Sodalite

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Sodalite[1]
Catégorie IX : silicates[2]
Image illustrative de l’article Sodalite
Sodalite - Rohstein
Général
Classe de Strunz
Classe de Dana
Formule chimique Al6Cl2Na8O24Si6 Na4(Al3Si3O12)Cl
Identification
Masse formulaire[3] 969,212 ± 0,013 uma
Al 16,7 %, Cl 7,32 %, Na 18,98 %, O 39,62 %, Si 17,39 %,
Couleur incolore; blanc; jaune; jaunâtre; verdâtre; bleu; rougeâtre; gris; vert; rose; violet; blanc gris
Système cristallin cubique (isométrique)
Réseau de Bravais primitif P
Classe cristalline et groupe d'espace Hexakistétraédrique
P43n
Macle sur {111}
Clivage pauvre sur {110}
Cassure conchoïdale, irrégulière
Habitus Cristaux rares, massif ; nodulaire ; agrégat ; grenu ; isométrique ; grain
Faciès dodécaédrique
Échelle de Mohs de 5,50 à 6,00
Trait blanc
Éclat vitreux à gras
Propriétés optiques
Fluorescence ultraviolet oui orange
Transparence transparent - translucide
Propriétés chimiques
Densité de 2,27 à 2,33
Propriétés physiques
Magnétisme aucun
Radioactivité aucune

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

La sodalite est une espèce minérale du groupe des silicates, sous-groupe des tectosilicates, formée de silicate chloré de sodium et d'aluminium, de formule chimique Na8Al6Si6O24Cl2 avec des traces de fer, manganèse, potassium, calcium, eau et soufre. C'est l'un des constituants du lapis-lazuli.

Historique de la description et appellations[modifier | modifier le code]

Inventeur et étymologie[modifier | modifier le code]

Décrite par T. Thomson en 1811[4]. De soda (« sodium ») et du grec lithos (« pierre »), en allusion à sa composition chimique.

Topotype[modifier | modifier le code]

Ilimaussaq, Narsaq, Province de Kitaa, Groenland.

Synonymie[modifier | modifier le code]

  • Alomite : nom désuet pour une sodalite de Bancroft, Ontario, Canada, nom donné à partir du patronyme de Charles Allom, propriétaire de carrière au début du XXe siècle à Bancroft[5].
  • Ditroite (Brogger) : nommée à partir du topotype Ditrău (Ditró), Roumanie. Ce terme sert surtout à désigner une roche riche en sodalite[6].
  • Glaucolite (Weibye, P.C. 1848)[7] : espèce initialement décrite par P. C. Weibye à partir de spécimens trouvés par Morten Thrane Esmark à Låven (Lamöskjier), Langesundsfjorden, Norvège et déclassée depuis comme synonyme de sodalite.

Caractéristiques physico-chimiques[modifier | modifier le code]

Critères de détermination[modifier | modifier le code]

  • Couleur bleue caractéristique
  • Dureté
  • Souvent associée avec les minéraux tels que : néphéline et cancrinite (altération de la néphéline)
  • Jamais en association avec le quartz

Variétés[modifier | modifier le code]

  • Hackmanite (L.H. Borgström 1903) : variété de sodalite présentant la propriété d'être photochrome et luminescente, dédiée à Victor Axel Hackman (1866 - 1941), professeur de géologie à l'Université d'Helsinki. Lorsque l'hackmanite provenant du Mont Saint-Hilaire (Québec) est fraîchement extraite, elle est généralement pâle à violet profond, mais la couleur vire rapidement au grisâtre ou au blanc verdâtre. À l'inverse, l'hackmanite originaire d'Afghanistan, d'un blanc crémeux au départ, se teinte de couleurs allant du violet au rose lorsqu'elle est exposée au soleil. Laissée dans l'obscurité pendant quelque temps, le violet s'efface à nouveau.
La luminescence est accrue par l'utilisation de lumière ultraviolette (UV) de grande longueur d'onde ou, inversement, de lumière ultraviolette de courte longueur d'onde.
  • Molybdosodalite (F. Zambonini 1910)[8] : variété de sodalite contenant de l'oxyde de molybdène décrite à Monte Somma, Italie.

Cristallochimie[modifier | modifier le code]

La sodalite sert de chef de file à un groupe de tectosilicates. Le groupe sodalite est composé de minéraux ayant une structure isométrique similaire et chimiquement proches ; tous issus des feldspathoïdes, minéraux des roches ignées, pauvres en silice. Comme les zéolithes, les feldspathoïdes et le groupe de la sodalite ont des structures cristallines largement ouvertes, ce que traduit parfaitement leur faible densité[9].

Groupe de la sodalite[modifier | modifier le code]

Cristallographie[modifier | modifier le code]

Structure cristalline de la sodalite.

Propriétés physiques[modifier | modifier le code]

Habitus
Rares cristaux pseudo-hexagonaux allongés sur [111] pouvant atteindre 10 cm[10].
Optique
Luminescent, fluorescent et phosphorescent.

Gîtes et gisements[modifier | modifier le code]

Gîtologie et minéraux associés[modifier | modifier le code]

Gîtologie
Formée dans les syénites à néphéline, phonolites, et autres types de roches connexes.
Dans le métamorphisme des roches calcaires et dans les cavités de blocs volcaniques éjectés.
Présente dans les météorites.
Minéraux associés
néphéline, cancrinite, mélanite, aegirine, microcline, sanidine, albite, calcite, fluorine, ankérite, barytine.

Gisements producteurs de spécimens remarquables[modifier | modifier le code]

  • Afghanistan
Ladjuar Medam, Sar-e Sang, vallée de Koksha, Province du Badakhshan[11]
  • Canada
Poudrette, Mont Saint-Hilaire, Comté de Rouville, Québec[12]
  • France
Vensac, Brocq-en-Menet, Menet, Cantal Mts, Cantal, Auvergne[13]
  • Groenland
Ilimaussaq, Narsaq, Province de Kitaa, Topotype[14]
  • Italie
Monte Somma, Complexe volcanique Somma-Vésuve, Naples, Campanie, Italie.

Exploitation des gisements[modifier | modifier le code]

Sodalite taillée.
Utilisations
La qualité gemme peut être taillée à facette ; la qualité colorée massive est utilisée comme pierre d'ornement.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) I. Hassan et H. D. Grundy, « The crystal structures of sodalite-group minerals », Acta Cryst. B, vol. 40, no 1,‎ , p. 6-13 (DOI 10.1107/S0108768184001683).
  2. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
  3. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  4. (en) T. Thomson, « A chemical analysis of Sodalite, a new mineral from Greenland », Journal of natural Philosophy, Chemistry and the Arts, vol. 29,‎ , p. 285-292.
  5. The Mineralogical magazine and journal of the Mineralogical Society, vol. 15, 1901, p. 416.
  6. Meddelelser om Grønland, Koebenhavn, Hans Reitzels Forlag, vol. 162, 1983, p. 40.
  7. (de) P. C. Weibye, « Beiträge zur topographischen Mineralogie Norwegens », Archiv für Mineralogie, Geognosie, Bergbau und Hüttenkunde, vol. 22,‎ , p. 465-544.
  8. (it) F. Zambonini, « Mineralogia Vesuviana », Atti della Reale Accademia delle Scienze fisiche e matematiche di Napoli, vol. 14, no 6,‎ , p. 1-386.
  9. (en) Tom. F. W. Barth, « The structure of the minerals of the sodalite family », Zeitschrift für Kristallographie, vol. 83, no 1,‎ , p. 405-414 (DOI 10.1524/zkri.1932.83.1.405).
  10. (en) John W. Anthony, Richard A. Bideaux, Kenneth W. Bladh et Monte C. Nichols, The Handbook of Mineralogy : Silica, Silicates, vol. II, Mineral Data Publishing, .
  11. A. N. Maiorov, A. I. Suderkin et M. E. Krepoy, Report by the Survey and Prospecting Team on the results obtained in 1963-1964 at the lapis-lazuli occurrences of Afghanistan, Kabul, Rec. Off., DGMS, .
  12. (en) R. C. Peterson, « The structure of hackmanite, a variety of sodalite, from Mont St-Hilaire, Quebec », The Canadian Mineralogist, vol. 21, no 3,‎ , p. 549-552.
  13. Roland Pierrot, Paul Picot, Jean-Jacques Périchaud, Inventaire minéralogique de la France n°1 - Cantal, BRGM et Éditions G. de Bussac, 1971
  14. (en) O. B. Boeggild, « The Mineralogy of Greenland », Meddelelser om Grønland, Koebenhavn, Hans Reitzels Forlag, vol. 149, no 3,‎ .

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]