Territoire français des Afars et des Issas

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Territoire français des Afars et des Issas

1967–1977

Drapeau
Informations générales
Statut Territoire français d'outre-mer
Capitale Djibouti
Monnaie Franc Djibouti
Démographie
Population 200 000 (1977)[1]
Superficie
Superficie 23 200 km2 (1977)
Histoire et événements
3 juillet 1967 Création
Indépendance

Entités précédentes :

Entités suivantes :

Le territoire français des Afars et des Issas (TFAI) est le territoire français d'outre-mer ayant précédé l'actuelle République de Djibouti entre 1967 et son accès à l'indépendance en 1977.

Cette dénomination remplaçait l'appellation côte française des Somalis. Elle visait ainsi à supprimer toute référence à la Somalie voisine, qui avait une revendication irrédentiste sur le territoire, et à répondre à l'ancienne demande de l'ethnie afare, auparavant ignorée par la politique coloniale, qui cherchait à établir des tensions divisionnistes entre les Afars et les Somalis[réf. souhaitée]. Ainsi, elle comporte deux ethnonymes d'habitants du territoire : les Afars et les Issas (les Issas étant un clan somali du nord).

De façon anecdotique, le siège de sénateur du territoire des Afars et des Issas a subsisté jusqu'en 2003[2],[3] (siège vacant), car aucune loi électorale n'avait pris en compte l'indépendance de Djibouti en 1977.

Histoire[modifier | modifier le code]

En 1958, le maintien de la souveraineté française sur le territoire est approuvé par référendum. Djibouti, comme les Comores, ne participe pas au mouvement des indépendances des autres colonies françaises d'Afrique en 1960. En , les anciennes Somalies italienne et britannique – désormais indépendantes – fusionnent pour former la république de Somalie, qui revendique le territoire djiboutien pour créer la « Grande Somalie ».

En , à l'occasion du passage du général de Gaulle – alors président de la République française – qui y fait une halte en se rendant en Éthiopie puis à la conférence de Phnom Penh, une première manifestation indépendantiste est violemment réprimée. De nouvelles émeutes en septembre et octobre ne sont pas contenues par des expulsions massives, et un « barrage » est mis en place autour de la ville.

En , un nouveau référendum confirme le maintien de la souveraineté française avec 60 % des suffrages. Des nouvelles émeutes sont fortement réprimées et de nombreux habitants sont à nouveau expulsés.

Le , un nouveau statut est promulgué : la « côte française des Somalis » devient le « territoire français des Afars et des Issas ». Les responsabilités sont réparties entre l'État, représenté par un haut-commissaire, et le territoire, dirigé par un chef du gouvernement, élu par l'Assemblée territoriale. Le titulaire est brièvement Mohamed Kamil Mohamed, puis à nouveau Ali Aref Bourhan.

Cependant, dix ans plus tard, le niveau de violence oblige à repenser la présence française, en particulier après que des terroristes indépendantistes ont tué deux petites filles lors de la prise d'otages d'un bus scolaire à Loyada. Ali Aref se retire en , remplacé par Abdallah Mohamed Kamil, et après un nouveau référendum, le territoire devient indépendant sous le nom de république de Djibouti le .

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. M. Charpin et J.-P. Georget, « Comparaison anthropologique entre les Afars et les Issas de Djibouti », Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, 13e série, t. 4, no 2,‎ , p. 113-119 (DOI 10.3406/bmsap.1977.1867).
  2. Pierre Avril et Jean Gicquel, « Chronique constitutionnelle française (1er juillet – 30 septembre 2003) », Pouvoirs, no 108,‎ , p. 165–197 (ISBN 2-02-062867-8, DOI 10.3917/pouv.108.0165).
  3. Loi organique no 2003-696 du 30 juillet 2003 portant réforme de la durée du mandat et de l'âge d'éligibilité des sénateurs ainsi que de la composition du Sénat, JORF no 175 du 31 juillet 2003, p. 13016, texte no 1, NOR INTX0306687L, sur Légifrance.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Djibouti : Territoire français des Afars et des Issas, Boulogne, Delroisse, 1974, 136 p.
  • Ali Coubba, Le mal djiboutien : rivalités ethniques et enjeux politiques, Paris, L’Harmattan, 1995, 174 p.
  • Simon Imbert-Vier, Tracer des frontières à Djibouti. Des territoires et des hommes aux XIXe et XXe siècles, Paris, Karthala, 2011, 479 p.
  • Mohamed Aden, Sombloloho Djibouti. La Chute du président Ali Aref (1975-1976), Paris-Montréal, L’Harmattan, 1999, 224 p.
  • Philippe Oberlé, Pierre Hugot, Histoire de Djibouti. Des origines à la république, Paris, Dakar, Présence Africaine, 1985 (rééd. 1996), 346 p.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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