« Guerre russo-ukrainienne » : différence entre les versions

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Crise ukrainienne de 2014

Informations
Date Depuis le 21 novembre 2013[1]
Localisation Drapeau de l'Ukraine Ukraine
Caractéristiques
Nombre de participants 400 000 à 800 000 (1er et 8 décembre)
100 000 (depuis mi-décembre)
Types de manifestations Manifestations, désobéissance civile, résistance civile, marches protestataires, émeutes, sécessions, …
Bilan humain
Morts ~70-100 manifestants
16 policiers
voir Liste des victimes (uk)
Blessés 1 850-1 900[2] (au 21 janvier 2014)
109–119[3] (hospitalisés)
40 (journalistes)
67 policiers capturés

La crise ukrainienne de 2013-2014 a débuté le à la suite de la décision du gouvernement ukrainien de ne pas signer un accord d'association avec l'Union européenne[4]. Des manifestations de grande ampleur se déclenchent alors et aboutissent le 22 février 2014 sur la fuite puis la destitution du président Viktor Ianoukovytch, remplacé par Oleksandr Tourtchynov. Un nouveau gouvernement, dirigé par Arseni Yatseniouk, est mis en place. En réaction, la Crimée proclame son indépendance et vote pour son rattachement à la Russie, rattachement reconnu par la Russie, ce qui provoque une crise diplomatique internationale. Plusieurs autres provinces ukrainiennes à forte population russophone vivent des soulèvements similaires et organisent à leu tour des référendums d'autodétermination afin de se séparer du gouvernement ukrainien en place.

Contexte

Depuis 1991 les États-Unis financent des groupes politiques pro-européens en Ukraine par l'intermédiaire d'ONG comme la Fondation Canergie[5]. La diplomate américaine Victoria Nuland, représentante du Bureau des Affaires Européennes et Eurasiennes à Washington, indique que ce financement a dépassé 5 milliards de dollars entre 1991 (date de l'indépendance de l'Ukraine) et 2013[6],[7].

Alors que l’Ukraine est proche du défaut de paiement et qu'elle enregistre de plus une récession de 2 % en 2013[8], il lui reste, fin novembre 2013 : 18,79 milliards de dollars de réserves de change et elle doit en 2014 rembourser 7 milliards de dollars à ses créanciers, la Russie lui réclamant par ailleurs 17 milliards de dollars de facture de gaz naturel[9]. Le 18 décembre 2013, le président russe Vladimir Poutine annonce la levée des barrières douanières entre l’Ukraine et la Russie, ainsi que son intention de baisser le prix de son gaz et d’offrir au gouvernement ukrainien un prêt de 15 milliards de dollars[10]. Lors des négociations entre l’Union européenne et l’Ukraine, le premier ministre ukrainien Mykola Azarov avait demandé à l’Union européenne un prêt de 20 milliards d’euros, qui lui fut refusé, l’Union européenne promettant néanmoins une aide financière.

Selon un sondage en décembre 2008 : 44,7 % de la population ukrainienne s'était dite favorable à une adhésion de leur pays à l'UE tandis que 35,2 % des sondés s'étaient dits contre[11]. Les sondages effectués portant sur l'adhésion à l'Union européenne et non sur un accord d'association avec elle, des citoyens ont pu être induits en erreur sur les enjeux de cet accord d'association.

Revendications

Les manifestations naissent de l'échec des négociations entre l'Ukraine et l'Union européenne. Dès cet échec, les manifestants demandent le départ de Ianoukovytch, qu'ils accusent d'avoir« vendu le pays pour s'acheter un poste de gouverneur dans l'empire russe »[12]. Sur la place de l'Indépendance, les drapeaux ukrainien et européen se côtoient, montrant à la fois l'attrait pour l'Union européenne et un nationalisme dirigé contre la Russie[13]. Dès le départ, on note également une forte présence de l'ancien Parti National-Socialiste Ukrainien, rebaptisé Svoboda ("Liberté") pendant la "Révolution orange" dix ans plus tôt, et de ses drapeaux (main jaune avec trois doigts dépliés sur fond bleu - voir photo ci-dessous "Manifestations du 1er décembre dans les rues de Kiev).

Déroulement

Avant le renversement du pouvoir : l'Euromaïdan

Décembre 2013

Manifestations le 1er décembre 2013 dans les rues de Kiev.
Manifestation du Congrès des nationalistes ukrainiens à Kiev le 1er décembre 2013.

Le Parti communiste d'Ukraine et le Bloc russe (en) ont fait part de leur soutien au gouvernement. Dans la nuit du 29 au 30 novembre, environ 10 000 manifestants sont délogés du Maïdan par la police anti-émeute[14],[15]. Cette évacuation fera plusieurs dizaines de blessés entraînant des protestations internationales, un appel à la grève générale, de nouveaux rassemblements, l'occupation de la mairie de Kiev, le blocage des sites gouvernementaux ainsi que le limogeage de plusieurs personnalités dont le maire de Kiev[16],[17]. Le nombre de manifestants serait alors de l'ordre de plus de 100 000 personnes, réclamant le départ du président Viktor Ianoukovytch[18].

Le 8 décembre, les militants de Svoboda abattent une statue de Lénine, symbole de la « domination russe » sur leur pays[19]. Cette journée a également connu la plus grande manifestation depuis la révolution orange de 2004 (un million de personnes selon les organisateurs). Une contre-manifestation de 1 500 personnes, pro-Ianoukovytch, a également été mise en place, mais dont les participants étaient rémunérés, voire convoqués[20]. Vitali Klitschko, officiellement soutenu par les Démocrates et les Républicains des États-Unis, ainsi que par la CDU d'Angela Merkel[21] est l'un des leaders des manifestations, même si l'ancienne Première ministre Ioulia Tymochenko, toujours incarcérée, exerce une certaine influence. Plusieurs prêtres de l'Église orthodoxe d'Ukraine (Patriarcat de Kiev) se sont joints aux manifestants (organisant hébergements et prières collectives) pour protester à la fois contre le régime et contre le prosélytisme du Patriarcat de Moscou[22]. Le sénateur républicain John McCain et son homologue démocrate Chris Murphy, prennent la parole devant les manifestants et rencontrent les trois chefs de l'opposition, y compris Oleh Tyahnybok, leader du parti Svoboda. Le 9 décembre, le site internet de ce dernier est tombé hors ligne[23].

Le 15 décembre, selon Interfax-Ukraine, jusqu'à 200 000 manifestants pro-européens seraient descendus dans les rues de Kiev[24]. Le 17 décembre, Vladimir Poutine et Viktor Ianoukovytch se mettent d'accord à Moscou[25] sur un plan d'action visant à redéfinir les relations économiques russo-ukrainiennes[26].

Le 22 décembre, l'opposition ukrainienne s'engage à continuer les manifestations pro-UE, malgré la signature d'un accord économique avec la Russie quelques jours plus tôt[27]. Le 25 décembre, une journaliste ukrainienne de l’Oukraïnska Pravda, Tetiana Tchornovol, est agressée par deux hommes dans la banlieue de Kiev, provoquant un tollé dans le pays. Selon l'opposition ukrainienne, cette agression serait due à ses articles très critiques envers le président Viktor Ianoukovytch et ses proches ; ces derniers parlent de « provocations » visant à les discréditer[28]. Le 27 décembre, une loi (rédigée par le gouvernement Azarov II) dispose que la saisie de bâtiments[pas clair] qui conduit à « la perturbation de leur fonctionnement normal » est dorénavant inscrite dans le code pénal ukrainien.

Janvier 2014

200 000 personnes manifestant contre les lois anti-manifestations à Kiev.

Deux cent mille manifestants célèbrent le réveillon du Nouvel An[29]. Le 1er janvier, une marche est organisée par le parti d'extrême-droite Svoboda, durant laquelle 15 000 torches sont allumées pour célébrer le 105e anniversaire de la naissance de Stepan Bandera, figure majeure du nationalisme ukrainien, qui combattit les forces polonaises dans les années 1930 puis les Soviétiques dans les années 1940 et 1950[30]. Le 3 janvier, après avoir été interrogé par la police[31], un membre du parti Svoboda Andriy Illienko et son avocat Sydir Kizine ont été brutalement attaqués à la sortie d'un commissariat à Kiev. Ces deux individus ont été gravement blessés. Selon Svoboda, Illienko aurait sa mâchoire brisée ; selon la police, il n'aurait que le nez brisé[32]. Le parti explique qu'il y aurait eu « tentative d'assassinat[33]. »

Le 12 janvier, des manifestations, qui comptent 10 000 à 50 000 personnes, se tiennent sur la place de l'Indépendance[34],[35],[36]. Le 15 janvier, le gouvernement bannit encore une fois les rassemblements publics et manifestations à Kiev[37]. Le 16 janvier, le Parti des régions et le Parti communiste d'Ukraine (entre autres[38]) adoptent des lois anti-manifestations au Parlement Ukrainien[39]. L'opposition surnomme cette journée le « jeudi noir »[40] expliquant que « désormais, le parlementaire ukrainien est mort » et que ces lois sont « une dictature interdisant toute raison de se rassembler, de vivre, où il n'y a aucune loi, plus aucune liberté et aucune procédure légale[41]. » La loi n° 3879, qui restreint la liberté de l'information et d'autres libertés fondamentales, a été dénoncée par Reporters sans frontières[42]. Le 19 janvier, une manifestation de 200 000 personnes se déroule dans le centre-ville de Kiev pour protester contre ces nouvelles lois anti-manifestations[43],[44]. Le rassemblement est mené par l'opposition et accompagné par des ONG comme International Renaissance Foundation[45], mais marque aussi la réapparition de la journaliste et militante anti-gouvernement Tetiana Tchornovol depuis son agression[43]. De nombreux protestants défient les lois en vigueur en portant des masques[43].

Protestation enflammée dans la rue Hrouchevski, le 22 janvier 2014.

Des activistes, dont le contre-amiral de la Marine ukrainienne Igor Tenioukh[46], appellent les militaires à rejoindre les manifestations, et les forces policières à ne plus exécuter aucun ordre donné par le gouvernement[43]. Les 21 et 22 janvier, 3 personnes ont été tuées lors d'émeutes dans la rue Hrouchevski (en). Le 21 janvier, le premier décès est constaté lorsqu'un jeune homme de 22 ans est tombé d'une colonne de 13 mètres de hauteur alors qu'il était confronté à la police[47], sans connaitre les circonstances de ce décès. Le second décès eut lieu le 22 janvier, lorsque la police a abattu un homme tentant d'escalader une barricade policière[48]. Le troisième a également été tué par la police. D'autres heurts se sont déroulés entre manifestants et forces policières, avec des jets de cocktails molotov[49]. Des activistes ont été rapportés disparus alors que ceux-ci se faisaient soigner à l'hôpital[50]. Les activistes Ihor Loutsenko et Iouri Verbitsky ont été enlevés par cinq hommes le 21 janvier à h du matin à l'hôpital Oleksandrivska de Kiev[51]. Loutsenko a été retrouvé agonisant dans les bois, et Verbytsky trouvé mort ; son corps a été retrouvé le 22 janvier. En réponse à cette flambée de violence, le gouvernement autorise la police à prendre des mesures plus draconiennes pour arrêter les émeutes. Celle-ci peut désormais réduire les accès routiers et utiliser des canons hydrauliques contre les manifestants, malgré les températures qui atteignent jusqu'à −10 °C[52],[53]. Malgré cette mesure, 50 000 manifestants se sont présentés[54].

Deux douzaines d'hommes cagoulés ont fait irruption dans les bureaux d'une chaîne locale de Kiev à 19 h[55]. Le 22 janvier, les policiers ont détruit un centre médical de la Croix-Rouge dans la rue Hroushevski où des manifestants se faisaient soigner[56]. À la suite de la diffusion d'images montrant les brutalités et les humiliations exercées par la police (manifestant obligé de se tenir entièrement nu par des températures négatives, d'autres roués de coups au sol)[57], les forces de l'ordre ont présenté leurs excuses. Les Berkout (forces spéciales ukrainiennes, ayant succédé aux OMON soviétiques) s'illustrent particulièrement par leur brutalité[58],[59]. À partir du 23 janvier, des occupations d'administrations régionales sont signalées, essentiellement dans les provinces occidentales, traditionnellement plus pro-européennes, comme à Lviv, Ternopil, Rivne ou Jytomyr[60]. Les promesses de Viktor Ianoukovytch, le 24 janvier (remaniement du gouvernement, amendements des lois répressives récentes), interprétées comme un recul du pouvoir, n'ont pas eu d'effet immédiat sur la contestation. À cause de risques croissants pesant sur les installations nucléaires du pays et sous l'insistance de l'AIEA, les services de sécurité déclenchent le 27 janvier une opération anti-terroriste visant à garantir la sécurité de ces sites[61]. Le 28 janvier, le Premier ministre Mykola Azarov démissionne[62], tandis que les récentes lois répressives sont abrogées à la Rada (Parlement).

Février 2014

Le 18 février, à l'issue d'une journée de violents affrontements durant lesquels la police a dû essuyer de nombreux jets de pavés, les autorités affirment que la violence doit cesser et donnent un ultimatum pour 18 h[63]. Le 19 février à 3 heures, les forces de l'ordre tentent de reprendre Maïdan, après que des manifestants se sont dirigés vers le parlement[64]. Six policiers sont tués à Kiev. Des assaillants prennent le bâtiment de l'administration régionale de Lviv, ainsi que la procurature régionale, et attaquent la mairie de Ternopil. Celui-ci s'adresse au pays déclarant que les « émeutiers ont franchi les limites »[65]. Au 19 février, vingt-cinq morts sont dénombrés : quinze manifestants, un journaliste et neuf policiers[66]. Le rôle des titouchky (provocateurs payés par le pouvoir) dans les troubles a été dénoncé par un opposant[67].

Avec l'accord du ministre de l'Intérieur Vitaly Zakhartchenko (en) et faisant suite au déclenchement d'une opération anti-terroriste, les forces de l'ordre sont autorisées le 20 février à faire usage de la force létale[68] et tirent désormais à balles réelles[69] sur des manifestants considérés par les autorités comme responsables de l'escalade de violence[68], lesquels sont alors notamment la cible de snipers. Le Ministère de la Santé publie un bilan actualisé au 22 février qui dénombre 82 morts et 622 blessés[70]. Vladimir Makeenko, le maire de Kiev, démissionne du Parti des Régions (le parti du président) « pour arrêter ce bain de sang »[71]. Suite à des menaces de sanction de l'Union européenne, les ministres des Affaires étrangères allemand, polonais et français entament sur place des négociations avec Ianoukovytch et les représentants de l'opposition.

Le 21 février, le chef adjoint de l’état-major de l'armée ukrainienne, Iouri Doumanski, donne sa démission pour protester contre les tentatives d'impliquer l'armée dans le conflit[72].

Renversement du pouvoir

Le 21 février dans l'après-midi, après deux journées de négociations entre le Président, les leaders de l'opposition, les ministres des Affaires étrangères allemand, polonais et français et un représentant de la Russie, un accord de sortie de crise est signé par toutes les parties à l'exception du représentant russe[73]. Peu après, Ianoukovytch annonce sur le site de la Présidence des élections anticipées en 2014, un retour à la Constitution de 2004 et à un régime parlementaire[74]. Dans la soirée, le Parlement vote à une large majorité le retour à la Constitution de 2004 ainsi qu'une loi abolissant l'article du code pénal au titre duquel a été condamnée l'opposante Ioulia Timochenko[75]. Dans la soirée, le président Ianoukovytch fuit Kiev. Le 22 février, le Parlement suspend le ministre de l'Intérieur, Vitaly Zakhartchenko (en)[76]. Par ailleurs la résidence de Mejyhiria (en ukrainien : Межигір'я) du président, près de Kiev[77], est ouverte et accessible à la population, quoique gardée contre les pillages[78]. Les manifestants continuent à occuper la rue malgré l'accord de « sortie de crise ». Les défections se succèdent dans le camp présidentiel[79], dont celle du président du Parlement, Vladimir Rybak[80], remplacé par Oleksandr Tourtchynov, bras droit de Ioulia Tymochenko[81] ; il agit également comme Premier ministre par intérim.

Une minute de silence à la mémoire des manifestants morts Euromaïdan. Kiev. 24 février 2014

Selon Hennady Moskal, un membre du parti Batkivchtchyna, des documents, découverts après la fuite du président, démontrent l'existence d'un plan de liquidation des manifestations d'Euromaïdan. Les opérations, financées par les Services secrets ukrainiens, portaient les noms de code de « Vague » et « Boomerang ». Les documents semblent impliquer également l'assistance de conseillers russes et indiquent que les snipers de la rue de l'Institut (Instytoutskaïa) appartenaient à des unités spéciales du ministère de l'Intérieur, dont une unité spéciale « Omega »[82]. Néanmoins, des écoutes entre le Premier ministre estonien Urmas Paet et la commissaire européenne Catherine Ashton indiquent que ces snipers auraient étés embauchés par les leaders de l'opposition et auraient tiré à la fois sur les manifestants et la police[83],[84].

À Lviv, la police, l'armée et les services secrets ont capitulé devant les protestataires[85]. À Kharkiv, en revanche, le gouverneur, Mikhaïl Dobkine, de tendance séparatiste, appelle à « s'opposer au nouveau pouvoir »[86][source insuffisante] et ouvre un congrès des régions pro-russes qui remet en cause l'autorité du nouveau Parlement. Dans l'après-midi, démentant les annonces de la presse, Ianoukovytch annonce depuis Kharkiv, sur la chaîne privée « 112 », qu'il ne démissionnera pas et dénonce un coup d'État[87]. Cependant la Rada, constatant la vacance du pouvoir, prononce sa destitution et fixe au 25 mai la tenue de la prochaine élection présidentielle[88]. Des individus armés d'extrême droite ayant molestés les parlementaires, la légitimité du vote est en question.

Valentin Nalyvaïtchenko (en) retrouve provisoirement son ancien poste à la tête du SBU. En Crimée, essentiellement pro-russe et où vivent beaucoup de binationaux, les manifestants pro-russes s'en prennent violemment aux anti-Ianoukovytch, comme à Kertch[89]. Selon la chaîne en ligne espresso.tv, Viktor Pchonka (en) (ancien procureur général) et Klimenko (ministre des Recettes et Dépenses) auraient été bloqués alors qu'ils cherchaient à passer la frontière russe dans l'oblast de Donetsk en compagnie de gardes armés, mais auraient riposté et n'ont pu être arrêtés[90] ; Dobkine et Kernes (le gouverneur et le maire de Kharkiv) se seraient réfugiés en Russie[91]. Ianoukovytch aurait lui-même tenté sans succès de s'envoler pour la Russie[92].

Sur Maïdan, des milliers de personnes sont venues rendre hommage aux manifestants avec des bougies et des fleurs. Le soir même, Ioulia Tymochenko, qui vient d'être libérée, s'adresse à la foule sur cette même place, saluant les « héros de l’Ukraine », demande « pardon » aux manifestants et les exhorte à rester mobilisés. Toutefois, les manifestants ne demandaient pas sa libération et la perçoivent comme un membre de « l'establishment » politique qu'ils dénoncent[93],,[94]. Confirmant un basculement de régime, des atterrissages d'avions privés sont signalés à Vienne[95], ville dans laquelle des oligarques ukrainiens ont déposé des avoirs bancaires. Le Haaretz a rapporté que Secteur Droit (en) et Svoboda ont distribué des traductions récentes de Mein Kampf et du Protocole des Sages de Sion sur la place Maïdan, il fait état de sa préoccupation de la présence importante de membres de ces deux mouvements ultra-nationalistes parmi les manifestants[96][97][98].

Après le renversement du pouvoir : la contre-révolution

Situation en Crimée

Carte politique de la République autonome de Crimée avec en jaune ses raions et municipalités et en rouge la municipalité de Sébastopol au statut différent du reste de la République autonome car enclave militaire stratégique dépendante de la Fédération de Russie ; le reste de l'Ukraine est en vert, la mer Noire à l'ouest et au sud, la mer d'Azov à l'est.

Le 27 février, la Russie engage des manœuvres militaires[99] avec son armée de terre aux zones frontalières avec l'Ukraine, au prétexte de « mettre à l'épreuve sa capacité d'action »[100]. Ces mouvements de troupe couvrent en fait une mobilisation à l'échelon régional issues de la base russe de Sébastopol en Crimée, comme les événements du week-end qui suit le révèlent. Le 28 février, des hommes en armes dont l'uniforme ne comprend pas de signe permettant leur identification prennent le contrôle de l'aéroport de Simferopol[101] ; de plus l'entrée de l'aéroport international de Sébastopol est bloquée par 300 combattants cagoulés[102][source insuffisante]. Ces deux aéroports desservent la Crimée ; il s'agit d'un pré-positionnement : un communiqué Reuters le lendemain confirme le bouclage des accès aériens sur la péninsule, de district de Kirovskoïe compris[103]. Le ministre de l'intérieur par intérim, Arsen Avakov, dénonce comme une « invasion » l'occupation de deux aéroports de Crimée par des hommes armés qu'il identifie comme soldats russes, ce que le Kremlin ne précise pas. À la suite de cet événement, le parlement ukrainien fait voter une résolution appelant la Russie, le Royaume-Uni et les États-Unis à respecter le Mémorandum de Budapest visant à garantir l'indépendance de l'Ukraine en échange de son renoncement aux armes nucléaires[104]. Dans l'après-midi Viktor Ianoukovytch tient une conférence de presse à Rostov-sur-le-Don, au cours de laquelle il affirme qu'il est toujours le président légitime, sa volonté de revenir en Ukraine quand sa sécurité sera assurée, et la nécessité de tenir un référendum[105].

Le 1er mars, le premier ministre de la République autonome de Crimée demande à la Russie d'intervenir militairement[106],[107], au motif que des hommes armés non identifiés auraient attaqué le ministère de l'Intérieur de cette république autonome au sein de l'Ukraine[108]. Faisant suite à la demande du président russe Vladimir Poutine, le Conseil de la Fédération approuve le déploiement de forces armées dans cette région autonome[109]. La base navale stratégique de Sébastopol est en effet un élément primordial du système de Défense russe, lui conférant l'accès à la Méditerranée et aux mers chaudes.

Déploiement à Simferopol le 2 mars de soldats cagoulés qui prennent le contrôle de la Crimée sans violence et désignés comme les « hommes polis » par une partie des habitants de la Crimée.
Fichier:Selbstverteidigung.jpg
Le 2 mars à Simferopol, capitale de la République autonome de Crimée, la population se structure en milice d'auto-défense ; sur la photo les boucliers anti-émeutes sont parés des couleurs du drapeau de Crimée.

L'État russe annonce engager un processus de normalisation, d'abord en Crimée, ce que les observateurs occidentaux interprètent comme une réitération de l'intervention en Géorgie de 2008 qui a mené au séparatisme de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie, à la différence que le conflit en Géorgie a commencé par une agression géorgienne après plus d'une décennie de blocus économique, ce qui n'est pas le cas du gouvernement ukrainien. Plusieurs témoins attestent de la distribution de passeports russes à des habitants d'Ukraine[110],[111]. La politique de distribution de passeports russes en Crimée rappelle d'ailleurs celle orchestrée en Géorgie, dans les régions d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud, peu avant la guerre russo-géorgienne. À cette époque, l'un des principaux arguments invoqués par Poutine lors de son intervention était la protection de ses citoyens[112]. Le 2 mars, le vice-premier ministre de la République autonome de Crimée, Roustam Temirgaliev, annonce que toutes les forces armées de la péninsule ont soit déposé les armes, soit changé de camp[113]. Du côté du nouveau gouvernement ukrainien, le président Oleksandr Tourtchynov a appelé à la mobilisation des réservistes[114] ; de plus, donnant suite à des rapports de survol de son territoire par des hélicoptères de combat, l'Ukraine ferme son espace aérien à tout aéronef non civil[115]. L'escalade verbale est perceptible par la convocation en urgence des vingt-huit ambassadeurs des pays membres de l'OTAN un dimanche[116]. Au soir du coup de force, l'amiral Denis Berezovsky, commandant en chef de l'amirauté ukrainienne a porté allégeance au camp pro-russe[117]. Mille soldats encerclent les services des douanes et des garde-côtes à Perevalnoye, tentant sans succès de désarmer les unités ukrainiennes qui s'y trouvent. Selon les autorités à Kiev qui organisent la mobilisation générale[118], 150 000 soldats russes seraient massés de l'autre côté des frontières de l'Ukraine[119]. La chancelière allemande Angela Merkel obtient que Vladimir Poutine participe à des négociations avec un groupe de contact composé de diplomates européens.

Six mille hommes de troupe renforcent le contingent russe de Sébastopol[120], l'effectif de l'engagement russe en Crimée étant estimé à vingt mille hommes ; Washington estime que « la Russie a atteint le contrôle opérationnel de la Crimée »[121]. À Moscou, l'indice boursier MICEX des 50 plus grosses valeurs chute de 10.5% lundi[122], avant de remonter de 5.2% le lendemain. Le gouvernement ukrainien recense les citoyens volontaires en âge d'être incorporés[123]. Cependant l'armée ukrainienne est inopérante et« ne dispose plus d'unité sérieuse en Crimée (...) Les autorités ukrainiennes se battent sur le seul terrain où elles sont sûres de pouvoir surpasser les Russes : celui de l'agitation médiatique »[124]. Côté diplomatique, le ministre des Affaires étrangères de la fédération de Russie Sergueï Lavrov a souligné dans une allocution à Genève[125] que son pays n'avait aucunement porté atteinte à l'intégrité territoriale, mais assuré la sécurité des habitants russophones de Crimée face aux événements récents à Kiev. Son homologue américain, John Kerry, a décliné toute une série de sanctions possibles dont la plus retentissante mènerait à l'isolement économique de la Russie[126]. Ioulia Tymochenko considère dans une interview que la raison de l'agression russe provient des velléités ukrainiennes à s'intégrer à l'Europe[127]. Selon elle, la Russie vise à la capitulation de l'Ukraine[128].

Le 4 mars, Vladimir Poutine s'exprime dans une conférence de presse[129] tenue dans sa résidence près de Moscou, écartant l'idée « pour le moment » d'une intervention armée en soutien à celles des populations qui le demandent et accusant les occidentaux et les États-Unis d'avoir « semé le chaos en Ukraine ». Selon lui, l'armée russe n'est pas présente officiellement en Crimée, s'agissant de « milices d'autodéfense » et qu'« heureusement aucun coup de feu n'a été tiré ». Barack Obama rétorque peu après dans un entretien que ces déclarations « ne trompent personne » et qu'il s'agit d'une « invasion russe »[130]. Au cours de sa conférence, Vladimir Poutine comprend le mouvement de Maïdan, comme un rejet légitime de la corruption qui réunit des personnes « qui exigent des changements cardinaux au sein du pouvoir », et laisse entendre qu'il a été détourné par des éléments radicaux. Il évoque également le sort de Viktor Ianoukovytch, qui bien que président légitime, « n'a plus d'avenir politique. »[131] À la suite de la conférence de presse du président russe, les ministres européens des Affaires étrangères annoncent se réunir le jeudi suivant pour se prononcer pour des sanctions envers la Russie. Le président François Hollande préconise des sanctions s'« il n'y pas de désescalade ». Si des sanctions économiques sont prises, elles pourraient faire le jeu de Moscou car cela fait longtemps que Poutine essaie de stopper la fuite des capitaux russes vers l'occident ; en même temps elles pourraient freiner les investissements occidentaux en Russie[132].

Le 6 mars, le Parlement de Crimée demande à Moscou son rattachement à la Russie, le décret est signé dès l'après-midi par les dirigeants de la région autonome, et le vice-Premier ministre de Crimée, Roustam Temirgaliev, annonce qu'un référendum sur le statut de la péninsule de Crimée aura lieu le 16 mars pour valider ce choix, dans lequel il sera demandé aux électeurs s'ils souhaitent que la Crimée continue à faire partie de l'Ukraine ou s'ils préfèrent son rattachement à la Fédération de Russie[133]. Dans le même temps, des manifestations de partisans pro-russes et de partisans de l'unité ukrainienne perdurent à Donetsk, débouchant parfois sur des affrontements entre les deux camps[134],[135]. Le 11 mars, le Conseil suprême de Crimée déclare l'indépendance de la République de Crimée (réunissant la République autonome de Crimée et Sébastopol). Malgré ces événements, le gouvernement ukrainien affirme qu'il n'enverra pas de troupes en Crimée, par crainte de dégarnir les frontières orientales de l'Ukraine, où la Russie a déployé d'importantes troupes[136].

Le 17 mars, après que la population criméenne s'est prononcée la veille à une très large majorité en faveur d'un rattachement à la Russie, le Conseil suprême de Crimée réaffirme l'indépendance de la péninsule, demande son rattachement à la Russie et décrète la nationalisation de tous les biens de l’État ukrainien sur son territoire. Les autorités intérimaires à Kiev continuent quant à elles de parler « d'une grande farce »[137]. Le lendemain, le traité d'intégration de la République de Crimée à la Fédération de Russie est signé, lequel transforme l'État autoproclamé en deux sujets del'État russe : la République de Crimée et la ville d'importance fédérale de Sébastopol.

Situation dans le reste de l'Ukraine

Le 23 février 2014, le président du Parlement Oleksandr Tourtchynov, proche de Ioulia Tymochenko est nommé président par intérim, jusqu'à l'élection présidentielle prévue pour le 25 mai[138]. Le même jour, la résidence présidentielle de Ianoukovitch est nationalisée par le Parlement ukrainien[138] et une enquête est ouverte sur des dirigeants de la police ayant pris part aux répressions[138]. L'Ukraine reste fortement divisée entre l'ouest pro-européen, qui a pris le pouvoir, et le sud-est pro-russe. La possibilité d'une partition est même envisagée[139]. Le Parti des régions, qui s'est officiellement séparé de Ianoukovytch[138], reste sceptique quant à la résolution des problèmes économiques du pays[139]. Les médias ukrainiens dévoilent peu à peu le luxe des résidences des anciens dignitaires du régime[140][source insuffisante]. Outre la résidence privée de Ianoukovytch (Mejyhiria[141]), ils peuvent ainsi découvrir par exemple la résidence de l'ancien procureur général Pchonka[142]. Le nouveau ministre de l'Intérieur, Arsen Avakov, annonce que des mandats d'arrêt pour « meurtres de masse » avaient été lancés à l'encontre de Ianoukovytch et d'autres anciens responsables[143]. Le 25 février, Arsen Avakov dissout les forces anti-émeutes (Berkout) par décret ministériel[144]. En abrogeant la loi sur les langues régionales, le parlement retire au russe (comme à plusieurs autres langues régionales, comme le roumain) le statut de langue officielle dans 13 des 27 régions (essentiellement au sud et à l'est du pays)[145]. Cela implique, non seulement que tous les documents officiels doivent être rédigés uniquement en ukrainien, mais aussi que les cours dans les écoles ne doivent être dispensés qu'en ukrainien, que tous les noms de ville et autres noms propres doivent suivre l'orthographe et la prononciation ukrainienne ce qui serait mal vécu par la population russophone d'Ukraine.

Le 1er mars, des manifestations pro-russes massives ont lieu dans les régions russophones du pays, notamment à Kharkiv, Donetsk ou Odessa[146]. Le 3 mars, 300 manifestants pro-russes ont investi le bâtiment administratif régional de Donetsk[147] ; la contagion à des villes de l'Est en Ukraine des événements en Crimée laisse présager d'une partition du pays.

Le 16 mars, des démonstrations pro-russes ont eu lieu dans les villes industrielles de l'est de l'Ukraine. À Donetsk, des manifestants ont pénétré dans les sièges du parquet et des services spéciaux, à l'issue d'une manifestation de 2 000 personnes en faveur du rattachement à la Russie. À Kharkiv, ce sont 6 000 manifestants qui ont organisé, et ce malgré l'interdiction de la justice, un meeting-référendum pour plus d'autonomie et pour la « souveraineté » de la langue russe. Des milliers d'entre eux ont ensuite marché vers les bureaux d'organisations nationalistes où ils ont brûlé drapeaux, livres et tracts devant l'entrée. Les partisans de Kiev ont de leur côté décidé d'annuler leur manifestation afin d'éviter des provocations après qu'une personne a été poignardée à mort à Donetsk le 13 mars et que deux personnes ont été tuées dans la nuit du 14 au 15 mars à Kharkiv lors d'une fusillade impliquant nationalistes radicaux et militants pro-russes[148],[149].

Le 7 avril, à la suite de la saisie du bâtiment gouvernemental de Donetsk par des manifestants pro-russes, la République populaire de Donetsk est proclamée et les séparatistes annoncent la tenue d'un référendum sur le statut de la ville le 11 mai[150]. Le lendemain, la Russie fait savoir que l'utilisation de la force par les autorités ukrainiennes pour réprimer les protestations dans l'est du pays pourrait mener à une guerre civile[151].

Le 15 avril, le président Oleksandr Tourtchynov déclare que l'opération anti-terroriste contre les séparatistes pro-russes a débuté à Donetsk[152].

Le 17 avril 2014, à l'occasion d'une réunion d'urgence à Genève, la Russie, l'Ukraine, les États-Unis et l'Union européenne se mettent d'accord sur le fait que les formations militaires illégales en Ukraine doivent être dissoutes et que toute personne occupant les bâtiments administratifs doit déposer les armes et les quitter. L'accord ajoute la possibilité d'une amnistie pour tous les manifestants anti-gouvernementaux. Néanmoins, les séparatistes pro-russes à Donetsk refusent l'accord défiant les autorités de Kiev[153],[154],[155]. En cas de non désescalade du conflit, les États-Unis avaient insisté sur le fait de prendre des « mesures additionnelles », c'est-à-dire des sanctions, contre la Russie[156],[157].

Réactions

Réactions nationales

Manifestations place de l'Indépendance à Kiev protestant contre l'intervention russe en Crimée, le 2 mars 2014.

Le 26 novembre 2013, le premier ministre ukrainien, Mykola Azarov, a reconnu que son pays a été « dissuadé par la Russie de signer l'accord avec l'UE »[158]. Le 4 décembre 2013, les trois anciens présidents ukrainiens, Leonid Kravtchouk, Leonid Koutchma et Viktor Iouchtchenko, ont exprimé dans un communiqué commun leur « solidarité avec les actions civiles pacifiques des manifestants » et se sont interrogés sur la « volte-face brusque du gouvernement prise à l'égard de la signature de l'accord d'association européenne à Vilnius », affirmant par ailleurs que la « cruauté par laquelle les autorités agissent ne devrait pas être seulement condamnée publiquement mais également conformément à la législation ukrainienne », ajoutant que ce genre de pratiques est « totalement inacceptable dans un pays démocratique »[159]. Le 9 décembre, le conseil suprême de Crimée (parlement de Crimée, région autonome traditionnellement pro-russe) condamne dans une déclaration les manifestations, demandant au gouvernement de restaurer l'ordre à Kiev[160].

Le 20 février 2014, plusieurs sportifs de la délégation ukrainienne aux Jeux olympiques d'hiver de 2014 décident de quitter Sotchi prématurément[161]. C'est notamment le cas de la slalomeuse Bohdana Matsotska (en) qui déclare : « En solidarité avec les révolutionnaires sur les barricades du Maïdan, et en signe de protestation, nous refusons de participer aux futures épreuves[161]. »

Réactions internationales

Manifestation de soutien à Paris (France) le 24 novembre 2013.
  • Drapeau du Canada Canada : le Canada a condamné « sans équivoque » la violence. Le ministre canadien des Affaires étrangères, John Baird, a annoncé mardi que le pays offrira davantage d'aide médicale aux manifestants. Certains protestataires antigouvernementaux ont aussi trouvé refuge à l'intérieur de l'ambassade canadienne, à Kiev. Quant à l'attitude et aux actions russes en Crimée, le ministre les comparent à l'invasion des Sudètes par l'Allemagne nazie[162].
  • Drapeau des États-Unis États-Unis : le 5 décembre, la secrétaire d'État adjointe américaine aux Affaires européennes et asiatiques, Victoria Nuland a appelé le « gouvernement ukrainien à écouter la voix de son peuple[163] » au cours d'une réunion de l'OSCE à Kiev.
Le 28 février en fin de journée, le président Barack Obama donne sa première conférence de presse depuis la destitution du président Ianoukovytch. Il met en garde contre la déstabilisation régionale en Crimée, et les risques qu'elle induirait[164], indiquant « que la Russie devra payer », expression que la présidente du sénat russe Valentina Matvienko (née et éduquée en Ukraine) interprète comme une offense au peuple russe dans son ensemble[165], à la veille du vote du sénat russe. Obama indique que les États-Unis suspendraient leur participation au sommet du G8 de Sotchi en juin si la situation observable devait empirer[166]. Finalement le lendemain États-Unis suspendent leur participation alors que la situation a déjà tourné. De plus, la Maison Blanche relate dans un communiqué une conversation d'une heure et demi tenue par les présidents Obama et Poutine. Le refus des États-Unis et des autres pays (le Canada et la France s'étant ralliés les premiers aux États-Unis) de participer aux préparatifs du G8 de juin intervient de pure forme.
  • Drapeau de la France France : le 24 janvier 2014, le président François Hollande déclare « appeler le gouvernement ukrainien à trouver le chemin du dialogue et à la baisse des tensions. » Il ajoute : « comme je l'ai déjà dit au sommet de novembre à Vilnius, l'Union européenne demeure ouverte à la signature d'un accord d'association avec l'Ukraine ».
  • Drapeau de la Géorgie Géorgie : des drapeaux ukrainiens sont affichés en continu dans les médias géorgiens et des manifestations ont lieu à Tbilissi[167], en soutien aux manifestants de Maïdan, ainsi qu'une manifestation à Paris[168]. L'ancien président géorgien Mikheil Saakachvili, continue de s'intéresser à la politique en parcourant les anciennes Républiques soviétiques, où il tient des discours sur la démocratie, soutenant notamment les manifestations ukrainiennes de 2013, auxquelles il a participé[169].
  • Drapeau de l'Inde Inde : Le conseiller à la Sécurité Nationale Shivshankar Menon appelle le 6 mars 2014 toutes les parties impliquées à chercher une solution pacifique à cette crise diplomatique et questionné sur la position officielle de l'Inde sur les événements qui se déroulent en Ukraine, il a déclaré « Nous espérons que, quels que soient les problèmes internes en Ukraine, ils puissent être résolus pacifiquement, ainsi que les problématiques plus large de réconcilier les différents intérêts impliqués, et il y des intérêts russes ainsi que d'autres qui sont impliqués... Nous espérons qu'ils seront discutés, négociés et qu'une résolution satisfaisante de ces conflits d'intérêts sera trouvée »[170][171].
  • Drapeau de la Lituanie Lituanie : le 29 novembre, la présidente du Parlement lituanien, Loreta Graužinienė, s'est rendue à Kiev où elle a prononcé un discours devant les manifestants pro-européens, sans en informer les autorités ukrainiennes. Le ministère des Affaires étrangères ukrainien a protesté. Le Premier ministre lituanien Algirdas Butkevičius a par la suite désavoué l'action de Loreta Graužinienė, déclarant que « sa visite n'avait pas été convenue » et que son acte « faisait partie des plus scandaleux dans l'histoire de la politique étrangère lituanienne »[172].
  • Drapeau de la Pologne Pologne : le 22 février, après l'annonce de Ianoukovytch selon laquelle il ne démissionnera pas, le ministre des Affaires étrangères, Radosław Sikorski, écrit : « ce n'est pas un coup d’État. Les bâtiments gouvernementaux ont été abandonnés. Le président du Conseil élu légalement. Le président Ianoukovitch a 24 heures pour signer l'entrée en vigueur de la Constitution de 2004 ».
  • Drapeau de la Russie Russie : le 22 novembre, le président russe Vladimir Poutine a accusé l'Union européenne d'être derrière les manifestations et parle de « pogrom » (ce mot en russe signifie émeute et n'a pas le même sens qu'il a pris en français) au lieu de révolution à la suite des émeutes et la répression du 30 novembre-1er décembre[173],[174].
Le 5 décembre, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov déclare que les « autres nations ne devraient pas interférer dans la tourmente politique de l'Ukraine ». Le 22 février, alors qu'Ianoukovytch s'est réfugié à Kharkiv, Lavrov affirme que l'opposition ukrainienne est « aux mains d'extrémistes armés qui menacent la souveraineté nationale et l'ordre constitutionnel en Ukraine »[175] et dénonce des adeptes des pogroms. Les médias russes dénoncent régulièrement les « bandits », « fascistes », « extrémistes », « pillards » qui séviraient à Kiev. Les Izvestia du 21 février décrivent ainsi une situation apocalyptique (« post-Tchernobyl »), titrant « Il n'y a que pendant l'occupation fasciste qu'on a vu ça à Kiev »[176]. Dans le même temps, le pouvoir russe prend ses distances vis-à-vis de Viktor Ianoukovytch[177].
  • Drapeau du Venezuela Venezuela : Le président du Venezuela, Nicolás Maduro, a dénoncé « un coup d'État perpétré par des groupes extrémistes en Ukraine, à l'issue d'une guerre d'usure menée de l'extérieur par le gouvernement des États-Unis et leurs alliés de l'Otan ». Le communiqué estime également que l'installation des « autorités de fait » à Kiev menace la stabilité de toute la région, la souveraineté de la Russie et représente un danger « pour la sécurité des citoyens d'origine russe » en Ukraine[178].

Des manifestations de soutien ont par ailleurs eu lieu en Allemagne, en Arménie, en Autriche, en Bulgarie, en France, en Géorgie, en Italie, en Pologne, au Royaume-Uni, en Suède, en Suisse et en République tchèque[179].

Opposition au mouvement

Manifestation le 3 mars 2014 à Donetsk contre l'Euromaïdan.

Le mouvement contestataire de 2013-2014 est celui d'une partie de l'Ukraine, alors qu'une autre partie, dans le Donbass, les villes industrielles et les grands ports, lui est fortement hostile. D'une part le Parti communiste d'Ukraine s'oppose au mouvement dès son émergence, refusant le rapprochement avec l'Union européenne, mais surtout les milieux économiques s'interrogent. Les oligarques ukrainiens, Rinat Akhmetov en tête, première fortune du pays, lâchent le pouvoir de Ianoukovytch (qu'ils avaient soutenu) dans le courant du mois de janvier, devant l'incapacité de ce dernier à rétablir l'ordre, mais cela ne signifie pas un blanc-seing pour la révolution de Maïdan. Les milieux d'affaires industriels du sud-est plus tournés vers la Russie redoutent l'anomie et le désordre qui se dessinent. De plus les mesures économiques qu'il faudrait prendre si le FMI venait financer la faillite de l'Ukraine sont évoquées avec anxiété dans cette partie du pays. La question de l'aide à l'Ukraine leur semble évoquée avec légèreté, puisqu'il n'est pas question de la part de l'Union européenne, en proie à ses propres difficultés, de financer le déficit du pays[180] sans de plus qu'une équipe gouvernementale n'ait reçu pour l'instant de légitimité démocratique par des élections.

Manifestation à Donetsk le 1er mars 2014 contre l'Euromaïdan et prise du bâtiment de l'administration régionale.

Le 24 novembre 2013, deux mille manifestants protestent à Kiev en soutien à la fin des négociations avec l'Europe[181]. Les communistes se postent régulièrement près des statues de Lénine pour éviter qu'elles ne soient renversées[182]. Les 25 et 26 novembre, des mouvements dénommés « anti-Maïdan » par leurs dirigeants sont menés à Sébastopol[183] et à Donetsk. Les manifestants considèrent les pro-européens de Maïdan comme des fascistes[184], qualificatif qu'emploient également le Kremlin et une grande partie des médias russes[185].

Le 23 février 2014, juste après le changement de pouvoir, les pro-Maïdan sont minoritaires dans le sud-est, notamment à Odessa, Donetsk et le Donbass, ou bien à Kharkov où ils sont empêchés de déboulonner la statue de Lénine[186]. Ce même jour, dans la même ville, des anti-Maïdan s'affrontent aux pro-Maïdan sur la place de la Liberté[187]. Une partie de l'Est ne reconnaît pas les nouvelles institutions, ainsi que certains députés du Parti des Régions, alors même qu'ils ont lâché Ianoukovitch[188]. L'interdiction de la langue russe dans les 13 régions sur les 27 que compte l'Ukraine met en effet le feu aux poudres, même si le président par intérim explique ensuite qu'il ne fera pas entrer cette mesure en vigueur pour le moment. Dans le sud-est, des brigades d'autodéfense sont créées, notamment à Sébastopol[189]. Dans cette ville, où se trouve une importante base navale louée par l'Ukraine à la flotte de la mer Noire russe ainsi qu'une population russophone, un nouveau maire pro-russe, Alexeï Tchaly, est élu à main levée pour « le retour à la stabilité »[189].

Début mars 2014, la république autonome de Crimée est de facto détachée de Kiev en se réservant le choix par référendum le 16 mars 2014 de son futur statut, dans le cadre d'un lien juridique avec l'Ukraine qui serait alors purement formel.

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Voir aussi

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Articles connexes

Lien externe

  • Steven Artels et Isabelle Ducret, « Ukraine : extrême révolution », RTS Un, Radio télévision suisse « Temps présent »,‎ (lire en ligne [[vidéo] durée : 54:22])