Projet d'autoroute A87 (France)

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Le projet d'autoroute A87 (à ne pas confondre avec l'A87 effectivement réalisée et située en pays de la Loire) était un projet d'autoroute réalisé uniquement sous forme de tronçons, renommés depuis. Elle aurait dû être située en Île-de-France et devait assurer une fonction de rocade de la banlieue parisienne.

Historique[modifier | modifier le code]

Les projets RISO et ARISO[modifier | modifier le code]

En 1956, un projet de RISO (Route interurbaine de Seine-et-Oise) est inscrit dans le Projet d'aménagement de la région de Paris (PARP), puis repris sous le nom d'ARISO (Autoroute interurbaine de Seine-et-Oise) dans le Plan directeur d’organisation générale de la région parisienne (PADOG) en 1960. Cette route a pour but de relier les autoroutes radiales tout en reportant le trafic du centre vers la périphérie de l'agglomération[1],[2].

Le projet d'A87[modifier | modifier le code]

Le Schéma directeur d'aménagement et d'urbanisme de la région de Paris (SDAURP) de 1965, publié sous la direction de Paul Delouvrier, reprend non pas le nom mais le concept d'une rocade de banlieue, avec le projet d'A87. Dans la foulée, les premières acquisitions foncières sont effectuées et les premiers travaux lancés. Certains tronçons sont réalisés, notamment dans le nord de l'Essonne

L'abandon du projet[modifier | modifier le code]

Le projet est abandonné de fait en 1982, l'État se concentrant sur le projet plus abouti et suscitant moins d'opposition de l'A86. Toutefois, les emprises sont conservées dans le but d'une utilisation future[1].

Le tracé prévu et les tronçons réalisés[modifier | modifier le code]

En Seine-Saint-Denis[modifier | modifier le code]

L'A87 devait desservir Clichy-sous-Bois et Montfermeil (notamment le quartier du Chêne Pointu) et relier ces deux communes aux pôles d'emploi de Paris et de l'aéroport Charles-de-Gaulle[3],[4].

Dans le Val-de-Marne[modifier | modifier le code]

Une emprise est acquise à Valenton, non seulement pour l'A87, mais également pour réaliser un échangeur autoroutier avec l'A5 qu'on prévoit alors de faire arriver jusque dans l'agglomération parisienne[5].

Plus au nord, l'A87 devait passer à Sucy-en-Brie, Ormesson, Chennevières et Champigny-sur-Marne, où l'État acquiert en ce but cent trente hectares d'emprises foncières[6],[7] entre 1960 et 1972[8].

Dans l'Essonne[modifier | modifier le code]

Viaduc (en haut) utilisé par l'A87 avant sa reconversion en A126.

Les premiers tronçons, de Palaiseau à Chilly-Mazarin sont ouverts à la circulation entre et . Ces tronçons, qui ne comportent un minimum de 2 × 2 voies que sur une très petite partie de leur tracé, relient l'A6 à l'A10. Ils ont été renommés en A126[1].

Dans les Yvelines[modifier | modifier le code]

Dans le Val-d'Oise[modifier | modifier le code]

Un petit tronçon de trois kilomètres et demi est réalisé entre Villepinte et Gonesse en 1980 avant d'être intégré à l'A104, tronçon de la Francilienne[9].

Les emprises conservées et réutilisées[modifier | modifier le code]

En 1997, à la suite de l'intervention du sénateur Paul Loridant, l'État abandonne tout projet autoroutier sur ces emprises et les rétrocède aux communes riveraines[2].

Entre Champigny-sur-Marne et Sucy-en-Brie est envisagée durant quelques années une liaison routière nommée la Voie de Desserte Orientale (VDO). Celle-ci est rapidement abandonnée. Le est signé un contrat d'intérêt national entre l'État et les collectivités locales concernées par ces emprises de l'ex-A87, qui recouvrent cent trente hectares, c'est-à-dire les communes et l'Établissement public territorial Grand Paris Sud Est Avenir. Le contrat de développement territorial fixe pour ce territoire des objectifs de 10 000 emplois sur quinze ans, en permettant la construction de 157 000 m2 de bureaux, 65 000 m2 de commerces et 105 000 m2 d’activités de production. Toutefois, la question du financement n'est pas résolue[6],[7].

À partir des années 2020, le projet Altival réutilise une partie des emprises de l'A87 pour implanter une ligne de bus à haut niveau de service[10].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c « La A 87, l'autre autoroute, au bout de la rue de Launay », sur CSPDNA, (consulté le ).
  2. a et b Paul Loridant, « Dossier ex-A 87 ou liaison A 6 - RN 6 - Sénat », sur Sénat, (consulté le ).
  3. Jean-Pierre Gonguet, « Clichy-sous-Bois ou la gestion de la misère », Le Monde,‎ (ISSN 0395-2037, lire en ligne, consulté le ).
  4. Jean-Pierre Gonguet, « Dix ans après : qu'est devenu Clichy-sous-Bois ? », France Inter,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. Isabelle Duhau, « Cimetière intercommunal de la Fontaine-Saint-Martin - Dossier IA94000516 », sur Inventaire du Patrimoine Île-de-France, (consulté le ).
  6. a et b C. Dubois, « Dans l’Est parisien, le croissant vert de l’autoroute oubliée va s’urbaniser », sur 94 Citoyens, (consulté le ).
  7. a et b Marion Kremp, « Villiers-Champigny : l’État va aménager 130 ha de friches », Le Parisien,‎ (ISSN 0767-3558, OCLC 436625044, lire en ligne, consulté le ).
  8. FNAUT Île-de-France, « Avis de l'association des usagers de transport », sur Enquête publique Altival, (consulté le ).
  9. Marie-Laure Boulot, « Liste des autoroutes en projet dans l’Île-de-France dans les années soixante », sur Océan attitude, (consulté le ).
  10. Laurence Albert, « Val-de-Marne : des bus et des vélos sur les friches de l'A87 », Les Échos,‎ (ISSN 0153-4831, lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]