Gestion de l'eau par les peuples celtes

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La gestion de l'eau par les peuples celtes traite des différents aménagements dédiés à la captation, l'acheminement, le stockage et le traitement des eaux, caractéristiques de la période celtique allant du IXe au Ier siècle avant notre ère.

L'histoire de la gestion de l'eau des peuples celtes depuis la culture de Hallstatt à celle de la Tène, puis l’expansion celtique vers l’Europe de l’Ouest, de la France et les îles britanniques à de la Péninsule Ibérique, à l’Italie et l’Asie mineure.

Hydraulique celte en Europe[modifier | modifier le code]

L'expansion celte du VIe au IIIe siècles av. J.-C..

Le pillage ou le démontage pour réutilisation des différentes installations hydrauliques celtes en Europe, comme la réutilisation des conduits en bois ou en pierre, ne permettent pas toujours aux archéologues et aux historiens de connaître et comprendre optimalement la gestion de l'eau par les Celtes. Néanmoins, un nombre limité de sites de fouilles — comme Bibracte, la Citânia de Briteiros ou la Colline de Tara — possèdent encore des réseaux et divers aménagements hydrauliques bien conservés permettant de mieux comprendre la gestion de l'eau chez les peuples celtes.

« Contrairement aux antiquisants, ceux qui s'inspirent de l'Antiquité gréco-romaine, les protohistoriens n’ont que très peu abordé la question de l’approvisionnement en eau des habitats. [...] Les besoins en eau, plus limités qu’à l’époque romaine où ils ont été décuplés par le développement urbain, ont laissé peu de vestiges à l’âge du Fer. Rarement ostentatoires, ceux-ci sont de surcroît lacunaires, car les installations dévolues à l’approvisionnement en eau étaient souvent dotées d’aménagements construits en bois. »[1]

Expansion celte au IIIe siècle av. J.-C. avec emplacement des sites de Hallstatt et La Tène.

L'alimentation en eau des "villages" celtes — oppidums, doons ou duns, brochs, castros ou castrums — est généralement assurée par des sources et des fontaines, des puits à usage collectif ou individuel, des ruisseaux, une rivière ou un lac près du village. Certains peuples celtes établissaient leurs villages sur une île au milieu d'un lac (Dun an Sticir, Broch Berneray et Doon Fort Donegal). Quand l'alimentation en eau douce n'est pas possible, le débit trop faible ou intermittent, l'alimentation en eau se fait par l'exploitation des eaux de pluie. Certains sites bénéficient d'aménagements spécifiques[2].

L'eau est acheminée via des caniveaux en pierres sèches, voire des tuyaux en bois. Les caniveaux sont parfois étanchéifiés grâce à une couche de glaise et recouverts de pierres plates, ceux-ci ne nécessitant pas beaucoup de construction ou d'entretien. La jonction entre deux sections de tuyaux en bois se fait par l'usage de flettes — un collier en fer plat — venant assurer l'emboîtement des deux parties : mâle et femelle, taillées à chaque bout de troncs. La partie femelle était ainsi ceinte au bord de l'emboîture par le collier en fer plat, renforçant ainsi l'extrémité et évitant la création de fissures lors de la mise en place de la partie mâle. Parfois, le réemploi d'une poutre de chêne, creusée d'une rigole semi-circulaire et installée sur une couche d'argile, fait usage de conduite d'eau[3].

Carte de l'expansion indo-européenne en Europe, entre le IVe et le Ier millénaire av. J.-C..

Des tuyaux en terre cuite existent également et sont obtenus par le sectionnement des deux bouts des amphores. L'étanchéité est assurée avec de l'argile ou du mortier de tuileau[4]. L'utilisation du plomb pour la réalisation de certaines pièces de tuyauterie a été notifiée sur certains sites de fouilles — Bibracte par exemple. Ce matériel permet la création de pièces en forme de coude pour le raccordement de réservoirs et de pièces permettant un changement de direction du flux, assurant ainsi une meilleure distribution de la ressource. Le plomb permet également la réalisation de fontaines décoratives de quelques domus.

Pour poser ces tuyauteries en plomb, en terre cuite ou en bois, une catégorie d'artisans s'est spécialisée dans la fabrication et la pose de ces tuyauteries, mais il faut attendre la domination romaine et l'arrivée des plombiers romains (plombarius) pour que ce nom apparaisse dans les textes des anciens.

Reconstitution d'une maison de la culture Hallstatt.

En général, les habitations celtes ont des murs faits de torchis, une charpente faite de troncs d'arbres soutenant une couverture en chaume ou en herbe séchée. Le sol est en terre battue. La pièce unique, parfois partagée avec le bétail, ne comporte ni cuisine, ni salles de bain. Les besoins en eau se réduisent à ceux du bétail et de la cuisson des aliments[5]. Néanmoins, cette vision de l'habitat celte est un peu trop schématique et n'est pas exactement conforme aux fouilles entreprises depuis de nombreuses années sur un certain nombre de villes celtes où l'on retrouve des domus, ou maisons importantes, construites en pierres avec plusieurs pièces à vivre, sans aucun contact direct avec le bétail. L'architecture traditionnelle en terre et en bois d'origine gauloise, cohabite avec une architecture méditerranéenne en maçonnerie d'origine romaine[6].

« C'est au Mont Beuvray [à Bibracte] que se sont rencontrées les plus anciennes habitations maçonnées connues jusqu'à ce jour en Gaule. Construites en pierres sèches, liées par de la terre argileuse sans mortier de chaux, [...] La plupart des toitures étaient en paille [...]. Leur forme générale ne rappelle plus en rien les cabanes rondes des anciennes tribus celtiques... »[7]

Avant les Celtes[modifier | modifier le code]

Carte de la diffusion de l'âge du bronze en Europe.

Pour ne se référer qu'à l'Europe septentrionale, le Néolithique — dernière période de la Préhistoire — est une époque clé pour l'histoire de l'humanité. Elle se situe, pour la France, environ entre 5 800 et 2 500 ans avant notre ère. Le Néolithique laisse des mégalithes, ou champs de pierres levées, les menhirs et autres cairn et dolmens. Avec le mélange du cuivre et de l'étain s'est créé l'âge du bronze, avant que n'apparaisse, avec son matériau éponyme, l'Âge du Fer, constituant près de 10 millénaires d'histoire de la construction des maisons, des villages, des cités, et de leur alimentation en eau. Le passage d'une époque à l'autre se fait sur plusieurs siècles, sinon sur plusieurs millénaires, avec des différences suivant les pays du sud ou du nord de l'Europe[8].

Vers la fin du troisième millénaire avant notre ère, des peuples envahissent l'Europe, les Indo-Européens, venus du nord-est de l'Europe et dont la langue serait l'origine unique des différentes langues dites indo-européennes. Ces nouveaux arrivants font disparaître, assimilent ou s'assimilent à la majorité des populations autochtones[9].

« Le Morvan constitue ainsi une très grande région dans laquelle les connaissances sur le Néolithique sont aujourd'hui extrêmement lacunaires, voire inexistantes. Les modalités d'occupation, les périodes et les cultures archéologiques y sont largement méconnues. »[10]

Premiers peuplements européens lors de l'expansion néolithique.

Après l'occupation de l'Europe de l'Ouest par les peuples indo-européens — appelés parfois les peuples des mégalithes — et l'évolution des différentes techniques par la civilisation de l'âge du bronze, trois vagues successives de Celtes en provenance d'Europe centrale arrivent au bout de leur long périple. Tout d'abord, l'arrivée progressive d'une nouvelle vague d'hommes appartenant à la civilisation dite « des champs d'urnes », qui se caractérise par l'usage de la crémation et le dépôt des cendres dans des urnes rassemblées dans de grandes nécropoles, à l'époque du Bronze tardif, vers l'an -1000. Ces nouvelles méthodes mortuaires marquent un changement de civilisation avec l'interpénétration des autochtones ou acculturation. C'est la première vague occidentale des Celtes[11]. Suivant une chronologie qui se situe de la fin de l'Âge du Bronze jusqu'à l'Âge du Fer, l'archéologue suisse Adolphe Morlot, définit la chronologie des périodes de l'Âge du Fer :

Construction sur pilotis, époque du Néolithique, détail d'un mur en adobe.

La culture d'Hallstatt tire son nom d'un site archéologique (de) qui se trouve à Hallstatt, en Autriche et la culture de La Tène du nom du site archéologique au bord du lac de Neuchâtel en Suisse[12].

« Les Celtes ont été la vague occidentale des nouveaux arrivants et ils ont repoussé, détruit ou assimilé tout ce qui leur était antérieur. Nous ne dirons pas qu'il n'a rien existé avant eux et qu'il n'a rien subsisté après eux, mais nous n'en trouvons plus aucune trace sensible ou discernable autrement que dans l'outillage lithique des temps préhistoriques et dans les mégalithes qui sont bien plus anciens que la présence celtique. »[13]

Unteruhldingen. Vue aérienne d'une construction sur pilotis, époque du Néolithique.

Il semble difficile de savoir comment se sont comportés les Celtes avec les civilisations présentes à leur arrivée. Le plus simple est de supposer que les Celtes n'ont pas agi autrement que les Romains à leur arrivée dans notre pays : « Ils auront imposé leur civilisation matérielle, leurs conceptions religieuses et politiques, leur langue puis, par voie de conséquence, toutes leurs formes d'activité intellectuelle »[14]. Au sein des nombreuses tribus, villages et familles dirigeantes, les différentes classes sociales étaient définies souvent par la fonction des habitants :

  • la fonction sacerdotale (le druide) ;
  • la fonction militaire (le guerrier) ;
  • la fonction productrice (le manouvrier et l'artisan)[15].
Habitat du Néolithique en Catalogne.

Si la langue parlée en Gaule — par les Celtes — avant le latin est connue, le Gaulois, la langue parlée avant l'arrivée des Celtes est inconnue. Les Celtes sont une civilisation anépigraphe, leurs textes sont peu nombreux et surtout funéraires ou ayant donné le nom de fleuves, de montagnes ou de villes — Paris (Lutetia), Londres (Londinium), ainsi que de nombreux Noviomagus signifiant « nouveau marché ».

« Le Gaulois, [donc le Celte] si répandu en tant que langue parlée, est privé longtemps de l'appui de l'écriture. Ce sont les Grecs qui, sur ce point comme sur d'autres, sont les maîtres des Gaulois. L'occasion d'user de l'écriture vient du contact avec les commerçants de la côte provençale. L'introduction de l'alphabet remonte au moment où les rapports deviennent étroits entre Gaulois et Grecs de Marseille, c'est-à-dire au IIIe siècle av. J.-C. »[16]

Le déclin de la civilisation celte est surtout l'œuvre des armées romaines : avec la conquête de la Gaule cisalpine en 200 avant notre ère, puis l'intervention des armées romaines à Massalia — qui devient Massilia après la conquête romaine — et la création de la Gaule narbonnaise devenue province romaine, ainsi qu'avec la défaite de Vercingétorix par César à Alésia en l'an 52.

« La reddition de Vercingétorix à Alésia met fin à l’existence indépendante, politique d’abord, religieuse et linguistique ensuite du monde celtique continental. »[17]

Débuts de l'hydraulique celte en Europe[modifier | modifier le code]

Musée du Laténium en Suisse, puits celtique de Cortaillod.
Consolidation en bois d'un réservoir d'eau de l'âge du fer.

Les débuts de l'hydraulique celte en Europe, selon les traces les plus anciennes de la civilisation celte en Europe centrale, en Bohême et en Hongrie, semblent remonter au IXe siècle avant notre ère. L'élaboration de la culture celtique, progressive, intègre des éléments techniques ou esthétiques de l'Âge du Bronze. Cependant, Hallstatt et La Tène restent des repères unanimement employés par les historiens et les archéologues[18].

Au IIe siècle avant notre ère, l'artisanat celte évolue rapidement, à la fois pour les besoins de l'agriculture en pleine expansion, de l'urbanisme et l'émergence des nouvelles agglomérations, pour les demandes en eau potable et non potable de plus en plus importantes, ainsi que des exigences de l'armée, et ceci avec l'apport de nouvelles techniques en provenance de la Narbonnaise et d'Italie.

Reconstitution d'une ferme gauloise et son enclos fermé, avec grenier sur pilotis et sa réserve d'eau.

« La période de Hallstatt se caractérise d'un point de vue social par l'émergence de petites communautés [...] ces communautés sont structurées autour d'une puissante aristocratie, qui rapidement se livre au commerce, et s'enrichit notamment en assurant le transit de biens depuis les îles britanniques (étain, ambre) jusqu'au monde méditerranéen, d'où l'on fait venir du vin et du mobilier de prestige. »[19]

Historiens et archéologues semblent affirmer sans ambiguïté que les Celtes devinrent les grands maîtres de la forge et de la fonte en Europe[20].

« C'est l'occasion de rappeler que cette absence de contrainte jointe au respect du travail manuel rend compte des extraordinaires capacités techniques des Celtes, au moins de ceux des périodes de Hallstatt et de La Tène dans le travail du métal et du bois. L'artisan, nous le voyons assez par les objets innombrables provenant des fouilles archéologiques, pouvait aussi être un artiste, à coup sûr honoré et respecté. »[21]

Autriche : la culture de Hallstatt[modifier | modifier le code]

Vue nord-nord-est de la commune de Hallstatt, en Haute-Autriche.

Les Celtes en Autriche, ou la culture de Hallstatt, est une culture archéologique du centre-ouest de l'Europe qui s'est développée entre le IXe et le VIe siècle avant notre ère. Le site de Hallstatt — Hal étant le mot celte pour « sel » — est situé à 50 km au sud-est de Salzbourg, sur la rive ouest du lac Hallstättersee. Le site est célèbre pour ses mines de sel provenant de la montagne voisine qui furent exploitées dès le Néolithique, il y a 7 000 ans. Cette culture est généralement considérée par les historiens comme le berceau des peuples celtes[22].

Reconstitution d'une maison celtique au village de Dürrnberg.

« Hallstatt, du nom d'une bourgade autrichienne où fut découverte une nécropole de plus de mille sépultures, représente la plus ancienne datation fiable. Les vestiges archéologiques retrouvés à Hallstatt prouvent que ces premiers Celtes pratiquaient la métallurgie du fer, minerai plus répandu et plus facile à exploiter que l'alliage cuivre/étain. »[23]

Escalier de l'âge du bronze, mines de sel de Hallstatt, XIVe siècle av. J.-C.

« Cependant, si de nombreuses tombes, outils en provenance des mines de sel, poteries à usages domestiques et armes de guerre, datant du premier et du deuxième Âges du Fer furent découverts sur le site de Hallstatt, les références concernant les réseaux hydrauliques de ce site sont inexistants ; [...] soit par le fait d'Hallstatt, bâti près du lac ne possédait pas de réseau de canalisations, le village se trouvant à 400 mètres au-dessus du lac. Des puits creusés près des habitations permettaient probablement de satisfaire aux besoins de la population, certains pouvant servir de réservoir pour la récupération des eaux de pluie. »[24]

Suisse : culture de La Tène[modifier | modifier le code]

L'oppidum du Mont Vully, canton de Fribourg.

Les Celtes en Suisse marquent le début de la culture dite de La Tène — ou second Âge du Fer. Cette période est marquée par l'extension spatiale maximale de la civilisation celte[22].

Reconstitution au lac de Neuchâtel, d'une maison de l'âge du bronze.

Le site de La Tène est un habitat lacustre, c'est-à-dire un village érigé sur des plateformes au-dessus des eaux du lac. L'époque de La Tène marque l'apogée de l'expansion celtique. Les progrès de la métallurgie, principalement du fer et du bronze, transforment l'industrie qui passe de l'artisanat à une forme de réalisation en plus grande quantité, ayant pour conséquence, une augmentation du commerce[25].

Maquette du village lacustre de Cortaillod-Est, à l'époque de sa fondation (env. 1000 av. J.-C.).

Le site de La Tène, de par sa situation de cité lacustre, est particulièrement peu enclin à l'interprétation de réseaux hydrauliques, à la fois difficiles à construire pour les besoins des populations et à en découvrir les vestiges pour les archéologues. Il existe de nos jours de très nombreuses découvertes d'objets divers : en 2011, 4 500 objets ont été recensés, conservés dans une trentaine de musées dans le monde, sans compter ceux dans des collections privées. Des armes, des outils en provenance des ateliers ou pour la culture des champs, du matériel à usage domestique en cuivre, des fibules, et des parures pour l'habillement en bronze font partie des objets retrouvés sur ce site. Par contre, aucun matériel concernant des réseaux hydrauliques, n'a été mis au jour par les archéologues[26].

Allemagne[modifier | modifier le code]

Contexte[modifier | modifier le code]

Le Staffelberg avec l'oppidum de Ménosgada au sommet.

Les Celtes en Allemagne sont originaires des régions de l'Europe centrale. La première vague des migrations vers l'ouest du continent européen a eu lieu au IXe millénaire avant notre ère. Une deuxième vague s'étale entre le IIIe et Ier millénaires avant notre ère — au cours de l'Âge du Bronze — : ils seront les bâtisseurs des tumulus[27].

Les premiers Celtes, en provenance de régions entre le Danube et le Rhin, arrivent progressivement dans l'est et le centre de l'Allemagne, poursuivant leur migration vers la Gaule entre le XVIe et le XIIIe siècle avant notre ère. Ce sera le début des « champs d'urnes » dans le sud de l'Allemagne et l'est de la France, puis les débuts de l'Âge du Fer ou civilisation de Hallstatt[22]. Entre le Xe et le IXe siècle avant notre ère, pendant l'Âge du Bronze, dans l'Allemagne du Sud, sur les deux rives du Rhin, habitaient alors des tribus celtiques — proto-germains — tandis que les Ligures, au sud-est, occupaient les deux versants des Alpes. C'est également l'époque des guerres pour la possession de territoires, entre les Celtes de l'Allemagne de l'Est et les Ligures de l'Est de la France[28].

L'oppidum celte de Menosgada, sur le plateau du Staffelberg.

À partir du VIe et du Ve siècle avant notre ère — deuxième période de Hallstatt et période de La Tène II et III —, des populations celtes se sont installées dans le sud de l'Allemagne, principalement sur les bords du Rhin : Hohenasperg et Eberdingen-Hochdorf, Heidengraben, Magdalenenberg, Breisach, les oppidums de Finsterloch, Taubertal, Tarodunum, les mines celtes près de Neuenburg et Kappel. Mais également les oppidums de Heuneburg — la plus ancienne ville au nord des Alpes —, Manching — capitale de la tribu des Vendéliques —, Glauberg, occupé tout au long du premier Âge du Fer, Ménosgada — construit durant la période de La Tène sur le plateau du Staffelberg —, le Dünsberg et la fin de la culture laténienne dans le nord de l'Allemagne[29].

« L'Allemagne du Sud, zone que nous considérons comme étant tout à la fois le principal centre de diffusion de la nation celtique et le pays d'origine de la culture du second âge du fer. »[30]

Joseph Déchelette, en 1910, distingue en Europe sept provinces ayant chacune une industrie d'un caractère spécial, dont la « Province Occidentale » qui comprend :

L'oppidum de Glauberg, époque du Hallstatt.

« [...] France, Îles Britanniques et Belgique. Nous rattachons encore à ce groupe la Suisse, l'Allemagne du Sud et même la Bohême, bien que l'on y reconnaisse souvent des influences hongroises [...] et une province scandinave qui comprend : l'Allemagne du nord, Danemark, Suède, Norvège et Finlande en partie. »[31]

Au Ve siècle avant notre ère, les Celtes fondent la civilisation de La Tène[32]. Dans la Gaule du Nord-Est, comme dans l'Allemagne occidentale et en Bohême, les découvertes de La Tène I présentent leur plus grande concentration en vestiges hallstattiens et laténiens sur une zone située un peu plus au nord.

Tertre funéraire celtique et parc archéologique européen de Bliesbruck-Reinheim.

« Entre l'époque de Hallstatt et l'époque de La Tène, il n'existe, d'ailleurs, aucun hiatus, aucune brusque transition. [...] Si l'on en juge par la richesse des sépultures et par l'abondance des objets précieux de provenance méridionale, la période comprenant la fin de l'époque de Hallstatt et le début de celle de La Tène, [...] représente une phase particulièrement prospère pour les tribus celtiques établies dans l'Allemagne du Sud et la Gaule orientale. »[33]

La pénétration et l'expansion des Celtes, notamment vers les peuples germains du nord de l'Allemagne et les pays danubiens, sont effectives à l'époque de La Tène II :

« À cette même phase, dont le début correspond à la plus grande expansion des Celtes, la culture de La Tène II se répand dans l'Allemagne du Nord chez les peuples germaniques, voisins des Celtes. Elle gagne même la Scandinavie méridionale où elle vulgarise l'emploi du fer et introduit des procédés industriels nouveaux. »[34]

L'oppidum du Glauberg vue du sud-est.

Au dernier siècle avant notre ère, les peuples celtiques du continent eurent un dernier renouveau dans leur puissance guerrière et commerciale. Ceci grâce à leurs bonnes connaissances et leur rapport commercial avec les peuples de la Méditerranée. Cependant, à la fin de ce siècle, les peuples celtes d'Allemagne du Nord (Cimbres, Teutons et Ambrons) envahissent l'Europe centrale, puis la Gaule, la Presqu'île Ibérique et le nord de l'Italie. Après de nombreuses batailles avec les troupes romaines, les « barbares » celtes (les Cimbres) sont battus à Aix-en-Provence (Aquæ Sextiæ) en 102 avant notre ère, puis en Italie lors de la bataille de Verceil (Vercellæ) en l'an 101. Cette dernière défaite mit fin à l'errance de ces peuples germaniques[35].

Dans l'Allemagne du Sud, à la fin du IIe et au début du Ier siècle avant notre ère, les Helvètes, poussés par les Germains quittent leur domaine à l'est des Alpes et tentent de rejoindre les Santons. Les troupes helvètes sont arrêtées par les Romains avant le passage du Rhône finalement défaites à la bataille de Bibracte. L'intervention de César lui aurait servi de prétexte pour déclencher la Guerre des Gaules[36].

La Heuneburg[modifier | modifier le code]

Diorama de la cité celtique de Heuneburg en 600 avant notre ère.

Le site de la Heuneburg, construit sur le cours supérieur du Danube, est le site d'habitat le mieux étudié de l'Âge du Fer en Europe centrale. Il se compose d'un plateau fortifié datant du premier Âge du Fer, d'une ville basse laquelle « au Hallstatt final, l'agglomération s'étendait probablement jusqu'au pied du plateau » et d'une agglomération extérieure comportant plusieurs villages ou habitats ruraux distants de plusieurs kilomètres du centre principal de la Heuneburg[37].

Le plateau de la Heuneburg, une ville celtique, située sur un éperon rocheux au bord du Danube, véritable citadelle construite sur la partie la plus élevée et la mieux défendue de la région, est considérée comme l'un des plus importants centres urbains des Celtes de l'Âge du Fer en Europe centrale. La Heuneburg est un site très riche, les découvertes indiquent qu'il s'agit d'un important centre de production et une plaque tournante du commerce antique à longue distance. Outre l'atelier de bronzier ou la céramique de tradition locale peinte ou estampée, on peut mentionner la grande proportion de vases grecs ou la présence de matières premières importées telles que l'ambre et l'étain[38].

Ville basse[modifier | modifier le code]

Fontaine celtique d'Otzenhausen.

La ville basse de la Heuneburg se trouve à l'ouest du plateau, proche de la zone de l'agglomération extérieure. Durant cette première période d'occupation, au Hallstatt final, l'agglomération s'étendait probablement jusqu'au pied du plateau. Les fouilles du début du XXe siècle ont permis la découverte de fortifications entourant la ville basse au moyen de talus défensifs et de fossés de grandes dimensions. Aucune trace de la gestion de l'eau sur la ville basse ne figure sur les rapports de fouilles[39], mais le Danube qui coule au pied de la cité devait permettre son approvisionnement en eau pour les besoins domestiques, pour le bétail et pour les besoins de l'agriculture.

Habitats ruraux aux abords de la Heuneburg[modifier | modifier le code]

La cité de Heuneburg en 600 avant notre ère (reconstitution).

De nombreuses recherches et fouilles archéologiques ont eu lieu depuis la fin du XIXe et le début du XXe siècle, notamment dans les villages autour de la Heuneburg. Des agglomérations non fortifiées à caractère agricole permettaient l'approvisionnement de la Heuneburg en produits agricoles nécessaires à la survie des populations. Les conditions de conservation humides dans les fossés de Heuneburg fournissent des preuves de l'existence de plantes et de cultures de jardin[40].

Ces recherches ont donné une vision différente de la Heuneburg, notamment sur son environnement : d'une simple hauteur fortifiée de taille modeste, il a été découvert une agglomération d'une surface de près de 100 hectares avec une population estimée à 5 000 habitants[41].

Les fouilles du début du XXe siècle ont permis de découvrir une agglomération très importante, s'étendant sur près de 100 hectares. Cependant, comme beaucoup d'autres sites de l'époque occupés par les populations celtes, les archéologues n'ont découvert que peu de vestiges de réseaux hydrauliques, pour la captation, le stockage et le transport des eaux vers les habitations.

Alte Burg[modifier | modifier le code]

Reconstitution du site de la Heuneburg avec ses murs en adobe.

Le site de la Alte Burg se trouve sur un long éperon, d'une largeur de 55 à 65 m pour une longueur de 340 m et une superficie interne de 2 hectares, il se trouve à environ 10 kilomètres au nord-ouest de la Heuneburg. Le site de la Alte Burg est un site très important de l'époque de Hallstatt, dont le plateau fut modelé et aplatit afin de recevoir les constructions de l'agglomération.

« [Sur l'] Alte Burg une petite butte sur le plateau au sud-ouest fit l'objet en 1894 de recherches archéologiques, mettant à jour un puits central contenant les restes humains de six individus. Un usage plus ancien du puits comme citerne ou points d'eau est, en raison de sa forme, de sa position sur le point culminant du plateau et de son socle géologique, à exclure. [...] L'absence de vestige témoignant d'un approvisionnement en eau sur le plateau est également problématique. »[42]

Le Kleiner Gleichberg avec l'oppidum celtique du Steinsburg.

La Große Heuneburg, se trouve sur un promontoire rocheux dominant d'environ 90 m le fond de vallée et située à 4,5 km au nord de la Alte Burg. De forme trapézoïdale, la Große Heuneburg, couvre une surface d'environ 8 hectares.

« De larges terrasses s'étendent au sud et à l'ouest sur le pourtour extérieur de l'enceinte principale. Il n'y a pas d'accès à l'eau sur le plateau, mais une source s'écoulait au nord dans le fossé entre la fortification principale et le faubourg. »[43]

Source près du site celtique d'Otzenhausen, en Sarre.

Plusieurs qualités — la capacité d'une production agraire élevée, un accès facile aux ressources naturelles, la proximité du Danube — ont motivé le choix du lieu. En plaçant des cercles de 5 km de rayon autour de chaque site central et en examinant les sols et leur fertilité, le potentiel de production alimentaire maximale diffère considérablement, d'où le choix de certains emplacements des oppidums[44].

Les fouilles des différents sites de la Heuneburg n'ont pas permis de mettre au jour un nombre important de matériels pour la gestion de l'eau. Certaines fouilles étant des sondages parcellaires, les archéologues ne trouvent dans ces cas-là, que rarement un réservoir ou des restes de canalisations.

Cependant, sur le plateau de la Heuneburg, l'approvisionnement en eau était nécessaire pour les besoins domestiques, pour certains ateliers et pour l'arrosage des potagers. L’absence de source aurait nécessité le creusement d’un puits sur le plateau, d’une profondeur trop importante pour atteindre l’eau de la nappe. Restait la récupération des eaux de pluie et leur stockage individuel ou collectif pour subvenir aux différents besoins.

Concernant l'approvisionnement de la ville basse et les agglomérations et villages proches — Alte Burg, Große Heuneburg, habitats ruraux —, le Danube et les ruisseaux proches des différents sites permettaient de creuser des puits peu profonds pour satisfaire les besoins des populations.

Oppidum de Manching[modifier | modifier le code]

La rivière Paar aux environs de l'oppidum de Manching.

Site celtique important en Allemagne, l'oppidum de Manching en Haute-Bavière est la plus grande ville celte au nord des Alpes et capitale de la tribu celtique des Vendéliques. Ce n'est pas un oppidum bâti sur une hauteur mais en plaine, un site stratégiquement placé au carrefour de plusieurs routes commerciales orientées du nord au sud et d'ouest en est. Sa proximité avec le confluent du Danube et de la rivière Paar a fait du nord de la ville un port fluvial de grande importance dans le commerce à longue distance[45].

L'oppidum de Manching a été fondé vers le IIIe siècle avant notre ère, avec son apogée dans la seconde moitié du IIe siècle avant notre ère et un abandon du site par ses habitants vers le milieu du Ier siècle avant notre siècle. La ville est construite selon un plan en damier, suivant un axe nord-sud[46]. Manching, en plus de ses activités sur le commerce portuaire, se consacrait à l'agriculture et possédait un important centre d'activités artisanales. Les habitations étaient construites sur un seul niveau au-dessus du sol, avec pour une majorité d'entre elles un niveau souterrain servant de silo ou de lieu de stockage pour les marchandises.

Comme pour l'oppidum de la Heuneburg, les archéologues de Manching ont découvert de nombreuses productions des ateliers, tels que des outils en fer pour l'agriculture, du matériel domestique et de construction, des objets de bijouterie en bronze et en or, une production de perles et de bracelets en verre, ainsi qu'une quantité importante de monnaie d'or et de bronze[47].

Les recherches sur l'hydrologie de Manching ont révélé la réorientation de la rivière Igelsbach, qui se jetait à l'origine dans le Danube et qui a vu son cours modifié par le creusement d'un nouveau lit pour se jeter dans la Paar. Le nouveau cours de la rivière contourne une partie de l'oppidum afin d'être utilisé comme des douves défensives[48].

Reconstitution partielle de l'oppidum de Manching avec le montage de 2 photos

« Les fouilles mais aussi les études archéobotaniques ont révélé la présence de champs à l'intérieur de l'oppidum. [...] l'oppidum était entouré en grande partie par des tourbières basses et par des cours d'eau et la plupart des terres cultivables étaient situées à l'intérieur du rempart, la présence de champs près des quartiers d'habitat est d'autant plus probable. »[49]

En ce qui concerne les réseaux hydrauliques de l'oppidum, aucun élément de stockage ou canalisation pour le transport des eaux n'apparaît dans les rapports de fouilles des archéologues ou dans les récits d'historiens. La découverte de puits est abordée de façon très succincte et sans explication[50],[51].

Gaule[modifier | modifier le code]

Contexte[modifier | modifier le code]

Cartographie de la Gaule dans l'Antiquité par Jan Jansson en 1657.

Les Celtes, qui ont envahi une grande partie de l'Europe, étaient des peuples indo-européens, originaires de la vallée du Danube, qui se sont mélangés aux peuples arrivés à l'époque du Néolithique. Ce « monde celtique » avait la connaissance du fer et présentait des similitudes linguistiques, culturelles et religieuses[52].

Si l'ensemble des envahisseurs étaient des Celtes, tous les Celtes n'étaient pas des Gaulois. Ce concept sert généralement à désigner l'ensemble des peuples celtiques ayant occupé les territoires actuels de la France, de la Belgique, du Luxembourg, une partie de l'Allemagne et des Pays-Bas. Cet ensemble géographique peuplé de Gaulois, n'étaient pas organisés en État ou confédération, mais était composé d'une centaine de peuples, tribus, collectivités, petits villages ou villes, chacun amis ou ennemis au gré des époques et des alliances. Chaque peuple-état avait son propre gouvernement et sa propre défense ou armée[53].

« [La Gaule d'avant César] n'était pas un territoire sauvage à l'écart de toute civilisation, mais un monde qui avait connu certains des processus évolutifs, responsables quelques siècles plus tôt, de l'émergence de la civilisation gréco-romaine. »[54]

Peuples de la Gaule un siècle avant la conquête romaine.

César, dans sa Guerre des Gaules divise la Gaule en trois parties : un premier territoire avec les Aquitains entre les Pyrénées et la Garonne, un deuxième allant de la Garonne à la Seine et du Rhin inférieur à l'océan Atlantique et un troisième avec les Belges au nord de la Seine[53].

« La Gaule est habitée par beaucoup de tribus plus ou moins populeuses. Les plus fortes sont d'environ deux cent mille hommes, et les plus faibles de cinquante mille. »[55]

Les Grecs désignaient les Celtes sous le nom de Keltoi, et les Romains sous celui de Celtae, de Galatae ou encore de Galli, ce dernier donna son nom à la Gaule.

Chronologie des périodes de Hallstatt et de La Tène[modifier | modifier le code]

Carte de l'extension de la culture de Hallstatt.

-1000 à -700 : la culture de Hallstatt, ou premier Âge du Fer, est une culture du centre-ouest de l'Europe, elle a son origine au nord des Alpes où les Celtes s'installèrent sur les bords du lac Hallstättersee, au centre de l'Autriche actuelle. Cette culture est généralement considérée par les historiens comme le berceau des peuples celtes[56].

de -450 à -25 : la culture de La Tène, ou second Âge du Fer, se développe en Europe sur les bords du lac de Neuchâtel en Suisse. Cette période est marquée par l'extension maximale de la civilisation celte dans l'espace. La culture de La Tène succède à la culture de Hallstatt et s'achève avec la Conquête romaine de la Gaule[57].

Chronologie des Celtes en Gaule de l'an 800 à la fin de la Guerre des Gaules[modifier | modifier le code]

  • -800 : les Celtes chassent les Ligures de l'est de la France (Moselle) et reprennent l'exploitation des mines de sel, en exploitation depuis l'âge du bronze par des Indo-Européens[58].
  • 21 avril -753 : fondation de Rome sur le mont Palatin par Romulus[59].
  • -700 à -500 : les Celtes se fixent entre la Seine et la Garonne après avoir traversé la France d'est en ouest : les Éduens en Bourgogne, les Arvernes en Auvergne, et les Tolosates en Haute-Garonne[60].
  • À partir de -650 : les Bretons (Venètes, Namnètes) envahissent l'Île de Bretagne[61].
  • -600 à -400 : les Bretons, peuple celte qui habitait dans les actuels Angleterre et Pays de Galles, poussés par les Pictes et les Saxons, font leur migration vers l'Armorique[62].
  • -600 : des Grecs de Phocée débarquent en Provence, à Saint-Blaise. Ils fuient l'avancée des armées perses et créent la ville de Massalia (Marseille)[63].
  • vers -500 : l'historien Hécatée de Milet est le premier à mentionner l'existence des Celtes en indiquant qu'« Élisyques : ethnos des Ligures [...] Massalia : ville de la Ligurie, en bas de la Celtique, colonie des Phocéens »[64].
Carte de la Gaule au Ier siècle av. J.-C. et les positions des tribus celtiques.
  • -500 à -400 : de nombreuses tribus celtes occupent la partie nord de la Gaule : au nord d'une ligne de la ville de Carcassonne (les Redonnes) à Genève (les Helvètes). Les Belges, tribu celte au nord du Main, occupent le nord de la Gaule, de la Manche à la rive gauche du Rhin[65].
  • -396 à -250 : de nombreuses incursions et batailles entre les tribus celtes et les armées de Rome[66].
  • -386 : avec ses 30 000 hommes, Brennus chef des Sénons, écrase les Romains à la bataille de la rivière Allia le 18 juillet 390 ou 391 et se rend maître de Rome. Se justifiant du droit des vainqueurs, on lui prête la phrase « Vae victis » (« Malheur aux vaincus »)[67].
  • -386 à -250 : les tribus Belges (Volques Tectosages et Arécomices) envahissent le sud du Massif Central et une partie du Languedoc — les Tectosages à Toulouse et les Arécomices à Nîmes. Les Belges descendent la vallée du Rhône, puis arrivent jusqu'au voisinage de Toulouse[68].
  • -280 : partie des Carpates « La Grande Expédition des Celtes » (Tectosages) se dirige vers les royaumes de Thace et de Macédoine[69]. Alors qu'une partie des armées part vers la mer Noire, l'autre partie passe en Anatolie pour s'installer à partir de -272 dans une région qui prend alors le nom de Galatie[70].
  • -250 : début de la période climatique chaude qui durera jusqu'en l'an 400 de notre ère. Elle favorise l'accroissement des populations de la Gaule et l'économie par les facilités d'échanges entre les nombreuses tribus celtes et les différentes parties de la Gaule puis plus tard avec les Romains[71].
  • -154 : après l'attaque de Nikaia (Nice) par les Ligures, l'armée romaine, commandée par le consul Quintus Opimius, vient au secours de Massalia (Marseille) attaquée par les Déciates et Oxybiens qui sont vaincus par l'armée romaine. Leurs territoires ainsi que ceux des Ligures, sont remis à la cité de Massalia, dont le territoire s'étend alors de Nice à l'embouchure de l'Argens, dans la commune de Fréjus[72].
  • -125 à -120 : l'armée romaine intervient à nouveau contre les Salyens à la demande de Massalia. Les Salyens sont vaincus et les Romains occupent la Narbonnaise. Celle-ci correspondait aux régions françaises du Toulousain, du Languedoc, de la vallée du Rhône jusqu'à Lyon, du Dauphiné et de la Provence[73].
Carte de la Gaule du temps de César avant la guerre des Gaules.
Carte de la Gaule celtique et des différentes tribus vers 50 avant notre ère.

Après sa victoire début mars à Genabum (Orléans), et le 31 mars à Avaricum (Bourges)[83], César part vers l'oppidum de Gergovie, où se trouve Vercingétorix, pour en faire le siège du 15 avril au 10 mai. Mais à cause de la trahison des Éduens, César ne parvient pas à vaincre Vercingétorix, il lève le siège de Gergovie[84] et marche vers Agedincum (Sens).

César envoie son lieutenant Titus Labienus avec quatre légions combattre les Parisii à Lutèce où la cité est placée sous le commandement de l'Aulerque Camulogène. Après la défaite des Parisii dans les plaines d'Issy et de Vaugirard[85], Labienus rejoint César à Agedincum qui attend des renforts de cavaliers germains (Ubiens)[86].

Après la victoire de Gergovie et le ralliement des Éduens à Vercingétorix, la guerre s'étend à toute la Gaule qui se rallie à Vercingétorix sur l'oppidum de Bibracte pour une assemblée générale de la Gaule où le chef arverne est acclamé comme chef suprême[87]. Il attaque César et l'armée romaine avec ses 15 000 cavaliers et 240 000 fantassins[88] ; ceux-ci sont repoussés et Vercingétorix part le 18 août se réfugier sur l'oppidum d'Alésia où il retrouve ses 80 000 hommes. Du 20 au 26 septembre l'armée de secours arrive pour soutenir Vercingétorix avec 240 000 fantassins et 8 000 cavaliers, mais, mal organisée, l'armée de secours est battue par les soldats romains de Labienus de retour de Lutèce.

Les Gaulois étant sortis de l'oppidum d'Alésia pour combattre les Romains. Plus de 50 tribus celtes sont engagées dans le combat contre l'armée romaine et un total de 400 000 hommes sont sur les champs de batailles des collines et de la plaine d'Alésia. L'armée romaine les ayant refoulés, les Gaulois s'enfuient du champ de bataille[89].

Au lendemain de la défaite des Gaulois, Vercingétorix convoque l'assemblée générale de la Gaule et décide de se rendre à César avec les principaux chefs des tribus. César reçoit la soumission de plusieurs chefs celtes : Arvernes, Séquaniens, Bituriges et les Éduens dont il reçoit la soumission de leur cité, Bibracte, où César passe l'hiver[90].

Vercingétorix sera étranglé dans son cachot du Tullianum, la prison de Rome, en juin 46 avant notre ère.

  • -51 : après avoir anéanti l'insurrection des Bellovaques au printemps -51, César prend Uxellodunum puis soumet les Carnutes et les Armoricains. Labienus soumet les Trévires et César pacifie l'Aquitaine[91].
  • Fin septembre -49 : César quitte Rome et retourne à Massalia. La ville préférant Pompée à César, celui-ci assiège la ville qui capitule le 25 octobre -49 et prend le nom romain de Massilia[92].
  • Les peuples gaulois, aquitains et germaniques en -59.
    Les peuples gaulois, aquitains et germaniques en -59.
  • Les peuples gaulois, aquitains et germaniques en -57.
    Les peuples gaulois, aquitains et germaniques en -57.
  • Les peuples gaulois, aquitains et germaniques en -56.
    Les peuples gaulois, aquitains et germaniques en -56.
  • Les peuples gaulois, aquitains et germaniques en -51.
    Les peuples gaulois, aquitains et germaniques en -51.

Villages fortifiés en Gaule[modifier | modifier le code]

Oppidum de Castel-Coz et la Pointe de Breuzec-Cap-Sizun.

Les villages fortifiés en Gaule sont appelés oppidums, un terme latin pour désigner une ville, ou un village fortifié de l'époque romaine et pré-romaine. Un oppidum peut être construit sur une colline, un plateau, ou en plaine avec des défenses naturelles retravaillées et adaptées par les hommes.— les oppidums de plaine du nord de la France comme l'oppidum de La Cheppe — La situation géographique de l'oppidum le protège, soit par une hydrographie particulière — une île comme Lutèce —, le confluent de 2 rivières — comme Besançon —, des marécages — comme Alésia — ou un surplomb comme Bibracte ou Castel-Coz. Sa situation en plaine nécessite très souvent la construction de remparts dès son édification.

Les oppidums sont la continuité et certainement le fruit des connaissances des constructions fortifiées de l'Â ge du Bronze et du début de l'Â ge du Fer, c'est une évolution interne du monde celtique[93].

À partir des fouilles et recherches archéologiques, les premiers oppidums auraient fait leur apparition de façon simultanée à la fin du IIe et au début du Ier siècle avant notre ère. La construction des oppidums s'est faite sur une zone importante, que l'on peut définir de la vallée du Danube à la façade Atlantique de la France (avec la vallée de la Garonne)[94].

Vue de la partie sud de l'oppidum de Glanum à Saint-Rémy-de-Provence.

À la fin de leur migration en Gaule, vers le IIe siècle avant notre ère, les Celtes bâtissent leurs premiers villages : les oppidums. Par la suite, avec l'augmentation des populations, les oppidums se développent pour se transformer en agglomérations plus importantes, qui seront des villes, parfois des capitales de peuples celtes, comme Bibracte capitale des Éduens, Gergovie capitale des Arvernes, les Parisii ayant pour capitale Lutèce et Burdigala (Bordeaux) celle des Bituriges Vivisques[95].

L'eau pour les besoins domestiques, pour le bétail, l'agriculture et les ateliers — forge, tannerie, poterie — est généralement fournie par un fleuve ou le lac proche, une rivière ou des ruisseaux coulant au pied de l'oppidum, des sources aménagées ou des puits creusés par l'homme[96].

« Les forteresses gauloises n'étaient point de simples lieux de refuge destinés uniquement à recueillir les gens et les bestiaux, mais de véritables villes occupées par une population fixe comprenant plusieurs corps de métiers.[…] L'oppidum était aussi l'emporium, [comptoir commercial en pays étranger] le marché de la cité […] »[97]

Carte du plateau de Gergovie en 1766.

Leur importance grandissant, les oppidums deviennent des centres d'échanges commerciaux avec l'établissement de marchés et de foires. Dans certains oppidums, les fouilles archéologiques ont permis de retrouver des vestiges d'ateliers de fabrication en métal (bronze, acier, cuivre), en cuir et en tissu[98]. Ces objets fabriqués en grande quantité devaient être vendus ou échangés en dehors de l'emprise de l'oppidum et renforcer les échanges commerciaux entre tribus. Les ateliers de l'oppidum d'Entremont, ville principale des Salyens, sont significatifs et permettent de mieux comprendre l'organisation de l'activité semi-industrielle de certains oppidums[99].

« En effet la mise en évidence, […] d'une chaîne opératoire complète [...] permet d'étudier l'organisation de ces activités à plusieurs échelles. Celle du site, par l'identification d'une sectorisation des activités conduisant à supposer la circulation de demi-produits [...] de forme normalisée au sein de l'oppidum. À un niveau régional également, [...] La spécialisation des artisans et le caractère intensif de l'activité sidérurgique, au sein de ce centre politique et économique majeur sur le territoire des Salyens, amène également à s'interroger sur les débouchés de ses productions. »[100]

L'oppidum de Luzech sur l'Impernal depuis la Pistoule.
Carte des voies terrestres romaines en Gaule après la conquête romaine.

La conquête romaine de la Gaule fut l'une des raisons du déclin des oppidums, sinon de l'abandon de certains par leur population au profit de la construction d'une ville romaine proche : on peut citer pour exemple le cas de Bibracte, progressivement remplacée par Augustodunum. L'oppidum de Gergovie a été occupé jusqu'à la fin de la période augustéenne ou au tout début du règne de Tibère et abandonnée par sa population gauloise déplacée vers Augustonemetum, l'actuelle ville de Clermont-Ferrand[101].

C'est à la fin de la guerre des Gaules et sous le règne de l'empereur Auguste, que la civilisation romaine se répandit à un rythme remarquable dans tout le monde antique[102] et permit le développement de certains oppidums avec une modification de l'architecture des habitations et des bâtiments à caractère public, ainsi que l'amélioration des voies de circulation intérieures, terrestres et maritimes.

La mise en place de réseaux d'adduction d'eau à partir des sources disponibles, la récupération et le stockage et l'évacuation des eaux de pluie et eaux usées, facilita la construction de maisons en pierre — influencées par la domus romaine — et la venue de marchands et d'une population gallo-romaine plus riche désireuse d'imiter les conquérants. Ce fut le cas de l'oppidum gaulois d'Ambrussum[103].

Oppidum de Bibracte[modifier | modifier le code]

L'oppidum de Bibracte, capitale du peuple celte des Éduens, est une ville éphémère, qui n'a vécu que l'espace d'un siècle, à cheval sur le IIe et le Ier siècle avant notre ère, un siècle qui sépare sa fondation de son abandon au profit d'Augustodunum (Autun), la nouvelle capitale gallo-romaine des Éduens[104].

Le mont Beuvray et ses environs depuis la plaine.

Au vu des nombreuses fouilles réalisées par les archéologues et le travail des historiens, sur les différents sites celtes européens, Bibracte est l'oppidum qui rassemble le plus d'informations et de matériel exploitables sur l'histoire de l'hydraulique et de l'alimentation en eau des oppidums.

L'oppidum de Bibracte est situé sur le mont Beuvray, dans le Haut Morvan. C'est le seul sommet détaché qui se termine par un plateau et qui culmine entre 750 et 820 mètres de haut. Son altitude en fait un excellent point de vue et une protection efficace contre d'éventuelles invasions. De nombreuses sources d'eau potable jaillissent de la partie haute du plateau, formant des ruisseaux qui s'écoulent vers les vallées et les rivières, notamment l'Yonne. Ville capitale des Éduens, Bibracte a compté entre 5 000 et 10 000 habitants et fut une plaque tournante pour l'artisanat et les échanges commerciaux[105].

Plan de l'ensemble de l'oppidum de Bibracte.

Vers le milieu du IIe siècle avant notre ère, de nombreux villages et villes se construisirent dans un grand nombre de régions occupées par les Celtes. Les fouilles anciennes et celles entreprises depuis le XXIe siècle permettent de mettre à jour un urbanisme particulier dans la civilisation celte. Les grandes villes, dont certaines, comme Bibracte, avaient le rôle de capitale économique, politique et religieuse pour les Celtes de la région, étaient, comme les villages, délimitées, sinon protégées, par un mur d'enceinte ou rempart de pierres et de bois avec son chemin de ronde dont la longueur pouvait atteindre plusieurs kilomètres, notamment à Bibracte, Alésia ou Gergovie. César lui-même, conscient de l'importance de l'oppidum de Bibracte et de sa position quasi imprenable, écrit dans sa Guerre des Gaules : « Bibract [...] qui est la ville de la plus grande autorité [importance sur le plan défensif] »[106]. La morphologie des remparts de Bibracte, aux nombreuses sinuosités sur le flanc de la montagne, était commandée par la nécessité de s'assurer la possession des sources et des réservoirs établis en aval des sources[107].

La ville celte était structurée socialement et comportait plusieurs quartiers, chacun définissant la fonction ou le niveau social de ses habitants :

  • Le quartier des familles riches ou personnages influents ;
  • Le quartier des soldats et hommes de guerre et leur famille ;
  • Le quartier des artisans, des commerçants et des pauvres ;
  • Le quartier des espaces religieux et représentants des religions.
    Le massif du mont Beuvray, site de Bibracte.

Les fouilles archéologiques dans les années 1990 ont permis de mieux comprendre l'habitat des peuples celtes[108].

Bibracte correspond géographiquement aux départements actuels de la Nièvre, de la Saône-et-Loire, de la Côte-d'Or et de l'Allier[109]. C'est à Bibracte qu'à la fin de l'année -52, Jules César prend ses quartiers d'hiver[110].

« [Les Éduens] disposaient des riches terres de la partie occidentale de la plaine de la Saône. Leurs voisins et ennemis étaient les Séquanes au nord-est et les Arvernes au sud-ouest. Les Lingons étaient leurs alliés au nord [...] dès le IIe siècle av. J.-C., les Romains firent alliance avec les Éduens et les proclamèrent de fratres consanguineique populi romani (frères du même sang du peuple romain). »[111]

Réseau hydraulique[modifier | modifier le code]

Oppidum de Bibracte, maison dite PC1, Ier siècle av. J.-C.

Comme pour beaucoup d'autres villes celtes, la morphologie des réseaux hydrauliques de l'oppidum de Bibracte demeure difficile à établir. Les archéologues ayant étudié le site proposent l'hypothèse selon laquelle le réseau d'adduction d'eau s'est adapté aux variations des diverses résurgences constatées lors des fouilles[112]. Emprunté aux religions anciennes, les Éduens et les habitants de Bibracte avaient « le culte des eaux et des fontaines, le plus ancien de tous avec le culte du feu [...] Ce culte des eaux, dès les temps les plus reculés, Bibracte et le mont Beuvray y ont été fréquentés comme un lieu de pèlerinage »[113].

« Pour cerner le problème de la maîtrise de l'eau sur les oppida, il faut tenir compte des ressources en eau des régions concernées : eaux pluviales, et eaux souterraines [...] Les ressources en eaux pluviales de surface, et souterraines sont donc importantes, mais inégalement réparties dans le temps et dans l'espace. »[114]

Le nombre de structures liées à l'utilisation et la consommation d'eau potable est important, que ce soit pour le captage de ces eaux, son stockage, sa distribution et l'évacuation des eaux usées. On fait là référence aux sources, puits, citernes, bassins, aqueduc, répartiteurs, canalisations de toutes natures, caniveaux, égouts.

Captage des eaux[modifier | modifier le code]

Près de Bibracte, Le Méchet, un ruisseau dans le Morvan.

Les eaux de pluie d'orages, leur récupération et leur stockage, ont formé une part importante dans les ressources hydriques de Bibracte pour satisfaire les besoins de la cité. La pluviosité importante pendant l'automne et l'hiver place la moyenne des précipitations annuelles entre 1 000 et 2 000 mm, avec des étés chauds et secs coupés d'orages d'une durée normale. L'importance des précipitations d'été a cependant nécessité des aménagements de l'oppidum, notamment pour la récupération des eaux de pluie : caniveaux, réservoirs et bassins de récupération[115].

Puits[modifier | modifier le code]

L'eau des puits fut également une source non négligeable dans la récupération des eaux de pluie, puisées dans la couche haute des nappes phréatiques alimentées par les précipitations saisonnières. Le nombre des puits mis au jour n'est que de 17, dont 11 dans le quartier artisanal. Si ce moyen de récupération des eaux est facile à réaliser — en fonction de la profondeur de la nappe phréatique et de la nature du sol à creuser — sa mise au jour peut être plus difficile après plusieurs millénaires, car certains puits peuvent avoir été comblés pour diverses raisons au cours des siècles. La profondeur des puits sur l'oppidum de Bibracte varie entre 2 et 13,50 m, leur diamètre varie de 1 à 1,60 m. Suivant leur emplacement, les puits sont à usage public ou privé, sinon semi-privé dans les cas où ils sont alignés le long d'une voie de circulation[116].

Bibracte, reconstruction de la Fontaine Saint Pierre.

Dans les quartiers des artisans, où la partie au-dessus des ateliers servaient également d'habitat pour les artisans, les puits devaient êtres publics ou semi-publics, alors que dans les quartiers résidentiels, où les maisons avaient une cave, le puits, réalisé en même temps que la maison, était alors privé[96].

Sources[modifier | modifier le code]

L'eau des sources, avec l'eau des puits, constitue le mode d'approvisionnement en eau potable les plus simples lorsque celles-ci sont disponibles.

« Sur les dix-sept points d'eau comptabilisés [en 2010] dix se situent à une altitude comprise entre 750 et 800 m, six entre 700 et 800 m un seul à moins de 700 m. »

Si l'on analyse la hauteur des sources par rapport à l'emplacement des habitations construites sur l'oppidum, ce sont les deux-tiers de l'approvisionnement en eau potable de Bibracte qui sont satisfaits.

À la sortie de la source un aménagement du terrain était préparé afin de faciliter le captage de l'eau — ce peut être un simple caniveau ou une canalisation en pierres sèches, ou « un petit bac de rétention d'eau en pierre ou en bois ». Dans certains cas, plusieurs résurgences d'eau sont captées et canalisées afin de former un ruisseau principal. À partir de ce premier aménagement ou regroupement des eaux, l'eau est dirigée vers un bassin permettant le stockage et la décantation éventuelle de l'eau[117].

Bassin de la Fontaine de l´écluse[modifier | modifier le code]

Le bassin de la Fontaine de l'écluse est construit en bois avec poteaux et planches de chêne. « A l'arrière du cuvelage existait un bourrage constitué d'un clayonnage d'argile » pour en assurer l'étanchéité. Les dimensions du bassin sont estimées à 3 m de largeur et 5 m de longueur, pour une hauteur estimée à 0,78 m.

Bassin de la Fontaine Saint Pierre[modifier | modifier le code]
L'oppidum de Bibracte, la Fontaine Saint Pierre et l'ensemble des réservoirs.jpg

La fontaine avec le débit le plus important du site comprend 3 bassins : le bassin principal de 13 m par 10 m, qui jouxte la source, et 2 bassins de 7 m par 5 m ; la hauteur des bassins étant estimée à 1 m, le volume total des 3 bassins serait de 205 m3. Les murs des bassins, d'une épaisseur de 30 et 40 cm, sont réalisés en pierres en argile crue. L'imperméabilité du fond des bassins est réalisée par une couche d'argile surmontée de galets. L'alimentation du bassin principal depuis la source se fait directement par une ouverture dans le mur du bassin, le remplissage des 2 autres bassins — « faute de preuve matérielle plus significative » — devait se faire par débordement ou par un canal dans la partie supérieure des murs de séparation. Au IVe siècle de notre ère, le bassin principal a été réduit par la construction d'un bassin interne réduisant sa capacité[118].

Bassin de la domus PC1[modifier | modifier le code]

Le bassin de la domus PC1 est un bassin semi-enterré de 5,9 m sur 3 m ; sa hauteur est estimée entre 2,10 et 2,45 m. Sa construction est faite de pierres et d'argile crue avec des parements de granit rose. L'alimentation du bassin se faisait à partir d'une source proche au moyen d'une canalisation en pierre de dimension importante : 0,60 × 0,50 m. Concernant ce bassin, des preuves archéologiques manques et laissent beaucoup de questions sans réponses, notamment la possibilité que ce bassin soit également utilisé pour la récupération des eaux de pluie — l'impluvium — de la maison[119].

Il existe sur le site de Bibracte quatre grands réservoirs ou citernes. Leur fonction est généralement la collecte et le stockage des eaux de pluie. Pour leur mise en œuvre, ces réservoirs ont été construits sur une surface rocheuse nivelée, les murs réalisés en pierres taillées sur place et enduites d'argile de même que le fond, afin d'obtenir une parfaite étanchéité de l'ensemble. Les réservoirs partiellement ou totalement enterrés ont une grande longueur et sont assez étroits — 4 × 1 m ou 10 × 1,50 m — ou de forme elliptique ou naviforme — comme le réservoir à la Pâture du Couvent.

Bibracte, bassin elliptique à la Pâture du Couvent.

« Aucun système d'alimentation en eau n'a jamais été découvert [pour ces 4 réservoirs], en revanche l'évacuation était assurée [...] par un orifice de 10 cm de côté, qui communiquait avec une canalisation d'évacuation d'eau, vraisemblablement coffré de planches[120]. » Dans la partie nord-est de l'oppidum, au niveau du passage des remparts par le ruisseau de la Côme-Chaudron, ont été construits cinq bassins — un à l'intérieur des remparts et les quatre autres à l'extérieur. Il s'agit de bassins carrés de 7,40 m de côté et 0,70 m de profondeur réalisés avec un cuvelage en bois de châtaignier et une double couche d'argile. Ces bassins d'une capacité totale de 190 m3 ont pour fonction de récupérer les eaux de pluie ruisselant le long des pentes et de les stocker, mais également « de ralentir le débit de l'eau et d'éviter la destruction du rempart » tout en se préservant d'une attaque ennemie avec l'obstruction du passage par les réservoirs d'eau[121].

Réseaux d'eau publics[modifier | modifier le code]

Les réseaux publics d'eau dite potable sont réalisés de tuyauteries en bois, généralement posées sous les chaussées, dans une tranchée de 0,50 m de large avec des profondeurs de à 0,40 à 0,90 m et comblés par une couche de terre fine ou de sable. Beaucoup de ces canalisations ont disparu et il ne reste que les frettes en fer disposées tous les deux mètres, ce qui permet de définir la longueur des tuyaux. La dimension des frettes recensées par les archéologues varient entre et 6 et 18 cm de diamètre. « Les frettes sont des cercles de fer forgé, disposés dans l'épaisseur du bois et qui assurent la connexion entre les deux tuyaux. Dans la partie médiane, un bourrelet central légèrement plus épais, forme une butée entre les deux tuyaux[122]. » Le nombre important de frettes découvert sur le site de Bibracte, indique l'utilisation massive de tuyauteries en bois utilisées par les Celtes à Bibracte, par rapport aux tuyauteries en terre cuite et en plomb.

Perçage traditionnel pour la réalisation d'un tuyau en bois.

Les archéologues ont découvert pour certaines adductions d'eau à caractère public — au nombre de 12 dont celle de la domus PC1 — des réseaux en pierres avec de l'argile, parfois « enduite de mortier de tuileau » pour en assurer l'étanchéité dans le fond. Les dimensions varient de 0,15 à 0,50 cm[123].

Réseaux d'eau privés[modifier | modifier le code]

Bibracte fut la capitale et le centre névralgique du pouvoir de l'aristocratie éduenne, mais également un lieu important de l'artisanat des Celtes en Gaule. Les Éduens ayant obtenu le statut d'amis du peuple romain, les contacts entre les bâtisseurs celtes et les artisans romains eurent certainement lieu bien avant la victoire de César sur Vercingétorix en 52 avant notre ère et l'annexion par les Romains du territoire qui deviendra la Gaule. Les envahisseurs ne furent pas tous et toujours des barbares :

Outils de perçage pour fabrication traditionnelle de tuyaux en bois.

« […][mais] deviennent en fait des partenaires […] dans la continuité des traditions locales, leurs caractéristiques architecturales évoluèrent lentement sous l'influence romaine, dans les décennies qui suivirent la conquête, puis furent abandonnées au profit du modèle impérial [romain] »[124].

Concernant certaines structures et réseaux de distribution et de stockage de l'eau, mais surtout dans l'alimentation en eau des domus — demeures luxueuses des classes aisées — il est difficile pour les archéologues et les historiens de définir la limite entre les techniques et travaux d'hydrauliques réalisés par les Celtes suivant leurs techniques ancestrales ou celles réalisées avec l'influence et les savoirs des Romains. Les fouilles ont montré dans la construction des différents ouvrages de l'oppidum un changement évident, « mais il ne s'agit pas d'une rupture brutale entre les époques protohistoriques et romaines. »

« Cette maison — dite du Parc des Chevaux — est construite sur le plan des maisons romaines, mais nous n'hésitons pas à l'attribuer aux derniers temps de l'indépendance de la Gaule, car on y a trouvé quarante médailles gauloises et pas une seule médaille de l'Empire. »[125].

Machine à énergie hydraulique pour la fabrication de tube en bois.

De plus, les réseaux d'alimentation et de stockage de l'eau ont été encore peu fouillés et les connaissances sont encore insuffisantes pour se faire une idée exacte des moyens réels de l'approvisionnement en eaux de ces maisons. Les besoins en eau changent également en fonction des désirs et modes de vie de la population aisée celte, évoluant vers une romanisation très progressive mais inéluctable[126].

« L'effacement des Celtes, malgré les rêveries celtomanes, a été un phénomène historique relativement indolore — il a duré un siècle et demi — et non une terrifiante apocalypse […]. La romanisation du monde celtique est un phénomène progressif, étalé dans le temps et dans l'espace »[127]

Chacune de ces domus semble avoir un système de récupération des eaux de pluie en provenance du toit de la maison : gouttières, tuyaux de descente, réservoir proche de la maison, sinon à l'intérieur de la maison (maison de l'opus spicatum). Les matériaux de ces conduits ont certainement changé au cours des siècles d'occupation, passant du bois au plomb sinon au cuivre pour certains ouvrages, comme le raccordement ou écoulement des fontaines.

Reconstitution d'une maison gauloise du IIIe siècle av. J.-C.

La fontaine d'agrément dans certaines maisons (domus dite PC, domus PC2.1) devait comporter une canalisation d'alimentation en plomb ou en cuivre, avec un mascaron sinon un tuyau de sortie rigide pour permette à l'eau de sortir en jet. Le cuivre était présent sur le site sous forme de lingots et utilisé par les bronziers celtes qui le mélangeaient avec l'étain pour former le bronze. À partir d'un lingot de cuivre, les nombreux forgerons du site de Bibracte pouvaient former des tôles de cuivre qui, une fois roulées et soudées, étaient utilisées par des plombiers comme tuyaux rigides pour l'alimentation en eau des fontaines. La canalisation d'évacuation traversant la paroi pouvait être un tuyau rigide avec un raccordement différent vers le réseau principal, lequel pouvait être en bois ou un caniveau de pierre[128].

Les égouts, quoique peu nombreux à avoir été découverts par les archéologues, sont réalisés en pierre, de dimensions moyennes — 0,30 m de large et 0,42 m de profondeur, parfois 0,60 m de largeur et 1 m de profondeur. L'égout général est de grandes dimensions, comme l'égout à la Pâture du Couvent, appelé « l'Aqueduc » et reconnu par les archéologues sur une longueur de 100 m. Il mesure 1,70 m de hauteur et 0,60 à 0,70 m de largeur. C'est un égout voûté. Les archéologues ont daté la construction de cet ouvrage vers le milieu du Ier siècle avant notre ère[129]. Les réseaux d'évacuation des eaux usées et pluviales ne sont généralement pas le travail des plombiers, mais de par leur réalisation en maçonnerie, plutôt celui des maçons et des tailleurs de pierres.

Le grenier séparé d'une maison gauloise du IIIe siècle av. J.-C.

Vers la fin du Ier siècle (16-13 avant notre ère), l'oppidum de Bibracte fut abandonnée par une grande partie de ses habitants, pour rejoindre la nouvelle capitale du peuple Éduen, Augustodunum, (Autun), du nom d'Auguste, le nouvel empereur de Rome, et de même que Gergovie, Bibracte fut détruite. Beaucoup de matériaux furent enlevés et réutilisés pour construire la nouvelle capitale des Éduens, ville essentiellement romaine, suivant les usages et les besoins des Romains.

La ruine de Bibracte et la somptuosité d'Augustodunum [...], l'intérêt vers le nouveau centre qui réunissait l'administration, les écoles et le commerce, les populations ne connurent bientôt plus le vieil oppidum [Bibracte] que par son pèlerinage et sa foire[130].

À l'aube de notre ère, Bibracte est abandonnée par ses habitants qui désertent les ateliers, les commerces et les quartiers pauvres pour rejoindre la nouvelle ville Gallo-romaine d'Augustodunum. À Bibracte, certains lieux de culte païens qui n'ont pas été détruits par les armées romaines sont conservés et les temples sont entretenus. Les domus, ou maisons de la bourgeoisie, continuent à être occupées encore pour une génération, ou du moins tant que les voies de circulation et les réseaux d'eau sont entretenus et permettent de satisfaire aux besoins de cette population aisée.

La migration des personnes vers Augustodunum peut aussi répondre aux besoins économiques ou à un désir d'intégration au modèle romain dans une ville en pleine expansion et plus accessible à partir des axes de circulation des hommes et des marchandises, tandis qu'une population ancrée à la tradition est restée encore dans l'ancien site[131].

La « civilisation » des oppidums, qui se situe aux IIe siècle et Ier siècle avant notre ère, se caractérise par la construction de centaines d'oppidums — en fait des villes fortifiées — à travers l'Europe : en France, Lutèce (Paris), Aviricum (Bourges), Alésia, Vesontio (Besançon), en Allemagne, Manching, un oppidum de plaine, Heidengraben, Kelheim le long du Danube, en Angleterre, Camulodunum (Colchester), Trinovantum (Danebury), en Italie, Mediolanum (Milan), en Espagne, Numance, ainsi que des centaines d'autres dans toute l'Europe[132].

Le Mont Beuvray et ses environs en automne.

« […] une « civilisation des oppida » caractérisée par la création de centaines de centres urbains, qui ne sont pas exactement des villes au sens où l'entendaient les Romains : dans la continuité des traditions locales, leurs caractéristiques architecturales évoluèrent lentement sous l'influence romaine, dans les décennies qui suivirent la conquête, puis furent brutalement abandonnées au profit du modèle impérial »[133].

Mais en ce début du XXIe siècle et en fonction des découvertes des archéologues et du travail des historiens, Bibracte est l'oppidum qui rassemble le plus d'information et de matériel exploitable sur l'histoire de l'hydraulique et de l'alimentation en eau d'un oppidum et le travail des tailleurs de pierre, maçons et plombiers celtes, avant que se généralise l'hydraulique en Gaule et le travail des plombiers gallo-romains.

Oppidum d'Entremont[modifier | modifier le code]

Carte des peuples salyens au début de l'époque romaine.

L'oppidum d'Entremont, capitale du peuple gaulois des Salyens fut habité de 180-170 avant notre ère, jusqu'en 123 avec la prise de l'oppidum par les Romains. L'oppidum est abandonné et les populations viennent peupler progressivement la nouvelle ville romaine créée au pied du plateau : Aquæ Sectiæ (Aix-en-Provence)[134]. Vers 90 avant notre ère, la ville est totalement vidée de ses habitants, son occupation par les Celtes aura duré à peine 80 années environ[135]. L'oppidum d'Entremont est situé à l'extrémité sud d'un plateau au nord de la ville d'Aix-en-Provence dans le département des Bouches-du-Rhône. Les côtés sud-est et sud-ouest de l'oppidum sont assez bien défendus par un escarpement naturel, la construction de murs de protection permettait une protection du côté nord de l'oppidum. Entremont était une ville fortifiée de l'Âge du Fer, avec une population estimée entre 2 000 et 5 000 habitants.

Carte simplifiée de l'oppidum d'Enremont.

La construction et l'occupation de l'oppidum se fait en deux périodes. La première débute vers 180-170 avant notre ère et correspond à la construction d'un petit village, d'une superficie d'un hectare avec des activités agropastorales. Cette partie de l'oppidum sera appelée par les premiers archéologues la « ville haute ». Une extension aura lieu vers 150 avant notre ère, qui amène la surface du village à une surface de 4 ha, sera appelée la « ville basse ». Après cette augmentation de la surface de l'oppidum et l'augmentation de la population, les activités économiques évoluent et se diversifient vers une production agricole variée (vin, huile...), mais également des activités sidérurgiques[136].

L'oppidum d'Entremont est un emporium, ou port économique, d'où affluent les marchandises en provenance et vers les autres régions de la Gaule, mais également des ports de la Méditerranée.

En l'an 600 avant notre ère, la fondation de Massalia (Marseille) par les Phocéens, originaires de la ville de Phocée, colonie ionienne d'Asie mineure, est suivie par l'implantation d'autres comptoirs, relais et colonies sur les côtes provençales : Agathe (Agde), Arelate (Arles), Olbia (Hyères), Antipolis (Antibes), Nikaïa (Nice), aux VIe, Ve et IVe siècle avant notre ère[137].

Oppidum d'Entremont, vue générale du site.

Les activités sidérurgiques de l'oppidum d'Entremont sont orientées vers la fonte du minerai pour une transformation en produits bruts et des opérations de forge[138]. Les travaux de forge des ateliers découverts par les archéologues concernent dans un premier temps une production de fer, plats ou rectangulaires, et qui par la suite « paraît avoir été majoritairement orientée vers [la fabrication] des produits de petite taille [...] fibules, d'ébauches de serpettes, de gouges et de couteaux. »

Au cours des fouilles concernant la première occupation du site, entre 150 et 130 avant notre ère, les archéologues ont mis au jour un petit atelier de forgeron ainsi que l'emplacement d'un dolium semi-enterré, devait servir au forgeron pour les opérations de trempe du métal : « On se trouve en présence d'un petit atelier de forgeron : la surface de la pièce (27 m2) paraît raisonnable pour une telle activité et les principaux éléments que l'on y observe composent une petite forge : le foyer et ses structures annexes[139]. » S'il n'est pas possible de parler de spécialisation des ateliers, l'étude des chutes de fer et des objets retrouvés sur le site indiquent une certaine intensité et répétitivité dans la production des ateliers. Sur certains résidus, des opérations de cémentation et de trempage démontrent une bonne maîtrise des températures durant les opérations de forge et l'acquisition de techniques particulières avec un transfert de savoir-faire spécialisés[140]. « Dans un contexte d'échange régional, l'oppidum d'Entremont apparaît comme un pôle centralisateur de savoir-faire et d'activités sidérurgiques variées (compactage de loupe – fabrication de demi-produits – élaboration d'objets)[141]. »

Oppidum d'Entremont, vestiges des murs de la ville haute.

« La production des ateliers, malgré une certaine répétitivité et spécialisation dans la fabrication des objets, parait destinée à une clientèle locale sur l'oppidum », ou à des échanges ou la vente à des ateliers régionaux, plutôt qu'à une commercialisation sur de longues distances[142].

Si la partie agricole, les oliviers et la vigne, permet la production de l'huile et du vin, les besoins en eau étaient satisfaits par les pluies d'hiver. Pour les besoins en eau du bétail, la récupération des eaux de pluie dans des réservoirs et des mares, permettaient de satisfaire les besoins des élevages. Plusieurs sources au pied de l'oppidum, coté sud-est, devaient fournir l'eau pour les besoins domestiques, ainsi que pour le bétail en période de sécheresse si nécessaire. Des puits creusés près des habitations et sur les communs, devaient apporter un complément d'eau pendant la période sèche[143].

Les Salyens d'Entremont, plutôt attachés à des valeurs traditionnelles, sont déjà très marqués par des influences méditerranéennes. L'habitat connaît non seulement des aménagements collectifs utilisant des techniques nouvelles, comme la création d'un réseau d'assainissement avec une voirie empierrée, mais également des caniveaux dallés. À Entremont, la romanisation passera par la destruction définitive de l'oppidum et par la création d'une ville nouvelle dans la plaine, Aquae Sextiae (Aix-en-Provence)[144].

Oppidum d'Entremont, vestiges des murs de la ville basse.

À partir des fouilles, il est admis que l'oppidum d'Entremont — dont on ne connaît pas le nom gaulois — a été créé vers 180 ou 175 avant notre ère par le peuple gaulois des Salyens, du groupe des Celto-Ligures, qui en ont fait leur capitale. En 154, l'armée romaine extermine une partie des Salyens et donne le territoire d'Entremont à Massalia. En 125, l'armée romaine, sous les ordres du proconsul Sextius, intervient à nouveau à la suite de désordres entre tribus, soumet toute la Provence et crée le camp — qui deviendra la ville — d'Aquae Sextiae (Aix-en-Provence) en 122 avant notre ère. L'oppidum d'Entremont est occupé par une partie de la population des Salyens jusqu'en 90 avant notre ère, lesquels se révoltent à nouveau contre Rome. L'armée romaine les massacra et ce fut la fin de l'oppidum d'Entremont qui sombra dans l'oubli pendant près de 2 millénaires[145].

Les différentes fouilles entreprises sur le site d'Entremont dès le XIXe siècle et qui se sont poursuivies tout au long du XXe et au début du XXIe siècle n'ont pas permis de mettre à jour un matériel pour le stockage, le traitement et la distribution de l'eau sur l'oppidum.

Cependant, à la différence d'autres oppidums moins sujets au climat pluvieux et avec des réseaux d'eaux pluviales plus rudimentaires, dans le troisième quart du XIe (140 -130/125 avant notre ère), l'oppidum d'Entremont réalise des aménagements importants au niveau des rues avec la création de caniveaux dallés conduisant les eaux à l'extérieur de l'oppidum. Les constructeurs celto-ligures d'Entremont, de par la pluviométrie très importante dans cette partie de la Méditerranée, ont conçu et construit un système d'évacuation des eaux de pluie et d'assainissement, à la fois d'une grande diversité, résistant aux violents orages et de section suffisante, pour évacuer les eaux vers l'extérieur de l'oppidum[146].

Les réseaux d'eaux pluviales d'Entremont sont constitués de caniveaux à l'air libre incorporés lors de la construction des rues, d'éléments d'entrée d'eau — bouches d'égouts — raccordés sur un réseau de canalisations en pierre comportant des regards de visite[147]. Fernand Benoit décrit un des caniveaux de la façon suivante :

Oppidum d'Entremont, vestiges des murs.

« […] un canal, creusé dans la terre (la case la plus proche de la rue), puis dallé (case adossée) au rempart, 0,45 m de large, 0,20 m de profondeur qui dirigeait l'évacuation dans la masse de l'enceinte grâce à un conduit soigneusement aménagé de 0,60 m de hauteur sur 0,40 m de largeur et légèrement oblique[148] » D'autres caniveaux, suivant leur emplacement, sont d'une exécution beaucoup plus sommaire, toujours selon Ferdinand Benoit et repris par Jean-Jacques Dufraigne, les eaux de ruissellement sont recueillies par « une rigole creusée à même la terre, ce qui avait nécessité le doublement du mur de façade pour éviter la dégradation produite par le passage de l'eau ». Ce modèle de caniveau ne possède pas de fond aménagé, c'est-à-dire renforcé de dalles de pierre[149]. Un autre caniveau dans le système d'évacuation des eaux de pluie, réalisé entre 140 et 125 avant notre ère est décrit comme un : « canal large de 0,40 m, très soigneusement bâti en pierres plates, passe ensuite à l'est de la tour 4 sous le rempart où il effectue une jonction en Y avec le caniveau de la pièce 18 mitoyenne. Il présente alors une largeur de 0,50 m pour une hauteur de 0,75 m, son orifice est constitué au sommet d'une dalle de 0,50 m formant un linteau[150]. »

Oppidum d'Entremont, vestiges des habitations.

L'évacuation des eaux de pluie de la rue IV, suivant l'étude de Jean-Jacques Dufraigne, se fait par « un système d'évacuation des eaux [de pluie] particulièrement élaboré » : « Une rigole, creusée dans le revêtement empierré de la rue et courant le long de la façade de l'îlot I, dirige les eaux jusqu'aux bouches de caniveaux formées par des massifs bâtis contre le mur de façade. Ces caniveaux larges, profonds et dallés, qui longent le mur des habitations, […] les évacuent ainsi définitivement hors de l'oppidum[149]. » En référence à la rue IV du secteur 3, des caniveaux devant l'îlot I, le relevé de Philippe Chapon définit la conception d'un des ouvrages :

« Il mesure 4,60 m de long pour une largeur totale qui varie entre 1 m au sud et 0,60 m au nord […]. Les parois sont constituées de grandes dalles calcaires quadrangulaires dont les longueurs sont comprises entre 0,6 et 1,70 m, les largeurs entre 0,30 et 0,52 m, pour des épaisseurs de 0,06 m. Elles sont dressées de chant, […] Le fond est aussi formé de grandes dalles calcaires irrégulières soigneusement agencées[151]. »

Caniveau en pierre, en parois, dallage et couverture.

Au moment de la conquête romaine en 123 avant notre ère, les peuples saliens de l'oppidum d'Entremont, après un demi-siècle de commerce avec les peuples de la Méditerranée et notamment avec les Grecs, avaient été influencés dans l'architecture des bâtiments, la gestion des ressources hydriques et la conception des réseaux hydrauliques pour l'alimentation en eau de l'oppidum et l'évacuation des eaux usées et pluviales.

« Cependant, les Saliens semblent attachés à une culture leur permettant de garder une certaine indépendance et de marquer leur différence par rapport aux Grecs et plus tard avec les Romains, mais aussi par rapport à leurs voisins gaulois[152]. » Les Romains autorisèrent la population à demeurer sur l'oppidum qui continua à y vivre jusqu'en 102 ou 90 avant notre ère. En 102 les « barbares » ambrions et teutons, en route vers l'Italie, envahirent l'oppidum et sa région, mais furent battus par l'armée romaine du général Gaius Marius. En 90, les Salyens se révoltèrent contre Rome et furent défait par l'armée romaine et l'oppidum d'Entremont sombra dans l'oubli[153].

Oppidum d'Ensérune[modifier | modifier le code]

Plan général de l'oppidum d'Ensérune en 2011.

La gestion de l'eau sur les oppidums était généralement résolue par l'établissement de l'oppidum soit sur une colline proche d'un cours d'eau ou d'un lac, soit à proximité de sources abondantes. La proximité des points d'eau limitait la corvée du portage. Les besoins en eaux pour l'agriculture étaient satisfaits par la pluie, les besoins domestiques étaient limités à la toilette, ainsi qu'à la boisson et la cuisson des aliments. Les besoins en eaux les plus importants, étaient probablement ceux pour le bétail et l'agriculture. Il existe cependant des oppidums qui ne remplissaient pas ces conditions de proximité de l'eau, l'oppidum d'Ensérune est de ceux-là[154].

L'oppidum d'Ensérune est un site archéologique comprenant les vestiges d'un village antique situé sur une colline de la commune de Nissan-lez-Ensérune, dans le département de l'Hérault en France. Bâti sur un éperon rocheux, cet oppidum a été construit et occupé depuis le VIe siècle avant notre ère, jusqu'au Ier siècle de notre ère. Depuis sa première phase de construction, le village a été occupé en permanence, tout d'abord avec les premiers habitants, un petit peuple du début de l'Âge du Fer, les Élisyques, constitutifs du peuple Ligures[155]. À Ensérune, les Élisyques sont un peuple d'agriculteurs et de pécheurs. Puis l'oppidum fut occupé par les Celtes — les Volques — à partir de 218 avant notre ère. Un siècle plus tard, en 118/121, la conquête de la Gaule narbonnaise par les Romains met fin à la civilisation des oppidums dans le sud de la Gaule ; c'est au Ier siècle de notre ère que l'oppidum d'Ensérune fut définitivement abandonné[156].

Plan de l'oppidum d'Ensérune et son environnement.

Le plateau d'Ensérune est un éperon rocheux qui domine d'une centaine de mètres la plaine environnante, avec une vue qui peut s'étendre jusqu'aux Pyrénées. L'oppidum est « une colline allongée est-ouest, la pointe face à l'est et qui va en s'élargissant vers l'ouest, en même temps qu'elle s'abaisse progressivement. » En sa partie supérieure, la colline se termine par un plateau de 750 mètres dans la direction est-ouest et de 250 mètres dans la direction nord-sud. Les bords du plateau sont généralement abrupts sur la vallée. Côté versant sud, des terrasses étagées, reliées par des escaliers, amortissent la pente. Le plateau a subi des transformations au cours des siècles, afin de l'adapter aux besoins de l'habitat humain[157].

Inauguré en 1681 aux pieds de l'oppidum d'Ensérune, sur sa face sud-est, passe le canal du Midi. Depuis le début du XXe siècle l'oppidum d'Ensérune a fait l'objet de nombreux et importants travaux archéologiques. « Les fouilles de l'oppidum d'Ensérune, comptent parmi les plus importantes jamais entreprises dans le midi de la France, tant par leurs ampleurs que par la richesse des renseignements qu'elles ont fournis sur l'histoire de la région pendant les six siècles qui ont précédé la conquête romaine[158]. »

Vestiges de l'oppidum d'Ensérune et Montady.

De 1843 à 1860 les fouilles de l'abbé Ginieis, celles de 1915 par Felix Mouret et celles de l'abbé Louis Ségal de 1923 à 1945. Jean Jannoray, dans sa thèse en 1955, fait une synthèse générale des travaux de ses prédécesseurs. Depuis 1960, le site d'Ensérune est un important chantier confié à plusieurs archéologues comme Hubert Gallet de Santerre, Martine Schwaller, Cecile Dubosse, Dominique Garcia et Michel-Edourd Bellet[159].

« Le nom même que nous donnons ici à l'oppidum est celui que nous lui trouvons appliqué, à partir du haut Moyen Âge, comme un lieu-dit à consonance celtique[160] […] A défaut de texte, c'est à ce matériel et aux ruines qui l'ont livré qu'il faut demander compte du passé d'histoire dont ils sont les témoins[161]. »

Oppidum d'Ensérune canalisation d'écoulement d'eaux pluviales.

Sur l'oppidum d'Ensérune, trois phases d'occupation sont à distinguer :

  • La première phase appartient à la période du premier Âge du Fer, au cours du VIe siècle (du milieu à la fin du Ve siècle suivant Michel-Edouard Bellet) avant notre ère. C'est la construction sur l'oppidum d'un habitat de cabanes en pisé couvertes de chaume, sans ordre apparent, dont il ne subsiste que les emplacements et des silos ou caves creusées dans la roche et que ne protège aucune enceinte.
  • La deuxième phase appartient à la période du second Âge du Fer, à la fin du Ve siècle jusqu'à la fin du IIIe siècle avant notre ère et voit des constructions en pierres assemblées avec de la terre argileuse. « La maison reste la modeste case à pièce unique » d'une cité qui remplace le village primitif. L'urbanisation de la ville se fait de façon ordonnée, avec des voies de circulation à angles droits. Les caves ou silo sont remplacés par des énormes jarres ou doliums placées dans le sol sous les habitations ou regroupées en un lieu commun à la communauté. C'est l'époque de la création de la nécropole à l'ouest du plateau. Une enceinte est construite sur le plateau autour de l'agglomération.
Oppidum d'Ensérune, quartier sud, grande citerne en pierre, gallo-romaine.
  • La troisième phase appartient à la période de La Tène et se situe dans la seconde moitié du IIIe siècle — 225/230 — avec l'arrivée des Celtes sur les bords de la Méditerranée. La ville se construit sur l'ensemble du plateau avec de nouvelles techniques gréco-romaines, telles que la conduite de l'eau vers les habitations et l'évacuation des eaux pluviales et usées. La construction de fortifications aurait été réalisée en deux temps : avant et après l'année 100 avant notre ère. Mais l'état de conservation des remparts est très variable suivant les parties nord ou une partie a été dégagée, alors que sur la partie sud, l'extension de l'agglomération au cours de cette troisième phase « en débordant sur le flanc, aurait favorisé l'arasement du mur »[162].

« […] selon une idée répandue, ce site a toujours été considéré comme fortifié. En réalité, rien ne l'atteste : murs disparates, ajouts successifs, absence de tours, etc. L'élargissement de l'esplanade supérieure a justifié la construction de murs de confortement pour son implantation[163]. »

Ensérune, citerne rectangulaire gallo-romaine construite en pierre.

Jean Jannoray, en 1955, signale qu'« il n'y a pas de rempart dans la première phase d'occupation du site ». La fortification n'apparaîtrait que dans la seconde et aurait connu au moins deux états dans la dernière phase d'occupation avant le Ier siècle avant notre ère et après cette date. Son état de conservation, est très variable et meilleur sur le flanc nord où plus de 200 m de murs ont été dégagés. Au sud, l'agrandissement de la cité lors de la troisième phase en débordant sur le flanc, aurait favorisé l'arasement du mur[164]. L'oppidum d'Ensérune est construit sur un plateau où ne jaillissent pas des sources qui auraient permis l'alimentation en eau de la population d'Ensérune à son apogée — entre 2 000 et 5 000 personnes oui. — L'oppidum d'Ensérune souffre d'un mauvais approvisionnement en eau : une seule source — la source d'Agoutis — située au pied du versant nord, loin du centre du village, alimentait les habitants. La récupération et le stockage des eaux de pluie étaient nécessaires[165]. « Le fait de les disposer à des niveaux différents [les doliums ou jarres] aurait permis de les relier entre eux par des canalisations légères (par exemple en bois) pour recueillir l'eau des toits et la stocker selon le principe des vases communicants, une pratique qui semble bien maîtrisée à Ensérune[166]. »

Silos[modifier | modifier le code]

Oppidum d'Ensérune, plan coupe d'un dolium.

Les silos ou excavations, creusés de main d'homme dans le rocher de tuf calcaire, ont un orifice réduit, entre autres pour en faciliter la fermeture, puis s'évasent dans la partie centrale, avec plus ou moins de régularité. Ces silos ne sont pas enduits, le parement est brut de taille. Généralement un pilier central, laissé au moment du creusement, permet de supporter la dalle de fermeture en haut de l'orifice. Ce dernier se trouve généralement au niveau du sol dallé de la pièce[167]. Les silos ont une profondeur entre 2,50 et 5 mètres et une largeur maximum de 2,50 à 4 mètres, quelles que soient leur forme et la nature du terrain[168].

Les silos faisant office de resserres à provisions limitées, lors de la première occupation de l'oppidum, ou au stockage des grains ou à d'autres réserves alimentaires tirées de l'exploitation de la plaine ou de la chasse sont creusés dans l'enceinte des cabanes ou à proximité immédiate de celles-ci. Elles sont utilisées alors par les occupants primitifs de plusieurs cabanes[169]. Le site d'Ensérune serait le site en France où les archéologues auraient découvert le plus grand nombre de silos. Le nombre de 423 est une hypothèse avancée à la suite des dernières fouilles. Les citernes maçonnées construites pendant Ensérune III sont exclues de ce nombre, certaines d'entre elles pouvant avoir été creusées pour la mise en place de doliums[170].

Oppidum d'Ensérune, quartier d'habitation ouest, avec dolium.

« Ces silos ou cavités constituent donc de précieux repères pour juger de l'étendue du premier village : toute la colline était occupée, […] ainsi que les terrasses du versant sud, jusqu'au bord des anciens étangs au pied de l'oppidum dont elles font apparaître la grande dispersion[171]. »

Les archéologues ayant participé aux fouilles d'Entremont ne pensent pas que les silos des habitants d'Ensérune de cette première phase aient pu servir de sépulture ou de lieu de dépôt d'urnes funéraires. « Le premier habitat d'Ensérune apparaît comme une survivance […] d'une architecture créée pour les besoins d'une civilisation agricole » que l'on retrouve à la même époque sur d'autres sites du Roussillon et du Languedoc, en Espagne et même en Jordanie sur le les plateaux de Pétra où des réservoirs identiques servaient à la fois au stockage de l'eau de pluie et de cachette lors de razzias[172]. Le creusement des silos limité à la première occupation du site d'Ensérune fut admise dans un premier temps par Jean Jannoray et l'abbé Louis Sigal. Cette chronologie dans le creusement et l'utilisation des silos a été contestée et révisée par Christian Olive, à la suite des découvertes lors des fouilles de Michel-Edouad Bellet en 2007. Pour ce dernier : « […] les silos récents sont nombreux avec un creusement qui a eu lieu principalement entre la fin du IIIe / début du IIe et le Ier siècle av. J.-C., période correspondant à Ensérune III. Quelques silos à grain à Ensérune peuvent avoir été creusés et utilisés à la période 550/450, il n'est pas facile de répondre à la question[173]. »

Oppidum d'Ensérune, les 2 doliums.

L'ancienneté du creusement des silos est admis par tous les archéologues, de même que la possibilité du creusement de certains silos au IVe siècle et leur utilisation, comblement et réouverture durant encore 4 ou 5 siècles pour des affectations différentes de leur origine — comme la transformation en citerne[174]. Avec les besoins domestiques et l'élevage du bétail, il n'est fait aucune allusion au problème de l'eau — en dehors de la transformation de certains silos en citernes — lors de cette première période d'occupation du site d'Ensérune. Selon H. Gallet de Santerre : « […] il est hors de doute que plusieurs au moins de nos silos ont été conçus pour être des citernes […] ainsi que cela est sûr dans quelques réemplois tardifs sur le plateau avec la présence de canalisation en dur et béton de tuileau […][175]. »

La source en bas de l'oppidum devait satisfaire aux besoins domestiques, l'élevage du bétail devait se faire dans la vallée où l'eau était disponible dans les marais.

Silos-citernes[modifier | modifier le code]

Malgré les difficultés que les archéologues et les historiens ont à cerner la chronologie dans la construction des silos sur le site d'Ensérune en raison des méthodes de fouilles passées, de l'importance du site et des certitudes et incertitudes des « fouilleurs », Christian Olive et Daniela Ugolini ont fait un travail de recherche important sur la « transformation et l'utilisation des silos » transformés en citerne pour le stockage de l'eau. « […] l'utilisation des silos en citernes pour la collecte et la conservation des eaux pluviales souvent évidente […] car Ensérune souffre d'un réel problème d'approvisionnement hydrique, la source étant située au bas du versant nord, loin du cœur du village, et la pente est raide[173]. »

Oppidum d'Ensérune, les 3 doliums ou jarres en terre cuite.

Les silos transformés en citerne sont nombreux et se reconnaissent aux traces de revêtement d'étanchéité, de margelle, de vases à puiser que l'on en retire, ou leur canalisation d'alimentation. Le « château d'eau » (insula XII), au sud-ouest du plateau, comporte 45 citernes, certaines reliées les unes entre elles par des canalisations ou des rigoles, l'ensemble groupé près des habitations. « […] ce sont des silos/citernes liés à l'eau, il n'y a aucune raison de croire qu'ils soient beaucoup plus anciens que le premier siècle avant notre ère, ni qu'ils aient eu une autre fonction auparavant[176]. »

« [Le caractère superficiel de la romanisation] se traduit par un souci plus accusé d'urbanisme, qui conduit à l'aménagement de grandes citernes pour résoudre le problème de l'alimentation en eau[177]. » L'insula XVII de la terrasse est comporte 76 cavités sur cet éperon rocheux à l'écart des habitations. Cette concentration de cavités / citernes, placée assez loin du village, pourrait avoir abrité une zone artisanale, nécessitant beaucoup d'eau — une teinture à froid. À la différence de l'insula XVII, l'insula IV comporte des citernes directement creusées sous les habitations. Certains aménagements confirment la fonction de ces silos/citerne : le silo/citerne II/14, comporte une canalisation en pierres conservée sur 3,50 mètres avec une section intérieure de 0,18 m par 0,12 m, la couverture est faite de dalles de pierres de 0,60 m par 0,40 m, le radier est fait de pierres de grande plaques de calcaire. L'étanchéité du conduit est assurée par un mortier de chaux et de brique pilée. La pente va vers la citerne, ce qui indique une canalisation d'alimentation, recevant les eaux de pluie d'une maison proche[178].

Les silos / citernes de l'enclave Gondard, comportent une canalisation principale de 80 mètres de long réalisée en pierre, de 0,50 m de large sur 0,60 m de haut, avec une couverture en fines dalles de pierre, l'ensemble lié avec du mortier de chaux et de brique pilée. Les citernes sont raccordées à la canalisation principale par une canalisation placée un peu en dessous de leur ouverture, déversant le trop plein dans la citerne en dessous. La canalisation principale se déverse dans un bassin de décantation creusé dans la roche (5,25 × 5,0 m), avant de se déverser dans un réservoir de stockage en forme de puits de 13 m de profondeur[179].

Oppidum d'Ensérune, les 5 doliums.

Doliums et jarres[modifier | modifier le code]

Du IIIe au Ier siècle avant notre ère (-225 -100) chaque maison possédait un dolium — jarre de l'Antiquité, d'une contenance allant jusqu'à 3 000 litres qui servait, entre autres, de citerne à eau — fabriquée sur place ou dans la région proche en raison de sa fragilité ; les doliums étaient réalisés en argile rougeâtre en provenance du sud de Narbonne et cuite dans des fours. Leur forme est souvent piriforme, mais il en existe de type sphérique. Le dolium, dont l'emploi était vu comme une évolution due aux influences grecques, serait apparu au IVe siècle avant notre ère, correspondant au début d'Ensérune II[180]. Placés dans les silos existants, les doliums ont remplacé les cavernes ou citernes anciennes, dont l'entretien était difficile, notamment en raison de la paroi du dolium en terre cuite, matériau d'une certaine fragilité, avec la fabrication, le transport et la mise en place de ces énormes jarres assez difficile. Les premiers doliums auraient été fabriqués de 225 à 100 avant notre ère et une deuxième phase de fabrication dans le courant du premier siècle avant notre ère. La date de ces premiers passages du « silo au dolium » avancée par Jean Jannoray, paraît peu conforme aux affirmations de ce même archéologue qui, dans ce même ouvrage une centaine de pages en avant, affirme : « […] leur emploi [les silos] comme resserres à provision fut propre au village primitif ; dans celui qui lui succéda à la fin du Ve siècle leur office fut rempli par des grandes jarres ou dolia, désaffectées ils ont été alors […] une gêne pour les bâtisseurs et ont dû être remblayées dans le dernier quart du Ve siècle […] Leurs occupants abolissent l'usage du silo, qu'ils remplacent par un dolium enfoncé dans le sol de leur demeure[181]. »

Oppidum d'Ensérune, vue d'une partie des silos/doliums.

La pièce VI/14 aurait été comblée à la fin de la première phase, vers 350, puis rouverte partiellement pour la mise en place d'un dolium, puis rouverte à nouveau pour la mise en place d'un deuxième dolium sur un socle maçonné. Les doliums peuvent être installés à deux niveaux différents suivant la pente du terrain. Ces actions successives expliquent les différentes utilisations du silo et la difficulté pour les archéologues de définir leur utilisation exacte au cours des siècles. Dans la pièce V/ 23-24, le silo a lui aussi été rouvert après un comblement antérieur, pour la mise en place d'un dolium posé sur un socle[182].

Dans cette collecte et le stockage des eaux pluviales, en provenance du toit des maisons, il est possible qu'après la suppression des silos/cavernes et leurs comblements, des doliums ou jarres aient été installés, soit seuls ou en batterie, à l'aide d'une canalisation en bois ou en terre cuite, à des niveaux différents, aidé par la pente du terrain, permettant au moment du remplissage le passage d'un dolium à l'autre, réalisant ainsi la décantation des matières lourdes[183].

Les silos / citernes du « château d'eau » de l'insula XII, clairement dédiés à l'eau, évitaient d'avoir ces réserves sous les maisons, apportant humidité et risque d'effondrement. Les archéologues ne réfutent pas l'idée d'une concentration d'ateliers artisanaux nécessitant à la fois, d'un besoin d'eau important — forge, tannerie à froid, travail du cuir — et d'un éloignement du centre du village due à leurs modes de production bruyants et malodorants[184].

Fouilles dans le quartier Ouest[modifier | modifier le code]

Ces fouilles ont porté sur la partie extrême ouest du site d'Ensérune, où un habitat de la IIIe phase ville, qui appartient à la période de La Tène, s'est superposé à la nécropole de la IIe phase de la ville qui appartient à la période du second Âge du Fer. Le résultat des fouilles de l'Insula X, réalisées entre 1959 et 1965, sont divisées en trois maisons ou groupes de pièces, désignés par les lettres A, B, C, D.

Oppidum d'Ensérune, vestiges d'habitation sur l'acropole.

Des quatre maisons, dont trois sont contiguës (A, B et C) c'est la maison A qui apporte les informations les plus précises sur les installations hydrauliques en service au moment de l'utilisation de ces habitats.

L'ensemble des besoins en eau semblent provenir essentiellement de la récupération des eaux de pluie, des toitures en tuiles des bâtiments et d'un impluvium — bassin creusé au milieu de l'atrium pour recueillir les eaux de pluie — pour la maison A, avec un réseau de canalisations amenant les eaux vers un réservoir enterré sous la maison. L'usage de ne recueillir dans les citernes que les eaux pluviales tombant des toitures, est général à Ensérune comme dans le reste du monde antique[185].

La maison A, par la disposition de ses locaux est unique à Ensérune, les pièces sont groupées autour de l'impluvium (A2) qui en est le centre et l'élément essentiel. L'impluvium... « de la maison A est une courette à ciel ouvert, de forme carrée de 4,65 mètres de côté, le sol était réalisé par une couche de cailloutis enrobés par un mortier. L'impluvium était relié à une grande citerne par un canal d'évacuation de 5,60 m de longueur et 0,70 m de profondeur, constitué de dalles en pierres plates dans le fond, de pierres verticales pour les côtés, le caniveau était couvert par des pierres plates. L'étanchéité du conduit était réalisée sur certaines parties avec de l'argile jaune ou un ciment grossier — chaux et tuileau. Une autre canalisation de pierre — 0,40 m par 0,20 m de profond — amenait l'eau d'un petit réservoir circulaire qui recevait l'eau d'une descente pluviale en provenance d'une toiture vers la citerne. Afin de recueillir un maximum d'eau, l'impluvium était bordé sur trois côtés d'une galerie, avec certainement une toiture de tuiles en pente vers l'intérieur — suivant les archéologues — l'eau de pluie tombait sur le sol de la courette et récupérée par le conduit de pierre s'écoulait vers la citerne[186]. »

Oppidum d'Ensérune, réservoir d'eau près des remparts.

La grande citerne — longueur 4,50 m, largeur 2,64 m, profondeur 2,75 / 2,82 m — a une forme oblongue, « en pierres très soigneusement appareillées », suivant le modèle de celles de la dernière époque d'Ensérune III. Deux piliers en pierre soutenaient une poutre transversale en trois éléments de pierre laquelle portait les dalles de couverture. Vers le centre de la citerne, une ouverture circulaire, « un trou d'homme » avec une margelle, permettait l'accès pour la maintenance et le nettoyage de la citerne. Le fond de la citerne était légèrement en pente vers une cuvette de décantation. Lors de sa découverte, la citerne était en parfait état de fonctionnement et d'étanchéité[187].

Un grand caniveau orienté est-ouest traverse l'espace A1 et se poursuit côté est et côté ouest. Cette canalisation devait être hors service lors de la phase III d'Ensérune et avait une fonction de récupération des eaux de pluie, afin de les évacuer au-delà des habitations, dans un silo/réservoir creusé près d'un mur nord-sud, ayant la fonction de citerne ou de puisard[188].

Dans la réalisation de l'ensemble hydraulique de la maison A, le texte précise :

« […] l'utilisation de formules familières à l'architecture romaine n'est pas moins claire et pourtant les différences avec les grandes villae gallo-romaines sont notables, […] la rustique simplicité de l'appareil, l'absence de certains éléments de confort (chauffage par hypocauste, mosaïques de sol) […] une sorte de compromis entre les techniques indigènes, toujours vivaces et les emprunts récemment importés. »[189]

— Hubert Gallet

La maison B, un nouveau bâtiment qui, quoique ordonné, est bien différent de la maison A, notamment par la simplicité de son réseau hydraulique, lequel ne comporte pas d'impluvium, ni d'un réseau aussi sophistiqué pour l'époque.

Oppidum d'Ensérune, partie de caniveau en pierre.

Le système hydraulique de la maison B se compose de deux conduits convergeant vers une citerne creusée à leur jonction. L'origine de ces conduits est, comme pour la maison A, une pierre creusée qui devait recevoir le tuyau de la descente pluviale, récupérant les eaux de pluie des terrasses ou des toitures en tuile. Le mur intérieur nord de la pièce B1 est l'origine des conduits et mitoyen avec les pièces B2 et B3. Ces conduits, des caniveaux de pierre, sont couverts de dalles de pierre.

« La citerne, soigneusement construite, est circulaire d'un diamètre de 2,90 m et d'une profondeur totale de 4,20 m. Elle possède en sa partie haute une ouverture ronde d'un diamètre de 0,63 m. Les débris découverts dans la citerne lors des fouilles, sont la preuve [pour les archéologues] que la citerne a été utilisée en tant que telle jusqu'à la ruine de l'édifice »[190].

« Le réseau hydraulique de la maison B est assez « fruste » comme il est de règle dans la ville indigène d'Ensérune […] un type architectural spécifiquement méditerranéen, celui de la pasta grecque : une salle longue avec un côté ouvert sur une cour. Le sol de ce portique ouvert sur l'extérieur est sujet à recevoir les eaux de pluie, une solution complémentaire à l'approvisionnement en eau de la maison, avec la récupération de l'eau de la toiture »[191].

Oppidum d'Ensérune, détail du caniveau en pierre.

Dans la maison C, les fouilles entreprises ne permettent pas de définir la présence d'un quelconque réseau hydraulique. Une cavité pouvant avoir été creusée pour la mise en place d'un dolium, dans l'angle nord-est de la maison, et un dolium enterré, trouvé intact proche du premier à l'intérieur d'une pièce, sans pouvoir définir si ces doliums étaient là pour un stockage de produits alimentaires, ou pour une réserve d'eau. L'emplacement d'un atelier, pouvant être une forge, indique à la fois le caractère artisanal de cette partie du quartier, ainsi que de la présence obligatoire d'une ou plusieurs citernes d'eau[192].

La maison D ne comporte aucune information sur un réseau hydraulique découvert au cours des fouilles, sinon « une canalisation, probablement un égout », le long d'une chaussée.

Ouverture du silo d'une maison avec sa pierre de couverture

La ville actuelle de Béziers, cité gauloise des Volces, s'appelait alors Beteris. Auguste, l'Imperator Caesar Divi Filius Augustus, fils adoptif de Jules César, en 36 avant notre ère, fonde en territoire volque la Colonia Urbs Julia Septimanorum Baeterra (le nom latin de Béziers), colonie de droit romain où s'installent des colons romains vétérans de la septième légion de Jules César et intégrée à la province Narbonnaise. Dès sa création, Béziers exerce une attraction sur les habitants d'Ensérune ; Baeterra est construite sur un ancien oppidum, ce qui évite un plus grand dépaysement aux nouveaux arrivants. La proximité de la mer Méditerranée et du fleuve Orb, mais surtout traversée par la nouvelle Via Domitia qui relie l'Italie à l'Espagne, font de la nouvelle cité un centre du commerce important de la région[193].

Au cours des générations suivantes, les habitants d'Ensérune rejoignent la nouvelle métropole Baeterra et ses nouvelles richesses, les plaisirs et le confort des habitations romaines. Au Ier siècle de notre ère, l'oppidum d'Ensérune fut définitivement abandonné[194].

Fin des oppidums dans le sud de la Gaule[modifier | modifier le code]

La fin des oppidums avec la conquête de la Gaule Narbonnaise en 118/121 par les Romains met fin à la civilisation des oppidums dans le sud de la Gaule. Cette conquête à Ensérune ne fut pas une conquête brutale, car il n'y a pas eu de résistance particulière des habitants, pas de bataille sanglante, ni de destruction comme lors de la prise d'Entremont. Les habitants d'Ensérune conservèrent leur mode de vie et continuèrent à habiter sur leur oppidum et dans leurs maisons de pierre et cela jusqu'au début de notre ère[195].

La construction des maisons dans le développement de l'oppidum se poursuit avec les apports techniques et de confort venant de Rome : la création des égouts, la construction et l'étanchéité des grandes citernes, la couverture en tuile (tegulae) des maisons, une récupération plus rationnelle des eaux de pluie. La reconstruction d'une partie de l'enceinte et la construction d'un rempart neuf est également décidée, ceci afin de se prémunir non pas de Rome mais de l'invasion des Cimbres à la fin du IIe siècle avant notre ère, qui ravageaient le Languedoc et le Roussillon avant de passer en Espagne[196].

Cette adhésion à la culture et au mode de vie romaine sonnent la fin de ce que l'on appelle la civilisation des oppidums. Mais si la civilisation des oppidums disparaît, c'est parce que les avantages de la position défensive des oppidums n'avaient plus aucune utilité dans un pays pacifié avec la pax romana[197].

L'étang asséché de Montady au pied de l'oppidum d'Ensérune.

Autres Oppidums en Gaule[modifier | modifier le code]

La France est le pays en Europe de l'Ouest et centrale où le nombre de villes ou d'oppidums celtiques, défini généralement comme un habitat protohistorique fortifié, sont les plus répertoriés et souvent mis en valeur par les archéologues, les historiens et les bénévoles afin de pouvoir êtres visités par le public. Suivant le dernier comptage en date du 25 mars 2022, le nombre d'oppidums en France serait de 145[198].

La répartition géographique des oppidums est générale dans toute la France, mais avec des régions où les oppidums sont plus nombreux que d'autres. Nombreux sont les oppidums en Provence et en Aquitaine, ainsi que dans la partie orientale de la France : Basses-Alpes, Bourgogne, Champagne, Lorraine, alors que dans le Nord et l'Armorique en sont moins pourvus.

À partir de La Tène III (125 avant notre ère), « […] il semble que les ravages causés par l'invasion des Cimbres déterminèrent plusieurs tribus à multiplier, à agrandir ou à renforcer leurs forteresses. Les récits de César nous montrent combien les villes ou les bourgades étaient nombreuses à l'époque de ses campagnes. En un seul jour, le proconsul en fit incendier plus de vingt chez les Bituriges[199]. »

Cependant, si au moment de la conquête romaine un certain nombre d'oppidums furent dépeuplés ou abandonnés, « […] quelques indices permettent de penser que certaines fortifications subsistent après la conquête, bien qu'il soit difficile de savoir si elles restent des centres importants, ou s'il s'agit simplement d'une réoccupation partielle[200]. » À la fin de la conquête romaine, vers 50 avant notre ère, la Gaule s'assimila assez rapidement à la civilisation apportée par les vainqueurs, renforcée par la Pax Romana[199]. De nombreux vestiges d'oppidums remarquablement exhumés et mis en valeur par de nombreux archéologues, permettent de retrouver ce que fut la gestion de l'eau chez les Celtes, à la fois pour les besoins domestiques, ainsi que pour les besoins de l'élevage et l'agriculture. De nombreux oppidums se trouvaient proches d'un point d'eau important, rivière ou lac, d'autres nécessitaient la réalisation d'un système hydraulique avec la captation d'eau de source ou des eaux de pluie et la réalisation de puits ainsi que de réservoir de décantation et de stockage de l'eau.

Oppidum de Castel-Coz-Cap-Sizun[modifier | modifier le code]

Oppidum de Castel-Coz, vue aérienne.

L'oppidum de Castel Coz se trouve en Bretagne dans le département du Finistère, sur la commune de Beuzec-Cap-Sizun. L'oppidum de Castel Coz est un éperon barré, un promontoire rocheux fortifié naturellement protégé à 20 m au-dessus du niveau de la mer, qui abritait un groupement d'habitations accessible par une seule chaussée fortement défendue.

Avec une occupation au Néolithique, la présence humaine est observée à Beuzec Cap Sizun dès le troisième millénaire avant notre ère. Il ne reste que des vestiges de cette époque : de nombreux tumulus et la découverte d'une stèle datée de 500 ans avant notre ère. L'oppidum gaulois de Kastel Koz atteste lui d'une occupation importante à la période de l'Âge du Bronze et du Fer[201].

Oppidum de Castel-Coz vu de la lande du Cap-Sizun.

Tout en fortifiant la pointe de Kastel Koz, les Romains construisirent la voie romaine d'une part vers la pointe du Van et d'un autre côté vers Douarnenez et Carhaix. L'oppidum aurait contenu jusqu'à deux cents habitations[202].

À la différence de l'oppidum de Cléden-Cap-Sizun construit plus dans les terres et où coule une source d'eau douce, les recherches archéologiques n'ont pas encore permis la découverte de source sur le site de Castel-Coz-Cap-Sizun, de même que la présence de puits. L'approvisionnement en eau douce devait se faire par la récupération d'eau de pluie de surface dans les creux de terrain[203].

Oppidum de Glanum[modifier | modifier le code]

Vue de la partie sud de l'oppidum de Glanum.

L'oppidum de Glanum, le site archéologique le plus important de la Gaule narbonnaise, se trouve au cœur des Alpilles sur le territoire de la ville de Saint-Rémy-de-Provence, dans le département des Bouches du Rhône. Le site s'est développé au fond d'un vallon à l'entrée d'un défilé rocheux qui mène au mont Gaussier, premier habitat des populations protohistoriques qui par la suite fondèrent l'oppidum de Glanum.

Vestiges d'une fontaine hellénique, près de l'ancienne Agora, ou place publique, à Glanum (IIe ou Ier siècle av. J.-C.

À l'origine Glanum était un oppidum salyen, peuple gaulois d'origine celto-ligure implanté en Provence aux VIIe et VIe siècles avant notre ère Son implantation aurait pour origine une source « sacrée » au débit important et fréquentée depuis la Préhistoire[204].

Glanum fut fortement influencée dans son architecture par les Grecs (Phocéens) aux IIe et Ier siècle avant notre ère qui, après avoir investi Massalia, remontèrent le Rhône et occupèrent l'oppidum jusqu'à l'arrivée des Romains — en 63 avant notre ère — qui devint alors l'Oppidum Latinum[205].

Concernant l'approvisionnement en eau de l'oppidum, la source sacrée devait également servir aux besoins domestiques des populations, puisqu'un monument / fontaine a été construit au IIe siècle avant notre ère pour recueillir les eaux de la source[206]. La position géographique de l'oppidum en fond de vallon, devait permettre la construction de puits peu profonds. Il est indiqué notamment la présence d'un puits monumental à escalier et couloir d'accès (dromos) avec margelle datant de la fin du IIe siècle ou du début du Ier siècle avant notre ère[207].

Oppidum de Gergovie[modifier | modifier le code]

La commune de la Roche Blanche au pied de l'oppidum de Gergovie.

Le site de l'oppidum de Gergovie constituait un des trois oppidums arvernes du bassin de Clermont-Ferrand : Corent, Gondole et Gergovie. L'oppidum de Gergovie se situe en Auvergne-Rhône-Alpes, dans le département du Puy-de-Dôme, sur la commune de La Roche-Blanche. Le plateau de Gergovie, autrefois appelé « plaine de Merdogne » est un plateau de 70 hectares à 744 m d'altitude, situé à une dizaine de kilomètres au sud de Clermont-Ferrand[208]. L'oppidum de Gergovie doit sa célébrité, au siège de la ville qui vit les troupes de Vercingétorix vaincre les armées de César en 52 avant notre ère. Depuis les fouilles commandées par Napoléon III, le village de Merdogne est rebaptisé Gergovie. Les fouilles ont montré une occupation humaine du plateau au Néolithique et à l'Âge du Bronze et une fortification datant de la fin du premier Âge du Fer (Ve siècle avant notre ère)[209].

César utilise très souvent le mot oppidum pour désigner le site de Gergovie mais, en deux occasions, il préfère écrire urbs (la ville) perspecto urbis situ (« faire le point sur la situation de la ville ») et ex omnibus urbis partibus orto clamore (« un cri s'éleva de toutes les parties de la ville »). L'utilisation de ces termes montre que l'oppidum de Gergovie est habité de manière importante et permanente.

Le plateau de l'oppidum de Gergovie vu de la plaine.

« Les constructions ne couvraient pas toute la surface de l'oppidum, de vastes surfaces étaient des champs ou des jardins, […] c'est dans la partie centrale de l'oppidum que fut dégagé un quartier artisanal avec des ateliers pour le travail du fer et du bronze, ainsi que l'os, les bois de cervidés, le textile[209]… »

L'oppidum de Gergovie, vestiges sur le plateau.

Il y avait un réseau hydraulique — puits, citernes, canalisations — pour l'alimentation en eau de ces ateliers et pour les besoins domestiques. L'Auzon, petite rivière affluent de l'Allier, coule au pied de l'oppidum et devait satisfaire aux besoins des élevages. Un puits a été découvert au cours des fouilles de 2014.

« il y avait en face de la ville […] une colline très bien fortifiée par la nature et isolée de toutes parts : si nous l'occupions, nous priverions l'ennemi d'une grande partie de son eau »

— Jules César, De Bello Gallico

L'oppidum de Gergovie ne se limitait pas au seul plateau : les terrasses sous-jacentes en faisaient partie intégrante. Sur ces terrasses se trouvent les sources où les habitants venaient s'approvisionner en eau et c'est là qu'étaient établis les camps gaulois lors de la bataille[210].

Oppidum de Luzech[modifier | modifier le code]

Carte de Luzech, avec le site archéologique de l'Impernal et l'oppidum.

L'oppidum de l'Impernal est situé sur une colline jadis fortifiée du Pech de l'Impernal dominant le Lot, sur le territoire de la commune de Luzech dans le département du Lot.

De forme allongée, il a une longueur de 700 m sur une largeur variant de 75 à 200 m ; il domine la rivière le Lot de 150 m. Ses pentes très abruptes à l'est et au sud, aboutissent sur les rives du Lot, plus douces à l'ouest où elles vont rejoindre le vallon très encaissé du Ravin des Chênes. L'emplacement de l'oppidum de Luzech en faisait un excellent emplacement pour la construction d'un habitat fortifié[211].

À l'époque Magdalénienne, une tribu habitait une grotte au-dessus de la rivière, puis au Néolithique les hommes occupèrent la partie basse de du plateau de l'Impernal. Au début de l'Âge du Fer, vers le Ve siècle avant notre ère, les Gaulois construisirent l'oppidum sur l'ensemble du plateau. Des vestiges gallo-romains de l'occupation de l'oppidum au Ier siècle avant notre ère, ont été retrouvés sur le plateau de l'Impernal[212].

L'oppidum de Luzech sur l'Impernal depuis la Pistoule.

Depuis la fin du XIXe siècle, c'est une cinquantaine de campagnes de fouilles qui ont eu lieu sur l'oppidum de Luzech ; des fouilles plus ou moins importantes dans le temps et dans l'espace sur le plateau de l'Impernal[213]. Cependant, le bilan des découvertes et les vestiges sur la gestion de l'eau sur le plateau, reste peu nombreux.

Dans leur article Michel Martinaud, Christine Baret et al, décrivent :

« Malgré le riche contenu archéologique […], on peut affirmer que si des vestiges de constructions en pierre ont existé, les restes en sont très ténus. Ce résultat conforte l'hypothèse d'une destruction des vestiges par les cultivateurs à l'époque où l'oppidum était couvert de vignes »[214]. « Cette eau, sur un plateau aride et sans sources, aurait dû forcément être puisée au Lot. Du côté est, la Cévenne de Cayx forme de tels abrupts qu'il eût été à peu près impossible d'aller la puiser à la rivière et la remonter à peu près à pic de 155 mètres au-dessus du lit de celle-ci[215]. »

L'oppidum de Luzech en haut du plateau de l'Impernal.

Le plateau de l’Impernal n’ayant pas de sources d’eau afin de satisfaire les besoins domestique de l’oppidum, le moyen d’obtenir cette eau précieuse ne pouvait provenir que par la récupération des eaux de pluie. Les eaux de surface au début de l’occupation de l’oppidum, puis par la récupération des eaux des toitures de bâtiment, pour ceux couverts de tuiles. « « Un nombre très considérable de morceaux de tegulae ou tuiles plates, d'imbrices ou tuiles demi rondes analogues à nos modernes tuiles-canal, mais de dimensions généralement moindres[216]. »

Luzech, vestiges d'un petit temple gallo-romain sur l'oppidum de l'Impernal.

Ces eaux de pluie devaient êtres conduites avec des caniveaux de pierre vers des citernes enterrées, comme pour les oppidums de Bibracte, Entremont ou Ensérune.

« Dans le secteur sud, […] des vestiges protohistoriques ont été mis en évidence […] une ou deux citernes, de simples puits de quelques mètres de profondeur destinés à stocker l'eau […] Dans le secteur nord, d'autres vestiges ont également été mis en évidence. […] Il s'agit de grandes fosses remplies de galets et de drains linéaires en galets destinés à canaliser l'eau[217]. »

Oppidum du Puy d'Issolud - Uxellodunum[modifier | modifier le code]

Emplacement géographique des oppidums de Uxellodunum et Murcens.

L'oppidum du Puy d'Issolud, de son nom antique Uxellodunum (en français : « la forteresse élevée » de uxel, élevé, et dunum, latinisation de dounon, forteresse) est situé sur les communes de Vayrac et de Saint-Denis-lès-Martel pour les versants ouest et sud-ouest, dans le département du Lot. Avec une superficie d'environ 80 ha le plateau culmine au nord-est à 311 mètres et descend vers l'ouest à 210 mètres, au-dessus de la fontaine de Loulié. C'est une colline séparée du Causse de Martel par la vallée de la Tourmente et du Causse de Gramat par celle de la Dordogne. De hautes falaises calcaires, à pic, le bordent au nord-ouest et au sud. Partout ailleurs, les pentes, coupées de ressauts rocheux, restent abruptes ou accentuées[218].

Le siège d'Uxellodunum par César en 51 avant notre ère, l'une des dernières batailles de la guerre des Gaules.

« Caius Caninius, s'y étant aussitôt porté, constata que la place était de tous côtés défendue par des rochers escarpés, qui en eussent rendu, même sans garnison, l'accès difficile à des hommes armés[219]. »

Le plateau du Puy-d'Issolud a été habité dès le Paléolithique moyen. De nombreux vestiges ont été retrouvés, pour des périodes allant de la Préhistoire au Moyen Âge.

Le plateau est devenu un site important pour les populations de la fin de l'époque du Bronze – IXe siècle av. J.-C. -, jusqu'à la fin de l'âge du Fer - Ier siècle de notre ère. Vers l'an 50 de notre ère les Gallo-Romains étaient installés sur le plateau[220].

Le site d'Uxellodunum, est la célèbre place forte où des troupes gauloises, comprenant des rescapés de la bataille d'Alésia, assiégés par les légions de Jules César, livrèrent la dernière bataille pour l'indépendance de la Gaule.

Travaux de la fontaine de Loulié lors de la bataille d'Uxellodunum.

Plusieurs localités se sont longtemps disputé l'honneur d'avoir sur leur territoire l'emplacement du site d'Uxellodunum. Cet oppidum était occupé par le peuple cadurques, peuple gaulois qui habitait un territoire du sud du Massif Central centré sur la vallée du Lot, avec au nord le Causse de Gramat et au sud celui de Limogne. Sa prise marqua la fin de la Guerre des Gaules en 51 avant notre ère[221].

Le 26 avril 2001, une commission du Ministère de la Culture a officiellement identifié le site du Puy d'Issolud comme le site historique d'Uxellodunum.

Le plateau du Puy-d'Issolud ne possède pas de sources et, avec la collecte des eaux de pluie et les eaux des rivières au pied du plateau — la Dordogne, la Tourmente et la Sourdoire — seule une source de la Fontaine de Loulié, sur les falaises ouest du plateau, permettait un approvisionnement en eau pour les besoins domestiques de la population et du bétail sur le plateau. « Toute la population n'eut dès lors plus d'autre ressource que l'eau d'une fontaine abondante, sortant du pied même des murs, dans cet espace, d'environ trois cents pieds, le seul que la rivière n'entourât pas. Il prive d'eau les assiégés[222]. » Afin de couper l'approvisionnement en eau des assiégés avec la source, César fit creuser des conduits souterrains dans la direction des filets d'eau qui alimentaient la source. Ceux-ci furent coupés et détournés de leurs cours ; n'étant plus alimentée, la source ne coula plus et les assiégés coupés de leur dernier approvisionnement en eau se rendirent à César[223].

Oppidum de la Cloche aux Pennes-Mirabeau[modifier | modifier le code]

L'oppidum de la Cloche aux Pennes-Mirabeau, est un site archéologique situé dans le département des Bouches du Rhône, sur les communes de Pennes-Mirabeau et de Rove. C'est un éperon rocheux à 235 mètres d'altitude, sur une colline au nord du massif de la Nerthe qui sépare l'étang de Berre de la côte marseillaise[224].

Oppidum de la Cloche aux Pennes-Mirabeau dans son environnement.

L'oppidum de la Cloche aurait été fondé vers le second âge du fer, au IIIe siècle av. J.-C., occupé par la tribu des Comoni, faisant partie du peuple des Ligures, puis aurait accueilli les populations d'un autre oppidum proche et moins important, celui de loppidum de la Teste Nègre. Loppidum de la Cloche aurait été fortement remanié vers la fin du IIe ou du Ier siècle avant notre ère. L'oppidum de la Cloche aux Pennes-Mirabeau est un habitat entièrement pensé et bâti dans la première moitié du premier siècle avant notre ère[225].

Lors du siège de Massalía par César en 49 avant notre ère, celui-ci accuse l'oppidum de La Cloche de ravitailler les assiégés, une partie de son armée attaquent l'oppidum de la Cloche et déportent les habitants. Ce fut l'abandon de l'oppidum par sa population.

L'oppidum de La Cloche est une référence fondamentale pour l'étude des villages méridionaux de la fin de l'Âge du Fer. La construction de l'oppidum de La Cloche a très probablement été influencé par l'occupation des Grecs à Massalía, le nom en grec de la Marseille antique, devenue une colonie grecque fondée par des Phocéens vers 600 avant notre ère ; en 49 avant notre ère, César assiège et prend la ville, qui deviendra Massilia[226].

Oppidum de la Cloche aux Pennes-Mirabeau vestiges de constructions.

Sur le site de l'oppidum de La Cloche, bâti dans la première moitié du premier siècle avant notre ère, il a été mis au jour par les équipes de Louis Chabot, « ...un ensemble hydraulique complexe, avec citerne, canal de récupération des eaux de ruissellement d'une voie [de circulation], cuve de décantation et cuve de trop plein, qui jusqu'ici est unique sur les oppida du Sud-Est de la Gaule, surtout dans l'état de conservation dans lequel nous l'avons découvert. […] Il faut aller en Languedoc, à Ensérune, pour en trouver de semblables[227]. » La citerne principale, d'un état de conservation rare, a 5,15 m de longueur, 3,50 m de largeur et 3,75 m de hauteur. De forme asymétrique du fait de ses murs nord et est, sa construction est réalisée contre la paroi rocheuse et épouse la forme du rocher. L'ensemble des parois internes de la citerne sont enduites d'un béton de tuileau, réalisé en une ou deux épaisseurs de 2,5 à 3 cm.

Le fond de la citerne est légèrement concave et comporte en son milieu une cuvette de récupération des impuretés. Un escalier sur un des côté de la citerne permet l'accès à son nettoyage et entretien.

Oppidum de la Cloche aux Pennes-Mirabeau vestiges et chemin.

Une petite citerne annexe, de 2,50 m sur 1,80 et 1,00 m de hauteur, bâtie sur le côté sud de la grande citerne, semble avoir servie de trop plein lors des grosses pluies. Cette petite cuve semble avoir été construite en même temps que la grande citerne.

L'ensemble des deux citernes, eu égard à la forme non parallélépipédique des deux citernes, pouvaient garantir 60 000 litres d'eau aux habitants de l'oppidum. D'autres citernes, comblées et non découvertes lors des fouilles, peuvent avoir été présentes sur le site, au moment de l'occupation de l'oppidum[228].

Oppidum de la Cloche aux Pennes-Mirabeau, vestiges de constructions avec possible puits et réservoir.

Le système d'alimentation de la grande citerne a été mis au jour au cours des fouilles. Les eaux de ruissellement de la voie de circulation, tombaient dans un puisard, servant d'un premier système de décantation des matières lourdes. De ce puisard partait un canal formé de pierres plates posées verticalement pour les côtés et posées à plat en fond du canal, les parois étaient enduites à l'intérieur en ciment de tuileau. La section du canal était de 20 cm de largeur et de 25 cm de profondeur, il n'était pas couvert.

Le canal aboutissait à une petite cuve triangulaire, enduite intérieurement, avec moulures en quart de rond. Cette nouvelle cuve servait de second de bac de décantation après le puisard en amont. De cette cuve faisant office de décantation, l'eau par débordement passait dans la grande citerne, en tombant sur la paroi rocheuse arrondie de l'angle nord-ouest qui faisait office de brise jet[229].

Une petite citerne accolée au sud de la grande citerne, par débordement servait de trop plein lorsque la grande citerne était remplie et permettait une réserve d'eau supplémentaire.

La date de la fin de l'utilisation de cet ensemble hydraulique de récupération, de décantation et de stockage des eaux domestiques, semble correspondre à la date de destruction de l'oppidum par l'armée de César, soit l'an 49 avant notre ère. « ...son terminus post quem [date la plus ancienne de la construction de cet ensemble hydraulique] n’est pas encore acquis, mais nous pensons qu’il doit être assez proche du milieu de la durée de vie que nous attribuons à ce site, tout au moins dans l’état d’urbanisme que nous lui connaissons, ce qui nous conduit à lui donner comme date de construction les années -80 / -70, avec des réaménagements vers -60[230]. »

Oppidum d'Alésia[modifier | modifier le code]

La plaine des Laumes le village de Alise-Sainte-Reine.et la colline d'Alésia.

L'oppidum d'Alésia est situé sur un vaste plateau culminant à 407 mètres d'altitude, au sommet du mont Auxois, sur la commune d'Alise-Sainte-Reine, arrondissement de Semur, dans le département de la Côte d'Or. L'oppidum d'Alésia était au Ier siècle avant notre ère, la capitale de la tribu gauloise des Mandubiens (La Guerre des Gaules, VII 68) faisant partie du peuple Éduens. C'est le site reconnu officiellement de la bataille d'Alésia, qui s'est déroulé entre le mois de juillet et de septembre 52 avant notre ère et qui vit la défaite de la coalition de peuples gaulois menés par Vercingétorix face à l'armée romaine de Jules César.

Le plateau d'Alésia mesure 2 km de longueur environ, sur une largeur maximale de 800 mètres. Au temps de l'occupation gauloise, une enceinte en pierre sèche renforçait sur certains points les défenses naturelles de l'oppidum entouré d'escarpements rocheux. La superficie est d'environ 97 hectares[231]. « L'oppidum d'Alésia était situé au sommet d'une colline si élevée qu'un blocus parut le seul moyen de s'y rendre maître ; elle était baignée à sa base par deux cours d'eau sur deux de ses faces. Devant la ville, s'étendait une plaine d'environ trois miles de longueur ; sur tout le reste du pourtour, elle était entourée par des collines d'une hauteur uniformes, séparée par d'assez faibles intervalles […][232]. » L'occupation humaine sur le Mont-Auxois (Côte-d'Or), plateau naturellement protégé par des falaises, est attestée depuis le Néolithique. À l'âge du bronze (entre 2300 et 800 avant notre ère), la région de Côte-d'Or comporte plusieurs foyers de

Caniveau en pierre dans la plaine en face de l'oppidum d'Alésia.

peuplement[233]. Le plateau est en fait occupé probablement dès le Ve siècle av. J.-C., du fait entre autres de son positionnement stratégique au débouché d'un axe de circulation rejoignant Massalía et utilisée par les commerçants gaulois travaillant avec les Phocéens[234].

Les vestiges pré-romains mis au jour au cours des différentes campagnes de travaux par les archéologues sur le site de l'oppidum d'Alésia, sont assez rares, notamment par la phase de construction d'un nouvel Alésia gallo-romain, après la victoire de César. Après la victoire de César, l'oppidum ne disparaît pas mais s'organise et s'urbanise progressivement selon des modalités architecturales et urbanistiques romaines : théâtre, forum, basilique civique. (celle-ci désigne durant l'Antiquité un grand édifice public à caractère semi-sacré destiné à abriter des audiences judiciaires, des assemblées publiques et non culturelles ou religieuses)[235].

La ville, dans ses formes et lieux d'occupation romains, est abandonnée au Ve siècle, en raison de la multiplication des ravages liés aux incursions germaniques (Francs et Alamans) en 269 et 276.

Sur l'oppidum d'Alésia, l'eau ne semble pas un problème majeur. En effet l'oppidum est entouré par deux cours d'eau, l'Oze et l'Ozerain affluents de la Brenne, qui baignent les pieds du plateau d'Alésia et s'écoulent vers la plaine des Launes qui s'étend à l'ouest[236]. Un nombre de sources important se trouvent sur le flanc ou en bas des collines. La source dite de la Croix-Saint-Charles et qui coule encore, est attestée par les vestiges d'un sanctuaire comportant des systèmes de canalisations. D'autres sources semblent également présenter des vestiges d'utilisation antique. La source des Dartreux alimente l'hôpital d'Alise depuis 1685, avec un réseau de captation souterraine d'une longueur de 80 mètres[237]. De nombreux puits ont été mis au jour par les archéologues au cours des différentes fouilles. Depuis les fouilles de 1906, une trentaine de puits ont été trouvés dans la ville gallo-romaine sur le plateau de l'oppidum d'Alésia[238].

Vue aérienne des vestiges du site archéologique d'Alésia.

« Ainsi les fouilles du XIXe siècle dans ce secteur ont repéré ce qui a été interprété en 1861 comme un « puits militaire à balancier […] creusé dans le sable, [avec lequel] on a de l'eau toujours filtrée et toujours fraîche » (Pernet, 1907). Cette découverte suscita pour ses découvreurs « la conviction que bien d'autres puits semblables [devaient] exister dans la traversée de la plaine des Laumes[239]. » À la suite du siège de Gergovie, Vercingétorix et ses hommes se replient dans l'oppidum des Mandubiens sur le site d'Alésia. Ils sont suivis, à un jour d'intervalle, par l'armée de César. Cette dernière entreprend alors le siège de la ville gauloise. Plusieurs dizaines de milliers de personnes se retrouvent avec leur bétail sur le plateau de l'oppidum et en moindre mesure autour de loppidum occupé par l'armée de César[240].

Les Gaulois, assiégés sur l'oppidum, disposaient de quantités d'eau suffisantes pour alimenter les hommes, la consommation pour les animaux posait un problème. César estime à un total de population de 80 000 hommes, militaires et civils et les chevaux de 15 000 cavaliers, sans compter la consommation de l'eau pour le bétail des populations civiles déjà sur place à l'arrivée de Vercingétorix[241].

Puits de captage de l’eau de source ou rivière souterraine

« L'eau, indispensable à la survie des populations et des bêtes, est un élément majeur dans la gestion de ces conditions et nécessite une prise en compte dans l'organisation de la vie en communauté. »

N'ayant aucun accès à l'eau des rivières, les assiégés n'avaient que les sources pour les besoins en eau des hommes et des animaux sur l'oppidum et peut-être quelques puits profonds. Un rationnement a dû être mis en place afin d'économiser les ressources disponibles sur place, avec la sécurisation des points d'eau, le siège ayant lieu pendant les mois de forte chaleur. Si l'eau était présente du loppidum, « la totalité ne pouvait être utilisée en continu et pour éviter les pertes, les gaulois ont dû réaliser un système hydraulique de captation et de transport de l'eau vers des citernes, ou des doliums et ainsi récupérer l'eau des sources la nuit pour son utilisation le jour »[242].

Plan du réseau hydrique lors du siège d'Alésia par jules César en 52 avant notre ère.

« Si « la soif n'a pas torturé les défenseurs d'Alésia », comme l'affirme Joël le Gall, Vercingétorix, afin de conserver l'eau pour les combattants, a dû cependant renvoyer les populations non combattantes hors de l'oppidum et cela aux bons soins de César[243] »

« Ceux qui, à raison de leur santé ou de leur âge, ne pouvaient rendre de service à la guerre, sortiraient de la place […] Les Mandubiens, qui les avaient reçus dans leur ville, sont forcés d'en sortir avec leurs enfants et leurs femmes. Ils s'approchent des retranchements des Romains, et, fondant en larmes, ils demandent, ils implorent l'esclavage et du pain » (César, VII, 78). » L'armée de César ne semble pas avoir eu de problèmes d'approvisionnement en eau. L'estimation concernant les troupes de César, assiégeant l'oppidum d'Alésia serait de 40 000 à 45 000 soldats, avec en plus les cavaliers et les valets ou personnel d'intendance, soit un effectif global de 65 000 à 75 000 hommes à abreuver[244]. Pour la boisson et la cuisson de la nourriture, les sources étaient assez rares, maisles environs d'Alésia était abondamment pourvue de puits taillés dans le roc et parfois maçonnés[245]. Pour le bétail et les chevaux de la cavalerie, l'eau des rivières, certainement surveillées des intrusions gauloises, permettaient de subvenir à leurs besoins[246].

Oppidum de Lutèce[modifier | modifier le code]

Lutèce ou premier plan de la ville de Paris, avant la bataille de Lutèce.

Lutèce est le nom francisé employé par les Romains pour désigner la ville gallo-romaine – Lutetia ou Lutetia Parisiorum – qui prendra au IVe siècle de notre ère le nom de Paris, du nom de la tribu gauloise, les Parisii, une des tribus celtes présentes dans cette région depuis le IIIe siècle avant notre ère. Le nom donné par les Parisii à ce petit bourg ou oppidum de pêcheurs et de marchands n'est pas connu[247].

La première mention de Lutèce, semble être celle de César, qui la situe dans une des boucles de la Seine, nombreuses à l'époque[248]. « Pendant ces mouvements de l'armée de César, Labiénus ayant laissé à Agédincum (Sens), pour la garde des bagages, les recrues récemment arrivées d'Italie, se porte avec quatre légions vers Lutèce (Paris). Cette ville appartient aux Parisii et est située dans une île de la Seine. » [Parlant de Metlosédum (Melun) César dit à nouveau] « C'est une ville des Sénons, située, comme nous l'avons dit de Lutèce, dans une île de la Seine. […] L'ennemi, [l'armée des Parisii menée par Camulogène] averti de cette marche par ceux qui s'étaient enfuis de Metlosédum, fait mettre le feu à Lutèce, couper les ponts de cette ville [...][249]. »

Plan de Paris en l'an 508 de notre ère.

On ne connaît pas aujourd'hui avec certitude l'emplacement de l'oppidum de Lutèce, la capitale des Parisii. « De façon générale, l'histoire du site parisien est toutefois mal connue jusqu'à la période gallo-romaine ». Les historiens ont longtemps pensé que l'oppidum des Parisii se trouvait dans l'île de la Cité et cela malgré les fouilles, sans résultat probant, lors des grands travaux du baron Haussmann et du métro parisien. Le lieu d'implantation de la cité et capitale des Parisii avant l'arrivée de Romains, a pu se trouver également dans l'île Saint-Louis, ou dans une autre des îles de la Seine, aujourd'hui disparues et rattachées à la berge. La découverte en 2003, à Nanterre dans une des boucles de la Seine, des vestiges d'une cité gauloise d'une quinzaine d'hectares, datée du IIe siècle avant notre ère, a fait naître une hypothèse très discutée : placer l'oppidum des Parisii, non plus dans l'île de la Cité, mais « sous une partie de la ville actuelle de Nanterre », à dix kilomètres à l'ouest du centre de Paris[250]. « À de rares exceptions, ne subsistent des occupations antérieures que des vestiges fugaces, qui ne représentent qu'une partie infime des réalités passées. Au terme de 2 000 ans environ, les traces des Gaulois qui vivaient à Nanterre sont donc discrètes, enfouies à quelques mètres sous la ville actuelle, ou parfois déjà détruites par les aménagements modernes[251]. »

Maison ronde typique de l'âge du fer. Reconstitution.

Comme pour la majorité des villages de l'époque pré-romaine, c'est-à-dire celtes, les maisons de la tribu des Parisii étaient construites en bois et en torchis et couvertes de chaume. Il ne reste rien de ces vestiges, sinon les trous des poteaux des fondations, les fossés et les puits - une quinzaine ont été découvertes par les archéologues - comblées de matériaux divers. Les matériaux plus nobles tels que la pierre, n'étaient pas encore utilisés pour l'édification des maisons, mais réservés à la construction des puits en pierres appareillées, peu profonds de par la proximité du fleuve et des zones de marais à l'est de l'oppidum[251].

Les Parisii n'étaient pas une grande tribu et ne disposaient pas d'un territoire très étendu, mais leur implantation sur les bords de la Seine, en fait à la fois un centre d'échange et de stockage, d'où transitent les marchandises en provenance d'Italie et de Gaule centrale, ainsi que des tribus du Nord, dont ils tirent leurs revenus, mais également réalise une défense naturelle[252]. L'implantation de l'oppidum des Parisii se situe également aux abords de zones marécageuses difficilement franchissables lors d'une éventuelle invasion de tribus voisines[253].

Les fouilles menées à Nanterre depuis plusieurs années ont permis de définir la présence d'une bourgade avec ses maisons, son centre d'artisanat, des lieux de stockage, soit pour les besoins de la tribu ou pour le commerce, ainsi qu'un ensemble de rues.

Carte des tribus et des villes de la Gaule au moment de la conquête romaine. Agrandir l'image pour plus de précisions.

« Les fouilles menées depuis plusieurs années à Nanterre livrent des éléments caractéristiques, évoquant les sites urbains de la fin de l'âge du fer. […] »[254].

Malgré la tentative de César en 53 avant notre ère, d'une Assemblée des Gaules pour conclure une paix avec les tribus des cités gauloises - les Parisii, les Carnutes, les Trévises et les Senons n'ont pas répondu à sa convocation. L'année suivante ces tribus se révoltent et rejoignent l'armée de Vercingétorix. Le lieutenant de César, Titus Labiénus envoyé sur place, est bloqué dans les marais, mais lors d'une deuxième attaque les Parisii sont vaincus, en un lieu encore controversé qui pourrait être le Champ de Mars, la plaine de Grenelle, Nanterre ou Vitry[255].

Après la conquête romaine, la cité des Parisii devenue Lutetia (Lutèce) se développe vers la rive gauche de la Seine et sur l'île de la Cité, pour devenir sous l'impulsion des Romains une ville gallo-romaine, de taille moyenne avec une population de l'ordre de dix mille habitants à son apogée. Elle sera reprise en 508 par Clovis qui en fera sa capitale[256].

Vue de la Seine depuis le chemin de halage à Nanterre.

Le réseau hydrographique disponible autour de l'oppidum des Parisii est important, quel que soit l'emplacement de celui-ci, que cela soit à Nanterre ou en un autre lieu que pourront découvrir les archéologues dans les années futures[257]. Le réseau hydraulique par contre est difficile à définir, dans la mesure ou le lieu d'implantation de l'oppidum n'est pas définitivement arrêté. Seules des hypothèses peuvent être émises, avec la connaissance des réseaux découverts sur d‘autres oppidums.

Pour les besoins domestiques, la construction de puits, à usage personnel et collectif, permettait d'avoir de l'eau potable pour la boisson et la préparation et la cuisson des aliments. Pour le bétail et les cultures, le fleuve, les ruisseaux et les mares creusées dans les zones marécageuses, devaient permettre d'en satisfaire les besoins.

Certainement peu ou pas de sources, et donc pas de canalisation pour conduire les eaux vers les lieux d'utilisation. Pour les eaux usées, il est difficile de connaître le niveau technique des Parisii dans ce domaine ; certainement des caniveaux creusés dans le sol le long des rues, avec des fossés pour conduire les eaux usées et de pluie vers l'extérieur de l'oppidum[258]. « Il faut se représenter une ville gauloise et ses abords : elle est formée d'une partie urbanisée, avec maisons et rues, et de champs cultivés et de pâturages. Elle est assez étendue[258]. »

De nombreux autres vestiges d'oppidums existent sur le sol français, puisque 145 auraient été répertoriés en 2022. Dans les années à venir les archéologues et historiens feront d'autres découvertes d'oppidums d'une plus ou moins grande importance sur le plan de la connaissance de notre passé. Un certain nombre d'oppidums se trouvent sur des espaces privés et cultivés et souvent difficiles d'accès pour des fouilles approfondies, notamment dans le domaine de la gestion de l'eau. Parfois, malgré leur importance historique, le lieu d'implantation de certains oppidums n'est pas parfaitement défini, c'est le cas de Lutetia, ville de la tribu gauloise des Parisii.

D'autres vestiges d'oppidums seront fouillés et mis en valeur par les archéologues et permettront de mieux définir ce que fut la gestion de l'eau chez les Celtes en Gaule, à la fois pour les besoins domestiques, ainsi que pour les besoins de l'élevage et de l'agriculture.

Grande-Bretagne[modifier | modifier le code]

Camp britannique Le fort de l'Âge de Fer orne le sommet du phare du Herefordshire et de la colline du Millénaire au sud.

Contexte[modifier | modifier le code]

Les Celtes dans leur migration n'avaient pas encore atteint la Grande-Bretagne, lorsque celle-ci a commencé à être séparée de l'Europe il y a 450 000 ans, au cours d'une gigantesque inondation en provenance de la Mer du Nord, érodant le fond de ce qui deviendra La Manche. Une deuxième inondation, il y a environ 150 000 ans, aurait définitivement fait de la Grande-Bretagne une île, en la détachant de l'Europe continentale[259].

Au cours de ces transformations géologiques, toutes notions d'Angleterre, d'Écosse, de Pays de Galles, d'Irlande ou de Royaume-Uni étaient très éloignées. Puis au cours des siècles avant et après notre ère, l'île de Grande-Bretagne a fait l'objet de migrations et d'invasions en provenance du continent européen, de la part de divers peuples, dont le peuple des tribus celtes. Les historiens et les archéologues, débattent beaucoup de la date d'arrivée des Celtes en Grande-Bretagne et du moment où l'influence celte a commencé à dominer, bien que la date la plus communément admise soit approximativement le VIe siècle avant notre ère[260].

Ancienne colline d'Oswestry, vue sur l'entrée de la forteresse et sur le Shropshire.

Les débuts d'une île de Grande-Bretagne peuplée par des envahisseurs intégrants les autochtones, apparaît fausse suivant les découvertes des archéologues. Au cours de millénaires successifs, les peuples ont envahi et quitté l'île de Bretagne, parfois en grand nombre, mais il y a toujours eu une continuité fondamentale de la population, comme le confirme le Dr James Simon de l'université de Leicester, archéologue britannique et spécialiste de l'âge du fer[261]. « Cependant, il y a une chose sur laquelle les Romains, les archéologues modernes et les insulaires de l'Âge du Fer eux-mêmes seraient tous d'accord : ils n'étaient pas des Celtes. Il s'agit d'une invention du XVIIIe siècle ; le nom n'était pas utilisé auparavant. L'idée est venue de la découverte, vers 1700, que les langues insulaires non anglaises se rapportent à celle des anciens Gaulois continentaux, qui étaient réellement appelés Celtes[261]. » Les premiers récits, à la fin de l'Âge du Fer, notamment La Guerre des Gaules de Jules César, dénombrent un nombre important de peuples sur le sol de l'île de Bretagne, dont les plus puissants pour l'époque seraient : les Trinoventes, Silures, Comovii, Selgovae, entre autres, mais rien n'indique que ces groupes avaient un quelconque sens de l'identité collective ou d'appartenance au monde celtique. Les nombreuses cultures régionales sont issues de l'Âge du Bronze local qui l'a précédé et ne sont pas le résultat de vagues d'envahisseurs continentaux "celtiques"[262].

Le Hillfort British Camp du IIe siècle av. J.-C., est situé au sommet du Herefordshire Beacon dans les Malvern Hills.

« Contrairement à l'idée traditionnelle selon laquelle la Grande-Bretagne possédait à l'origine une uniformité "celtique", que les envahisseurs romains, puis saxons et autres ont perturbée, la Grande-Bretagne a en réalité toujours été le foyer de multiples peuples. Si sa population a fait preuve d'une forte continuité biologique au cours des millénaires, les identités que les insulaires ont choisies d'adopter ont subi des changements remarquables[263]. » Avec l'Âge du Bronze, que les chercheurs échelonnent de 2200 à 600 avant notre ère, le cuivre et l'étain sont disponibles dans le sud de la Grande-Bretagne, Cornwall and Devon - Copa Hill, Engine Vein, Ecton Copper Mines - l'habitat du Néolithique s'accroît considérablement avec l'augmentation des populations. Les hameaux sont composés de maisons circulaires, généralement placés en haut d'une petite colline, parfois entourés de palissades, ce sont les hillforts. Ils sont parfois pourvus des fosses de stockage et de bassins de récupération de l'eau de pluie. La plupart seraient des maisons familiales[264]. « Pendant ce temps, les fortifications étaient largement construites dans la plupart des régions du pays dans une variété de styles incorporant des murs verticaux de bois, de pierre ou d'une combinaison des deux, d'une manière très similaire aux forts continentaux de l'Ha B et C de la Tène I[265]. »

Vue aérienne de la péninsule de Brean Down, en Somerset.

Avec l'apparition du fer sur l'île de Bretagne et le développement de la culture de La Tène - entre le XIIIe et le Ier siècle avant notre ère - c'est quelque 3 300 collines fortifiées, ou hillforts - plus connues sous le nom d'oppidums sur le continent, qui se construisirent, parfois sur des sites établis antérieurement, au sud de l'île, l'Angleterre actuelle, au pays de Galles, puis vers les Lowlands du nord de l'île et dans les archipels écossais et ses brochs[266]. « Les hameaux sont composés de deux maisons circulaires, voire plus, parfois entourés de palissades. Ils sont souvent pourvus des fosses de stockage et de bassins de récupération de l'eau de pluie[267]. » Les Celtes sont arrivés progressivement en Angleterre au cours des siècles, entre le VIe siècle Ier siècle avant notre ère, mais il n'y probablement jamais eu d'invasion celtique programmée. La diversité des différents clans, ne leur permettait pas encore de s'unir pour une invasion concertée et organisée. Les Celtes parlaient celtique mais il n'y avait pas encore, il n'y a jamais eu, d'empire celtique unifié[268].

Pour la Grande-Bretagne, concernant la présence du peuple celte, plusieurs régions différentes sont à prendre en compte, chacune avec un système différent dans son développement et son organisation social-économique dans la période de l'Âge du Fer, précédant l'arrivée des Romains dans l'île de Bretagne. Le Royaume-Uni, que l'on appelle officiellement le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord, est un état créé en 1907 constitué - comme son nom officiel l'indique - de la Grande-Bretagne et l'Irlande du Nord[269].

Celtique roundhouse de l'Age du fer au Royaume Uni. Reconstitution.

La Grande-Bretagne, quant à elle, correspond à l'île bordant la côte nord-ouest de l'Europe continentale. Elle comprend l'Angleterre, le Pays de Galles et l'Écosse ainsi que la plupart des territoires insulaires limitrophes.

La Grande-Bretagne, c'est l'Angleterre au sud-est du pays avec les comtés de l'Est-Anglie, du Sussex et les South Midlands - Jusqu'au début des années 1960, la plupart des efforts de fouilles se sont concentrés sur les Chaiklands du Wessex - Puis une zone du sud-ouest, avec l'ouest du Pays de Galles, les Cornouailles, le Devon et les parties occidentales du Somerset. La grande région du nord de la Grande-Bretagne, avec le nord et l'ouest de l'Écosse, les Western Îsles, les Orkney et les Shetlands[270]. Comme le précise Barry Cunliffe : « Une distinction majeure peut être faite entre la zone Centrale méridionale, dominée par les "hillforts" fortement défendues, et la zone orientale où les forteresses sont rares[271]. »

Résurgence d'une source d'eau sur le flanc du rempart du camp britannique Hillfort de Malvern Hill.

La définition d'un hillfort - dont le nom peut varier d'une région à l'autre en Europe : oppidum, doon, dun, broch, castros - représente un type de terrassement utilisé comme un refuge fortifié ou un établissement défendu, situé de manière à exploiter une élévation pour en tirer un avantage défensif. Ils sont typiquement européens et datent de l'Âge du Bronze ou de l'Âge du Fer. Certains ont été utilisés dans la période post-romaine. La fortification suit généralement les contours d'une colline et consiste en une ou plusieurs lignes de remblais, avec des palissades ou des murs défensifs, et des fossés extérieurs. Les hillforts se sont développés à la fin de l'Âge du Bronze et au début de l'Âge du Fer, soit approximativement au début du premier millénaire avant notre ère et ont été utilisés dans de nombreuses régions celtiques d'Europe centrale et occidentale jusqu'à la conquête romaine.

À la date du 8 octobre 2018, il a été identifié 4 147 hillforts en Grande-Bretagne et en Irlande, alors qu'on pensait auparavant que leur nombre était de 2 000. Il y en a 1 694 en Écosse, 1 224 en Angleterre (dont 271 dans le Northumberland) et 535 au Pays de Galles[272] ».

Angleterre[modifier | modifier le code]

« [L'Angleterre de] L'Âge du Fer commence dès le Xe siècle avant notre ère en Europe, les Celtes migrent alors vers l'Angleterre. Un des aspects de l'extension de la culture celte est la propagation de la technologie du fer. Bien qu'elle soit déjà présente de manière sporadique dès le premier millénaire avant notre ère, elle se répand très largement au début du VIIIe siècle[273]. » Venu du sud de l'Europe, la métallurgie du fer arrive en Angleterre vers le VIIIe siècle avant notre ère. C'est le développement des refuges fortifiés ou hillforts, dans le style des oppidums importés du continent. C'est l'émergence de groupes régionaux qui se distinguent par leur matériel et leur habitat notamment[274].

Aux VIIe et VIe siècle avant notre ère, des développements divergents peuvent être détectés dans le Wessex, en particulier dans le Wiltshire et l'ouest du Hampshire. Il semble y avoir une augmentation rapide du nombre de forteresses construites[275].

Jusqu'au début des années 1970, les fouilles dans le sud de l'Angleterre se sont concentrées sur les Chaiklands du Wessex, puis de nouvelles fouilles eurent lieu dans les South Midlands - les comtés d'Oxfordshire et de Northamptonshire - et en Essex[276].

Maiden Castle Dorset[modifier | modifier le code]

Le site de Maiden Castle se situe dans le comté du Dorset, près de la côte sud de l'Angleterre, sur une colline à 2,5 km au sud-ouest de la ville de Dorchester.

Les défenses de Maiden Castle du côté sud comprenaient quatre remparts et trois fossés.

Fouillé pour la première fois entre 1934 et 1937 par Sir Mortime Wheeler, puis dans les années 1980 par Niall Sharples qui effectua plusieurs campagnes de fouilles qui l'amenèrent à différentes réinterprétations[277].

Le site de Maiden Castle est principalement connu pour son occupation à l'Âge du Fer, mais a connu des occupations antérieures. Un premier campement à l'époque du Néolithique ancien, puis une occupation du site à l'Âge du Bronze, vers 800 avant notre ère, mais rapidement abandonné suivant les archéologues comme Barry Cunliffe. « Construit vers 600 BC, le premier Hillfort de Maiden Castle recouvrait une aire de 6,4 ha. Il est comparable (notamment en taille) à plusieurs autres Hillforts construits à la même époque en Angleterre. Les défenses composées d'un simple fossé et d'un rempart (le tout mesurant 8,4 m de haut) ont été reconstruites au moins une fois. Les restes archéologiques ont été largement détruits par les occupations ultérieures[278]. » C'est autour de 450 avant notre ère que le site a connu son expansion la plus importante. La surface a triplé (de 6.4 à 19 ha) faisant de Maiden Castle le plus grand hillfort d'Europe. À partir de l'an 100 avant notre ère, le schéma d'organisation des rues a été remplacé par des habitations plus aléatoirement disposées. La moitié ouest du site fut abandonnée, tandis que les occupations se concentrèrent à l'est du site[279].

Les défenses de Maiden Castle du côté sud comprenaient quatre remparts et trois fossés.

Les résultats d'une campagne de fouilles dirigée par N. M. Sharples, en 1985-86, sur l'enceinte fortifiée du Hillfort de Maiden Castle, n'ont pas permis la découverte d'un quelconque réseau d'alimentation, de stockage ou de distribution pour les besoins en eaux. Que cela soit pour les moyens domestiques, pour ceux à l'élevage du bétail - bœufs, moutons, chèvres, chevreuils, cochons - des cultures vivrières ou la culture en plus grandes surfaces, comme pour l'épeautre[280].

Les seules informations que nous révèle le rapport de Niall Sharples, concernent la captation et l'évacuation des eaux de pluie autour des maisons et leur conduite vers l'extérieur des remparts au moyen de rigoles et de fossés. « ...et à l'est, au-dessus de la rigole entourant la maison, [...] les rigoles de la maison ronde à l'est [...] La rigole 6078 contourne le bord de la carrière orientale et la rigole 6180 se trouve entre les fosses au centre de la maison et les rigoles environnantes. [...] Au sud, à l'endroit où la rigole intérieure (5750) de la maison débouchait sur la partie orientale, [...] Au nord de la maison se trouvait une rigole (6186) qui pourrait être un drain autour de la maison. [...] les doubles rigoles qui entourent la maison. [...][281] » Le réseau pour l'évacuation des eaux pluviales autour des habitations et leur rejet vers l'extérieur semble, à la fois bien étudié par les constructeurs de l'Âge du Fer et en assez bon état de conservation pour avoir permis aux archéologues d'en retrouver les traces. « Les dimensions et le profil de la rigole primitive (5876/5750) varient considérablement. [...] En général, il [le profil de la rigole] était profond et clairement défini au nord et peu profond à l'ouest et au sud. Il atteignait une largeur et une profondeur maximales de 0,6 et 0,5 m respectivement au nord, mais il était aussi peu profond que 0,1 m à l'ouest. Son remplissage était également varié : certaines parties étaient composées de limon et d'autres de gravats. La rigole postérieure (6161/5485) était moins profonde et plus large, jusqu'à 1 m de large et 0,45 m de profondeur[282]. »

South Cadbury Castle[modifier | modifier le code]

Vue du château de Cadbury depuis Beacon Lane avec la ferme de Whitcombe et le plan d'eau au premier plan.

Le site de South Cadbury Castle se situe dans le village de Sparkford au Somerset. En 1966-70, des fouilles ont révélé une occupation du site à partir du Néolithique par la tribu des Dumnonii puis des Durotriges jusqu'à l'époque Normande - XIe et XIIe siècle de notre ère. South Cadbury est l'un des plus importants hillforts dans le sud de l'Angleterre[283].

De par sa situation, le site de South Cadbury domine toute la région et se trouve à une hauteur de 150 m au-dessus du niveau de la mer, sa surface est d'environ 7 ha. À son sommet un réservoir d'eau naturel, alimenté par les eaux de pluie, permettait un approvisionnement en eau des occupants de la colline, mais aucun réseau n'a encore été mis au jour, dans l'éventualité d'une distribution de l'eau depuis le réservoir vers les maisons[284].

Hillfort de Cadbury site de l'Age du Bronze et du Fer en Somerset.

Les premières fouilles datent de la fin du XIXe siècle, de nouvelles fouilles ont eu lieu en 1960 et 1992. Les défenses du hillfort comprennent une succession de 4 remparts. Â l'intérieur de ces remparts, des traces d'habitations rondes - les rounhouses - et rectangulaires, ont été mises au jour, des puits ont été également découverts lors des fouilles et sont encore visibles[284].

Les différentes fouilles entreprises sur le site montrent l'existence d'ateliers du travail des métaux, avec une augmentation importante de la population sur le hillfort, suivant les époques et notamment à partir du Xe siècle avant notre ère[285].

L'archéologue Barry Cunliffe pense que l'augmentation de la population a encore joué un rôle et a déclaré que :

« Les forts offraient des possibilités de défense à la communauté à des moments où le stress d'une population croissante débouchait sur une guerre ouverte. Mais je ne considère pas qu'ils ont été construits parce qu'il y avait un état de guerre. Ils étaient fonctionnels en tant que forteresses défensives lorsqu'il y avait des tensions et il ne fait aucun doute que certains d'entre eux ont été attaqués et détruits, mais ce n'était pas le seul, ni même le plus important, facteur de leur construction[286].
Château de Cadbury, une colline de l'Âge du Fer dans le Somerset. Gravure coloriée.
 »

Les archéologues, dont Richard Tabor, au cours des fouilles, ont trouvés des preuves de la destruction du hillfort lors de l'invasion des Romains en 43-44 avant notre ère, malgré une forte résistance des tribus de la région - Durotriges et Dobunni - face aux légions de Vespasien[287].

Suivant (une des légendes) le hillfort de South Cadbury serait le lieu où se trouvait Camelot, le château du roi Arthur[288].

Les différentes fouilles entreprises par les archéologues sur le site de South Cadbury Castle : Georges Gray en 1913, Leslie et Alcock en 1966 -70 et 1973, Aston et Burrow en 1991 et John C. Barrett et al. dans son rapport de 2000, parlent de façon très succincte des moyens pour satisfaire les besoins en eau du Hillfort de South Cadbury.

Carte des travaux de terrassement avec position des puits, à Cadbury Castle, Somerset

On peut penser que, comme pour la plus-pars des hillforts ou oppidums, les besoins en eau pour le bétail et l'agriculture, situés à l'extérieur des remparts, étaient satisfaits par la rivière proche, la Henshall Brook, au sud du hillfort. L'eau pour les besoins des cultures situées à l'intérieur des remparts venant de la récupération des eaux de pluie et de leur stockage dans le réservoir sur le plateau du hillfort[284]. Pour les besoins domestiques du Hillfort de South Cadbury, plusieurs fontaines ou sources semblaient pouvoir satisfaire aux besoins de la communauté. Hazel Riley et Christopher Dunn, dans le paragraphe The ramparts du rapport de fouilles The later prehistoric and early historic archaeology, parle du puits du Roi Arthur - King'Arthur Well. Cette source, proche de la porte d'entrée du Hillfort à l'intérieur des ramparts, est actuellement tarie, mais a pu être utilisée il y a plus de 2 000 ans[289].

Vue de la rivière Test près de Cadbury Hillfort en Somerset.

Proche du puits du Roi Arthur, à l'intérieur des remparts, se trouve Le Puits à Souhaits de la Reine Anne - Queen Anne's Wishing Well. Quoique coulant peu, par manque l'utilisation et d'entretien, cette source, comme celle de Roi Arthur, pouvait for bien il y a 25 siècles, satisfaire aux besoins domestiques du hillfort[289].

À l'intérieur des remparts, comme à l'extérieur d'autres sources, non encore découvertes par les archéologues, pouvaient fournir en eau l'ensemble un complément d'eau pour les besoins domestiques du Hillfort de Cadbury Castle.

Danebury Castle[modifier | modifier le code]

Le Fort de Danebury dans le Hampshire. Vue aérienne.

Danebury Castle est une colline fortifiée - hillfort - de l'Âge du Fer dans le Hampshire, au sud de l'Angleterre, au nord-ouest de Winchester. Le site archéologique construit au VIe siècle avant notre ère et habité pendant cinq siècles, Danebury est considéré comme un oppidum de référence. Danebury Castle serait l'un des hillforts ou villages celtes en haut d'une colline, réalisée par l'homme ou naturelle, datant de l'âge du fer, les plus étudiés en Europe. L'étude et les différentes fouilles entreprises sur le site, ont permis de mieux comprendre la construction des hillforts de Grande- Bretagne[290]. Les fouilles effectuées par le professeur Cunliffe de l'université de Southampton en août 1969 montrent que tous les remblais datent de l'Âge du Fer, datant du IIIe siècle avant notre ère au Ier siècle de notre ère. Suivant l'archéologue Barry Cunliffe, vers l'an 400 avant notre ère, une modification à l'intérieur du site se serait produite dans le cadre de l'urbanisme, avec une redistribution de l'alignement planifié des maisons le long des rues. Les défenses renforcées et réorganisées : « Danebury était devenue une importante ville de montagne et le siège d'une autorité politique considérable. » Au début du Ier siècle avant notre ère, le hillfort fut abandonné et réoccupé en l'an 50, en raison de la menace de l'invasion romaine[291].

Danebury Down hillfort, sheep grazing in Hampshire.

L'activité principale à Danebury était l'agriculture, avec très probablement les activités de forge, suivant les découvertes d'ateliers de bronze lors des fouilles. Le commerce était également important, car l'élevage de bétail et notamment le mouton avec le tissage de la laine, produit qui permettait d'obtenir en échange du fer, de l'étain et du cuivre, mais également du sel et des matériaux de construction comme la pierre. Une communauté de 300 à 400 personnes aurait vécu sur le site pendant près de 400 ans[292].

À Danebury Castle comme dans un certain nombre de hillforts construits et occupés par le peuple celte, il est rarement fait mention de l'utilisation de l'eau, pas plus que de sa provenance ou captation, son stockage et traitement lorsque nécessaire, sans autres mentions de réseaux en bois ou en poterie pour le transport de l'eau pour son utilisation - pour les humains, les animaux et l'agriculture.

La position variable des hillforts suggère qu'une variété de considérations ont pu gouverner leur emplacement final et notamment leur emplacement proche d'un ruisseau, une rivière ou un étang, parfois une source. Le Hillfort de Danebury est proche de la rivière Wallop Brook - au sud-ouest du hillfort - affluent de la rivière Test au sud-est. Stanford dans son étude sur les forteresses des Marches centrales, repris par Toby Driver note :

Le ruisseau Wallop, près du hillfort de Danebury Castle avant de rejoindre la rivière Test.

« ... les ruisseaux et les rivières constituaient des frontières toutes faites, qu'ils étaient précieux en tant que points d'eau et en tant que matériaux riverains et qu'ils étaient donc probablement des "possessions désirables" au sein de la société[293]. » Au cours des fouilles archéologiques de Danebury, dirigées par le professeur Barry Cunliffe entre 1969 et 1988, il a été trouvé les preuves de l'existence de 73 maisons rondes - roundhouses - et 500 bâtiments rectangulaires. Un village important dont l'approvisionnement en au potable était certainement programmé avant la construction du site, avec toutes les installations nécessaires pour satisfaire aux besoins en eau d'une population - hommes et animaux - aussi importante[294]. Les hillforts d'Angleterre n'ont pas encore été tous découverts ou parfaitement identifiés par les archéologues et décrits par les historiens, à la date du 8 octobre 2018, « L'Angleterre compte 1 224 forts de colline [hillforts]. Bien que certains remontent à l'Âge du Bronze, la majorité des forts de colline en Grande-Bretagne ont été construits à l'Âge du Fer (du VIIIe siècle avant notre ère à la conquête romaine de la Grande-Bretagne), le Northumberland étant le grand gagnant avec 271 forts[295]. »

Pays de Galles[modifier | modifier le code]

Hillfort de Dinas Dinlle, Gwynedd, Pays de Galles.

Après leur arrivée au VIe siècle avant notre ère, dans le sud de ce pays que nous appelons au XXIe siècle l'Angleterre, les Celtes poursuivirent lentement leur chemin vers l'ouest de l'île de Bretagne. À leur arrivée au Pays de Galles, ils construisirent les mêmes habitations que celles du sud de l'Angleterre, c'est-à-dire des roundhouses ou maisons rondes, généralement réalisées en murs de torchis, avec une charpente en bois recouverte de paille[296].

Au sommet du Mynydd Twr (montagne de Holyhead), au Pays de Galles, où se trouve un magnifique fort celtique.

« Dans certaines régions où la pierre était abondante, les murs des maisons étaient construits en pierre. C'est le cas dans le nord du Pays de Galles, dans des forteresses de montagne telles que Moel-y-Gaer. Les maisons avaient souvent une cheminée centrale et parfois un four en argile pour la cuisson du pain[297]. »

Cwmystwyth est village du conté du Cardiganshire, avec des mines de plomb et d'argent et sa rivière datant de l'Age du Bronze.

De nombreux autres hillforts datant de l'époque pré-romaine ont été découverts en Pays de Galles, mais l'état de ces sites n'a pas encore permis aux archéologues la découverte d'éléments d'importance et aux historiens la publication d'articles retraçant la vie des populations de cette époque avant l'arrivée des armées romaines. « La chaîne de Clwydian, dans le nord du Pays de Galles, offre un paysage spectaculaire de hautes terres qui contient une série de fortifications de l'Age du Fer assez bien préservées[298]. »

Moel-y-Gaer Bodfari[modifier | modifier le code]

Hillfort Moel y Gaer, colline fortifiée de l'Age du Fer, située près du village de Bodfari dans le conté du Denbighshire.

Moel y Gaer Bodfari est une forteresse de l'Âge du Fer, située sur un sommet à l'extrémité sud du mont Halkyn, surplombant le village de Rhosesmor, dans le Flintshire, au Pays de Galles. C'est un site à peu près ovale mesurant environ 140 mètres d'est en ouest sur 100 mètres nord sud. Le sommet de la plateforme atteint 503,5 mètres au-dessus du niveau de la mer[299].

Les fouilles du début des années 1970 indiquent l'occupation du site depuis le Néolithique. Les vestiges d'une longue maison en bois au sommet de la colline ont été datés du troisième millénaire avant notre ère, occupée peut-être de façon sporadique, comme le laisse présager plusieurs phases de sa construction.

Le Hillfort de Pen-y-Gaer, au-dessus du village de Llanbedr y Cennin.

« La construction défensive du site [de Moel-y-Gaer Bodfari] a commencé vers la fin du VIIe siècle avant notre ère et consistait d'abord en une palissade en bois entourant un ensemble de maisons rondes en bois. La palissade a ensuite été remplacée par un rempart de pierre et de terre et un fossé[300]. »

Une grande partie des travaux archéologiques à Moel-y-Gaer ont été réalisés au début des années 1970, avant que la construction prévue d'un réservoir de stockage d'une capacité de 2 300 000 litres au sommet de la colline en 1979 ne détruise une partie du site.

Un relevé topographique réalisé de décembre 2006 à janvier 2007 a enregistré les restes de 11 plateformes de rotondes dans l'enceinte, concentrées sur le côté est.

La rivière Wheeler, sur les pentes de Pen y Cloddiau, près du hillfort de Moel y Gaer Bodfati.

En 2010, une fouille archéologique a permis d'identifier deux rotondes d'environ 7 mètres de diamètre datant de différentes périodes d'occupation. Les résultats ont montré la préservation d'importants dépôts archéologiques à l'intérieur de la forteresse, mais aussi la nature fragile de la ressource[301].

La rivière Clwyd vue vers le nord, près du hillfort de Moel-y-Gaer.

Comme l'ensemble des hillforts du Pays de Galles, le site de Moel-y-Gaer est très dégradé, à la fois par les matériaux de construction utilisés - du bois lors des premières constructions et de la pierre par la suite - par leur réutilisation au cours des siècles, mais également par l'utilisation du plateau pour le pacage des animaux et le passage des touristes et des véhicules[302]. L'identification des différentes phases de construction du site parait assez difficile pour les archéologues, et les différents rapports de fouilles ne mentionnent pas l'existence de réseaux d'eau.

Cependant, à l'ouest du hillfort de Moel-y-Gaer Bodfari, la rivière Clwyd avec pour affluent la rivière Elwy, contourne le Hillfort, avant de se jeter dans la mer d'Irlande. À l'est du hillfort, la rivière Chwiler contourne le hillfort avant son confluent avec la Clwyd au sud. Ces rivières proches du hillfort, devaient permettre de satisfaire aux besoins en eau du bétail et ceux de l'agriculture à l'extérieur du hillfort, avec en complément des réservoirs capteur d'eau de pluie. À l'intérieur du hillfort, des puits alimentés par les infiltrations en provenance des rivières Clwyd, Elwy et Chwiler, devaient satisfaire aux besoins domestiques du hillfort Moel-y- Gaer Bodfari[298].

Llanymynech Hillfort[modifier | modifier le code]

Llanymynech Hill depuis le canal de Montgomery.

Le Hillfort de Llanymynech, situé sur la partie occidentale de la plaine du Shorpshire, est l'un des plus anciens sites d'extraction de cuivre du Pays de Galles. La colline qui surplombe Llanymynech est couronnée d'une vaste colline fortifiée de l'âge du fer, qui s'étend sur 57 hectares et entoure une ouverture de grotte connue sous le nom d'Ogof. La taille de cet hillfort s'explique probablement par la présence des mines de cuivre. La colline fortifiée devait servir de protection à la mine et abriter les ouvriers employés à l'extraction du cuivre[303].

Le Hillfort de Llanymynech est un site exceptionnel pour une forteresse de l'Âge du Fer, mais les recherches archéologiques ont également montré qu'il s'agissait d'un important site de production de métaux, même à l'Âge du Bronze. La colline de Llanymynech n'est pas seulement connue pour ses mine de cuivre, mais recèle également des minerais de plomb et de zinc. Des découvertes lors des fouilles suggèrent que ces minerais étaient exploités et utilisés pour la fabrication d'armes et d'outils en bronze à partir de la fin de l'Âge du Bronze[304].

La rivière Vyrnwy qui coule au pied du hillfort de Llanymynech.

Des pièces de monnaie, datant de à 30 à 161 de notre ère, ont été trouvées dans la grotte d'Ogof à l'intérieur de la forteresse, laquelle était probablement au début de notre ère une mine romaine.

Sur le Hillfort de Llanymynech, comme sur les autres sites de l'Âge du Fer au Pays de Galles, aucun des rapports d'historiens, ou de fouilles d'archéologues ne mentionnent l'existence de réseaux d'eau, soit dans l'enceinte du hillfort ou dans ses environs. Aucun puits, réservoir ou tuyauterie en bois ou en poterie, n'ont été mis au jour en ce début du XXIe siècle. Cependant, le hilfort de a été édifié proche de la rivière Vyrnwy, laquelle était en mesure de fournir les différents besoins en eau du hillfort, à la fois pour le bétail et pour les cultures dans la plaine. Des puits et la récupération des eaux de pluie, devaient permettre de satisfaire les besoins domestiques.

Castell Henllys Hillfort[modifier | modifier le code]

Roundhouses couvertes de chaume de Castell Henllys. Reconstitution.

Castell Henllys Hillfort est situé entre Newport et Cardigan au Pays de Galles. L'ouest du Pays de Galles compte un grand nombre de hllforts de l'Âge de Fer. Ils sont généralement beaucoup plus petits que leurs homologues en Angleterre - Castell Henllys couvre une superficie de moins d'un demi-hectare, contre 19 hectares à Maiden Castle dans le Dorset. Le site est l'une des collines fortifiées de l'Âge du Fer les plus étudiées de Grande-Bretagne et fait l'objet d'un programme continu de recherche et de fouilles[305].

Roundhouse ou cabane au toit de chaume de Castell Henllys. Reconstitution.

La colline fortifiée, ou hillfort - sorte d'oppidum - est constituée d'un promontoire naturel avec des escarpements abrupts à l'est, au sud et à l'ouest, complétés par un talus. À l'intérieur de ces fortifications, les archéologues ont trouvé des preuves de l'existence de nombreuses rotondes de l'Âge du Fer, datant de 500 à 100 ans avant notre ère. Castell Henllys - la partie "llys" du nom signifie "palais" ou "court" - comportait une communauté de famille qui pouvait être de 150 personnes. Adjacent au fort, les archéologues ont découvert un établissement agricole, qui aurait été occupé pendant toute la période romano-britannique[305].

Le hillfort de Castell Henllys est un site de reconstruction expérimentale dans les domaines de l'agriculture, de la construction de maisons et du mode de vie préhistorique.

« Quatre maisons rondes et un grenier à grains ont été reconstruits sur leurs fondations originales de l'âge du fer, vieilles de quelque 2 000 ans. C'est le seul site en Grande-Bretagne où cela a été fait »[305].

Boncan Dinas Hillfort[modifier | modifier le code]

Hillfort de Dinas Dinlle, Gwynedd, Pays de Galles.

Dinas Dinlle est un hameau près du village de Llandwrog dans la région de Gwynedd, au nord-ouest du Pays de Galles, qui fait aussi partie, historiquement, du Caernarfonshire. La falaise au-dessus de la plage du village est connue sous le nom de Boncan Dinas Hillfort et est occupée depuis l'Âge du Fer. Ce hillfort a été érodé par la mer, de sorte qu'il ne reste qu'un double rempart semi-circulaire[306]. « La découverte spectaculaire d'une rotonde préhistorique ou romaine extrêmement bien préservée, enfouie sous du sable propre soufflé par le vent, semble confirmer que le changement climatique a toujours été une caractéristique de la vie à Dinas Dinlle[307]. » Les fouilles archéologiques menées sur le site de Boncan Dinas en 2019 ont permis de découvrir les restes de structures à l'intérieur de la forteresse. Il s'agit notamment d'une tour ronde en pierre de 13 m de diamètre avec des murs de plus de 2 m d'épaisseur, qui serait l'une des plus grandes jamais découvertes au Pays de Galles[308].

Dinas Dinlle, éboulement de la falaise au pied du Hillfort.

À l'origine, le fort était entouré de deux remparts en terre, séparés par un profond fossé. Le fort mesure environ 164 mètres du nord au sud sur 120 mètres avec une entrée au sud-ouest. Là où les défenses subsistent, elles sont d'une taille impressionnante, avec une hauteur totale de 6 mètres. L'intérieur du fort contenait des bâtiments circulaires et d'autres structures vers le côté est. La découverte de tessons de poterie romaine laisse à penser une occupation de Boncan Dinas jusqu'au IIe ou IIIe siècle de notre ère[309].

Le site n'a pas été entièrement fouillé, mais les archéologues n'ont découvert aucune source d'eau permettant d'alimenter la population occupant ce fort à l'époque pré-romaine. Des puits peut-être, comblés au cours des siècles afin d'abreuver le bétail, ou des sources taries il y a de longues années.

La rivière Carrog vers la vallée, proche du hillfort de Dinas Dinlle.

Proche de l'hillfort de Dinas Dinlle, se trouve la source de la rivière Foryd (Afon Foryd) affluant de la rivière Carrog (Afon Carrog), alimentée par de nombreux ruisseaux ; ces zones humides donnaient plus de facilité pour satisfaire aux besoins des cultures et du bétail. À l'époque de l'Âge du Fer, d'autres sources proches de l'hillfort, mais taries au XXIe siècle, pouvaient êtres utilisées pour les besoins en eau de Dinas Dunlle. « L'approvisionnement en eau au sommet de ces collines aurait été insuffisant pour faire vivre une communauté agricole tout au long de l'année. Pourtant, si des forts comme Penycloddiau dans la chaîne de Clwydian sont assez grands pour contenir de véritables étangs dans leurs défenses, la majorité des forteresses entourent des sources et des zones humides[310]. » De nombreux autres hillforts datant de l'époque préromaine ont été découverts en Pays de Galles, mais l'état de ces sites n'a pas encore permis aux archéologues la découverte d'éléments d'importance et aux historiens la publication d'articles retraçant la vie des populations de cette époque avant l'arrivée des armées romaines. À la date du 8 octobre 2018, il a été identifié [...] 535 hillforts au Pays de Galles[295].

Gestion de l'eau dans les mines[modifier | modifier le code]

Vue générale de la presqu'île de Pen Gogarth - Grand Orme - depuis la promenade de Llandudno.

Les mines du Pays de Galles aux temps préhistoriques furent nombreuses, telles Cwmystwyth Copa Hill, Comet Lode, Anglesey, Twll y Mwyn, Llanymynech, Pen Gogharth. Ces mines riches en minerai de plomb, argent, cuivre, servirent au développement et produisirent une partie des richesses du Pays de Galles.

Des facteurs externes à l'exploitation des divers gisements au Néolithique et à l'Âge du Bronze, sont cependant à prendre en compte dans la difficulté d'extraction du minerai, que cela soit en surface, en puits ou en souterrain.

Entrée de la mine de cuivre de Great Orme. Complexe minier néolithique, de l'âge du bronze au nord ouest du Pays de Galles.

L'ouverture des mines ne semble pas limitée par des contraintes techniques, elle présentait des contraintes d'exploitation importantes en matière de gestion de l'eau et du bois, nécessaires au bon fonctionnement et à la rentabilité de la mine[311]. « L'eau a été largement utilisée au cours du processus d'extraction de l'argent et du plomb pour extraire le minerai. Dans le cas de la mine de Cwm Ystwyth, une grande partie de l'eau était acheminée par des voies de dérivation épousant les courbes de niveau et provenant de plusieurs kilomètres en amont[312]. » L'exploitation des mines de silex débute au Paléolithique final — il y a environ une dizaine de millénaires — se poursuit tout au long du Mésolithique et du Néolithique jusqu'à l'âge du bronze ancien — de 2200 à 1600 avant notre ère.

Le lac dans les grottes de fer de Clearwell. La couleur rouge vif de la voute est due au pigment d'ocre de fer.

L'exploitation des mines de plomb dans l'antiquité, produit un des métaux les plus anciennement connus et travaillés dans le monde. On a trouvé des traces de plomb dans des pigments recouvrant des tombes ou dépouilles préhistoriques — 40 000 ans avant notre ère — mais aussi des objets façonnés. Sa facilité d'extraction, sa grande malléabilité dans le façonnement des objets et son point de fusion assez bas — 327,46 °C — font du plomb un matériau fréquemment utilisé lors de l'Â ge du Bronze, parfois durci par ajout d'antimoine et d'arsenic qui sont des sous produits du raffinage ou de la métallurgie du plomb et trouvés sur les mêmes sites miniers. Le plomb est souvent aussi un sous-produit de mines d'argent.

Le plomb est mentionné dans les écritures cunéiformes sumériennes il y a près de 5 000 ans[313]. L'exploitation des mines du Laurion, au sud d'Athènes commença dès l'Âge du Bronze ancien.

Le plomb a été largement utilisé à travers les ages, et encore de nos jours dans de nombreux pays, cela malgré sa toxicité importante pour l'homme, décrite déjà par Vituve au Ier siècle avant notre ère[314].

L'exploitation des mines de cuivre au Néolithique se situe vers 8 000 ans avant notre ère. La fusion de ce métal natif est attestée en Égypte antique 4 000 ans avant notre ère[315]. Des objets réalisés en cuivre travaillé à froid ou à faible température, sont attestés dès le Néolithique B – VIIIe millénaire avant notre ère au Proche Orient[316].

Carte de la pointe de Great Ormes (Pen Gogarth) en 1947.

« Les bassins de décantation en bois peuvent également avoir été utilisés pour laver et séparer le plomb du cuivre, et le sulfure de la fraction carbonatée du minéral[317]. » Le bronze, alliage de cuivre et d'étain — 90 % de cuivre et 10 % d’étain — apparaît dans le Nord-Ouest de l'Anatolie au début du IIIe millénaire avant notre ère, mais la métallurgie du bronze, notamment en Europe, ne se développe vraiment qu'au cours du IIe millénaire avant notre ère, période correspondant aux premières phases de l'Âge du Bronze[318].

Ffynnon Galchog, l'un des nombreux puits du Grand Orme..

« Cependant, bien que l'ouverture des mines ne semble pas limitée par des contraintes techniques, elle pourrait présenter des contraintes d'exploitation importantes en matière de gestion de l'eau et du bois, nécessaires à l'exploitation minière[319]. » L'exploitation des mines d'argent, est très souvent associé aux gisements et mines de plomb ; de nombreuses mines de plomb dans le monde ont produit une quantité importante d'argent comme sous-produit, c'est le cas des mines dites de mid-Wales. L'argent est une impureté chimique – en plus ou moins grande quantité - de la galène, le minerai avec lequel on obtient le plomb. « Même si l'argent natif minéral soit rare au Pays de Galles, ce métal a sans doute joué un rôle plus important dans le développement économique et politique du Pays de Galles que l'autre métal précieux important du pays, l'or. » Les mines de la région de Darren-Goginan dans le conté de Ceredigion à l'ouest du Pays de Gales, ont été les plus célèbres producteurs d'argent de Grande-Bretagne[320].

St Dyfnog's Celtic well, l'un des nombreux puits du Grand Orme.

L'exploitation des mines de fer pris une grande importance dans le monde entier. L'Âge du Fer débute vers 1200 avant notre ère en Anatolie. Les mines de fer ont, surtout depuis l'antiquité, contribué indirectement, à la régression de vastes massifs forestiers, à la fois pour la mine elle-même pour l'étayage des galeries et lorsque la méthode d'extraction par le feu était pratiquée, ainsi que pour la métallurgie de la transformation du minerai[321].

Les grottes de Clearwell Caves font partie d'un vaste réseau de grottes naturelles, exploitées pour le minerai de fer et constituant l'un des chantiers miniers les plus complexes et les plus anciens de Grande-Bretagne, datant de plus de 4 500 ans, lorsque les mineurs du Néolithique creusaient pour trouver le minerai de fer et les pigments d'ocre.

Neuf cavernes impressionnantes à la limite du Pays de Galles et du Gloucestershire, que l'on peut explorer en descendant de 100 pieds mètres sous terre, révélant la longue histoire de la grotte, de l'Âge de Pierre à nos jours, parmi les plus anciennes des îles britanniques. Les grottes de Clearwell font partie d'une ancienne tradition d'exploitation minière libre dans la forêt royale de Dean depuis l'aube de l'Âge du Bronze[322].

Mais depuis le début de l'exploitation de ces mines, jusqu'à la fin du XIXe siècle, l'extraction du minerai ne fut pas sans dommage pour l'environnement. Le rejet des eaux utilisées pour l'extraction du minerai, son transport sur le lieu de traitement, puis la quantité d'eau importante utilisée pour le nettoyage du minerai, était généralement déversé dans les terrains proches de la mine, avant de rejoindre le lit des ruisseaux puis des rivières.

Ffynnon llygad wici, l'un des nombreux puits du Grand Orme.

« Les fouilles ont mis au jour une série unique de troncs d'aulne et de chêne évidés qui servaient de rigoles de drainage pour capter l'eau provenant des sources situées à l'intérieur des parois rocheuses de l'exploitation, puis pour l'évacuer hors de la mine[323]. » Une section de 5 mètres d'une rigole vieille de 4 000 ans a été trouvée in situ dans la tranchée d'entrée, en raison des conditions de conservation gorgées d'eau et de la grande quantité de métal qu'elle contenait[324].

Par conséquent, de grandes quantités de composés de cuivre, de plomb et de zinc ont été répandues dans l'environnement et ont depuis été incorporées dans les sédiments et les sols. Localement, la pollution peut encore provenir du drainage des mines abandonnées et de la mobilisation des résidus miniers[325].

L'importance des problèmes externes lors de l'implantation et l'exploitation de gisements de minerais ne doivent pas êtres négligés, que cela soit par la présence de suintements d'eau ou/et la présence de nappes phréatiques, ceux-ci peuvent limiter les travaux d'extraction en profondeur, notamment si les systèmes d'évacuation des eaux – l'exhaure - s'avèrent difficiles, sinon impossibles.

« Le problème de l'eau pourrait donc être un facteur limitant à l'exploitation minière au Néolithique et à l'Âge du Bronze. Néanmoins, il ne devient limitant que lorsque l'exploitation atteint une certaine taille et ne constitue donc pas une limite à l'implantation de la mine, mais seulement à son développement en profondeur[326]. »

Écosse[modifier | modifier le code]

Skara Brae sur l'île des Orcades. Ensemble d'habitations.

Les brochs sont les plus grands bâtiments préhistoriques de l'Âge du Fer de Grande-Bretagne. Les brochs sont des maisons rondes ou des tours construites en pierres sèches, avec deux murs concentriques, créant un passage étroit avec de petites cellules desservies par un escalier de pierre qui serpente jusqu'au sommet, entre le mur intérieur et le mur extérieur. Les brochs édifiés uniquement en l'Écosse sont au nombre de 570, il en reste environ 500, on les trouve principalement dans les North Highlands et les îles[327]. « Construits entre 400 avant et 200 ans après notre ère, ils devaient constituer un spectacle impressionnant. Bien que les brochs diffèrent les uns des autres, ils semblent avoir suivi un certain design[328]. »

Dun Borranais, Hillfort de l'âge du fer sur un rocher naturel, avec son chemin d'accès.

C'est au nord et à l'ouest de l'Écosse et surtout dans les Orcades, les Shetland et les Western Isles, que l'on trouve des brochs, des lieux où la pierre est un matériau disponible sur place. Les brochs sont d'immenses tours, bâties de pierre sèche, sans fenêtre et avec une seule porte d'entrée. Construit au cours des derniers siècles avant notre ère, à l'époque de l'Âge du Fer, le broch, était à la fois un fort, un lieu de résidence et le symbole d'un statut spécial, comme le lieu de résidence d'un chef de tribus ou d'un important fermier[329]. En tant que maison fortifiée, les brochs possédaient généralement une petite entrée facile à défendre, menant à une cour circulaire intérieure centrale.

Détail du Broch de Midhowe face à la mer, près de Westness, Rousay, dans les Orcades.

« Elles [les maisons/brochs] étaient formées par deux murs concentriques en pierre sèche, produisant une tour à parois creuses entre lesquelles se trouvaient de petites pièces et des zones de stockage. Des marches étaient également construites dans l'espace entre les murs pour accéder aux plates-formes supérieures en bois. Il est probable que l'ensemble de la structure ait été coiffé d'un toit conique en chaume. [...] les personnes se réfugiaient dans le broch que lorsqu'un groupe d'assaillants était aperçu, entassant une partie de leur précieux bétail dans la cour centrale[330]. » La construction du broch était à double paroi, permettant éventuellement la récupération des eaux de pluie amenées vers un réservoir dans la cour, au moyen de caniveaux en pierres. Cette eau étant utilisée pour les besoins non domestiques - animaux, jardins - alors que le creusement d'un puits ou la présence d'une source proche, pouvaient satisfaire, aux besoins domestiques[331].

Broch de Mousa[modifier | modifier le code]

Broch de Mousa vu du nord, Shetland Écosse.

Le Broch de Mousa dans les Shetlands a traversé les millénaires pratiquement intact. Il aurait été construit entre l'an 400 et 100 avant notre ère. La tour construite en pierres sèches, s'élève à 13,3 m de haut, avec un diamètre à sa base de 15,3 et 12 m en partie haute. Le broch de Moussa est le plus haut bâtiment préhistorique de Grande-Bretagne et le mieux conservé d'Europe.

Broch de Mousa, vue de l'escalier en pierre qui va jusqu'au sommet du broch.

Un escalier intérieur permet d'accéder au sommet ; à l'origine il avait deux étages réalisés en bois. Le rez de chaussée, réalisé certainement en couche d'argile dure - comme à Dun Bharabhat - et possède un grand foyer rectangulaire. Il existe plus de 100 brochs dans les Shetland, mais aucun n'est dans un tel état de conservation.

Le broch de Mousa est resté intact car il a été construit au départ de manière très solide et prévu pour durer. Son emplacement éloigné et le faible potentiel agricole de l'île, ont également permis au broch d'échapper au pillage des pierres pour la construction d'un autre village proche. L'intérieur du broch comporte un puits ou un réservoir en pierre encastré dans le sol. La Orkneyinga saga ou Saga des Orcadiens, récit historique sur les Orcades, relate les histoires passées au broch de Moussa[332].

Dun Bharabhat[modifier | modifier le code]

Dun Barabhat au milieu du loch Barabhat. Au loin le village de Tacleit.

Dun Bharabhat est un dun (ancien fort) ou "semi-broch" de l'Âge du Fer situé sur un rocher de l'île de Great Bernera, au fond du loch Baravat, sur la côte nord-ouest des Hébrides extérieures. Dun Bharabhat est construit au-dessus de l'eau douce du loch et relié au rivage par une chaussée de pierres de 30 mètres. Dun Bharabhat se dresse sur un petit îlot de forme ovale dans un loch d’eau douce, ce qui indique que sa fonction première était certainement défensive. Le loch n'est pas soumis à la marée, mais pendant les mois les plus secs, son niveau d'eau peut descendre suffisamment bas pour découvrir une chaussée de 30 m de long, reliant le dun au reste de l’île. Lorsque le lac est plein, seuls les sommets de quelques pierres sont visibles et la chaussée est submergée[333].

Dun an Bharahbat et son accès, sur le loch Baravat. Île Lewis Na h-Eileanan an Iar, Écosse.

« Le dun remplit toute l'île. Il n'est plus guère qu'un tas de pierres, mais du côté est, le mur a encore 14 pieds de haut. Le plan de ce qui reste ne peut être compris qu'en supposant que seul un quart de l'enceinte est d'origine, le reste étant de formation ultérieure. Le plan du dun original n'était pas circulaire, car ce qui en reste n'est pas le segment d'un cercle ; il a probablement, dans une certaine mesure, suivi, comme la ruine actuelle, le contour de la petite île. Le diamètre le plus long du dun est de 47 pieds, le plus court de 40 pieds[334]. »

Le site de Dun Bharabhat présente un intérêt considérable en raison de la nature inhabituelle de la construction en murs creux qui, jusqu'à présent, n'a pas de parallèle ailleurs. Le site, ainsi que la majeure partie du dun Bharabhat, est hors de vue depuis la route. Seul le tiers du mur qui fait face à la chaussée est encore debout et s'élève depuis le bord de l'eau. Dun Bharabhat est l'une des quelque 600 brochs dénombrés en Écosse. Son emplacement au milieu d'un loch, est situé comme le broch An Dun, lui-même au milieu du loch Ardbhair.

An Dun est un broch au milieu du loch Ardbhair. Accessible par un chemin à marée basse.

Les plans du Captain Thomas qui découvrit le site en 1861, sont très utiles, même s'ils n'interprétaient pas tous les éléments architecturaux, car ils montrent un site un peu mieux préservé qu'il ne l'est aujourd'hui. Le coté le plus long du dun est de 15,50 m, le plus court de 13 m, l'épaisseur des murs était de 1,65 à 2,60 m.

L'état du site exploré par le Captain Thomas en 1861 et son état actuel n'ont pas permis la découverte d'un puits ou d'une source d'eau à l'intérieur du dun. Au cours de son occupation, les besoins en eau pour les populations devaient être amenés depuis l'île de Great Bernera. En raison du peu de surface du rocher sur lequel est bati le dun, l'agriculture et le bétail devaient se trouver sur la partie de la grande île[335].

Dun Carloway[modifier | modifier le code]

Broch Dun Carloway, île Léwis. Dans son environnement.

Dun Carloway est un broch - construction en pierre sèche en forme de tour conique et creuse, de la fin de l'Âge du Fer britannique, entre 100 avant notre ère et 300 de notre ère - situé sur la côte ouest de l'île de Lewis dans les Hébrides extérieures, la côte ouest de l'Écosse. Après le Broch de Mousa dans les Shetland, c'est l'un des exemples les mieux préservés de ce type de broch. Le Dun Carloway, de forme ronde à la différence de Bharabhat, mesure 14 à 15 mètres mètres de diamètre et la façade atteint 9 mètres de hauteur. Les murs creux de 3 mètres d'épaisseur sont construits en pierre sans mortier. Des trous dans les murs attestent de la présence probable de planchers en bois sur plusieurs niveaux[336].

En 1830, des habitants de la région se souvenaient l'avoir vu dans un état presque complet, couvert d'une grande pierre plate[337]. Dun Carloway aurait été occupé jusqu'au XIVe siècle.

Broch Dun Carloway sur la côte ouest de l’île Lewis. Vu du nord-ouest.

De nombreux autres dun, ou brochs existent en Écosse, le Shetland Amenity Trust en a recensé près de 120, le chercheur Euan MacK, n'en a recensés que 104, alors que 571 ont été recensés par la Royal Commission of the Ancient and Historical Monuments of Scotland[338].

Les différents rapports archéologiques du "Civil Engineering Heritage: Scotland - Highlands and Islands" de juin 1921 et de R Paxton et J Shipway en 2007, n'abordent pas le problème de la gestion de l'eau pour le broch de Dun Carloway. Certainement un puits pour les besoins domestiques en eau potable et l'eau du loch pour les cultures et les animaux.

Broch de Clickimin[modifier | modifier le code]

Le broch de Clickimin dans l'archipel des Shetland était initialement construit sur une île du loch de Clickimin.

Le broch de Clickimin est construit près de la ville de Lerwick dans l'archipel des Shetland à l'extrême nord de l'Écosse. Le broch était initialement construit sur un monticule rocheux sur une île du loch de Clickimin, avant que celui-ci ne s'envase et soit partiellement drainé. Un chemin datant de la fin de l'Âge du Fer, toujours visible, en permettait l'accès direct au broch.

Le broch de Clickimin, est un monument archéologique complexe, dont une partie des vestiges datent de l'Âge du Bronze - environ 1000 avant notre ère - à la fin de l'Âge du Fer - vers l'an 500 de notre ère.

« Les principaux éléments découverts sur le site par ordre croissant de date sont :

Entrée du Broch de Clickimin et ses murs de pierre.
  • Une maison, une dépendance et un enclos de l'Âge du Bronze tardif.
  • Un site clos du début de l'Âge du Fer, constitué d'un mur robuste et d'un fossé peu profond traversant l'isthme reliant l'îlot au continent.
  • Un broch de l'Âge du Fer moyen, avec des modifications ultérieures, une tour de pierre sèches avec un passage central et des cellules érigées à l'intérieur de l'enceinte fortifiée.
  • Un bâtiment de type
    Broch de Clickimin dans son environnement et chemin d'accès.
    « timonerie datant de l'Âge du Fer postérieur, inséré dans la tour du broch, et une chaussée en pierre menant au site[339]. »

Le broch de Clickimin est un site d'une importance nationale, car il constitue un site de la fin de la pré-histoire ; un broch de nature défensive des mieux fouillés par les archéologues.

L'alimentation en eau pour les besoins des occupants du Broch, devait provenir, à la fois par la récupération des eaux de pluie pour les besoins en eau non potable - bétail, arrosage, hygiène - et l'eau potable pour la boisson et la cuisine, à partir d'un puits creusé, soit sur l'île dans la mesure ou l'eau sous les marais était potable, soit sur la partie au-delà du broch, sur la terre ferme[340].

Le broch de Clickimin dans l'archipel des Shetland et ses dépendances.

Broch de Gurness[modifier | modifier le code]

Broch de Gurness sur l'île des Orcades. Broch de l'âge du fer.

Le Broch de Gurness est situé au nord-est de la grande île de l'archipel des Orcades au nord de l'Écosse. C'est un bâtiment construit à l'Âge du Fer, entre le Ve et le IIe siècle avant notre ère ; sa particularité par rapport aux autres brochs d'Écosse, c'est son emplacement au milieu d'un village, près de la mer de Norvège.

Le Broch de Gurness, est l'un des plus beaux exemples de broch, de l'Âge du Fer, avec le village qui l'entoure et la vue sur la mer ; un des plus intéressants sites des Orcades. « Gurness était probablement l'un des établissements les plus importants de Orcades, [avec sa] haute tour, entourée d'une série de petites habitations en pierre et d'un mur extérieur. Il devait être facile à défendre. Il a probablement été abandonné vers l'an 100 de notre ère[341]. »

Le Broch de Gurness, dans les Île des Orcades. Dans son environnement.

Le Broch de Gurness dont la tour principale mesure 20 mètres de diamètre avait une hauteur de 10 mètres. La tour est construite au milieu d'un ensemble de 3 rangées de remparts circulaires d'une cinquantaine de mètres, eux-mêmes protégés par un fossé. À l'origine la construction était réalisée en pierre sèche, mais du mortier a été utilisé lors de sa restauration. Les vestiges de la tour centrale mesurent jusqu'à 3,6 mètres de haut et les murs de pierre mesurent jusqu'à 4,1 mètres d'épaisseur. La tour du Broch de Gurness était probablement le logement de la famille principale du village, celle qui avait fait construire le broch. La tour était aussi le dernier lieu de recours en cas d'attaque ennemie. Le village construit à l'intérieur des remparts devaient comporter une quarantaine de familles[342].

Vue panoramique du Broch of Gurness, sur la côte nord-est des Orcades continentales.

À l'origine des premières fouilles du Broch de Gurness, les archéologues avaient pensé avoir découvert un puits dans une partie de la tour, avec de l'eau au fond. Une récente découverte, dans le cadre du nettoyage et approfondissement du "puits", a permis de découvrir les marches de pierre d'un escalier, lequel amène à des chambres construites sur les cotés du "puits". Ce ne serait plus un puits mais un étage supplémentaire en sous-sol. Personne n'a encore de réponse convaincante, mais l'idée qu'il s'agissait simplement d'un puits du broch est désormais remise en question[343].

Dans " l'appartement du sud" se trouve un réservoir en pierre bien construit, d'une profondeur d'environ 60 cm, recouvert d'une seule dalle qui s'est cassée en deux depuis longtemps. Le réservoir est manifestement rempli par une source d'eau douce. Les archéologues ont remarqué qu'il y avait un approvisionnement constant en eau claire et très potable pendant les années passées sur le site lors de sa remise en état. Autour du périmètre du mur extérieur du broch, se trouve également un drain bien construit, dont certaines des pierres de recouvrement sont encore en place. Le drain s'écoule vers l'entrée principale mais les archéologues n'ont pas pu découvrir sa sortie[344].

Irlande[modifier | modifier le code]

Présence celte en Irlande[modifier | modifier le code]

Carte de localisation en relief de l'île d'Irlande, République d'Irlande et U.K.

La dernière période glaciaire, qui débute il y a 115 000 ans et se termine il y a environ 11 700 ans par la remontée des eaux due à la fonte des glaces, provoque la séparation géographique définitive de l'île de Grande-Bretagne et d'Irlande. La séparation de la Grande- Bretagne du continent a lieu entre 8 000 et 6 000 ans avant notre ère avec la formation de la Manche[345].

Avec la fin de la période glaciaire au IIIe millénaire avant notre ère en Europe septentrionale, le Paléolithique et l'époque des mégalithes - avec les menhirs ou pierres levées, dolmens et cromlechs - puis le Néolithique, l'Irlande passe de la Préhistoire à l'Histoire avec l'Â du Bronze et l'Âge du Fer[346].

Lough Gur est un lac du comté de Limerick, au pied de la colline de Knockadoon, l'un des sites archéologiques les plus importants d'Irlande.

Avec l'Âge du Fer, lequel s'étend dans l'Europe de l'Ouest, de 800 avant notre ère à la fin du Ier siècle de notre ère, arrive une nouvelle civilisation nommée d'après deux sites archéologiques :

Durant les sept derniers siècles du dernier millénaire avant notre ère, des villes sont nées, des États se sont créés, des périodes de développement et de déclin se sont succédé, les marchandises et les techniques ont circulé dans toute l'Europe. Le premier signe d'influence celtique sur les réalisations de l'Irlande se situe entre 800 et 400 avant notre ère, c'est-à-dire lors du premier Âge du Fer. Cette culture celtique a un impact et un effet durable dans les siècles suivants[347].

Carte des Îles d'Aran, avec les principaux sites celtes.
Ringfort Doon Lough sur le lac Lough Adoon, conté de Donegal.

Barry Cunliffe déclare : « Les preuves basées sur ces ossements, bouleversent complètement la vision traditionnelle »[348].

Ringforts[modifier | modifier le code]

Ringfort de Rathrar. C'est un ringfort multivallate, c'est-à-dire à plusieurs remparts circulaires réalisés en pierres ou en terre.

Un ringfort ou fort circulaire est un espace de forme circulaire ou semi-circulaire fortifié, plus ou moins grand, qui peut être entouré par un mur d'enceinte en pierre (stone ringfort) ou une palissade en bois avec un fossé pour ceux en terre (earthen ringfort). À l'intérieur de ces forts ou enceintes, peuvent être construits divers bâtiments, soit d'habitation, de stockage ou rituels.

En Irlande, on les nomme Doon ou Dún et leur construction s'étalent de l'âge du fer au début du Moyen Âge. Leur nombre est très important et assez mal connu : 40 000 ont été identifiés, mais leur nombre total pourrait avoisiner les 60 000[349].

La construction de ces forts en Irlande remonte à l'âge du fer, soit 5 siècles avant notre ère. Ils seraient pour certains d'entre eux de la période préchrétienne et une continuité des édifices mégalithiques — 7 000 à 2 000 ans avant notre ère — pierres dressées ou menhirs, dolmens et allées couvertes, cairns, tumulus[350].

Knockdrum, vue aérienne du Ringfort en pierre de l'Age du Fer, situé au sommet d'une colline dans le comté de Cork.

À l'époque celtique, le village n'existait pas et la population était répartie sur l'ensemble de l'Irlande, vivant en clan dirigé par un seigneur ou un roi, celui-ci vivant dans l'enceinte du fort, le reste du clan étant disséminé dans des habitations rustiques autour du fort, protégé par les remparts du fort lors des attaques ennemies. Les ringforts étaient généralement situés sur de bonnes terres agricoles, évitant les fonds de vallées et les zones de hautes terres[351], leur implantation était également définie par les raisons hydrologiques, c'est-à-dire de la proximité des points d'eau pour satisfaire aux besoins de la population, du bétail et pour l'agriculture. Certains forts étaient de simples grandes fermes, d'autres d'immenses espaces construits, comme la Colline de Tara[352].

« Les ringforts du début du Moyen Âge étaient les lieux d'habitation physiquement délimités et fermés [...] pour des de familles étendues et l'architecture des ringforts a été conçue en fonction de ces unités. [...] Dans d'autres cas, la construction d'un fortin peut avoir été un événement à associer à une personne particulière. Les ringforts à plusieurs étages, en particulier ceux qui sont associés aux seigneurs et à l'aristocratie, signalaient par leur architecture, la capacité des puissants à rassembler des ressources et une main-d'œuvre pour construire[353]. »

Dún Aonghasa. Cheval de frise sur le côté ouest. Inishmore, Îles Aran.

Ces ringforts circulaires étaient construits en pierre ou en terre et remplissaient probablement de multiples fonctions dans les domaines de l'agriculture, de l'industrie et de la défense, en plus d'être un signe de richesse[354]. Sur un total de 45 000 sites de ringforts connus en Irlande, 280 d'entre eux, soit 0,6 % ont été fouillés. Même sur la base d'un échantillon aussi réduit et une étude aléatoire des fouilles, l'échantillon est un bon indicateur sur les divers éléments des ringforts[355]. Le type de construction des ringforts est décidé en fonction de leur occupation dans le temps, notamment la grandeur du site suivant l'importance des populations d'occupation et leur niveau de vie et d'hygiène indiqués par la gestion des eaux pour les besoins du bétail et de l'agriculture.La gestion des eaux usées et des eaux pluviales par leur évacuation autours du ringfort donnent des indications sur le type de population devant vivre sur le ringfort : les classes privilégiées, c'est-à-dire les classes nobles et royales pour les grands sites, ou les classes libres, c'est-à-dire des petits agriculteurs pour les sites plus modestes. « [pour les Ringforts d'Irlande] En pratique, les distinctions sociales les plus importantes semblent être : 1) Ceux qui sont "nemed", (privilégiés), [c'est-à-dire les classes nobles et royales] et ceux qui ne le sont pas, et 2). Ceux qui sont "soer", (libres), [c'est-à-dire des petits agriculteurs] et ceux qui sont "doer", (non libres)[356]. »

Knockdrum, Ringfort en pierre de l'Age du Fer, situé au sommet d'une colline dans le comté de Cork.

Au cours des fouilles les archéologues et les historiens, sont soit muets ou parlent très peu de l'hydraulique dans ces ringforts. Les ressources hydriques sont parfois définies par un cours d'eau ou un étang proches, pour les besoins domestiques ou pour le bétail, sinon dans le cas de quelques sites, pour les besoins de certaines industries, comme le travail sur la laine ou le cuir, le travail des métaux, ou la construction des maisons.

Quelques exceptions cependant avec le ringfort de Fort Grianán d'Aileach et sa fontaine au pied de la colline et Dun Eochla où les besoins en eau sont satisfaits par des récupérateurs d'eau de pluie[357].

La Colline de Tara (Teamhair na Rí) est l'exception avec ses sept fontaines de légende et la fontaine Tobar Neamhnach qui s'écoule dans le Nodh, ruisseau qui faisait tourner le premier moulin d'Irlande, construit par Cormac Mac Airt. Beaucoup d'autres puits sont enfouis sous l'herbe des ringforts d'Irlande et seront un jour découverts par les archéologues[358].

Doon ou dun Fort[modifier | modifier le code]

Doon Fort Rosbeg sur son île dans le comté de Donegal.

Le Doon Fort est situé sur une île, au milieu du lac de Loughdoon, près du petit village d'Ardara, dans le comté de Donegal dans le nord de l'Irlande. Le Doon Fort, est un site archéologique construit à la fin de l'Âge du Fer, en pierre sèche, de forme circulaire. Sa position exceptionnelle au milieu du lac, en fait une position stratégique défensive de choix, qui permettait de surveiller d'éventuels ennemis. Des chantiers de préservation ont été lancés depuis plusieurs années, en collaboration avec le propriétaire du site, afin d'assurer au fort la conservation de ce patrimoine irlandais[359]. « Doon Fort a été sélectionné dans le cadre du programme "Adopt a Monument" du Conseil du Patrimoine pour 2016. Ce faisant, ce " joyau de la couronne du Donegal " a reçu la reconnaissance qu'il mérite à juste titre. Le fait de faire partie de ce programme place fermement ce fort de pierre occidental [...] dans son contexte culturel[360]. » Le château Doon Fort, est en ruine et les archéologues n'ont pas encore suffisamment travaillé sur ce site à la recherche de vestiges du passé, et notamment sur l'habitat et le mode de vie des occupants de ce lieu, véritable trésor du patrimoine irlandais. Bâti sur une île et entouré d'eau non salée, les besoins en eau devait êtres assuré par un puits au milieu de la construction, afin de pouvoir tenir un siège sans avoir à se risquer en dehors des murs du château. Il n'est apparemment fait sur aucun document, de l'existence de ce puits, peut-être bouché pour un problème de sécurité.

Fort Dun Aengus ou Dun Aonghas.[modifier | modifier le code]

Dún Aonghasa ou Aonghas, vue aérienne du site près de la falaise, île d'Inis Mór.

Le Fort Dun Aengus ou Dun Aonghas, est situé sur Inishmóre, une des îles d'Aran, au nord-ouest de l'Irlande. Le fort bâti sur le bord d'une falaise, est l'un des plus grands forts découverts en Irlande. Sa construction daterait de la fin de l'Âge du Bronze, vers l'an 1100 avant notre ère et aurait été occupé jusqu'au Ve siècle de notre ère. Le fort Dun Aengus a été construit avec trois murs d'enceinte semi-circulaires, dont la partie ouverte du côté de la falaise, haute de 80 mètres, donne sur l'océan. À l'origine, ce fut probablement un ringfort - un fort en anneau circulaire - bâti à plusieurs centaines de mètres de la côte, sa situation précaire actuelle étant le résultat de plusieurs siècles d'érosion marine. La position du fort est située de façon à apercevoir toute embarcation amie ou ennemie et se préparer à la défense de l'île[359].

L'historien irlandais Thomas Francis O'Rahilly (en), dans son livre Early Irish History and Mythology place la construction du Dun Aengus pendant le IIe siècle avant notre ère[361].

Lors des recherches archéologiques sur le site, les fondations en pierre de 7 maisons ont été mises au jour, l'une de ces maisons - roundhouse - de 5 mètres de diamètre, comportait une auge située à l'extérieur près de la porte, probablement utilisée pour la récupération des eaux de pluie à des fins domestiques[362]. C'est la seule source d'eau découverte par les archéologues.

Dún Aonghasa. Vue de face du hillfort préhistorique, sur Inis Mor.

« Les légendes du Lebor Gabála (Livre des invasions), la race mythologique des Fir Bolgs a construit Dun Aengus après avoir trouvé refuge sur l'île au premier siècle de notre ère. Ils ont baptisé le fort du nom de leur chef, Aenghus, fondateur et le premier seigneur de Dun Aengus roi du Clann Umoir[363]. »

Dun Eoghanachta[modifier | modifier le code]

Ringfort de Dún Eoghanachta île d'Inishmore. Age du Fer de 30 m de diamètre et 5 m de hauteur, avec des murs de 4 m d‘épaisseur.

Le Fort Dun Eoghanachta est situé proche de Fort Dun Aengus au sud du village de Sruthán, à l'extrémité ouest de l'île Inishmore, dans l'archipel d'Aran comté de Galway en Irlande. C'est un fort circulaire qui fut partiellement restauré au XIXe siècle. Le fort tire son nom de la tribu Eoghanacht de Munster, qui était associée à l'île à l'époque médiévale. La date de sa construction n'est pas connue, il serait de l'époque de l'Âge du Fer, vers le Ve siècle avant notre ère[364].

Le fort de Dun Eoghanachta est un des sept forts sur les îles d'Aran, dont 3 sont en bon état de conservation - Dún Aonghasa, Dún Dúchathair et Dún Eoghanachta. Dun Eoghanachta a un diamètre de 30 mètres, avec un mur d'enceinte de 5 mètres de hauteur et de 5 mètres d'épaisseur, c'est une construction réalisée en pierres sèches amoncelées, sur un plateau rocheux dont l'érosion est constante part le vent et la pluie qui sévissent sur l'île d'Inishmore. C'était un fort défensif et un refuge pour les populations. Les vestiges de plusieurs anciennes Clochán na Carraige - maison ou hutte ovale en pierres sèches avec un toit en encorbellement - que l'on trouve dans de nombreux endroits de l'île, ont été découverts sur le site du Fort Dun Eoghanachta[365].

Intérieur du ringfort de Dun Eoghanachta. Île d'Inishmore.

Pour beaucoup de sites préhistoriques en Grande-Bretagne, de l'Âge du Bronze et du Fer, la gestion des besoins en eau, à la fois pour les populations et pour le bétail ou les cultures, n'est que peu, sinon pas du tout abordée par les archéologues et les historiens, c'est le cas pour le Fort Dun Eoghanachta. Il n'y avait probablement pas de fontaine, mais un ou plusieurs puits creusés dans la roche, pouvant servir également de bassin stockage des eaux de pluie avec, comme pour plusieurs autres forts, la captation et le stockage des eaux de pluie, au moyen de réservoirs collecteurs comme pour le fort Dun Eochla.

Fort Dun Eochla[modifier | modifier le code]

Dún Eochla, hillfort de l'âge du Fer sur l'île d'Inishmore.

Dun Eochla est un fort préhistorique de l'Âge du Fer, construit près du village d'Eochaill sur l'île d'Inishmore, une des îles d'Aran dans le comté de Galway en Irlande. C'est un fort circulaire, appelé ringfort, réalisé de plusieurs murs d'enclos et proche de l'océan. Les murs de l'enceinte intérieure mesurent 5 mètres de hauteur sur 3 mètres de largeur. Sa date exacte de construction n'est pas connue, mais probablement de la fin de l'Âge du Fer, entre 550 et 800 ans avant notre ère et se situe au point le plus élevé d'Inishmore[366]. Les murs d'enceinte du fort Dun Eochla furent réparés à la fin du XIXe siècle. Ce fort aurait été construit et habité par une famille nombreuse. Il n'y avait pas de source d'eau potable sur l'île d'Eochla, et la récupération des eaux de pluie était le seul moyen d'avoir de l'eau pour les besoins domestiques des habitants du fort, mais également pour les besoins du bétail.

Dún Eochla, vu de l'ouest, avec les murs de pierres sèches qui l'entourent et les réservoirs d'eau.
Réservoir de collecte des eaux de pluie à triple fonctions.

À la fin de l'Âge du Fer, des collecteurs de pluie étaient répartis sur divers point de l'île et notamment près du fort. Ces réservoirs-collecteurs, de forme rectangulaire, comportaient en tête un ou plusieurs plans inclinés servant à capter l'eau au moment des pluies et à la diriger vers le réservoir[367].

Certains de ces réservoirs ont une triple fonction : la récupération des eaux de pluie, la décantation par le déversement de l'eau d'un réservoir dans l'autre et le stockage de l'eau.

Dún Dúchathair (the Black fort)[modifier | modifier le code]

Dún Dúchathair, le Fort Noir, ou le Fort de Pierre Noire, couleur du calcaire de couleur sombre qui est caractéristique de cette zone particulière de l'île, est situé sur un promontoire des falaises de Cill Éinne, au sud-est d'Inishmore, la plus grande des 3 îles de l'archipel d'Aran dans le comté de Galway. Dún Dúchathair est un fort préhistorique construit et entouré de trois cotés par la mer, probablement contemporain du site de Dún Aonghasa, c'est-à-dire à la fin de l'Âge du Fer, vers 1100 avant notre ère.

Dún Dúchathair, le château noir. Fort de promontoire construit à l'âge du fer. Vue de l'intérieur.

Le fort est constitué d'un mur en terrasse ; les vestiges de plusieurs anciennes maisons d'habitation connues sous le nom de clocháns - maisons de pierres - sont encore visibles[368].

Réservoir simple grande capacité, de collecte des eaux de pluie.

Sa situation proche de la mer et de hautes falaises sur trois cotés, en fait un site où il était difficile à d'éventuels ennemis de surprendre les occupants du fort. C'était un fort construit dans le but de défendre, à la fois les populations locales, ainsi que le bétail et les cultures à l'arrière du fort. Un mur de six mètres de haut [et de 5 mètres de large] qui s'étend sur le bord du promontoire, et vous vous demandez sérieusement comment un assaut terrestre aurait pu réussir.

Les travaux de fouilles des archéologues ont permis de retrouver à l'intérieur de l'enceinte les ruines d'anciennes maisons et huttes, probablement faites de torchis et couvertes de paille[369].

Clochán na Carraige, huttes en pierre sèche, sur Inishmore.

Aucune information de la part des archéologues et historiens ayant travaillé sur le site de Dún Dúchathair, concernant la récupération et le stockage de l'eau pour les besoins domestiques et du bétail. Comme pour le fort Dún Eochla, la collecte de l'eau de pluie devait être la principale ressource en eau, aucune existence d'une source sur ce plateau, ou la possibilité de creuser un puits dans le rocher, à une profondeur suffisante pour obtenir une eau potable. À la différence du Fort Dún Eochla, les bassins collecteurs ont dû être détruits au fil des siècles.

Fort Grianán d'Aileach[modifier | modifier le code]

Grianan d'Aileach, une forteresse du début du Moyen Âge, vue panoramique.

Le Fort Grianán d'Aileach est situé près de la ville de Burt, dans le nord-est du comté de Donegal en république d'Irlande, à quelques kilomètres de Londonderry et de la frontière du Royaume Uni. Le fort est situé entre les fjords - vallée avançant dans la mer - Swilly et Foile. Le Fort Grianán d'Aileach est un site préhistorique important, daté de la fin de l'Âge du Bronze ou au début de l'Âge du Fer et construit sur la colline de Grianán haute de 244 mètres. Le fort a subi de nombreux changements au cours de son histoire, notamment les 3 remparts extérieurs édifiés en terre et qui dateraient de la fin de l'Âge du Bronze, alors que la forteresse construite en grande partie sans mortier et mesurant 23 mètres de diamètre serrait de l'Âge du Fer[370].

Dans la définition qui en est faite par les historiens, cette forteresse fut le plus grand "fort royal" d'Allech - Les rois d'Ailech étaient les descendants de Eógan et appartenaient ainsi à une branche des Ui Néill, grande dynastie irlandaise qui régna sur l'Irlande jusqu'en 1185. Fort Grianan d'Aileach est un ringfort, c'est-à-dire un fort en forme d'anneau, mais plus précisément un castro à fossés multiples, c'est-à-dire une fortification résidentielle associée à l'Âge du Fer de la Péninsule Ibérique, aussi bien utilisée par les populations celtiques des plateaux de Castille, de la Galice et du nord du Portugal[371].

Grianan d'Aileach, une forteresse du début du Moyen Âge, vue de l'extérieur.

Les hommes du Néolithique furent les premiers à s'établir sur cette péninsule, puis les Celtes prirent leur place, soit par intégration soit par la force et occupèrent Fort Grianán d'Aileach jusqu'au XIIe siècle de notre ère, jusqu'à l'invasion des Normands et sa destruction en 1101. Le fort a été redécouvert en 1830 par George Petrie un archéologue irlandais qui démarre la restauration du fort ; celui-ci était alors à l'état de ruines. Les premières restaurations consistent à la consolidation des fondations avec les pierres d'éboulement des murs.

Les murs actuels du fort ont une hauteur de 2 mètres pour une largeur de 3 à 4,6 mètres, il existe des galeries accessibles à l'intérieur de certains murs. Le fort pratiquement circulaire a un diamètre d'environ 23,6 mètres. D'après l'archéologue Gorge Petrie, les murs étaient quatre fois plus hauts à l'origine de la construction du fort, qu'au moment de sa découverte. L'archéologue pense que le fort comportait trois à quatre terrasses, accessibles par des escaliers dont certains sont encore visibles dans la partie basse du bâtiment[372].

La source St Patrick, près du Fort Grianan Aileach, dans le comté de Donegal.

Brian Lacey, historien et archéologue irlandais, spécialiste de la période pré-médiévale du Cos Donegal et du Derry pense que les talus de terre autour du fort représentent les fortifications d'un castro de la fin de l'Âge du Bronze ou de l'Âge du Fer. « Des recherches plus récentes ont fourni des preuves géophysiques que les traces de l'enceinte de terre à la base du rocher sont probablement définies par un fossé substantiel[373]. » Un tuyau d'évacuation traverse le mur du fort au niveau du sol. Il vient d'une fosse à fumier circulaire située du côté ouest, de 1,7 m de diamètre et de 30 cm de profondeur et sert à l'évacuation des lisiers vers l'extérieur des murs. Comme l'indique l'évacuation des lisiers, non pas seulement par un caniveau, mais par une tuyauterie - il n'est pas indiqué en quel matériau - un élevage et une concentration de bétail devaient être assez importants en ces lieux[374].

Une fontaine, autrefois couverte et dédiée à Saint Patrick, se trouve du côté de la colline sud entre les deux talus les plus externes. Cette fontaine fut-elle la seule source disponible pour les besoins en eau douce des habitants de Grianan d'Aileach, l'histoire ne le dit pas (encore). Comme pour beaucoup de forts en Irlande, des bassins de récupération et de stockage de l'eau pour les besoins du bétail devaient êtres répartis autour du fort[357].

Hill de Tara ou de Temair[modifier | modifier le code]

Colline de Tara, vue aérienne. Tara est connue comme le siège des hauts rois d'Irlande.

La Colline de Tara (Teamhair na Rí) se trouve dans le comté de Meath, sur une colline à l'ouest du centre de l'île d'Irlande. C'est un site archéologique tout à fait exceptionnel, dont les premières constructions datent du Néolithique. Le site se compose d'un ensemble de 5 enclos circulaires sur les 2 kilomètres du versant de la colline. La colline aurait été occupée depuis 3 millénaires ; les archéologues ont dénombré une quarantaine d'habitations, plus ou moins détruites par les travaux de l'exploitation agricole des terrains. La Colline de Tara, haut lieu de la mythologie irlandaise, fut le centre politique et spirituel de l'Irlande Celtique, elle est surtout connue comme la résidence du Haut Roi d'Irlande et dans la mythologie irlandaise, Tara est la capitale de l'Irlande, Teamhair na Rí, la Colline des Rois. Selon la légende, elle fut le lieu où Saint Patrick, un écossais venu évangéliser l'île, présenta aux Rois le concept de la Trinité[375].

Plan de la colline de Tara datant de 1903.

« Tara était un site important bien avant les Hauts Rois. Une tombe de passage connue sous le nom de Dumha na nGiall (signifiant "le monticule des otages") est le plus ancien monument visible et date d'environ 3 000 ans avant Jésus-Christ. Cependant, Tara est devenu véritablement important à l'âge du fer (600 av. J.-C. à 400 ap. J.-C.) et au début de la période chrétienne[376]. »

La source de la Trinité en 1929, origine de la rivière Boyne, près du village de Carbury, colline de Tara.

À la fin du Néolithique ou au début de l'Âge du Bronze, un énorme cercle de bois double ou "wood henge" a été construit au sommet de la colline, il faisait 250 m de diamètre et entourait le Monticule dit des Otages. Mais l'enclos le plus important, le Ráth na Ríogh (L'Enclos des Rois) daté du premier siècle avant notre ère, mesure 318 mètres nord-sud et 264 mètres est-ouest. Il était délimité par une palissade en bois, servant à la fois de clôture et de mur défensif. En haut de la Colline des Rois, une pierre dressée, la Lia Fáil (Pierre du Destin), sur laquelle les Hauts Rois étaient couronnés[377].

Pour beaucoup de sites préhistoriques en Irlande, de l'Âge du Bronze à l'Âge du Fer, la gestion des besoins en eau, à la fois pour les populations, pour le bétail, ainsi que pour les cultures, n'est que peu, sinon pas du tout abordée par les archéologues et les historiens. Cependant, la Colline de Tara est assez bien fournie en alimentation en eau, surtout en puits et en sources, parfois toujours actives.

Sur le site de la Colline de Tara, les archéologues ont découvert plusieurs "puits" ou fontaines. Les légendes locales disent même qu'il y en avait sept. Les fontaines ou puits sont visibles sur cet immense site, soit à l'intérieur même du site comme la source ou le puits des Héros - Tobar Finn - au nord-ouest du Fort Gráinne, sur la Colline de Tara.

La source des Héros - Tobar Finn - Au nord-ouest du Fort Gráinne, sur la colline de Tara. Dans le médaillon en bas à droite la source vue dans l'autre sens.

D'autres puits sont proches du site : la source de la Vache Blanche - Tipra Bo Finne, la source le Perlé - An Nemnach, la source du Veau - An Laegc[378]. « Dans le creux herbeux caché dans les arbres, Tobar An Nemnach ou le "Puits de Neamhain", la source d'une petite rivière locale connue sous le nom de Niodh, qui a ensuite été détournée par des canaux de drainage dans les limites des champs locaux. L'endroit est envahi par la végétation, soumis à des périodes d'envasement ou de sécheresse et relativement négligé[379]. »

Source de la Vache Blanche - Tipra Bo Finne - sur la colline de Tara à l'est du Fort Royal.

Le "puits" de la Trinité, près du village de Carbury dans le Comté de Kildare, est la source du fleuve côtier Boyne, qui se jette dans la mer d'Irlande au nord de Dublin. Le fleube coule au nord-ouest de la Colline de Tara, la capitale mythique dans la mythologie celtique irlandaise[380]. George Petrie, peintre, archéologue et historien irlandais, dans son ouvrage "Sur l'Histoire et les Antiquités de Tara Hill" en 1839, fait état de sources d'eau qui coulent dans la vallée. Dans son livre - en prose et en vers gaéliques irlandais traduit en anglais - Petrie relate longuement les différents monuments de la Colline de Tara ou Temur, telle quelle lui est apparue en 1839 et plus particulièrement sur les différents puits encore visibles à cette époque. Les noms de ces puits ou fontaines, pour certains possèdent 3 à 4 noms différents, souvent en gaélique irlandais : comme le puits Caprach (Comptage des Clans), appelé aussi Tipra-bo-finne (le Puits de la Vache Blanche), Liaig Dail Duib Duirb (le Puits de l'Œil sombre), Tuath Liagh (Le Puits du Médecin) et enfin plus simplement le Puits de Temair ou de Tara. Ces noms, dans leur compexité, ont été vérifiés par Petrie avec la copie la plus ancienne conservée à la M.S. Library of Trinity College et comparés aux copies conservées dans le Livre de Ballymote, le Leahhar Buidhe des Mac Firbises de Lecan, et le Leahhar Gabhala des O'Clerys, dans la bibliothèque de l'Académie Royale irlandaise[381]. Lors de la période de christianisation de l'Irlande, les eaux de nombreux de ces puits ou fontaines sont devenues sacrées et le nom de Saint Patrick, leur fut donné. Les eaux de ces puits devaient êtres bonnes à boire, puisque le puits de Neamhnach en gaélique irlandais signifie cristalline ou la nacre[382].

La rivière Boyne. Prenant sa source au puits de la Trinité, elle coule près de la colline de Tara.

Les écrits de William Tennant de St. Andrew's, disent que le premier moulin à maïs actionné par l'eau, aurait été inventé et mis en place par Mithridate le Grand roi de Cappadoce -132-63 avant notre ère - George Petrie, dans son livre « On the History and Antiquities of Tara », traduit le récit légendaire, en vers et en prose, de la construction d'un moulin pour moudre le grain, par le roi Cormac Mac Airt, roi légendaire suprême d'Irlande, dont la résidence était à Tara. Ce moulin, le premier moulin de ce type en Irlande, était actionné par l'eau de la petite rivière, la Nith ou Niodh, laquelle alimentée par la fontaine Neamhnach au nord-est de Tara, était ensuite détournée par des canaux de drainage vers les champs locaux[383].

Le panneau des différents noms donnés au puits de Tara.

« La source, de ce moulin vers l'est coule dans le vallon,

Sur lequel Cormac a placé le premier moulin

Ciarnaid, la servante du juste Cormac,

Dont la meule nourrissait une centaine de personnes.

Servait à moudre dix boisseaux par jour,

Pas un travail pour une personne vaniteuse[358]. » Sir Robert Wilde Willain, le père d'Oscar Wilde, dans son livre publié en 1849, «The Beauties of the Boyne and Its Tributary the Blackwater », rivière qui coule près de Tara et prend sa source au puits de Saint Patrick, décrit la rivière Boyne comme un endroit où on peut reconstituer l'histoire de l'Irlande, à travers les monuments de Tara : « À l'est du Forradh, juste à côté de la route, se trouve le puits de Neamhnach [NewnagK], une belle source, fortement ombragée par un magnifique frêne, dont les racines s'étendent encore au-dessus[384]. » Il a été identifié 4 147 hillforts en Grande-Bretagne et en Irlande, alors qu'on pensait auparavant que leur nombre était de 2 000. Il y en a 1 694 en Écosse, 1 224 en Angleterre (dont 271 dans le Northumberland) et 535 au Pays de Galles au 8 octobre 2018 [et 694 en Irlande par déduction][385].

Péninsule ibérique[modifier | modifier le code]

Carte des différentes régions d’Espagne et du Portugal, avec emplacement des castros traités.

Au cours des siècles qui ont précédé la conquête romaine, la majeure partie de la Péninsule Ibérique était habitée par des peuples celtes, réputés pour leur maîtrise de la métallurgie et leur caractère guerrier. Dans l'Hispanie pré-romaine - nom donné par les Romains à la Péninsule Ibérique - c’est la civilisation celtique, qui occupait une grande partie du centre de la péninsule, qui a été la moins perméable aux éléments extérieurs pendant la plus grande partie de son histoire, du IXe au IIe siècle avant notre ère[386].

Les archéologues et historiens estiment que les premiers peuples celtes sont arrivés dans la Péninsule Ibérique au cours du XVIIIe siècle avant notre ère. Au cours du XVIIe siècle, pendant la civilisation dite de Hallstatt[387], ils se seraient déployés dans le nord de la Meseta, dans le nord du Portugal actuel et en Galice. Vers 575 avant notre ère, des Grecs phéniciens de Massalia (Marseille) se sont installés à Ampurias, en Catalogne, qui fut la première et la seule colonie avec son port de commerce en Espagne[388]. « Les Celtes et la celtisation de la péninsule Ibérique sont des thèmes parmi les plus intéressants de la Protohistoire du Sud-Ouest de l’Europe, car les Celtes constituent un élément essentiel dans la formation des ethnies et des cultures préromaines[389]. »

Carte des peuples de la péninsule ibérique en 300 avant notre ère.

À leur arrivée dans la Péninsule Ibérique, les premiers Celtes s’installèrent dans les montagnes intérieures et les Hautes Terres de l’est de la Meseta. Puis ils s’établirent sur tout le nord et l’ouest de la péninsule[389].

Le début de la construction des oppidums – généralement appelés castros (châteaux) en Espagne - dans la Péninsule Ibérique, se situerait au IVe siècle avant notre ère en Oretani et en Extremadure, respectivement au sud et à l’ouest de la Meseta, région montagneuse du centre de l’Espagne. Les historiens donnent la date d’apparition des oppidums dans le nord de la Meseta vers la fin du IIIe siècle avant notre ère[390].

Les Celtibères, qui occupaient le nord est de Meseta, étaient des tribus celtiques ou "celtisées" de la Péninsule Ibérique.

La domination des Celtes en Espagne se fit sur les côtes de l’Océan Atlantique, mais aucune ville ne fut crées sur les côtes de la Méditerranée déjà conquises par les Phocéens[391]. « Il est vraisemblable que la conquête de l'Espagne par les Celtes sur les Phéniciens, vers l'an 5oo [avant notre ère], c'est-à-dire vers le début des guerres médiques, fut entreprise d'accord avec les Grecs de Marseille[392]. »

La conquête romaine - Espagne et Portugal - de 220 à 19 avant notre ère.

Les Celtes qui ont occupé la Péninsule Ibérique se divisent en deux branches principales :

  • Les Celtici peuple de l’ancienne Lusitanie, à l’ouest de la Péninsule Ibérique, qui seraient venus de la Gaule et qui occupaient le territoire compris entre l’océan Atlantique, et les fleuves Tage et Guadiana. Actuellement, la région qui forme la Galice et le nord du Portugal.
  • Les Celtiberi au centre nord de la péninsule, qui occupaient le Léon, la Castille, ainsi qu’une partie de l’Aragon, de la Catalogne et de l’Andalousie.

« Cette Hispanic Celtica partageait de nombreux attributs avec les cultures celtiques du reste de l'Europe, […] exceptés par certains aspects imposés par le climat et la géographie : bien que […] sédentaires, ils conservaient certaines caractéristiques de leur passé nomade, comme l'élevage en transhumance, qui complétait l'agriculture de subsistance. Leurs coutumes étaient proches de celles des Celtes de Gaule[393]. »

Castro da Cola, le puits celtique et son escalier d’accès à l’eau.

La conquête par les Romains des peuples celtes, connues sous le nom de guerres celtibériques, fut difficile et lente et dura un demi-siècle, avec le siège et la victoire romaine de l’oppidum celtibère de Numance en 133 avant notre ère. La guerre de Numance revêt une importance toute particulière, car elle permet à l'hégémonie romaine de s'affirmer au centre et au nord de l'Hispanie et marque la pacification définitive de la Péninsule Ibérique.

La culture des castros[modifier | modifier le code]

Les castros – appelés oppidums en Gaule – sont des fortifications résidentielles de l’Âge du Fer, qui se sont développées dans la Péninsule Ibérique, édifiées par des populations diverses des régions actuelles de la Galice, des Asturies et du nord du Portugal. Les Celtibères en construisirent sur les plateaux de la Méseta, au centre de l’Espagne, ainsi que, par les Ibères au sud et à l'est de la Péninsule Ibérique. C’est la romanisation qui marque la fin des castros[394].

À partir des fouilles et recherches archéologiques, les premiers castros ou oppidums auraient fait leur apparition au IVe siècle avant notre ère en Oretani, dans la Sierra Morena et en Extremadure respectivement au sud et à l’ouest de la Meseta.

Les besoins en eau étant importants pour la population d’un castro, comme pour les oppidums de la Gaule, les castros sont édifiés au sommet d’une colline pourvue de sources, dans une plaine près d’un lac ou d’une rivière, ou en bord de mer[395].

Castro de Viladonga en Galice, vue aérienne de la colline.

« En conclusion, on peut déduire qu’une grande partie des types les plus caractéristiques de l’origine celtibérique se sont formés pendant le IIIe siècle av. J.-C., même s’ils ne sont attestés le plus souvent que dans des trésors du début du Ier siècle av. J.-C. En plus toutes ces créations offrent une association d’élément méditerranéen et d’influence de La Tène : c’est l’origine de sa spécificité[396]. »

Castro de Baroña[modifier | modifier le code]

Les vestiges du Castro de Baroña, à Porto Son en Galice.

Le castro de Baroña est une ancienne cité fortifiée au nord-ouest de la Péninsule Ibérique sur la commune de Porto Son, en Galice. Le castro de Baroña peut être considéré comme un castro maritime, car seul un isthme le relie à la terre. Les zones d’habitation sont construites sur 3 niveaux de la partie rocheuse. Des murailles en faisait un fort très difficile d’accès pour les envahisseurs.

Sa construction daterait du Ve siècle avant notre ère, avec ses maisons rondes - roundhouses - ou ovales typiques de la Galice[397].

Le castro de Baroña a été fouillé pour la première fois en 1933, puis de nombreuses fouilles eurent lieu de 1969 à 1984. Après une étude de terrain en 2010, les travaux de réhabilitation du castro commencent enfin en 2012. La première phase comprendra le nettoyage et consolidation des lieux. En 2013, après l’étude pour analyser l'influence que le passage des touristes en 2012 a eu sur le peuplement et ainsi découvrir quelles parties sont les plus touchées, des travaux de conservation correcte des murs et le placement de panneaux indicateurs le long du parcours, mettront fin à la réhabilitation du castro de la Baroña et son ouverture sécurisée au public[398].

Les vestiges du Castro de Baroña, détail d’une fondation de maison ronde.

« L'un des problèmes rencontrés par les colons était l'absence de source d'eau et même de citernes pour stocker l'eau, ce qui les rendait totalement dépendants du monde extérieur. De plus, les champs cultivables se trouvaient à plus de 800 mètres de l'agglomération, sur la péninsule où se trouve la forteresse de Baroña[399]. » Avec l’océan qui l’entoure, la pêche devait être un moyen de subsistance importante, son accès aux terres environnantes depuis la petite péninsule permettait de pratiquer l’élevage et l’agriculture.

Si à l’intérieur du castro il n’y avait pas d’eau douce, celle-ci devait provenir de puits sur la presqu’île pour les besoins domestiques, avec en complément la récupération et le stockage des eaux de pluie. Le fleuve Maior, assez proche, devait subvenir au besoins de l’élevage – chèvres, moutons - et de l’agriculture.

Au cours des différentes fouilles, aucun élément sur la récupération et le stockage de l’eau n’a été mis au jour par les archéologues. Cependant : « Il y a quelques jours (19 05 2022), une nouvelle intervention a commencé pour préserver le joyau de la couronne du patrimoine Sonense […] L'objectif des travaux est de consolider les structures pour éviter leur dégradation face à l'avalanche de visiteurs, mais Baroña cache encore de nombreux secrets et à chaque fouille de nouvelles découvertes font leur apparition[400]. »

Castro de Santa Tecla[modifier | modifier le code]

Les vestiges du castro de Santa Tecla en Galice, détail des fondations.

Le castro de Santa Tecla (Santa Trega en galicien), est une ancienne cité fortifiée au nord-ouest de la Péninsule Ibérique, près de la frontière du Portugal, sur la commune de A Guardia, au sud ouest de la Galice. Proche de l’océan, le castro est entouré de montagnes, il est édifié sur la partie haute de la colline de Santa Tecla à 341 mètres de hauteur. Il est proche de l’embouchure du fleuve Miño.

Sa construction daterait du Ier siècle avant notre ère, peu de temps après le début de la romanisation de la Galice et le Ier siècle de notre ère. Certaines pierres sur la colline de Santa Tecla comportent des pétroglyphes réalisés 2 000 ans avant l’occupation du castro[401]. Les pierres de fondations, très nombreuses et en bon état, laissent supposer la construction de maisons rondes - roundhouses - ou ovales typiques de la Galice[402] avec un urbanisme "primitif". Cependant l’archéologue Peña Santos parle d’un :

Castro del Monte de Santa Tecla, La Guardia, Galice, avec la hutte et le rio Miño.

« […] urbanisme indigène, confirmant la présence d'un travail de planification consciencieux et méticuleux avant la construction de la ville […] l'architecture visible aujourd'hui correspond dans sa grande majorité à un moment d'influence ou de domination romaine[403]. »

Le castro de Santa Tecla avec une longueur de 700 mètres et une largeur de 300 mètres, était une grande "ville" ou citània, pouvant comporter entre 3 000 et 5 000 personnes. Son absence de murailles importantes, en font un castro plus commercial que guerrier[404].

Castro del Monte de Santa Tecla, La Guardia, Galice, avec la hutte le réservoir d'eau et le rio Miño.

Les besoins en eau pour un castro aussi peuplé, devaient êtres importants, à la fois pour les besoins domestiques, le bétail et l’agriculture. L’influence des romains dans l’urbanisme de la ville a permis la réalisation de réseaux d’eau, à la fois utilisés pour les besoins de la population, mais également pour l’évacuation des eaux de pluie. Des sources, avec des eaux en provenance du haut de la colline, alimentaient certains quartiers du castro. Des puits avaient été creusés en bas du castro, les terrains à proximité du fleuve Miño (ou Minho en portugais), devaient permettre de creuser à une profondeur assez faible.

« Un ensemble de canalisations creusées dans la roche et recouvertes de dalles assurait l’approvisionnement en eau et [en canalisant les eaux de pluie] empêchait les inondations dues aux pluies[405]. » Sur les photos disponibles, on aperçoit auprès de certaines maisons, des rochers creusés, permettant la récupération et le stockage des eaux de pluie ou de sources, au moyen de caniveaux et de réservoirs assez rustiques, mais nécessaires[406].

Citânia de Briteiros[modifier | modifier le code]

Panorama de la colline de la Citânia de Briteiros. Vu depuis le sud.

La citânia de Briteiros est un castro de l’Âge du Fer, construit au sommet du mont Romão, à 300 mètres d’altitude au-dessus de la vallée du fleuve Ave, sur la commune de Guimarães au nord du Portugal. La citânia représente un castro important, d’une structure de forme urbaine avec ses rues pavées, qui permettaient l’évacuation puis le stockage des eaux de pluie, son organisation en quartiers avec sa maison communautaire.

Vue aérienne partielle de la Citânia de Britéiros. Partie sud-est du site.

Le site de Briteiros pourrait avoir été occupé dès le Néolithique, comme en témoigne la présence de plusieurs roches gravées, comportant des spirales et des motifs que l’on retrouve dans tout le nord-ouest de la Péninsule Ibérique[407].

C’est à l’Âge du Fer que la citânia de Briteiros se serait développée et plus particulièrement au cours des deux derniers siècles avant notre ère, avec une influence romaine dans l’urbanisation de la ville dès le 1er siècle avant notre ère. Découvert en 1875, les premières fouilles du site de la citânia de Briteiros commencèrent en 1930, de nouvelles fouilles eurent lieu en 1956, puis assez régulièrement jusqu’en 2006[408]. La citânia avait une population estimée à 1 500 personnes[407].

La Citânia de Briteiros. Cours d’entrée d’un sauna, avec la "Belle Pierre" au fond.

De même que pour les autres castros ou citânia de la Péninsule Ibérique, les besoins en eau furent très importants et définirent l’emplacement de la cité. De l’eau potable pour les besoins domestiques de 1 500 personnes, de l’eau pour le bétail et pour les potagers et l’agriculture[407].

Un ruisseau dans la vallée près d’une Citânia.

Prenant sa source dans la commune de Monte, la petite rivière Varzea contourne à l’ouest le mont Romão où se trouve la Citânia de Briteiros ; après sa jonction avec le ruisseau Provincias, ils se jettent dans la petite rivière Agrela affluant du fleuve Ave. Dominant des vallées fertiles, qui ont fourni des ressources abondantes aux habitants, la Citânia est également suffisamment pourvue en eau pour les besoins du bétail et de l’agriculture. Des sources jaillissaient des flancs du mont Romão pour les besoins domestiques proches de la cité[407]. « […] d'autres structures à l'intérieur de l'enceinte abritaient d'autres membres de la famille, servaient d'étables ou stockaient des outils agricoles, de la nourriture et de l'eau de pluie ou de source […][409]. »

La citania de Briteiros. Le sauna vu du haut, avec les pierres servant de toiture.

La Citânia de Briteiros possédait également des thermes pré-romains - sauna -, découverts lors de travaux de voirie dans les années 1930, ceux situés au sud-ouest du site sont les mieux conservés. On peut discerner le système d’adduction d’eau qui alimentait le complexe depuis les fontaines jusqu’aux lieux d’utilisation par les populations. Les thermes comprenaient plusieurs pièces, dont une antichambre et une salle de vapeur. Le fronton de ces thermes comporte ainsi un grand triskel gravé dans la pierre[410].

Citânia de Briteiros. La fontaine sèche en 1930 parmi les vestiges de la citânia.

[…] les routes principales sont la partie la plus visible du site, bien qu'il y ait des conduits qui amenaient l'eau d'une source sur la colline, des fontaines, deux structures de bains publics […][411]

Au premier siècle de notre ère, sous Auguste, cette région passe sous le contrôle des Romains, qui construisent des routes et des cités nouvelles, ses derniers habitants ont sans doute rejoint progressivement les villes nouvelles romaines.

Castro de San Cibrán de Lás[modifier | modifier le code]

Castro de San Cibrán de Las (Lansbricae), vue panoramique depuis le mur extérieur.

Le castro de San Cibrán de Lás est situé près de la ville d’Ourense, sur les communes de Puxin et de San Amaro, en Galice. Avec une superficie de 10 hectares, c’est le deuxième castro le plus important de la Galice après celui de Santa Trega. Le castro de San Cibrán de Lás est construit à 473 mètres de hauteur, sur l'une des collines les plus élevées de la région avec le Monte de San Trocado, surplombant le bassin de la rivière Barbantiño, tout près de la confluence avec la rivière Miño[412].

La première campagne de fouilles a commencée en 1922, puis plusieurs autres en 1948, 1950, 1953. À partir de 1980, se terminent les travaux de consolidation des structures mises à jour lors des campagnes précédentes. C'est aussi le castro le plus fouillé de Galice, bien que seulement 15 % de son extension ait été explorée. Il est donc certain que pour les archéologues, il a encore beaucoup de secrets à découvrir à l'intérieur du site[413].

Castro de San Cibrán de Lás, vue générale sur le flanc ouest de la colline.

La période d'occupation se place entre le IIe siècle avant et le IIe siècle après notre ère, son apogée se situe vers le milieu du Ier siècle après notre ère, coïncidant avec le début de la romanisation de la Galice. La construction du castro de San Cibrán de Lás comporte une organisation urbaine en cours d’évolution, avec des techniques d’urbanisme pré-romain naissant des villes romaines, telles que : la voie centrale – le cardo - les thermes, le réservoir rectangulaire à bout arrondi, -[414].

« Il est possible que les élites traditionnelles de Lámbrica aient eu une influence significative sur la reconstruction de la citadelle, car de nombreux travaux correspondent, selon les archéologues, à des dates qui coïncident avec la romanisation, entre le IIe siècle av. J.-C. et le Ier siècle après J.-C.. C'est pourquoi nous devons être prudents lorsque nous parlons d'un "castro romanisé", car cela pourrait nous amener à confondre Lámbrica avec une ville romaine[415]. » Ce castro de San Cibrán de Lás, appelé également cidade ou citânia – cité, ville devait abriter entre 2 000 et 3 000 habitants au début de notre ère, à la différence d‘un castro simple qui se compose habituellement que de 100 ou 150 personnes ; il a été compté un total de 430 maisons sur le site – de forme ronde, carrée, rectangulaire ovale - divisées en 24 quartiers, d’environ 1 500 mètres carrés chacun. L’ensemble de la cité est construit à l’intérieur des murs, le périmètre de la plus grande muraille mesure près de 2 kilomètres de long, aucune construction en matériau durable ne figure à l’extérieur des murailles de protection[416].

La rivière Barbantiño, près du castro de de San Cibrán de Lás.

Pour satisfaire aux besoins d’une ville de 2 000 ou 3 000 habitants, le castro de San Cibrán de Lás, avait une consommation d’eau importante, aussi bien pour les besoins domestiques, que pour le bétail et l’agriculture. Lors de sa construction, l’emplacement du castro ne fut pas choisi au hasard, mais dans une zone où le réseau hydrique était suffisamment dense pour satisfaire aux besoins de la population. Deux rivières sont proches du Castro de San Cibrao de Las : le Miño et le Barbantiño, le castro de San Cibrán de Lás est situé presque au carrefour des deux rivières[417]. « Certaines manifestations de l'urbanisme sont encore visibles aujourd'hui, comme le tracé radial des rues ou les canaux de drainage, conçus pour empêcher les eaux de pluie et les eaux usées de s'écouler dans les zones d'habitation et les ateliers et pour faciliter leur circulation vers le bas[418]. » Les sources d’eau sont nombreuses autour du site ; plusieurs ruisseaux ou ruisselets (riachuelos) prennent leur source aux environs du mont San Cibrán de Lás, avant de s’écouler dans les regatos, comme le Lavandéira, le Faro, le Fareixa, ou le rio Barbantino, lesquels rejoignent ensuite le fleuve Minho. Les plaines autour du site de San Cibrán de Lás, bien irriguées, devaient permettre de fournir l’eau pour l’élevage du bétail et de l’agriculture principalement vivrière[417].

Si les archéologues n’ont pas encore découvert de réseaux de canalisations d’eau sur le site de San Cibrán de Lás, plusieurs réservoirs, alimentés par des sources ont été mis au jour. Le plus important, situé à côté de la porte ouest, représente un plan rectangulaire avec un petit coté arrondi. L’ensemble, afin d’être protégé des impuretés, pouvait à l’origine être recouverte par une voûte. La source qui alimente la citerne semble avoir un débit très important[419].

Citerne contre le mur dans le secteur oriental de Castro de San Cibrao de Las.
Fontaine du castro de San Cibrao de Las.

D’autres citernes ou sources aménagées, ont été mise à jour au cours des fouilles. Plus rudimentaires, elles possèdent, suivant la profondeur, des escaliers d’accès. L’une d’elles est située à l’extérieur du castro. Ces réservoirs en forme de puits accessibles par un escalier, généralement alimentées par une source, sont renforcées de pierres, jointoyées en partie haute et de pierres sèches en partie basse, afin de laisser passer l’eau de la source. À l’époque de la construction du castro, d’autres sources devaient sourdre de la colline et furent partie intégrante de la construction du site[420].

Pour confirmer l’importance de l’eau sur la quinzaine de castros proches des rives du fleuve Miño, une pierre gravée et dédiée à Nabia, la déesse des eaux, a été retrouvée sur le site de San Cibrán de Lás. Nabia ou Navia, était la déesse des rivières et de l'eau dans la mythologie luso-galicienne, sur le territoire de la Galice moderne, des Asturies et du Portugal[421].

En raison de la pente assez forte du terrain, peut-être n’y avait-il pas de réseaux d’eau usées, les archéologues n’ont pas encore découvert des éléments évidents de ces réseaux. Par contre des canaux et rigoles de drainage des eaux pluviales, - « conçus pour empêcher les eaux de pluie et les eaux usées de s'écouler dans les zones d'habitation et les ateliers et pour faciliter leur évacuation vers le bas du castro, sinon hors des murs – sont visibles sur certaines photos du site »[418].

Dans le cadre de l’assainissement des zones d’habitation du castro, le "réservoir-fontaine" proche de la muraille ouest, dite monumentale de par sa contenance et sa profondeur de plus de 3 mètres - ne s'assèche jamais, comme le confirment les anciens de ces terres - comporte une évacuation ou trop plein passant au travers de la muraille pour évacuer les eaux vers l’extérieur du castro[422].

Castro de San Cibrán de Lás, fondations de maisons rondes et carrées.

« De nouvelles recherches remettent en question la datation traditionnelle des oppida du nord-ouest de l'Ibérie à l'époque romaine, en montrant que nombre de ces sites existaient déjà à la fin du IIe et au Ier siècle avant notre ère[423]. » Cette citânia fortifiée de l'Âge du Fer, a succombé à la domination romaine après le IIe siècle avant notre ère, tout en conservant son activité encore pendant plusieurs siècles, probablement en raison des avantages qu'elle présentait pour le contrôle territorial de l'extraction de l'or. Il existe des traces d'anciennes exploitations d'or et d'étain dans les environs, mais épuisées à ce jour. L’extraction de ces métaux nécessite une grande quantité d’eau et la construction en sol et hors sol, de réseaux d’approvisionnement spécifiques, mais les vestiges de ces installations n’ont pas encore été mis au jour par les archéologues. Pendant cette longue période, les élites traditionnelles du castro ont eu une influence dans les travaux de construction ou de reconstruction de nouveaux quartiers[424].

Le Castelón de Villacondide ou de Coaña[modifier | modifier le code]

Castros de Coaña, vue panoramique. Le site dans son environnement.

Le Castro de Coaña ou Castelón de Villacondide, se trouve sur la rive gauche de l'estuaire du fleuve Navia, sur une petite colline que borde le ruisseau Sarríou ou Xarriou, dans la région de la Castille, dans les Asturies. Le castro de Coaña fait partie des villages fortifiés de la culture Castreña du nord-ouest de la Péninsule Ibérique. Le castro a été construit à l'Âge du Fer et a continué à être habité bien après la conquête des Asturies par Rome, de la Galice et du nord du Portugal[425].

L’origine du castro de Coaña, est pré-romaine, mais difficile à dater. Cependant, la thèse selon laquelle les citânias ou les castros asturiens seraient liés à l'occupation romaine a été remise en question. La datation au carbone 14 propose le développement de ces villages fortifiés vers les VIIIe et VIIe siècles avant notre ère[426]. « Bien que l'on ait longtemps considéré que le village avait été fondé à l'époque romaine, des fouilles plus récentes ont confirmé que son occupation était bien plus ancienne, remontant au moins au début du IVe siècle av. J.-C.[427]. »

Castro de Coaña, le site vu de la colline et entouré de ses murailles.

Les premières fouilles documentées du castro de Coaña avec une certaine rigueur, furent celles de José María Flórez en 1877. Les fouilles d’importances ont été reprises entre 1940 et 1944, puis de 1959 à 1961. Depuis 1993, un musée avec salle didactique qui permet de mieux comprendre la culture castreña, depuis son origine jusqu'au contact avec le monde romain, lorsque l'exploitation de l'or jouera un rôle décisif dans l'histoire de ces établissements[428].

L’organisation de la construction des 80 maisons ou cabanes du castro mises à jour, définie un village fortifié sur une couronne en haut de la colline, protégé par une enceinte composée d’un mur, assez bien conservé sur sa partie est. Une urbanisation faite de rues étroites aboutissant à de petites places ; les maisons sont construites de pierres, jointoyées avec de l’adobe et couverte de chaume. Les maisons ont des formes rondes avec de nombreux bâtiments rectangulaires[429].

Au pied de l’Acropole du castro, sur une petite terrasse, des canaux sont creusés dans la roche pour aboutir à une énorme cuve taillée dans le granit. Les canaux creusés dans la roche, pourraient avoir servis à la conduite des eaux de pluie vers la cuve, après avoir été collectées sur le sol de granit environnant. Une technique déjà connue par les Édomites, dans le désert rocheux autour de Pétra pour la récupération et la conduite des eaux de pluie avec des rigoles et des citernes creusées dans le sol rocheux[430]. Les archéologues définissent ces éléments creusés dans la roche : « […] comme des saunas dont les modèles les plus anciens remontent au IVe siècle avant J.-C., bien qu'ils aient survécu, avec des modifications, jusqu'à l'époque romaine (Ier siècle après J.-C.)[429]. » Sur le site du castro de Coaña, de nombreux autres vestiges de réseaux d’eau ont été découverts par les archéologues au cours des différentes fouilles.

Le Castro-de-Coaña, Asturies. Castro de l’Age du Fer. Les rues sont pavées et disposent d'un système de drainage avec rigoles.

Après l’achèvement des fouilles du quartier nord du castro, ont été découverts un possible four et un bassin semi ellipsoïdal, ainsi qu'une série de canaux et de chenaux, liés au bassin[431].

Sur la partie occidentale du mur de l’Acropole, un canal de drainage a été découvert, certainement pour l’évacuation des eaux de pluie[432].

Pour le groupe d’habitations central, les maisons ou le quartier, étaient organisés autour d'une gouttière ou goulotte d’évacuation des eaux, (eaux de pluie ou eaux usées), ce qui implique un certain sens de l'hygiène, en évitant la stagnation des eaux dans le quartier et autour des maisons[433]. « A ces trois parties [l’Acropole, le quartier urbain et le quartier accolé à la muraille extérieure] il faut ajouter l'enceinte dite sacrée et son petit espace doté de bassins, dont la véritable fonction est problématique[431]. »

Une fontaine sur la colline.

Dans l'enceinte sacrée, une des constructions, qui semble avoir été modifiée au cours de périodes différentes, possède une porte ou ouverture étroite en partie basse, qui mène à un premier local, une petite pièce de forme triangulaire, dans laquelle se trouve un bassin de forme demi ellipsoïde – salle de bain, sauna, lieu de bain rituel. Sur un des cotés du bassin, en profondeur, un canal circulaire communique avec le fond du bassin (probablement pour la vidange du bassin).

À l’opposé de ce premier local, on accède à un deuxième local où se trouve une grande pièce avec un plafond voûté. À l’extérieur de ce deuxième local, se trouve un bassin rectangulaire en granit, aujourd'hui déplacé de son emplacement d'origine qui devait être le milieu du local voûté.

Proche du bassin, se trouvent les vestiges d’un petit canal de drainage, couverts de pierres plates, servant, suivant l’archéologue, à l’alimentation du bassin. Nous avons là un ensemble d'alimentation et d'évacuation des eaux d'un bassin ou d'une piscine de bains d'eau froide.

Dans cette enceinte sacrée, les deux locaux ont des structures très similaires par rapport à l'eau et ont la même partie fondamentale, le bassin ou piscine[434].

Castro de Coaña, réservoir de pierre brisé sur le site, et pouvant servir pour les bains froids.

« Pour ma part, [Francisco Jorda Cerda] je suis enclin à croire qu'il s'agit de lieux où s'est développé un culte de l'eau, qui semble s'être répandu dans tout le nord-ouest de la péninsule ibérique pendant la domination romaine et dont le témoignage ultime pourrait être le grand édifice romain tardif de Santa Eulalia de Bóveda (Lugo), qui, avec son grand bassin, ses conduites d'eau, sa décoration, etc., révèle l'apogée d'un culte et d'un rituel autour de l'eau[435]. » Les archéologues et les historiens proposent une utilisation de cette construction ancienne, dont l’ensemble des locaux semble s'intégrer dans une installation thermique, un genre de sauna, très rustique et élémentaire, du type des saunas castreñas[436]. Au cours de la conférence qui a clôturé le cycle "Los castros del valle del Navia. Trésor archéologique des Asturies occidentales" les archéologues Ángel Villa et Alfonso Menéndez Granda, ont affirmé que les fouilles réalisées sur le site du castro de Coaña, représentent un dixième de la surface totale du castro. Une grande partie des richesses du village sont encore à découvrir[426].

La Citânia de Sanfins[modifier | modifier le code]

Citania de Sanfins, vue générale du site, avec les fondations des maisons et les murs d’enceinte.

La Citânia de Sanfins ou Cidade da Citânia, est un village fortifié de l’Âge du Fer, sur la commune de Paços de Ferreira, dans le nord du Portugal. Sa situation dans une chaîne de montagnes et proche de la source du fleuve Leça, lui permet à la fois de dominer, sur un plan défensif, son environnement et de bénéficier des ressources hydrographiques nécessaires aux besoins en eau de la Citânia.

La construction et l’occupation du site de La Citânia de Sanfins, se situent entre le Ier siècle avant notre ère et le IIe siècle de notre ère au moment de l’invasion romaine et jusqu'au milieu du IVe siècle, lorsque la Citânia aura été définitivement abandonnée part sa population[437]. « Il s'agit de l'un des sites archéologiques plus importants de la culture pré romaine du nord-ouest de la péninsule. […] une superficie de plus de 15 hectares, entourée de plusieurs remparts, sa maille intérieure révèle une organisation avec plus de 150 bâtiments quadrangulaires et circulaires, regroupés autour de 40 centres d'architecture domestique[438]. »

Le castro de Citania de Sanfins au Portugal, vue partielle du site.

Avec une certaine influence des cités romaines, la construction et l’urbanisme de la Citânia de Sanfins étaient organisés autour d’une rue centrale orientée nord/sud, à partir de laquelle partaient des rues transversales. Les rues secondaires amenaient à des quartiers ou divers îlots d’habitation. Ces maisons en pierres sèches, assemblées avec de l’adobe, étaient de forme circulaire ou rectangulaire. Les fondations pouvaient êtres en pierre et la partie supérieure en briques d’adobe. La toiture était faite de paille ou de roseau[439].

Dans un des îlots, en partie basse du village, un sauna castreña, bâtiment caractéristique des castros du nord-ouest de la Péninsule Ibérique, était construit dans un bâtiment public et destiné peut être à des bains rituels d’initiation. L’entrée dans le bâtiment se faisait, comme pour les autres saunas castreñas, par la Pedra Formosa - ou Belle Pierre - à motifs celtiques.

Citania de Sanfins, reconstitution de maisons celtes, en pierre et toit de chaume.

La Pedra Formosa est un type de monolithe de grande taille, normalement décoré avec des gravures en bas-relief, qui se trouvait à l’intérieur des bains de la civilisation castreña et qui permettait l’accès, par une petite ouverture en partie basse de la pierre, au compartiment des bains et des vapeurs chaudes[440]. « ...parmi les peuples riverains du Durios, il en est qui [...] se frottant d'huile et se servant d'étrilles et d'étuves chauffées à l'aide de pierres rougies au feu, puis se baignant dans l'eau froide […][441]. » De la porte sud du deuxième mur d’enceinte, un sentier rocheux mène au sauna. Les vestiges du bâtiment qui abritaient le sauna sont importants mais en mauvais état ; la Pedra Formosa et ses sculptures celtiques, est assez bien conservée. À côté du sauna castreña une source coule encore, qui voici 2 millénaires alimentait, peut-être, le sauna.

Les archéologues au cours des différentes fouilles ne semblent pas avoir trouvé de vestiges de réseaux d’eau – canalisation, caniveaux, citernes – excepté les thermes. Les besoins en eau pour les populations de la Citânia de Sanfins étaient certains et multiples : besoins domestiques, l’arrosage pour l’agriculture et l’élevage du bétail.

La Citânia de Sanfins. L’entée du sauna et la "Belle Pierre", avant la remise en état du site.
La Citâna de Sanfin. L'entrée du sauna et la Belle Pierre après la remise en état du site.

« L'existence de plusieurs enclos à bétail et d'un évier [bassin ou "timbre"] indique la présence d'animaux domestiques, vraisemblablement gardés dans un petit enclos[440]. » La Citânia de Sanfins fut la capitale des Galiciens à partir de 136 avant notre ère, ce qui lui confère une importance particulière dans la civilisation castreña. Au IIe siècle de notre ère, ce fut de façon progressive l’invasion romaine jusqu'au milieu du IVe siècle, lorsque la Citânia aura été définitivement abandonnée part sa population[442].

Les saunas castreñas[modifier | modifier le code]

Castro de Santa Maria de Galegos au Portugal. Vestiges du sauna et des quatre parties

Le sauna castreña ou saunas castrexa (en galicien), est un type de bâtiment caractéristique des castros ou villages fortifiés du nord-ouest de la Péninsule Ibérique. C’est dans la Communauté autonome espagnole des Asturies, que le nombre des saunas castreñas est le plus important de la péninsule et notamment dans le bassin du fleuve Navia[443].

Les bâtiments identifiés comme des saunas castreñas lors des fouilles archéologiques, principalement dans les Asturies, semblent être destinés à des bains de vapeur complétés par des salles chaudes et des zones d'immersion partielle, chaudes et froides. Le bâtiment qui abritait le sauna castreña était généralement un bâtiment public, à l’intérieur des murs du castro. Le modèle primitif du sauna castreña avec son plan rectangulaire à tête en abside, possédait : un four, une chambre de vaporisation et un petit vestibule[444].

Castro de Santa Maria de Galegos au Portugal. Vestiges de la "Belle Pierre", avec vue de l’intérieur du sauna.

Le sauna repose sur le principe de l'alternance chaud/froid. Dans le sauna, le corps transpire beaucoup, avec le passage en salle chaude, la peau ouvre ses pores et participe au nettoyage de l'organisme, puis le bain froid entraîne une vasoconstriction (diminution du diamètre des vaisseaux sanguins) ainsi qu'un resserrage des pores de la peau. « On ajoute que, parmi les peuples riverains du Durios, il en est qui vivent à la façon des Lacédémoniens, se frottant d'huile et se servant d'étrilles et d'étuves chauffées à l'aide de pierres rougies au feu, puis se baignant dans l'eau froide[441]. »

Castro da Pena Grande. Sauna classique avec la "Belle Pierre" de coupe plus simple.

Le principe des saunas castreñas était simple : après un passage dans le vestibule pour se dévetir et un premier séjour dans la salle chaude (que les Romains appelaient caldarium), l'utilisateur entrait dans la salle où se dégage la vapeur – en jetant de l’eau sur des pierres brûlantes – l’accès au local de "vaporisation" se faisait par une ouverture étroite située en partie basse du mur mitoyen. Au Portugal, ce sont généralement de grandes dalles de granit richement ornementées de sculptures celtiques appelées La Pedra Formosa (La Belle Pierre). Au fond du sauna, dans un local fermé, était le four pour la chauffe des pierres du sauna[444]. Après le passage dans le compartiment de vapeur la personne sortait et allait se plonger dans un bassin d’eau froide à l’extérieur du sauna. Les saunas semblaient être de petits sanctuaires, des espaces sacrés et de purification du corps pour une certaine classe de la population du castro : initiation rituelle, guerriers[444]... « Avant leur désuétude définitive, ils [les saunas castreñales] furent adaptés, comme une imitation rustique, aux usages thermaux pratiqués dans le monde romain. » Comme dans d’autres domaines, l’influence romaine modifia l'usage de ces espaces à usage thermal et rituel. Avec le déclin des castros, soit avant l’arrivée des Romains, soit tout au long de leur lente invasion de la péninsule - en fonction de son utilité dans le contrôle de certaines ressources par exemple l'exploitation de l'or - et l’abandon du village d’une partie de la population, les saunas tombèrent dans l’oubli[444].

Fin de la culture des Castros[modifier | modifier le code]

Le Castro Candaz, fondé au IVe siècle avant notre ère. Sur sa presqu’île dans le fleuve Minho, en Galice.

Les investigations archéologiques montrent que les Celtes sont arrivés dans la Péninsule Ibérique au cours du VIIIe siècle avant notre ère. Au cours du VIIe siècle, pendant la civilisation de Hallstatt, ils se déploient dans certains secteurs de la Meseta (Montagnes du centre de la péninsule), puis au Portugal et quelques groupes atteignent la Galice et les Asturies. En 565 avant notre ère, après la fondation grecque de Massalia, les Phocéens créent le comptoir d’Ampurias à l’est de l’Espagne.

Lors de leur arrivée dans la péninsule, les Celtes se sont mélangés à d’autres peuples autochtones qui habitaient déjà le pays - Ibère, Tartessos, Lusitaniens[445] donnant ainsi naissance à des cultures qui rendent difficile l’analyse de ce qui est purement celtique, appelées la Culture des Castros (cultura castreja en portugais, castrexa en Galicien ou castreña en castillan). La Péninsule Ibérique a vécu intensément cette culture, si bien que l’on peut encore suivre les traces de leur présence, notamment dans la construction des maisons et des villes naissantes – citânia[446].

Au début de leur arrivée sur la Péninsule Ibérique, les Celtes bâtirent leurs villages sur des collines, des sites élevés, des presqu’îles, situés dans des points d'intérêt géostratégique - les plus anciens dateraient suivant certains historiens de l’Âge du Bronze final, au IXe siècle avant notre ère.

Le castro de Las Cogotas, Castille-et-Léon. Près du réservoir d’eau de Mingorria.

À partir du Ve siècle et jusqu'à l'arrivée des Romains, ils deviendront l'habitat exclusif des populations autochtones et leur implantation se diversifie, s'étend aux vallées fertiles et toujours de façon à profiter d'un cours d'eau, d’un lac ou de sources suffisantes aux besoins en eau, sur un territoire propice à la vie des populations : besoins domestiques, à l’agriculture et à l’élevage du bétail. C’est l’époque des castros et des citânias.

Après la conquête romaine, celle-ci favorise une apparente continuité dans l'implantation des castros, bien que modifiant radicalement le cadre administratif et les relations entre les communautés. Commence alors un processus d’assimilation de la culture romaine dans le monde celtique ibérique, qui conduira à la déstructuration irréversible de la société castriste vieille de plusieurs siècles et la disparition définitive de la Culture des Castros au cours du IVe siècle de notre ère[444].

Péninsule Italique[modifier | modifier le code]

Carte de l’expansion celtique, du VIe au IIIe siècle avant notre ère.

L’étude les Celtes et leur gestion de l’eau dans la péninsule Italique, est un phénomène d'une grande complexité. Les modalités ont varié dans le temps et dans l'espace. Archéologues et historiens ont une approche souvent différente, sinon parfois opposée, concernant les peuples celtes sur cet péninsule appelée aujourd’hui l’Italie[447].

Au milieu du Ier millénaire millénaire avant notre ère le « Monde celte » apparaît globalement stable, mais à partie des IVe et IIIe siècles avant notre ère, des déplacements massifs de populations celtiques, se mettre en mouvement vers la plaine du Pô, la Panonnie, le bassin des Carpates, les Balkans et la Grèce puis l’Asie Mineure en Galatie dans la région anatolienne, entre le IIIe siècle avant notre ère, jusqu’au Ve siècle de notre ère[448].

Répartition des peuples celtes installés en Italie au IIIe siècle avant notre ère.

« Les causes des mouvements celtiques ont été multiples : dissensions internes, manque de terres consécutif au surpeuplement [...], recherche de meilleures conditions économiques, nomadisme transhumant, évolution climatique, catastrophes naturelles (attestées dans le cas des Cimbres), attrait des produits méditerranéens (figues, huile, vin surtout), révélés par les mercenaires et les marchands[449]».

Au début du IVe siècle avant notre ère, l’invasion de la Péninsule italique par les Celtes transalpins - Sénons, Cénomans, Insubres, Boïens – permet le contact avec les populations déjà sur place, étrusques et grecques, au milieu desquelles ils se fondent, tout en conservant leur identité culturelle[450].

« En prenant pied dans le centre-nord de la péninsule Italienne, les Celtes ne constituent pas un bloc à part, mais s’insèrent dans une mosaïque de peuples (étrusques, italiques mais aussi celtiques) aux contours flous, avec lesquels ils doivent composer et où les interactions culturelles sont prégnantes[451]».

Carte de la Gaule cisalpine, aux IVe – Ier siècle avant notre ère.

La Péninsule Italique a vu s’établir trois catégories de peuples celtes :

  • Les Celtes autochtones établis depuis l’Âge du Fer et assimilés à la culture de Golasecca[452].
  • Les peuples Boïens et Sénons de Montefortino, résidents de la péninsule depuis plusieurs générations et parfaitement intégrés au sein des populations précédentes qui les ont accueillies[453].
  • Puis les derniers arrivés, migrants poussés parfois par d’autres peuples, ou à la recherche de nouvelles terres à cultiver, mais également des aventuriers ou mercenaires – les Gésates – à la solde d’autres peuples tels les Sénons, les Boïens, les Cénomans ou les Insubres, s’inscrivant dans cette longue tradition d’un mercenariat celtique en Méditerranée[454].

Au début du IVe siècle avant notre ère des peuples gaulois investirent la Péninsule italienne, avec la victoire de remportée sur les Romains lors de la bataille de l’Allia et la prise de Rome par Brennus en 387 avant notre ère.

« Attirés par la perspective d’une vie meilleure, et sans doute poussés par de mauvaises récoltes dues à des conditions climatiques défavorables, plusieurs dizaines de milliers de Celtes se rassemblèrent vers l’an 400 av. J.-C. et franchirent les Alpes en direction du Sud. En juillet de l’an 387 av. J.-C., ils atteignirent Rome[455]».

Le bassin hydrographique du Pô, le fleuve et ses affluents.

Les Celtes ou Gaulois, se sont surtout établis dans l’Italie du Nord-ouest, dans les régions au nord du fleuve Pô. Les Celtes se sont assimilés, ou ont assimilé en partie les populations dont les langues ou dialectes, très certainement d’origine indo-européenne et « avaient des affinités plus étroites avec le celtique qu’avec aucune autre langue de l’Italie antique[456]».

« Les Celtes ne disposaient pas de langue écrite. Les chercheurs doivent donc s’appuyer sur les récits [...] de leurs contemporains grecs et romains [Denys d’Halicarnasse, Pline l'Ancien, Tite-Live, Strabon, Polybe, [...]. Mais leurs principales sources d’information sont les fouilles archéologiques[455]...».

Les textes anciens sur le peuplement des Celtes dans la Péninsule italique, qualifient un peuplement épars, par habitats isolés gravitant autour de quelques oppidums et l'on dénie généralement aux Gaulois toute existence urbaine, malgré quelques traces de pré-urbanisation comme à Monte Bibele[457].

« La période celtique en Italie septentrionale vit le déclin des villes plus anciennes, souvent d’origine étrusques - Bononia (Bologne), Montefortino, Brixia (Brescia) - puis subit les nouvelles fondations qui jalonnèrent la progression romaine, mais les Celtes des IVe et IIIe siècles av. J.-C. ne semblent pas avoir été attirés par le mode de vie urbain[458]».

La rivière Stura, affluent de la rivière Tarano qui de jette dans le fleuve Pô.

Au début des attaques romaines, les Celtes conçurent parfois l’occupation d’un territoire autour d’un oppidum, alors que les vagues migratoires plus anciennes avaient laissé péricliter les villes conquises et s’étaient dispersées dans la campagne. Dans la construction de leurs habitats, les vestiges d’occupation des Celtes dans la Péninsule italique restent très pauvres pour les IIIe et IIe siècles, telles les implantations celtes de Côme, Brescia ou Bergame qui restent dans la tradition indigène[458].

Le développement des installations hydrauliques est l’exemple d’une importation culturelle, dont l’existence ne se justifie pas dans un milieu relativement humide. […] La Gaule apparaît comme un réservoir de ressources vivrières par rapport à une agriculture de la Péninsule italienne dont la production, spécialisée, est plus sensible aux variations du marché et aux problèmes sociaux[459].

Les peuples celtes, avec une intégration sans grande difficulté dans le paysage de l’Italie de la fin dernier millénaire avant notre ère, ne leur permirent pas de développer un mode de construction et des réseaux hydrauliques, à la fois pour l’alimentation en eau et le rejet des eaux usées et pluviales, propres à leur conception[460]. Les peuples celtes copièrent les techniques issues des étrusques dont les techniques en hydrauliques[461], serviront également de base aux peuples romains dans les siècles futurs, « Ainsi, avant comme après la romanisation, les destinées des Celtes d’Italie apparaissent profondément liées à celles de la péninsule[462]».

La rivière Enza affluent du Pô, dans les Appennins, en période de sécheresse.


Comme dans une grande partie du "monde celtique", les eaux de pluie étaient une des principales sources de récupération des eaux. En provenance du toit des maisons, elles étaient conduites vers les chaussées puis canalisées, soit par des caniveaux à ciel ouverts, ou au moyen de caniveaux en pierre couverts de dalles, vers des réservoirs, soient individuels, ou collectifs pour une partie du quartier. Des puits plus ou moins profonds, suivant la profondeur des nappes aquifères, étaient creusés et servaient aux besoins domestiques des populations. Des sources assez nombreuses dans le nord de l’Italie, facilitaient l’installation des populations dans un lieu particulier pour la construction d’un oppida[463].

«...on y trouve, avec un Heracleum ou temple d'Hercule, une belle cascade que l'Anio, déjà navigable en cette partie de son cours, forme en tombant du haut d'une montagne dans une vallée profonde et très boisée qui avoisine la ville. […] Dans la même plaine coulent les eaux Albules, eaux froides, qui s'échappent de plusieurs sources, et qui, prises comme boisson, ou employées sous forme de bains, agissent efficacement dans un grand nombre de maladies. Tel est le cas aussi des eaux Labanes, sources situées à peu de distance de là sur la voie Nomentane aux environs d'Eretum. À Préneste, est ce temple de la Fortune si fameux autrefois par ses oracles[464]».

« Près de là, sur le bord de la mer, est une source d'eau douce excellente à boire, mais où l'on s'abstenait généralement de puiser, parce qu'on la regardait comme l'eau même du Styx. [un des fleuves des Enfers][465]».

Monte Bibele[modifier | modifier le code]

Zone archéologique du Monte Bibele et du site de Monterenzio.

Le Monte Bibele, est une zone archéologique découverte sur le Mont Bibele, qui a donné naissance à une colonie de peuples étrusques-celtiques installée sur une partie de la chaîne montagneuse des Apennins du Nord de l’Italie. Le mont Bibele est situé sur le territoire de la commune de Monterenzio, au sud de la ville de Bologne, et culmine à une altitude de 617 mètres.

« Entre 375 et 350 av. J.-C., une présence celtique s'établit le long de côté un groupe étrusco-italique dans le village de Pianella di Monte Savino, sur Massif du Monte Bibele[466]».

Zone du site archéologique de Monterenzio sur le Monte Bibele.

Des sources d’eau douces et sulfureuses, connues depuis l’Antiquité, alimentent le torrent Querceto et la rivière Idice. Le nombre et la qualité de l’eau des sources du mont Bibele, ont certainement été d’une grande importance dans l’établissement des populations au cours des siècles sur ce massif. Connu déjà à l’Age du Cuivre, puis avec des habitats à l’Age du Bronze (XIIIe siècle avant notre ère), de villages de pierre et de bois furent construits par les Étrusques au deuxième Age du Fer ou laténien (- 400 à -100 avant notre ère). Puis arrivèrent le premières tribus celtes, caractérisés par leur idéologie guerrière, qui cohabitèrent pendant plusieurs décennies avec les premiers habitants étrusques[467].

Sur le Mont Bibele, plusieurs vestiges de l’Age du Fer ont été découverts : le « village », habitat celto-étrusque de Pianella di Monte Savino, la nécropole de Monte Tamburino, les «piscines», un lieu de culte étrusque et un lieu de culte celte au sommet du Mont.

Pianella di Monte Savino[modifier | modifier le code]

Vue du parc régional historique de Montesole.

L’habitat celto-étrusque de Pianella di Monte Savino, d’après les vestiges trouvés dans la région, avait déjà une population diffuse qui a été datée au Ve siècle avant notre ère, avec un urbanisme du village plus développé qui remonte au IVe siècle avant notre ère. La population du village à ses débuts fut étrusque, mais vers 350 avant notre ère, le village fut occupé par des peuples transalpins (Celtes). Au IIe siècle av. J.-C. le village fut abandonné, probablement suite à l’occupation romaine dans la région.

Les différentes techniques de construction du village découvertes lors des fouilles, combinant à la fois les techniques des peuples étrusques et celtes, indiquent un savoir faire dans l’urbanisme et la construction des bâtiments et des villages[468].

« Les bâtisseurs du hameau de Pianella ont suivi un plan précis et cohérent, mis en œuvre en fonction des différentes caractéristiques du terrain morphologie. Les terrasses, plates-formes en terre soutenues par des murs de pierre rassemblaient des pâtés de maisons de taille normale ; [où vivaient ] environ 25 personnes, ainsi que d'autres bâtiments à usage commun – des entrepôts et un citerne/glacière[469]».

Le torrent Zena dans la commune de Pianoro, affluent de l’Idice lequel se jette dans le fleuve Reno.

Si pour les archéologues et les historiens il est difficile de définir exactement la part de l’expérience, de l’ingéniosité et de la maîtrise dans les métiers de la construction, des Étrusques ou des Celtes, le village de Pianella di Monte Savino comportait une urbanisation, des règles de construction et d’hygiène pour l’alimentation et la conduite des eaux et leur évacuation – eaux usées et pluviales – qui seront copiées par les bâtisseurs romains de la future cité romaine de Bononia (Bologne)[470].

« L'eau de pluie s'écoulant des toits à forte pente s'écoulait dans les rues et disparaissait au pied du village dans les entrailles de la montagne, se glissant dans un gouffre naturel appelé Tana del Tasso ; un réservoir impressionnant de 80 mètres cubes de capacité servait de réservoir collectif. Deux lieux de culte [...] un en activité depuis le Ve siècle avant notre ère et liée à la présence de sources d'eau […] sur le mont Bibele[471]».

Misano au nom étrusque de Kainua[modifier | modifier le code]

Vue aérienne de la ville celto-étrusque de Marzabotto, avec les fondations des maisons.

La cité de Misano, de son nom étrusque Kainua, est plus connu sous le nom de la ville proche actuelle de Marzabotto. La ville est construite sur le plateau de Misano, lequel surplombe la vallée du fleuve Reno, qui se jette dans la mer Adriatique.

Le village de Kainua aurait été fondé au cours de l’expansion étrusque au VIe siècle avant notre ère, avec une urbanisation importante à la fin du Ve siècle. Au début du IVe siècle avant notre ère, la Gaule cisalpine aux environs de Bologne, est occupée par la puissante tribu celte de l’Age du Fer, les Boïens ; la cité de Kainua est occupé par la tribu celte et transformé en poste militaire pour la surveillance de la vallée du Reno. Au cours du IIIe siècle avant notre ère, la cité de Kairua aurait été progressivement abandonnée[472].

Au cours des fouilles, les archéologues ont retrouvé les fondations de quartiers d’habitation, ainsi que des ateliers d’artisans, notamment des potiers (céramistes) et des fondeurs de bronze. Une des raisons du choix de l’emplacement de la cité de Marzabotto, pourrait être l’extraction et le commerce du cuivre provenant du riche gisement près de Monte Bibele[473].

Carte des fouilles de Kainua à Marzabotto, avec répartition des vestiges laténiens.

Les vestiges découverts par les archéologues concernant les installations hydrauliques des différents quartiers d’habitation ou des ateliers d’artisans de la cité de Kairua, auraient été construits durant l’occupation de la cité par les Étrusques.

La cité de Kairua comportait des réseaux d’adduction d’eau, avec des réserves d’eau dans de grandes citernes, mais également des réseaux d’évacuation des eaux usées et principalement l’évacuation des eaux pluviales, permettant un assèchement plus rapide des zones d’habitation ou des ateliers[474].

De nombreux puits ont été mis à jour par les archéologues, certains d’entre étaient utilisés pour les besoins domestiques en eau potable, d’autres étaient «sacrés», servant à récupérer et conserver l'eau, parfois miraculeuse ou utilisées à des fins médicinales[475].

De nombreuses sources s’écoulaient sur les flans du plateau de Misano, souvent dirigées par des canaux de pierre vers les différents quartiers de la cité, pour l’utilisation par les populations, les ateliers, les besoins du bétail ou de l’agriculture[476].

« L'eau de pluie provenant des toits à forte pente, s'écoulait dans les rues et disparaissait au pied du village dans les entrailles de la montagne, se glissant dans un gouffre naturel appelé Tana del Tasso ; un réservoir impressionnant de 80 mètres cubes de capacité servait de réservoir collectif[476]».

Vestiges de la cité celto-étrusque de Marzabotto.

Certaines maisons pouvaient comporter un impluvium, ou bassin peu profond, de récupération de l’eau de pluie tombant dans la cours ou atrium et canalisée vers un réservoir de décantation et de stockage[477].

Le site archéologique de Marzabotto se trouve sur l’emplacement actuel de terres agricoles, avec des zones de labours et de cultures diverses, mais également la plantation d’arbres et de vigne. Ces travaux anciens de plusieurs siècles, souvent nécessaire pour l’agriculture régionale, ont contribués à la destruction d’une partie importante des vestiges de la ville antique, perdus à jamais et qui ne permettent pas toujours de connaître la physionomie de la cité de Marzabotto au cours de sa période pré romaine[478].

À Marzabotto, comme dans de nombreuses autres cités de la Péninsule Italique de l’époque pré romaine, les problèmes d’antériorités des bâtiments et des structures hydrauliques, sont extrêmement difficiles à définir, à la fois dans l’espace et dans le temps. Les premières constructions étrusques ou pré celtiques de Marzabotto I et Marzabotto II, les constructions aux techniques de la Gaule celtique apportées par les nouveaux arrivants, avec les influences grecques et pré romaines, ne permettent que rarement de définir une chronologie absolue sur l’application des règles sanitaires, et des installations hydrauliques, ayant survécu aux destructions du temps et des envahisseurs[479]».

Maison celto-étrusque du musée de Monterenzio. Reconstitution.

« Sur la fin de Marzabotto, avec l’arrivée des Celtes nous savons finalement peu de choses […]. Ville d'artisans et ville de plébéiens, la cité lors de sa création rassemble des individus d’origines différentes, destinés à entrer en contact, dès sa création, avec des peuples et des mondes différents[480]».

L’Italie comporte de nombreux sites relatant le "passage" des Celtes dans la Péninsule Italique, principalement dans la partie nord de la Péninsule et la plaine du Pô, mais également quelques sites dans la partie sud et même dans l’île de Sardaigne. Mais ces sites archéologiques - Montefortino, Casalecchio, Serra Sant’Abbondio, Ca' Morta, Monterenzio Vecchia, Marzabotto – sont des nécropoles de l’époque pré-romaine, où les indices matériels de leur passage, restent relativement discrètes.

Mont Bibele IVe – IIIe siècle avant notre ère. Reconstitution de l’habitat étrusque-celtique.

Si lors des fouilles, de grandes richesses en poterie, bijoux et parures, armes et objets pour les rituels funéraires, ont été retrouvés par les archéologues, rien qui parmi ces tombes ne parle de la vie et de l’organisation du tissus urbain et de l’urbanisation des villages, comme leurs besoins en eau, qui fut dans bien des cas, la raison même du lieu choisi pour l’installation et la pérennité du village. À la différence des très nombreux sites archéologiques de la présence celte en Gaule, dans l’île de Bretagne, l’Irlande ou la Péninsule Ibérique, l’implantation des peuples celtes dans la Péninsule Italique est relativement discrète.

« Les Celtes d’Italie n’étaient apparemment porteurs d’aucune tradition plastique. Et, une fois fixés en Cisalpine, ils n’en ont créé aucune […] Sans doute faut-il considérer, pour une part, cette longue phase d’errance bientôt suivie d’une romanisation brutale, exterminatrice, là où l’on aurait pu attendre l’éclosion d’une culture gallo-italique originale[481]».

Galatie[modifier | modifier le code]

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  95. L'histoire de Bordeaux - Visitez Bordeaux. Bordeaux de l’antiquité à l’époque moderne. « Les lys règnent seuls sur la lune, les ondes, la forteresse et le lion ».
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  100. Marion Berranger et Philippe Fluzin. Organisation de la chaîne opératoire en métallurgie du fer aux iie siècle-ier siècle av. J.-C.,sur l’oppidum d’Entremont. Conclusion. § 57-58.
  101. Yann Deberge et Thomas Pertlwieser. INRAP. Les fortifications de Gergovie. § Combien de temps cette muraille est-elle restée en usage ?
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  104. Musée de Bibracte - Mont Beuvray. Bibracte à travers les ages.
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  108. Stéphane Ficht. La ville celtique : les oppida de 150 av. J.-C. à 15 apr. J.-C.
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  113. Jacques-Gabriel Bulliot. L'oppidum de Bibracte. Guide historique et archéologique au mont Beuvray. Aperçu sur l'histoire de Bibracte. § 6 et 27.
  114. Pour cerner le problème de la maîtrise de l'eau sur les oppida, il faut tenir compte des ressources en eau des régions concernées : eaux pluviales, et eaux souterraines [...] Les ressources en eaux pluviales de surface, et souterraines sont donc importantes, mais inégalement réparties dans le temps et dans l'espace
  115. François Meylan. 2005. Bibracte au début de l'époque romaine. Page 109.
  116. Laétitia Borau. 2010. Les structures hydrauliques chez les Eduens à l’époque antique. Les structures hydrauliques de Bibracte. Les puits. Page 105.
  117. Laétitia Borau. 2010. Les structures hydrauliques chez les Eduens à l'époque antique. L’eau dans les capitales éduennes : la gestion de l’eau à Bibracte. Les structures hydrauliques de Bibracte. Les puits. Page 105.
  118. Laétitia Borau. 2010. Les structures hydrauliques chez les Eduens à l'époque antique. L’eau dans les capitales éduennes : la gestion de l’eau à Bibracte. Les structures hydrauliques de Bibracte. La Fontaine Saint Pierre. Page 109.
  119. Laétitia Borau. 2010. Les structures hydrauliques chez les Eduens à l'époque antique. L’eau dans les capitales éduennes : la gestion de l’eau à Bibracte. Les structures hydrauliques de Bibracte. Le bassin de la Domus PC1. Page 116.
  120. Laétitia Borau. 2010. Les structures hydrauliques chez les Eduens à l'époque antique. L’eau dans les capitales éduennes : la gestion de l’eau à Bibracte. Les structures hydrauliques de Bibracte. Les grandes excavations : bassins, fontaines, réservoirs, citernes ? Page 124.
  121. Laétitia Borau. 2010. Les structures hydrauliques chez les Eduens à l'époque antique. Les structures hydrauliques de Bibracte. Les sources et l'occupationhumaine. Page 107 à 130.
  122. Laétitia Borau. 2010. Les structures hydrauliques chez les Eduens à l'époque antique. Les structures hydrauliques de Bibracte. Les tuyaux en bois et les frettes. Page 77.
  123. Laétitia Borau. 2010. Les structures hydrauliques chez les Eduens à l'époque antique. Les réseaux d'eau publics. Réseaux sous forme de tuyaux en bois. Pages 130 à 134.
  124. Olivier Buchsenschutz. Les Celtes et la formation de l'Empire romain. § 1, 4 et 13.
  125. Jacques-Gabriel Bulliot. 1876. L'oppidum de Bibracte. Guide historique et archéologique au mont Beuvray. Parc aux chevaux. Page 29.
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  127. Françoise Le Roux et Christian Guyonvarc’h. La civilisation celtique. L'apogée de la civilisation celtique. Page 28.
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  135. Patrice Arcelin. Avant Aquæ Sextiæ, l'oppidum d'Entremont. Histoire de l’oppidum d’Entremont.
  136. Marion Berranger et Philippe Fluzin. Organisation de la chaîne opératoire en métallurgie du fer aux IIe siècle-Ier siècle av. J.-C., sur l’oppidum d’Entremont. Entremont : un centre politique et économique de la fin de l'Age du Fer. § 4-5.
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  138. Jean-Jacques Dufraigne, Philippe Chapon et Anne Richier. Recherches récentes sur l’oppidum d’Entremont à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) : étude de la voirie et d’un atelier de forgeron Les occupations dans la pièce 17 de l'îlot I : un petit atelier de forgeron. Page 231.
  139. Jean-Jacques Dufraigne, Philippe Chapon et Anne Richier. Recherches récentes sur l’oppidum d’Entremont à Aix-en-Provence(Bouches-du-Rhône): étude de la voirie et d’un atelier de forgeron. Pages 231 à 233 et 240.
  140. Marion Berranger et Philippe Fluzin. Organisation de la chaîne opératoire en métallurgie du fer aux IIe-Ier siècle av. J.-C., sur l’oppidum d’Entremont. Les activités sidérurgiques à Entremont. § 6 à 56.
  141. Marion Berranger et Philippe Fluzin. Organisation de la chaîne opératoire en métallurgie du fer aux IIe-Ier siècle av. J.-C., sur l’oppidum d’Entremont. Conclusions. § 57.
  142. Marion Berranger et Philippe Fluzin. Organisation de la chaîne opératoire en métallurgie du fer aux IIe-Ier siècle av. J.-C., sur l’oppidum d’Entremont. Organisation spatiale des activités.
  143. Patrice Arcelin. Association Archéologique d'Entremont. Présentation de l'oppidum. Histoire de l'oppidum d'Entremont.
  144. ean-Jacques Dufraigne, Philippe Chapon et Anne Richier. Recherches récentes sur l’oppidum d’Entremont à Aix-en-Provence(Bouches-du-Rhône) : étude de la voirie et d’un atelier de forgeron. Conclusion : les Salyens d’Entremont entre tradition et acculturation ? Page 251-252.
  145. Association Archéologique d'Entremont. Présentation de l'oppidum. Histoire de l’oppidum d’Entremont.
  146. Jean-Jacques Dufraigne, Philippe Chapon et Anne Richier. Documents d’archéologie méridionale. Protohistoire du Sud de la France. Recherches récentes sur l’oppidum d’Entremont à Aix - en - Provence (Bouches-du-Rhône). Pages 239-240.
  147. Jean-Jacques Dufraigne, Philippe Chapon et Anne Richier. Documents d’archéologie méridionale. Protohistoire du Sud de la France. Recherches récentes sur l’oppidum d’Entremont à Aix - en - Provence (Bouches-du-Rhône). Page 199.
  148. Jean-Jacques Dufraigne, Philippe Chapon et Anne Richier. Documents d’archéologie méridionale. Protohistoire du Sud de la France. Recherches récentes sur l’oppidum d’Entremont à Aix - en - Provence (Bouches-du-Rhône). Page 203.
  149. a et b Jean-Jacques Dufraigne, Philippe Chapon et Anne Richier. Documents d’archéologie méridionale. Protohistoire du Sud de la France. Recherches récentes sur l’oppidum d’Entremont à Aix - en - Provence (Bouches-du-Rhône). Page 239.
  150. Jean-Jacques Dufraigne, Philippe Chapon et Anne Richier. Documents d’archéologie méridionale. Protohistoire du Sud de la France. Recherches récentes sur l’oppidum d’Entremont à Aix - en - Provence (Bouches-du-Rhône). Page 204.
  151. Jean-Jacques Dufraigne, Philippe Chapon et Anne Richier. Documents d’archéologie méridionale. Protohistoire du Sud de la France. Recherches récentes sur l’oppidum d’Entremont à Aix - en - Provence (Bouches-du-Rhône). Pages 206-207.
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  185. ean Jannoray. Ensèrune, contribution à l'étude des civilisations pré-romaines de la Gaule méridionale. 1955. L'habitat du second Age du Fer. Page 182. HubertGallet de Santerre. Fouilles dans le quartier ouest d'Ensérune Insula X. Maison A. Page 41 et Maison C. Page 64.
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Articles connexes[modifier | modifier le code]