Rodolfo Martín Villa

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Rodolfo Martín Villa
Illustration.
Fonctions
Premier vice-président du gouvernement espagnol

(7 mois et 28 jours)
Président du gouvernement Leopoldo Calvo Sotelo
Gouvernement Calvo-Sotelo
Prédécesseur Aucun
Successeur Juan Antonio García Díez
Ministre de l'Administration territoriale

(1 an, 2 mois et 23 jours)
Président du gouvernement Adolfo Suárez
Leopoldo Calvo Sotelo
Gouvernement Suárez III
Calvo-Sotelo
Prédécesseur José Pedro Pérez-Llorca
Successeur Rafael Arias-Salgado
Ministre de l'Intérieur

(2 ans, 9 mois et 1 jour)
Président du gouvernement Adolfo Suárez
Gouvernement Suárez I et II
Prédécesseur Manuel Fraga
Successeur Antonio Ibáñez Freire
Ministre des Relations syndicales

(6 mois et 23 jours)
Président du gouvernement Carlos Arias Navarro
Gouvernement Arias Navarro III
Prédécesseur Alejandro Fernández Sordo
Successeur Enrique de la Mata (en)
Biographie
Nom de naissance Rodolfo Andrés Martín Villa
Date de naissance (89 ans)
Lieu de naissance Santa María del Páramo
(Espagne)
Nationalité espagnole
Parti politique UCD (1977-1983)
PDP (1983-1989)
PP (depuis 1989)
Profession Entrepreneur

Rodolfo Martín Villa Rodolfo Martín Villa
Premiers vice-présidents du gouvernement d'Espagne
Ministres de la Politique territoriale d'Espagne
Ministres de l'Intérieur d'Espagne

Rodolfo Andrés Martín Villa[1] (né le à Santa María del Páramo, dans la province de León) est un homme politique et entrepreneur espagnol.

Biographie[modifier | modifier le code]

Formation[modifier | modifier le code]

Il a étudié le génie industriel à l'université complutense de Madrid et appartient au Corps des inspecteurs des finances de l'État. Il entre alors dans le Syndicat vertical, au sein duquel il occupera diverses fonctions.

Sous le régime franquiste[modifier | modifier le code]

Nommé chef national du Sindicato Español Universitario en 1962, il conserve ce poste deux ans puis devient président du Syndicat du papier, de la presse et des arts graphiques entre 1964 et 1965. Cette même année, il est désigné délégué provincial des syndicats dans la province de Barcelone, puis directeur général des Industries textiles du ministère de l'Industrie en 1966. En , il devient secrétaire général de l'Organisation syndicale (qui a succédé aux Syndicats verticaux) et conserve cette fonction pendant cinq ans.

Devenu gouverneur civil et chef provincial du Mouvement national de Barcelone en 1974, il est nommé, en , ministre des Relations syndicales par Carlos Arias Navarro, sous le premier gouvernement de la monarchie.

Ministre de l'Intérieur[modifier | modifier le code]

De 1976 à 1979, il est ministre de l'Intérieur dans les gouvernements d'Adolfo Suárez, devenant ce de fait l'un des personnages-clés de la Transition démocratique espagnole. Dans le même temps, il adhère à l'Union du centre démocratique, le parti centriste désormais au pouvoir. Il est alors inscrit sur le quota des indépendants, un terme utilisé pour désigner les anciens cadres du régime de Franco.

Nommé au Sénat par Juan Carlos Ier en 1977, il est élu représentant de la province de León au Congrès des députés à l'occasion des législatives de 1979. Il quitte le ministère de l'Intérieur et prend la présidence de la commission parlementaire de l'Industrie et de l'Énergie.

Vice-président du gouvernement[modifier | modifier le code]

Cependant, il est rappelé par Suárez au poste de ministre de l'Administration territoriale dans son troisième gouvernement à l'occasion du remaniement ministériel du 9 septembre 1980. Confirmé dans ses fonctions le au sein du nouveau gouvernement conduit par Leopoldo Calvo-Sotelo, il les abandonne dès le pour devenir premier vice-président du gouvernement.

Il quitte l'exécutif en , soit peu de temps avant le triomphe des socialistes aux élections législatives anticipées du 28 octobre 1982. À cette occasion, il est réélu député de León et fait partie des onze parlementaires que conserve l'UCD.

De l'UCD au PP[modifier | modifier le code]

Après la dissolution de l'UCD en 1983, il décide de rejoindre le Parti démocrate populaire (PDP). Il n'est pas réélu au Congrès en 1986. Trois ans plus tard, le PDP rejoint le Parti populaire (PP). Il retrouve peu après un siège de député dans la circonscription de Madrid. À la suite de la victoire du PP en 1996, il devient président de la commission de la Justice et de l'Intérieur.

Il démissionne cependant du Congrès en et met fin à sa carrière politique.

Après la politique[modifier | modifier le code]

Il est mandaté par le second gouvernement de José María Aznar pour enquêter sur la marée noire causée par le naufrage du pétrolier Prestige. Il a également été président de diverses entreprises, parmi lesquelles Endesa entre 1997 et 2000 (il est en depuis le Président d'honneur). Il est actuellement président de la société Sogecable.

Controverses[modifier | modifier le code]

Les avocats argentins des droits de l'homme ont annoncé à Madrid le 23 avril 2013 que trois anciens ministres espagnols du régime franquiste, dont Villa, devaient être arrêtés et jugés en raison de leur participation présumée au meurtre de citoyens argentins. Villa est spécifiquement accusé d'avoir ordonné l'exécution de cinq ouvriers lors d'une grève à Vitoria en mars 1976[2],[3]. Il fait l'objet d'une enquête en Argentine pour homicide aggravé et crimes contre l'humanité commis lors de la répression de Vitoria en 1976 qui a fait 5 morts[2].

En 1976, il a reçu la médaille d'or de Barcelone, considérée comme la plus haute décoration civile de la ville. Des années plus tard, en 2017, la mairie de Barcelone lui a retiré le prix. Le retrait de cette médaille d'or reposait sur l'article 6 du règlement municipal de 2012, qui introduisait la possibilité de révoquer les médailles pour des actes déméritoires. Cependant, cette mesure a été révoquée le 27 janvier 2022 par le tribunal supérieur de justice de Catalogne. Le jugement considère que cette décision est contraire au règlement municipal de 2012 et à la décision de maintenir les distinctions accordées à toutes les personnes physiques et morales par le précédent règlement municipal de 1950[4]. Le tribunal a pris la décision avec deux voix contre[4] et a fondé la décision sur l'absence de faits nouveaux[5]. Cependant, le lendemain, Martín Villa a annoncé qu'il renonçait à la médaille [6].

Références[modifier | modifier le code]

  1. (es) Ministère de l'Éducation, de la Culture et des Sports, « Orden ECD/327/2015, de 9 de febrero, por la que se inscribe en el Registro de Fundaciones la Fundación España Constitucional. », sur www.boe.es, (consulté le ).
  2. a et b « Une juge argentine à la poursuite d'anciens ministres franquistes », 20minutes,‎ (lire en ligne)
  3. (en) « Argentinean lawyers want former Franco ministers to face human rights charges », El Pais,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. a et b (ca) « El TSJC retorna la Medalla d'Or de Barcelona a l'exdirigent franquista Martín Villa », NacióDigital.cat, (consulté le )
  5. (ca) « El TSJC impedeix que Barcelona retiri la Medalla d'Or a Rodolfo Martín Villa », Vilaweb, (consulté le )
  6. (ca) « Martín Villa es desfà de la Medalla d’Or de Barcelona després d’haver-la portada al TSJC », Vilaweb, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

  • Fiche sur le site du Congrès des députés : Ire, IIe, IVe, Ve et VIe législatures.