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Issas

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Issas
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Issas en tenues traditionnelles (1844).

Populations importantes par région
Drapeau de Djibouti Djibouti 600 000[1] (juin 2024)
Drapeau de l'Éthiopie Éthiopie 1 800 000[réf. nécessaire] (2019)
Drapeau de la Somalie Somalie 300 000[réf. nécessaire]
Population totale 2 700 000
Autres
Langues Somali, Arabe
Religions Islam (100%) sunnite
Ethnies liées Somalis
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Carte de répartition

Les Issas (somali : Reer Sheikh Ciise, arabe : عيسى) sont des habitants de la Corne de l'Afrique, principalement présents dans la capitale et le sud de Djibouti (régions de Dikhil, d'Arta et d'Ali-sabieh), au nord du Somaliland (région de Salal et d'Awdal) et dans l'ouest de l'Éthiopie (région de Sitti, Dire-Dawa, Harar). Ils forment un groupe septentrional de l'ensemble somali, souvent considéré comme un sous-ensemble des Dir[2], l'une des cinq grandes « confédérations claniques » des Somalis.

Les Issas parlent la variante septentrionale du somali[3], une langue couchitique.

Organisation sociale et politique

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Les relations entre les groupes et à l'intérieur de ceux-ci sont réglementées par un droit appelé xeer. Il organise en particulier le paiement des indemnités dues pour les blessures et décès, le prix du sang (diyya). Pour Ali Moussa Iye[4], ce droit pénal est la base du contrat politique de la « démocratie pastorale »[5] issa. Pour l’anthropologue Günther Schlee, le xeer est une alliance contractuelle lorsque « pour pouvoir défendre ses droits et ses torts il faut donc être fort, et la force dépend du nombre des membres du groupe et de leur cohésion ». Il s’agirait non d’un droit, mais d’un « système [qui] donne la liberté […] à ceux qui sont suffisamment puissants […] de s’attaquer à d’autres en toute impunité. Pour ce qui est de l’égalité, il ne reconnaît que celle des forces en présence »[6].

Subdivisions

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Les Issas seraient divisés selon les différentes branches suivantes[7] :

  • Ēlēye'
  • Hawlagadee (Walāldōn)
  • Hōlle (Fūrlabe)
  • Hōrrōne
  • Wakhron (Ūrweyne)
  • Wardīq

Personnalités issas

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Il n'existe pas d'état civil à Djibouti pour les «indigènes» avant 1935, ce qui explique l’imprécision de dates de naissance souvent établies a posteriori.

Notes et références

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  1. « Membres africains du FCSA : Djibouti », sur focac.org, .
  2. (en) Preston King, An African Winter, Puffin, (ISBN 0-14-052365-0), p. 169.
  3. Mohamed Diriye Abdullahi [2001], Le somali, dialectes et histoire, Université de Montréal, PhD de linguistique sous la direction de Kathleen Connors.
  4. Ali Moussa Iye [2014].
  5. Ioan M. Lewis, A Pastoral Democracy: A study of pastoralism and politics among the Northern Somali of the Horn of Africa, London, Oxford University Press (rééd. 1982, 1999), 320 p. (370 p. en 1999).
  6. Schlee (Günther), « Régularités dans le Chaos. Traits récurrents dans l’organisation politico-religieuse et militaire des Somali », L’Homme, n° 161, 2002, p. 17-49, / http://www.cairn.info/revue-l-homme-2002-1.htm voir en ligne.
  7. (en) I. M. Lewis, « Notes on the Social Organisation of the ʿĪse Somali », Rassegna di Studi Etiopici, vol. 17,‎ , p. 69–82.
  8. Absieh Omar Warsama, Botbol (Maurice), Djibouti : les institutions politiques et militaires, La Lettre de l’océan Indien, Paris, 1986.

Bibliographie

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  • Ali Moussa Iye, Le verdict de l’arbre. Le xeer issa : essai sur une démocratie endogène africaine, Achères, Dagan (1re éd. Dubaï, International printing Press, 1990), 2014, 334 p.

Articles connexes

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Liens externes

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