Bouriatie
République de Bouriatie (ru) Республика Бурятия (bua) Буряад Республика | |
![]() Armoiries de la Bouriatie |
![]() Drapeau de la Bouriatie |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région économique | Sibérie orientale |
District fédéral | Extrême-Orient russe |
Statut politique | république |
Création | 30 mai 1923 |
Capitale | Oulan-Oudé |
chef | Alekseï Tsidenov |
Démographie | |
Population | 971 204 hab. (2022) |
Densité | 2,8 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 53° 48′ nord, 109° 20′ est |
Superficie | 351 334 km2 |
Autres informations | |
Langue(s) officielle(s) | russe, bouriate |
Fuseau horaire | UTC+9 |
Code OKATO | 81 |
Code ISO 3166 | RU-BU |
Hymne | nom ? |
Immatriculation | 03 |
Liens | |
Site web | http://egov-buryatia.ru/ |
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La Bouriatie (Bouriatia en russe : Бурятия), en forme longue la République de Bouriatie (Respoublika Bouriatia en russe : Республика Бурятия ; Bouriaad Oulas en bouriate de Russie : Буряад Улас), est une république constitutive de la fédération de Russie.
Géographie[modifier | modifier le code]
Situation[modifier | modifier le code]
La république de Bouriatie se trouve dans l’Extrême-Orient russe, au sud de la Sibérie orientale et borde les rives orientale et méridionale du lac Baïkal, ce lac étant « la mer Sacrée » des Bouriates.
Sa superficie est de 351 334 km2, soit une taille comparable au territoire allemand.

Divisions administratives[modifier | modifier le code]
Histoire[modifier | modifier le code]
Le territoire de la Bouriatie est sous la domination de l’empire Xiongnu (de 209 avant J.-C. à l’an 93 après J.-C.), de l’État Xianbei (en) mongol (de 93 à 234), puis du khaganat des Ruanruan (de 330 à 555)[1].
Nés d’un brassage entre populations chamanistes indigènes et nomades mongols aux IXe et Xe siècles de notre ère, les Bouriates développent une culture propre et une version du bouddhisme tibétain teintée de chamanisme. Soumis par Gengis Khan au XIIe siècle, ils demeurent inféodés aux Mongols pendant près de deux siècles (1206-1368), puis se soumettent à la dynastie Yuan du Nord, également mongole, pendant près de trois siècles (1368-1635)[1].
Au XVIe siècle, à la suite de l'expansion vers l’est du tsarat de Russie — le futur Empire russe —, le mode de vie traditionnel des Bouriates, qui étaient principalement des chasseurs nomades, pratiquant l’élevage et la pêche, se transforme peu à peu.
Lorsque la dynastie mongole des Yuan du Nord, au sud et à l’est, se soumet aux Mandchous (la future dynastie Qing qui va régner plus de deux siècles sur la Chine), vers le milieu du XVIIe siècle, les Bouriates, au nord, mettent fin à leur alliance avec les Mongols. Isolés face à la coalition des Mongols et des Mandchous, ils décident de se placer sous la tutelle de l’Empire russe. Les princes bouriates deviennent des officiers de l’armée tsariste et la cavalerie bouriate brise les oppositions locales avec le soutien des troupes russes. Bon nombre de Mongols craignent le « nettoyage ethnique » et fuient vers le sud, les autres sont assimilés de force.[réf. nécessaire]
À la fin du XVIIIe siècle, le nombre de colons russes a déjà largement dépassé celui de la population bouriate. Parmi ces colons, on trouve des cosaques, des marchands, des aventuriers à la recherche d’or et d’argent, des exilés et des bagnards ainsi que des vieux-croyants, qui ont été exilés après le schisme de l’Eglise orthodoxe au XVIIe siècle. Avec la construction du Transsibérien (1891-1916), la disproportion entre la population russe et les Bouriates s’accroît encore.
Après la révolution de 1917 la région se transforme administrativement en la république autonome soviétique socialiste des Bouriates-Mongols (1923). La stratégie de la soviétisation est orientée vers la destruction des anciennes organisations tribales, l’industrialisation, la collectivisation des terres et l’organisation en kolkhozes et sovkhozes de la population rurale[2].
Les changements touchent tous les aspects de la vie de la population. Ainsi, l’écriture basée sur l’alphabet mongol, qui s’écrit verticalement, passe à l’alphabet latin et plus tard, en 1939, à l’alphabet cyrillique. Commencée lors du rattachement à la Russie, la sédentarisation est achevée à cette époque ; les yourtes, habitat traditionnel des Bouriates, disparaissent complètement[3].
À l’époque de Staline, par crainte d’un complot panmongol, deux régions sont séparées de la république : le district national bouriate d’Oust-Orda est rattaché à l'oblast d’Irkoutsk, et le district national bouriate d’Aga est rattaché à la région de Tchita. En 1958, la république perd l’épithète de mongole. Après l’effondrement de l’URSS, la république prend le nom de république de Bouriatie en 1992. Avec la politique d’agrandissement des régions menée par le gouvernement russe, la Bouriatie-Oust-Orda perd son autonomie relative en 2006 et est rattachée à l'oblast d'Irkoutsk, tandis que l’Aga-Bouriatie est fusionné avec l'oblast de Tchita pour former le kraï de Transbaïkalie en 2007.
Population et société[modifier | modifier le code]
Démographie[modifier | modifier le code]
Composition ethnique[modifier | modifier le code]
Plus de cent nationalités et groupes ethniques différents sont présents en Bouriatie, parmi lesquels des Russes (69,9 %), des Bouriates (24 %), des Ukrainiens (2,2 %), des Tatars (1 %) et des Biélorusses (0,5 %) (statistiques du recensement de 1999).
Culture[modifier | modifier le code]
Autrefois les Bouriates vivaient en tribus dont la majorité des membres étaient parents. À la tête de chacune d’elles se tenait un prince dont le pouvoir se transmettait héréditairement. La terre était à la disposition de tous, mais le bétail relevait de la propriété privée. Peu à peu, un groupe de princes dirigeants, constitués de riches possédants, émergea et prit l’ascendant sur des princes subalternes, eux-mêmes exploitant les populations les plus pauvres. Il en résulta que, vers le XVIIe siècle, probablement sous l’influence du tsarat de Russie, les Bouriates évoluèrent d'un système communautaire vers un régime féodaliste.
Autre originalité de la culture bouriate, il existait une tradition de vengeance de sang qui sanctionnait d’une amende « anza » toutes sortes de crimes et notamment le meurtre. Parfois l'affaire pouvait s'arranger grâce à un serment prêté à un endroit sacré, mais généralement le non-paiement immédiat de cette amende amenait à une exécution.
Au XVIIe siècle, un ambassadeur russe, Starkoff, rapporta du thé à la cour du tsar et ainsi débuta le commerce de thé entre la Russie et la Chine. Il devint vite la boisson la plus populaire des Russes et fut acheminé par la voie commerciale des caravanes entrée dans l'histoire sous le nom de « grande route du thé ». Le thé était transporté à Irkoutsk, devenu le carrefour des voies marchandes entre l’Europe et l’Asie, à travers le territoire bouriate et le lac Baïkal. Généralement la caravane voyageait pendant plus d'un an. D’Irkoutsk, le thé était expédié aux foires de Tobolsk, Tioumen, Nijni Novgorod et de bien d'autres villes avant d’être finalement diffusé à travers toute la Russie. La route du thé avait une longueur totale de 9 000 à 10 000 kilomètres et, par son volume d'affaires, occupait la deuxième place, directement derrière la route de la soie.
Religion[modifier | modifier le code]
Trois religions principales sont présentes en Bouriatie : le bouddhisme tibétain, le christianisme orthodoxe et le chamanisme mongol.
Il y a entre un demi-million et un million de bouddhistes en Russie, principalement en Bouriatie, dans la région de Touva et en Kalmoukie.
Le 14e dalaï-lama a visité la Bouriatie et la région de Touva en 1992[4]. Yeshe Lodoi Rinpoché, un grand lama tibétain qui a eu pour maître spirituel un lama bouriate, est venu d’Inde en 1993 pour s’installer et enseigner en Bouriatie ; il a depuis acquis la nationalité russe.
Notes et références[modifier | modifier le code]
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Buryatia » (voir la liste des auteurs).
- The History of Mongolia, 2010.
- Zhargalma Dandarova, Entretien avec une chamane sibérienne, Genève, Labor et Fides, , 137 p. (ISBN 978-2-8309-1228-9), p. 21-22.
- Zhargalma Dandarova et Darima Boudaraevna, Entretien avec une chamane sibérienne, Genève, Labor et Fides, , 137 p. (ISBN 978-2-8309-1228-9), p. 21-22.
- When will Dalai Lama next visit Tuva?.
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- Arts traditionnels de Bouriatie des XIXe et XXe siècles (exposition Association France-URSS, en collaboration avec le Ministère de la Culture de la RSFSR), Paris, 1985, 42 p.
- Anne-Victoire Charrin (dir.), Les littératures de Bouriatie et de Yakoutie, Société littéraire de la Poste et de France Telecom, Paris, 2003, 104 p. (ISBN 2-9804476-1-7).
- Chine, Russie, Asie centrale, éléments de géostratégie. La Bouriatie, une république russe ouverte sur l'Asie, La Documentation française, Paris, 1996, 83 p.
- (en) David Sneath (dir.) et Christopher Kaplonski (dir.), The History of Mongolia, Global Oriental Ltd, , 1100 p. (ISBN 1905246366 et 978-1905246366).
Articles connexes[modifier | modifier le code]
Liens externes[modifier | modifier le code]
- Ressource relative à la musique :
- Ressource relative à la géographie :
- (ru) OKATO
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- (en) History of Buryatia,
- (fr) Le film "La perle des bois" illustre le massacre de nombreux Bouriates durant les purges de Staline dans les années 1930..