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René la Combe

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René la Combe
René la Combe dans la 51e division écossaise
Fonctions
Député français
Septième législature de la Cinquième République française
Sixième circonscription de Maine-et-Loire
-
René la Combe
Député français
Sixième législature de la Cinquième République française
Sixième circonscription de Maine-et-Loire
-
René la Combe
René la Combe
Suppléant de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe
France
-
Suppléant de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe
France
-
Député français
Cinquième législature de la Cinquième République française
Sixième circonscription de Maine-et-Loire
-
René la Combe
René la Combe
Député français
Quatrième législature de la Cinquième République française
Sixième circonscription de Maine-et-Loire
-
René la Combe
René la Combe
Député français
Troisième législature de la Cinquième République française
Sixième circonscription de Maine-et-Loire
-
René la Combe
René la Combe
Parlement européen
-
Député français
Deuxième législature de la Cinquième République française
Sixième circonscription de Maine-et-Loire
-
René la Combe
René la Combe
Maire de Saint-Germain-des-Prés
-
Député français
Première législature de la Cinquième République française
Sixième circonscription de Maine-et-Loire
-
René la Combe
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activités
Autres informations
Partis politiques
Membre de
Maire de Saint-Germain-des-Prés (d) (-)
Parlement européen (-)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinctions
La liberté guide nos pas
La liberté guide nos pas

René la Combe dit Bottin alias Melville, né le à Combrée (Maine-et-Loire) et mort le à Saint-Germain-des-Prés (Maine-et-Loire) à 79 ans, est un homme politique et un dirigeant de la Résistance intérieure française, Compagnon de la Libération par décret du 19 octobre 1945.

Biographie

Famille

Fils de Louis la Combe (1878-1951), chevalier de la légion d'honneur, diplomate, consul de France, et d’Élisabeth Veillon de La Garoullaye (1878-1958). Louis la Combe fut en poste successivement à Londres (1907-1912), Chypre (1912-1914), Newcastle (1914-1919), Varsovie (1919-1920), Manchester (octobre 1920 - janvier 1921) et Londres (1921-1935) aux côté d'Aimé Joseph de Fleuriau, ambassadeur de France. Louis la Combe se liera d'amitié avec la famille royale d'Angleterre pendant ses 25 années en Angleterre. À l'issue de sa carrière diplomatique, Louis la Combe rentre en France et devient maire de Saint-Germain-des-Prés (Maine-et-Loire) (Maine-et-Loire) de 1936 à 1947, où se situe la demeure de famille acquise par son grand-père, le comte Paul la Combe en 1852. René a un frère aîné, Claude, né en 1905 à Paris, décédé en 1984 à Combrée.

René la Combe épouse en 1946 Jacqueline Raspay (Cavaillon 1923 - Paris 2013) rencontré pendant la Résistance à Nïmes à l'âge de 18 ans. Ils auront trois enfants, Jérome (1947), Anne (1950) et Frédéric (1965) et un demi-frère René-Francois Teissèdre (1945), marchand d'art, issu du premier mariage de Jacqueline avec Robert Teissèdre. Jérome épouse Sabine Yon le 23 mai 1972. Ils ont quatre enfants, France, Benjamin, Gautier, Nathanaël. Anne épouse Luis Munoz-Bastide à Valence (Espagne) en 1975. Ils ont deux filles, Elisa et Isis. René-François épouse Béatrice Darlay.

Seconde Guerre mondiale

René la Combe vit pendant son enfance en Pologne et en Angleterre et finit ses études au lycée français de Londres. Il effectue son service militaire dans le Génie. Mobilisé de 1936 à 1938, il est affecté dans la réserve générale du Génie à Strasbourg.

Interprète à la 51st (Highland) Infantry Division commandé par le Général Fortune, il est fait prisonnier le à Saint-Valery-en-Caux, lors de l'encerclement par les troupes du général Rommel et envoyé à l'Oflag V A (de) de Weinsberg près de Stuttgart. En , il est transféré au Stalag V-A de Ludwigsbourg (Wurtemberg). Il n'entend pas l'appel du 18 Juin mais écoute celui de Pétain demandant l'armistice. C'est dans les camps de prisonniers qu'on lui parle du général de Gaulle.

Le , il s'évade. Dans le Gard, il devient agent de liaison d'Albert Thomas, qui est chef départemental de l'Armée secrète. Repéré par Henri Frenay, fondateur de Combat, René la Combe devient responsable du mouvement à Alès et adjoint du chef de l'AS René Pagès. Le , il est nommé adjoint du chef du NAP-fer René Hardy sous le nom de "Bottin" (Noyautage des administrations publiques) en zone sud, de dernier étant "Didot". ll prend la tête du Nap-Fer en après l'affaire de Caluire et l'arrestation de Jean Moulin. Il poursuit les actions de sabotages des trains Allemands en s'appuyant sur le "plan vert" de son ami Max Heilbronn (fondateur de Monoprix et président des Galeries Lafayette) et de Louis Armand (ingénieur) et obtient des résultats exceptionnels.

Le , dénoncé par un traître avec Louis-Hugues Citroën, polytechnicien et neveu d'André Citroën, il est arrêté et emprisonné à Nîmes, puis aux Baumettes de Marseille. Le , il est transféré au Fort Hatry (Belfort). Le 28 août 1944, il est embarqué par les nazis avec 722 autres prisonniers politiques dans l'un des derniers convois (L 267) pour l'Allemagne au camp de concentration de Neuegamme. René la Combe avait fait le serment de s'évader. Il le fait, par le vasistas du wagon à bestiaux, et saute du train.

Blessé, en fuite, il est accueilli dans une ferme à Montreux-Château (Territoire de Belfort), puis réussit à se réfugier en Suisse. Le , il rentre en France. Louis-Hugues Citröen ne reviendra pas d'Auschwitz. Son compagnon de détention, Michel Taperell, sera battu à mort au camp de Neuegamme. 500 déportés de ce train du ne rentreront pas.

Son épopée dans la résistance sera retracée par le Colonel Rémy, résistant puis écrivain dans le film de Jacques Ertaud issu du livre éponyme La ligne de démarcation en 1973 (épisode 9).

Vie politique

Au lendemain de la guerre, il travaille au côté d'Henri Frenay, au ministère des anciens prisonniers de guerre, chargé du rapatriement de milliers de déportés puis passe dans le secteur privé chez Westhinghouse en tant que directeur commercial. Impressionné par le discours de Bayeux du général de Gaulle en 1946 auquel il assistait avec Jacques Soustelle et Pierre de Bénouville, il adhère au RPF en 1951. En 1953, il est élu conseiller municipal de son village Saint-Germain-des-Prés et en devient maire de 1959 jusqu'en 1989.

Il est appelé en 1958 par le Général de Gaulle et Victor Chatenay, figure politique de l'Anjou, pour fonder la Ve république avec ses compagnons de résistance, dont Michel Debré et Pierre de Bénouville ou Jacques Chaban-Delmas. Il se présente aux législatives dans sa circonscription du Maine-et-Loire en 1958 avec pour suppléant Jean Narquin, père de Roselyne Bachelot, chef départemental de l'UNR. Il est élu devant le champion politique du Maine-et-Loire, Jean Sauvage député sortant MRP.

De 1958 à 1986, il est député gaulliste de Maine-et-Loire, cinq fois élu au premier tour et deux fois élu au second tour. Il est élu au second tour en 1958 avec 50,6% des voix, au premier tour avec 51,2% en 1962, 53% en 1967, 59,6% en 1968, au second tour avec 52,6% en 1973 dans le cadre d'une triangulaire, au premier tour de nouveau avec 57,5% en 1978 et avec 52,5% des voix en 1981. En 1986, la liste d'Union de la droite recueille 55% des voix mais il s'assied sur le siège éjectable en sixième position au scrutin proportionnel qui obtient cinq élus dont Edmond Alphandéry, Jean Foyer et Jean Narquin. Il retournera aux législatives en 1988 mais chutera devant la candidature de Marc Laffineur, jeune député centriste (29% contre 21% pour René la Combe avec un écart de 3542 voix sur 42 000 votants) sur un scrutin uninominal qui ne comprenait plus son village de Saint-Germain-des-Prés et les villages voisins. À ces élections, Roselyne Bachelot succède à son père et fait son entrée politique. Hervé de Charette parachuté dans le département est élu et le demeure jusqu'en 2012. Jean Foyer ne se représente pas, Edmond Alphandéry est réélu.

Il sera de 1958 à 1986, membre de la commission des Affaires culturelles, des Affaires étrangères, de la Commission des lois, de la Défense nationale et de la Production et des échanges à l'Assemblée.

Il est trois fois élu vice-président de l'Assemblée nationale de 1962 à 1981. Il est représentant de la France au Parlement européen de 1968 à 1969 et suppléant 1973 à 1978 de l'assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe.

En 1973, il prend la tête de l'amicale parlementaire "Présence et action du Gaullisme" (fondé par Pierre Messmer) à la suite de Charles Pasqua et d'Hubert Germain, dernier Compagnon de la Libération. Il est membre du comité central de l'UDR et du RPR.

Il soutient la candidature de Jacques Chaban-Delmas à l'élection présidentielle française de 1974, celle de Michel Debré son vieil ami à l'élection présidentielle de 1981 et celle Jacques Chirac à l'élection présidentielle de 1988.

Il crée en 1977 l'association pour la défense et la vitalité des petites communes du Maine-et-Loire qui regroupe 150 villages du département.

Il accueillera la Reine mère Elisabeth lors de sa visite au château de Serrant en 1981 et recevra en visite privée au château de la Missionnière, le vice-roi des Indes Lord Moundbatten dans les années 70.

Il est témoin aux cotés d'Henri Frenay, Pierre de Bénouville, et Max Heilbronn dans les différents procès Hardy après-guerre:

"La déposition de M. Lacombe, qui fut le bras droit de " Didot ", sous le pseudonyme de " Bottin ". Il a été peiné par le mensonge de Hardy, qu'il ne peut s'expliquer, mais conserve toute son admiration pour l'homme qui mit sur pied Résistance-Fer. Bien qu'il n'apportât aucune précision, ce témoin, dont la belle voix chaude a d'émouvants accents, a fait une forte impression. L'homme qui connaissait le mieux Hardy lui reste fidèle." Le Monde, le 5 mai 1950.

Décès et hommages

Il habite le château de la Missonnière que son grand-père avait modifié à la fin du XIXe siècle et y vécut jusqu'à sa mort en 1994 et sera résident du XVIe arrondissement de Paris pendant 40 ans.

Ses obsèques seront célébrées à Saint-Germain-des-Prés en présence de tous les élus du département, de Pierre de Bénouville, Edmond Alphandery, Ministre de l'économie, président du département de Maine-et-Loire, représentant le gouvernement, Jean Foyer, Jean Narquin, Michel Debré et de Jean Saint-Bris, ami de la famille et conseiller général.

Jacques Chirac réagira à son décès: "Un grand témoin de l'histoire disparait. René la Combe laisse le souvenir d'un homme dont le courage et l'ardente fidélité à ses idées gaullistes s'exprimait toujours avec une très grande modestie et une très grande pudeur. Ces qualités hautement humaine apparaissent aujourd'hui comme un message de dignité." Ouest France - 2 mars 1994

Pierre de Bénouville, parrain de son fils Jérôme, représentera l'ensemble des Compagnons de la libération et donnera un témoignage vibrant de son frère d'arme et compagnon politique: « J'ai peur, à l'heure où la terre, Sa terre, va le prendre dans son intimité séculaire, j'ai peur que nous ne nous souvenions pas fidèlement de ce qu'il a été en vérité. » Le devoir de mémoire face à l'oubli : c'est le général de Bénouville qui le réveille ce matin de deuil dans le chœur de l'église de Saint-Germain-des-Prés. Soutenu par ses proches, le vieux Compagnon de la Libération raconte de sa voix haut perchée le sabotage des lignes de chemin de fer, sabotage dont René la Combe fut un acteur essentiel, « ...l'admirable René, tout pétri d'enthousiasme, d'amour de la patrie, de foi profonde et chevaleresque ». Aujourd'hui, « nous enterrons un héros, un héros modeste, ironique quand il le fallait. Que ceux qui sont là n'oublient pas tout ce qu'il a été pour les Français et pour les hommes de cœur. Sous mes ordres, René la Combe m'a spécialement enseigné ce qu'était le sacrifice, ce sacrifice grâce auquel nous sommes libres et honorables ». Ouest France - 2 mars 1994.

Son épouse, Jacqueline, décédera le 19 octobre 2013 à Paris (16ème) à l'âge de 90 ans. Gonzague Saint-Bris au nom de la famille Saint-Bris prononcera une "ode à la femme du héros", hommage appuyée à Jacqueline la Combe et aux souvenirs mémorables des Saint-Bris au château de la Missonnière, "paradis de la liberté": "Assise sur les sables de la Loire sur la plage de Montjean, elle avait la beauté d’une statue mais son visage animé était signé du sourire du midi, d’où elle venait. Elle portait de grands chapeaux ombrant son âme, éprise d’héroïsme. Elle aimait lire l’histoire des femmes légendaires et celle des grands personnages. Elle avait à la fois du cran et de l’élégance. Elle était le courage en Courrège... " Gonzague Saint-Bris, 23 octobre 2013.

Deux rues portent le nom de René la Combe : à Saint-Germain-des-Prés et à Angers.

Distinctions

Références

Voir aussi

Bibliographie/ Filmographie

Liens externes