Fiscal Kombat

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Fiscal Kombat
Logo du premier jeu.

Genre
Développeur
Éditeur
Discord insoumis

Premier jeu
2017 : Fiscal Kombat
Jeu phare
Fiscal Kombat
Dernier jeu
2019 : Fiscal Kombat: European Edition
Plate-forme

Site web

Fiscal Kombat est une série de jeux vidéo engagés de type beat them all, développée par le Discord insoumis, un groupe de bénévoles proches de La France insoumise. Son premier jeu sort en 2017 sur Internet, à l'occasion de l'élection présidentielle française. Il met en vedette Jean-Luc Mélenchon et fait le buzz dès sa sortie.

Pour les élections européennes, le Discord insoumis sort le un second opus, intitulé Fiscal Kombat: European Edition, avec Manon Aubry comme héroïne.

Jeux[modifier | modifier le code]

Fiscal Kombat[modifier | modifier le code]

Fiscal Kombat
Logo du jeu.

Développeur
Discord insoumis
Khalid « BobySait » Ouarga
TanPhi
Réalisateur
Cizalto
Miidnight
Compositeur
Benjamin Le Jean
Khalid « BobySait » Ouarga

Date de sortie
Genre
Mode de jeu
Plate-forme

Fiscal Kombat sort le sur Internet. Il est développé par Khalid « BobySait » Ouarga et TanPhi du Discord insoumis[1].

Sa sortie est très médiatisée, ce qui lui vaut d'être testé par de nombreux médias. Son gameplay est généralement considéré comme amusant malgré sa simplicité et sa répétitivité. Sa dimension idéologique interroge certains, qui dénoncent une récupération, le jeu prenant ostensiblement parti pour Jean-Luc Mélenchon, ou un certain flou politique dans la définition des cibles.

Fiscal Kombat s'inscrit dans la campagne électorale de Jean-Luc Mélenchon, qui utilise les nouvelles technologies, sa chaîne YouTube, les meetings en « hologramme », etc., même s'il a été développé indépendamment de l'équipe de campagne de La France insoumise[2].

Scénario[modifier | modifier le code]

Jean-Luc Mélenchon secoue les « oligarques » un à un[3], de Jérôme Cahuzac à Christine Lagarde en passant par Nicolas Sarkozy, Emmanuel Macron, Pierre Gattaz, Patrick Balkany, Liliane Bettencourt[4],[5] ou encore François Fillon pour qu'ils « rendent l'argent »[6]. Le directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon, Manuel Bompard, qui a supervisé le développement[7], résume le principe du jeu : « Vous incarnerez notre candidat, vous organiserez le partage des richesses en récupérant l’argent de ceux qui l’ont confisqué »[8].

L'objectif initial est que l'ensemble des joueurs récoltent de façon cumulative 273 milliards d’euros en effectuant des combos au bénéfice du trésor public, en référence au budget total prévu par Jean-Luc Mélenchon une fois au pouvoir. Cette somme est atteinte au bout de quatre jours, et un nouvel objectif est alors débloqué, celui d'arriver au montant de la dette publique française, s'élevant à 2 170 milliards d'euros[9]. Cet objectif est atteint le . Le slogan « Can't Stenchon the Mélenchon » est utilisé dans ce jeu[10].

Développement[modifier | modifier le code]

Selon le co-administrateur du serveur Discord Insoumis et coordinateur du projet Fiscal Kombat, connu sous le pseudonyme Miidnight, le projet est né sur le forum 18-25 de Jeuxvideo.com et a pris forme en [11].

Le projet du jeu voit le jour une ou deux semaines plus tard, porté par deux amateurs, puis le jeu se professionnalise au fur et à mesure que Discord gagne en popularité. Finalement, « onze ou douze » personnes ont travaillé sur le jeu, en majorité des amateurs souvent étudiants[11]. Il est annoncé dans les médias en [12]. Il tire son inspiration du jeu vidéo Mortal Kombat ainsi que du film Kung Fury[11]. Dans une interview accordée au journal Hitek, les développeurs reviennent sur leur engagement avec La France insoumise et leurs intentions avec Fiscal Kombat[13].

Lors de sa campagne, Jean-Luc Mélenchon promeut le secteur du jeu vidéo et propose notamment de taxer les manettes de jeu pour financer le CNC[2],[6].

Fiscal Kombat: European Edition[modifier | modifier le code]

Fiscal Kombat: European Edition
Logo du jeu

Développeur
Discord insoumis
Vyrrhus
DanLo'rwell
Wesson
Compositeur
Philippe Cammilleri

Date de sortie
Genre
Mode de jeu
Plate-forme

Version
1.02 (Android)

Site web

Fiscal Kombat: European Edition sort le , à l'occasion des élections européennes de 2019. Il est développé par Vyrrhus, DanLo'rwell et Wesson. Il s'agit du troisième jeu sorti durant la campagne, après Super Jam Bros de La République en marche (LREM) et Une ouvrière au Parlement européen du Parti communiste français[14].

Le joueur incarne la tête de liste insoumise Manon Aubry[15] qui fait face à Nathalie Loiseau, tête de liste LREM, ou à Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, des figures d'opposition qui remplacent celles de François Fillon, Jérôme Cahuzac ou Nicolas Sarkozy. Emmanuel Macron, désormais élu président, reste présent dans le jeu. Le système de jeu ne change pas et l'argent récolté sert à financer les réformes prônées par La France insoumise, comme la lutte contre l'évasion fiscale ou la planification écologique[14].

Fiscal Kombat: European Edition sort la même année sur Android. Cette version, réalisée par jmb à l'aide du moteur de jeu libre Godot, reprend le jeu web en y ajoutant une liste d'objectifs supplémentaires à réaliser.

Système de jeu[modifier | modifier le code]

Fiscal Kombat est un beat them all gratuit se jouant au clavier sur navigateur web. Il est décrit par Miidnight, l'un des concepteurs, comme un jeu de combat où l'« on secoue gentiment »[11].

Les mécaniques de jeu sont simples : le joueur déplace horizontalement le héros avec les flèches ( et ) dans une arène fermée représentant une rue en vue latérale en défilement parallaxe. Quand un ennemi est attrapé, le joueur doit le secouer avec la touche flèche vers le haut pour que l'argent qu'il porte sur lui tombe. Ensuite, il le jette dans les airs avec la touche flèche gauche ou flèche droite, libérant parfois un item (démultiplicateur, soin...). Le joueur effectue des combos tant qu'il ne se fait pas toucher par un ennemi[9].

Critique[modifier | modifier le code]

Pour Canard PC, « le jeu n'est pas terrible, tant au niveau du gameplay que du propos simpliste ». Le magazine ajoute que c'est la première fois en France qu'un jeu vidéo est utilisé comme « support de propagande lors d'une campagne électorale »[16].

Damien Greffet de JeuxActu s'interroge sur l'utilisation de ce jeu de communication à des fins de récupération politique[17]. Hélène Sergent de 20 minutes le qualifie de réussi sur la forme mais, sur le fond, estime que les nombreux messages politiques présents rappellent au joueur qu'il ne s'agit pas seulement d'un jeu vidéo[18]. Julien Cadot de Numerama trouve le dispositif intéressant mais déplore un gameplay répétitif et peu amusant[19]. Il reproche par ailleurs au jeu d'entretenir un flou idéologique en peinant à définir des cibles et en brouillant le discours[19].

Marine Le Pen est absente du premier opus car, selon les développeurs, elle ne représente pas l'oligarchie et leur graphiste a refusé de la représenter[11]. Le développeur Miidnight, dans un droit de réponse à Julien Cadot, écarte l'idée d'une supposée bienveillance vis-à-vis de la candidate du Front national[20].

Inspiration[modifier | modifier le code]

En , un jeu intitulé Corbyn Run est créé par des soutiens du Parti travailliste, à l'occasion des élections générales britanniques de 2017. Le producteur du jeu, James Moulding, indique s'être inspiré de Fiscal Kombat[21].

À l'occasion des élections européennes, Les Jeunes avec Macron (via la société de production allemande AdAsGame) sortent en un jeu vidéo intitulé Super Jam Bros, qui met en scène la tête de liste Nathalie Loiseau contre des larves et des frelons asiatiques[22],[23]. Il est rapidement suivi par Une ouvrière au Parlement européen, qui promeut la seconde de la liste du Parti communiste français, Marie-Hélène Bourlard, dans des combats contre l'extrême droite, le patronat, les lobbys et les banques[24]. Le rapprochement avec Fiscal Kombat est fait par plusieurs médias[22],[23],[15].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Générique de Fiscal Kombat.
  2. a et b Lexpress.fr 2017.
  3. S. C., « Jeu vidéo : Jean-Luc Mélenchon « secoue les oligarques » dans Fiscal Kombat », sur Le Parisien, (consulté le ).
  4. Marlène Thomas, « Fiscal Kombat : partez à la chasse aux oligarques grâce au jeu vidéo de Mélenchon », sur L'Obs, (consulté le ).
  5. Mélissa Chevreuil, « Fiscal Kombat, le jeu de Jean-Luc Mélenchon, passé au crash-test », sur Le Point Pop, (consulté le ).
  6. a et b Focraud 2017.
  7. de Boni 2017.
  8. Nunes 2017.
  9. a et b « On a joué à Fiscal Kombat », sur Vice, (consulté le )
  10. Gendron 2017.
  11. a b c d et e Lamy 2017.
  12. Hazan 2017.
  13. Justin 2017.
  14. a et b Anthony Berthelier, « Les insoumis ressortent leur jeu vidéo Fiscal Kombat contre « Druncker l'imbuvable » », sur Le HuffPost, (consulté le ).
  15. a et b Maxence Lambrecq et Xavier Demagny, « Pour mobiliser contre le CETA, les écolos créent un mini jeu vidéo », sur France Inter, (consulté le ).
  16. Canard PC 2017, p. 8.
  17. Greffet 2017.
  18. Sergent 2017.
  19. a et b Cadot 2017.
  20. Discord 2017.
  21. Waterson 2017.
  22. a et b Clara Robert-Motta, « Nathalie Loiseau, héroïne d'un jeu vidéo inspiré de Mario Bros », sur Les Inrocks, (consulté le ).
  23. a et b « Quand les partis politiques s'invitent dans les jeux vidéos à l'occasion des européennes », sur L'Union, (consulté le ).
  24. H. B., « Après celui de Loiseau, le PC lance son jeu vidéo « écrabouille les patrons » », sur 20 minutes, (consulté le ).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Articles de presse[modifier | modifier le code]

Webographie[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]