Maison de Clermont-Tonnerre

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Maison de Clermont-Tonnerre
Image illustrative de l’article Maison de Clermont-Tonnerre
Armes de la famille.

Devise Si omnes te negaverint, ego numquam te negabo.
(Si tous trahissent, pas moi.)
Branches Clermont-Cruzy
Clermont-Thoury
Clermont-Mont-Saint-Jean
Clermont-Montoison
Période XIe siècle - XXIe siècle
Pays ou province d’origine Drapeau du Dauphiné Dauphiné
Allégeance Drapeau du Dauphiné Dauphiné
Drapeau du royaume de France Royaume de France
Fiefs tenus Aiguebelette
Demeures Aiguebelette, Ancy-le-Franc, Bertangles, Dampierre-sur-Boutonne, Épinac, Maulnes, Passage, Tallard.
Charges Pair de France
Premier baron, connétable et Grand-Maître héréditaire du Dauphiné
Preuves de noblesse
Admis aux honneurs de la Cour 12 fois
Tour subsistant du château de Clermont, commune de Chirens

La maison de Clermont-Tonnerre est une famille noble française d'extraction chevaleresque, dont la filiation est prouvée depuis la fin du XIe siècle.

Origine

Cette famille de Clermont est originaire du Dauphiné, du petit village de Clermont (faisant aujourd'hui partie de la commune de Chirens) situé en haut d'une colline près du lac de Paladru. Non loin de ce village subsistent les ruines d'un château féodal construit vers les XIIe et XIIIe siècles par les premiers Clermont[1]. La première mention du château date de 1107. Cette terre était le siège de la première des anciennes baronnies du Dauphiné[2], les autres étant Sassenage, Bressieux, Maubec et Montmaur[3]. D'après la légende, ce nom de Clermont viendrait de la situation géographique de leur château, sur un mont, éclairé par le soleil, Clair-mont. Leurs premières armes étaient d'ailleurs parlantes : un mont surmonté d'un soleil[4].

Le premier membre de ce lignage connu est Sibaud Ier[5] , seigneur de Clermont et de Saint-Geoire, actuellement dans le département de l'Isère. Il possédait au moins huit châteaux, qui devaient être des mottes castrales, parmi lesquels ceux de Saint Geoire, de Montferrat, de Chirens ou encore de Châbons. Il est signataire, comme témoin, d'un acte passé entre le comte de Bourgogne et son frère l'évêque de Vienne, en 1094[6]. Il aurait participé à la croisade de 1096[7],[8], et fut marié à Adélaïs d'Albon[5],[9] fille du Dauphin du Viennois, et petite-fille de l'empereur Henri III et d'Agnès de Poitiers.

Les seigneurs de Clermont ont été indépendants jusqu'en 1203, date à laquelle Guillaume de Clermont rendit hommage pour ses terres de Clermont, Saint-Geoire et Crépol à l'évêque de Vienne[10].

Le nom de Tonnerre a commencé à être ajouté à celui de Clermont par Charles-Henri de Clermont (1572-1640), puis par ses descendants de la ligne aînée. Celui-ci avait hérité du comté de Tonnerre à la mort de sa tante Louise de Clermont (1540-1592), mais il avait dû refuser la succession grevée de dettes, et il avait racheté le comté par la suite vers 1600. Le comté de Tonnerre était entré dans la famille par le mariage en 1496 de Bernardin de Clermont et d'Anne de Husson, comtesse de Tonnerre.

Les Clermont et le Dauphiné

En 965, époque à laquelle les Sarrasins sont entièrement expulsés du sud, le Dauphiné se trouve partagé en plusieurs petits États indépendants ou ‘’principautés’’ qui s’agrandirent aux dépens des royaumes d’Arles et de Bourgogne. Ce fut alors que les chefs de ces royaumes, après avoir tenté en vain de réduire ces nouveaux États, leur accordèrent les droits de régale et tous les attributs de la souveraineté, dont ils jouissaient de fait depuis plusieurs générations. Les titres de rois d’Arles et de Bourgogne ne furent plus que de simples qualifications honorifiques, servant à perpétuer le souvenir d’une puissance qui avait cessé d’exister.

Les nouvelles principautés furent fondées par le clergé et la noblesse, défenseurs de la religion et libérateurs du pays. L’archevêque d’Embrun et l’évêque de Grenoble gouvernèrent sous la dénomination de princes, l’archevêque de Vienne et les évêques de Valence, Gap et Die, sous celle de comtes. Leur vasselage était considérable, et ils intervinrent dans la plupart des guerres du Dauphiné de Provence et de Savoie. Parmi les princes laïcs figurent les comtes d’Albon, devenu dauphins de Viennois, les comtes de Savoie, de Salmorenc, de Valentinois et de Diois, et les barons de la Tour du Pin, dauphins de 1281 à 1349, ceux de Clermont, de Sassenage, de Mèvouillon et de Montauban. Tous ces princes marchaient de pair, sinon en puissance, du moins en autorité. Dans tous les traités que les barons de Clermont passèrent jusqu’en 1340, avec les dauphins de Viennois et les comtes de Savoie, ils stipulèrent toujours d’égal à égal, sans aucune espèce de subordination. Tous ces grands et puissants seigneurs disposaient d’une cour, de barons, d’une armées, de tribunaux, et tous usaient des mêmes droits dans leur domaine.

Les plus importantes de ces souverainetés, celles des comtes de Savoie, de Diois et de Valentinois, furent les seules qui subsistèrent au-delà du XIVe siècle. Les autres affaiblies par des aliénations partielles, et souvent privées, dans des guerres trop inégales, des secours qu’elles tiraient de leurs confédérations avec les princes ecclésiastiques, renoncèrent successivement à leur indépendance, et reconnurent la suzeraineté de ces trois États plus puissants. La maison de Clermont, qui par le nombre de ses vassaux et l’étendue de ses possessions avait pu résister plus longtemps aux tentatives de la force et de la persuasion, fut la dernière à renoncer à ses prérogatives. Le traité qui réunit la baronnie libre et souveraine de Clermont au domaine delphinal date de l’an 1340. Les plus grands honneurs et un accroissement considérable de domaines furent le prix de ce sacrifice. Le baron de Clermont fut créé premier pair, connétable et grand-maître héréditaire de Dauphiné. De telles charges firent des barons de Clermont les premières personnes en dignité après le dauphin. Il n’y avait en Dauphiné que quatre baronnies d’état ou pairies, celle de Clermont en Viennois, celle de Sassenage, celles de Bressieu et Maubec qui n’en formaient qu’une, et celle de Montmaur (Hautes-Alpes).

Depuis la réunion du Dauphiné à la France, la maison de Clermont a conservé tous les caractères de grandeur et d’illustration qu’elle tirait de son origine. Henri, créé duc de Clermont, pair de France, par brevet du 1er mai 1571, comfirmé le , aurait transmis à ses descendants la première pairie laïque du royaume, si le défaut d’enregistrement au parlement n’eût éteint en sa personne l’effet d’une concession qui assurait à la maison de Clermont le premier rang à la cour de France, comme elle l’avait eu à celle des dauphins de Viennois. Mais les services rendus par cette maison à l’État, à l’Église, ses alliances, l’ancienneté et le lustre de son origine, et les charges éminentes auxquelles elle a été appelée, marquent assez son rang parmi les plus considérables du royaume.

Grandes armes des Clermont-Tonnerre

Titres

Etc. Ne sont cités que les titres dont on connait la date. Notons, que certains titres, d'autres familles, sont apparus grâce aux femmes, comme ceux de duc de Retz ou duc d'Uzès.

Connétable et Grand Maître héréditaire du Dauphiné

C'est en 1340 que ce titre est accordé aux Clermont et plus particulièrement à Aynard de Clermont, vicomte de Clermont en Trièves, seigneur de Clermont en Viennois, de Paladru, etc. par le dernier Dauphin du Viennois, Humbert. Aynard de Clermont se trouvait lié à la Maison de Savoie par sa mère, Béatrix de Savoie, et au Dauphin par une de ses aïeules, sœur du Dauphin. Humbert, pour s'attacher la Maison de Clermont, proposa à Aynard de devenir son vassal en échange de tenir la première place dans ses conseils. Par le même accord il créa deux titres, celui de Premier capitaine des armées du Dauphin, et celui de Grand Maître de la Maison du Dauphin et de la Dauphine. Il fut ajouter que si le seigneur de Clermont devait entrer en guerre contre les comtes de Savoie, le Dauphin et ses successeurs se devaient de rembourser les Clermont pour les dépenses qu'ils auraient engagées. Lorsque le Dauphiné fut attaché à la France, en 1349, le nouveau Dauphin, Charles, fils aîné de Jean II de France, reçu l'hommage de Geoffroy de Clermont, fils d'Aynard, et confirma ce qui avait été accordé en 1340[24].

Ces titres ont, par le temps, prit l’appellation de Connétable et Grand-Maître héréditaire du Dauphiné et de 1340 à 1789 il fut l’apanage des aînées de la Maison de Clermont.

Branches

  • Branche des seigneurs de Clermont, puis comtes de Clermont et de Tonnerre ;
  • Branche des marquis de Cruzy, puis ducs de Clermont-Tonnerre ;
  • Branche des comtes de Thoury puis marquis de Clermont-Tonnerre ;
  • Branche des marquis de Montoison ;
  • Branches des seigneurs d'Hauterives et de Surgères ;
  • Branche des seigneurs de Chaste, puis marquis de Charpey et de Chaste ;
  • Branche des seigneurs de Chaste-Gessans ;
  • Branche des marquis de Clermont-Montfalcon-Mont-Saint-Jean[25] et des seigneurs de Rubaud.

La plupart de ces branches se sont éteintes, seules subsistent aujourd’hui la branche des ducs et celle des marquis. Toutes descendent de Siboud I, baron de Clermont, et d’Adélaïs d’Albon qui vivaient en 1080.

Illustrations

La famille de Clermont-Tonnerre a donné deux saints, saint Amédée de Clermont, seigneur d'Hauterives, et son fils, saint Amédée de Clermont, seigneur d'Hauterives et prince-évêque de Lausanne au XIIe siècle, 26 abbés, 18 abbesses, 59 religieuses, 12 évêques et archevêques, un cardinal, de nombreux officiers généraux et pairs de France, un maréchal de France, un grand maître des eaux et forêts, un grand maître de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, un grand maître de l’ordre de Saint-Lazare, lieutenant-général du Roi en Nouvelle-France et amiral des mers du Ponant (Aymar de Chaste), des lieutenants généraux et gouverneurs de provinces, de nombreux chevaliers des Ordres du Saint-Esprit, de Saint-Michel, de Saint-Lazare, de Malte, de l’Annonciade, parmi lesquels on trouve de nombreux grands officiers et commandeurs ; de nombreux chanoines-comtes, nombres de chevaliers, des capitaines de cent ou cinquante hommes d’armes, des lieutenants-généraux, des capitaines-généraux, d’ordonnances, des généraux, des maréchaux de camp, des mestres de camp, des colonels, des brigadiers des armées du Roi, des commissaires des armées du roi, plusieurs chambellans des Rois de France, un académicien, etc[26].

Ils furent présents à toutes les batailles des rois de France et de leurs successeurs, des croisades aux guerres de décolonisations.

Principales personnalités

Chevaliers et hommes d'armes

Religieux et religieuses

Dames et salonnières

Contemporains

Armes

Blason Blasonnement :
De gueules à deux clefs d'argent passées en sautoir.
Commentaires : Les clefs passées en sautoir symbolisent l'autorité papale. Les armes des Clermont auraient été concédées par une bulle pontificale de 1120[29].
Blason Blasonnement :
De gueules, à deux clés d'argent, posées en sautoir, accompagnées en chef d'un croissant du même.
Commentaires : Branche des Clermont-Chaste

Possessions

Château de Grisolle dans l'Eure

Liste non exhaustive des possessions tenues en nom propre ou en fief de la famille de Clermont :

Articles connexes

Lieux :

Autres :

Bibliographie

  • Le père Anselme de Sainte-Marie (1625-1694, augustin déchaussé), Histoire généalogique: Généalogie de la Maison de Clermont en Dauphiné, tome VIII, p. 907 et suiv. (Lisible sur le web par Gallica).
  • La Mure, J. M. de (1675 manuscript, 1860) Histoire des ducs de Bourbon et des comtes de Forez (Paris), Tome III Les Clermont dauphin d'Auvergne, Preuves, 114 b, p. 157.

Les papiers personnels de la Maison de Clermont-Tonnerre sont conservés aux Archives nationales sous la cote 359AP[31].

Notes et références

  1. Les châteaux de la baronnie de Clermont et la marche delphino-savoyard, O. Andru, M. Colardelle, J-P. Moyne, E. Verdel, 1996
  2. Dictionnaire généalogique, héraldique, chronologique et historique, La Chesnaye Des Bois, Tome I, 1757
  3. Dictionnaire géographique, historique et politique des Gaules et de la France, Abbé Expilly, Tome IV, 1766
  4. Armorial du Dauphiné, Gustave de Rivoire de La Bâtie, 1767
  5. a et b Histoire généalogique et héraldique des Pairs de France, Courcelles, 1826
  6. Histoire de la Maison Royale de France, et des grands officiers de la Couronne Anselme de Sainte-Marie, Tome VII, 1733
  7. D'après Matthieu Paris
  8. Cependant, il n'est pas répertorié dans la salles des Croisades du château de Versailles
  9. Toutefois, d'autres auteurs ne lui donne pas de nom d'épouse connues, mais tous s'accordent à dire qu'Amédée de Hauterives, fis de Siboud Ier, était parent de l'empereur Henri III
  10. De l'usage des fiefs et autres droits seigneuriaux, Denis de Salvaing de Boissieu, 1731
  11. Par le mariage de Bernardin de Clermont et d'Anne de Husson, en 1496, héritière de son neveu Louis de Husson, comte de Tonnerre
  12. Ou 1673 selon les sources
  13. Acquis par François de Clermont-Chaste des créanciers du duc de Ventadour, Pièces fugitives, pour servir à l'histoire de France, Charles de Baschi, Tome I, 1759
  14. Érigée en comté en 1465 en faveur de Louis de Bourbon, amiral de France, État de la France, Henri de Boulainvilliers, Tome II, 1727
  15. Chanoine Adolphe Gros, Dictionnaire étymologique des noms de lieu de la Savoie, La Fontaine de Siloé (réimpr. 2004) (1re éd. 1935), 516 p. (ISBN 978-2-84206-268-2), p. 228, Article « Bâtie d'Albanais (la) ».
  16. Seigneurie acquise par Antoine de Clermont-Mont-Saint-Jean en 1328 de Perceval de Barges avec approbation du comte de Savoie. Érigée en marquisat par Victor-Amédée II de Savoie, en faveur de François de Clermont, elle fut vendue en 1789.
  17. Par héritage, à la mort de Anne-Georges de Pernes (?-1719)
  18. « BB/29/1004 pages 43-47. », Institution de majorat attaché au titre de baron au profit de Alexandre, Louis de Clermont-Tonnerre, accordée par lettres patentes du , à Saint-Cloud., sur chan.archivesnationales.culture.gouv.fr, Centre historique des Archives nationales (France) (consulté le )
    Armoiries
    De gueules, à deux clefs d'argent adossées et passées en sautoir : franc-quartier des barons propriétaires, brochant au neuvième de l'écu ; et pour livrées : rouge et blanc.
    Source
    « Alexandre Louis de Clermont-Tonnerre », sur roglo.eu (consulté le )
  19. a et b Nobiliaire de Normandie, É. de Magny, Tome I, 1863-1864
  20. Maintenu en 1669
  21. Hérité, en 1701, des Hannivel, comte de Mannevillette. Il s'assoit sur les terres de Lihus
  22. Hérité des mêmes Hannivel, et comme le précédant il passera dans la famille de La Rochefoucauld
  23. Titre porté par les Clermont-Chaste, venant de l'union de François-Alphonse et de Claire de Morges, dame de Noyers
  24. Annales historiques de la ville et Comté-Pairie de Chalons-sur-Marne, Claude-Rémi Buirette de Verrière, 1788
  25. Présent dans le comté de Savoie, ils sont marquis de La Bâtie d'Albanais (1732), comtes de Saint Cassin, de Sacconay, de Villanova Mondovì, barons de Flaxieu et seigneurs d'Aiguebellette, Alby, Candie, Cessens, Challonges, Chanaz, Chaumont, La Colliette, Desingy, Le Fléchet, Gaillard, Grésy, Jarsagne, Martigniat, Mecoras, Montfalcon, Montferrand, Saint Pierre de Soucy, Rubaud, Sainte Hélène du Lac, Truaz, Verel. in Paul Guichonnet, Histoire d'Arthaz-Pont-Notre-Dame : Mémoires et document (T.92-93), de l'Académie salésienne, (lire en ligne), p. 90.
  26. Histoire et généalogie de la Maison de Clermont-Tonnerre, Georges Martin, 2004
  27. a et b Michèle Brocard, Les châteaux de Savoie, Cabédita, 1995 (ISBN 9782882951427), p. 17.
  28. a et b Guy Allard, Les gouverneurs et les lieutenans au gouvernement de Dauphiné, Grenoble, J. Verdier, 1704 (réed. par H. Gariel, Grenoble, 1864), p. 190.
  29. heraldique-europenne.org
  30. Histoire et Passion
  31. https://www.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/rechercheconsultation/consultation/pog/consultationPogN3.action?nopId=c614y1505oo--qs66swofjat4&pogId=FRAN_POG_06&search=

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