Quiévrain

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Quiévrain
Quiévrain
Église Saint-Martin.
Blason de Quiévrain
Héraldique
Drapeau de Quiévrain
Drapeau
Administration
Pays Drapeau de la Belgique Belgique
Région Drapeau de la Région wallonne Région wallonne
Communauté Drapeau de la Communauté française de Belgique Communauté française
Province Drapeau de la province de Hainaut Province de Hainaut
Arrondissement Mons
Bourgmestre Véronique Damée (MR)
(Changer)
Majorité Changer
Sièges
Changer
PS
Unis Pour Quiévrain
17
11
4

2
Section Code postal
Quiévrain
Baisieux
Audregnies
7380
7380
7382
Code INS 53068
Zone téléphonique 065
Démographie
Gentilé Quiévrainois•e [1]
Population
– Hommes
– Femmes
Densité
6 826 ()
48,3 %
51,7 %
317,73 hab./km2
Pyramide des âges
– 0–17 ans
– 18–64 ans
– 65 ans et +
()
20,51 %
62,11 %
17,38 %
Étrangers 11,78 % ()
Taux de chômage 21,96 % (octobre 2013)
Revenu annuel moyen 16 326 €/hab. (2021)
Géographie
Coordonnées 50° 24′ 18″ nord, 3° 40′ 58″ est
Superficie
– Terr. non-bâtis
– Terrains bâtis
– Divers
21,48 km2 (2021)
84,48 %
7,14 %
8,38 %
Localisation
Localisation de Quiévrain
Situation de la commune dans la province de Hainaut
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Quiévrain
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Quiévrain
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Quiévrain
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Quiévrain
Liens
Site officiel www.quievrain.be

Quiévrain (en picard et wallon : Kievrin) est une commune francophone de Belgique située en Région wallonne dans la province de Hainaut. C'est une commune frontalière avec la France, dont la commune voisine, au nom proche, est Quiévrechain.

Sections de commune[modifier | modifier le code]

# Nom Superf.
(km²)[2].
Habitants
(2020)[2].
Habitants
par km²
Code INS
1 Quiévrain 8,68 5.099 587 53068A
2 Baisieux 7,53 793 105 53068B
3 Audregnies 5,27 854 162 53068C

Communes limitrophes[modifier | modifier le code]

Étymologie[modifier | modifier le code]

À l'époque romaine, Quiévrain se nommait Caprinium, « le bois aux chèvres ».

Histoire[modifier | modifier le code]

Le village de Quiévrain était traversé par une chaussée romaine : des monnaies et des tuiles y ont été retrouvées. Au début du Xe siècle un acte de Charles le Simple en fait mention. Au Moyen Âge, les seigneurs de Quiévrain sont propriétaires des lieux qui englobent aussi Hensies et Baisieux.

Le premier connu est Wauthier de Quiévrain (acte de 1067, 1086, 1090, 1099) son arrière-petit-fils ; Arnould de Quiévrain sera partisan du faux Baudouin de Flandre et son frère Wauthier participa à la bataille de Bouvines en faisant le pari avec Arnould d'Esnes de faire la bataille montés sur des juments (les chevaliers ne montaient jamais des juments qui étaient destinées aux femmes).

En 1267, Nicolas de Quiévrain (né vers 1230, trépassé après 1270), Seigneur de Quiévrain et de Tongre-Saint-Martin se marie avec Julienne de Looz, (née vers 1235, trépassée en 1301) Dame d'Emblise et n'aura que trois filles.
1° L'aînée, qui s'appelle Isabelle de Quiévrain, (née vers 1260, trépassée en 1335) héritière d'Amblise, dame de Quiévrain et de Tongre-Saint-Martin, épousa Geoffroy III d'Aspremont (né vers 1255, trépassé en 1302 à la bataille des Éperons d'Or à Courtrai, Seigneur de Dun, de Conflans, d'Aspremont, qui deviendra le nouveau seigneur de Quiévrain et de Tongre-Saint-Martin. C'est ce même Geoffroy qui est l'un des héros du Tournoi de Chauvency en 1285. Madame d'Âpremont, née Isabelle de Quiévrain, est aussi fort louangée par Jacques Bretel lors des festivités de Chauvency-le-Château.
2° Jeanne de Quiévrain, avait épousé Thomas d'Âpremont, frère de Geoffroy.
3° Marie de Quiévrain, mariée 1° à Renaud de Bar, puis 2° Jean de Joinville.

En 1376, Simon de Lalaing 2e fils de Simon III[3] et de Mahaut d'Aspremont[4], achète la seigneurie de Quiévrain à son cousin Gobert IX baron d'Aspremont. Voilà la terre de Quiévrain qui revient sous la propriété d'une famille hennuyère. Ce Simon sera le fondateur de la branche des Lalaing-Quiévrain. Il écartèle ses armes en 1 et 4 de gueules à 10 losanges d'argent aboutés et acollés placés 3,3,3,1 (Lalaing) au lambel à 3 pendants d'azur et au 2 et 3 d'or au chef bandé d'argent et de gueules de 6 pièces (Quiévrain). Simon Ier de Lalaing est seigneur de Quiévrain, de Hordain, sénéchal d'Ostrevant, plusieurs fois grand bailli du Hainaut et chatelain d'Ath.
Cette branche tiendra la seigneurie de Quiévrain jusqu'en 1428 car Simon III seigneur de Quiévrain et d'Ecaussinnes n'aura que deux filles dont l'aînée fera passer la terre de Quiévrain dans la famille de Châtilon-Blois en se mariant à Olivier, comte de Penthièvre. Comme ils n'eurent aucune descendance, c'est sa sœur puinée, Marie, qui hérita de Quiévrain. En 1428, elle épousa Jean de Croÿ, devenu Ier comte de Chimay en 1467. Au XVIIe siècle, Quiévrain passe dans l'escarcelle de famille d'Arenberg à la suite de la mort de Charles III de Croÿ, et y restera jusqu'à la Révolution française.

Durant les guerres de la Première Coalition, Quiévrain fut le lieu d'un combat en 1792 et d'une bataille en 1793[5].

Armoiries[modifier | modifier le code]

La commune de Quiévrain possède des armoiries qui lui ont été octroyées le 8 décembre 1992. Comme aucune des communes fusionnées au 1er janvier 1977 ne possédaient d'armoiries, des nouvelles armoiries ont été sollicitées. Elles sont inspirées par celles des plus anciens seigneurs connus de Quiévrain du XIe au XIVe siècle. Les armoiries actuelles sont identiques à celles de ces seigneurs mais sans casque, crête et manteau[6].
Blasonnement : D'or au chef bandé d'argent et de gueules de 6 pièces[7]
  • Arrêté de l'exécutif de la communauté : 8 décembre 1992



 : armoiries des Quiévrain (voir l'armorial du Tournoi de Chauvency)

 : armes de Geoffroi d'Âpremont, époux d'Isabelle.

 : blason de Thomas d'Âpremont, époux de Jeanne.

Démographie[modifier | modifier le code]

Démographie: Avant la fusion des communes[modifier | modifier le code]

  • Source: DGS recensements population

Démographie : Commune fusionnée[modifier | modifier le code]

Elle comptait, au , 6 855 habitants (3 333 hommes et 3 522 femmes) [8], soit une densité de 319,13 habitants/km² pour une superficie de 21,48 km²[9].

En tenant compte des anciennes communes entraînées dans la fusion de communes de 1977, on peut dresser l'évolution suivante[10],[11] :


Les chiffres des années 1831 à 1970 tiennent compte des chiffres des anciennes communes fusionnées.

  • Source: DGS , de 1831 à 1981=recensements population; à partir de 1990 = nombre d'habitants chaque 1 janvier

Transports[modifier | modifier le code]

Quiévrain dispose d'une gare sur la ligne 97. Il y a aussi plusieurs bus TEC Hainaut comme la ligne 7 qui passent toutes les heures. La ligne 5 du réseau français Transvilles dessert également la gare.

Culte[modifier | modifier le code]

  • L’église Saint-Martin : l'actuelle date du XVIe siècle mais il en eut au moins une autre auparavant.
  • Le Carmel du Sacré-Cœur : en 1903, les clarisses de Lille furent expulsées à la suite des lois anticléricales françaises du gouvernement Combes et vinrent se réfugier à Quiévrain. En 1931, le climat s'étant apaisé en France, elles quittèrent donc Quiévrain pour fonder le monastère Sainte-Claire à Haubourdin. Le bâtiment appartint ensuite pour quelques décennies à des particuliers, période pendant laquelle il fut délaissé. Mère Marie-Christiane du Saint-Esprit (carmélite), son frère Marcel Lefebvre et l'abbé Schoonbroodt (devenu sédévacantiste dans les années 80) créèrent, en 1977, une nouvelle communauté de carmélites déchaussées. Mère Marie-Christiane du Saint-Esprit et ces dernières s'établirent, en 1978, dans l'ancien monastère délabré de Quiévrain et fondèrent ainsi le Carmel du Sacré-Cœur. Un tiers-ordre séculier est lié au monastère et la messe tridentine y est célébrée tous les jours.
  • L'église protestante évangélique belge, rue de la Gare, 5.
  • Il n'y a pas de lieu de culte musulman à Quiévrain, mais deux mosquées sont situées à quelques centaines de mètres de la frontière, sur le territoire de Quiévrechain : Al Fath (sunnite orthodoxe) et An'Nour (proche de la Société des Frères musulmans).

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

Le Moulin brûlé de Quiévrain est un ancien moulin à eau qui, comme son nom l'indique, a brûlé[note 1]. On y trouve aujourd'hui, en plus des restes de ce moulin, une petite buvette dans un chalet en bois et un étang qui accueille des pêcheurs presque toute l'année.

Étang du Moulin brûlé.

Culture populaire[modifier | modifier le code]

Outre-Quiévrain

L'expression Outre-Quiévrain est utilisée en France comme figure de style pour désigner la Belgique. Contrairement aux expressions plus anciennes et plus usitées d'Outre-Manche (pour le Royaume-Uni) ou d'Outre-Rhin (pour l'Allemagne) désignant la géographie naturelle de la frontière, Outre-Quiévrain fait référence à la ville frontalière belge de Quiévrain, ancien important point de passage ferroviaire entre les deux pays. Du XIXe siècle jusqu'à la Première Guerre mondiale, Quiévrain abritait la gare-frontière de la ligne Paris-Bruxelles. Les trains s'arrêtaient et les voyageurs étaient soumis au contrôle de la douane, installée dans une aile du bâtiment. Passé la gare, on était « outre-Quiévrain »[13],[14],[15].

Par symétrie, l'expression est également utilisée en Belgique pour désigner la France. Quant à la rivière frontalière séparant Quiévrechain en France de Quiévrain en Belgique, son nom est l'Aunelle[16],[17].

Personnalités[modifier | modifier le code]

  • Jean-Claude Derudder, comédien et scénariste de bande dessinée, est né à Quiévrain en 1943.
  • José Samyn, coureur cycliste, né en 1946 à Quiévrain et décédé en 1969 à Gand.
  • Yves Vasseur, journaliste, auteur et responsable culturel, né à Quiévrain en 1951.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Il a brûlé à plusieurs reprises au XIXe siècle et n'a finalement plus été reconstruit.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Jean Germain, Guide des gentilés : les noms des habitants en Communauté française de Belgique, Bruxelles, Ministère de la Communauté française, (lire en ligne), p. 42
  2. a et b https://statbel.fgov.be/fr/open-data/population-par-secteur-statistique-10
  3. ou Simon IV (†1333) selon Maison de Lalaing#Généalogie des Lalaing
  4. fille de Geoffroi III et d'Isabeau, dame de Quiévrain et d'Amblise
  5. « Quiévrain », valleedelahaine.be (consulté le )
  6. (en) « Quiévrain : Wapen - Armoiries - coat of arms - crest », sur heraldry-wiki.com, Heraldry of the World, (consulté le ).
  7. Lieve Viaene-Awouters et Ernest Warlop, Armoiries communales en Belgique, Communes wallonnes, bruxelloises et germanophones, t. 2 : Communes wallonnes M-Z, Communes bruxelloises, Communes germanophones, Bruxelles, Dexia, , p. 653
  8. http://www.ibz.rrn.fgov.be/fileadmin/user_upload/fr/pop/statistiques/stat-1-1_f.pdf
  9. Ces chiffres reprennent toutes les personnes inscrites dans la commune le premier jour du mois écoulé, quel que soit le registre dans lequel elles sont reprises (registre de la population, registre des étrangers ou registre d'attente).
  10. https://www.ibz.rrn.fgov.be/fr/population/statistiques-de-population/
  11. Ces chiffres reprennent toutes les personnes inscrites dans la commune le premier janvier écoulé, dans le registre de la population ou le registre des étrangers sans le registre d'attente.
  12. https://view.officeapps.live.com/op/view.aspx?src=https%3A%2F%2Fstatbel.fgov.be%2Fsites%2Fdefault%2Ffiles%2Ffiles%2Fdocuments%2Fbevolking%2F5.1%2520Structuur%2520van%2520de%2520bevolking%2FPopulation_par_commune.xlsx&wdOrigin=BROWSELINK
  13. Thierry Schollier, « Outre-Quiévrain », sur Le Monde, (consulté le ).
  14. À Quiévrain, la gare frontière -Les cahiers de l'urbanisme - no 40-41 - Septembre 2002 p. 144,145 consultables sur google book « Quiévrain devint donc un lieu de passage fréquenté pour les relations franco-belges, où tous les voyageurs devaient s'arrêter et se soumettre au contrôle de la douane. Cette fonction transparaît notamment dans divers témoignages relatifs à des personnalités du XIXe siècle telles Victor Hugo, Verlaine ou Rimbaud. De là vient l'expression "outre-Quiévrain", encore couramment utilisée pour qualifier le pays voisin. »
  15. Poème de Baudelaire - La Civilisation belge « Le Belge est très civilisé;Il est voleur, il est rusé;/ Il est parfois syphilisé;/ Il est donc très civilisé./ Il ne déchire pas sa proie/ Avec ses ongles; met sa joie/ À montrer qu'il sait employer/ À table fourchette et cuiller;/ Il néglige de s'essuyer, / Mais porte paletots, culottes, / Chapeau, chemise même et bottes;/ Fait de dégoûtantes ribottes;/ Dégueule aussi bien que l'Anglais;/ Met sur le trottoir des engrais;/ Rit du Ciel et croit au progrès/ Tout comme un journaliste d'Outre-/ Quiévrain; - de plus, il peut foutre/ Debout comme un singe avisé./ Il est donc très civilisé. »
  16. Sandre, « Fiche cours d'eau - Aunelle (E1820800) » (consulté le )
  17. « recherche Crespin dans le Nord », Géoportail (consulté le )