La Valse des pantins

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La Valse des pantins
Description de cette image, également commentée ci-après
Photo publicitaire de Jerry Lewis lorsqu'il animait The Tonight Show pour Johnny Carson.
Titre original The King of Comedy
Réalisation Martin Scorsese
Scénario Paul D. Zimmerman
Musique Robbie Robertson
Acteurs principaux
Sociétés de production Embassy International Pictures
20th Century Fox
Pays de production Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre comédie dramatique
Durée 105 minutes
Sortie 1983

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

La Valse des pantins (The King of Comedy) est une comédie dramatique américaine réalisée par Martin Scorsese et sortie en 1983.

Le film reçoit des critiques globalement positives à sa sortie mais est un échec au box-office. Il deviendra au fil du temps un film culte plébiscité dans divers classements et ouvrages et par des personnalités du cinéma.

Synopsis[modifier | modifier le code]

Rupert Pupkin n'a qu'un rêve : devenir un grand comique. Un soir, à la sortie d'un enregistrement de The Jerry Langford Show, il parvient à approcher l'animateur vedette de cette émission télévisée, Jerry Langford, et à l'accompagner (contre son gré) dans sa limousine. Persuadé que c'est le signe du début de sa grande carrière, Rupert ne cesse de harceler Jerry pour être invité dans son émission et va jusqu'à l'enlever pour pouvoir passer dans celle-ci, quelles qu'en soient les conséquences.

Fiche technique[modifier | modifier le code]

Drapeau des États-Unis États-Unis : (sortie limitée)
Drapeau de la France France : (festival de Cannes 1983 - compétition officielle)
Drapeau de la France France :

Distribution[modifier | modifier le code]

Production[modifier | modifier le code]

Genèse et développement[modifier | modifier le code]

Après avoir terminé Raging Bull, Martin Scorsese et Robert De Niro veulent à nouveau travailler ensemble. Le premier souhaite adapter le roman La Dernière Tentation de Níkos Kazantzákis avec De Niro en Jésus Christ. L'acteur préfère cependant faire une comédie. Il cherche alors à acheter les droits d'un script écrit par le critique Paul D. Zimmerman (en)[2]. Le poste de réalisateur est d'abord proposé à Michael Cimino, mais celui-ci est trop occupé par la production de son film La Porte du paradis, qui s'éternise[3]. Martin Scorsese explique qu'il ne pourra pas faire le film car une grève de la Writers Guild of America s'annonce. Le producteur Arnon Milchan sait qu'il peut cependant monter le projet en dehors de Hollywood en le tournant entièrement à New York et avec l'appui d'une petite société de production[2].

Attribution des rôles[modifier | modifier le code]

Pour le rôle de Jerry Langford, Martin Scorsese voulait l'animateur de télévision Johnny Carson, mais il a refusé. Dean Martin et Frank Sinatra sont ensuite envisagés, avant que le rôle ne revienne à Jerry Lewis[4]. L'acteur-humoriste trouve ici son premier rôle dramatique.

Shelley Hack, l'ex-star de la série Drôles de dames, fait son grand retour au cinéma après 3 ans d'absence.

Dans la scène où Robert De Niro et Sandra Bernhard se disputent dans la rue, les gens autour d'eux les regardent, amusés. Parmi eux, on peut voir Mick Jones, Joe Strummer et Paul Simonon, membres du groupe britannique The Clash[4].

Tournage[modifier | modifier le code]

Le tournage a eu lieu à New York (Paramount Building, Manhattan…) et dans le New Jersey (Union City)[5].

Pour le tournage de la scène où Rupert Pupkin (Robert De Niro) s'introduit dans la maison de Jerry Langford (Jerry Lewis), Robert De Niro proféra des remarques antisémites pour mettre en colère Jerry Lewis qui, peu habitué à la « méthode », semble finalement réellement furieux à l'écran.

Bande originale[modifier | modifier le code]

The King Of Comedy
Original Motion Picture Soundtrack

Bande originale de divers artistes
Sortie 1983
Genre soul, rhythm and blues, rock
Format LP
Producteur Robbie Robertson
Label Warner Bros. Records[6]
Critique
Liste des titres
No TitreAuteurInterprètes Durée
1. Back On The Chain GangChrissie HyndeThe Pretenders 3:51
2. 'Taint Nobody's Bizness (If I Do)Everett Robbins, Porter WagonerB. B. King 3:33
3. SwampDavid ByrneTalking Heads 5:13
4. King Of ComedyBob JamesBob James 4:23
5. Rainbow SleeveTom WaitsRickie Lee Jones 3:39
6. Between TrainsRobbie RobertsonRobbie Robertson 3:25
7. Steal The NightRic OcasekRic Ocasek 3:55
8. Come Rain Or Come ShineHarold Arlen, Johnny MercerRay Charles 3:40
9. The Finer ThingsDonald FagenDavid Sanborn 4:27
10. Wonderful RemarkGeorge Ivan MorrisonVan Morrison 3:57

Sortie[modifier | modifier le code]

La Valse des pantins est l'un des plus gros échecs commerciaux de la carrière de Martin Scorsese. Il ne rapporte que 2,5 millions de dollars sur l'ensemble de son exploitation[8], soit le plus faible chiffre d'affaires pour un film produit par un studio en 1983[4]. En France, le film enregistre 193 810 entrées[9]. Le film avait malgré tout obtenu de bonnes critiques.

Classements honorifiques
  • 10e du classement des meilleurs films des années 1980 par le magazine American Film[10]
  • Halliwell's Top 1000 – #180[11]
  • 1 001 films à voir avant de mourir
  • Jonathan Rosenbaum: 1000 Essential Films[12]
  • The New York Times Guide to the Best 1,000 Movies Ever Made[13]
  • 87e du classement des 500 meilleurs films de tous les temps du magazibe Empire[14]

Akira Kurosawa le cite comme l'un de ses films préférés[15],[16].

La réputation du film grandira au fil du temps et il sera parfois présenté comme l'un des meilleurs du cinéaste dans la presse[17]. Les scénaristes de Joker, Todd Phillips et co-auteur Scott Silver, citent ce film comme influence, au même titre que Taxi Driver[18],[19],[20].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Source : Internet Movie Database[21]

Récompenses[modifier | modifier le code]

Nominations[modifier | modifier le code]

Commentaire[modifier | modifier le code]

Le film décrit « le malaise d'une civilisation obsédée par la célébrité, par le besoin de reconnaissance, et où la réussite se vit et s'expérimente sur le mode de la performance scénique »[22].

On peut voir dans La Valse des pantins une allusion à John Warnock Hinckley, l'auteur de l'attentat contre Donald Reagan. Fervent admirateur de Jodie Foster, il avait avoué s'être inspiré de Taxi Driver de Martin Scorsese[23].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Release info » (dates de sortie), sur l'Internet Movie Database
  2. a et b Baxter 2002, p. 219-220
  3. Leighton Grist, The Films of Martin Scorsese, 1978-99 : Authorship and Context II, Basingstoke, UK, Palgrave Macmillan, , 69 p. (ISBN 978-1-4039-2035-5, lire en ligne)
  4. a b et c Secrets de tournage - Allociné
  5. « Filming locations » (tournage et production), sur l'Internet Movie Database
  6. (en) Various – The King Of Comedy - Discogs
  7. (en) « Various Artists - The King of Comedy », sur AllMusic (consulté le )
  8. (en) The King of Comedy - Box Office Mojo
  9. La Valse des pantins - JP's box-office
  10. Patrick McGilligan et Mark Rowland, « The American Film Critics Poll: The 80s », American Film, no November 1989,‎
  11. Halliwells Top 1000, Harper Collins Entertainmentlocation=USA,
  12. « Jonathan Rosenbaum's 1000 Essential Films » [archive du ], sur Mubi (consulté le )
  13. « The Best 1,000 Movies Ever Made », New York Times,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  14. « The 500 Greatest Movies Of All Time » [archive du ], sur Empire Online (consulté le )
  15. Lee Thomas-Mason, « From Stanley Kubrick to Martin Scorsese: Akira Kurosawa once named his top 100 favourite films of all time », sur Far Out, Far Out Magazine (consulté le )
  16. « Akira Kurosawa's Top 100 Movies! » [archive du ]
  17. Mark Kermode, « Best Martin Scorsese film? The King of Comedy, any day » [archive du ], sur The Guardian, (consulté le )
  18. (en) Eric Kohn, « 'Joker': Robert De Niro Addresses the Connection Between His Character and 'King of Comedy' » [archive du ], sur IndieWire, (consulté le )
  19. Mike Jr. Fleming, « The Joker Origin Story On Deck: Todd Phillips, Scott Silver, Martin Scorsese Aboard WB/DC Film », Deadline Hollywood,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  20. « The Making of Joker », American Media, Inc., vol. 19, no 65,‎ , p. 8–19 (ISSN 1537-663X)
  21. « Awards » ((en) récompenses), sur l'Internet Movie Database
  22. Samuel Blumenfeld, Le Monde-Télévision du 25/26 mai 2014
  23. Jürgen Müller (éd.) (trad. de l'allemand), 100 films des années 1980, Cologne, Taschen, , 819 p. (ISBN 978-3-8365-8730-3), p. 163

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]