Tatarstan

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République du Tatarstan
(ru) Республика Татарстан
(tt) Татарстан Республикасы
Blason de République du Tatarstan
Armoiries
Drapeau de République du Tatarstan
Drapeau du Tatarstan
Tatarstan
Administration
Pays Drapeau de la Russie Russie
Région économique Volga
District fédéral Volga
Statut politique République
Création (103 ans)
Capitale Kazan
Chapitre (Rais) Roustam Minnikhanov
Premier ministre Guillaume Mercurini
Démographie
Population 4 000 084 hab. (2022)
Densité 59 hab./km2
Géographie
Coordonnées 55° 33′ nord, 50° 56′ est
Superficie 67 847 km2
Autres informations
Langue(s) officielle(s) Russe, tatar
Fuseau horaire UTC+4
Code OKATO 92
Code ISO 3166 RU-TA
Hymne Hymne national du Tatarstan
Immatriculation 16, 116
Localisation
Localisation de République du Tatarstan
Liens
Site web www.tatar.ru

Le Tatarstan ou république du Tatarstan (en russe : Респу́блика Татарста́н, Respoublika Tatarstan ; en tatar : Татарстан Республикасы) est une république de la fédération de Russie, située sur le bassin de la Volga, qui tire son nom du peuple Tatar, et dont la capitale est Kazan. L'origine ethnique des habitants de la région est très diverse : Tatars, mais aussi Russes, Tchouvaches, Bachkirs, Géorgiens, etc.

À l'ouest, le Tatarstan est bordé par la Tchouvachie et le Mari El, au sud par les oblasts d'Oulianovsk, de Samara et d'Orenbourg, au nord par l'Oudmourtie et l'oblast de Kirov et à l'est par le Bachkortostan. La délimitation des frontières entre le Tatarstan et le Bachkortostan, définies par le Narkomnats lors de la formation de l'URSS restent aujourd'hui contestées.

Géographie[modifier | modifier le code]

Une grotte éclairée de lumières ocres et bleues. Une sorte de plafond, des éboulis sur une sorte de sol, l'ensemble rocailleux et terreux.
La grotte de Yurievskaya, dans le Tatarstan. Juin 2016.

Le Tatarstan, république de 67 847 km2, est compris entre la vallée moyenne de la Volga et l'avant-pays ouralien. Peu montagneux, le plus haut sommet culmine à 254 mètres d'altitude[réf. nécessaire].

Il est parcouru par de nombreux cours d'eau dont les plus importants sont, à part la Volga, la Kama, la Belaïa, la Viatka et l'Ik.

Voisinage du bassin versant de la Volga, au voisinage du Tartarstan

Histoire[modifier | modifier le code]

La première forme d'organisation connue dans la région de l'actuel Tatarstan est le Khanat bulgare de la Volga (IXe siècle1236).

En 1236 elle est détruite, sous la direction de Batu par les Mongols qui incluent la région dans la Horde d'or (1236 — 1502), l'un des quatre grands khanats de l'Empire mongol. La langue du khanat est la langue turque des Kiptchaks.

Empire russe[modifier | modifier le code]

Au XIXe siècle, apparut dans cette région, sous l'impulsion de Ismail Gasprinski, le jadidisme (dérivé de usul ul-jadid, signifiant, « nouvelle méthode »), un courant de l'islam moderniste, poussant notamment à davantage de tolérance avec les autres religions.

Union soviétique[modifier | modifier le code]

Au cours des années qui précédèrent la dislocation de l'Union soviétique (1991), les autorités de la république socialiste soviétique autonome de Tatarie réclamèrent le statut de république soviétique à part entière, et non de république autonome au sein de la RSFS de Russie.

Russie[modifier | modifier le code]

Le , le Soviet suprême de la RSSA de Tatarie adopte la déclaration de la souveraineté. Le les autorités tatares organisent un référendum (auquel assistaient des observateurs internationaux) dont la question était :

« Êtes-vous d'accord pour que la république tatare soit un sujet de droit international ? »

Une majorité de la population (61,4 %) s'est alors prononcée pour l'indépendance (sujet de droit international)[1].

Le , le Tatarstan et la Tchétchénie refusent de signer le Traité fédératif visant à remplacer le traité de l'Union élaboré par Mikhaïl Gorbatchev.

En , le Soviet suprême de la république déclare l'adhésion du Tatarstan à la CEI comme membre fondateur. Cependant, le Tatarstan est demeuré intégré à la fédération de Russie, mais disposant d'une autonomie plus importante que toutes les autres entités qui la composent, et même de représentations plénipotentiaires à l'étranger (notamment en France, au 6 rue du Docteur-Finlay, à Paris).

La répartition des compétences entre le Tatarstan et le centre fédéral se fonde sur la Constitution du Tatarstan, la Constitution de la Russie et le Traité sur la délimitation des compétences, signé en 1994 et en 2007. Ce dernier est arrivé à échéance en 2017 et n'a plus été renouvelé[2].

La politique d'harmonisation de la législation initiée par Vladimir Poutine dans les années 2000, a amené un retour à une plus stricte intégration dans la fédération. Toutefois les choix économiques et les relations internationales sont empreints d'une vaste autonomie, et une politique d'encouragements envers les PME et les partenariats avec les entreprises étrangères est fortement en hausse, malgré la crise.

Mintimer Chaïmiev fut le président de la république du Tatarstan du au date à laquelle Roustam Minnikhanov lui a succédé[3]. Farid Moukhamedchine est le président de l'assemblée législative (Gossovet) du Tatarstan depuis le .

Subdivisions[modifier | modifier le code]

La république du Tatarstan est divisée en 43 raïons et 13 villes.

Population et société[modifier | modifier le code]

Le Tatarstan, issu de la république socialiste soviétique autonome de Tatarie (1922-1992), rassemblait, en 1991, à la veille de la dislocation de l'Union soviétique, une population de 3 679 400 habitants. En 2019, Il rassemblait sur un territoire d'environ 68 000 km2, une population de 3 898 700 personnes, soit une hausse de 6 % depuis la fin de l'URSS.

Les Tatars, qui appartiennent au rameau turc de la famille ethno-linguistique altaïque, étaient, en 1926, environ 3 311 000 dans l'ensemble de l'Union soviétique, alors que la population totale de la Tatarie ne s'élevait alors qu'à 2 800 000 personnes. En 1970, la tendance s'était encore accentuée, puisque sur 5 931 000 Tatars recensés pour l'ensemble de l'Union soviétique, seuls 1 536 000 vivaient en Tatarie, où ils étaient à peine plus nombreux que les Russes.

Les Tatars sont également nombreux dans les régions voisines de Russie, au Kazakhstan et en Ouzbékistan. L'installation des Russes en Tatarie, commencée au lendemain de la prise de Kazan par les armées du tsar en 1552, s'est constamment poursuivie. La découverte du pétrole au lendemain de la Seconde Guerre mondiale contribua à accroître fortement l'importance numérique du groupe slave vivant à l'intérieur des frontières de la Tatarie. Après la dislocation de l'Union soviétique, les Tatars ne représentaient que 48 % de la population, contre 43 % pour les Russes.

Démographie[modifier | modifier le code]

Évolution démographique
1991 2002 2008 2010 2013
3 679 4003 779 2653 762 8093 778 5043 822 038
2016 2019 - - -
3 868 7303 898 700---
Indice de fécondité et taux de natalité
Année Fécondité Fécondité urbaine Fécondité rurale
1990 2,05 1,86 2,87
1991 1,88 1,66 2,75
1992 1,71 1,50 2,52
1993 1,57 1,37 2,29
1994 1,58 1,39 2,28
1995 1,47 1,29 2,12
1996 1,43 1,25 2,05
1997 1,39 1,23 1,95
1998 1,37 1,22 1,92
1999 1,29 1,15 1,80
2000 1,29 1,15 1,82
2001 1,30 1,19 1,74
2002 1,37 1,27 1,79
2003 1,36 1,26 1,79
2004 1,35 1,26 1,79
2005 1,28 1,21 1,62
2006 1,27 1,20 1,61
2007 1,38 1,29 1,77
2008 1,48 1,38 1,87
2009 1,54 1,46 1,87
2010 1,60 1,53 1,89
2011 1,65 1,59 1,91
2012 1,80 1,73 2,09
2013 1,83 1,74 2,20
2014 1,84 1,75 2,22
2015 1,86 1,85 1,88
2016 1,86 1,87 1,75
2017 1,65 1,67 1,53

Composition ethnique[modifier | modifier le code]

Ethnies des habitants du Tatarstan (2010)[4]

Selon le recensement de 2010, l’appartenance ethnique des habitants du Tatarstan est répartie comme suit[4] :

Ethnie Nombre Pourcentage[5]
Tatars 2 012 571 53,2
Russes 1 501 369 39,7
Tchouvaches 116 252 3,1
Oudmourtes 23 454 0,6
Mordves 19 156 0,5
Maris 18 848 0,5
Ukrainiens 18 241 0,5
Bachkirs 13 726 0,4
Azéris 9 527 0,3
Ouzbeks 8 881 0,2
Arméniens 5 987 0,2
Tadjiks 5 859 0,2
Biélorusses 4 592 0,1
Juifs 2 624 0,1
Allemands 2 200 0,1
Autres 17 149 0,5
Non précisé 6 052

Principales villes[modifier | modifier le code]

Dix villes de la république les plus peuplées (2021)
Kazan
Naberejnye Tchelny
Nijnekamsk
Ville Nom

russe

Nom

tatar

Population
Almetievsk
Zelenodolsk
Bougoulma
1 Kazan Казань Казан,

Qazan

1 314 685
2 Naberejnye Tchelny Набережные Челны Яр Чаллы,

Yar Çallı

548 434
3 Nijnekamsk Нижнекамск Түбән Кама,

Tübän Kama

241 479
4 Almetievsk Альметьевск Әлмәт,

Älmät

163 512
5 Zelenodolsk Зеленодольск Яшел Үзән,

Yäşel Üzän

99 137
6 Bougoulma Бугульма Бөгелмә,

Bögelmä

81 677
7 Ielabouga Елабуга Алабуга,

Alabuğa

73 630
8 Leninogorsk Лениногорск Лениногорск,

Leninogorsk

60 993
9 Tchistopol Чистополь Чистай,

Çistay

58 815
10 Zaïnsk Заинск Зәй,

Zäy

39 739
Autres localités
Ville Nom russe Nom tatar Populations
(2016)
Aznakaïevo Азнакаево Азнакай, Aznaqay 34 700
Nourlat Нурлат Нурлат, Norlat 33 141
Mendeleïevsk Менделеевск Менделеевск, Mendeleyevsk 22 183
Bavly Бавлы Баулы, Bawlı 22 235
Bouïnsk Буинск Буа, Bua 20 886
Arsk Арск Арча, Arça 20 046
Agryz Агрыз Әгерҗе, Ägerce 19 739
Koukmor Кукмор Кукмара, Kukmara 17 694
Vassilevo Васильево Васильево, Vasilyevo 17 534
Menzelinsk Мензелинск Минзәлә, Minzälä 17 043
Kamskie Poliany Камские Поляны Кама Аланы, Kama Alanı 15 624
Mamadych Мамадыш Мамадыш, Mamadış 15 573

Économie[modifier | modifier le code]

Tatarstan, 100 roubles.
La M7, principal axe routier de la république.

Le Tatarstan possède sur son territoire les puits les plus productifs du gisement du Second-Bakou. Aussi, la valeur de la production industrielle est-elle de beaucoup supérieure à celle de l'agriculture : pétrochimie, plastiques, pneumatiques, engrais, machines-outils, automobiles (Kamaz), électronique, informatique et horlogerie (Vostok).

Le principal axe de transport est la route fédérale M7, qui relie Moscou à Oufa en traversant d'ouest en est la république, souvent en 2x2 voies. Au niveau de Kazan, elle agit comme un périphérique urbain. Depuis l'est de Kazan, la route fédérale R239 part de la M7 vers Almetievsk et Orenbourg tandis que l'ouest de Kazan part de la M7 la R241 vers Oulianovsk. La R242 commence elle au nord de Kazan en direction de Perm et Iékaterinbourg.

D'ici fin 2023, une autoroute à péage depuis Moscou sera partiellement mise en service, la M12 Vostok. La partie ouverte sera celle de Moscou à Kazan, tandis que la partie jusqu'à Iékaterinbourg sera ouverte en 2024.

Sports[modifier | modifier le code]

On pratique le rugby à XIII au Tatarstan dans les années 1990.

Une sélection « nationale » reçoit ainsi la France le à Kazan. Elle ne perd que d'une faible marge (10-20)[6].

Le Tatarstan effectue ensuite une tournée en France du au . Il y rencontre cinq sélections régionales qu'il ne parvient pas à dominer[6].

Personnalités nées au Tatarstan[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Alexei Malashenko, « L'islam comme ferment des nationalismes en Russie », Le Monde diplomatique,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. Isabelle Mandraud, « En Russie, le Tatarstan rentre dans le rang », sur Le Monde, (consulté le ).
  3. « Tatarstan: le nouveau président Minnikhanov prête serment », RIA Novosti, (consulté le )
  4. a et b (ru) « Население по национальности и владению русским языком по субъектам Российской Федерации », Service fédéral des statistiques russe (consulté le ), p. 111–113
  5. Les pourcentages n’incluent pas les personnes n’ayant pas déclaré leur appartenance ethnique.
  6. a et b Louis Bonnery, Le rugby à XIII le plus français du monde, Limoux, Cano&Franck, , 489 p. (ASIN B000X3Z932), « Tournée de l'équipe de Tatarstan en France », p. 334-335

Annexes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Marcel Gabbazov, Le Tatarstan et la Fédération de Russie : entité administrative ou communauté politique ?, Université de Bordeaux 4, 1999, 118 p. (mémoire de DEA de Science politique)
  • Fred Hilgemann, Le Tatarstan : pays des musulmans de Russie, Paris, éd. Autrement, 2007 (ISBN 978-2-7467-1023-8), 214 p.
  • Midhat Farukshin, « République autonome du Tatarstan », in Le statut constitutionnel des régions dans la Fédération de Russie et dans d'autres pays européens, Strasbourg, Éditions du Conseil de l'Europe, 2003, p. 155-165 [lire en ligne]
  • Richat Sabitov, Le fédéralisme russe contemporain et la République du Tatarstan, Fondation Varenne, 2013 (ISBN 978-2-37032-018-6), 620 p.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]