Clotilde Cerdà i Bosch

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Clotilde Cerdà i Bosch
Clotilde Cerdà i Bosch (Esmeralda Cervantes), dans la revue La Ilustración de la Mujer, édition du 1er novembre 1883 .
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Cimetière de Santa Lastenia (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Clotilde Cerdà i BoschVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
Esmeralda CervantesVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Domiciles
Activités
Père
Mère
Conjoint
Autres informations
A travaillé pour
La Ilustración de la Mujer
Acadèmia per à la Il·lustració de la Dona (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Instrument
Maîtres
Archives conservées par

Clotilde Cerdà i Bosch, née à Barcelone le 28 février 1861 et morte le 12 avril 1926 à Santa Cruz de Tenerife, enfant prodige connue sous son nom de scène d'Esmeralda Cervantes donné par Victor Hugo en hommage à l'héroïne du roman Notre-Dame-de-Paris, est une harpiste et compositrice catalane.

Répudiée par son père, l'architecte barcelonais Ildefons Cerdà, mais encouragée par sa mère, la peintre Clotilde Bosch, elle est également militante des droits humains contre l'esclavage et pour les droits des femmes.

Biographie[modifier | modifier le code]

Clotilde, l'enfant prodige (1867).
Esmeralda Cervantes vers 1876.

Son enfance à Barcelone et à Rome[modifier | modifier le code]

Clotilde Cerdà i Bosch est la fille de la peintre Clotilde Bosch i Carbonell et de l'ingénieur Ildefons Cerdà, créateur notamment de l'aménagement urbain du célèbre quartier de l'Eixample de Barcelone, le Plan Cerdà[1].

Après avoir passé quelques années à Madrid, ses parents se séparent, et son père la déshérite[2]. Elle part vivre avec sa mère à Rome.

Dans la capitale italienne, encouragée par sa mère, elle étudie la peinture avec Eduardo Rosales et Mariano Fortuny, mais c'est à la musique qu'elle décide de consacrer sa vie[3].

L'Esmeralda Cervantes de Victor Hugo[modifier | modifier le code]

Elle parcourt l'Europe et le monde en tant que musicienne. Elle commence sa carrière de soliste à l'âge de onze ans[4], au Théâtre Imperial de Vienne, à l'occasion de l'exposition universelle de 1873 en Autriche, où elle est notamment félicitée par la reine d'Espagne Isabelle II[5] et par Victor Hugo[6].

C'est l'écrivain français, sur la suggestion de la reine, qui lui a donné son nom de scène : Esmeralda Cervantes, en hommage à l'héroïne du roman Notre-Dame-de-Paris[7].

À l'âge de quinze ans, elle est déjà célèbre[8].

Une artiste militante des droits humains[modifier | modifier le code]

En 1865, elle milite contre l'esclavage et la peine de mort, étant l'une des grandes personnalités européennes progressistes[9]. En 1876, elle se lie à Cuba, alors colonie espagnole, avec des indépendantistes militants de l'abolition de l'esclavage[8].

Elle est notamment l'une des premières militantes féministes en Espagne[10].

Esmeralda Cervantes avec ses élèves au Conservatoire du Mexique en 1914.

Le 21 février 1875, elle fonde l'Académie Esmeralda, avec comme président le compositeur Felipe Pedrell. Elle en reste la présidente honoraire[11]. A l'âge de 22 ans, elle tombe amoureuse de l'écrivain équatorien anticlérical Juan Montalvo[12].

En 1875, elle effectue une tournée en Amérique, notamment à Buenos Aires, au Brésil et au Mexique.

En 1881, elle entre à la loge maçonnique d'adoption « Lealtad » à Barcelone[13], avec la compositrice Àurea Rosa Clavé i Soler, fille du musicien catalan Josep Anselm Clavé i Camps[14].

Elle revient à Barcelone en 1885, où elle fonde, avec Dolors Aleu i Riera[15], considérée comme la première femme médecin du pays, l'Acadèmia per à la Il·lustració de la Dona, une organisation éducative de haut niveau pour les femmes[16]. Dite aussi Académie des sciences, arts et des offices pour les femmes (ACAOM), elle compte des femmes reconnues dont la poétesse Maria Josepa Massanés et la journaliste et écrivaine Antònia Opisso[8]. Ouvertement abolitionniste, cette dernière publie Diario de un deportado (en français : Journal d'un déporté), attribué à Carlos Atregui, ce qui déplut à l'entourage royal, qui refuse de prolonger son soutien financier à l'Académie, qui périclite en 1887[8].

Clotilde Cerdà collabore également au magazine féministe La Ilustración de la Mujer publié à partir de 1883 à Barcelone[17].

Elle décède le à Santa Cruz de Tenerife, où elle repose au cimetière de Santa Lastenia[18].

Postérité et hommages[modifier | modifier le code]

  • Le festival ClotildeFest[19], à Barcelone[20] ;
  • Le jardin Clotilde Cerdà, dans le district de l'Eixample, à Barcelone[21].
  • En 2020, le Palais Robert de Barcelone lui dédie l'exposition Clotilde Cerdà / Esmeralda Cervantes, un dona davant una època (en français : Clotilde Cerdà / Esmeralda Cervantes, la femme d'une époque)[22] .

Œuvres[modifier | modifier le code]

Compositions musicales pour harpe[modifier | modifier le code]

  • El adiós de las golondrinas (1877)
  • La paz (1877), dédiée au président mexicain Porfirio Díaz
  • La agonía (1880)
  • Meditación ante la Virgen (1881) pour harpe
  • Salutation angélique (1920) pour voix et harpe

Écrits[modifier | modifier le code]

  • Historia del arpa (1885)
  • Education and Literature of the Women of Turkey (Chicago, 1893).

Notes et références[modifier | modifier le code]

(es) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en espagnol intitulé « Clotilde Cerdà » (voir la liste des auteurs).
  1. (es) « La arpista que sedujo a reyes, Wagner y Victor Hugo », sur ELMUNDO, (consulté le ).
  2. (ca) 324cat, « Clotilde Cerdà, l'arpista catalana que va ser pionera del feminisme i el pacifisme », sur CCMA, .
  3. « Persona - Cervantes, Esmeralda (1862-1926) », sur PARES (consulté le )
  4. (ca) Maria Gorgues, « La vida de pel·lícula de Clotilde Cerdà », sur Ara.cat, (consulté le )
  5. Ávila Peña, « Música, textos y filantropía en Esmeralda Cervantes: una arpista de la España romántica », Tesis doctoral, Universidad Complutense de Madrid, p. 45,‎ .
  6. (es) « Inicio », sur Museos de Tenerife (consulté le ).
  7. « Persona - Cervantes, Esmeralda (1862-1926) », sur PARES.
  8. a b c et d (en-US) Isabel Segura Soriano, « Clotilde Cerdà, between music and social activism », sur barcelona.cat (consulté le ).
  9. (ca) Sílvia Marimon Molas, « Clotilde Cerdà, un geni de la música que volia canviar el món », sur Ara.cat (consulté le ).
  10. (es) « Barcelona rescata la fascinante historia de Clotilde, la hija insurrecta de Cerdà », La Vanguardia, (consulté le ).
  11. Ávila Peña, « Música, textos y filantropía en Esmeralda cervantes... », p. 56,‎ .
  12. (en) « 14 + 1 coses que potser no sabeu de Clotilde Cerdà », sur Catorze, (consulté le )
  13. « Clotilde Cerdá: Hermana Masona y La Masoneria de Adopcion en Cataluña, España - PDF Descargar libre », sur docplayer.es (consulté le )
  14. « Grande Loge Féminine de France - Site officiel », sur web.archive.org, (consulté le ).
  15. « Dolors Aleu i Riera - Visit Barcelona », sur www.barcelonaturisme.com (consulté le )
  16. (es) « Barcelona rescata la fascinante historia de Clotilde, la hija insurrecta de Cerdà », sur La Vanguardia, (consulté le ).
  17. (es) Isabel Segura Soriano, « Clotilde Cerdà, entre la música y el activismo social », sur barcelona.cat.
  18. « Santa Lastenia: recuerdos anónimos » [archive].
  19. « Agenda - Visit Barcelona », sur www.barcelonaturisme.com (consulté le ).
  20. Par Anaëlle Petot, « Festival pop dans les jardins du Palau Robert à Barcelone », .
  21. (es) « Jardins d'Interior d'Illa de Clotilde Cerdà - Mapa Barcelona + Sostenible », sur BCN Sostenible.
  22. (ca) « Clotilde Cerdà, l’artista compromesa amb els drets de la dona », sur Palau Robert (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Isabel Segura Soriano, Els viatges de Clotilde Cerdà i Bosch, Barcelone, Edicions Tres i quatre, , 134 p. (ISBN 978-8475029344).
  • (ca) Isabel Segura Soriano, « Clotilde Cerdà, entre la música i l’activisme social », Barcelona Metròpolis, no 103,‎ , p. 32-33 (ISSN 0214-6223, lire en ligne [PDF]).

Liens externes[modifier | modifier le code]