Malavita (film)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Malavita
Description de l'image Malavita Logo.png.
Titre québécois La Famille
Réalisation Luc Besson
Scénario Luc Besson
Michael Caleo
Musique Evgueni Galperine
Sacha Galperine
Acteurs principaux
Sociétés de production EuropaCorp
Relativity Media
Pays de production Drapeau de la France France
Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre Comédie noire, action
Durée 111 minutes
Sortie 2013

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Malavita ou La Famille au Québec (The Family dans certains pays anglophones) est une comédie noire franco-américaine réalisée par Luc Besson et sortie en 2013. Il s'agit d'une adaptation du roman du même nom de Tonino Benacquista.

Synopsis[modifier | modifier le code]

En 1995, Giovanni Manzoni, ancien membre de la mafia new-yorkaise, est désormais sous la protection du FBI, sous le nom de Fred Blake. Il fait partie du programme de protection des témoins après avoir dénoncé de nombreux mafieux, dont Don Luchese. Après avoir été caché sur la Côte d'Azur, Giovanni s’installe avec sa famille — sa femme Maggie, sa fille Belle, son fils Warren et le chien Malavita — dans un petit village de Normandie, Cholong-sur-Avre[a]. La famille est surveillée en permanence par deux agents fédéraux, Di Cicco et Caputo, eux-aussi Italo-Américains, sous les ordres du rugueux Robert Stansfield.

Malgré des efforts d’intégration, les bonnes vieilles habitudes des Blake/Manzoni vont vite reprendre le dessus quand il s’agira de régler les « petits soucis » du quotidien. Rien ne va s'arranger quand la mafia retrouve leurs traces.

Fiche technique[modifier | modifier le code]

Distribution[modifier | modifier le code]

Source et légende : Version française (V. F.) sur AlloDoublage[4] et Version québécoise (V. Q.) sur Doublage Québec[5]

Production[modifier | modifier le code]

Développement[modifier | modifier le code]

EuropaCorp et Relativity Media signent en un marché pour la coproduction de deux films incluant la distribution[6]. Le premier des deux films est Malavita, le deuxième est 3 Days to Kill (2014)[6].

Tonino Benacquista est l'auteur du roman Malavita (2004), dont le film est inspiré.

Le scénario, écrit par Luc Besson et Michael Caleo, est adapté du roman Malavita de Tonino Benacquista, publié en 2004[6]. L'auteur n'a pas souhaité participer au développement du film : « Je savais qu’EuropaCorp pouvait produire un film qui puisse être distribué aussi bien aux États-Unis qu’en France, ce qui était très tentant étant donné le sujet »[7]. La productrice Virginie Besson-Silla avoue que le scénario respecte presque totalement l'intrigue du roman[7].

À l'origine, Luc Besson ne devait être que scénariste et producteur du film. Mais après avoir développé le projet avec Robert De Niro et cherché d'éventuels metteurs en scène, il a décidé d'être aussi le réalisateur : « Je me suis dit qu’il était hors de question de confier ce projet à qui que ce soit ! Comme je connais bien la culture américaine et la culture française, j’ai fini par vouloir le réaliser moi-même. Robert est très malin parce qu’il ne m’a rien dit avant que je ne me laisse tenter par l’idée. Il m’a demandé pourquoi je ne le réaliserais pas moi-même. Et je lui ai dit : “C’est bon, tu as gagné” »[7].

Attribution des rôles[modifier | modifier le code]

Pour Tonino Benacquista, l'auteur du roman original, les acteurs devaient être « des acteurs américains indiscutables qui portent en eux leur propre légende et qui, quand ils apparaissent à l’écran, n’ont pas besoin de convaincre »[7]. Lorsque Luc Besson lui demande quel acteur il envisage pour le rôle principal, l'écrivain propose Robert De Niro. Un exemplaire est envoyé à l'acteur, qui accepte de participer au projet[7].

Michelle Pfeiffer rejoint ensuite la distribution, motivée notamment par le fait de tourner pour la première fois de sa carrière avec Robert De Niro[7]. Ils étaient apparus dans Stardust, le mystère de l'étoile (2007) et Happy New Year mais n'avaient pas eu de scènes en commun.

Tournage[modifier | modifier le code]

Le tournage débute le en France et se poursuit jusqu'en [6],[8] entre la Normandie, (à Gacé, notamment au collège Jean-Moulin de la ville, transformé pour l’occasion en lycée Jules-Vallès, et surtout Le Sap)[9], New York et la Cité du cinéma à Saint-Denis pendant un mois[8]. Une partie du tournage a également eut lieu dans la ville de L'Aigle.

Le tournage normand a eu lieu près de la propriété du réalisateur à La Trinité-des-Laitiers[10] : « J’ai une maison de famille en Normandie : quand j’ai lu le livre, je me suis rendu compte que la petite ville où se déroule l’intrigue est à une dizaine de kilomètres de chez moi. La maison que nous avons trouvée est à 7 ou 8 km de chez moi (...), ce qui était très pratique. Pour être franc, quand on a entamé les repérages, j’ai demandé à ce qu’on me montre les maisons qui se trouvaient dans un rayon de 20 km autour de chez moi car c’était beaucoup plus simple pour moi de me rendre d’un endroit à l’autre. Finalement, tous les comédiens ont séjourné chez moi »[7]. En Normandie, l'équipe tourne également à Sainte-Foy-de-Montgommery (Calvados), Saint-Evroult-de-Montfort et Sées et L'Aigle (Orne). Quelques plans sont réalisées dans les Alpes-Maritimes[10].

Luc Besson était également ravi de tourner à la Cité du cinéma, pour la première fois en tant que réalisateur : « C’est extrêmement pratique et cela ressemble à n’importe quel studio américain : (...) c’est très fonctionnel car tout est réuni au même endroit – les bureaux, les décors, les salles de montage, les labos etc. Du coup, on ne perd pas de temps. C’est un rêve, pour un cinéaste, de travailler dans de telles conditions et les plateaux sont flambant neufs »[7].

Certains acteurs expliquent que Luc Besson a tourné assez rapidement les scènes de Malavita. Robert De Niro déclare qu'il « est d’une grande rapidité (...). Il ne perd pas de temps avec le clap ou avec d’autres protocoles du même genre ». Pour Tommy Lee Jones, c'est « à la fois difficile et stimulant, c’est (...) qu’il faut être constamment réactif »[7].

Musique[modifier | modifier le code]

Malavita
Original Soundtrack

Bande originale de Evgueni et Sacha Galperine
Sortie [11]
Format CD, téléchargement[11]
Compositeur Evgueni Galperine, Sacha Galperine
Label EuropaCorp

Pour la seconde fois de sa carrière, Luc Besson ne collabore pas avec Éric Serra pour la musique du film. Il fait ici appel aux frères Evgueni et Sacha Galperine. Ils avaient déjà travaillé sur un autre film d'EuropaCorp, L'Homme qui voulait vivre sa vie d'Éric Lartigau en 2010[11].

Liste des titres de la bande originale
No TitreAuteurInterprète(s) Durée
1. Gangster TangoEvgueni Galperine 1:34
2. 20 Million Dollars (Dialogue)Robert De Niro 0:18
3. Me and My BabyDon Cavalli 2:38
4. First LoveEvgueni Galperine 0:42
5. The BodyEvgueni Galperine 0:49
6. Shoot the Dog* (Dialogue)Paul Borghese 0:21
7. Teens Fight BackEvgueni Galperine 1:35
8. Once Upon a TimeEvgueni Galperine 0:54
9. Both Arms and Both Legs (Dialogue)Robert De Niro 0:22
10. The PlumerEvgueni Galperine 1:01
11. Bad Guys in TownEvgueni Galperine 3:06
12. The GreatestCat Power 3:22
13. I Want My Water Crystal ClearEvgueni Galperine 1:34
14. Best Dad EverEvgueni Galperine 0:55
15. The BombEvgueni Galperine 0:47
16. New York, I Love You but You're Bringing Me DownLCD Soundsystem 5:35
17. BazookaEvgueni Galperine 1:46
18. Manzoni the WriterEvgueni Galperine 1:10
19. I Gave You My SoulEvgueni Galperine 1:14
20. They Found Us (Dialogue)Michelle Pfeiffer 0:12
21. They Are HereEvgueni Galperine 1:42
22. The BattleEvgueni Galperine 2:05
23. After the WarEvgueni Galperine 1:40
24. Doce doceFred Bongusto 4:20

Outre les compositions des frères Galperine, on peut entendre des chansons plus au moins connues au long du film[11] :

  • Doce Doce de Fred Bongusto (barbecue entre voisins) ;
  • Me and My Baby de Don Cavalli (scène du « voyage » du journal du lycée jusqu'à New York) ;
  • New York, I Love You but You're Bringing Me Down de LCD Soundsystem (quand Belle séduit son professeur) ;
  • Rags to Riches de Tony Bennett (morceau également présent dans Les Affranchis de Martin Scorsese) ;
  • Clint Eastwood de Gorillaz (lorsque tous les mafieux arrivent à la gare de Cholong-sur-Avre) ;
  • To Binge de Gorillaz pour la première chanson du générique de fin.

Accueil[modifier | modifier le code]

Sorties internationales[modifier | modifier le code]

La sortie française était d'abord prévue pour , avant d'être décalée au [réf. nécessaire].

Accueil critique[modifier | modifier le code]

Malavita
Score cumulé
SiteNote
Metacritic 42/100[c]
Rotten Tomatoes 29 %[12]
Senscritique
AlloCiné 2.3 étoiles sur 5[13]
Compilation des critiques
PériodiqueNote

En France, les critiques de presse sont plutôt partagées : le film totalise une moyenne de 2,3 sur 5 sur le site Allociné, pour 24 critiques[13]. Hubert Lizé du quotidien Le Parisien donne la note maximale de 5 étoiles au film et souligne le « couple de post-mafieux désœuvrés jubilatoire » formé à l'écran par Robert De Niro et Michelle Pfeiffer[13]. Pour Marilyne Letertre de Métro, Luc Besson signe avec Malavita « une comédie sur le choc des cultures, dynamitée par un tandem de stars récréatif »[13]. Jacques Mandelbaum du Monde trouve que le film est une « rencontre du huitième type » entre Les Affranchis (1990) de Martin Scorsese et La Cuisine au beurre (1963) de Gilles Grangier[13]. Samuel Douhaire de Télérama note le film 3 sur 5 et regrette qu'avec une « fusillade aussi spectaculaire qu'idiote, Malavita vire au banal film d'action »[13]. Danielle Attali du Journal du dimanche déplore quant à elle que malgré « quelques scènes drôles, le film n'échappe pas à la maladroite parodie »[13]. Pour Gérard Delorme de Première, Robert De Niro et Michelle Pfeiffer sont toujours dans l'autoparodie en jouant « sur le ton de la rigolade des scènes qui les ont rendus célèbres vingt ans auparavant »[13]. Michael Ghennam, de la revue Les Fiches du cinéma, est encore plus critique en soulignant un esprit « anti-français » et en ajoutant que « Malavita est un ratage à oublier vite »[13]. Enfin, Le Figaro Magazine considère que « cette adaptation du roman de Tonino Benacquista est à l'image de son réalisateur : énergique, non dénuée d'humour mais sans grande finesse »[14].

Aux États-Unis, les critiques sont assez mitigées. Le film reçoit 29 % d'opinions favorables sur l'agrégateur Rotten Tomatoes, pour 136 critiques[12]. Sur Metacritic, le film est noté 42 sur 100, pour 32 critiques[15].

Box-office[modifier | modifier le code]

Le film a récolté 14 034 764 de dollars pour son week-end d'ouverture aux États-Unis[2]. Il totalisera 78 418 811 $ au box-office mondial : par rapport au coût de sa production (pour un budget de 30 000 000 $), il est discutable de considérer ce film comme un réel succès.

Pays ou région Box-office Date d'arrêt du box-office Nombre de semaines
Drapeau des États-Unis États-Unis
Drapeau du Canada Canada
36 918 811 $[2] 17
Drapeau de la France France 958 586 entrées[16] 9

Monde Total mondial 78 418 811 $[17] 43

Analyses[modifier | modifier le code]

Références à d'autres œuvres[modifier | modifier le code]

Fred Blake, incarné par Robert De Niro, dit à un moment, « comme disait Al Capone, il vaut mieux être poli et armé que poli tout court ». Il s'agit d'une référence au film Les Incorruptibles dans lequel Robert De Niro incarne Al Capone et déclare la même phrase dans la première scène du film.

Le film projeté au ciné-club n'est autre que Les Affranchis de Martin Scorsese, producteur exécutif de Malavita, et dont l'un des rôles principaux est interprété par Robert De Niro. Cette connexité et le fait que Giovanni Manzoni alias Fred Blake, lors de la scène au ciné-club municipal, soit bouleversé par Les Affranchis et en particulier l'un de ses personnages, laisse supposer qu'il est lui-même le personnage Henry Hill tel que décrit dans le film (mafieux ayant « balancé » ses amis et ayant fait l'objet d'un programme de protection des témoins par le FBI)[réf. nécessaire]. Le film est souvent mélangés à des références typiques de la culture nord-américaine ( durant le film De Niro et Pfeiffer parfois font allusion à shows et à des personnages de la télé américaine, pratiquement inconnus en Europe ou dans le reste du monde) et à des références trop savantes (il faut connaître le nom de l'opéra de Boris Godounov pour comprendre les jeux de mots du mafieux en prison). Le contexte d'un petit village français où tout le monde est parfaitement bilingue en anglais et français et l'insertion immédiate des deux enfants exclusivement anglophones dans un lycée à enseignement francophone, est irréaliste et absurde.

Différences avec le roman[modifier | modifier le code]

Comme il l'explique notamment dans le making-of du film[18], Luc Besson a voulu faire une adaptation très proche du roman d'origine. Il déclare ainsi : « Pour la première fois, je me suis contenté de suivre l'intrigue existante. J'ai simplement ajouté quelques dialogues pour que l'adaptation soit plus cinématographique. Mais, en toute honnêteté, la structure et les personnages étaient déjà en place[19] ». On peut cependant noter quelques différences mineures :

  • L'agent fédéral dirigeant l'opération de protection des Blake, incarné à l'écran par Tommy Lee Jones, se nomme Robert Stansfield alors qu'il est appelé Tom Quintiliani dans le roman.
  • Dans le roman, Giovanni Manzoni est un mafieu de Newark, alors qu'il s'agit de New York dans le film.
  • Le vrai prénom de Maggie Blake, Livia, n'est pas mentionné dans le film.
  • Dans le roman, Fred Blake contacte son neveu Ben resté au pays pour lui demander de le rejoindre, cela est absent du film.
  • La scène du ciné-club où est projetté le film Les Affranchis de Martin Scorsese a lieu plus tôt dans le roman et non le même jour que l'arrivée des mafieux en Normandie comme c'est le cas dans le film.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Ville fictive, située près d'Alençon dans l'Orne (entre Gacé, L'Aigle et Le Sap).
  2. C'est l'un des rares films, depuis Les Incorruptibles en 1987, dans lequel Robert De Niro n'est pas doublé en français par Jacques Frantz.
  3. Moyenne réalisée sur 32 critiques.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Malavita : Martin Scorsese épaule Luc Besson et replonge dans la mafia - PurePeople.com.
  2. a b et c (en) « The Family (2013) », sur Box Office Mojo.com (consulté le ).
  3. « Release Info » (dates de sortie), sur l'Internet Movie Database.
  4. « Fiche du doublage française du film » sur AlloDoublage, consulté le 26 septembre 2013.
  5. « Fiche de doublage V. Q. du film » sur Doublage Québec, consultée le 14 novembre 2013.
  6. a b c et d (en) Elsa Keslassy, John Hopewell et contribution de Jeff Sneider, « EuropaCorp, Relativity ink for co-prods », sur Variety.com, (consulté le ).
  7. a b c d e f g h et i « Secrets de tournage », sur Allociné.fr (consulté le ).
  8. a et b (fr) Luc Besson met en orbite Malavita avec De Niro et Pfeiffer ! - Cinémovies.fr.
  9. (fr) Le tournage de Malavita, c'est parti ! - Gacé - Ouest-France.
  10. a et b Malavita - FilmFrance.net
  11. a b c et d « Malavita la B.O. », sur Cinezik.org (consulté le ).
  12. a et b (en) « The Family (2013) », sur Rotten Tomatoes, Flixster Inc. (consulté le ).
  13. a b c d e f g h et i « Malavita - critiques presse », sur Allociné (consulté le ).
  14. Clara Géliot, « Bienvenue chez les Normands », in Le Figaro Magazine, semaine du 25 octobre 2013, page 97.
  15. (en) « The Family reviews », sur Metacritic, CBS Interactive (consulté le ).
  16. Fiche Malavita 2013 sur JPBox-Office.com, consulté le 06 avril 2014.
  17. Fiche Malavita recettes cumul "Foreign" (total : 41 500 000 $) et "Domestic" sur Boxofficemojo.com, consulté le 9 août 2014.
  18. Making-of du film inclus en bonus sur le DVD et Disque Blu-ray
  19. « Malavita (TF1) : quelles sont les différences entre le livre et le film ? », sur Télé-Loisirs, (consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]