Jais

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Pendeloque en jais du Magdalénien - Grotte de Marsoulas, MHNT.
Parure de deuil.

Le jais (du latin gagâtes, pierre de Gages, en Lycie) est une gemme fossile formée par l'action de la pression océanique sur une roche sédimentaire composée de restes fossiles de plantes. Cette variété de lignite fossile[1],[2] combustible, dure, d'aspect compact, vitreux et d'un noir brillant, est susceptible d'être traitée comme une pierre fine, taillée à facettes et polie ; elle sert notamment à la confection de bijoux, de parures de deuil, de garnitures de passementerie, d'ouvrages de tabletterie.

Le « jais » ou « noir de jais » désigne par tradition un noir brillant, souvent à reflets bleu métallique, ce terme sert à décrire le plumage des corbeaux et les chevelures d'un noir très sombre.

Le jais est un matériau amorphe ; son indice de réfraction est d'environ 1,66. Sa densité est d'environ 1,3 (par rapport à l'eau), et son éclat est cireux à vitreux.

Il dégage une odeur de charbon lorsqu'on le brûle avec une aiguille chauffée.

Son trait est brun, ce qui peut le distinguer de ses imitations.

Aux XVIIe et XVIIIe siècles principalement, le travail du jais constitue l'une des activités artisanales et industrielles dominantes du pays d'Olmes, dans le département français de l'Ariège, où plusieurs « moulins à jayet » fonctionnent grâce à l'énergie hydraulique.

Jais artificiel[modifier | modifier le code]

Contenant le mot « jais », les bijoux en « jais de Paris » ou « jais français » sont des produits faits en verre : « verre noir obtenu avec un mélange d'oxyde de cuivre, de cobalt et de fer » [3]. Le véritable jais laisse une trace marron foncé, presque noire sur une surface rugueuse alors que le verre et les autres imitations laissent une trace blanche. Il y a aussi dans les commerces un faux jais, plus moderne n'ayant pas les propriétés du jais de qualité.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Michel Gastou, « Le charbon, matière combustible », Société Amicale des Géologues Amateurs « Saga »,‎ , p. 8, 48 (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  2. CNRTL.
  3. « La Verrerie usuelle » dans le Journal des connaissances utiles, mars 1896, article de trois pages et trois illustrations.

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Evans Bruno, « L’énergie hydraulique et le développement d’un territoire industriel », in Jarrige François et Vrignon Alexis (dir.), Face à la puissance. Une histoire des énergies alternatives et renouvelables à l’âge industriel, Paris, La Découverte, 2020, pp. 171-182 ; https://www.cairn.info/face-a-la-puissance--9782348057526-page-171.html

  • CNRTL, « Jais », sur cnrtl.fr (consulté le ).
  • « Jais », sur cristauxetpierresdumonde.com.
  • « Une spécialité de Compostelle, le jais (azabaches en espagnol) », sur saint-jacques.info.
  • Bruno Evans, « Comment usait-on du vrai et du faux dans les appellations des articles de Paris ? L'exemple des bijoux en jais et des peignes du Pays d'Olmes » in Cahiers de Framespa, n° 35, « Le vrai et le faux. Élaborations et déconstructions », dossier coordonné par Lebeau Élodie, Machabert Coralie et Toussaint Évelyne, 2020 ; disponible en ligne [1]