Ankara

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Ankara
Ancyre
Insigne Ancyrae.svg
Ankara
Dans le sens des aiguilles, du haut : quartier d'affaires de Söğütözü, Anıtkabir, parc Gençlik, place Kızılay, mosquée Kocatepe, tour Atakule.
Administration
Pays Drapeau de la Turquie Turquie
Région Région de l'Anatolie centrale
Province Ankara
Maire
Mandat
Mansur Yavaş (CHP)
2019-2024
Préfet Vasip Şahin
Indicatif téléphonique international +(90)
Plaque minéralogique 06
Démographie
Gentilé Ankariotes
Population 5 150 072 hab. (2014)
Densité 210 hab./km2
Géographie
Coordonnées 39° 55′ 38″ nord, 32° 51′ 52″ est
Altitude 938 m
Superficie 2 452 100 ha = 24 521 km2
Localisation
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Ankara
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Ankara
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Ankara
Liens
Site de la mairie www.ankara.bel.tr
Site de la province www.ankara.gov.tr

Ankara (/ˈaŋkaɾa/[1] Écouter) – anciennement appelée Angora et Ancyre durant l'Antiquité – est la capitale de la Turquie depuis le et la deuxième plus grande ville du pays, après Istanbul. Elle est située en Région de l'Anatolie centrale.

C’est également la préfecture de la province du même nom. Ses habitants sont les Ankariotes. Peuplée de plus de 5 millions d'habitants, la ville est située à 938 mètres d'altitude[2]. La capitale turque se trouve à 776 km au nord-nord-ouest de Damas, à 819 km à l'est-nord-est d'Athènes, à 854 km à l'est-sud-est de Sofia, à 992 km à l'ouest d'Erevan et à 2 598 km à l'est de Paris.

Population

En 1848, le voyageur historien Baptistin Poujoulat écrit dans Récits et souvenirs d'un voyage en Orient que la ville compte 20 000 Turcs, 3 000 Arméniens, 700 Grecs et 500 Juifs[3].

Année Nombre d'habitants Année Nombre d'habitants
1910 15 000 1970 1 209 000
1927 75 000 1975 1 713 000
1935 123 000 1980 2 019 000
1940 157 000 1985 2 251 533
1945 228 000 1990 2 583 963
1950 287 000 1997 2 937 357
1955 453 000 2000 3 203 362
1960 646 000 2007 3 763 591
1965 906 000 2014 5 150 072[4]

Étymologie

Connue sous le nom de Aγκυρα (Ankyra) par les Galates, les Romains et les Phrygiens, Ankara signifie « ancre » ou « mouillage ». Selon certains mythes, Ankara est en effet l'endroit où le roi des Phrygiens, Midas a trouvé une ancre[5]. Ce symbole est également estampillé sur certaines pièces de monnaies anciennes, exposées au musée des civilisations anatoliennes (turc : Anadolu Medeniyetleri Müzesi)[6].

Le nom de cette ville a été retranscrit en alphabet latin dans le monde occidental avec l'orthographe « Ankyra » et « Ancyra »[7],[8].

À la suite de l'arrivée des peuples turcs en Anatolie, le nom de la ville s'est transformé en Engürü et Engüriye en turc, et en Angora en langues occidentales. Ce n'est qu'au XVIe siècle que l'orthographe Ankara (انقره) a commencé à être utilisée, selon divers documents officiels ottomans[9]. La bataille d'Ankara a lieu à proximité en 1402.

L'officialisation de cette orthographe a seulement lieu à la suite de la demande officielle de la République turque, formulée le 28 mars 1930[10]. À partir de cette date-là, l'office de poste turc n'a plus autorisé la livraison des courriers portant la mention « Angora » comme adresse de destinataire[11] afin d'universaliser l'utilisation de l'orthographe « Ankara ».

Histoire

Origine

Bien qu'Ankara soit en grande partie une ville nouvelle, ses origines sont très anciennes. Certains vestiges hittites découverts dans la citadelle attestent la présence d'une cité du temps de l'Empire hittite, cité qui portait le nom d’Ankuva, mentionnée dans plusieurs inscriptions hittites.

Après les Hittites, Ankara connut la domination des Phrygiens, des Perses, d'Alexandre le Grand et enfin celle des Galates, tribus gauloises parmi lesquelles celle des Tectosages. Ceux-ci firent d'Ankara (qu'ils appelaient Ancyre) leur capitale et construisirent une forteresse.

Des traces écrites mentionnent qu'Alexandre le Grand s'est rendu à Ankyra en l'an 333 av. J.-C., lors de son avancée vers l'est[5].

Les Romains qui s'étaient emparés de la ville en 189 av. J.-C., en laissèrent le gouvernement aux Galates jusqu'en 25 avant notre ère, date à laquelle le royaume galate fut annexé à l'Empire romain. La ville fut promue au rang de « métropole » par Néron qui fit reconstruire ses murailles.

Durant la période byzantine, la ville connut une certaine prospérité mais les invasions des Sassanides et des Arabes au VIIe siècle furent dévastatrices.

Tour à tour, prise par les Byzantins, les croisés et les Turcs, Ankara fut, à partir de 1354, administrée par les Ottomans. En 1402, dans la plaine d'Ankara eut lieu une bataille (Ankara Muharebesi) au cours de laquelle Tamerlan anéantit l'armée ottomane et fit prisonnier le sultan turc Bayezid Ier. Mais la ville redevint ottomane en 1414.

Elle devint une ville secondaire de l'Empire ottoman, connue des Occidentaux sous le nom d’Angora, d'où vient le nom donné aux chats, lapins et chèvres à long poil typiques de la région. Liée au système des chemins de fer ottomans à la fin du XIXe siècle, elle restait pourtant une bourgade de 30 000 habitants au début du XXe siècle.

Capitale

Fontaine des Nymphes sur la place Kızılay à Ankara, vers 1930.

Loin des zones occupées[Par qui ?], elle est choisie par Mustafa Kemal Atatürk comme le centre de la lutte nationale et la Grande Assemblée nationale de Turquie y est inaugurée le . À la suite de la victoire des forces kémalistes, elle devint la capitale de la Turquie le [12], remplaçant Istanbul, la capitale historique de trois empires : l'Empire romain, l'Empire byzantin et l'Empire ottoman.

Mustafa Kemal Atatürk a choisi cette petite ville de 20 000 habitants comme capitale de la nouvelle république : d'une part pour des raisons stratégiques car située au milieu du plateau anatolien, elle n'était pas aussi vulnérable aux attaques venant des côtes comme l'était Istanbul ; d'autre part, pour des raisons politiques, car la République voulait couper les ponts avec l'ancien régime et tous les symboles de l'ancienne capitale impériale, dont l'influence des milieux affairistes levantins était jugée néfaste[13].

Le choix d'Ankara était audacieux en raison de sa situation géographique et ses conditions climatiques. Au centre d'un plateau sec et aride, le climat y est continental, avec des étés chauds et secs, des hivers rudes.

L'urbanisation d'Ankara pour doter cette ville de bâtiments nécessaires à la fonction d'une ville-capitale devint un projet ambitieux du nouveau régime et fut confié à l'urbaniste et architecte allemand Hermann Jansen (de), qui remporta un concours en 1929 face à deux autres concurrents, dont le Français Léon Jaussely. Obéissant à un zonage strict, le projet Jansen prévoyait un « quartier des ministères » prolongé par celui des ambassades et culminant à la résidence présidentielle. Les logements des hauts-fonctionnaires se répartissaient autour de cet ensemble, tandis que ceux des employés et des ouvriers étaient regroupé autour de la gare[13].

Le plan prévu par Jansen fut appliqué jusqu'en 1939. Après la Seconde Guerre mondiale, la spéculation foncière et l'exode rural rendirent impossible toute tentative de planification urbaine. La ville devint alors une importante agglomération habitée par une population qui au deux tiers vivait dans les années 1960-1970, dans des logements illégaux autoconstruits (bidonvilles)[13].

Ankara est une ville tout à la fois moderne et ancienne puisqu'elle possède de nombreux vestiges romains et une forteresse byzantine bien conservée. Elle contient notamment un temple romain dédié à Auguste ainsi que le plus grand musée hittite au monde. Ataturk y est enterré au Anıtkabir, un mausolée grandiose achevé en 1953.

Liste des maires

Climat

Ankara est marquée par un climat continental, l'hiver est froid avec beaucoup de neige, l'été est chaud et sec. Les précipitations totales sont relativement faibles, avec un pic de précipitations au printemps, durant les mois d'avril et mai.

Relevé météorologique de Ankara, Drapeau de la Turquie Turquie
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) −6,6 −5 −1,6 3,3 6,6 9,4 12,7 12,7 8,3 3,8 −1,1 −3,3 3,3
Température maximale moyenne (°C) 1,6 4,4 10 15,5 20 24,4 27,7 28,3 24,4 18,3 10,5 4,4 16,1
Record de froid (°C) −31,1 −31,1 −27,2 −7,2 −6,1 0,5 3,8 3,8 −2,2 −8,8 −12,2 −17,2 −31,1
Record de chaleur (°C) 11,1 17,7 27,2 27,7 31,1 38,8 37,2 42,2 33,3 30 21,1 17,2 42,2
Précipitations (mm) 40 31 36 51 52 39 17 15 18 32 36 48 417
Nombre de jours avec neige 13 10 6 1 0 0 0 0 0 0 3 9 42
Source : Weatherbase[14]


Économie

Söğütözü est l'un des principaux quartiers d'affaires d'Ankara
Centre commercial Armada dans le quartier Söğütözü, Ankara

Environ 75 % de la population active travaille dans le secteur des services et de l'administration. (Ce chiffre s'explique par le fait du manque d'industries à Ankara pour faire face à la demande de travail des migrants (exode rural))[pas clair].

La ville participe à hauteur de 9 % au PNB.

Plus de 60 % du territoire de la province d'Ankara est dévolu à l'agriculture, ce qui est bien au-dessus de la moyenne nationale.

En 2008 les exportations de la ville s'élevaient à 4 617 354 $ ce qui place la ville au cinquième rang des exportations après Istanbul, Bursa, Kocaeli et Izmir. Avec un total des importations de 19 062 872 $ elle se classe troisième après Istanbul et Izmir.

Parmi les entreprises internationales présentes dans la ville, on compte :

Urbanisme

Ankara comprend plus de 80 gratte-ciel. C'est la ville de Turquie qui comprend le plus de gratte-ciel après Istanbul.

Transport et communications

Infrastructures routières

Ankara est reliée à Istanbul et à la frontière bulgare par l'autoroute O4 via le tunnel du Mont Bolu mis en service en janvier 2007.

Ankara possède également une très importante gare routière, AŞTİ (en français Terminal Interurbain d'Autobus d'Ankara).

Transports urbains

Métro

Station Kızılay du métro d'Ankara

Ankara possède une ligne de métro Batıkent-Kızılay M1 et une ligne de métro léger AŞTİ-Dikimevi « Ankaray ».

Trois autres lignes de metro sont également en cours de construction :

  • Kızılay-Çayyolu M2 ;
  • Batıkent-Sincan (Törekent) M3 ;
  • Tandoğan-Keçiören M4.

Tramway

Un projet de tramway est à l'étude.

Desserte ferroviaire

Un train TCDD HT80000 (Siemens Velaro) du service YHT au nouveau terminal ATG de la gare d'Ankara

Le projet de LGV en Turquie consiste en trois lignes au départ d'Ankara :

Communications extérieures

La ville est desservie par l'aéroport international Esenboğa (code AITA : ANK) situé au nord ouest de la ville.

Aéroport international Esenboğa

Les monuments


Musées

Personnalités nées à Ankara

Anecdotes

  • Le terme angora provient du nom de cette ville.

Sport

Les Ankariotes ont une passion pour le sport, en particulier pour le football. Les principaux clubs de football d'Ankara sont : le Gençlerbirliği SK, l'Ankaragücü, l'Ankaraspor et le Hacettepe SK.

Au sein de la ligue turque de basket-ball, Ankara est représentée par deux clubs : le Türk Telekom S.K. et le CASA Ted Kolejliler (en).

La ville compte quatre clubs sur six évoluant dans la super ligue de Hockey turque. Le palais des glaces d'Ankara (en) est la principale enceinte de la ville consacrée aux sports sur glace.

Jumelages

Monument se situant sur l'avenue d'Izmir où le nom des villes jumelles d'Ankara antérieur à 2003 y sont inscrites.

La ville d'Ankara est jumelée avec[17] :

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

  • Yakup Kadri Karaosmanoglu, Ankara, traduit du turc par F. Fidan, éditions turquoise, 2008 (roman).
  • Jean-François Pérouse, D'Angora à Ankara (1919-1950) : la naissance d'une capitale, Thèse de géographie, Université de Reims Champagne-Ardenne, 1994.
  • Jean-François Pérouse, « Ankara en 1927 : Radioscopie d'une jeune capitale », Cemoti, no 13.

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Prononciation en turc retranscrite phonémiquement selon la norme API.
  2. Ankara, Turkey: Latitude, Longitude and Altitude.
  3. Baptistin Poujoulat, Récits et souvenirs d'un voyage en Orient, Tours : A. Mame, 1848, p. 66 (lire en ligne).
  4. http://www.tuik.gov.tr/PreHaberBultenleri.do?id=18616.
  5. a et b (tr) Erdoğan, Abdülkerim, Gökçe Günel ve Ali Kılıcı, Tarih İçinde Ankara, p. 8.
  6. (tr) Erdoğan, Abdülkerim, Gökçe Günel ve Ali Kılıcı, Tarih İçinde Ankara, p. 40.
  7. (tr) Ankara : Başkentin tarihi, arkeolojisi, mimarisi, Ankara, Ankara Enstitüsü Vakfı, 352 p. (ISBN 978-975-95-8483-2, BNF 40027873), p. 101,105,233, 269.
  8. (tr) Tarih İçinde Ankara (ISBN 978-9944-4730-7-1).
  9. (tr) « XVIII. Yüzyılın İkinci Yarısında Ankara Sancağındaki Mâlikâne-Mukataalara Dair Bazı Bilgiler - Dr. Deniz KARAMAN », .
  10. (en) Richard D. Robinson, The First Turkish Republic : A Case Study in National Development, Harvard University Press (lire en ligne), p. 298.
  11. (en) Edward Gleichen, « Some Recent Decisions of the P. C. G. N. », The Geographical Journal - 77,‎ , p. 161-163 (lire en ligne).
  12. Jean-François Pérouse, « Ankara », Encyclopædia Universalis en ligne, consulté le 9 mars 2015.
  13. a b et c Yves Lacoste, Dictionnaire de Géopolitique, Paris, Flammarion, , 1679 p. (ISBN 978-2-08-035101-2, BNF 35607065), p. 157.
  14. (en) « Historical Weather for Ankara, Turkey », Weatherbase (consulté le ).
  15. (fr) Site Vicat.
  16. (en) MAN production sites worldwide.
  17. (tr) « Sister Cities Of Ankara ».
  18. « DC Sister Cities | os », sur os.dc.gov (consulté le )