Daniel Fignolé

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Daniel Fignolé
Illustration.
Daniel Fignolé.
Fonctions
Président de la République d'Haïti

(20 jours)
Prédécesseur Léon Cantave
Successeur Antonio Kébreau
Membre du Conseil exécutif de gouvernement

(1 mois et 20 jours)
Président Léon Cantave
Secrétaire d'État de l'Éducation nationale et de la Santé publique

(2 mois et 7 jours)
Président Dumarsais Estimé
Prédécesseur Benoît Alexandre
Successeur Jean Price Mars (Education nationale)
Georges Honorat (Santé publique)
Biographie
Nom de naissance Pierre-Eustache Daniel Fignolé
Date de naissance
Lieu de naissance Pestel (Haïti)
Date de décès (à 72 ans)
Lieu de décès Port-au-Prince (Haïti)
Parti politique Mouvement national (MN)
Conjoint Carmen Jean-François
Profession Enseignant

Daniel Fignolé
Présidents de la République d'Haïti

Daniel Fignolé, né à Pestel dans le département de Grand'Anse le et mort à Port-au-Prince le , est un homme politique haïtien qui fut président de la République en 1957.

Il a été l'un des leaders les plus influents dans la période pré-duvalier, ainsi qu'un organisateur du travail libéral à Port-au-Prince si populaire parmi les travailleurs urbains qu'il fit appel à eux pour mettre en place des manifestations de masse, connue sous le nom de « rouleau compresseur ». Le 25 mai 1957, au milieu d' un processus électoral chaotique et spirale de troubles civils, Fignolé a été désigné comme président en raison de sa popularité. Au pouvoir, il a promis d'augmenter le salaire quotidien et d'exprimé sa détermination de rester au pouvoir, suscitant la colère de ses adversaires. Sa politique est marquée par un contraste avec ses prédécesseurs. Il met en place une politique clairement antiaméricaine et oriente son gouvernement vers la droite radicale ce qui inquiète les États-Unis dans le contexte de la guerre froide. Après 20 jours à la tête de l'État, il est renversé par un coup d'État nationaliste dirigé par le général Antonio Kébreau.

Exilé à Miami sous le régime des Duvalier, il retourne à Haïti en février 1986 après la chute de Jean-Claude Duvalier.

Carrière politique[modifier | modifier le code]

Professeur de mathématiques au Lycée Alexandre-Pétion de Port-au-Prince, il s'engage dans le mouvement syndical et fonde en 1946 le Mouvement National avec François Duvalier. Ses discours virulents lui valent une réputation de défenseur du peuple dans les quartiers populaires. Nommé ministre dans le gouvernement de Dumarsais Estimé, il se heurte à l'hostilité de Paul Magloire qui, devenu président, le fait emprisonner. Favorable à l'action politique sur le terrain, Fignolé se vante de pouvoir lancer ses partisans noirs dans les rues comme un « rouleau-compresseur »

En , quelques semaines après le renversement du président provisoire Franck Sylvain par une coalition militaire, une guerre civile déchire le pays. Une partie de l'armée attaque les casernes Dessalines de Port-au-Prince. Des militaires et de nombreux civils trouvent la mort dans les affrontements et des manifestants se réclamant de Fignolé s'en prennent alors aux stations de radio, aux sièges des journaux et aux habitations. Le « Conseil exécutif de gouvernement » décide alors de confier la présidence provisoire à Daniel Fignolé, qui prend ses fonctions le .

Président[modifier | modifier le code]

Daniel Fignolé (1957).

À peine nommé, Fignolé reporte l'élection présidentielle prévue le mois suivant et obtient d'exercer le pouvoir pendant six ans. Il impose une purge dans l'armée pour éliminer les officiers qui lui sont opposés et exige des postes pour ses militants. Ces dispositions déplaisent au chef d'état-major que Fignolé a lui-même choisi, le général Antonio Thrasybule Kébreau. Le , celui-ci s'empare du palais présidentiel avec ses soldats et oblige Fignolé à signer une lettre de démission, puis l'expulse à Miami à bord d'un avion de l'armée. Le lendemain, Kébreau annonce à la radio qu'un « Conseil Militaire du Gouvernement », formé par lui-même et deux acolytes, assurera la transition jusqu'à la tenue d'élections libres.

Deux jours plus tard, la rumeur de l'assassinat de Fignolé provoque une violente réaction de ses partisans qui incendient des immeubles et saccagent un bâtiment administratif. Kébreau réprime sévèrement l'émeute, de nombreux manifestants étant abattus ou jetés en prison.

À la chute de Jean-Claude Duvalier en 1986, Fignolé revient en Haïti, après 29 ans d'exil. Cinq mois plus tard, il meurt d'un cancer de la prostate à l'hôpital Canapé-Vert de Port-au-Prince.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]