1er régiment de fusiliers marins

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1er régiment de fusiliers-marins
Image illustrative de l’article 1er régiment de fusiliers marins
Fusiliers-marins du 1er BFM (futur 1er RFM) passés en revue par le général Catroux, à Damas en septembre 1941.

Création
1er BFM : 1940
Dissolution
Pays Drapeau de la France France
Branche Forces navales françaises libres & Armée de terre
Type Bataillon d'infanterie (1940)
Bataillon antiaérien (1941-1943)
Régiment blindé (1944-1945)
Rôle Reconnaissance
Fait partie de 1re division française libre
Ancienne dénomination 1er bataillon de fusiliers marins
Couleurs Drapeau de la France France
Guerres Seconde Guerre mondiale
Commandant Capitaine de corvette Pierre de Morsier
Commandant historique Capitaine de vaisseau Hubert Amyot d'Inville

Le 1er régiment de fusiliers marins (1er RFM) est une unité des Forces françaises libres, rattaché à l'Armée de terre. Il est formé de fusiliers marins des forces navales françaises libres.

Créé sous le nom de 1er bataillon de fusiliers marins (1er BFM), il devient ensuite le régiment de reconnaissance de la première division française libre pendant la campagne d'Italie, puis celle de la libération de la France. Il a été fait Compagnon de la Libération par décret du 12 juin 1945.

Le 1er bataillon de fusiliers marins[modifier | modifier le code]

Marins du 1er BFM avec des soldats australiens en Palestine en 1941.

Le bataillon est créé à l'été 1940 en Grande-Bretagne, avec 400 marins ralliés au Charles de Gaulle. Il fait partie de la 1re brigade de légion française repoussée devant Dakar par les Vichystes en septembre 1940 puis de la brigade française d'Orient envoyé en décembre 1940 en Érythrée[1].

Début 1941, il est transformé en unité de lutte antiaérienne. Il est rattaché à la 2e brigade de la 1re division légère française libre, engagée en Syrie en juin 1941[1].

Rattaché à partir de la fin 1941 à la 1re brigade française libre indépendante[1], le bataillon combat lors de la bataille de Bir Hacheim, repoussant les assauts aériens germano-italiens.

Le 1er BFM redevient ensuite en février 1943 l'unité anti-aérienne de la 1re division française libre reconstituée[1].

Création du 1er régiment de fusiliers marins[modifier | modifier le code]

Le , le 1er bataillon de fusiliers marins ayant augmenté ses effectifs avec des volontaires provenant de la marine d'Afrique du Nord (en particulier radios et mécaniciens), devient le 1er régiment de fusiliers marins (1er RFM), unité blindée de reconnaissance de la 1re DFL. Le commandement est confié au capitaine de corvette Hubert Amyot d'Inville, chef du 1er BFM ; son adjoint, le lieutenant de vaisseau Philippe Le Bourgeois, à ses côtés depuis juillet 1940, rejoint alors un embarquement reporté depuis trois ans. Le 1er RFM est équipé de matériel américain : chars légers Stuart M3 A3, obusiers automoteurs M8 Scott, véhicules de reconnaissance M3, halftracks M5 et jeeps Willys MB.

Campagnes du 1er RFM (Avril 1944-Mai 1945)[modifier | modifier le code]

Italie[modifier | modifier le code]

Après un entraînement soutenu, le 1er RFM débarque à Naples au sein de la 1re DFL, le . Il s'insère dans le plan de bataille qui va entreprendre de rompre le front allemand qui barre toute l'Italie au sud de Rome, dès le . Après les violents combats sur le Garigliano, le RFM (qui est en avant-garde de la division sur trois axes) combat brillamment à Montefiascone et Radicofani. Il compte 61 tués dont Amyot d'Inville et 140 blessés.

Provence[modifier | modifier le code]

En , il est débarqué en Provence, à Cavalaire-sur-Mer, sous le commandement du capitaine de corvette Pierre de Morsier.

L'unité combat pour la libération de Toulon et d'Hyères, puis remonte la vallée du Rhône, pénètre dans Lyon évacuée par les troupes allemandes, puis atteint Autun ; l'escadron Savary y entre après un dur accrochage au cours duquel cinq hommes sont tués et quatre blessés. Savary fait à ce moment en Côte-d'Or, la liaison avec des unités de la 2e DB (Leclerc) débarquée en Normandie. Le RFM poursuit son avance en direction des Vosges.

Vallée du Rhône[modifier | modifier le code]

Monument à Trévoux dans l'Ain, hommage au 1er régiment de fusiliers marins libérant la ville le . Il fait le parallèle avec une des premières batailles de la guerre des Gaules, opposant les Tigurins aux troupes de César.

Il fait la jonction avec le 1er régiment de spahis (débarqué en Normandie avec la 2e DB) à Châtillon-sur-Seine le [2]. Ce fait est considéré comme une des jonctions entre les troupes alliées de Normandie et celles de Provence (voir aussi Nod-sur-Seine et son Monument de la Jonction).

Haute-Saône[modifier | modifier le code]

Le , l'escadron de chars mène l'attaque sur Clairegoutte avant de prendre Ronchamp le , puis Vescemont, Rougegoutte, Romagny et Rougemont-le-Château le mois suivant. Se distinguent particulièrement dans ces opérations : l'enseigne de vaisseau Bokanowski, l'aspirant Vasseur et, aux côtés des marins, les hommes du 11e Cuir-Vercors qui ont été mis sous les ordres du 1er RFM.

Combats de la poche de Royan[modifier | modifier le code]

Après la campagne Vosges, la 1re DFL est envoyée sur le front de l'Atlantique pour réduire la poche de Royan, mais est rappelée d'urgence sur le front de l'Est. En effet, von Rundstedt déclenche une offensive en et il faut faire face.

Alsace[modifier | modifier le code]

En , les fusiliers marins se distinguent à nouveau en Alsace, à Herbsheim et Rossfeld, avant de poursuivre leur marche en avant victorieuse vers le Rhin.

Alpes[modifier | modifier le code]

Retirée du front d'Alsace, la division est affectée au détachement de l'armée des Alpes en , dans le massif de l'Authion où le 1er escadron se distingue, perdant dans l'offensive cinq officiers sur six et près de 50 % des effectifs engagés.

Honneurs et distinctions[modifier | modifier le code]

Pertes au combat[modifier | modifier le code]

Entre et , l'ensemble 1er BFM / 1er RFM a perdu 195 hommes dont 12 officiers parmi lesquels deux de ses commandants.

Décorations[modifier | modifier le code]

Ont été décernés à ces hommes :

Le drapeau du 1er RFM compte cinq citations à l'ordre de l'armée obtenues pour 1939-1945 avec attribution de la croix de la Libération, de la médaille de la Résistance française et de la croix de guerre.

En , le 1er RFM est remis à la disposition des autorités navales.

Ordre de la libération[modifier | modifier le code]

Le 1er régiment de fusiliers marins est, avec le sous-marin Rubis et la corvette Aconit, compagnon de la Libération par décret du .

Le matelot mécanicien Georges Brières, tué à Giromagny, repose dans le caveau no 8 de la crypte du Mémorial de la France combattante au mont Valérien. Il représente le sacrifice de tous les marins morts pour la Libération de la France.

Cette décoration valut à un détachement du régiment d'être présent le à Colombey-les-Deux-Églises pour prendre part aux obsèques du général de Gaulle, honneur partagé avec deux autres unités de l'armée seulement : le 501e régiment de chars de combat (Rambouillet) et le régiment de chasse 2/30 Normandie-Niemen (Reims)[3].

Traditions[modifier | modifier le code]

Le drapeau, la mémoire et la tradition du 1er régiment de fusiliers marins sont aujourd'hui confiés à l'École des fusiliers de Lorient. Avec le RBFM, il a montré la valeur des armes françaises forgées pour la libération de la France.

Personnalités ayant servi au régiment[modifier | modifier le code]

32 membres du régiment ont été faits compagnons de la Libération à titre individuel. Huit d'entre eux sont morts pour la France.

Compagnons morts pour la France[modifier | modifier le code]

Autres compagnons de la Libération[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d (en) Ian Summer et François Vauvillier, The French Army, 1939-45 (2), Osprey Military, coll. « Men-at-arms » (no 318), (ISBN 1-85532-666-3, 978-1-85532-666-8 et 1-85532-707-4, OCLC 49674512, présentation en ligne), p. 4-5
  2. Stéphane Simonnet, Claire Levasseur (cartogr.) et Guillaume Balavoine (cartogr.) (préf. Olivier Wieviorka), Atlas de la libération de la France : 6 juin 1944- 8 mai 1945 : des débarquements aux villes libérées, Paris, éd. Autrement, coll. « Atlas-Mémoire », (1re éd. 1994), 79 p. (ISBN 978-2-746-70495-4 et 2-746-70495-1, OCLC 417826733, BNF 39169074), p. 35
  3. Unités qui, toutes les trois, étaient compagnon de la Libération. D'après « Aux obsèques du général de Gaulle », article paru dans : Jean-Pierre Calka et Frédéric Lafarge, BA 112 de Reims, côté coulisses, Toulouse, Éditions Dominique Guéniot, , 176 p. (ISBN 978-2-7089-9233-7, présentation en ligne).

Annexes[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • À force de vaincre. Cinq ans au 1er RFM pour la libération de la France, Jacques Bauche , Éditions A. Fleury, Sceaux, 1947.
  • Fusiliers Marins, Roger Barberot,France-Empire, 1947
  • A bras le cœur, Roger Barberot, Robert Laffont - 1972 Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • La 1re DFL, Yves Gras, Presses de la Cité - 1983, (ISBN 2258012821)
  • Les Fusiliers Marins de la France libre, Georges Fleury, Grasset - 1987 Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Les forbans magnifiques - Histoire fantastiques du 1er Régiment de fusiliers marins (-), Jean-Bernard Derosne, Editions des deux sirènes , 1947
  • Le 1er BFM, Philippe Le Bourgeois, 2000 (non publié)
  • Peau-d'lapin , Ragot André-Jean ,DOSSIERS DE L'HISTOIRE / AJR. 1980. In-8 Carré. Broché.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]