOFIRAD a accordé à un important groupe d’entreprises, dont Publicis, une option de monopole de la télévision à Monte-Carlo[51].

Dernières fonctions[modifier | modifier le code]

Jacques Meyer est promu commandeur de la Légion d'Honneur au titre du Ministère des P.T.T. en 1948 et nommé conseiller d’État en service extraordinaire l'année suivante, fonction qu'il conserve jusqu'en 1962[52]. Ces deux distinctions ne l'empêchent pas d'être démis de son poste d'administrateur général de la radiodiffusion française en 1950, dont il acquiert, cependant, l'honorariat[9].

  • Inspecteur général de la radiodiffusion-télévision française

Dès la cessation de sa fonction d'administrateur général, la carrière de Jacques Meyer évolue vers l'inspection générale de la radiodiffusion-télévision française, position qu'il conserve de 1951 à 1965, et qui lui permet d'assumer au moins deux mandats extérieurs au nom de l'établissement public, successivement à Radio-Normandie et à Technisonor[53].

Jacques Meyer est président de Radio-Normandie de 1953 à 1962. Radio Normandie, pionnière des radios privées de France créée en 1929, n'est plus qu'un relais de la radiodiffusion française après la guerre.

  • Président de Technisonor

J.Meyer est porté à la présidence de Technisonor en 1962 pour un mandat de 3 ans. Il en reste le président d'honneur jusqu'à son décès[53]. Technisonor, entreprise de production de l'audiovisuel du secteur public, est filiale de Radio Monte-Carlo, elle-même filiale de la SOFIRAD. Elle intervient en outre comme co-producteur de musique avec les Éditions françaises de musique, autre sous-filiale de la SOFIRAD. En 1975, Technisonor devient filiale directe de la SOFIRAD[54].

Œuvre[modifier | modifier le code]

L’œuvre littéraire de Jacques Meyer prend sa source dans son vécu des deux guerres mondiales, ainsi que dans les engagements et réalisations extra-professionnelles qui en ont découlé. Il livre dans deux essais ses conceptions philosophiques et politiques.

Témoignages sur la Première guerre mondiale[modifier | modifier le code]

  • Ce qu’on voit d’une offensive (1918)

Sous ce titre, à partir du , L’Œuvre, vingt mois après avoir publié le « Journal d’une escouade » d'Henri Barbusse qui deviendra Le Feu, introduit ainsi son nouveau feuilleton de tranchées :

« Ce ne sont généralement que des vues d’ensemble qu’on nous donne sur les grands mouvements militaires. Mais qu’est-ce qu’un soldat, qu’est-ce qu’un chef de section peut voir des grands événements auxquels il est mêlé ? Que voit-il de l’action à laquelle il participe ? M. Jacques Meyer qui, en juillet août 1916 participa à l’offensive de la Somme, a dressé le procès-verbal très complet de ce qu’il a fait, de ce qu’il a vu. Et c’est de son intéressant cahier que nous détachons les extraits qu’on va lire. »

Ces extraits, réunis l’année suivante dans un petit livre, permettent à un camarade de combat de dire de Jacques Meyer : « Il a su faire court, se garder de l’imagination, qui n’a rien à voir en effet en cette affaire, et donner tout nus, avec un art sans recherche, ses souvenirs de la Somme »[N 12].

Le texte en est repris à l’identique 10 ans après dans le chapitre « 6 juillet. Après-midi » de La Biffe.

  • La Biffe (1928)

C'est pour rendre hommage à l'Infanterie que J. Meyer regroupe en 1928 une partie de ses carnets des combats de 1915 en Champagne et de ceux de juin-juillet 1916 lors de la bataille de la Somme. Bien lancé dans la Presse par une campagne de publicité soutenue, l'ouvrage suscite de nombreux éloges :

« M. Jacques Meyer a su saisir ses bonshommes, les gars de la Biffe, accomplissant sous le feu, dans la boue leur tâche humble et pénible [...] C'est là le témoignage d'un fantassin combattant, qui est un intellectuel, un normalien, fin, sensible, généreux »[55].
« Jacques Meyer nous donne son carnet de route et de souvenirs d'ancien combattant. Récit singulièrement émouvant, tragique, sincère. Mais les visions de sang et de carnage, n'ont pas tué en l'auteur une âme d'artiste qui trouve jusque dans les plus effrayants spectacles, des symphonies de couleur et de lumières d'une inoubliable grandeur »[56].
« Avec quelle puissance, avec quelle âpreté M. Jacques Meyer rappelle les heures terribles. On songe parfois à Barbusse, à Dorgelès. Quel plus bel éloge que celui-là pour un livre de guerre ?[57] »

Il recueille aussi un brevet d'authenticité de Jean Norton Cru qui classe Jacques Meyer parmi les 29 auteurs les plus crédibles sur les 252 dont il a examiné scrupuleusement les récits et « témoignages » de guerre[58]. La Biffe s'avère un grand succès de librairie, comme le confirme cinq ans plus tard ce visiteur d'Albin Michel, son éditeur:

« Nous sommes au premier étage de la puissante maison de la rue Huyghens. A portée de la main de l'éditeur [Albin Michel en personne], quelques-uns de ses plus gros succès : Les Romain Rolland, la série complète des Dorgelès, la Biffe de Jacques Meyer [...][59] »

  • La guerre, mon vieux ... (1930)

D'abord sous forme réduite, en 1930, aux éditions Étincelles[60], puis dans leur intégralité en 1931 chez Albin Michel, sous le titre La guerre, mon vieux ..., J. Meyer rend public de nouveaux souvenirs de la guerre sous forme de brefs chapitres thématiques, sans véritable chronologie dans les deux premières parties. La seconde moitié de l'ouvrage retrace son parcours parfois cocasse depuis la reprise de la vie militaire normale début 1918 jusqu'à son retour d'Allemagne fin février 1919. Bien que fondés sur ses carnets, ses souvenirs ont ici été retravaillés pour faire ressortir les aspects les plus incongrus des situations des fantassins et de leurs officiers. Certains virent au burlesque, tels « Peaux de mouton » ou « Paperasses ». Aucun ne s'abaisse au comique.

« Contentons-nous de noter aujourd'hui la parfaite justesse, la vive pénétration du petit livre de M. Jacques Meyer. A petites touches, par extrême division du ton et de ses nuances, d'une manière désinvolte ou goguenarde, mais toujours soutenue par une sorte de gravité résorbée, l'auteur analyse cette singulière position du combattant français [...] La guerre était devenue, sauf pendant les coups durs, une sorte d'administration [...] On s'était habitué au danger comme à un "ennui quotidien", simplement ... [61]. »

Études historiques sur les deux guerres mondiales[modifier | modifier le code]

  • Vie et mort des Français 1914-1918 (1959)

Jacques Meyer s'adjoint les talents d'André Ducasse et de Gabriel Perreux, deux de ses camarades de promotion de l’École normale supérieure, pour écrire cette somme de plus de 500 pages, placée sous le patronage moral et littéraire de Maurice Genevoix qui en signe la présentation. Ce dernier souligne la « poignante hantise, ... l'obligation intérieure » de ceux qui se devaient raconter, tant qu'ils en ont encore la force, ce qu'ils ont vu, ce qu'ils ont vécu. Entre eux ils se sont dit : « La guerre, mon vieux, tu sais bien ce que c'était. Mais quand nous serons morts, qui donc l'aura jamais su ? »[62]. La première édition de cette synthèse, couronnée d'un Grand prix de l'Académie française, bénéficie de cette recension qui confirme la pertinence de l'entreprise des trois camarades anciens combattants :

« On revient avec eux en arrière de quarante-cinq ans, à un moment que seuls peuvent bien retrouver ceux qui l'ont connu. Pour les autres, on voudrait que ce beau livre leur apprît des choses qu'ils ne savent sans doute pas ou qu'ils se représentent sous des lignes simplifiées et déformées comme, longtemps après, l'histoire les résume et les trahit[63]. »

  • Le 11 novembre (1964)

Second titre de l'éphémère collection L'Histoire par l'image chez Hachette, cet album relié de format carré prend logiquement la suite de celui de Jean Mistler, Le 14 juillet. Le commentaire suivant suffit à démontrer l'intérêt de cette reconstitution, distinguée par le Prix Général-Muteau de l’Académie française en 1965 :

« Jacques Meyer reprend fidèlement les faits authentiques qu’il a pu vérifier sur la grande journée de l’Armistice. Le choix des documents officiels, des textes et des photos donne une valeur inestimable à des récits rédigés dans une langue châtiée, simple et dépourvue d’un lyrisme pompeux dans lequel certains écrivains se laissent emporter lorsqu’ils évoquent de grandes heures de l’histoire[64]. »

  • La vie quotidienne des soldats pendant la Grande guerre (1967)

Dès son avant-propos, Jacques Meyer s'interroge : « Est-il possible de parler d'une “vie quotidienne” des soldats de 1914 à 1918 ? [...] L'existence du soldat a été rythmée au jour le jour par le danger [...] Il serait tout aussi naturel de parler d'une “Mort quotidienne du soldat”. ». Il ressent donc le besoin de préciser chaque terme de ce titre, conforme à celui de la collection dans lequel l'ouvrage est publié chez Hachette. Ainsi il montre successivement que les soldats ne sont pas du tout exposés de la même façon au risque de mort, car il n'y a rien de commun, à part l'uniforme, entre le guetteur des avant-postes et le factionnaire du service postal, à l'arrière de l'arrière. De même, il n'y a pas de commune mesure entre la vie statique dans les tranchées pendant trois ans et demi et les épisodes de repli ou d'offensive à partir du printemps 1918. Il opte donc pour une description de la vie du soldat d'infanterie pendant la guerre de position à l'aide de témoignages d'intellectuels dont plusieurs ont déjà été publiés dans Vie et mort des Français[65].

Parmi les recensions de cet ouvrage, plusieurs fois réimprimé et réédité, couronné par l'Académie française, on relève cette notation sur Jacques Meyer :

« On connaît sa manière, dépouillée de toute érudition : avec ses souvenirs personnels, qu'il confronte à des témoignages rigoureusement authentiques, il campe scènes et portraits, en faisant une large place à la psychologie individuelle et collective, et sa sensibilité toujours vive fait réellement de lui l'historiographe du combattant. Il ne s'agit jamais d'un récit, même dans le chapitre consacré au soldat de Verdun, où il lui fallait bien évoquer cet enfer, paroxysme et symbole de toutes les souffrances et de toutes les horreurs accumulées[66]. »

  • Vie et mort des Français 1939-1945 (1971)

Dix ans après 'Vie et mort des Français 1914-1918, Jacques Meyer prend une initiative similaire pour relater le vécu de la guerre 1939-1945. Toutefois il élargit le cercle des contributeurs à des personnes dont les expériences de ce conflit mondial et les opinions politiques sont très diverses. A côté de Vercors, le communiste, on trouve un jésuite, le R.P. Riquet, plusieurs officiers généraux, une résistante chef de réseau, des journalistes, d'anciens ministres. Le texte de chacun des quinze auteurs, dont J. Meyer lui-même, est complété par des « documents », extraits de textes officiels, de témoignages, de correspondances[67]. L'exercice ne recueille pas tous les suffrages :

« Les auteurs mis à contribution ont été laissés absolument libres [...] Mais cette liberté n'a pas manqué de donner à l'ensemble de l'ouvrage un caractère quelque peu décousu, fragmentaire et heurté qui nuit à son unité et par conséquent à son impact sur le lecteur. Jacques Meyer prévoyait cette objection [...] Aussi il nous propose de porter notre attention sur les divergences d'opinion et de points de vue, sur les contradictions et sur les démentis que s'infligent plus ou moins consciemment les différents membres de son équipe[68]. »

L'ouvrage se termine par une longue chronologie synoptique en France, à Alger et en Afrique du Nord, à Londres et sur d'autres théâtres d'opération et Étranger que le commentateur précité qualifie « d'excellente ».

Essais[modifier | modifier le code]

  • Essai politique (1948)

En avant-propos à Question de confiance, J. Meyer souligne que cet ouvrage, annoncé dès 1928, n'est publié qu'en 1948 :

« Ce délai de près de vingt ans pour la mise au point d'une œuvre signifie, plutôt que négligence ou retard, continuité d'attention sur un problème dont l'actualité, pour se déplacer sans cesse, n'en est devenue aujourd'hui que plus brûlante[69]. »

Le futur conseiller d’État en service extraordinaire est taraudé par l'instabilité politique de la IIIe République puis de la IVe République, conséquence quasi-automatique, pense t-il, des votes des « question de confiance » ou des « motions de censure». Il mène, en 200 pages, une analyse minutieuse du dispositif constitutionnel régissant ce mécanisme consubstantiel à la démocratie, tel qu'il a été voté en 1875 et en 1946. Il constate avec regret qu'en 1948 « la Constitution ne tourne pas rond »[70].

Commentant cet essai, la Revue de la Défense nationale note :

« Jacques Meyer connu par un livre remarquable, La Biffe, sur la guerre 1914-1918, étudie [ici] un des problèmes, selon lui essentiel, de l'institution parlementaire. C'est une analyse de véritable technicien politique qui fait le plus grand honneur à sa science juridique et à son esprit politique[N 13]. »

  • Essai philosophique (1953)

Dans Approche de la mort, Jacques Meyer livre les pensées les plus intimes qui l'assaillent lorsque,en janvier 1943, traversant les Pyrénées pour fuir les Allemands, il s'égare dans les sentiers qui devraient le mener vers la liberté. Affamé, mal équipé, sans carte, sans boussole, par un froid glacial, il s'immobilise au pied d'un arbre et se sent céder à l'engourdissement qui mène à la mort. Il pense à un Dieu auquel, juif non pratiquant, il ne croit pourtant pas. Il envisage de lancer une prière pour être sauvé et s'interroge sur l'opportunité et le résultat de cette tractation avec « la puissance supra-humaine » :

« Pourquoi en serais-je le bénéficiaire ? En quoi ma conservation sur terre importerait-elle à la manifestation du divin ? Imaginè-je qu'il tient à me convaincre et à faire de moi un croyant, comme de ces autres qui, dans le péril de la mort, promirent le pèlerinage en signe de reconnaissante conversion ?[71] »

Liste des œuvres[modifier | modifier le code]

Ouvrages[modifier | modifier le code]

  • Ce que l’on voit d’une offensive, Paris, Éditions de l’Œuvre, , réédité par les Éditions des Malassis, Paris, Équateurs, 2015, 92 p. (ISBN 978-2849903889).
    Recueil de la série d’articles « Ce que l’on voit d’une offensive », publiés dans L’Œuvre à partir du .
  • « Robert Thiriet, 1895-1915 », dans Association des écrivains combattants 1914-1918, Anthologie des écrivains morts à la guerre, 1914-1918, Amiens, Malfère, 1924-1926 (lire en ligne), p. 653-657.
  • « Avec le 329e de ligne », dans Christian-Frogé (dir.), Association des écrivains combattants 1914-1918, La Grande Guerre, vécue, racontée, illustrée par les combattants, Paris, Aristide Quillet, (lire en ligne), p. 249-253.
  • « Concentration et attaque d’Estrées-Deniécourt », dans Christian-Frogé (dir.), Association des écrivains combattants 1914-1918, La Grande Guerre, vécue, racontée, illustrée par les combattants, Paris, Aristide Quillet, (lire en ligne), p. 326-328.
  • La Biffe (préf. Henry Malherbe), Paris, Albin Michel , , 246 p.
  • La guerre, mon vieux, ..., Paris, Albin Michel, , 251 p.
  • Question de confiance, Paris, Albin Michel, , 237 p.
  • Approche de la mort, Paris, Seghers, coll. « Collection P.S., cahiers bimensuels » (no 273), , 44 p.
  • André Ducasse, Jacques Meyer et Gabriel Perreux (préf. Maurice Genevoix), Vie et mort des Français (1914-1918), Paris, Hachette, , 508 p. Réédité par Hachette en 1962 et 1968, 550 p. Nouvelle édition : André Ducasse, Jacques Meyer et Gabriel Perreux (préf. Maurice Genevoix), Vie et mort des Français (1914-1918) : simple histoire de la grande guerre, Genève, Famot, , 540 p.
  • Le 11 novembre, Paris, Hachette, coll. « L’histoire par l’image », , 159 p.
  • La vie quotidienne des soldats pendant la grande guerre, Paris, Hachette, , 381 p. Réédité en 1971 sous le même titre par Hachette et par Le Grand Livre du Mois, 373 p. Réédité en 1996 sous le titre Les soldats de la Grande guerre par Hachette (ISBN 2-01-235252-9) et par Le Grand Livre du Mois, 373 p.
  • Jacques Meyer (dir.) et Francis Ambrière, André Beaufre, Emmanuel Berl, Georges Buis, François Coulet, Marie-Madeleine Fourcade, Fernand Gambiez, Jean Marin, Christian Pineau, Marcel Prenant, Michel Riquet, Jacques Soustelle, Maurice Toesca, Vercors, Vie et mort des Français (1939-1945), Paris, Hachette, 1971, 614 p. Réédité en 1980 sous le même titre par les Éditions Tallandier, 615 p.

Articles[modifier | modifier le code]

  • « J’apporte au président Herriot les vœux de l’Intransigeant  », L’Intransigeant,‎ , p. 1 et 5 (lire en ligne)
  • « L’Intransigeant à Barcelone : Une déclaration du président Macia », L’Intransigeant,‎ , p. 1 et 7 (lire en ligne)
  • « Le serment dans la nuit de Douaumont, lieu sacré : En présence de 400 000 morts inconnus, 20 000 anciens combattants eux aussi anonymes, venus de tous le spays, se recueillent dans l’obscurité et le silence », L’Intransigeant,‎ , p. 1 et 3 (lire en ligne)
  • « Radio et conférences internationales », Revue de Défense Nationale, nouvelle série, vol. 6, no 68,‎ , p. 327-337 (lire en ligne)
  • « Les grands problèmes politiques - Constitution et Assemblée : bilan de l’expérience passée, perspectives de l’expérience future », Revue de Défense Nationale, nouvelle série, vol. 7, no 87,‎ , p. 327-337 (lire en ligne)
  • « Vingt ans d’épreuves », dans Comité du monument à la gloire de l'armée française (1914-1918 ; Paris), Inauguration du Monument, le 13 mai 1956- Place du Trocadéro, Paris, , 14 p. (lire en ligne).
  • « À propos d'un 11 novembre : Méditations d'un ancien "biffin" », Revue des Deux Mondes,‎ , p. 554-562 (lire en ligne)
  • « Vie et mort des Français », Revue des Deux Mondes,‎ , p. 580-585 (lire en ligne)
  • « Les croix de bois », Revue des Deux Mondes,‎ , p. 67-80 (lire en ligne)
  • « Prélude inédit aux conférences de presse du général de Gaulle », Revue des Deux Mondes,‎ , p. 302-306 (lire en ligne)
  • « Il y a cent ans naissait Roland Dorgelès », Revue des Deux Mondes,‎ , p. 104-109 (lire en ligne)

Décorations[modifier | modifier le code]

Distinctions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Sem-Lévy, officier de la Légion d’Honneur (1870-1934), Mme Sem-Lévy, née Lucie Fould (1877-1945), Félix Meyer, rabbin, (1864-1942), Mme Félix Meyer, née Léa Lévy (1868-1945), directeur et directrice de l’École de Travail sont inhumés dans le caveau des familles Sem Levy et Félix Meyer, cimetière du Montparnasse, division 10, 2e section, 3e ligne sud, 12 est (Archives municipales de Paris, Cimetière du Montparnasse, registre journalier d’inhumation du 24 avril au 29 septembre 1934, p. 26 ; Voir les photos sur Geneanet, projet Tombes).
  2. On le voit classé second au classement des élèves les plus nommés de la classe de Sixième A2 à l’issue de l’année scolaire 1905-1906 (Distribution des prix, Journal des Débats, 27 juillet 1906, p. 3, col. 2), quatrième de la classe de Quatrième A à l’issue de l’année scolaire 1907-1908 (Distribution des prix, Supplément au Gaulois du 31 juillet 1908, p. 6, col. 5).
  3. Jacques Meyer obtient le doctorat en Droit avec une thèse sur le chèque et ses usages. Pour développer l’emploi de ce moyen de paiement en limitant le risque de chèque sans provision, il préconise l’instauration de chèques de montants prédéfinis, dont le paiement est garanti par la banque émettrice, en contrepartie du versement préalable par l’émetteur des sommes équivalentes sur un compte bloqué (L’Oeuvre, 4 avril 1925, p. 4, col. 3 ; H.P., « Du chèque », Le Mercure africain, 13 mai 1925, p. 573-574 (Lire sur Gallica).
  4. a et b « Meyer, Jacques, sous-lieutenant à la 23e Cie - Après avoir eu une très belle conduite, a sauvé la vie le 15 février 1916, sous un bombardement intense de minen, au guetteur placé auprès de son P.C. de commandant de Cie qui avait été enseveli par l’explosion d’un projectile » (Journal officiel, 24 septembre 1916, p. 8444, col. 1).
  5. Au printemps de , J. Meyer est invité à l'inauguration du monument en mémoire des 38 morts de la commune « en tant qu'historiographe de la prise d'Estrées » (La guerre, mon vieux ..., p. 239).
  6. a et b « Meyer (Jacques), sous-lieutenant de réserve au 329e rég. d’infanterie : n’a cessé de se prodiguer pendant les journées des 4, 5, 6 juillet 1916 avec une téméraire bravoure et une bonne humeur entraînante. A pris deux mitrailleuses (dont les servants se sont rendus). Blessé en organisant la position conquise » (Journal officiel, 23 novembre 1917, p. 9434, col. 2).
  7. L'Œuvre publie cette lettre sur deux colonnes dans son numéro du 27 février 1919 sous le titre « Les Alliés à Mayence » (lire en ligne). Le texte en est intégralement repris en 1931 dans le chapitre « Les Français à Mayence » de La guerre, mon vieux ..., p. 219-228.
  8. L’administrateur général de l’Office « en assure la gestion administrative et financière, en accord avec le Directeur général et conformément aux directives qui lui seront données par le Commissaire à l’information et le Commissaire aux finances », Journal officiel du Comité de libération nationale, 28 octobre 1943, p. 229-230 (lire en ligne).
  9. André Basse (Stenay (Meuse), 1886-Versailles, 1970), saint-cyrien, promotion du Maroc (1907-1910), officier d'infanterie, général de brigade, commandeur de la Légion d'Honneur (Voir en ligne l'histoire de la promotion ; Biographie sur Geneanet).
  10. Toute la presse parle de cette succession d'affaires dans lesquelles est impliqué M. Ernest Vilgrain, industriel minotier, sous-secrétaire d’État chargé du ravitaillement dans le gouvernement de Georges Clemenceau de 1917 à 1920, président de la commission des marchés de l’État, qui accuse d'accaparement le Groupe Louis-Dreyfus et Louis Louis-Dreyfus, son président, en personne. Voir par exemple « L'affaire des blés à la Commission des marchés », Le Populaire, 13 février 1921, p. 1, col. 3 (lire en ligne).
  11. La notice « L’Intransigeant » dans Retronews (lire en ligne) mentionne une acquisition en décembre 1932. La prise de contrôle complète du quotidien du soir par le groupe Louis-Dreyfus se réalise bien le au moment même de la démission de L. Bailby, pendant un conseil d'administration houleux au cours duquel il refuse définitivement la mise en place d'une direction bicéphale à la tête du journal. Il s'en explique lui-même dans son dernier éditorial, « Adieux à l’Intran », à la Une du 16 décembre lire en ligne. Mais le transfert de propriété était déjà acté en décembre 1931 et constaté par le versement du très important acompte contractuel de 70 millions sur les 100 millions du montant total de la transaction (Cf. Fred Kupferman, Philippe Machefer, « Presse et politique dans les années Trente : le cas du Petit Journal », Revue d’histoire moderne et contemporaine, tome 22, n°1, janvier-mars 1975, p. 7-51, en particulier p. 11 (lire en ligne).
  12. J. P. « Ce qu’on voit d’une offensive », L’Œuvre, 29 mars 1919, p. 5, col. 3 (lire en ligne). Les initiales J.P. portées par l’auteur de cette recension sont vraisemblablement celles de Jacques Péricard, aîné de J. Meyer de près de 20 ans, connu pour son témoignage Ceux de Verdun et pour la création de l’association « La Flamme sous l'Arc de Triomphe », dont J. Meyer devient lui-même président ultérieurement.
  13. E. D., « Jacques Meyer, Question de confiance, Ed. Albin Michel, Paris (231 pages) », Défense nationale, mai 1949, p. 681 (lire en ligne). Voir également la note bibliographique de S. Molinier dans La Pensée, revue du rationalisme moderne, Centre d’études et de recherches marxistes, n°21, novembre-décembre 1948, p. 150-151 (lire en ligne).
  14. Jacques Meyer est fait chevalier de la Légion d’Honneur au titre du Ministère de la Guerre par un décret 2 janvier 1928 : « Meyer (Jacques), lieutenant au 24e régiment d’infanterie : 12 ans de services, 5 campagnes, a été blessé et cité. Titres exceptionnels : excellent officier sous tous les rapports, plein de bonne humeur et de bravoure, se prodigue toujours sans compter » (Journal officiel de la République française, 5 janvier 1928, p. 176, col. 2). Il est promu officier au titre du ministère de l’Éducation Nationale et des Beaux-Arts par décret du 13 janvier 1935 (JORF, 19 janvier 1935, p. 614) et promu commandeur au titre du Ministère des Postes, télégraphes et téléphones par décret du 9 juin 1948 (JORF, 18 juin 1948, p. 5922, col. 3).

Références[modifier | modifier le code]

  1. L’Univers israélite, 16 septembre 1888, p. 26.
  2. Registre des mariages de Brumath pour 1891 (AD Bas-Rhin, 4 E 66/20, vue 40/58).
  3. Archives israélites de France , 25 juin 1896, p. 7.
  4. A. Demeunynck et O. Devaux, Annuaire statistique du département du Nord, Lille, Annuaire Havas et L. Danel, 1896, p. 231-232 (en ligne sur Gallica).
  5. Cahiers de Radio-Paris, 15 avril 1932, p. 397-399.
  6. Les Meyer, p. 104.
  7. Registre des naissance de Niederbron pour 1870 (AD Bas-Rhin, 4 E 324/6 vue 33/35).
  8. Le Matin, 5 septembre 1934, p. 2 ; Archives israélites de France, 13 septembre 1934, p. 7 (Retronews).
  9. a b c d e et f Les Meyer, p. 98.
  10. Registre des naissances de Valenciennes, année 1895 (AD Nord, 1 Mi EC 606 R 013) ; Listes d’optants pour 1872 (AN, BB/31/114).
  11. Distribution des prix au Lycée Louis-le-Grand, J. Meyer cité parmi les élèves de la classe Première vétéran (Le Radical, 14 juillet 1913, p. 5, col. 2 Lire en ligne sur Gallica).
  12. Archives israélites de France, 30 juillet 1914, p. 7 (Retronews) ; Service d’Histoire de l’Éducation, LARHRA, Ressources numériques en histoire de l’éducation, Listes nominatives des concours d’agrégation, Les agrégés de l'enseignement secondaire. Répertoire 1809-1960, philosophie (Consulter en ligne).
  13. La Biffe, p. 228.
  14. Journal des Marches et Opérations du 329e régiment d’infanterie, 3e cahier du 18 avril au 1er novembre 1915, 4e cahier du 1er novembre 1915 au 31 décembre 1916 (Service Historique de la Défense, GR, 26 N 752/3 et /4 ; site Mémoire des Hommes).
  15. Journal officiel, 13 octobre 1916, p. 8986, col. 3
  16. La guerre, mon vieux.
  17. Registre matricule du département de la Seine pour l’année 1915, 3e bureau, liste principale, matricule 391 (Archives municipales de Paris, D4R1 / 1860, 5 vues).
  18. Article 1er des statuts, Association des écrivains combattants, Annuaire 1926 .
  19. L’Intransigeant, 5 juin 1939, p. 3, col. 6-7 ; Frédéric Jiméno, À la gloire de l’Armée française 1914-1918, un monument de Paul Landowski, Ville de Paris, site web Monuments civils et religieux, 2000, 8 p. (lire en ligne).
  20. Leurs textes sont réunis dans une plaquette adressée, préalablement à l’inauguration, à toutes les amicales régimentaires et associations d’anciens combattants de France (lire en ligne).
  21. Journal Officiel, 25 juin 1933, p. 6594, col. 2 ; L’Intransigeant, 16 janvier 1940, p. 2, col. 5.
  22. Simon Schwarzfuchs, « Le consistoire central et le gouvernement de Vichy », Revue d’Histoire de la Shoah, 2000/2 (N° 169), pages 17 à 27 (Lire en ligne) .
  23. Vichy, p. 107-111.
  24. Le Petit Provençal, 4 juillet 1942, p. 2, col. 1 (lire en ligne).
  25. Le Radical, 12 novembre 1942, p. 1 (lire en ligne).
  26. Le Radical, 13 novembre 1942, p. 1.
  27. Approche de la mort, p. 9.
  28. Approche de la mort.
  29. L’Écho d’Alger, , p. 1 Lire en ligne).
  30. Pierre Albert, « Remarques sur la stagnation des tirages de la presse française de l'entre-deux-guerres », Revue d’Histoire Moderne & Contemporaine, 1971, n°18-4 p. 539-550 lire en ligne.
  31. L'Intransigeant, 16 janvier 1933, p. 3, col. 5 ; 17 mai 1933, p. 5, col. 7 ; 7 octobre 1933 ; 25 avril 1934 ; 29 mai 1934, p. 2.
  32. L’Intransigeant, 18 avril 1933, p. 1, 5.
  33. L’Intransigeant, 7 octobre 1933, p. 1, 7.
  34. Comœdia, 15 janvier 1935, p. 3, col. 5 (lire en ligne). Le journal publie la photo de J. Meyer à la Une de ce même numéro
  35. L’Intransigeant, 14 juillet 1936, p. 1, 3.
  36. Les nouvelles littéraires, 12 décembre 1946, p. 4, col. 2.
  37. Les ondes de la liberté, p. 79-82.
  38. Les ondes de la liberté, p. 91-98.
  39. Les ondes de la liberté, p. 81.
  40. L'information est diffusée par communiqué à toute la presse. Voir, par exemple, « Radio LL devient Radio-Cité »,Le Petit Journal, 12 septembre 1935, p. 8,col. 1-2 (lire en ligne).
  41. Le Matin, 16 septembre 1936, p. 5 (lire en ligne).
  42. Combat, 7 septembre 1944, p. 1 (Lire en ligne).
  43. Journal officiel de la République française, 11 février 1945, p. 711, col. 1-2.
  44. Journal officiel de la République française, 9 juillet 1945, p. 4247, col. 1.
  45. Point de vue, 27 septembre 1945, p. 6, col. 6 (Lire en ligne).
  46. Études de presse, 1ère année, n°5, octobre 1946, p. 593-596(Lire en ligne).
  47. La France en Allemagne, n°4, janvier-février 1947, p. 9-13(Lire en ligne).
  48. Arrêté n°243, Journal officiel du Commandement en chef français en Allemagne , 22 août 1947, p. 11(Lire en ligne).
  49. La Loi, 24 octobre 1945, p. 1, col. 2-5 (Lire en ligne).
  50. R. Hoffherr est directeur au secrétariat général du Gouvernement, membre de la commission de modernisation des territoires d’Outre-mer, Journal officiel de la République française, 28 mai 1946, p. 4626, col. 3.
  51. Paris-presse, L’Intransigeant, 15 mars 1950, p. 4, col. 3 ; « La télévision française à l’encan », L’Humanité, 7 juin 1950, p. 4.
  52. L′Intransigeant, 25 juin 1948, p. 2, col. 4 ; Encyclopédie permanente de l'administration française, n°87, janvier 1953, p. 33.
  53. a et b Whos's who in France, Paris Éditions Jacques Lafitte, Paris, 1975, p. 1181, col. 1.
  54. Armand Bizaguet, « Le secteur public dans l'économie française. Son évolution depuis 1973 », La Revue du Trésor, juin 1978, p. 343.
  55. Le Gaulois, 29 novembre 1928, p. 5, col. 4.
  56. Le Journal, 30 décembre 1928, p. 5, col. 6.
  57. Louis-Jean Finot, « Les romans et la vie », Revue mondiale, 15 décembre 1928, p. 433.
  58. Témoins : essai d’analyse et de critique des souvenirs de combattants édités en français de 1915 à 1928, Paris, Les Étincelles, 1929, 727 p. ; réédition Presses universitaires de Nancy, 1993, et 2006 en fac-similé.
  59. « Les projets d'Albin Michel », L'Intransigeant, 16 septembre 1933, p. 6, col. 7.
  60. Paris, Éditions " Les Étincelles ", 1930, 86 pages, Collection "Collection des Témoignages de Combattants Français".
  61. Gabriel Boissy, « La Guerre, mon vieux ... Un essai sur la psychologie des combattants», Comœdia, , p. 1, col. 3-4 (lire en ligne).
  62. Vie et mort 1914-1918, p. 10.
  63. Robert Coiplet, « Vie et mort des Français 1914-1918 de MM. André Ducasse, Jacques Meyer et Gabriel Perreux », Le Monde, 12 décembre 1959, p. 25 (lire en ligne).
  64. Pierre Ferjac, « Le 11 novembre », Cols bleus, hebdomadaire de la Marine française, n° 879, 30 janvier 1965, p. 4, col. 3(lire en ligne).
  65. La vie quotidienne p. 11-20.
  66. J.-M. d'Hoop, « Note bibliographique », Revue historique, 91e année, n°298, octobre-décembre 1967, p. 532 (lire en ligne).
  67. Vie et mort 1939-1945.
  68. André Nolde, « Vie et mort des Français - 1939-1945 », Revue de la Défense nationale, n° 305, novembre 1971, p. 1749-1750 (lire en ligne).
  69. Question de confiance, p. 7.
  70. Question de confiance, p. 139-180.
  71. Approche de la mort, p. 25-26.
  72. Journal officiel de la République française, 15 novembre 1947, p. 11307.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]