Jean Deyrolle

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Jean Deyrolle
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ToulonVoir et modifier les données sur Wikidata
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Distinction

Jean Deyrolle, né le à Nogent-sur-Marne et mort le à Toulon, est un peintre, illustrateur et lithographe français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Petit-fils du peintre Théophile Deyrolle (1844-1923), petit-neveu du peintre Alfred Guillou (1844-1926), et donc d'ascendance bretonne[1], Jean Deyrolle appartient à la jeune avant-garde qui va renouveler l’art abstrait français à partir de 1946.

Né à Nogent-sur-Marne où son père, médecin militaire, est en garnison, il n'a que quelques mois lorsque sa famille revient s'installer en Bretagne, successivement à Vannes, à Quimper puis, à la mort de son père — il a alors 13 ans — chez sa grand-mère, quai Pénéroff à Concarneau[2],[3]. Il s’inscrit à l’école Art et Publicité, rue de Fleurus à Paris en 1928, puis commence à peindre en autodidacte, se définissant lui-même comme d'un « impressionnisme académique »[4].

En 1938, il rencontre le futur critique Charles Estienne avec lequel il se lie d'amitié.

Sa première période figurative est influencée par Paul Sérusier et les nabis : « tout en l'affranchissant de la perspective traditionnelle, Sérusier lui enseigne la peinture par aplat et l'oriente vers une vue synthétique de la réalité »[4]. Il évoque lui-même sa rencontre avec César Domela en 1942 à la galerie Jeanne Bucher comme étant « l'élément déterminant d'une renonciation à la figuration devenue inutie »[4] ; de fait, il évoluera alors vers l'abstraction géométrique et sera représenté par la galerie Denise René, qui lui organise sa première rétrospective en 1966.

Il reçoit le prix Kandinsky en 1946. Cette distinction lui ouvre les portes des principales manifestations collectives d’art abstrait.

Jean Deyrolle a beaucoup travaillé à Gordes (Vaucluse), qu’il découvre en 1947, et où il entraînera nombre de ses amis comme Gérard Schneider, Serge Poliakoff, Émile Gilioli, Victor Vasarely ou Jean Dewasne.

L'artiste écrit en 1957 : « Ce que je cherche, c'est, par la multiplicité et la combinaison des formes, à atteindre à de multiples significations : carré, oiseau, chaleur, amitié, que sais-je ? Lorsque la vision devient multiple, on en vient tout naturellement à ne plus attacher d'importance au sujet présumé[5] ». Il devient professeur à l’Académie d’art de Munich en 1959.

Mort d'une crise cardiaque le à Toulon, Jean Deyrolle est enterré au cimetière de Gordes[6].

Expositions personnelles[modifier | modifier le code]

Expositions collectives[modifier | modifier le code]

Réception critique[modifier | modifier le code]

  • « Deyrolle compose des architectures libres dans des tons nuancés ; son œuvre est dominée par une savante et patiente analyse de valeurs. » - Bernard Dorival[12]
  • « Le thème de ces peintures, c'est la lumière, lumière de l'Île-de-France ou de la Bretagne, lumière de la Haute-Provence et du Midi. Il n'y a aucune monotonie dans la longue suite de compositions que nous a laissée Jean Deyrolle : elles constituent, pour qui sait y voir, une sorte de journal intime, à la fois discret et éloquent. » - Georges Boudaille[13]
  • « Sans céder à aucune règle fixe dans l'organisation de sa composition, Jean Deyrolle, grâce à une imagination fertile, distribue son répertoire de formes, courbes ou rectilignes, suivant des rythmes différents, en développant à l'infini les possibilités que lui permet la richesse d'un chromatisme subtil. À cette immense variété des tons s'allient l'intensité et la diversité de la matière, qui varient suivant les nombreuses techniques utilisées : brosse ou pinceau, huile, gouache ou papier collé. » - Les Muses - Encyclopédie des arts[4]
  • « Un maître du second rang dans l'école abstraite française des années 1950, un créateur authentique… Mais son art reste discret, retenu par une sorte de pudeur qui s'exprime dans des tons foncés. » - Gérald Schurr[5]

Récompenses[modifier | modifier le code]

  • Prix Kandinsky, 1946.

Collections publiques[modifier | modifier le code]

Belgique[modifier | modifier le code]

Brésil[modifier | modifier le code]

Danemark[modifier | modifier le code]

États-Unis[modifier | modifier le code]

France[modifier | modifier le code]

Hongrie[modifier | modifier le code]

Italie[modifier | modifier le code]

Luxembourg[modifier | modifier le code]

Macédoine[modifier | modifier le code]

Norvège[modifier | modifier le code]

Collections privées référencées[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Alain Garric, « Jean Deyrolle », Geneanet.
  2. Galerie Michelle Champetier, Cannes, Jean Deyrolle, quelques notes de biographie.
  3. a et b « Jean Deyrolle sera le peintre de l'été », Le Télégramme, .
  4. a b c d et e Les Muses - Encyclopédie des arts, Éditions Grange-Batelière, 1971, vol. 6, p. 1915.
  5. a et b Gérald Schurr, Le guidargus de la peinture, Les Éditions de l'Amateur, 1996, p. 247.
  6. Cimetières de France et d'ailleurs.
  7. Dictionnaire Bénézit, Gründ, 1999, vol.4, p. 539-541.
  8. a et b Ville de Concarneau, Jean Deyrolle dans les collections.
  9. a et b « Galerie Gloux. Les œuvres de Jean Deyrolle », Le Télégramme, .
  10. Galerie Pascal Lainé, Jean Deyrolle.
  11. Audric Guerrazzi, « Cojncarneau. Galerie Gloux : Jean Deyrolle dans ses petits papiers », Ouest-France, .
  12. a b c et d Bernard Dorival, Les peintres du vingtième siècle, du cubisme à l'abstraction - 1914-1957, Éditions Pierre Tisné, 1957.
  13. Georges Boudaille, Jean Deyrolle, Éditions du Musée municipal de Saint-Paul de Vence, 1968.
  14. Musée des beaux-arts de Quimper, Jean Deyrolle dans les collections.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Julien Alvard, « Propos de Deyrolle », Témoignages pour l'art abstrait, Paris, 1952.
  • Bernard Dorival, Les peintres du vingtième siècle, du cubisme à l'abstraction - 1914-1957, Paris, Éditions Pierre Tisne, 1957.
  • Michel Seuphor, Dictionnaire de la peinture abstraite, Hazan, 1957.
  • Erik Andreasen, Deyrolle, Malmö, SDS Halle, 1961.
  • Michel Seuphor, La peinture abstraite, Flammarion, 1962.
  • Jean Grenier, Entretiens avec dix-sept peintres non-figuratifs, Calmann-Lévy, 1963.
  • Jean-Clarence Lambert, La peinture abstraite, Lausanne, Éditions Rencontre, 1967.
  • Robert Pinget et Jean Deyrolle, Cette chose, Éditions Galerie Denise René, 1967.
  • Alberto Magnelli, Georges Boudaille et Georges Richar, Jean Deyrolle, Éditions du Musée municipal de Saint-Paul-de-Vence, 1968.
  • René Huyghe de l'Académie française et Jean Rudel, L'art et le monde moderne, Larousse, 1970.
  • Les Muses - Encyclopédie des arts, Éditions Grange-Batelière, 1973.
  • Michel Seuphor et Michel Ragon, La peinture abstraite, Éditions Maeght, 1973.
  • Léon Degand et Georges Richar, Deyrolle, Le musée de poche, 1974.
  • Dictionnaire universel de la peinture, Le Robert, 1975.
  • Odile Degand, Deyrolle, Cannes, Éditions Galerie Cavalero, 1975.
  • Jean Dewasne, Charles Estienne, Jacques Lassaigne et Olivier Le Corneur, Deyrolle, proposition pour une rétrospective - soixante douze peintures de 1944 à 1967, Éditions du Musée d'art moderne de la ville de Paris, 1975.
  • Georges Richar, Deyrolle - L'œuvre gravé, Les amis de Jean Deyrolle, 1976.
  • Jean-Pierre Geay, Deyrolle, une peinture bien tempérée, Éditions de l'abbaye de Senanque, 1977.
  • Hubert Damisch et Georges Richar, Introduction à l'œuvre de Jean Deyrolle, suivie de l'esquisse du catalogue des peintures de 1944 à 1967, deux volumes, Paris, École des hautes études en sciences sociales, 1981.
  • Georges Richar, Jean Deyrolle ou le Nabi abstrait, Éditions Porte du Sud, 1987.
  • Georges Richar-Rivier, Deyrolle - Catalogue raisonné, œuvre peint, 1944-1967, Éditions Cercle d'art, 1992.
  • Ane Hejlskov Larsen et Georges Richar-Rivier, Duo de Paris : Serge Poliakoff et Jean Deyrolle, Kolding, Kunstmuseum Trapholt, 1992.
  • Gérald Schurr, Le guidargus de, la peinture, Les Éditions de l'Amateur, 1996.
  • Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, Gründ, 1999.
  • Jean-Pierre Delarge, Dictionnaire des arts plastiques modernes et contemporains, Gründ, 2001.
  • Jean-Paul Ameline, « Denise René, histoire d'une galerie. Première partie : 1944-1960 », in : collectif, Denise René, l'intrépide. Une galerie dans l'aventure de l'art abstrait, 1944-1978, Éditions Centre Georges-Pompidou, 2001.
  • (de) Anne Lahumière et Ina Prinz, Geometrisch-konstuktive Kunst aus Frankreich gester und heute im Arithmeum - Sammlung Lahumière, Bonn, Bouvier Verlag, 2001.
  • Dictionnaire de la peinture, Larousse, 2003.
  • Anne Dubouchet-De Staël, Estelle Guille des Buttes Fresneau et Georges Richar-Rivier, Deyrolle, Guillou : généalogie d'artistes, Éditions du Musée de Pont-Aven, 2008.
  • Philippe Le Stum, La Gravure sur Bois en Bretagne, 1850-2000, Spézet, Coop Breizh, , 319 p. (ISBN 9782843468216).

Liens externes[modifier | modifier le code]