Orbec
Orbec | |
![]() L'église Notre-Dame d'Orbec. | |
![]() Blason |
|
Administration | |
---|---|
Pays | ![]() |
Région | Normandie |
Département | Calvados |
Arrondissement | Lisieux |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération Lisieux Normandie |
Maire Mandat |
Etienne Cool 2020-2026 |
Code postal | 14290 |
Code commune | 14478 |
Démographie | |
Population municipale |
1 988 hab. (2018 ![]() |
Densité | 196 hab./km2 |
Population agglomération |
3 294 hab. (2016) |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 01′ 18″ nord, 0° 24′ 24″ est |
Altitude | Min. 90 m Max. 193 m |
Superficie | 10,14 km2 |
Unité urbaine | Commune rurale |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de Livarot |
Législatives | Troisième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | www.orbec.fr |
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Orbec est une commune française située dans le département du Calvados en région Normandie, peuplée de 1 988 habitants[Note 1].
Géographie[modifier | modifier le code]
La commune d'Orbec est arrosée par l'Orbiquet, affuent de la Touques, et la Vespière.
Orbec se situe à 73 km de la préfecture qui est Caen, à 20 km de la sous-préfecture de Lisieux, 15 km du Sap et à 35 km de L'Aigle.
La ville côtière la plus proche est Trouville-sur-Mer à 50 km.
La commune héberge l'usine de camembert de la marque Lanquetot.
Urbanisme[modifier | modifier le code]
Typologie[modifier | modifier le code]
Orbec est une commune rurale[Note 2],[1]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[2],[3]. Elle appartient à l'unité urbaine d'Orbec, une agglomération intra-départementale regroupant 2 communes[4] et 3 212 habitants en 2017, dont elle est ville-centre[5],[6]. La commune est en outre hors attraction des villes[7],[8].
Toponymie[modifier | modifier le code]
Le nom de la localité est attesté sous la forme latinisée Orbeccus en 1090[9], puis Orbec en 1172[10].
La nature du second élément -bec fait l'unanimité chez les toponymistes, il s'agit de l'appellatif toponymique normand bec, issu du vieux norrois bekkr « ruisseau, cours d'eau » très fréquent en Normandie et qui a servi à dénommer des petits cours d'eau et ceux d'importance moyenne (le Robec, le Sébec, etc.) par la suite, également des localités qui se sont développées sur leurs cours (cf. Bolbec, Caudebec, etc.)[11],[12],[13],[14],[15].
En revanche, la nature du premier élément Or- divise davantage :
- le vieux haut allemand uro « auroch, taureau sauvage », tout comme Orbais, Orbey, Urbès et Urbeis[13] ;
- un nom commun germanique comme ort « lieu »[16] ;
- l'ancien scandinave aurr « graviers, cailloux »[17],[14] ou plutôt « boue, limon ».
Remarque : une combinaison de bekkr avec un terme germanique (ou vieux haut allemand), entendre « germanique occidental et continental », est peu vraisemblable : les nombreux hydronymes et toponymes en -bec ne sont en principe jamais associés au germanique continental, ensuite pour justifier cette thèse, il faudrait que le vieux bas francique *baki « ruisseau », qui a donné les terminaisons -bais, -baix, -bet(s) au nord de la France, ait fait place au scandinave -bekkr ce que ne confirment pas les formes anciennes. Il est possible d'y voir également le substantif roman or qui convient aussi bien que l'ancien scandinave aurr, les noms en -bec étant parfois combinés à des éléments romans (cf. Drubec), d'où le sens global de « ruisseau des graviers ou boueux » ou « ruisseau doré ». Orbec possède peut-être un homonyme au Danemark : Ørbæk[14].
Le nom du ruisseau l'Orbiquet qui traverse la commune devait porter le nom primitif d’Orbec, mais il a été suffixé en -et pour éviter la confusion avec le nom du village d'où l'hydronyme *Orbeket, *Orbecquet (becquet signifiant précisément « petit ruisseau » en ancien normand) devenu Orbiket, attesté en 1243[16].
Histoire[modifier | modifier le code]
Bien que des objets datant de la préhistoire et de la période gallo-romaine aient été trouvés dans la région proche d’Orbec et qu’une voie romaine (reliant Harfleur au Mans) passant dans la vallée est attestée, le site, agréable et très propice à l’implantation humaine, n'a été exploité régulièrement qu’à partir de la période normande [18].
Au XIeme siècle, les terres d’Orbec appartiennent aux ducs de Normandie et, en 1030, Robert Ier (père de Guillaume le Conquérant) cède Orbec et ses dépendances à son cousin Gilbert de Brionne et futur tuteur de Guillaume. Son fils Richard, seigneur d’Orbec, participe à la conquête de l’Angleterre et y reçoit d’importants domaines dans le Sufolk et le Kent, ses descendants prennent le titre de Comtes de Clare. Orbec devient alors le siège d’une vicomté.
Possession anglaise, la ville est ravagée pendant la guerre de Cent Ans et le roi de France Charles V ordonne le démantèlement du château d'Orbec en 1379[19]. La paix revenue, Orbec prospère pour être élevé au rang de baillage en 1583. Sa juridiction est alors la plus importante de Normandie et la petite bourgade attire lettrés et bourgeois qui y bâtissent de belles maisons à pans de bois. Son économie repose sur les moulins, les tanneries, les filatures et la poterie. Au XVIIe siècle, une nouvelle noblesse de robe construit des hôtels particuliers et participe activement au mouvement religieux de la Contre-Réforme. L’Hôtel-Dieu est rétabli, le prieuré des Augustines s’installe rue des Moulins (1632) et le couvent des Capucins route de Lillebonne (1644)[20]. Au cours du XVIIIe siècle, les quartiers de la Croix aux Lionnets et du Pont-Guernet se densifient. Des hôtels particuliers avec jardins à la française s’installent autour de la rue Grande, de la rue de Geôle ou de la rue des Trois-Croissants.
Les dernières grandes transformations urbaines ont lieu sous Louis-Philippe avec les créations de la rue de la République, de la place du Marché-aux-Veaux, du boulevard de Beauvais et le percement des rues de L’Aigle et de Livarot. Le long de ces nouvelles voies, les immeubles sont désormais construits en briques.
Dépeuplé par l’exode rural au début du XXe siècle, Orbec n'est pas épargnée par la Seconde Guerre mondiale. Dès 1943, plusieurs réseaux de résistants s'organisent dans la région[21] :
- le groupe La Marseillaise (Front national, communiste) ;
- le groupe Michel de Normandie (SOE) ;
- le groupe Gérard (SOE).
Orbec souffre des combats de la Libération. Le , les Canadiens du Queen’s Own Cameron Highlanders prennent la ville de nuit avec l’aide des Forces françaises de l'intérieur. Des unités de la 10. SS-Panzerdivision Frundsberg positionnées sur les hauteurs à l’est résistent cependant et tirent sur la ville. Ils lancent même une contre-attaque qui est repoussé par les Canadiens[22]. Le flot des réfugiés fuyant les combats trouve alors abri dans une carrière a usage de champignonnière[23].
Orbec se revitalise dans les années 1950 avec l’implantation de petites industries. La ville s’accroît en périphérie entraînant une désaffection du centre. En 1976, l’État lance une politique nationale de sauvegarde des centres anciens et la vieille ville est inscrite parmi les sites protégés en [24].
Héraldique[modifier | modifier le code]
Les armes de la commune d'Orbec se blasonnent ainsi :
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Politique et administration[modifier | modifier le code]
Tendances politiques et résultats[modifier | modifier le code]
Liste des maires[modifier | modifier le code]
Démographie[modifier | modifier le code]
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[31]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[32].
En 2018, la commune comptait 1 988 habitants[Note 3], en diminution de 11,68 % par rapport à 2013 (Calvados : +0,6 %, France hors Mayotte : +2,36 %).
Lieux et monuments[modifier | modifier le code]
Orbec possède un manoir classé aux Monuments historiques et converti en musée depuis 1980. C'est une maison à pans de bois du XVIe siècle dont les façades, ornées d'un entre-colombage de tuileaux, silex et triangles de pierre, exposent des personnages sculptés. Le musée est consacré aux arts et traditions populaires et à l'histoire locale.
L'église Notre-Dame d'Orbec, dédiée à la Sainte Vierge dans le mystère de son assomption, a été reconstruite après la guerre de Cent Ans sur l'emplacement de la chapelle Saint-Jean. Son plan est une croix latine avec une nef de la largeur du chœur et un transept ample. Elle est dominée par une haute tour défensive de style anglais avec contreforts en angle et plateformes et surmontée d'un clocher de 43 mètres de haut. L'édifice possède un buffet d'orgue, des vitraux du XVIe siècle et une statuette du christ autrefois appartenant au calvaire qui surplombait la cité et devant lequel les condamnés à mort faisaient amende honorable avant d'être conduits au gibet.
La commune abrite également le château de Launay, une construction de villégiature datée de la seconde moitié du XIXe siècle et qui est inscrite aux monuments historiques depuis 2005[35].
Orbec est riche en maisons en pan de bois.
Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]
- Antoine d'Estrées, collecteur d'impôts à Orbec au début de sa carrière ;
- Famille de Clare dont plusieurs membres furent seigneurs d'Orbec ;
- Marie-Laure Grouard (1822-1843), poétesse, élevée à Orbec ;
- Louise et Esther d'Orbec, héritières de la baronnie d'Orbec, épouses respectives au début du XVIIe siècle de Jean du Merle seigneur du Blanc-buisson[36] et de Jean de Bouquetot. Un long procès de succession entre ces deux branches se conclura par le transfert du titre de baron d’Orbec au roi de France.
Naissances[modifier | modifier le code]
- 1753 : Pierre Asselin, homme politique ;
- 1783 : Denis Louis Martial Avenel, journaliste et homme de lettres ;
- 1794 : Eustache-Placide de la Croix, docteur médecin, maire d'Orbec de 1830 à 1866, chevalier de la Légion d'honneur, essai sur la topographie médicale d'Orbec[37] ;
- 1810 : Pierre-Victorien Lottin, dit Victor Lottin de Laval, archéologue et peintre ;
- 1870 : Paul Bigot, architecte ;
- 1891 : René Hell, acteur ;
- 1915 : Pierre Chevalier, réalisateur ;
- 1951 : Pierre Toutain-Dorbec, photographe, peintre, sculpteur, journaliste ;
Autres liens[modifier | modifier le code]
- Thomas Jean Monsaint, prêtre béatifié en 1926, a été curé de la commune ;
- Benoît Gysembergh, reporter-photographe à Paris Match depuis 1977, a passé son enfance à Orbec. Ses parents y ont tenu le bar-tabac-PMU La Civette.
Orbec dans les arts[modifier | modifier le code]
Claude Debussy a composé l'œuvre Jardins sous la pluie inspiré par le jardin, entraperçu de l'hôtel de Croisy[38], situé rue Grande, non loin de l'église Notre-Dame d'Orbec.
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Jumelages[modifier | modifier le code]
Kingsteignton (en) (Royaume-Uni) depuis 1979.
Frammersbach (Allemagne) depuis 1987.
Notes et références[modifier | modifier le code]
Notes[modifier | modifier le code]
- Population municipale 2018.
- Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
Références[modifier | modifier le code]
- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2014 (site de l'IGN, téléchargement du 1er mars 2015)
- « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le 24 mars 2021).
- « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le 24 mars 2021).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le 24 mars 2021).
- « Unité urbaine 2020 d'Orbec », sur https://www.insee.fr/ (consulté le 24 mars 2021).
- « Base des unités urbaines 2020 », sur www.insee.fr, (consulté le 24 mars 2021).
- Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur insee.fr, (consulté le 24 mars 2021).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le 24 mars 2021).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le 24 mars 2021).
- Jean Renaud, Vikings et noms de lieux de Normandie. Dictionnaire des toponymes d'origine scandinave en Normandie, éditions OREP, 2009 (ISBN 978-2-915762-89-1), p. 42.
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieu en France, Paris, Librairie Guénégaud, (ISBN 2-85023-076-6), p. 509b
- François de Beaurepaire (préf. Marianne Mulon), Les Noms des communes et anciennes paroisses de la Seine-Maritime, Paris, A. et J. Picard, , 180 p. (ISBN 2-7084-0040-1, OCLC 6403150), p. 12 - 47
- René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Presses universitaires de Caen, 1996 (ISBN 2-905461-80-2), p. 192a.
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, op. cit.
- Jean Renaud, op. cit.
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France (lire en ligne) [1]
- Ernest Nègre, op. cit.
- René Lepelley, op. cit.
- Isabelle Audinet, « Orbec, le charme du Pays d'Auge, Patrimoine Normand n°30 (décembre 1999-janvier 2000) ».
- « Les remparts d'Orbec (Calvados) », sur remparts-de-normandie.eklablog.com
- « Orbec, terre de tradition (Circuit découverte, Office de tourisme) »
- « Les réseaux de résistance dans la région d’Orbec) »
- « Orbec, La Libération) »
- R. Guiblais, Promenades dans le canton d'Orbec-en-Auge: Calvados, 1959 (Google books)
- Orbec, centre ancien, fiche DREAL N° 14090, septembre 2013
- « GASO, la banque du blason - Orbec Calvados » (consulté le 3 décembre 2011)
- « Orbec : M. Viquesnel, conseiller général, est élu maire », Ouest-France,
- « Nécrologie : M. Guy Viquesnel conseiller général et maire d'Orbec », Ouest-France,
- Il meurt quelques jours avant la fin de son mandat.
- « Pierre Fosse, nouveau maire d'Orbec », Ouest-France,
- Réélection 2014 : « Orbec (14290) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le 21 mai 2014)
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
- Notice no PA14000057, base Mérimée, ministère français de la Culture
- blancbuisson.com
- Eustache-Placide (Dr) Lacroix, Essai sur la topographie médicale d'Orbec : comprenant les épidémies qui y ont régné, ainsi que dans les campagnes environnantes, depuis 1826 jusqu'en 1840 exclusivement : par E.-P. Lacroix,..., (lire en ligne)
- Propriété privée.