Edgard de Larminat

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 Edgard de Larminat
Naissance
Alès, France
Décès (à 67 ans)
Paris, France
Origine Française
Allégeance Drapeau de la France France
Grade Général d'armée
Années de service 19141962
Commandement 1re division française libre
2e corps d’armée français (armée B)
Conflits Première Guerre mondiale
Seconde Guerre mondiale
Faits d'armes Bataille de Verdun
Forces françaises libres
Débarquement en Provence
Distinctions Grand-croix de la Légion d'honneur
Compagnon de la Libération
Croix de Guerre 1914-1918
Croix de guerre 1939-1945
Croix de guerre des TOE

Edgard de Larminat, né le 29 novembre 1895 à Alès (Gard) et mort le 1er juillet 1962 à Paris, est un général français, qui combattit lors des deux guerres mondiales. Compagnon de la Libération, il est l'un des premiers militaires français à rejoindre les forces françaises libres en 1940.

Biographie

Edgard de Larminat naît en 1895 à Alès, dans le Gard, où son père est officier des eaux et forêts, il étudie successivement à Alès, Gap, Troyes et Dijon. Admissible au concours de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr en 1914, il passe les oraux, qui sont interrompus par la déclaration de la Première Guerre mondiale.

Première Guerre mondiale

Engagé comme simple soldat au 27e RI, il est détaché au 134e RI, où il suit les cours spéciaux des élèves de Saint-Cyr. Puis, affecté au 321e RI, il est promu aspirant en août 1915 et sous-lieutenant en décembre suivant.

Blessé au fort de Vaux à Verdun, en juin 1916, il refuse de se faire évacuer. Élevé au grade de lieutenant en décembre 1916 et de capitaine en septembre 1917, il est gazé en mars 1918 et blessé en juin suivant.

Larminat termine cette guerre avec quatre citations, la Légion d'honneur et le grade de capitaine. Il a 23 ans.

Maroc, Mauritanie puis Indochine

En octobre 1919, il choisit l'infanterie coloniale et part pour deux ans et demi au Maroc. Là, il prend part au combat contre les Djebalas en avril-mai 1921. Puis il est attaché à l'état-major du gouverneur général en AOF, avant d'être nommé commandant en Mauritanie.

Entre 1925 et 1928, il est successivement affecté au 1er bataillon de tirailleurs sénégalais, au 1er régiment d’infanterie coloniale (RIC) et au 22e RIC.

En mai 1928, il se rend en Indochine, où il intègre le cabinet militaire du gouverneur général. Promu chef de bataillon en septembre 1929, il prend le commandement du 4e régiment de tirailleurs sénégalais à Fréjus, en février 1931.

Puis, de 1933 à 1935, il étudie à l'École de guerre et en sort lieutenant-colonel.

Deuxième Guerre mondiale

En mars 1940, il est promu colonel, alors qu'il est chef d’état-major du général commandant les troupes du Levant. En mai 1940, il est nommé chef d'état-major du général commandant le théâtre d'opérations du Moyen-Orient.

En juin, refusant la défaite, il diffuse des ordres pour créer une force de volontaires destinée à rejoindre les Britanniques, ce qui lui vaut d’être arrêté et emprisonné à Damas. Il s’évade rapidement et rejoint les Forces françaises libres (FFL) en Palestine.

En août 1940, il contribue au ralliement du Moyen-Congo à la France libre. Nommé gouverneur général de l'AEF puis membre du Conseil de Défense de l'Empire, Haut-Commissaire, il est nommé au grade de général de brigade en juillet 1941. De son côté, le régime de Vichy le condamne à mort par contumace.

Le , il publie la Position des Français libres vis-à-vis des problèmes nationaux.

Il organise des bataillons africains des FFL formant la 1re division française libre et la Colonne Leclerc.

En décembre 1941, il est nommé adjoint du général Catroux, commandant en chef au Levant, et prend le commandement des 1re et 2e Brigades FFL pendant la campagne de Libye où il organise la défense de Bir Hakeim. En juillet 1942, il subit un grave accident de voiture en Égypte.

Promu au grade de général de division en septembre 1942, il prend le commandement de la 1re DFL en janvier 1943 et se rend en Tunisie. En juin 1943, il devient chef d'état-major général des FFL.

Il rejoint le Corps expéditionnaire français du général Juin où il commande le 2e corps d'armée. Là, son sens tactique et son esprit de décision lors des combats contre les Allemands dans la région de Viterbo lui valent une nouvelle citation en juin 1944. En août 1944, il participe au débarquement en Provence avec la 1re armée comme commandant du même corps d'armée.

En octobre 1944, il est nommé à la tête du front de l'Atlantique et chargé de réduire la résistance allemande de l'Atlantique notamment de Lorient, La Rochelle, Rochefort et Royan-Pointe de Grave. Pendant l'hiver 1944-1945, il réorganise les FFI en cinq divisions d'infanterie. Ainsi, en avril 1945, il prend toutes les positions allemandes de la Gironde et libère le port de Bordeaux. Après la capitulation de l'Allemagne, il prend possession de La Rochelle, Saint-Nazaire et Lorient.

Après-guerre

En novembre 1945, il est nommé Inspecteur Général des Troupes d'Outre-mer. Il participe aux négociations entourant le départ des troupes françaises de Syrie en 1946. Nommé aux rang et appellation de général d'armée en 1953, puis Inspecteur des troupes coloniales en 1955, il est versé un an après en 2e section du cadre de réserve.

En juin 1962, le général de Gaulle le nomme président de la Cour militaire de justice chargée de juger les participants au putsch d'Alger d'. Selon le site de l'Ordre de la Libération, « Craignant de ne pouvoir, physiquement et moralement, mener à bien cette dernière mission, le général de Larminat met fin à ses jours, le 1er juillet 1962 à Paris[1] » ; certains (dont son parent Jean-Marie de Larminat[2]) avancent que la raison de son suicide aurait été son refus de juger les putschistes. Il est en fait presque certain que la nouvelle de sa maladie l'avait profondément troublé en ce qu'elle le rendait incapable de s'acquitter de la tâche que le général de Gaulle lui avait fixée et qu'il ne voyait aucun autre moyen de résoudre ce dilemme que de se donner la mort.

Il est le premier président de l'Association des Français libres de juin 1945 à 1962[3].

Citation

« Je me souviens qu'à la fin de la guerre, mon cousin Henri et moi marquions l'avance des armées alliées avec des petits drapeaux portant le nom des généraux commandant des armées ou des corps d'armées. J'ai oublié le nom de presque tous ces généraux (Bradley, Patton, Joukov) mais je me souviens du nom du général de Larminat »

— Georges Perec, Je me souviens, no 37

Décorations

Décorations françaises, des colonies françaises ou interalliées

Décorations étrangères

Publications

  • Que sera la France de demain ?, Éditions France, 1943, 24 pages.
  • L'Armée dans la Nation, Paris, Office français d'édition, 1945, 40 pages (articles parus dans Renaissances, nº 1, 3 et 6, novembre 1943-juillet 1944, sous le pseudonyme « Entraigue »).
  • Bertie Albrecht, Pierre Arrighi, Général Brosset, D. Corticchiato, Jean Prévost, 5 parmi d'autres (en collaboration avec Édith Thomas, Jacques Lecompte-Boinet, René Char et Vercors), Paris, Les Éditions de Minuit, 1947, 95 pages.
  • L'Armée européenne, Paris, Berger-Levrault, 1952, 90 pages.
  • Chroniques irrévérencieuses, Paris, Plon, 1962, 406 pages.

Hommages

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes