Droit et justice
Droit et justice (pl) Prawo i Sprawiedliwość |
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![]() Logotype officiel. |
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Présentation | |
---|---|
Président | Jarosław Kaczyński |
Fondation | |
Siège | 84/86 rue Nowogrodzka, 02-018 Varsovie, Pologne |
Positionnement | Droite[1] |
Idéologie | National-conservatisme[2] Démocratie chrétienne[3],[4] Conservatisme social[2] Interventionnisme[5],[6],[7] Patriotisme économique[5],[6],[7] Populisme de droite[8] Euroscepticisme[9] |
Affiliation européenne | Alliance des conservateurs et réformistes européens |
Affiliation internationale | Aucune |
Adhérents | Environ 21 766 (novembre 2012)[10] |
Couleurs | Bleu et rouge |
Site web | www.pis.org.pl |
Représentation | |
Députés |
237 / 460
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Sénateurs |
64 / 100
|
Députés européens |
14 / 51
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Droit et justice (en polonais : Prawo i Sprawiedliwość prononciation, PiS)[11] est un parti politique polonais de fondé le par les frères Jarosław Kaczyński et Lech Kaczyński.
D'idéologie conservatrice[9] et eurosceptique[9], il compte environ 21 800 adhérents (novembre 2012) et est membre au niveau européen de l'Alliance des conservateurs et réformistes européens.
Premier parti de Pologne entre 2005 et 2007, Kazimierz Marcinkiewicz et Jarosław Kaczyński sont alors consécutivement Premiers ministres, il est le principal parti d'opposition depuis 2007. Il redevient parti de gouvernement en 2015. Deux présidents de la République en sont également issus, Lech Kaczyński (2005-2010) et Andrzej Duda (depuis 2015).
Sommaire
Historique[modifier | modifier le code]
Fondation[modifier | modifier le code]
Fondé en juin 2001 par Jarosław Kaczyński et son frère Lech Kaczyński, alors que ce dernier était ministre de la Justice du gouvernement AWS, il réunit divers mouvements de droite et conservateurs, les restes du parti politique issu de Solidarność, AWS[12], et des dissidents du parti libéral-conservateur Plate-forme civique (PO).
Aux élections législatives de 2001, PiS remporte 44 des 460 sièges du Sejm (la diète polonaise) avec 9,5 % de voix. Le groupe parlementaire est alors dirigé par Kazimierz Marcinkiewicz.
Pour les élections régionales de , PiS forme une coalition avec son rival de la PO, dans la plupart des régions, la coalition n’emporte que 16 % des voix, mais Lech Kaczyński est élu maire de Varsovie[13], et laisse la présidence du PiS à son frère Jarosław Kaczyński en 2003.
Lors des élections européennes de 2004, en obtenant à elle seule 12,67 % des suffrages, PiS devient la troisième force politique, et emporte 7 des 54 sièges réservés aux Polonais. Il est alors membre du groupe parlementaire européen Union pour l'Europe des nations[14].
Avec la chute du gouvernement socialiste, impliqué dans le plus grand scandale de corruption polonais, l’Orlengate, le PiS se fait le « champion de l’anti-corruption » et est soutenu par la radio catholique Radio Maryja[réf. nécessaire].
Au pouvoir (2005-2007)[modifier | modifier le code]
Gouvernement de Kazimierz Marcinkiewicz[modifier | modifier le code]

Lors des élections législatives du 25 septembre 2005, Droit et justice arrive en tête, avec 26,99 % des suffrages et 155 députés sur 460, devant la Plate-forme civique (PO, libéraux), qui remporte 24,1 % des voix et 133 sièges, les deux partis ayant fait part de leur volonté de constituer un gouvernement de coalition[15]. Deux semaines plus tard, au premier tour de l'élection présidentielle, Donald Tusk, candidat de la PO, obtient 36,3 % des voix, devant le candidat du PiS et maire de Varsovie, Lech Kaczyński, qui recueille 33 % des suffrages.
Le 19 octobre suivant, à quatre jours du second tour, le parti choisit Kazimierz Marcinkiewicz, ancien président du groupe parlementaire, comme candidat au poste de président du Conseil des ministres, et non son président Jarosław Kaczyński, afin de ne pas affaiblir les chances de Lech. Celui-ci s'impose, d'ailleurs, le 23 octobre, avec 54 % des voix contre Tusk.
Le cabinet Marcinkiewicz, composé uniquement de ministres PiS et indépendants, prend ses fonctions le 31 octobre. Bien que la PO ait finalement refusé de s'allier avec les conservateurs, le gouvernement obtient facilement la confiance de la Diète grâce au vote favorable des populistes de gauche de l'Autodéfense de la république de Pologne (SRP), des nationalistes de la Ligue des familles polonaises (LPR) et des chrétiens-démocrates du Parti paysan polonais (PSL).
Le président de la République, Lech Kaczyński, prend officiellement ses fonctions le 23 décembre suivant. Pour la première fois depuis 1995, les deux têtes de l'exécutif sont issus de la droite.
Finalement, le , PiS passe un accord formel de coalition avec la SRP et la LPR, ce qui permet à ces deux formations de rentrer au gouvernement. Toutefois, bien qu'ils reçoivent cinq ministères, les deux partis ne contrôlent aucun ministère régalien. Seul le ministère de l'Agriculture, aux mains du président de la SRP, Andrzej Lepper, est doté d'un budget et d'un poids politique importants.
Gouvernement de Jarosław Kaczyński[modifier | modifier le code]
Après que Marcinkiewicz a remplacé, le 24 juin suivant, la ministre des Finances, Zyta Gilowska, contrainte à la démission, il entre en conflit avec la direction du parti. Finalement, il annonce sa démission le 7 juillet suivant, et le bureau politique choisit de le remplacer par Jarosław Kaczyński. Celui-ci constitue son gouvernement, avec la même coalition, le 14 juillet.
Aux élections locales du 12 novembre suivant, PiS est devancé par la PO aux élections régionales et perd la mairie de Varsovie au profit des libéraux, Kazimierz Marcinkiewicz étant défait au second tour par Hanna Gronkiewicz-Waltz.
Le , prenant acte des profondes divergences au sein de sa coalition, le président du Conseil Kaczyński demande au président de la République Kaczyński de démettre les ministres issus de la SRP et la LPR, tandis qu'à la Diète, le parti appuie la demande de la Plate-forme civique de convoquer des élections anticipées.
Dans l'opposition (2007-2015)[modifier | modifier le code]
À la suite de la dissolution du parlement, les élections législatives ont eu lieu le 21 octobre 2007. Droit et justice n’obtient que 32,16 % des voix et la Plate-forme civique (41,39 %) constitue une nouvelle majorité avec le Parti paysan polonais PSL. La cohabitation entre le président de la République issu du PiS Lech Kaczyński et le président du Conseil des ministres de PO Donald Tusk dure de 2007 à 2010.
Le président Lech Kaczyński meurt en 2010 lors de l'accident de l'avion présidentiel polonais à Smolensk.
Jarosław Kaczyński échoue aux élections présidentielles anticipées qui suivent, n'obtenant que 46,99 % des suffrages au 2e tour.
Un groupe de députés (18 au total) quitte le parti pour constituer le groupe parlementaire puis le parti La Pologne est le plus important (PJN).
Le parti connaît un nouvel échec lors des élections législatives de 2011, perdant 9 sièges de député à la Diète et 8 sièges au Sénat.
Cette défaite provoque le départ de Zbigniew Ziobro, ancien ministre de la Justice souvent considéré comme dauphin de Jarosław Kaczyński, et de ses partisans qui constituent le groupe parlementaire dissident Pologne solidaire qui rassemble (au 1er janvier 2012) 20 députés et deux sénateurs avec le soutien de quatre députés européens.
Retour au pouvoir (depuis 2015)[modifier | modifier le code]
À l'occasion de l'élection présidentielle de 2015, Andrzej Duda, le candidat de PiS, l'emporte au second tour face au président sortant Bronisław Komorowski avec 51,55 %[16].
En octobre 2015, Droit et justice remporte les élections législatives avec 39,1 % des voix et obtient la majorité absolue. Il est pourvu de 242 sièges de députés sur 460[17]. Près de deux ans après son accession au pouvoir, le parti Droit et justice reste selon les sondages loin devant les partis d'opposition avec entre 33 % et 44 % d'intentions de vote[18],[19].
Présidence du parti[modifier | modifier le code]
- Lech Kaczyński (13 juin 2001 – 18 janvier 2003)
- Jarosław Kaczyński (depuis le 18 janvier 2003)
Résultats électoraux[modifier | modifier le code]
Diète[modifier | modifier le code]
Année | Voix | % | Rang | Sièges | Gouvernement |
---|---|---|---|---|---|
2001 | 1 236 787 | 9,50 | 4e |
44 / 460
|
Opposition |
2005 | 3 185 714 | 26,99 | 1er |
155 / 460
|
Marcinkiewicz (2005-2006) et Kaczyński (2006-2007) |
2007 | 5 183 477 | 32,11 | 2e |
166 / 460
|
Opposition |
2011 | 4 295 016 | 29,89 | 2e |
157 / 460
|
Opposition |
2015 | 5 711 687 | 37,58 | 1er |
232 / 460
|
Szydlo (2015-2017) et Morawiecki (depuis 2017) |
Sénat[modifier | modifier le code]
Année | Voix | % | Rang | Sièges |
---|---|---|---|---|
2005 | 5 014 149 | 42,4 | 1er |
49 / 100
|
2007 | 10 208 412 | 63,0 | 2e |
39 / 100
|
2011 | 3 915 355 | 26,94 | 2e |
31 / 100
|
2015 | 5 993 433 | 39,99 | 1er |
61 / 100
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Parlement européen[modifier | modifier le code]
Année | Voix | % | Rang | Sièges | Groupe |
---|---|---|---|---|---|
2004 | 771 858 | 12,67 | 3e |
7 / 54
|
UEN |
2009 | 2 017 607 | 27,40 | 2e |
15 / 50
|
ECR |
2014 | 2 246 870 | 31,78 | 2e |
19 / 51
|
ECR |
Présidence de la République[modifier | modifier le code]
Année | Candidat | 1er tour | 2e tour | ||||
---|---|---|---|---|---|---|---|
Votes | % | Rang | Votes | % | Rang | ||
2005 | Lech Kaczyński | 4 947 927 | 33,10 | 2e | 8 257 468 | 54,04 | 1er |
2010 | Jarosław Kaczyński | 6 128 255 | 36,46 | 2e | 7 919 134 | 46,99 | 2e |
2015 | Andrzej Duda | 5 179 092 | 34,76 | 1er | 8 630 627 | 51,55 | 1er |
Assemblées régionales[modifier | modifier le code]
Année | % | Sièges |
---|---|---|
2002[20] | 16,02 |
97 / 561
|
2006 | 25,08 |
170 / 561
|
2010 | 23,05 |
141 / 561
|
2014 | 26,89 |
171 / 555
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Programme politique[modifier | modifier le code]
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Économie[modifier | modifier le code]
- Baisse des impôts progressifs / Refus de l'impôt linéaire ;
- Baisse de la TVA ;
- Réévaluation des retraites ;
- Refus de la privatisation des secteurs clefs ;
- Programme de soutien aux plus démunis ;
- Scepticisme face à l’euro.
Éducation[modifier | modifier le code]
- Enseignement des valeurs morales et patriotiques ;
- Gratuité de l’enseignement.
Intégrité publique[modifier | modifier le code]
- Création de ministère anti-corruption ;
- Publication des noms des anciens agents communistes.
Politique étrangère[modifier | modifier le code]
- Atlantisme : le PiS a décidé de prolonger d’un an la mission de soldats polonais en Irak et aidé la mission de l’OTAN en Afghanistan par l’envoi de 1 000 soldats, en .
Politique européenne[modifier | modifier le code]
- Refus de « nouveaux abandons de souveraineté nationale ».
Questions sociales[modifier | modifier le code]
Promotion de la natalité[21] :
- allongement des congés maternités
- augmentation des allocations familiales en particulier à partir de deux enfants
- régime fiscal désavantageux pour les célibataires sans enfant
Refus de :
- Légalisation des drogues ;
- L’avortement ;
- L’euthanasie ;
- Mariage homosexuel ;
- PACS.
Réforme constitutionnelle[modifier | modifier le code]
- IVe République : pouvoir supplémentaire à l’exécutif (permission d’appliquer une loi), parlement réduit, surveillance de l’audiovisuel, le droit à l’État de mener une politique monétaire.
Santé[modifier | modifier le code]
- Gratuité des soins pour les bas salaires.
Sur une proposition de la Ligue des familles polonaises, Droit et justice s'est engagé à établir un référendum sur la peine de mort, bien que ne faisant pas partie de ses priorités[22].
Notes et références[modifier | modifier le code]
- (en) « European Social Survey. Appendix A3 political parties », sur europeansocialsurvey.org, (consulté le 1er août 2015).
- (en) Wolfram Nordsieck, « Parties and Elections in Europe » (consulté le 1er août 2015).
- Lobbying der katholischen Kirche: Das Einflussnetz des Klerus in Polen, Springer-Verlag, (ISBN 978-3531146607, lire en ligne), p. 131.
- « Unentschlossene als Zünglein an der Waage », sur News ORF (consulté le 24 mai 2015).
- « Program działań Prawa i Sprawiedliwości. Tworzenie szans dla wszystkich - Instytut Sobieskiego », sur www.sobieski.org.pl.
- https://www.politykainsight.pl/_resource/multimedium/20078722
- http://blogs.reuters.com/breakingviews/2015/10/26/polands-tilt-to-nationalism-is-bad-for-investment/
- « After Loss in Austria, a Look at Europe's Right-wing Parties », Haaretz,
- Richard et Danzon 2005, p. 152.
- (pl) Tomasz Skory, « Polskie partie to fikcja », sur rmf24.pl, .
- Le nom du parti est habituellement traduit, dans les médias francophones, par « Droit et justice ». Prawo, en polonais, signifie à la fois « droite », « droit » (la discipline) et « loi ». Quelques rares médias français utilisent la traduction « Loi et justice », qui ressemble à l’appellation courante anglophone « Law and Justice ». Les médias germanophones, lorsqu’ils n’utilisent pas le nom polonais, optent pour « Recht und Gerechtigkeit », exacte traduction de l’appellation qui a la faveur des médias francophones.
- Barbier 2006, p. 64.
- Agnès Chetaille, « Une « autre Europe » homophobe ? », Raisons politiques, no 49, , p. 119-140 (lire en ligne)
En 2004 et en 2005, il interdit la parade homosexuelle dans Varsovie..
- Richard et Danzon 2005, p. 171.
- Richard et Danzon 2005, p. 155.
- « Élection présidentielle en Pologne : victoire du conservateur Andrzej Duda », sur metronews, (consulté le 24 février 2016).
- « En Pologne, les conservateurs remportent les élections législatives », sur LExpress.fr, (consulté le 24 février 2016).
- (en) Poland’s ruling conservatives widen lead: survey, thenews.pl, 28.08.2017
- (pl) Sondaż CBOS: PiS - 42 procent, PO - 20 procent, rp.pl, 25.08.2017
- En coalition avec la Plate-forme civique.
- « L'alternance en Pologne : Nouvelle configuration politique et perspectives européennes », Question d'Europe n°14, (lire en ligne).
- « Article de Rzeczpospolit »(Archive • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
Biographie[modifier | modifier le code]
- François Richard et Antoine Danzon, « En marche vers l’alternance », Le courrier des pays de l'Est, no 1050, , p. 152-173 (lire en ligne).
- Cécile Barbier, « La ratification du Traité établissant une Constitution pour l'Europe », Courrier hebdomadaire du CRISP, nos 1939-1940, , p. 5-73 (lire en ligne).
Liens externes[modifier | modifier le code]
- (pl) Site officiel du PiS