Aller au contenu

« Jovenel Moïse » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Panam2014 (discuter | contributions)
m Révocation des modifications de Moxpaquet (retour à la dernière version de Panam2014)
Aucun résumé des modifications
Balises : Révocation manuelle Éditeur visuel
Ligne 33 : Ligne 33 :
| fratrie =
| fratrie =
| conjoint = [[Martine Moïse]]
| conjoint = [[Martine Moïse]]
| enfants =
| enfants = Joverlein Moïse<br /> Jomarlie Moïse<br /> Jovenel Junior Moïse
| entourage =
| entourage =
| université =
| université = [[Université Quisqueya]]
| profession = [[entrepreneur]]
| profession = [[entrepreneur]]
| religion =
| religion =
Ligne 44 : Ligne 44 :
| emblème = Coat of arms of Haiti.svg
| emblème = Coat of arms of Haiti.svg
| liste = [[Liste des chefs d'État haïtiens|Présidents de la République d'Haïti]]
| liste = [[Liste des chefs d'État haïtiens|Présidents de la République d'Haïti]]
| responsable 2 = [[Irwin LaRocque]]
| nom responsable 2 = Secrétaire
}}
}}


'''Jovenel Moïse''', né le {{date de naissance-|26|juin|1968}} à [[Trou-du-Nord]], est un [[homme d'État]] [[haïti]]en, [[président de la République d'Haïti]] depuis le {{date-|7|février|2017}}.
'''Jovenel Moïse''', né le {{date de naissance-|26|juin|1968}} à [[Trou-du-Nord]], est un [[homme d'État]] et un [[entrepreneur]] [[haïti]]en, candidat du [[Parti haïtien Tèt Kale]] (PHTK) et [[président de la République d'Haïti]] depuis le {{date-|7|février|2017}}.


PDG d'une entreprise d'exportation, il est le candidat du [[Parti haïtien Tèt Kale]] (PHTK) en vue de l'[[élection présidentielle haïtienne de 2015|élection présidentielle de 2015]]. Il arrive en tête du scrutin, mais celui-ci est annulé en raison d'irrégularité. Il est finalement élu lors de l'[[Élection présidentielle haïtienne de novembre 2016|élection présidentielle de 2016]] et succède au président intérimaire, [[Jocelerme Privert]].
PDG d’Agritrans, une entreprise de production et d'exportation de bananes ; il a pour cela obtenu une subvention de 6 millions de dollars du président [[Michel Martelly]], dont il est proche. Détenteur de 14 comptes bancaires, il est aussi soupçonné de [[blanchiment d'argent]]<ref>{{Article |langue= |auteur1= |titre=L'élection de Jovenel Moïse, «une catastrophe» pour Haïti |périodique=Libération.fr |date=2016-11-29 |issn= |lire en ligne=http://www.liberation.fr/planete/2016/11/29/l-election-de-jovenel-moise-une-catastrophe-pour-haiti_1531703 |consulté le= |pages= }}.</ref>. Par la suite, il est désigné par le président sortant [[Michel Martelly|Martelly]] comme candidat à l'[[Élection présidentielle haïtienne de 2015|élection présidentielle de 2015]] pour le parti [[Parti haïtien Tèt Kale|PHTK]]. Il arrive en tête du scrutin, mais celui-ci est annulé en raison d'irrégularité. Il est finalement élu lors de l'[[Élection présidentielle haïtienne de novembre 2016|élection présidentielle de 2016]] et succède au président intérimaire, [[Jocelerme Privert]], le {{date-|7|février|2017}}, devenant le {{58e}} [[Président de la République d'Haïti|président de la République]]<ref>{{Lien web |langue=fr-ca |prénom=Zone International- |nom=ICI.Radio-Canada.ca |titre=Jovenel Moïse devient le 58 e président d’Haïti |url=https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1015480/haiti-jovenel-moise-president-election-crise-politique |site=Radio-Canada.ca |consulté le=2020-12-17}}</ref>.

Dès le début de son mandat, des milliers d’ouvriers employés par les industries textiles des [[Zone franche|zones franches]] prennent régulièrement la rue pour demander une hausse du salaire minimum, alors fixé à 300 gourdes ({{unité|4|euros}}) par jour, mais leurs revendications restent ignorées. Les mobilisations sont renforcées en septembre par d'autres secteurs de la population en protestation contre le vote du budget de l’État. Le 17 septembre 2018, le premier ministre, [[Jack Guy Lafontant]], démissionne à la suite de violences urbaines<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Haïti : le Premier ministre Jack Guy Lafontant démissionne à la suite des violences urbaines |url=https://www.france24.com/fr/20180715-haiti-premier-ministre-jack-guy-lafontant-demission-violences-urbaines |site=France 24 |date=2018-07-15 |consulté le=2020-12-17}}</ref> et est remplacé par [[Jean-Henry Céant]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Haïti: L&rsquo;ancien candidat à la présidentielle Jean Henry Céant nommé Premier Ministre |url=https://outremers360.com/politique/haiti-lancien-candidat-a-la-presidentielle-jean-henry-ceant-nomme-premier-ministre |site=Outremers360° |consulté le=2020-12-17}}</ref>, membre de l'opposition et ancien candidat à la présidence. En {{date|février 2019}}, une hausse, inspirée par le [[Fonds monétaire international]] (FMI), allant jusqu’à 50 % des prix des carburants à la pompe et des scandales de corruption impliquant plusieurs ministres et le président lui-même provoquent d'importantes [[Manifestations de 2019-2020 en Haïti|manifestations]] contre le gouvernement<ref name="comprendre">{{Lien web |titre=Pour comprendre la révolte des Haïtiens |url=http://www.cadtm.org/Pour-comprendre-la-revolte-des-Haitiens#nh10 |site=www.cadtm.org |date=15 mars 2019}}.</ref>. Après plusieurs semaines de contestations, les manifestants réclament la démission du chef de l'État<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Manifestations en Haïti : les raisons de la colère |url=https://information.tv5monde.com/info/manifestations-en-haiti-les-raisons-de-la-colere-324124 |site=TV5MONDE |date=2019-09-29 |consulté le=2020-12-17}}</ref>. Le président s'accroche au pouvoir, ignore les appels à son départ et promet de redémarrer l'activité économique dans le pays<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=En Haïti, le Président Jovenel Moïse s’accroche au pouvoir dans un climat de violence |url=https://la1ere.francetvinfo.fr/martinique/haiti-president-jovenel-moise-s-accroche-au-pouvoir-climat-violence-769431.html |site=Martinique la 1ère |consulté le=2020-12-17}}</ref>. Le 21 mars 2019, les députés obtiennent la démission du gouvernement [[Jean-Henry Céant|Céant]]<ref>{{Lien web |titre=Jean-Henry Céant a remis sa démission à Jovenel Moïse |url=https://lenouvelliste.com/article/199500/jean-henry-ceant-a-remis-sa-demission-a-jovenel-moise |site=Le Nouvelliste |consulté le=2020-12-17}}</ref>. Les troubles politiques et les appels à la démission du président débouchent sur une [[Manifestations de 2019-2020 en Haïti|crise politique, sociale et institutionnelle]]<ref>{{lien web |prénom=Tim |nom=Padgett |titre=Moïse Mess: Haiti&#039;s Political Standoff – And Humanitarian Crisis – Won&#039;t Likely End Soon |url=https://www.wlrn.org/post/mo-se-mess-haitis-political-standoff-and-humanitarian-crisis-wont-likely-end-soon |website=www.wlrn.org |consulté le=15 décembre 2019}}</ref>. En mars 2020, pour tenter de résoudre la crise politique, il nomme un nouveau premier ministre en la personne de [[Joseph Joute|Joseph Jouthe]]<ref>{{Lien web |titre=Joseph Jouthe nommé Premier ministre par le président Jovenel Moïse |url=https://lenouvelliste.com/article/212841/joseph-jouthe-nomme-premier-ministre-par-le-president-jovenel-moise |site=Le Nouvelliste |consulté le=2020-12-17}}</ref>.

Sa présidence est également marquée par la [[Épidémie du coronavirus|pandémie de Covid-19]] qui se propage depuis le mois de mars 2020, date à laquelle deux personnes sont testées positives au [[SARS-CoV-2]]<ref>{{Lien web |titre=Haiti declares emergency over coronavirus, imposes curfew, shuts borders |url=https://www.reuters.com/article/us-health-coronavirus-haiti/haiti-declares-emergency-over-coronavirus-imposes-curfew-shuts-border-idUSKBN21700V |site=Reuters |date=19 mars 2020 |consulté le=20 mars 2020 |archive-url=https://web.archive.org/web/20200320004855/https://www.reuters.com/article/us-health-coronavirus-haiti/haiti-declares-emergency-over-coronavirus-imposes-curfew-shuts-border-idUSKBN21700V |archive-date=20 mars 2020 |url-status=live}}</ref>. Le président décrète alors l'[[état d'urgence sanitaire]] et met en place une série de mesures pour éviter une propagation du virus. En novembre 2020, il annonce l'organisation de [[Prochaines élections générales haïtiennes|prochaines élections générales]] et nomme des représentants au Conseil électoral provisoire<ref>{{Lien web |titre=Jovenel Moïse annonce pour 2021 l’organisation des élections |url=https://lenouvelliste.com/article/219684/jovenel-moise-annonce-pour-2021-lorganisation-des-elections |site=Le Nouvelliste |consulté le=2020-12-17}}</ref>. Contesté, il annonce également le 7 janvier 2021 son intention de convoquer un [[Référendum constitutionnel haïtien de 2021|référendum]] le {{date|25 avril 2021}} afin de proposer à la population une nouvelle constitution<ref>{{Lien web |auteur= |titre=Haïti: le pouvoir contesté annonce des élections et un référendum sur une nouvelle constitution |url=https://www.lefigaro.fr/flash-actu/haiti-le-pouvoir-conteste-annonce-des-elections-et-un-referendum-sur-une-nouvelle-constitution-20210107 |site=LEFIGARO |éditeur=lefigaro |date= |issn=0182-5852 |consulté le=20 janvier 2021}}.</ref>. En l'absence d'un Conseil constitutionnel, d'un Conseil électoral permanent, et d'un [[Sénat de la République (Haïti)|Sénat]] fonctionnel, il existe une ambiguïté sur la date de fin de mandat de Jovenel Moïse. Alors que ce dernier, qui a été élu en novembre 2016 et a pris ses fonctions le 7 février de l'année suivante, estime que son mandat de cinq ans se termine le 7 février 2022, une partie de l'opposition et des secteurs de la société civile allèguent que son mandat prend fin le 7 février 2021<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur= |titre=Haïti: le président Jovenel Moïse musèle la Cour des comptes |url=https://www.rfi.fr/fr/amériques/20201109-haïti-le-président-jovenel-moï-musèle-la-cour-comptes |site=RFI |date=2020-11-09 |consulté le=}}</ref>, en se fondant sur la date de [[Élection présidentielle haïtienne de 2015|l’élection présidentielle haïtienne de 2015]], qui toutefois a été annulée. En réaction, une partie de l'opposition désigne un président provisoire de transition afin de remplacer Moïse en la personne du juge [[Joseph Mécène Jean-Louis]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Crise politique en Haïti : le juge Joseph Mecène Jean Louis nommé président par l'opposition |url=https://www.france24.com/fr/vidéo/20210208-crise-politique-en-haïti-le-juge-joseph-mecène-jean-louis-nommé-président-par-l-opposition |site=France 24 |date=2021-02-08 |consulté le=2021-02-08}}</ref>, alimentant une fois de plus la [[Manifestations de 2019-2020 en Haïti|crise politique]] en cours.


== Situation personnelle ==
== Situation personnelle ==
=== Origines ===
=== Origines ===
[[Fichier:Martine_Moïse.jpg|gauche|vignette|170x170px|[[Martine Moïse|Martine Joseph]], épouse de Jovenel Moïse.]]
Jovenel Moïse naît à Trou-du-Nord, dans le [[Départements d'Haïti|département]] du [[Nord-Est (département d'Haïti)|Nord-Est]]<ref name=lenational.ht20151018>{{lien web|langue=fr|url=http://lenational.ht/jovenel-moise-un-entrepreneur-ne/|titre=Jovenel Moïse : un entrepreneur né|auteur=|date=18 octobre 2015|consulté le=27 octobre 2015|site=lenational.ht}}.</ref>. Il est le fils de Lucia Bruno, une couturière et commerçante, et d'Étienne Moïse.
Jovenel Moïse naît à [[Trou-du-Nord]], dans le [[Départements d'Haïti|département]] du [[Nord-Est (département d'Haïti)|Nord-Est]]<ref name="lenational.ht201510182">{{lien web |langue=fr |auteur= |titre=Jovenel Moïse : un entrepreneur né |url=http://lenational.ht/jovenel-moise-un-entrepreneur-ne/ |site=lenational.ht |date=18 octobre 2015 |consulté le=27 octobre 2015}}.</ref>. Issu d'une famille modeste, il est le fils de Lucia Bruno, une couturière et commerçante, et d'Étienne Moïse, mécanicien et agriculteur. Il effectue ses études primaires dans sa ville natale.


Installé avec sa famille à [[Port-au-Prince]] en juillet 1974, il effectue ses études primaires dans sa ville natale et poursuit ses études secondaires au Lycée Toussaint Louverture. Plus tard, il fréquente la Faculté des Sciences de l’Education de l’[[Université Quisqueya]]. Malgré son avenir d’éducateur déjà tracé, il change de direction pour se lancer dans l’entreprenariat<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Communication Haïti |url=https://www.communication.gouv.ht/2017/02/ce-que-nous-savons-de-s-e-m-jovenel-moise-58e-president-dhaiti/ |date=2017-02-10 |consulté le=2020-12-17}}</ref>.
Il effectue ses études primaires dans sa ville natale.


=== Vie privée et familiale ===
=== Vie privée et familiale ===
Marié à une de ses camarades de classe, [[Martine Moïse|Martine Joseph]], il a deux fils et une fille : Joverlein Moïse, Jomarlie Moïse et Jovenel Junior Moïse<ref name=lenational.ht20151018/>.
En 1996, il épouse une de ses camarades de classe, [[Martine Moïse|Martine Joseph]]. Le couple a deux fils et une fille : Joverlein Moïse, Jomarlie Moïse et Jovenel Junior Moïse<ref name="lenational.ht201510183">{{lien web |langue=fr |auteur= |titre=Jovenel Moïse : un entrepreneur né |url=http://lenational.ht/jovenel-moise-un-entrepreneur-ne/ |site=lenational.ht |date=18 octobre 2015 |consulté le=27 octobre 2015}}.</ref>. La même année, ils quittent la capitale et s’installent à [[Port-de-Paix]].


=== Carrière professionnelle ===
=== Carrière professionnelle ===
Moïse lance sa première entreprise à Port-de-Paix, JOMAR Auto Parts, toujours en activité aujourd'hui. En 1996, il commence le développement d'un projet agricole de production de banane biologique à partir d'une plantation s'étendant sur plus de 25 acres de terre dans le [[Nord-Ouest (département d'Haïti)|département du Nord-Ouest]]. En 2001, Moïse s'associe à l'entreprise [[Culligan]] pour démarrer une usine d'eau potable destinée à la distribution dans les régions du Nord-Ouest et du Nord-Est. En 2004, il devient membre de la Chambre de Commerce et d'Industrie du Nord-Ouest (CCINO). Peu de temps après, il est élu président du CCINO. Il devient ensuite secrétaire général de la Chambre de commerce et d'industrie d'Haïti (CCIH), où il contribue à l'intégration et à la représentation équitable des chambres de commerce régionales au sein de l'organisation nationale.
Il devient PDG d’Agritrans, une entreprise de production et d'exportation de bananes ; il a pour cela obtenu une subvention de 6 millions de dollars du président [[Michel Martelly]], dont il est proche. Détenteur de 14 comptes bancaires, il est aussi soupçonné de [[blanchiment d'argent]]<ref>{{Article|langue=|auteur1=|titre=L'élection de Jovenel Moïse, «une catastrophe» pour Haïti|périodique=Libération.fr|date=2016-11-29|issn=|lire en ligne=http://www.liberation.fr/planete/2016/11/29/l-election-de-jovenel-moise-une-catastrophe-pour-haiti_1531703|consulté le=|pages=}}.</ref>.

En 2008, il participe à la création de la Compagnie Haïtienne d’Énergie S.A. (COMPHENER S.A.), une société régionale d’électricité qui vise à apporter de l’énergie solaire et éolienne dans 10 communes du Nord-Ouest. En 2012, il fonde AGRITRANS SA et introduit le projet agricole NOURRIBIO dans sa ville, à [[Trou-du-Nord]], et participe à la création de la première zone de libre-échange agricole d'Haïti, une bananeraie de 2500 acres dans le Nord-Est<ref>{{lien web |langue=fr |auteur1=Haiti Libre Staff |titre=Haïti - Portrait : Qui est Jovenel Moïse ? |url=http://www.haitilibre.com/article-15872-haiti-portrait-qui-est-jovenel-moise.html |website=Haiti Libre |date=25 October 2015 |consulté le=30 novembre 2016}}</ref>. Avec ce projet, Moïse réussi à cultiver des terres non exploitables. Grâce à ce projet, Haïti a pu exporter des bananes biologiques vers l'[[Allemagne]], pour la première fois depuis 1954. Cela l'a conduit à être surnommé Nèg Bannann (Banana Man)<ref>{{article |auteur=Jake Johnston |titre=Amid an Uprising, Can Haitian President Jovenel Moïse Deliver on His Promises? |journal=[[The Nation]] |date=27 July 2018 |url=https://www.thenation.com/article/amid-uprising-can-haitian-president-jovenel-moise-deliver-promises/ |extrait=The government granted tax-free access to the land and a $6 million loan to a new company, Agritrans, owned by Moïse, the president of the local chamber of commerce. Anonymous investors contributed at least another $10 million. }}</ref>. Il met en place plus d'une douzaine d'autres projets agricoles qui créent près de 3000 emplois directs et 10000 emplois indirects.


== Parcours politique ==
== Parcours politique ==
=== Élection présidentielle de 2015 ===
=== Élection présidentielle de 2015 ===
{{article détaillé|Élection présidentielle haïtienne de 2015}}
Il représente le [[PHTK]] à l'[[élection présidentielle haïtienne de 2015|élection présidentielle de 2015]]<ref name=lenouvelliste.com20150617>{{lien web|langue=fr|url=http://lenouvelliste.com/lenouvelliste/article/146239/Jovenel-Moise-le-dauphin-inattendu-de-Michel-Martelly|titre=Jovenel Moïse le dauphin inattendu de Michel Martelly|auteur=|date=17 juin 2015|consulté le=27 octobre 2015|site=[[lenouvelliste.com]]}}.</ref>. Le {{date-|25 octobre}}, il se place en tête du premier tour avec 32,81 % des voix. Celle-ci est finalement annulée.
En 2015, le président [[Michel Martelly]], désigne Jovenel Moïse<ref name="lenouvelliste.com20150617">{{lien web |langue=fr |auteur= |titre=Jovenel Moïse le dauphin inattendu de Michel Martelly |url=http://lenouvelliste.com/lenouvelliste/article/146239/Jovenel-Moise-le-dauphin-inattendu-de-Michel-Martelly |site=[[lenouvelliste.com]] |date=17 juin 2015 |consulté le=27 octobre 2015}}.</ref> comme candidat à la présidence du parti politique qu’il a fondé, le [[Parti haïtien Tèt Kale]] (PHTK)<ref name="lenouvelliste.com201506172">{{lien web |langue=fr |auteur= |titre=Jovenel Moïse le dauphin inattendu de Michel Martelly |url=http://lenouvelliste.com/lenouvelliste/article/146239/Jovenel-Moise-le-dauphin-inattendu-de-Michel-Martelly |site=[[lenouvelliste.com]] |date=17 juin 2015 |consulté le=27 octobre 2015}}.</ref>. Le président Martelly voit en Jovenel un ''« agent de production nationale »'' ayant toutes les capacités de pérenniser sa vision d’une «''Haïti transformée'' ». Pour Jovenel Moïse, ce sont les objectifs socio-économiques nationaux qui priment. Il déclare : « ''Mon leadership, axé sur les résultats, guidera mon gouvernement tout en m’efforçant de rendre mon pays encore plus fort et meilleur pour l’ensemble des familles haïtiennes. »''<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Communication Haïti |url=https://www.communication.gouv.ht/2017/02/ce-que-nous-savons-de-s-e-m-jovenel-moise-58e-president-dhaiti/ |date=2017-02-10 |consulté le=2020-12-17}}</ref>Le {{date-|25 octobre}}, il se place en tête du premier tour avec 32,81 % des voix. Celle-ci est finalement annulée.


Il bénéficie du soutien des riches familles haïtiennes, des [[États-Unis]] et des bailleurs de fonds<ref name=":0">{{Article |langue= |auteur1=Cathy Dos Santos. |titre=Haïti. Le président Jovenel Moïse, un roi nu à Port-au-Prince |périodique=L'Humanité |date=9 octobre 2019 |issn= |lire en ligne=https://www.humanite.fr/haiti-le-president-jovenel-moise-un-roi-nu-port-au-prince-678345 |pages= }}</ref> .
Il bénéficie du soutien des riches familles haïtiennes, des [[États-Unis]] et des bailleurs de fonds<ref name=":0">{{Article |langue= |auteur1=Cathy Dos Santos. |titre=Haïti. Le président Jovenel Moïse, un roi nu à Port-au-Prince |périodique=L'Humanité |date=9 octobre 2019 |issn= |lire en ligne=https://www.humanite.fr/haiti-le-president-jovenel-moise-un-roi-nu-port-au-prince-678345 |pages= }}</ref> . Durant sa campagne, il expose sa vision d'une agriculture bio-écologique comme moteur économique pour Haïti, dont la population est à plus de 50% rurale. Il exprime également son soutien aux politiques poursuivies par Martelly notamment dans l'éducation, dans les soins de santé universels, dans la réforme énergétique, dans la création d'emplois durables, la protection de l'environnement et développement d'Haïti en tant que destination de l'[[écotourisme]] et de l'[[agritourisme]]. Pour sa campagne, Moïse bénéficie du soutien des riches familles haïtiennes, des [[États-Unis]] et des bailleurs de fonds<ref name=":02">{{Article |langue= |auteur1=Cathy Dos Santos. |titre=Haïti. Le président Jovenel Moïse, un roi nu à Port-au-Prince |périodique=L'Humanité |date=9 octobre 2019 |issn= |lire en ligne=https://www.humanite.fr/haiti-le-president-jovenel-moise-un-roi-nu-port-au-prince-678345 |pages= }}</ref> .

Le {{date-|25 octobre}} 2015, il se place en tête du premier tour avec 32,81 % des voix. Celle-ci est finalement annulée. Après le report du second tour de l'élection présidentielle, finalement annulé, et la fin du mandat du président sortant [[Michel Martelly]], le {{date|7 février 2016}}, c'est le président du Sénat, [[Jocelerme Privert]], qui est [[Élection du président provisoire d'Haïti de 2016|élu]] [[Liste des chefs d'État d'Haïti|président provisoire de la République]] par le [[Sénat de la République (Haïti)|Sénat]] et la [[Chambre des députés (Haïti)|Chambre des députés]] réunis en [[Assemblée nationale (Haïti)|Assemblée nationale]]. Le {{date-|6 juin}}, la présidentielle est officiellement annulée par le président du Conseil électoral provisoire, provoquant un [[Élection présidentielle haïtienne de novembre 2016|nouveau scrutin]]<ref>{{Lien web |auteur=Lefigaro.fr avec AFP |titre=Haïti: 1er tour de la présidentielle annulé |url=http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2016/06/06/97001-20160606FILWWW00359-haiti-1er-tour-de-la-presidentielle-annule.php |site=[[Le Figaro]] |consulté le=6 juin 2016}}</ref>.


=== Élection présidentielle de 2016 ===
=== Élection présidentielle de 2016 ===
Il est de nouveau candidat à l'[[Élection présidentielle haïtienne de novembre 2016|élection présidentielle de 2016]].
{{article détaillé|Élection présidentielle haïtienne de 2016}}
[[Fichier:Inauguration of Jovenel Moise 07.jpg|vignette|Préparation de l'estrade pour l'investiture du président élu Jovenel Moïse.]]
Après l'annulation du scrutin de 2015, Moïse se déclare de nouveau candidat à l'[[Élection présidentielle haïtienne de novembre 2016|élection présidentielle de 2016]]. Le scrutin est ensuite fixé pour le {{date|5 octobre 2016}}, puis reporté après le passage de l'[[ouragan Matthew]]<ref>{{Lien web |titre=Haïti: report des élections présidentielle et législatives prévues dimanche |url=http://www.bfmtv.com/international/haiti-report-des-elections-presidentielle-et-legislatives-prevues-dimanche-1044736.html |site=[[BFM TV]] |consulté le=6 octobre 2016}}.</ref> et fixé au {{date-|20 novembre 2016-}} suivant. Le {{date-|23 juin 2016}}, les candidats déclarés, ayant déjà participé au scrutin de 2015, sont au nombre de 27<ref>{{Lien web |titre=Haïti: 27 candidats briguent la présidence |url=http://www.lapresse.ca/international/amerique-latine/201606/23/01-4994849-haiti-27-candidats-briguent-la-presidence.php |site=La Presse |date=2016/06/23 |consulté le=23 juin 2016}}.</ref>.


Avec un taux de participation de moins de 21 %<ref name="MH">{{lien web|langue=en|url=http://www.miamiherald.com/news/nation-world/world/americas/haiti/article117626878.html|titre=Banana farmer wins Haiti presidency, according to preliminary results|auteur=Jacqueline Charles|date=28 novembre 2016|consulté le=30 novembre 2016}}.</ref>, il remporte le scrutin à la majorité absolue dès le premier tour, recueillant 55,67 % des suffrages, devant [[Jude Célestin]] (19,52 % des voix), Jean-Charles Moïse (11,04 %) et [[Maryse Narcisse]] (8,99 %)<ref>[https://www.lemonde.fr/ameriques/article/2016/11/29/jovenel-moise-remporte-l-election-presidentielle-haitienne-au-premier-tour_5039818_3222.html En Haïti, Jovenel Moïse remporte la présidentielle au premier tour], ''[le Monde]'', 29 novembre 2016.</ref>{{,}}<ref name="MH" />. Le {{date|2 janvier 2017}}, son élection est définitivement validée<ref>{{Lien web|langue=|titre=Jovenel Moïse enfin élu 58e président d’Haïti|url=https://www.ouest-france.fr/monde/haiti/jovenel-moise-enfin-le-58e-president-d-haiti-4716878|site=[[Ouest France]]|date=04 janvier 2017|consulté le=4 janvier 2017}}.</ref>.
Avec un taux de participation de moins de 21 %<ref name="MH">{{lien web|langue=en|url=http://www.miamiherald.com/news/nation-world/world/americas/haiti/article117626878.html|titre=Banana farmer wins Haiti presidency, according to preliminary results|auteur=Jacqueline Charles|date=28 novembre 2016|consulté le=30 novembre 2016}}.</ref>, il remporte le scrutin à la majorité absolue dès le premier tour, recueillant 55,67 % des suffrages, devant [[Jude Célestin]] (19,52 % des voix), Jean-Charles Moïse (11,04 %) et [[Maryse Narcisse]] (8,99 %)<ref>[https://www.lemonde.fr/ameriques/article/2016/11/29/jovenel-moise-remporte-l-election-presidentielle-haitienne-au-premier-tour_5039818_3222.html En Haïti, Jovenel Moïse remporte la présidentielle au premier tour], ''[le Monde]'', 29 novembre 2016.</ref>{{,}}<ref name="MH" />. Le {{date|2 janvier 2017}}, son élection est définitivement validée<ref>{{Lien web|langue=|titre=Jovenel Moïse enfin élu 58e président d’Haïti|url=https://www.ouest-france.fr/monde/haiti/jovenel-moise-enfin-le-58e-president-d-haiti-4716878|site=[[Ouest France]]|date=04 janvier 2017|consulté le=4 janvier 2017}}.</ref>.


=== Président de la République ===
== Président de la République ==
==== Débuts ====
=== Débuts ===
[[Fichier:Bachelet Moise 2017.jpg|vignette|gauche|Jovenel Moïse et la présidente du Chili, [[Michelle Bachelet]], en 2017.]]
[[Fichier:Bachelet Moise 2017.jpg|vignette|gauche|Jovenel Moïse et la présidente du Chili, [[Michelle Bachelet]], en 2017.]]
[[Fichier:Jovenel Moïse with Justin Trudeau - Lima, Peru - 2018 (40563706515).jpg|vignette|Jovenel Moïse et le Premier ministre du Canada, [[Justin Trudeau]], en 2018.]]
Le {{date-|7 février 2017}}, il est investi président de la République, succédant à [[Jocelerme Privert]]<ref>{{Lien web|auteur=Jean-Michel Caroit|titre=Jovenel Moïse investi président d’Haïti|jour=07|mois=février|année=2017|url=https://www.lemonde.fr/international/article/2017/02/07/jovenel-moise-investi-president-d-haiti_5076093_3210.html|site=[[Le Monde]]|consulté le=9 février 2017}}.</ref>. Le {{date-|22 février 2017}}, il nomme [[Jack Guy Lafontant]] au poste de [[Premier ministre d'Haïti|Premier ministre]]<ref>{{Lien web|auteur=|titre=A la Une: Jack Guy Lafontant, désigné nouveau Premier ministre d’Haïti - Amériques - RFI|jour=|mois=|année=|url=http://www.rfi.fr/ameriques/20170223-haiti-jack-guy-lafontant-nouveau-premier-ministre-equateur-presidentielle-mexique|site=RFI|consulté le=19 mars 2017}}.</ref> qui présente son gouvernement le [[13 mars]]<ref>{{Lien web|auteur=|titre=Composition du cabinet ministériel de Jack Guy Lafontant|url=http://www.loophaiti.com/content/composition-du-cabinet-minist%C3%A9riel-de-jack-guy-lafontant|site=Loop News Haiti|jour=|mois=|année=|consulté le=19 mars 2017}}</ref>. Le [[16 mars|16]], ce dernier obtient la confiance du [[Sénat de la République (Haïti)|Sénat]] à l'unanimité des 20 voix<ref>{{Lien web|auteur=|titre=Haïti : Jack Guy Lafontant gagne la confiance des sénateurs - martinique 1ère|url=http://la1ere.francetvinfo.fr/martinique/haiti-jack-guy-lafontant-gagne-confiance-senateurs-453973.html|site=martinique 1ère|jour=|mois=|année=|consulté le=19 mars 2017}}</ref>{{,}}<ref>[http://www.rulers.org/2017-03.html Rulers], 13 mars 2017.</ref>. Le [[21 mars]], son gouvernement obtient la confiance de la [[Chambre des députés (Haïti)|Chambre des députés]] avec 95 voix pour, 6 contre et 2 abstentions<ref>{{Lien web|auteur=|titre=Jack Guy Lafontant est désormais Premier ministre|url=http://www.loophaiti.com/content/jack-guy-lafontant-d%C3%A9sormais-premier-ministre|site=Loop News Haiti|jour=|mois=|année=|consulté le=22 mars 2017|brisé le=}}</ref>. Lafontant prend ses fonctions le jour-même<ref>{{Lien web|auteur=Zone Bourse|titre=Le Premier ministre haïtien prend ses fonctions|url=https://www.zonebourse.com/actualite-bourse/Le-Premier-ministre-haitien-prend-ses-fonctions--24081365/|site=|jour=|mois=|année=|consulté le=22 mars 2017}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|auteur=Chérubin Dorcil|titre=Le cabinet de Jack Guy Lafontant entre en fonction en Haïti|url=http://www.voaafrique.com/a/installation-d-un-nouveau-gouvernement-en-haiti/3777382.html|site=VOA|jour=|mois=|année=|consulté le=23 mars 2017}}</ref>.
Le {{date-|7 février 2017}}, il est investi président de la République, succédant à [[Jocelerme Privert]]<ref>{{Lien web|auteur=Jean-Michel Caroit|titre=Jovenel Moïse investi président d’Haïti|jour=07|mois=février|année=2017|url=https://www.lemonde.fr/international/article/2017/02/07/jovenel-moise-investi-president-d-haiti_5076093_3210.html|site=[[Le Monde]]|consulté le=9 février 2017}}.</ref>. Le {{date-|22 février 2017}}, il nomme [[Jack Guy Lafontant]] au poste de [[Premier ministre d'Haïti|Premier ministre]]<ref>{{Lien web|auteur=|titre=A la Une: Jack Guy Lafontant, désigné nouveau Premier ministre d’Haïti - Amériques - RFI|jour=|mois=|année=|url=http://www.rfi.fr/ameriques/20170223-haiti-jack-guy-lafontant-nouveau-premier-ministre-equateur-presidentielle-mexique|site=RFI|consulté le=19 mars 2017}}.</ref> qui présente son gouvernement le [[13 mars]]<ref>{{Lien web|auteur=|titre=Composition du cabinet ministériel de Jack Guy Lafontant|url=http://www.loophaiti.com/content/composition-du-cabinet-minist%C3%A9riel-de-jack-guy-lafontant|site=Loop News Haiti|jour=|mois=|année=|consulté le=19 mars 2017}}</ref>. Le [[16 mars|16]], ce dernier obtient la confiance du [[Sénat de la République (Haïti)|Sénat]] à l'unanimité des 20 voix<ref>{{Lien web|auteur=|titre=Haïti : Jack Guy Lafontant gagne la confiance des sénateurs - martinique 1ère|url=http://la1ere.francetvinfo.fr/martinique/haiti-jack-guy-lafontant-gagne-confiance-senateurs-453973.html|site=martinique 1ère|jour=|mois=|année=|consulté le=19 mars 2017}}</ref>{{,}}<ref>[http://www.rulers.org/2017-03.html Rulers], 13 mars 2017.</ref>. Le [[21 mars]], son gouvernement obtient la confiance de la [[Chambre des députés (Haïti)|Chambre des députés]] avec 95 voix pour, 6 contre et 2 abstentions<ref>{{Lien web|auteur=|titre=Jack Guy Lafontant est désormais Premier ministre|url=http://www.loophaiti.com/content/jack-guy-lafontant-d%C3%A9sormais-premier-ministre|site=Loop News Haiti|jour=|mois=|année=|consulté le=22 mars 2017|brisé le=}}</ref>. Lafontant prend ses fonctions le jour-même<ref>{{Lien web|auteur=Zone Bourse|titre=Le Premier ministre haïtien prend ses fonctions|url=https://www.zonebourse.com/actualite-bourse/Le-Premier-ministre-haitien-prend-ses-fonctions--24081365/|site=|jour=|mois=|année=|consulté le=22 mars 2017}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|auteur=Chérubin Dorcil|titre=Le cabinet de Jack Guy Lafontant entre en fonction en Haïti|url=http://www.voaafrique.com/a/installation-d-un-nouveau-gouvernement-en-haiti/3777382.html|site=VOA|jour=|mois=|année=|consulté le=23 mars 2017}}</ref>.


En {{date-|novembre 2017}}, il annonce la recréation des [[Liste des commandants en chef des Forces armées d'Haïti|Forces armées d'Haïti]]<ref>Ralph Tedy Erol, [http://www.loophaiti.com/content/jovenel-moise-annonce-le-retour-de-larmee-dhaiti-dans-une-semaine « Jovenel Moise annonce le retour de l’armée d’Haïti dans une semaine »], loophaiti.com, 12 novembre 2017.</ref>, dissoutes en 1995, ce qui faisait de Haïti un [[Liste des pays qui ne possèdent pas d'armée|pays sans armée]].
En {{date-|novembre 2017}}, il annonce la recréation des [[Liste des commandants en chef des Forces armées d'Haïti|Forces armées d'Haïti]]<ref>Ralph Tedy Erol, [http://www.loophaiti.com/content/jovenel-moise-annonce-le-retour-de-larmee-dhaiti-dans-une-semaine « Jovenel Moise annonce le retour de l’armée d’Haïti dans une semaine »], loophaiti.com, 12 novembre 2017.</ref>, dissoutes en 1995, ce qui faisait de Haïti un [[Liste des pays qui ne possèdent pas d'armée|pays sans armée]].


Pendant son mandat, il est confronté à de nombreuses protestations. En {{date-|septembre 2017}}, il est confronté à un rassemblement de milliers de personnes manifestant à l'appel de l'opposition, qui critique la publication du budget national, certains économistes jugeant par ailleurs que ce dernier risque d'aggraver l'endettement du pays<ref>[http://www.rfi.fr/ameriques/20170921-haiti-milliers-manifeste-reclament-depart-president-jovenel-moise « Haïti : des milliers de personnes réclament le départ du président Jovenel Moïse »], rfi.fr, 21 septembre 2017.</ref>.
Pendant son mandat, il est confronté à de nombreuses protestations. En {{date-|septembre 2017}}, il est confronté à un rassemblement de milliers de personnes manifestant à l'appel de l'opposition, qui critique la publication du budget national, certains économistes jugeant par ailleurs que ce dernier risque d'aggraver l'endettement du pays<ref>[http://www.rfi.fr/ameriques/20170921-haiti-milliers-manifeste-reclament-depart-president-jovenel-moise « Haïti : des milliers de personnes réclament le départ du président Jovenel Moïse »], rfi.fr, 21 septembre 2017.</ref>.[[Fichier:Jovenel Moïse with Justin Trudeau - Lima, Peru - 2018 (40563706515).jpg|vignette|Jovenel Moïse et le Premier ministre du Canada, [[Justin Trudeau]], en 2018.]]Le {{date-|14 juillet 2018}}, Lafontant annonce sa démission, une semaine après des violences meurtrières déclenchées par une tentative de son gouvernement d'augmenter les prix des carburants<ref>{{Lien web|auteur=|titre=Haïti : le premier ministre a démissionné|url=https://www.lemonde.fr/international/article/2018/07/14/haiti-le-premier-ministre-a-demissionne_5331497_3210.html|site=Le Monde.fr|jour=|mois=|année=|consulté le=14 juillet 2018}}</ref>. Près d'un mois plus tard, [[Jean-Henry Céant]] est nommé Premier ministre par le président de la République<ref>{{Lien web|auteur=|titre=Haïti: Jean Henry Céant désigné Premier ministre par Jovenel Moïse - Amériques - RFI|url=http://www.rfi.fr/ameriques/20180806-haiti-jean-henry-ceant-nomme-premier-ministre-jovenel-moise|site=RFI|jour=|mois=|année=|consulté le=6 août 2018}}</ref>. Celui-ci procède à son installation ainsi qu'à celle de son cabinet ministériel le {{date-|17 septembre 2018}}<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Roberson Alphonse|titre=Jovenel Moïse installe Jean Henry Céant, son nouveau Premier ministre...|périodique=Le Nouvelliste|date=17 septembre 2018|issn=|lire en ligne=https://lenouvelliste.com/article/192743/jovenel-moise-installe-jean-henry-ceant-son-nouveau-premier-ministre|pages=}}</ref>.


Par décret, Jovenel Moïse réduit drastiquement en novembre 2020 les pouvoirs de la Cour supérieure des comptes. Cette institution enquêtait notamment sur les affaires de corruption impliquant tous les gouvernements de 2008 à 2016 ; Jovenel Moïse lui-même avait été cité par la Cour pour avoir été l'un des protagonistes d'un « stratagème de détournement de fonds ».
Le {{date-|14 juillet 2018}}, Lafontant annonce sa démission, une semaine après des violences meurtrières déclenchées par une tentative de son gouvernement d'augmenter les prix des carburants<ref>{{Lien web|auteur=|titre=Haïti : le premier ministre a démissionné|url=https://www.lemonde.fr/international/article/2018/07/14/haiti-le-premier-ministre-a-demissionne_5331497_3210.html|site=Le Monde.fr|jour=|mois=|année=|consulté le=14 juillet 2018}}</ref>. Près d'un mois plus tard, [[Jean-Henry Céant]] est nommé Premier ministre par le président de la République<ref>{{Lien web|auteur=|titre=Haïti: Jean Henry Céant désigné Premier ministre par Jovenel Moïse - Amériques - RFI|url=http://www.rfi.fr/ameriques/20180806-haiti-jean-henry-ceant-nomme-premier-ministre-jovenel-moise|site=RFI|jour=|mois=|année=|consulté le=6 août 2018}}</ref>. Celui-ci procède à son installation ainsi qu'à celle de son cabinet ministériel le {{date-|17 septembre 2018}}<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Roberson Alphonse|titre=Jovenel Moïse installe Jean Henry Céant, son nouveau Premier ministre...|périodique=Le Nouvelliste|date=17 septembre 2018|issn=|lire en ligne=https://lenouvelliste.com/article/192743/jovenel-moise-installe-jean-henry-ceant-son-nouveau-premier-ministre|pages=}}</ref>.


=== Crise politique ===
Par décret, Jovenel Moïse réduit drastiquement en novembre 2020 les pouvoirs de la Cour supérieure des comptes. Cette institution enquêtait notamment sur les affaires de corruption impliquant tous les gouvernements de 2008 à 2016 ; Jovenel Moïse lui-même avait été cité par la Cour pour avoir été l'un des protagonistes d'un « stratagème de détournement de fonds »<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur= |titre=Haïti: le président Jovenel Moïse musèle la Cour des comptes |url=https://www.rfi.fr/fr/amériques/20201109-haïti-le-président-jovenel-moï-musèle-la-cour-comptes |site=RFI |date=2020-11-09 |consulté le=}}</ref>.

==== Crise politique de 2019-2021 ====
{{article détaillé|Manifestations haïtiennes de 2019}}
{{article détaillé|Manifestations haïtiennes de 2019}}
Début 2019, les conditions de vie se détériorent en raison de la dévaluation de la monnaie nationale et d'une inflation galopante. Jovenel Moïse est à nouveau contesté en {{date-|février 2019}}, avec des manifestations d’ampleur visant à lui faire quitter la tête du pays<ref name=france24>{{Lien web |langue= fr|titre= Haïti, au bord de l'abîme ?|url=https://www.france24.com/fr/20190213-rev-press-haiti-menifestations-jovenel-moise-belgique-greve-antisemitisme-psg-cafard |date=13 février 2019 |site= france24.com|consulté le=18 avril 2019}}.</ref>. En plus de la baisse de popularité du président de la République en raison de son incapacité à tenir ses promesses de campagne, le mouvement fait suite à la publication d’un rapport de la Cour des comptes haïtienne faisant état de possibles détournements de fonds d'[[aide au développement]] de la part d'anciens ministres et de hauts fonctionnaires<ref name=france24/>{{,}}<ref>{{Article |langue= fr|auteur1= |titre=Jovenel Moïse président novice conspué |périodique= [[La Croix]] |volume= |numéro= |date = 15 février 2019 |pages= |issn= |e-issn= |lire en ligne=https://www.la-croix.com/Monde/Jovenel-Moise-president-novice-conspue-rues-Haiti-2019-02-15-1301002657?from_univers=lacroix |consulté le=18 avril 2019 |id= }}. </ref> ; des entreprises de Jovenel Moïse sont épinglées comme étant « au cœur d’un stratagème de détournement de fonds<ref name=":1">{{Lien web|langue=fr|titre=Des milliers de manifestants anti-Jovenel à Haïti|url=https://www.20minutes.fr/monde/2632595-20191021-haiti-milliers-manifestants-anti-jovenel-port-prince|site=www.20minutes.fr|consulté le=2019-10-21}}</ref> ».


==== Manifestations et oppositions ====
Début 2019, les conditions de vie se détériorent en raison de la dévaluation de la monnaie nationale et d'une inflation galopante. Jovenel Moïse est à nouveau contesté en {{date-|février 2019}}, avec des manifestations d’ampleur visant à lui faire quitter la tête du pays<ref name=france24>{{Lien web |langue= fr|titre= Haïti, au bord de l'abîme ?|url=https://www.france24.com/fr/20190213-rev-press-haiti-menifestations-jovenel-moise-belgique-greve-antisemitisme-psg-cafard |date=13 février 2019 |site= france24.com|consulté le=18 avril 2019}}.</ref>. En plus de la baisse de popularité du président de la République en raison de son incapacité à tenir ses promesses de campagne, le mouvement fait suite à la publication d’un rapport de la Cour des comptes haïtienne faisant état de possibles détournements de fonds d'[[aide au développement]] de la part d'anciens ministres et de hauts fonctionnaires<ref name=france24/>{{,}}<ref>{{Article |langue= fr|auteur1= |titre=Jovenel Moïse président novice conspué |périodique= [[La Croix]] |volume= |numéro= |date = 15 février 2019 |pages= |issn= |e-issn= |lire en ligne=https://www.la-croix.com/Monde/Jovenel-Moise-president-novice-conspue-rues-Haiti-2019-02-15-1301002657?from_univers=lacroix |consulté le=18 avril 2019 |id= }}. </ref> ; des entreprises de Jovenel Moïse sont épinglées comme étant « au cœur d’un stratagème de détournement de fonds<ref name=":1">{{Lien web|langue=fr|titre=Des milliers de manifestants anti-Jovenel à Haïti|url=https://www.20minutes.fr/monde/2632595-20191021-haiti-milliers-manifestants-anti-jovenel-port-prince|site=www.20minutes.fr|consulté le=2019-10-21}}</ref> ».
[[Fichier:Manifestation_Haiti.jpg|gauche|vignette|Manifestations en Haïti contre [[PetroCaribe|Petrocaribe]].]]
La majorité des manifestants sont issus des quartiers les plus pauvres<ref name=":1" />. Marc-Arthur Fils-Aimé, directeur général de l’Institut culturel Karl-Lévêque, affirme : « Les revendications se sont radicalisées à un point tel qu’elles ont pris l’allure d’une lutte de classe. Les luttes conjoncturelles se sont superposées à des luttes structurelles. Il est presque impossible de bien cerner le contour des actuelles perturbations si on les sépare de la charpente socio-économique et culturelle du pays où les élites exportatrices ont prospéré au point de réduire l’île à l’état de néo-colonie<ref name=":0" />. »
La majorité des manifestants sont issus des quartiers les plus pauvres<ref name=":1" />. Marc-Arthur Fils-Aimé, directeur général de l’Institut culturel Karl-Lévêque, affirme : « Les revendications se sont radicalisées à un point tel qu’elles ont pris l’allure d’une lutte de classe. Les luttes conjoncturelles se sont superposées à des luttes structurelles. Il est presque impossible de bien cerner le contour des actuelles perturbations si on les sépare de la charpente socio-économique et culturelle du pays où les élites exportatrices ont prospéré au point de réduire l’île à l’état de néo-colonie<ref name=":0" />. »


==== Changement de gouvernement ====
Le {{date-|21 mars 2019}}, [[Jean-Michel Lapin]] est nommé [[Premier ministre d'Haïti]] par intérim<ref>{{Lien web|auteur=|titre=Haïti : le président Jovenel Moïse nomme un Premier ministre par intérim - Outre-mer la 1ère|jour=|mois=|année=|url=https://la1ere.francetvinfo.fr/haiti-president-jovenel-moise-nomme-premier-ministre-interim-692252.html|site=Outre-mer la 1ère|consulté le=22 mars 2019}}</ref>, en remplacement de Céant, renversé par une motion de censure<ref>{{Lien web|auteur=|titre=En Haïti, Jean-Michel Lapin devient Premier ministre par intérim|url=https://www.france24.com/fr/20190322-haiti-jean-michel-lapin-premier-ministre-interim|site=france24.com|consulté le=22 mars 2019}}</ref>. Le [[9 avril]], il est chargé de former un gouvernement<ref>{{Lien web|auteur=|titre=Jovenel Moïse désigne Jean-Michel Lapin comme Premier ministre d’Haïti - Martinique la 1ère|jour=|mois=|année=|url=https://la1ere.francetvinfo.fr/martinique/jovenel-moise-designe-jean-michel-lapin-premier-ministre-haiti-699016.html|site=Martinique la 1ère|consulté le=9 avril 2019}}</ref>. Celui-ci est annoncé le {{date-|9 mai}}<ref>{{Lien web|auteur=|titre=Haïti: un nouveau gouvernement sans changement majeur - Amériques - RFI|jour=|mois=|année=|url=http://www.rfi.fr/ameriques/20190510-haiti-nouveau-gouvernement-lapin-premier-ministre-ceant|site=RFI|consulté le=18 mai 2019}}</ref>. N'étant pas parvenu à faire approuver son équipe gouvernementale, il démissionne le {{date-|22 juillet 2019-}} suivant. [[Fritz-William Michel]] est nommé pour lui succéder<ref>{{Lien web|auteur=|titre=En Haïti, un nouveau Premier ministre après la démission de Jean-Michel Lapin|jour=|mois=|année=|url=https://www.france24.com/fr/20190723-haiti-nouveau-premier-ministre-demission-lapin-fritz-william-michel|site=France 24|consulté le=23 juillet 2019}}</ref>. Il forme son gouvernement, paritaire, le {{date-|25 juillet}}<ref>{{Lien web|auteur=|titre=Haïti se donne le premier gouvernement paritaire de son histoire|jour=25|mois=juillet|année=2019|url=https://www.letemps.ch/monde/haiti-se-donne-premier-gouvernement-paritaire-histoire|site=Le Temps|consulté le=28 juillet 2019}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|auteur=La Libre.be|titre=Haïti vers le premier gouvernement paritaire de son histoire|date=|url=https://www.lalibre.be/dernieres-depeches/belga/haiti-vers-le-premier-gouvernement-paritaire-de-son-histoire-5d3902b5f20d5a58a8655de9|site=www.lalibre.be|consulté le=28 juillet 2019}}.</ref>. Le {{date-|4 septembre}}, il obtient sa confiance par {{nombre|76|voix}} pour et trois abstentions<ref>{{Lien web|auteur=|titre=Haïti: les députés votent la confiance au nouveau gouvernement - Amériques - RFI|jour=|mois=|année=|url=http://www.rfi.fr/ameriques/20190904-haiti-vote-depute-gouvernement-michel|site=RFI|consulté le=6 octobre 2019}}</ref>. Il n'est cependant pas ratifié par le Sénat.
Le {{date-|21 mars 2019}}, [[Jean-Michel Lapin]] est nommé [[Premier ministre d'Haïti]] par intérim<ref>{{Lien web|auteur=|titre=Haïti : le président Jovenel Moïse nomme un Premier ministre par intérim - Outre-mer la 1ère|jour=|mois=|année=|url=https://la1ere.francetvinfo.fr/haiti-president-jovenel-moise-nomme-premier-ministre-interim-692252.html|site=Outre-mer la 1ère|consulté le=22 mars 2019}}</ref>, en remplacement de Céant, renversé par une motion de censure<ref>{{Lien web|auteur=|titre=En Haïti, Jean-Michel Lapin devient Premier ministre par intérim|url=https://www.france24.com/fr/20190322-haiti-jean-michel-lapin-premier-ministre-interim|site=france24.com|consulté le=22 mars 2019}}</ref>. Le [[9 avril]], il est chargé de former un gouvernement<ref>{{Lien web|auteur=|titre=Jovenel Moïse désigne Jean-Michel Lapin comme Premier ministre d’Haïti - Martinique la 1ère|jour=|mois=|année=|url=https://la1ere.francetvinfo.fr/martinique/jovenel-moise-designe-jean-michel-lapin-premier-ministre-haiti-699016.html|site=Martinique la 1ère|consulté le=9 avril 2019}}</ref>. Celui-ci est annoncé le {{date-|9 mai}}<ref>{{Lien web|auteur=|titre=Haïti: un nouveau gouvernement sans changement majeur - Amériques - RFI|jour=|mois=|année=|url=http://www.rfi.fr/ameriques/20190510-haiti-nouveau-gouvernement-lapin-premier-ministre-ceant|site=RFI|consulté le=18 mai 2019}}</ref>. N'étant pas parvenu à faire approuver son équipe gouvernementale, il démissionne le {{date-|22 juillet 2019-}} suivant. [[Fritz-William Michel]] est nommé pour lui succéder<ref>{{Lien web|auteur=|titre=En Haïti, un nouveau Premier ministre après la démission de Jean-Michel Lapin|jour=|mois=|année=|url=https://www.france24.com/fr/20190723-haiti-nouveau-premier-ministre-demission-lapin-fritz-william-michel|site=France 24|consulté le=23 juillet 2019}}</ref>. Il forme son gouvernement, paritaire, le {{date-|25 juillet}}<ref>{{Lien web|auteur=|titre=Haïti se donne le premier gouvernement paritaire de son histoire|jour=25|mois=juillet|année=2019|url=https://www.letemps.ch/monde/haiti-se-donne-premier-gouvernement-paritaire-histoire|site=Le Temps|consulté le=28 juillet 2019}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|auteur=La Libre.be|titre=Haïti vers le premier gouvernement paritaire de son histoire|date=|url=https://www.lalibre.be/dernieres-depeches/belga/haiti-vers-le-premier-gouvernement-paritaire-de-son-histoire-5d3902b5f20d5a58a8655de9|site=www.lalibre.be|consulté le=28 juillet 2019}}.</ref>. Le {{date-|4 septembre}}, il obtient sa confiance par {{nombre|76|voix}} pour et trois abstentions<ref>{{Lien web|auteur=|titre=Haïti: les députés votent la confiance au nouveau gouvernement - Amériques - RFI|jour=|mois=|année=|url=http://www.rfi.fr/ameriques/20190904-haiti-vote-depute-gouvernement-michel|site=RFI|consulté le=6 octobre 2019}}</ref>. Il n'est cependant pas ratifié par le Sénat.


Ligne 105 : Ligne 119 :
Le 2 mars, [[Joseph Joute]] est nommé Premier ministre<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur1=|titre=Haïti : Le Président Jovenel Moïse nomme un nouveau Premier ministre pour sortir de la crise|url=https://la1ere.francetvinfo.fr/guadeloupe/haiti-president-jovenel-moise-nomme-nouveau-premier-ministre-sortir-crise-806213.html|site=[[Guadeloupe La Première (télévision)|la1ere.francetvinfo.fr]] |périodique=|date=2 mars 2020|consulté le=}}</ref>. Il est investi avec son gouvernement le 4 mars<ref>{{Lien web|auteur=|titre=Le Premier ministre Joseph Jouthe et son gouvernement investis dans leurs fonctions|date=|url=https://lenouvelliste.com/article/213007/le-premier-ministre-joseph-jouthe-et-son-gouvernement-investis-dans-leurs-fonctions|site=Le Nouvelliste|consulté le= 5 mars 2020}}.</ref>.
Le 2 mars, [[Joseph Joute]] est nommé Premier ministre<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur1=|titre=Haïti : Le Président Jovenel Moïse nomme un nouveau Premier ministre pour sortir de la crise|url=https://la1ere.francetvinfo.fr/guadeloupe/haiti-president-jovenel-moise-nomme-nouveau-premier-ministre-sortir-crise-806213.html|site=[[Guadeloupe La Première (télévision)|la1ere.francetvinfo.fr]] |périodique=|date=2 mars 2020|consulté le=}}</ref>. Il est investi avec son gouvernement le 4 mars<ref>{{Lien web|auteur=|titre=Le Premier ministre Joseph Jouthe et son gouvernement investis dans leurs fonctions|date=|url=https://lenouvelliste.com/article/213007/le-premier-ministre-joseph-jouthe-et-son-gouvernement-investis-dans-leurs-fonctions|site=Le Nouvelliste|consulté le= 5 mars 2020}}.</ref>.


==== Contestations sur la fin de mandat ====
En l'absence d'un Conseil constitutionnel, d'un Conseil électoral permanent, et d'un Sénat fonctionnel, il existe une ambiguïté sur la date de fin de mandat de Jovenel Moïse. Alors que ce dernier estime, ayant été élu en 2016 et ayant pris ses fonctions le 7 février de l'année suivante, que son mandat se termine le 7 février 2022, l'opposition et des secteurs de la société civile estiment que son mandat prend fin le 7 février 2021<ref>{{Lien web|auteur=|titre=Haïti: décryptage du projet de nouvelle constitution|jour=04|mois=février|année=2021|url=https://www.rfi.fr/fr/am%C3%A9riques/20210204-ha%C3%AFti-d%C3%A9cryptage-du-projet- de-nouvelle-constitution|site=RFI|éditeur=RFI|consulté le= 8 février 2021}}.</ref>. Ce même jour, le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire déclare la fin du mandat présidentiel, cependant que le gouvernement annonce avoir déjoué une tentative de putsch<ref>{{Lien web|auteur=|titre=Crise en Haïti : la justice acte la fin du mandat du président Jovenel Moïse|jour=07|mois=février|année=2021|url=https://www.france24.com/fr/am%C3%A9riques/20210207-crise-en-ha%C3%AFti-le-mandat-du-pr%C3%A9sident-jovenel-mo%C3%AFse-est-termin%C3%A9-estime-le-pouvoir-judiciaire|site=France 24|éditeur=FRANCE24|consulté le= 8 février 2021}}.</ref>. Le lendemain, l'opposition annonce nommer le juge [[Joseph Mécène Jean-Louis]] comme président par intérim pour une période de transition de deux ans, et la rédaction durant la période d'une nouvelle Constitution consensuelle dans le cadre d'une conférence nationale<ref>{{Lien web|auteur=Zone International - ICI.Radio-Canada.ca|titre=L'opposition haïtienne engage un bras de fer avec le président Moïse|jour=08|mois=février|année=2021|url=https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1769183/haiti-presidence-jovenel-moise-opposition|site=Radio-Canada.ca|consulté le= 8 février 2021}}.</ref>.
Le 7 février 2021, le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire déclare la fin du mandat présidentiel. Le jour même, le gouvernement annonce avoir déjoué une tentative de putsch<ref>{{Lien web |auteur= |titre=Crise en Haïti : la justice acte la fin du mandat du président Jovenel Moïse |url=https://www.france24.com/fr/am%C3%A9riques/20210207-crise-en-ha%C3%AFti-le-mandat-du-pr%C3%A9sident-jovenel-mo%C3%AFse-est-termin%C3%A9-estime-le-pouvoir-judiciaire |site=France 24 |éditeur=FRANCE24 |jour=07 |mois=février |année=2021 |consulté le=8 février 2021}}.</ref>. Le lendemain, l'opposition annonce nommer le juge [[Joseph Mécène Jean-Louis]] comme président par intérim pour une période de transition de deux ans, et la rédaction durant la période d'une nouvelle Constitution consensuelle dans le cadre d'une conférence nationale<ref>{{Lien web |auteur=Zone International - ICI.Radio-Canada.ca |titre=L'opposition haïtienne engage un bras de fer avec le président Moïse |url=https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1769183/haiti-presidence-jovenel-moise-opposition |site=Radio-Canada.ca |jour=08 |mois=février |année=2021 |consulté le=8 février 2021}}.</ref>. Les institutions, paralysées faute d'élections, sont incapables d'ébaucher un plan de sortie de crise. Le Conseil constitutionnel n’existe qu’en théorie. Le [[Sénat (Haïti)|Sénat]], autorisé par la loi pour dénouer ce genre de situation, se trouve dans l’incapacité de réagir. Du fait de l'absence d’élections pour renouveler sa composition, seul un tiers des sénateurs y siège encore. De même, l'[[Assemblée nationale (Haïti)|Assemblée nationale]] ne siège plus depuis janvier faute de législatives<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur= |titre=Haïti. Le vent de la révolte dans un pays meurtri |url=https://www.humanite.fr/haiti-le-vent-de-la-revolte-dans-un-pays-meurtri-699873 |site=L'Humanité |date=2021-02-09 |consulté le=}}</ref>.

En réaction, Jovenel Moïse décide de mettre à la retraite les trois juges dissidents Yveckel Dieujuste Dabresil, Wendelle Coq Thelot, ainsi que Joseph Mécène Jean-Louis. Pourtant, en vertu de la Constitution, ceux-ci sont inamovibles<ref>{{Lien web |auteur=La Libre.be |titre=Le président d’Haïti met à la retraite des "inamovibles" |url=https://www.lalibre.be/international/amerique/le-president-d-haiti-met-a-la-retraite-des-inamovibles-60242c8d7b50a62acfc3fc41 |site=LaLibre.be |jour=10 |mois=février |année=2021 |consulté le=11 février 2021}}.</ref>. Le 10 février, la police disperse une manifestation de l'opposition<ref>{{Lien web |auteur= |titre=Haïti: la police disperse une manifestation d'opposants au président |url=https://www.lefigaro.fr/flash-actu/haiti-la-police-disperse-une-manifestation-d-opposants-au-president-20210210 |site=LEFIGARO |éditeur=lefigaro |date= |issn=0182-5852 |consulté le=11 février 2021}}.</ref>. Jovenel Moïse renvoie en avril son Premier ministre [[Joseph Jouthe]] et le remplace par Claude Joseph, précédemment à la tête des Affaires étrangères. Ce dernier est le sixième Premier ministre nommé en quatre ans<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Haïti. Jovenel Moïse sacrifie son premier ministre |url=https://www.humanite.fr/haiti-jovenel-moise-sacrifie-son-premier-ministre-703666 |site=L'Humanité |date=2021-04-15 |consulté le=}}</ref>.

=== Crise de Covid-19 ===
{{article détaillé|Pandémie de Covid-19 en Haïti}}
En 2020, Haïti ne compte qu'un lit d’hôpital pour {{nombre|1502|habitants}}, un médecin pour {{nombre|3353|habitants}}, et 124 lits de réanimation sur tout son territoire. Les institutions sanitaires – pour la plupart privées – manquent de tout : d’équipements, de matériel de protection, de médicaments, d’accès à l’eau et à l’électricité, etc<ref name=":022">{{Lien web |langue=fr |auteur= |prénom=Frédéric |nom=Thomas |titre=Haïti étouffe sous le poids de son oligarchie et des États-Unis |url=https://www.bastamag.net/Haiti-covid19-petrochallenger-corruption-pauvrete-liberalisation-mouvement-social-Ayiti-paka-respire |site=Basta |date=2020-06-21 |consulté le=}}</ref>. Le budget consacré à la santé a constamment diminué depuis le [[Coup d'État du 29 février 2004 en Haïti|coup d’État de 2004]]. Il ne représente plus en 2018 que 4,3 % des dépenses publiques, soit {{unité|13|dollars}} par personne<ref name=":022" />.

C'est dans ce contexte que frappe l'[[épidémie du coronavirus]] lorsque le {{Date|19 mars 2020}}, le Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP) d'Haïti déclare officiellement deux premiers cas confirmés<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Haiti declares emergency over coronavirus, imposes curfew, shuts borders |url=https://www.reuters.com/article/us-health-coronavirus-haiti/haiti-declares-emergency-over-coronavirus-imposes-curfew-shuts-border-idUSKBN21700V |éditeur=Reuters |date=19 mars 2020 |consulté le=20 mars 2020}}</ref>. Le {{date|7 avril 2020}}, le président, les ministres et secrétaires d'État haïtiens sont testés pour le Covid-19<ref>{{Lien web |titre=Covid19 : Ministres et Secrétaires d’État soumis au test du Covid-19 |url=https://www.icihaiti.com/article-30474-icihaiti-covid19-ministres-et-secretaires-d-etat-soumis-au-test-du-covid-19.html |site=icihaiti.com |date=8 avril 2020 |consulté le=8 avril 2020}}</ref>. Le {{Date|4 juin 2020}}, [[Médecins sans frontières]] (MSF) alerte sur l'augmentation rapide du nombre de cas COVID-19 en Haïti : en moins d'un mois, il est passé de {{nombre|100|cas}} à plus de {{nombre|2600|cas}} actifs et {{nombre|50|morts}}<ref name="msf4jun">{{lien web |langue=en |titre=Haiti: MSF raises alarm over rapid spike in new cases of COVID-19 |url=https://www.doctorswithoutborders.org/what-we-do/news-stories/news/haiti-msf-raises-alarm-over-rapid-spike-new-cases-covid-19 |site=doctorswithoutborders.org |date=4 juin 2020 |consulté le=10 juin 2020}}</ref>.


Néanmoins, les [[Comportements-barrière|mesures barrières]] telles que le [[Confinement (mesure sanitaire)|confinement]] et la [[distanciation sociale]] ne peuvent pas être appliquées par les habitants les plus pauvres d’Haïti qui ne survivent que grâce à l'[[économie informelle]], comme les commerçantes des marchés de [[Pétion-Ville]] qui manifestèrent au mois d'avril contre les mesures de restrictions de leurs activités en scandant le slogan : « Mourir de faim ou mourir du coronavirus, on a fait notre choix »<ref name="RFI">{{Lien web |langue=fr |titre=Coronavirus en Haïti: les experts craignent plus de 20000 morts |url=http://www.rfi.fr/fr/am%C3%A9riques/20200425-coronavirus-en-ha%C3%AFti-les-experts-craignent-plus-20000-morts |site=RFI |date=2020-04-24 |consulté le=2020-04-25}}</ref>.
En réaction, Jovenel Moïse décide de mettre à la retraite les trois juges dissidents Yveckel Dieujuste Dabresil, Wendelle Coq Thelot, ainsi que Joseph Mécène Jean-Louis. Pourtant, en vertu de la Constitution, ceux-ci sont inamovibles<ref>{{Lien web|auteur=La Libre.be|titre=Le président d’Haïti met à la retraite des "inamovibles"|jour=10|mois=février|année=2021|url=https://www.lalibre.be/international/amerique/le-president-d-haiti-met-a-la-retraite-des-inamovibles-60242c8d7b50a62acfc3fc41|site=LaLibre.be|consulté le=11 février 2021}}.</ref>.


== Notes et références ==
== Notes et références ==

Version du 13 mai 2021 à 13:59

Jovenel Moïse
Illustration.
Jovenel Moïse en 2017.
Fonctions
Président de la République d'Haïti[N 1]
En fonction depuis le
(7 ans, 4 mois et 4 jours)
Élection 20 novembre 2016
Premier ministre Enex Jean-Charles
Jack Guy Lafontant
Jean-Henry Céant
Jean-Michel Lapin (intérim)
Joseph Jouthe
Claude Joseph (intérim)
Prédécesseur Jocelerme Privert (provisoire)
Président de la Communauté caribéenne

(5 mois et 30 jours)
Secrétaire Irwin LaRocque
Prédécesseur David Granger
Successeur Andrew Holness
Biographie
Date de naissance (55 ans)
Lieu de naissance Trou-du-Nord (Haïti)
Nationalité haïtienne
Parti politique PHTK
Conjoint Martine Moïse
Enfants Joverlein Moïse
Jomarlie Moïse
Jovenel Junior Moïse
Diplômé de Université Quisqueya
Profession entrepreneur

Jovenel Moïse
Présidents de la République d'Haïti

Jovenel Moïse, né le à Trou-du-Nord, est un homme d'État et un entrepreneur haïtien, candidat du Parti haïtien Tèt Kale (PHTK) et président de la République d'Haïti depuis le .

PDG d’Agritrans, une entreprise de production et d'exportation de bananes ; il a pour cela obtenu une subvention de 6 millions de dollars du président Michel Martelly, dont il est proche. Détenteur de 14 comptes bancaires, il est aussi soupçonné de blanchiment d'argent[1]. Par la suite, il est désigné par le président sortant Martelly comme candidat à l'élection présidentielle de 2015 pour le parti PHTK. Il arrive en tête du scrutin, mais celui-ci est annulé en raison d'irrégularité. Il est finalement élu lors de l'élection présidentielle de 2016 et succède au président intérimaire, Jocelerme Privert, le , devenant le 58e président de la République[2].

Dès le début de son mandat, des milliers d’ouvriers employés par les industries textiles des zones franches prennent régulièrement la rue pour demander une hausse du salaire minimum, alors fixé à 300 gourdes (4 euros) par jour, mais leurs revendications restent ignorées. Les mobilisations sont renforcées en septembre par d'autres secteurs de la population en protestation contre le vote du budget de l’État. Le 17 septembre 2018, le premier ministre, Jack Guy Lafontant, démissionne à la suite de violences urbaines[3] et est remplacé par Jean-Henry Céant[4], membre de l'opposition et ancien candidat à la présidence. En , une hausse, inspirée par le Fonds monétaire international (FMI), allant jusqu’à 50 % des prix des carburants à la pompe et des scandales de corruption impliquant plusieurs ministres et le président lui-même provoquent d'importantes manifestations contre le gouvernement[5]. Après plusieurs semaines de contestations, les manifestants réclament la démission du chef de l'État[6]. Le président s'accroche au pouvoir, ignore les appels à son départ et promet de redémarrer l'activité économique dans le pays[7]. Le 21 mars 2019, les députés obtiennent la démission du gouvernement Céant[8]. Les troubles politiques et les appels à la démission du président débouchent sur une crise politique, sociale et institutionnelle[9]. En mars 2020, pour tenter de résoudre la crise politique, il nomme un nouveau premier ministre en la personne de Joseph Jouthe[10].

Sa présidence est également marquée par la pandémie de Covid-19 qui se propage depuis le mois de mars 2020, date à laquelle deux personnes sont testées positives au SARS-CoV-2[11]. Le président décrète alors l'état d'urgence sanitaire et met en place une série de mesures pour éviter une propagation du virus. En novembre 2020, il annonce l'organisation de prochaines élections générales et nomme des représentants au Conseil électoral provisoire[12]. Contesté, il annonce également le 7 janvier 2021 son intention de convoquer un référendum le afin de proposer à la population une nouvelle constitution[13]. En l'absence d'un Conseil constitutionnel, d'un Conseil électoral permanent, et d'un Sénat fonctionnel, il existe une ambiguïté sur la date de fin de mandat de Jovenel Moïse. Alors que ce dernier, qui a été élu en novembre 2016 et a pris ses fonctions le 7 février de l'année suivante, estime que son mandat de cinq ans se termine le 7 février 2022, une partie de l'opposition et des secteurs de la société civile allèguent que son mandat prend fin le 7 février 2021[14], en se fondant sur la date de l’élection présidentielle haïtienne de 2015, qui toutefois a été annulée. En réaction, une partie de l'opposition désigne un président provisoire de transition afin de remplacer Moïse en la personne du juge Joseph Mécène Jean-Louis[15], alimentant une fois de plus la crise politique en cours.

Situation personnelle

Origines

Martine Joseph, épouse de Jovenel Moïse.

Jovenel Moïse naît à Trou-du-Nord, dans le département du Nord-Est[16]. Issu d'une famille modeste, il est le fils de Lucia Bruno, une couturière et commerçante, et d'Étienne Moïse, mécanicien et agriculteur. Il effectue ses études primaires dans sa ville natale.

Installé avec sa famille à Port-au-Prince en juillet 1974, il effectue ses études primaires dans sa ville natale et poursuit ses études secondaires au Lycée Toussaint Louverture. Plus tard, il fréquente la Faculté des Sciences de l’Education de l’Université Quisqueya. Malgré son avenir d’éducateur déjà tracé, il change de direction pour se lancer dans l’entreprenariat[17].

Vie privée et familiale

En 1996, il épouse une de ses camarades de classe, Martine Joseph. Le couple a deux fils et une fille : Joverlein Moïse, Jomarlie Moïse et Jovenel Junior Moïse[18]. La même année, ils quittent la capitale et s’installent à Port-de-Paix.

Carrière professionnelle

Moïse lance sa première entreprise à Port-de-Paix, JOMAR Auto Parts, toujours en activité aujourd'hui. En 1996, il commence le développement d'un projet agricole de production de banane biologique à partir d'une plantation s'étendant sur plus de 25 acres de terre dans le département du Nord-Ouest. En 2001, Moïse s'associe à l'entreprise Culligan pour démarrer une usine d'eau potable destinée à la distribution dans les régions du Nord-Ouest et du Nord-Est. En 2004, il devient membre de la Chambre de Commerce et d'Industrie du Nord-Ouest (CCINO). Peu de temps après, il est élu président du CCINO. Il devient ensuite secrétaire général de la Chambre de commerce et d'industrie d'Haïti (CCIH), où il contribue à l'intégration et à la représentation équitable des chambres de commerce régionales au sein de l'organisation nationale.

En 2008, il participe à la création de la Compagnie Haïtienne d’Énergie S.A. (COMPHENER S.A.), une société régionale d’électricité qui vise à apporter de l’énergie solaire et éolienne dans 10 communes du Nord-Ouest. En 2012, il fonde AGRITRANS SA et introduit le projet agricole NOURRIBIO dans sa ville, à Trou-du-Nord, et participe à la création de la première zone de libre-échange agricole d'Haïti, une bananeraie de 2500 acres dans le Nord-Est[19]. Avec ce projet, Moïse réussi à cultiver des terres non exploitables. Grâce à ce projet, Haïti a pu exporter des bananes biologiques vers l'Allemagne, pour la première fois depuis 1954. Cela l'a conduit à être surnommé Nèg Bannann (Banana Man)[20]. Il met en place plus d'une douzaine d'autres projets agricoles qui créent près de 3000 emplois directs et 10000 emplois indirects.

Parcours politique

Élection présidentielle de 2015

En 2015, le président Michel Martelly, désigne Jovenel Moïse[21] comme candidat à la présidence du parti politique qu’il a fondé, le Parti haïtien Tèt Kale (PHTK)[22]. Le président Martelly voit en Jovenel un « agent de production nationale » ayant toutes les capacités de pérenniser sa vision d’une «Haïti transformée ». Pour Jovenel Moïse, ce sont les objectifs socio-économiques nationaux qui priment. Il déclare : « Mon leadership, axé sur les résultats, guidera mon gouvernement tout en m’efforçant de rendre mon pays encore plus fort et meilleur pour l’ensemble des familles haïtiennes. »[23]Le , il se place en tête du premier tour avec 32,81 % des voix. Celle-ci est finalement annulée.

Il bénéficie du soutien des riches familles haïtiennes, des États-Unis et des bailleurs de fonds[24] . Durant sa campagne, il expose sa vision d'une agriculture bio-écologique comme moteur économique pour Haïti, dont la population est à plus de 50% rurale. Il exprime également son soutien aux politiques poursuivies par Martelly notamment dans l'éducation, dans les soins de santé universels, dans la réforme énergétique, dans la création d'emplois durables, la protection de l'environnement et développement d'Haïti en tant que destination de l'écotourisme et de l'agritourisme. Pour sa campagne, Moïse bénéficie du soutien des riches familles haïtiennes, des États-Unis et des bailleurs de fonds[25] .

Le 2015, il se place en tête du premier tour avec 32,81 % des voix. Celle-ci est finalement annulée. Après le report du second tour de l'élection présidentielle, finalement annulé, et la fin du mandat du président sortant Michel Martelly, le , c'est le président du Sénat, Jocelerme Privert, qui est élu président provisoire de la République par le Sénat et la Chambre des députés réunis en Assemblée nationale. Le , la présidentielle est officiellement annulée par le président du Conseil électoral provisoire, provoquant un nouveau scrutin[26].

Élection présidentielle de 2016

Préparation de l'estrade pour l'investiture du président élu Jovenel Moïse.

Après l'annulation du scrutin de 2015, Moïse se déclare de nouveau candidat à l'élection présidentielle de 2016. Le scrutin est ensuite fixé pour le , puis reporté après le passage de l'ouragan Matthew[27] et fixé au suivant. Le , les candidats déclarés, ayant déjà participé au scrutin de 2015, sont au nombre de 27[28].

Avec un taux de participation de moins de 21 %[29], il remporte le scrutin à la majorité absolue dès le premier tour, recueillant 55,67 % des suffrages, devant Jude Célestin (19,52 % des voix), Jean-Charles Moïse (11,04 %) et Maryse Narcisse (8,99 %)[30],[29]. Le , son élection est définitivement validée[31].

Président de la République

Débuts

Jovenel Moïse et la présidente du Chili, Michelle Bachelet, en 2017.

Le , il est investi président de la République, succédant à Jocelerme Privert[32]. Le , il nomme Jack Guy Lafontant au poste de Premier ministre[33] qui présente son gouvernement le 13 mars[34]. Le 16, ce dernier obtient la confiance du Sénat à l'unanimité des 20 voix[35],[36]. Le 21 mars, son gouvernement obtient la confiance de la Chambre des députés avec 95 voix pour, 6 contre et 2 abstentions[37]. Lafontant prend ses fonctions le jour-même[38],[39].

En , il annonce la recréation des Forces armées d'Haïti[40], dissoutes en 1995, ce qui faisait de Haïti un pays sans armée.

Pendant son mandat, il est confronté à de nombreuses protestations. En , il est confronté à un rassemblement de milliers de personnes manifestant à l'appel de l'opposition, qui critique la publication du budget national, certains économistes jugeant par ailleurs que ce dernier risque d'aggraver l'endettement du pays[41].

Jovenel Moïse et le Premier ministre du Canada, Justin Trudeau, en 2018.

Le , Lafontant annonce sa démission, une semaine après des violences meurtrières déclenchées par une tentative de son gouvernement d'augmenter les prix des carburants[42]. Près d'un mois plus tard, Jean-Henry Céant est nommé Premier ministre par le président de la République[43]. Celui-ci procède à son installation ainsi qu'à celle de son cabinet ministériel le [44].

Par décret, Jovenel Moïse réduit drastiquement en novembre 2020 les pouvoirs de la Cour supérieure des comptes. Cette institution enquêtait notamment sur les affaires de corruption impliquant tous les gouvernements de 2008 à 2016 ; Jovenel Moïse lui-même avait été cité par la Cour pour avoir été l'un des protagonistes d'un « stratagème de détournement de fonds ».

Crise politique

Manifestations et oppositions

Début 2019, les conditions de vie se détériorent en raison de la dévaluation de la monnaie nationale et d'une inflation galopante. Jovenel Moïse est à nouveau contesté en , avec des manifestations d’ampleur visant à lui faire quitter la tête du pays[45]. En plus de la baisse de popularité du président de la République en raison de son incapacité à tenir ses promesses de campagne, le mouvement fait suite à la publication d’un rapport de la Cour des comptes haïtienne faisant état de possibles détournements de fonds d'aide au développement de la part d'anciens ministres et de hauts fonctionnaires[45],[46] ; des entreprises de Jovenel Moïse sont épinglées comme étant « au cœur d’un stratagème de détournement de fonds[47] ».

Manifestations en Haïti contre Petrocaribe.

La majorité des manifestants sont issus des quartiers les plus pauvres[47]. Marc-Arthur Fils-Aimé, directeur général de l’Institut culturel Karl-Lévêque, affirme : « Les revendications se sont radicalisées à un point tel qu’elles ont pris l’allure d’une lutte de classe. Les luttes conjoncturelles se sont superposées à des luttes structurelles. Il est presque impossible de bien cerner le contour des actuelles perturbations si on les sépare de la charpente socio-économique et culturelle du pays où les élites exportatrices ont prospéré au point de réduire l’île à l’état de néo-colonie[24]. »

Changement de gouvernement

Le , Jean-Michel Lapin est nommé Premier ministre d'Haïti par intérim[48], en remplacement de Céant, renversé par une motion de censure[49]. Le 9 avril, il est chargé de former un gouvernement[50]. Celui-ci est annoncé le [51]. N'étant pas parvenu à faire approuver son équipe gouvernementale, il démissionne le suivant. Fritz-William Michel est nommé pour lui succéder[52]. Il forme son gouvernement, paritaire, le [53],[54]. Le , il obtient sa confiance par 76 voix pour et trois abstentions[55]. Il n'est cependant pas ratifié par le Sénat.

Du à début octobre, au moins 17 personnes sont tuées et près de 200 blessées par balles et armes blanches, d'après le Réseau national de défense des droits humains (RNDDH), qui indique : « Les autorités actuelles, depuis leur avènement au pouvoir, bafouent les acquis démocratiques du peuple haïtien et violent systématiquement ses droits. Elles n’ont jamais pris au sérieux les différents mouvements de protestation réalisés dans le pays depuis par une population en proie à tous les maux et qui réclame la jouissance de ses droits civils, économiques, politiques et sociaux[24]. »

En , son gouvernement augmente de 20 % le salaire minimum[56].

Le , le mandat de la Chambre des députés et de deux tiers des sénateurs prend fin, ce qui rend le Parlement non fonctionnel. En effet, le Parlement n'a pas approuvé la loi électorale[57]. Le président peut alors gouverner par décrets[58].

L’économie est en récession avec une réduction du PIB de 1,2 % en 2019[59]. Des associations alarment également sur la situation sociale : « Plus rien ne fonctionne : pas de gouvernement, pas de services publics, pas d’eau, pas d’essence, pas de nourriture pour les orphelinats, pas de médicaments, deux millions d’enfants ne sont pas scolarisés depuis la rentrée. […] Nous avons été surpris par le niveau de malnutrition. Plus de 500 000 personnes (sur 12 millions d’habitants) sont en situation de préfamine, un Haïtien sur trois est en insécurité alimentaire. », souligne la directrice des opérations de l’ONG Solidarités International[60].

Le 2 mars, Joseph Joute est nommé Premier ministre[61]. Il est investi avec son gouvernement le 4 mars[62].

Contestations sur la fin de mandat

Le 7 février 2021, le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire déclare la fin du mandat présidentiel. Le jour même, le gouvernement annonce avoir déjoué une tentative de putsch[63]. Le lendemain, l'opposition annonce nommer le juge Joseph Mécène Jean-Louis comme président par intérim pour une période de transition de deux ans, et la rédaction durant la période d'une nouvelle Constitution consensuelle dans le cadre d'une conférence nationale[64]. Les institutions, paralysées faute d'élections, sont incapables d'ébaucher un plan de sortie de crise. Le Conseil constitutionnel n’existe qu’en théorie. Le Sénat, autorisé par la loi pour dénouer ce genre de situation, se trouve dans l’incapacité de réagir. Du fait de l'absence d’élections pour renouveler sa composition, seul un tiers des sénateurs y siège encore. De même, l'Assemblée nationale ne siège plus depuis janvier faute de législatives[65].

En réaction, Jovenel Moïse décide de mettre à la retraite les trois juges dissidents Yveckel Dieujuste Dabresil, Wendelle Coq Thelot, ainsi que Joseph Mécène Jean-Louis. Pourtant, en vertu de la Constitution, ceux-ci sont inamovibles[66]. Le 10 février, la police disperse une manifestation de l'opposition[67]. Jovenel Moïse renvoie en avril son Premier ministre Joseph Jouthe et le remplace par Claude Joseph, précédemment à la tête des Affaires étrangères. Ce dernier est le sixième Premier ministre nommé en quatre ans[68].

Crise de Covid-19

En 2020, Haïti ne compte qu'un lit d’hôpital pour 1 502 habitants, un médecin pour 3 353 habitants, et 124 lits de réanimation sur tout son territoire. Les institutions sanitaires – pour la plupart privées – manquent de tout : d’équipements, de matériel de protection, de médicaments, d’accès à l’eau et à l’électricité, etc[69]. Le budget consacré à la santé a constamment diminué depuis le coup d’État de 2004. Il ne représente plus en 2018 que 4,3 % des dépenses publiques, soit 13 dollars par personne[69].

C'est dans ce contexte que frappe l'épidémie du coronavirus lorsque le , le Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP) d'Haïti déclare officiellement deux premiers cas confirmés[70]. Le , le président, les ministres et secrétaires d'État haïtiens sont testés pour le Covid-19[71]. Le , Médecins sans frontières (MSF) alerte sur l'augmentation rapide du nombre de cas COVID-19 en Haïti : en moins d'un mois, il est passé de 100 cas à plus de 2 600 cas actifs et 50 morts[72].

Néanmoins, les mesures barrières telles que le confinement et la distanciation sociale ne peuvent pas être appliquées par les habitants les plus pauvres d’Haïti qui ne survivent que grâce à l'économie informelle, comme les commerçantes des marchés de Pétion-Ville qui manifestèrent au mois d'avril contre les mesures de restrictions de leurs activités en scandant le slogan : « Mourir de faim ou mourir du coronavirus, on a fait notre choix »[73].

Notes et références

Notes

  1. Contesté à partir du par l'opposition qui désigne le juge Joseph Mécène Jean-Louis comme président provisoire.

Références

  1. « L'élection de Jovenel Moïse, «une catastrophe» pour Haïti », Libération.fr,‎ (lire en ligne).
  2. Zone International- ICI.Radio-Canada.ca, « Jovenel Moïse devient le 58 e président d’Haïti », sur Radio-Canada.ca (consulté le )
  3. « Haïti : le Premier ministre Jack Guy Lafontant démissionne à la suite des violences urbaines », sur France 24, (consulté le )
  4. « Haïti: L’ancien candidat à la présidentielle Jean Henry Céant nommé Premier Ministre », sur Outremers360° (consulté le )
  5. « Pour comprendre la révolte des Haïtiens », sur www.cadtm.org, .
  6. « Manifestations en Haïti : les raisons de la colère », sur TV5MONDE, (consulté le )
  7. « En Haïti, le Président Jovenel Moïse s’accroche au pouvoir dans un climat de violence », sur Martinique la 1ère (consulté le )
  8. « Jean-Henry Céant a remis sa démission à Jovenel Moïse », sur Le Nouvelliste (consulté le )
  9. Tim Padgett, « Moïse Mess: Haiti's Political Standoff – And Humanitarian Crisis – Won't Likely End Soon », sur www.wlrn.org (consulté le )
  10. « Joseph Jouthe nommé Premier ministre par le président Jovenel Moïse », sur Le Nouvelliste (consulté le )
  11. « Haiti declares emergency over coronavirus, imposes curfew, shuts borders » [archive du ], sur Reuters, (consulté le )
  12. « Jovenel Moïse annonce pour 2021 l’organisation des élections », sur Le Nouvelliste (consulté le )
  13. « Haïti: le pouvoir contesté annonce des élections et un référendum sur une nouvelle constitution », sur LEFIGARO, lefigaro (ISSN 0182-5852, consulté le ).
  14. « Haïti: le président Jovenel Moïse musèle la Cour des comptes », sur RFI,
  15. « Crise politique en Haïti : le juge Joseph Mecène Jean Louis nommé président par l'opposition », sur France 24, (consulté le )
  16. « Jovenel Moïse : un entrepreneur né », sur lenational.ht, (consulté le ).
  17. « Communication Haïti », (consulté le )
  18. « Jovenel Moïse : un entrepreneur né », sur lenational.ht, (consulté le ).
  19. Haiti Libre Staff, « Haïti - Portrait : Qui est Jovenel Moïse ? », sur Haiti Libre, (consulté le )
  20. Jake Johnston, « Amid an Uprising, Can Haitian President Jovenel Moïse Deliver on His Promises? », The Nation,‎ (lire en ligne) :

    « The government granted tax-free access to the land and a $6 million loan to a new company, Agritrans, owned by Moïse, the president of the local chamber of commerce. Anonymous investors contributed at least another $10 million. »

  21. « Jovenel Moïse le dauphin inattendu de Michel Martelly », sur lenouvelliste.com, (consulté le ).
  22. « Jovenel Moïse le dauphin inattendu de Michel Martelly », sur lenouvelliste.com, (consulté le ).
  23. « Communication Haïti », (consulté le )
  24. a b et c Cathy Dos Santos., « Haïti. Le président Jovenel Moïse, un roi nu à Port-au-Prince », L'Humanité,‎ (lire en ligne)
  25. Cathy Dos Santos., « Haïti. Le président Jovenel Moïse, un roi nu à Port-au-Prince », L'Humanité,‎ (lire en ligne)
  26. Lefigaro.fr avec AFP, « Haïti: 1er tour de la présidentielle annulé », sur Le Figaro (consulté le )
  27. « Haïti: report des élections présidentielle et législatives prévues dimanche », sur BFM TV (consulté le ).
  28. « Haïti: 27 candidats briguent la présidence », sur La Presse, (consulté le ).
  29. a et b (en) Jacqueline Charles, « Banana farmer wins Haiti presidency, according to preliminary results », (consulté le ).
  30. En Haïti, Jovenel Moïse remporte la présidentielle au premier tour, [le Monde], 29 novembre 2016.
  31. « Jovenel Moïse enfin élu 58e président d’Haïti », sur Ouest France, (consulté le ).
  32. Jean-Michel Caroit, « Jovenel Moïse investi président d’Haïti », sur Le Monde, (consulté le ).
  33. « A la Une: Jack Guy Lafontant, désigné nouveau Premier ministre d’Haïti - Amériques - RFI », sur RFI (consulté le ).
  34. « Composition du cabinet ministériel de Jack Guy Lafontant », sur Loop News Haiti (consulté le )
  35. « Haïti : Jack Guy Lafontant gagne la confiance des sénateurs - martinique 1ère », sur martinique 1ère (consulté le )
  36. Rulers, 13 mars 2017.
  37. « Jack Guy Lafontant est désormais Premier ministre », sur Loop News Haiti (consulté le )
  38. Zone Bourse, « Le Premier ministre haïtien prend ses fonctions » (consulté le )
  39. Chérubin Dorcil, « Le cabinet de Jack Guy Lafontant entre en fonction en Haïti », sur VOA (consulté le )
  40. Ralph Tedy Erol, « Jovenel Moise annonce le retour de l’armée d’Haïti dans une semaine », loophaiti.com, 12 novembre 2017.
  41. « Haïti : des milliers de personnes réclament le départ du président Jovenel Moïse », rfi.fr, 21 septembre 2017.
  42. « Haïti : le premier ministre a démissionné », sur Le Monde.fr (consulté le )
  43. « Haïti: Jean Henry Céant désigné Premier ministre par Jovenel Moïse - Amériques - RFI », sur RFI (consulté le )
  44. Roberson Alphonse, « Jovenel Moïse installe Jean Henry Céant, son nouveau Premier ministre... », Le Nouvelliste,‎ (lire en ligne)
  45. a et b « Haïti, au bord de l'abîme ? », sur france24.com, (consulté le ).
  46. « Jovenel Moïse président novice conspué », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  47. a et b « Des milliers de manifestants anti-Jovenel à Haïti », sur www.20minutes.fr (consulté le )
  48. « Haïti : le président Jovenel Moïse nomme un Premier ministre par intérim - Outre-mer la 1ère », sur Outre-mer la 1ère (consulté le )
  49. « En Haïti, Jean-Michel Lapin devient Premier ministre par intérim », sur france24.com (consulté le )
  50. « Jovenel Moïse désigne Jean-Michel Lapin comme Premier ministre d’Haïti - Martinique la 1ère », sur Martinique la 1ère (consulté le )
  51. « Haïti: un nouveau gouvernement sans changement majeur - Amériques - RFI », sur RFI (consulté le )
  52. « En Haïti, un nouveau Premier ministre après la démission de Jean-Michel Lapin », sur France 24 (consulté le )
  53. « Haïti se donne le premier gouvernement paritaire de son histoire », sur Le Temps, (consulté le ).
  54. La Libre.be, « Haïti vers le premier gouvernement paritaire de son histoire », sur www.lalibre.be (consulté le ).
  55. « Haïti: les députés votent la confiance au nouveau gouvernement - Amériques - RFI », sur RFI (consulté le )
  56. « Haïti: la hausse des salaires n'apaise pas la contestation », sur Le Figaro.fr (consulté le )
  57. « Faute d'entente pour des élections, Haïti n'a plus de législatif opérationnel », sur rts.ch, (consulté le ).
  58. « Haïti ne dispose plus de Parlement opérationnel », sur France 24, FRANCE24, (consulté le ).
  59. « Haïti: le président Jovenel Moïse entérine la caducité du Parlement », sur RFI,
  60. Latifa Madani, « Catastrophe naturelle. Haïti entre corruption, totalitarisme et insurrection », sur L'Humanité,
  61. « Haïti : Le Président Jovenel Moïse nomme un nouveau Premier ministre pour sortir de la crise », sur la1ere.francetvinfo.fr,
  62. « Le Premier ministre Joseph Jouthe et son gouvernement investis dans leurs fonctions », sur Le Nouvelliste (consulté le ).
  63. « Crise en Haïti : la justice acte la fin du mandat du président Jovenel Moïse », sur France 24, FRANCE24, (consulté le ).
  64. Zone International - ICI.Radio-Canada.ca, « L'opposition haïtienne engage un bras de fer avec le président Moïse », sur Radio-Canada.ca, (consulté le ).
  65. « Haïti. Le vent de la révolte dans un pays meurtri », sur L'Humanité,
  66. La Libre.be, « Le président d’Haïti met à la retraite des "inamovibles" », sur LaLibre.be, (consulté le ).
  67. « Haïti: la police disperse une manifestation d'opposants au président », sur LEFIGARO, lefigaro (ISSN 0182-5852, consulté le ).
  68. « Haïti. Jovenel Moïse sacrifie son premier ministre », sur L'Humanité,
  69. a et b Frédéric Thomas, « Haïti étouffe sous le poids de son oligarchie et des États-Unis », sur Basta,
  70. (en) « Haiti declares emergency over coronavirus, imposes curfew, shuts borders », Reuters, (consulté le )
  71. « Covid19 : Ministres et Secrétaires d’État soumis au test du Covid-19 », sur icihaiti.com, (consulté le )
  72. (en) « Haiti: MSF raises alarm over rapid spike in new cases of COVID-19 », sur doctorswithoutborders.org, (consulté le )
  73. « Coronavirus en Haïti: les experts craignent plus de 20000 morts », sur RFI, (consulté le )