Derviche

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Derviche instruisant un jeune noble.
(Riza i-Abbasi, Ispahan, XVIIe siècle.)
Derviche de Palestine dans les années 1860.

Un derviche (du persan درويش, derviš, pauvre, mendiant) est une personne qui suit la voie ascétique soufie (la « Tarîqa », la voie ou méthode), requérant l'acceptation du dénuement comme voie de recherche spirituelle ainsi que le choix de vie d'une pauvreté et d'une austérité extrêmes, semblable aux moines des ordres mendiants chrétiens ou aux sādhus hindous, bouddhistes ou jaïns. Il s'agit d'une pauvreté matérielle pour parvenir à la connaissance de soi et des mystères de l'univers, impliquant une recherche des mystères de la création. Il convient de faire barrage à toutes les convoitises du monde matériels quelles que soient leurs formes, et de rechercher l'élévation spirituelle en prenant pour guide les meilleurs exemples que sont les prophètes, et en suivant la Tarîqa (« manière de vivre ») comprise comme voie de préparation des capacités intellectuelles à percevoir d'autres dimensions que celles qui, dans le monde matériel, sont accessibles par les cinq sens dont sont dotés les êtres humains.

Désignation

Le terme derviche (persan : درويش, derviš, mendiant) est d'origine persane et désigne un mendiant. Ce mot a un sens et parfois un usage proches du mot d'origine arabe fakir signifiant « pauvre »[1]. Un verset coranique appelle tous les hommes comme fakir (pauvre) en face du Dieu.

Par glissement sémantique, les membres de certaines confréries soufies pratiquant ou non la mendicité ont été désignés par « derviches ».

Le mot est passé à l'arabe (دَرويش, darwīš) et au turc (derviş) où il ne désigne que les membres de certaines confréries religieuses.

Le mot arrivé en Afrique du Nord, par exemple en kabyle « aderwic », a fini par désigner le fou du village.

Les derviches dans le monde turco-persan

Les derviches sont présents dans le chiisme notamment dans la voie alevie-kizilbach tout particulièrement dans les confrérie bektachies. Le derviche est également présent dans le sunnisme par le biais du mystique soufi Djalâl ad-Dîn Rûmî, qui, en faisant la rencontre de Shams-i Tabrizi, s'éleva aux portes de la Marifat.

Le derviche est initié par un maître (cheikh ou murchid) et participe aux rituels de la confrérie, qui consistent souvent en des invocations répétées du nom de Dieu (dhikr), ou en d'autres pratiques hypnotiques comme la danse ou le chant jusqu'à l'extase mystique, l'anéantissement (fana’).

La confrérie la plus connue est celle des derviches tourneurs en Turquie et en Iran.

Le poète persan Djalâl ad-Dîn Rûmî (1207-1273), est connu pour ses textes religieux influencés par les styles littéraires derviches. Il fut un chantre (il faisait des louanges) de l'« Amour mystique ». C'est le fondateur de l'ordre des soufis de mevlevi (les soufis de mevlevi sont en réalité les ancêtres les plus proches et les plus directs des actuels derviches tourneurs).

Références

  1. Malek Chebel, «Dictionnaire des symboles musulmans, Paris, Éditions Albin Michel, édition poche, coll. Spiritualités vivantes, 2001, p. 159.

Articles connexes