Aller au contenu

Seconde bataille de Syrte

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
(Redirigé depuis Deuxième bataille de Syrte)
Seconde bataille de Syrte
Description de cette image, également commentée ci-après
Le cuirassé Littorio, un des navires présents lors de la bataille.
Informations générales
Date
Lieu Golfe de Syrte, mer Méditerranée
Issue Victoire tactique britannique
Victoire stratégique italienne
Belligérants
 Royal Navy  Regia Marina
Commandants
Drapeau du Royaume-Uni Philip Vian Angelo Iachino
Forces en présence
4 croiseurs légers
1 croiseur antiaérien
18 destroyers
1 sous-marin
1 cuirassé
2 croiseurs lourds
1 croiseur léger
10 destroyers
1 sous-marin
Pertes
3 croiseurs légers endommagés
5 destroyers endommagés
39 morts
1 cuirassé légèrement endommagé

Seconde Guerre mondiale

Batailles

Campagne de la Méditerranée

1940

1941

1942

1943

1944

1945

Mer Ligure


Coordonnées 34° 00′ nord, 17° 30′ est
Géolocalisation sur la carte : mer Méditerranée
(Voir situation sur carte : mer Méditerranée)
Seconde bataille de Syrte

La seconde bataille de Syrte est une bataille navale de la Seconde Guerre mondiale qui voit s'affronter la Regia Marina et la Royal Navy. Elle a lieu le dans la mer Méditerranée, au nord du golfe de Syrte et au sud-est de Malte. Les Britanniques voulaient alors ravitailler Malte et les Italiens lancèrent contre le convoi leurs unités les plus puissantes. Le convoi était composé de quatre navires marchands escortés par quatre croiseurs légers, un croiseur antiaérien et 17 destroyers. La force italienne se composait d'un cuirassé, de deux croiseurs lourds, d'un croiseur léger et de huit destroyers. L'issue favorable alliée ne fut toutefois que limitée car les retards provoqués par l'attaque italienne permirent à l'aviation de l'Axe de couler les 4 bateaux constituant le convoi les jours suivants[1] (23-[2]).

Arrière-plan

[modifier | modifier le code]

Durant la Seconde Guerre mondiale, avec la campagne de Méditerranée, le contrôle de Malte représentait un enjeu crucial pour les Alliés puisqu'elle constituait leur seule base entre Gibraltar et Alexandrie. De plus, l'île était située au centre de la Méditerranée, ce qui permettait aux bombardiers britanniques de viser les navires de transports et les convois de l'Axe à destination du front en Afrique du Nord. Mais au printemps 1942, la Regia Marina en parvint à dominer la Méditerranée et l'île fut assiégée, encerclée et soumise à des bombardements intensifs. Malte avait désespérément besoin d'être ravitaillée, mais les risques d'attaques navales et aériennes étaient bien élevés pour tout cargo qui s'aventurait dans ces eaux[3].

Plan de défense britannique

[modifier | modifier le code]

L'amiral Sir Philip Vian, commandant du convoi MW-10, organise ses navires en six divisions en plus des cinq destroyers de classe Hunt.

Selon les plans de l'amiral Sir Philip Vian, les 5 premières divisions doivent affronter les navires ennemis tandis que la sixième division met en place un écran de fumée pour couvrir le convoi. Cette tactique s'appuyait sur la force de dissuasion du HMS Carlisle et des cinq destroyers de classe Hunt. Le but était de retarder l'ennemi et de gagner suffisamment de temps pour que le convoi puisse s'échapper[3].

La bataille

[modifier | modifier le code]
Le croiseur britannique Cleopatra de la classe Dido mettant en place un écran de fumée et l'Euryalus (au premier plan), passant à l'action.

Le à 14 h 30, le convoi britannique ayant quitté Alexandrie deux jours plus tôt se dirige vers Malte, lorsqu'il tombe sur l’escadre italienne provenant de Messine. Elle comprend alors les croiseurs lourds Gorizia et Trento ainsi que quatre destroyers. Les britanniques appliquent immédiatement le plan prévu et se déroutent vers le sud, pendant que les croiseurs légers et les destroyers se maintiennent et émettent un rideau de fumée géant pour protéger les cargos du convoi.

Après un premier échange de tir, les navires italiens se retirent mais essaient d’attirer les navires alliés vers l’escadre du cuirassé Littorio[4].

À 16 h 37, les navires italiens reviennent avec l’escadre du Littorio en plus, et tentent de briser la ligne de défense britannique. La bataille fait rage pendant deux heures et demie, les navires alliés ne sortent pas de leur écran de fumée sauf pour tirer quelques salves et repousser les navires italiens qui cherchent à les déranger et avant de retourner sous le couvert de la fumée dès que les salves italiennes se font plus précises[4]. Au cours de l'un de ces échanges, le HMS Havock subi de lourds dégâts lors d'un accident de tir sur un navire de guerre italien. Il reçoit immédiatement l'ordre de se replier et de rejoindre le convoi.

À 18 h 34, une attaque britannique à la torpille échoue, mais le destroyer HMS Kingston est touché par les salves du cuirassé italien, le laissant pratiquement hors de combat[4]. Le HMS Lively est également touché par les éclats d'obus du cuirassé italien perçant une cloison et causant des inondations, mais il n'y a pas de victimes.

À 18 h 55, le Littorio est touché par un obus 4.7 (120 mm), provoquant d'importants dommages. Son hydravions prend feu et l'une de ses tourelles explose, la rendant hors-service.

Cinq minutes plus tard, les navires italiens font demi tour, un combat nocturne ayant de grandes chances d’être à leur désavantage puisqu'ils ne sont pas équipés de radars. Ils en ont payé le prix lors de la bataille du cap Matapan.

Après la bataille, l’escorte britannique manque de carburant et doit repartir pour Alexandrie, laissant les cargos continuer avec leur escorte rapprochée vers Malte[4].

Dommages de combat

[modifier | modifier le code]

Selon les rapports britanniques, « le Cleopatra a été touché à la partie arrière du pont à 16 h 44 ... », par un obus de 152 mm tiré du croiseur léger Giovanni delle Bande Nere; 16 marins ont été tués. Les croiseurs Euryale et Penelope ont été également endommagés, l'Euryale ayant été touché par le Littorio à 16 h 43 et à 18 h 41. Le Kingston a été immobilisé après une salve du Littorio, reprend de la vitesse pour rejoindre l’île de Malte qu'il atteint le lendemain. 15 membres de son équipage ont été tués dans la bataille. Certaines sources affirment qu'il a été frappé par les canons du croiseur lourd Gorizia. Le Havock a été gravement endommagée à l'une de ses chaudières par le Littorio, à 17 h 20, tuant 8 de ses marins. Le Lively a battu en retraite à 18 h 55, forcé de rejoindre Tobrouk pour des réparations. Deux autres destroyers —Sikh et Legion — ont été légèrement endommagés par le feu des croiseurs.

Actions post-bataille

[modifier | modifier le code]

La seconde bataille de Syrte démontra que la supériorité matérielle n'apportait pas nécessairement la victoire. Cette victoire fut aussi légère que brève. Le , le convoi britannique arrive enfin dans le port de La Valette, mais seuls les cargos Talabot et Pampas arrivent sains et saufs, car malgré la victoire navale de la veille, le cargo SS Clan Campbell (en) est coulé par l'aviation de l'Axe à 20 miles du port, et le pétrolier Breconshire est lui aussi endommagé dans l'attaque, l'empêchant d'atteindre le port. Il sera néanmoins remorqué jusqu'à l'île quelques jours plus tard[5].

La flotte italienne ayant tenté d'intercepter le convoi britannique la veille n'est pas plus chanceuse, les destroyers Scirocco et Lanciere coulent dans une tempête, seuls 18 marins sur 470 seront secourus.

Le , une nouvelle attaque aérienne de l'aviation de l'Axe sur l'île de Malte réussit cette fois à couler les 2 cargos restants et le pétrolier britannique, arrivés le 23 dans le port. Seules 5 000 tonnes de marchandises ont été débarquées des navires, alors que 26 000 tonnes avaient été chargées à Alexandrie[2].

Ordre de bataille

[modifier | modifier le code]

Royaume-Uni

[modifier | modifier le code]

Notes et références

[modifier | modifier le code]

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Bauer, Eddy; James L. Collins, Jr; and Peter Young: The Marshall Cavendish Encyclopedia of World War Two. Marshall Cavendish, 1985. (ISBN 978-0-85685-954-0).
  • Belot, Raymond de: The Struggle for the Mediterranean 1939–1945, Princeton University Press, Princeton, 1951.
  • Bernotti, Romeo: La guerra sui mari nel conflitto mondiale: 1940–1945 Tirrena Editoriale. Livourne, 1954. (it)
  • Bradford, Ernle: Siege: Malta 1940–1943, William Morrow and Company, Inc., New York, 1986. (ISBN 978-0-688-04781-8).
  • Bragadin, Marc'Antonio: The Italian Navy in World War II, United States Naval Institute, Annapolis, 1957. (ISBN 978-0-405-13031-1).
  • Cunningham, Andrew: A Sailor's Life, New York, 1955.
  • Greene, Jack & Massignani, Alessandro: The Naval War in the Mediterranean, 1940–1943, Chatam Publishing, Londres, 1998. (ISBN 978-1-86176-057-9).
  • Gigli, Guido: La Seconda Guerra Mondiale. Laterza, 1964. (it)
  • Guglielmotti, Umberto: Storia della marina italiana. V. Bianco, 1961 (it)
  • Harwood, Admiral Sir Henry H., Despatch on the Battle of Sirte 1942 Mar. 22., SUPPLEMENT TO THE LONDON GAZETTE, 18 September 1947.
  • Holland, James: Fortress Malta: An Island Under Siege, 1940–1943, Miramax Books, New York, 2003. (ISBN 978-1-4013-5186-1).
  • Hough, Richard Alexander:The longest battle: the war at sea, 1939–45. Weidenfeld and Nicolson, 1986
  • Jellison, Charles A.: Besieged: The World War II Ordeal of Malta, 1940–1942, University Press of New England, 1984. (ISBN 978-0-87451-313-4).
  • Llewellyn, M. J.: The Royal Navy and the Mediterranean Convoys: A Naval Staff History, Naval Staff History series, Routledge, Londres, 2007. (ISBN 978-0-415-39095-8).
  • Macintyre, Donald: The Battle for the Mediterranean. Norton ed., New York, 1965.
  • O'Hara, Vincent P.: Struggle for the Middle Sea, Naval Institute Press, Annapolis, Maryland, 2009. (ISBN 978-1-59114-648-3).
  • Playfair, I.S.O., et al.: British Fortunes reach their Lowest Ebb, History of the Second World War, United Kingdom Military Series, The Mediterranean and Middle East, volume III (September 1941 to September 1942), Naval & Military Press, Uckfield, 2004. (ISBN 978-1-84574-067-2). First published by Her Majesty's Stationery Office, Londres, 1960.
  • Roskill, S.W.: The Period of Balance, History of the Second World War, United Kingdom Military Series, The War at Sea 1939–1945, volume III, Naval & Military Press, Uckfield, 2004, (ISBN 978-1-84342-805-3). First published by Her Majesty's Stationery Office, Londres, 1956.
  • Sadkovich, James: The Italian Navy in World War II, Greenwood Press, Westport, 1994. (ISBN 978-0-313-28797-8).
  • Secchia, Pietro: Enciclopedia dell'antifascismo e della Resistenza. La Pietra, 1989.
  • Shores, Christopher and Brian Cull with Nicola Malizia: Malta: The Spitfire Year, 1942. Grub Street, Londres, 1991. (ISBN 978-0-948817-16-8).
  • Sierra, Luis de la: La guerra naval en el Mediterráneo, 1940–1943, éd. Juventud, Barcelone, 1976. (ISBN 978-84-261-0264-5). (es)
  • Simpson, Michael: A life of Admiral of the Fleet Andrew Cunningham. A Twentieth-century Naval Leader. Routledge éd., 2004. (ISBN 978-0-7146-5197-2).
  • Stephen, Martin; Grove, Erik: Sea Battles in Close-up: World War Two. Naval Institute press, 1988. (ISBN 978-0-7110-2118-1).
  • Thomas, David A.: Malta Convoys, Leo Cooper éd., South Yorkshire, 1999. (ISBN 978-0-85052-663-9).
  • Weichold, Eberhard: Die deutsche Führung und das Mittelmeer unter Blickwinkel der Seestrategie. Wehrwissenschaftlichen Rundschau, 1959. (de)
  • Wilmott, Ned & Fowler, Will: Strategy & tactics of sea warfare. Marshall Cavendish, 1979. (ISBN 978-0-85685-505-4)
  • Woodman, Richard: Malta Convoys, 1940–1943, Jack Murray Ltd., Londres, 2000. (ISBN 978-0-7195-5753-8).

Liens externes

[modifier | modifier le code]