Abbaye Saint-Vaast de Moreuil

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Abbaye Saint-Vaast de Moreuil
L'ancienne église abbatiale en 1915, devenue église paroissiale à la Révolution française.
L'ancienne église abbatiale en 1915, devenue église paroissiale à la Révolution française.

Ordre bénédictin, Congrégation de Saint-Maur en 1711
Fondation 1109
Fermeture 1791
Diocèse Amiens
Fondateur Bernard Ier de Moreuil
Dédicataire Saint Vaast
Personnes liées Antoine de Créquy
Localisation
Pays Drapeau de la France France
Province Picardie Picardie
Région Hauts-de-France
Département Somme
Commune Moreuil
Coordonnées 49° 46′ 31″ nord, 2° 29′ 02″ est
Géolocalisation sur la carte : Somme
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Abbaye Saint-Vaast de Moreuil
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Abbaye Saint-Vaast de Moreuil
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Abbaye Saint-Vaast de Moreuil

L’abbaye Saint-Vaast de Moreuil fut fondée en 1109 et disparut à la Révolution. Elle appartenait à l’ordre bénédictin. Elle fut supprimée en 1790.

Histoire[modifier | modifier le code]

Fondation[modifier | modifier le code]

Vers l'an 1100, les seigneurs de Moreuil donnèrent un domaine à défricher à des moines bénédictins de l'Abbaye Notre-Dame de Breteuil. Elle n'était à l'origine qu'une cella où deux ou trois religieux étaient chargés de mettre en valeur leurs biens. Les moines bâtirent une chapelle et remplirent les fonctions curiales. En 1109, Bernard de Moreuil fonda le prieuré de Saint-Vaast[1].

Vers 1140, ce prieuré fut érigé en abbaye par Wautier, abbé de Breteuil à la requête de Bernard Ier de Moreuil et devint le lieu de sépulture des seigneurs de Moreuil [2].

Faute de prospérité matérielle, il n'y eut pas d'église abbatiale construite avant 1394.

Sous la protection de la famille de Créquy[modifier | modifier le code]

C'est dans la seconde moitié du XVIe siècle, époque où la famille de Créquy possédait Moreuil, que fut vraisemblablement construite l'église dont le portail et le clocher furent complètement détruits en 1918. L'édification de l'église fut, sans doute, due à la munificence du cardinal de Créquy, abbé commendataire de Moreuil et évêque d'Amiens, elle devint la nécropole de la famille.

En 1574, eut lieu l'inhumation du corps du cardinal Antoine de Créquy dans le chœur de l'église. Celui-ci par son testament en date du laissa des fonds pour l'installation de quatre nouvelles cloches.

L'abbé de Moreuil était crossé et mitré. Il mangeait à table ronde avec les six religieux qu'il dirigeait. Son revenu était de 4 000 livres et celui des religieux de 3 000.

L'église fut brûlée en 1636 par les Espagnols et partiellement détruite. Vers 1670, la restauration du chœur par les religieux n'était pas encore achevée. Le logis abbatial fut reconstruit en 1692.

La condamnation des moines[modifier | modifier le code]

En 1709, la famine ne permit pas aux fermiers de l’abbaye de payer leurs redevances ; les religieux appauvris vendirent le plomb des cercueils de plusieurs membres de la famille de Créquy. Le forfait découvert, l'abbé fut emprisonné et condamné aux peines canoniques par l'officialité d'Amiens quoiqu'il n'eût aucune part dans la violation des tombeaux. Le parlement de Paris, saisi de l'affaire, rendit un arrêt en 1711 : après avoir fait amende honorable à Moreuil, en chemise, pieds nus, la corde au cou et une torche de deux livres à la main, Dom Noël Crochet fut envoyé trois ans aux galères. L'abbé Jérôme Dogerdias, Jean Gallez et Pierre Mortier reçurent un blâme de la Chambre de la Tournelle et durent assister tête nue à l'amende honorable de dom Noël Crochet[3].

L'abbaye fut imposée de 1 000 livres de réparation à la famille de Créquy, marquis de Moreuil et dut fournir six cercueils neufs en plomb pour y replacer les restes des défunts dont la sépulture avait été profanée. L'arrêt fut inscrit sur une lame de cuivre scellée dans le chœur, où elle resta jusqu'à la Révolution. Par cet arrêt, les religieux étaient sécularisés et le monastère rattaché à la congrégation de Saint-Maur. L'abbatiale servit d'église paroissiale au bourg[3]-[4].

L'ancienne église abbatiale, le .

En 1768, l'église fut l'objet de nouvelles restaurations et la première pierre fut posée par Catherine de Rougé, duchesse d'Elbeuf[Note 1] mais l’abbaye ne comptait plus que trois religieux.

La disparition totale de l'abbaye[modifier | modifier le code]

À la Révolution, l'abbaye fut supprimée et déclarée bien national, en 1791. L'ancienne église abbatiale devint église paroissiale de la commune.

En 1793, les tombeaux de la famille de Créquy furent une nouvelle fois profanés pour en récupérer le plomb. Les corps furent exhumés et placés dans un seul ossuaire[3].

L'église fut reconstruite en grande partie au XIXe siècle, sa façade datant du XVIe siècle fut détruite par les combats de 1918 à la fin de la Première Guerre mondiale.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Florence Charpentier et Xavier Daugy, Sur le chemin des abbayes de Picardie, histoire des abbayes picardes des origines à nos jours, Amiens, Encrage Edition, 2008 (ISBN 978 - 2 - 911 576 - 83 - 6)
  • Alcius Ledieu, Le Canton de Moreuil, 1889, réédition, Moreuil et ses environs, Paris, Le Livre d'histoire Lorisse, 1993 (ISBN 2 - 904 951 - 40 - 7)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Catherine de Rougé, héritière de la seigneurie de Moreuil, séjourna au château de Moreuil jusque 1791.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Louis Lainé, Archives généalogiques et historiques de la noblesse de France, Paris, Imprimerie de Béthune, 1830
  2. « moreuil.com/decouvrir/patrimoi… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  3. a b et c Notice géographique et historique sur la commune de Moreuil, rédigée par Monsieur Baillon, instituteur, 1899, Archives départementales de la Somme
  4. M. Guyot (sous la direction de) Répertoire universel et raisonné de jurisprudence civile et criminelle canonique et bénéficiale, tome 16, Paris, Visse Libraire, 1785