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Utilisateur:Leonard Fibonacci/Épaphrodite

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Inscription funéraire pour Épaphrodite (Musée national romain, section Epigrafico, Rome) ;
La femme d'Épaphrodite s'appelait Flaviae Prisca Prisca la Romaine ?

Épaphrodite (Tiberius Claudius Epaphroditus) (né v. 20/25, mort en 95/96) est un affranchi et secrétaire impérial qui servit sous les règnes de plusieurs empereurs dont Néron, Vespasien, Titus et Domitien. Il est célèbre pour avoir aidé Néron à se donner la mort en lui enfonçant une épée dans la gorge. Il est exécuté sur ordre de Domitien fin 95 - début 96, pendant ce qu'il est convenu d'appeler la persécution de Domitien, bien qu'il ne s'agisse pas d'une persécution religieuse. Il est fort possible que ce soit à lui que Flavius Josèphe dédie son Contre Apion et ses Antiquités judaïques et qu'il salue aux côtés de Domitia Longina, l'épouse de Domitien, à la fin de son étrange "Autobiographie". Si Agrippa (II) est bien mort entre 92 et 95 comme l'indique plusieurs éléments archéologiques ou numismatiques, Épaphrodite a alors été exécuté peu après que l'"Histoire" de la grande révolte juive de Juste de Tibériade soit parvenue à Rome et que Flavius Josèphe ait rédigé son "Autobiographie" pour tenter de contrer les informations que donnaient Juste dans son livre.

L'exécution d'Epaphrodite a lieu, alors que depuis la mi 95, Domitien fait tuer plusieurs de ses proches ainsi que des membres de sa famille pour des motifs qui semblent être l'appartenance au mouvement appelé « la Voie du Seigneur Jésus » dans les Actes des Apôtres, une des tendances du judaïsme dont la branche paulinienne donnera naissance au christianisme de la Grande Église au siècle suivant. Épaphrodite est tué quelques temps après l'exécution de Titus Flavius Clemens qui a eu lieu après le 1er mai 95 et qui semble débuter cette suite d'exécutions. Ce parent de Domitien figure d'ailleurs dans le Martyrologe romain, parmi les saints du christianisme, avec sa nièce Flavia Domitilla qui a été envoyée en exil au même moment que lui, mais exécutée quelques années plus tard. Selon Dion Cassius, plusieurs autres ont été exécutés pour les mêmes motifs dont l'ancien consul Manius Acilius Glabrio puis Épaphrodite. Il est donc probable qu'Épaphrodite appartenait lui-aussi à « la Voie du Seigneur Jésus ».

C'est probablement à lui que Paul de Tarse fait référence dans son Épître aux Philippiens écrite au cours de sa détention en 67 peu avant qu'il soit exécuté. La question de savoir si c'est le même que le grammairien appelé Épaphrodite de Chéronée et qui a écrit plusieurs livres à l'époque est débattue. Épaphrodite de Chéronée était un très riche affranchi de Tiberius Claudius Balbilus Modestus, venu à Rome où il possédait plusieurs demeures et qui a été florissant à la même époque que le secrétaire de Néron.

Le patron littéraire de Flavius Josèphe[modifier | modifier le code]

Pour une part importante de la critique historique, Épaphrodite est le patron littéraire désigné par Flavius Josèphe (Contre Apion 1, 1 ; 2, 278) auquel il dédie ses Antiquités judaïques (I, 8-9), ce qu'il rappelle en conclusion de son Autobiographie (430)[1],[2]. Au début de ses Antiquités judaïques, publiée en 92/93, il le décrit comme un homme qui a été mêlé « à de grands événements et à des fortunes très diverses, au milieu desquels il a toujours fait preuve d'une merveilleuse force de caractère[3]. » La carrière d'Épaphrodite correspond au langage de la description de Josèphe dans les Antiquités (I, 8-9)[4],[5]. L'ancien secrétaire des pétitions de Néron (a libellis) qui a contribué à révéler la conspiration de Pison et qui a ensuite aidé l'empereur à mettre fin à ses jours dans des circonstances dramatiques[6], a effectivement été « associé à de grands événements »[1],[5]. Celui qui après avoir été esclave, a été secrétaire de Néron après avoir été affranchi, est ainsi devenu très riche, puis a été banni par Galba à cause de ce que certains ont considéré comme le meurtre d'un empereur et qui est redevenu secrétaire impérial sous Vespasien a connu « des vicissitudes diverses »[4]. Dans son Contre Apion, Josèphe l'appelle « très puissant Épaphrodite[7] », ce qui correspond bien à quelqu'un de très riche, qui a été secrétaire de quatre empereurs, et qui au moment où Josèphe publie ce livre (93/94[1]) est encore le secrétaire de Domitien. Combien d'hommes appelés Épaphrodite ont eu un tel contact avec ce que Josèphe appelle « de grands événements »[1] ?

Dion Cassius raconte qu'Épaphrodite a été exécuté car Domitien lui reprochait « de ne pas avoir secouru Néron[8] » afin de dissuader par cet exemple ses autres affranchis « de ne rien oser de semblable[8]. » Mais il indique préalablement qu'il s'était mis à soupçonner tout le monde et en particulier ses affranchis pour les mêmes motifs que ceux pour lesquels il avait mis à mort Titus Flavius Clemens et Acilius Glabrio, ce qui dans un premier temps avait valu à Épaphrodite d'être banni. Comme aux autres, il lui était donc aussi reproché un forme d'athéisme[9] qui avait fait « condamner aussi plusieurs citoyens, coupables d'avoir embrassé la religion des juifs[8]. » Josèphe indique qu'Épaphrodite était curieux de l'histoire antique des Juifs et que c'est pour cela qu'il l'avait pressé d'écrire ses Antiquités[10]. Ce qui là encore correspond bien à l'attitude de quelqu'un qui a « embrassé la religion des juifs[8]. »

Toutefois, cette identification est contestée par ceux qui suivent l'évêque Photios de Constantinople (IXe siècle) et place la mort d'Agrippa (II) comme ayant eu lieu « la troisième année du règne de Trajan (100)[11]. » L'Autobiographie de Josèphe, dans laquelle il dédie à nouveau les Antiquités judaïques à Épaphrodite, a en effet été publiée pour récuser les révélations de Justus de Tibériade[11] qui a attendu la mort d'Agrippa pour publier son livre sur « l'Histoire de la guerre juive »[12]. Mais pour les tenants de l'identification du patron littéraire de Josèphe avec l'ancien secrétaire de Néron, Photios se trompe et il n'est même pas sûr qu'il connaisse la date du début du règne de Trajan[11]. Ils préfèrent s'en tenir aux inscriptions épigraphiques qui montrent qu'Agrippa n'était plus le dirigeant de son royaume, au plus tard en 96[13],[14],[15] et donc qu'il était probablement mort avant la réalisation de ces inscriptions[16], peut-être en 92-94[17], juste avant la publication de la première édition des Antiquités judaïques par Flavius Josèphe[18]. De plus, pour eux si Josèphe avait écrit sous Trajan il aurait été inconcevable qu'il rende un hommage appuyé à Domitien à la fin de son texte, sans dire un seul mot en faveur de l'empereur au pouvoir. D'autant qu'après l'assassinat de Domitien, celui-ci a été considéré comme un tyran et qu'une damnatio memoriae a été prononcée contre lui[19],[20],[Note 1],[Note 2],[Note 3]. (Voir à ce sujet Date de la mort d'Agrippa.)

Épaphrodite de l'Épître aux Philippiens[modifier | modifier le code]

Bien que cela soit contesté, il pourrait-être aussi celui à qui Paul de Tarse fait référence dans son Épître aux Philippiens[21] comme « mon frère Épaphrodite, mon compagnon d'œuvre et de combat, par qui vous m'avez fait parvenir de quoi pourvoir à mes besoins[22] » et qui semble appartenir à « la maison de César[23] »[24].

Les autres condamnés par Domitien[modifier | modifier le code]

La mort d'Epaphrodite a lieu, alors que depuis la mi 95, Domitien fait exécuter plusieurs de ses proches ainsi que des membres de sa famille pour des motifs qui semblent être l'appartenance au mouvement créé par Jésus. Il est tué peu après l'exécution de Titus Flavius Clemens[21], qui a lieu dès la fin de son consulat[25] qui s'est terminé le 1er mai 95[26]. Flavius Clemens est un saint chrétien qui figure au Vetus Martyrologium Romanum à la date du 22 juin et dont la sépulture se trouve dans la Basilique du Latran[27]. Au même moment, Domitien exile la femme de ce consul, Flavia Domitilla[28],[29], et peut-être aussi sa nièce[21] Flavia Domitilla, la fille de Plautilla dont l'une des deux est vénérée comme sainte du Christianisme[30],[31]. La femme de Flavius Clemens a aussi donné son nom aux catacombes chrétiennes de Domitilla[32]. Selon Dion Cassius, après cela Domitien fait aussi mourir Acilius Glabrio et d'autres « coupables aux mêmes titres que la plupart des accusés d'alors[33]. » Plusieurs descendants directs d'Acilius Glabrio sont des chrétiens, il est donc tout à fait vraisemblable comme l'indique Dion Cassius, qu'il ait appartenu au même mouvement religieux que Titus Flavius Clemens et les deux Flavia Domitilla. Chez Dion Cassius, Épaphrodite termine cette vague d'exécutions, après que dans un premier temps Domitien l'ait banni[33]. Mais les sources chrétiennes parlent aussi de la condamnation à mort de l'apôtre Jean de Zébédée qui semble avoir été commuée en une peine d'exil sur l'île de Patmos. D'autres, comme Nérée et Achillée sont aussi exécutés dans cette période, même si le motif de leur exécution a été légendé[34]. Leur sépulture se trouvait justement dans cette catacombe de Domitilla, appartenant à des membres de la famille flavienne[35]. Philostrate d'Athènes indique que la dernière exécution est celle d'un Clémens de rang consulaire « auquel pourtant [Domitien] avait donné sa soeur en mariage[36] » qui pourrait être le demi-frère du père de l'évêque Clément de Rome, qui est envoyé en exil après l'assassinat de Domitien[37] (96) et exécuté peu après[37], dans la même période que la nièce de Titus Flavius Clemens[38]. Dans la littérature rabbinique il est fait référence à un personnage de rang consulaire nommé Kalonymus, qui est probablement une déformation du nom "Clément"[39] qui est exécuté peu avant l'assassinat de Domitien. Selon le Talmud de Babylone, Kalonymus est le père d'Onquelos[40] dont la mère est une « sœur de Titus »[41],[42]. C'est vraisemblablement le même Clémens que celui que Philostrate d'Athènes décrit comme un personnage de rang consulaire marié à une soeur de Domitien[36] et donc aussi soeur de Titus. Onqelos est une déformation du nom "Aquila" et « Onqelos fils de Kalonymus » est très probablement Aquila de Sinope comme l'indique des passages parallèles du Talmud de Jérusalem[43] (Meguila 1, 11 et Kiddushin 1, 1[44],[45]). C'est d'ailleurs ce qu'a retenu la tradition juive. Aquila de Sinope est un judéo-chrétien traducteur de la Bible en grec qui a été excommunié, vers le milieu du IIe siècle par la tendance qui donnera naissance à la Grande Église[45]. Cette appartenance au mouvement créé par Jésus et le fait qu'il était marié à une proche parente de l'empereur Hadrien sont tout à fait cohérents avec le fait qu'il soit le fils d'une « sœur de Titus » avec un personnage de rang consulaire exécuté lors de ce qu'il est convenu d'appeler la « persécution de Domitien ».

Épaphrodite[modifier | modifier le code]

Pour tous ces personnages victimes de la répression de la fin de règne de Domitien, il y a des indices qui permettent de supposer qu'ils appartenaient au mouvement créé par Jésus. Comme avant de relater l'exécution d'Acilius Glabrio et d'Épaphrodite, Dion Cassius indique que « plusieurs encore qui avaient embrassé la religion des juifs » furent condamnés pour « athéisme », des critiques comme Robert Eisenman estiment donc logique de considérer qu'Épaphrodite appartenait au même mouvement religieux que Titus Flavius Clemens et Flavia Domitilla et qu'il est tout à fait vraisemblable qu'il ait été membre du mouvement créé par Jésus — qui ne s'appelait pas encore "mouvement chrétien"[46] — et que dans ces conditions, c'est probablement le même que l'Épaphrodite cité par Paul de Tarse dans l'Épître aux Philippiens[21]. Un personnage suffisamment puissant à Rome pour pouvoir accéder à un prisonnier impérial passible de la peine de mort et enfermé dans la terrible prison Marmertine (le Tullianum) en 67/68, alors que la situation était particulièrement tendue puisque depuis un an les messianistes juifs de Palestine avaient déclenché une révolte ouverte qui avait chassé les Romains de Judée et de Galilée.


« Soupçonnant tout le monde à raison de ces motifs, Domitien n'eut plus d'espoir de sûreté, ni de ses affranchis, ni dans les préfets du prétoire qu'ils faisaient mettre en cause même dans le temps de leur commandement. Epaphroditus, l'affranchi de Néron, avait d'abord était banni par lui ; mais alors il le fit exécuter à mort, lui reprochant de ne pas avoir secouru Néron, afin par la vengeance accordé à cet empereur, de détourner ses propres affranchis, en l'effrayant de loin à l'avance, de rien oser de semblable. »

« Mais cette précaution ne lui servit de rien ; une conspiration fut ourdie contre lui l'année suivante [en 96] et il y périt. »


Comme d'autres, il note aussi que ces exécutions de proches de Domitien déclenchent son assassinat par Etienne un "serviteur" de Domitilla[21] (un procurator (intendant) d'une Domitilla selon Suetone[47],[48])



et estime qu'il est tout à fait vraisemblable qu'Épaphrodite ait été membre du mouvement créé par Jésus — qui ne s'appelait pas encore "mouvement chrétien"[49] — et que dans ces conditions, c'est probablement le même que l'Épaphrodite cité par Paul de Tarse dans l'Épître aux Philippiens[21].

Extraits de Dion Cassius[modifier | modifier le code]

Soupçonnant tout le monde à raison de ces motifs, Domitien n'eut plus d'espoir de sûreté, ni de ses affranchis, ni dans les préfets du prétoire qu'ils faisaient mettre en cause même dans le temps de leur commandement. Quels sont donc "ces motifs" ? Les mêmes que Glabrio « coupable aux mêmes titres que la plupart des accusés d'alors. » Coupable aux mêmes titres notamment que T. Flavius Clemens et Flavia Domitilla à qui Domitien a reproché « à tous deux une impiété pour laquelle furent condamnés aussi plusieurs citoyens, coupable d'avoir embrassé la religion des juifs. » C'est pourquoi, il soupçonne Épaphrodite et le fait mettre à mort en lui reprochant « de ne pas avoir secouru Néron, afin par la vengeance accordé à cet empereur, de détourner ses propres affranchis, en les effrayant de loin à l'avance, de rien oser de semblable. »

« Mais cette précaution ne lui servit de rien ; une conspiration fut ourdie contre lui l'année suivante (en 96) et il y périt. »

Les conjurés furent Parthenius son Chambellan à qui il faisait « l'honneur de porter l'épée devant lui, Sigerius un de ses autres chambellans et Entellius, intendant des finances, avec Stephanus son affranchi. » Sa femme « Domitia et Norbanus, Grand Maître du palais, de même que Petronius Secondus son Compagnon de charge » étaient au courant du complot.

Réflexions[modifier | modifier le code]

Le patron littéraire de Josèphe[modifier | modifier le code]

Steve Mason[modifier | modifier le code]

Note no 1780

Epaphrodite est le seul patron littéraire clairement spécifié pour toutes les œuvres de Josephus (Ant 1.8-9, Vita 430, Apion 1.1 ; 2.278). Il nomme d'autres lecteurs de la Guerre dans ses compositions ultérieures (Vita 361-67, Apion 1.50-2), mais ne les identifie pas comme des facilitateurs essentiels de sa carrière d'écrivain. Agrippa II est peut-être le plus proche de ce rôle (Vita 365-67). Cependant, Josèphe attribue à Epaphrodite un encouragement constant d'écrire le difficile opus des Antiquités - Vita (Ant 1.8-9). Que Josèphe le singularise ne signifie pas qu'Epaphrodite était le seul patron de Josèphe.
[...]
Bien qu'aucun commanditaire ne soit mentionné dans la « Guerre », il se peut qu'Épaphrodite ait déjà été impliqué anonymement même à ce stade précoce; d'un autre côté, Josephus revendique le soutien continu des Flaviens jusqu'à la fin (Vita 428-29).
[Pour lui, il y a 2 candidats, le grammairien cité dans la Souda "un homme dont le corps était grand et noir" et le secrétaire de Néron]
L'ancien secrétaire des pétitions de Néron (a libellis), qui a contribué à révéler la conspiration de Pison et a ensuite aidé au suicide de l'empereur (Suétone, Nero 49, Tacite, Ann. 15.55, Cassius Dio 63.29), quelques temps maître du philosophe Epictète (Diatr. 1.1.20 ; 19.19-20 ; 26.11-12) et qui a comparu par la suite devant le tribunal de Domitien, où il a été exécuté (mort en 95-96: Suetonius, Dom 14-15 ; Cassius Dio 67.14.4), a été préféré par d'autres. Sans doute, la carrière de ce dernier Epaphrodite correspond mieux au langage de la description de Josephus dans Ant. I.8-9: «lui-même a été associé à de grands événements et à des vicissitudes diverses» (cf. Niese 1896: 226-227, Luther 1910: 61-63, Nodet 1990: 4 n.1, Mason 1998b: 98-101). Et cette correspondance d'expression crée une légère probabilité en faveur de l'identification d'Epaphrodite, car combien d'hommes de ce nom avaient un tel contact avec les «grands événements»?

Théodore Reinach[modifier | modifier le code]

Note no 2 de la traduction du Contre Apion par René Harmand

Le « très puissant Épaphrodite » à qui est dédié le Contre Apion « est le même auquel est dédiée la Vita et qui fut un des patrons des Antiquités (I, § 8). Le langage de Josèphe dans ces divers passages prouve que c'était un personnage haut placé et qui avait subi des vicissitudes politiques; aussi l'a-t-on identifié, non sans vraisemblance, à Épaphrodite, affranchi et secrétaire de Néron, qui aida son maître à se tuer, et fut plus tard, à raison de ce fait, banni puis mis à mort par Domitien en 96 (Suétone, Domitien, 14). La seule objection c'est que la Vita, dédiée à Épaphrodite, parle d'Agrippa II comme étant mort (c. 65, § 359) ; or, d'après Photius (cod. 33), ce roi serait mort l'an 3 de Trajan (100 ap. J.-C.). Mais ce renseignement est suspect et nous ne possédons aucune monnaie d'Agrippa postérieure à Domitien. Épaphrodite ayant été tué en 95 (Dion, LXVII, 14) et les Antiquités achevées en 93 (Ant., XX, 11), il en résulte que le Contre Apion a été écrit en 94 ou 95. »

Citations de Josèphe[modifier | modifier le code]

Dans son Contre Apion, Flavius Josèphe écrit : « J'ai déjà suffisamment montré, je pense, très puissant Épaphrodite, par mon histoire ancienne, à ceux qui la liront, et la très haute antiquité de notre race juive. » Selon le traducteur « C'est le même auquel est dédiée la Vita et qui fut un des patrons des Antiquités (I, § 8). Le langage de Josèphe dans ces divers passages prouve que c'était un personnage haut placé et qui avait subi des vicissitudes politiques; aussi l'a-t-on identifié, non sans vraisemblance, à Épaphrodite, affranchi et secrétaire de Néron, qui aida son maître à se tuer, et fut plus tard, à raison de ce fait, banni puis mis à mort par Domitien en 96 (Suétone, Domitien, 14). La seule objection c'est que la Vita, dédiée à Épaphrodite, parle d'Agrippa II comme étant mort (c. 65, § 359) ; or, d'après Photius (cod. 33), ce roi serait mort l'an 3 de Trajan (100 ap. J.-C.). Mais ce renseignement est suspect et nous ne possédons aucune monnaie d'Agrippa postérieure à Domitien. Épaphrodite ayant été tué en 95 (Dion, LXVII, 14) et les Antiquités achevées en 93 (Ant., XX, 11), il en résulte que le Contre Apion a été écrit en 94 ou 95. »

Dans le livre I de ses Antiquités judaïques, il écrit : « Épaphrodite, homme passionné pour toute espèce d'érudition, mais qui goûte de préférence la science historique, mêlé comme il l'a été à de grands événements et à des fortunes très diverses, au milieu desquels il a toujours fait preuve d'une merveilleuse force de caractère et d'un attachement inébranlable à la vertu. Je me laissai donc persuader par lui, car il ne cesse d'encourager les hommes capables de faire oeuvre utile ou belle[50]. »

Et de façon plus complète : « Cependant quelques personnes curieuses de cette histoire me pressaient de l'écrire, et plus que tous Épaphrodite[6], homme passionné pour toute espèce d'érudition, mais qui goûte de préférence la science historique, mêlé comme il l'a été à de grands événements et à des fortunes très diverses, au milieu desquels il a toujours fait preuve d'une merveilleuse force de caractère et d'un attachement inébranlable à la vertu. Je me laissai donc persuader par lui, car il ne cesse d'encourager les hommes capables de faire oeuvre utile ou belle, et, tout confus de laisser supposer que mon repos m'était plus cher que l'effort d'une belle entreprise, je m’enhardis et repris courage ; au surplus, outre les raisons, ce fut pour moi une considération nullement secondaire que nos ancêtres, d'une part, aient toujours été disposés à communiquer leur histoire et que certains Grecs, de l'autre, aient été curieux de la connaître. »

Juifs ou "chrétiens"[modifier | modifier le code]

Après avoir relaté l'exécution de Flavius Clemens, accusé par Domitien « de ne pas adorer les Dieux », l'historien romain Dion Cassius poursuit son propos en disant que « plusieurs encore qui avaient embrassé la religion des juifs, furent punis pour le même sujet, les uns de mort, les autres de la confiscation de leurs biens. [...] [Manius Acilius] Glabrion qui avait été consul avec Trajan, fut aussi condamné à mort, tant pour ce même crime que parce qu'il avait combattu contre les bêtes[51]. » Cette formulation a donné lieu à un vif débat pour savoir si Manius Acilius Glabrio était juif ou s'il était chrétien. En effet, l'accusation « d'athéisme » (« ne pas adorer les Dieux ») a souvent été utilisée à l'encontre de ceux qui tendent vers le judaïsme, mais encore plus contre les chrétiens qui refusaient de sacrifier aux Dieux païens. D'autre-part, dans les années 90 le judaïsme et le christianisme ne sont pas encore séparés[52], il n'est donc pas invraisemblable que Domitien considérait le mouvement chrétien, comme l'une des nombreuses « sectes » du judaïsme. Ainsi, « vers 90, en Épire, Épictète (Arrien, Entretiens, 4, 7) connaît un groupe d'hommes prêt à mourir, insensibles aux menaces de l'empereur Domitien ; à ses yeux, ces gens ne sont pas mus par la raison, mais par le fanatisme[53] », derrière lesquels on reconnaît des chrétiens[53]. Pourtant ce n'est pas ainsi qu'il les appelle, mais il utilise le nom: « Galiléens »[53], désignation attestée pour les adeptes du mouvement de Jésus pendant un temps au moment de sa naissance[54].

De plus, les Flaviens qui ont adopté le christianisme semblent avoir été des judéo-chrétiens, comme en témoigne la très forte revendication de l'évêque Clément de Rome par les auteurs du Roman pseudo-clémentin réputé, selon les Pères de l'Église, avoir été écrit par des ébionites[55], c'est-à-dire des judéo-chrétiens, alors qu'a contrario, les ébionites rejetaient l'apôtre Paul[56], parce qu'il avait incité à abandonner la circoncision[57]. Plusieurs sources donnent des indications qui montrent que Clément de Rome était proche des Flaviens. Il aurait été un neveu du consul Flavius Clemens[58]. Enfin, on peut noter que dans le cycle pseudo-clémentin, le futur évêque Clément, tout comme ses deux frères Nicétas et Aquila, se convertissent d'abord au judaïsme, avant d'adopter « la doctrine de vérité » et de reconnaître Jésus comme Messie[59]. Une adoption de la doctrine des Nazôréens[60] qui est clairement conçue, comme une « Voie » dans le judaïsme[61], à l'instar d'autres Voies existant à l'époque dans le judaïsme: Pharisiens, Sadducéens, Esséniens, Baptistes (Hémérobaptistes, Masbothéens), Galiléens, Samaritains, etc[62]. Pour Simon Claude Mimouni, Clément est un judéo-chrétien, probablement de stricte observance juive « tout autant fortement messianiste que stoïcien[63] ».

Le nom de chrétien aux Ier et IIe siècles[modifier | modifier le code]

Les sources attestent de la priorité dans le temps de la dénomination de "Nazaréen" et son remplacement par "Chrétien"[64]. Dans les textes chrétiens du Ier siècle, les partisans de Jésus ne se donnent jamais le nom de chrétien à eux-même. On le trouve pourtant dans la première épître de Pierre (4, 16), mais comme appellation utilisée par d'autres sur un mode accusatoire pour désigner les disciples de Jésus[64],[65]. Dans les Actes des Apôtres qui contient pourtant le verset « C'est à Antioche que, pour la première fois, le nom de chrétien fut donné aux disciples (Ac 11, 26)[66] », ceux-ci ne sont jamais appelés "chrétiens" dans le reste du texte, mais ce sont des adeptes de « la Voie »[67] ou de la « Voie du Seigneur (Jésus) »[68]. Pour Ceslas Spicq, ce verset 11, 26 constitue « en réalité une sentence lapidaire, dont chaque terme a une valeur technique[69],[70]. » Plusieurs commentateurs ont souligné le caractère hétérogène au contexte de ce verset[69],[71]. Les Actes des Apôtres ayant probablement connu, au moins, trois phases de rédaction[72], dont la troisième[73] a eu lieu dans les années 90[74],[75],[76] et même peut-être un peu après. Pour François Blanchetière, s'il est possible que les disciples du Nazaréen se soient attribués ce nom, il y a tout lieu de penser que les justifications pour ce changement de nom sont des justifications a posteriori[64]. À part ces deux exceptions, on retrouve le nom de "chrétien" presque simultanément au tout début du IIe siècle dans quatre lettres d'Ignace d'Antioche, chez Pline le Jeune (Epist. 10, 96, 2-3) et chez Tacite ou Suétone (Vie de Néron, 16)[64].

Selon Blanchetière — s'appuyant sur Nodet, Taylor et Spicq — « il semble que l'on soit en mesure de reconstituer le processus d'élaboration et d'adoption du terme chrétien de la façon suivante[64]. » « Il serait apparu du fait des autorités romaines pour caractériser des mouvements contestataires juifs aux racines anciennes, mouvements apparentés à tous ceux que Flavius Josèphe a regroupé sous l'étiquette de « quatrième secte », mais connaissant un regain de vigueur à la suite de la politique de Caligula et à sa décision d'introniser sa statue dans le Temple de Jérusalem[77], ce qui entraîna des troubles à Rome, Alexandrie, Thessalonique et Antioche[71] » vers la fin de l'année 39 ou plutôt de 40[78],[Note 4]. « Comme semble le conjecturer Étienne Nodet et Justin Taylor[79] », le nom Chrestos apparaissant pour la première fois dans ce contexte chez Suétone, pourrait donc « renvoyer à des idées à caractère politique et antiromain[79] », semblant justifier ainsi « ce qu'écrit Suétone à propos de la juiverie romaine agitée impulsore Chresto dans les années 40[79],[80]. » Évoquant l'incendie de Rome en 64 dont des « chrétiens » ont été accusés, Tacite « éprouve le besoin d'apporter quelques précisions à son lecteur à propos d'une dénomination que le commun n'ignore pas (quos vulgus Christianos appelabat), mais qui n'est manifestement pas comprise de tous. À l'origine de ce nom, il y a [un certain] Christ que, sous le principat de Tibère, Ponce Pilate avait livré au supplice[79]. » « Chez Ignace d'Antioche enfin apparaît christianismos (christianisme) en opposition à iudaismos (judaïsme), le « vivre selon le Christ » étant exclusif du « vivre à la juif »[81]. »

Diverses appellations des disciples de Jésus se sont donc succédé. La Souda, une encyclopédie byzantine du Xe siècle dont les sources sont inconnues avec précision indique : « Sous Claude empereur des Romains [...] ceux que l'on appelait antérieurement Nazaréens ou Galiléens furent dénommés Chrétiens »[81]. Chronologiquement l'événement est situé au même moment que le font les Actes des Apôtres, mais la Souda donne deux noms qui ont été utilisés avant que le terme "chrétien" ne s'impose. Vers 90, en Épire, c'est le nom de "Galiléen" et pas celui de "chrétien" qu'Épictète (Arrien, Entretiens, 4, 7) choisit pour désigner les adeptes du mouvement[82]. Pourtant Épictéte est l'esclave affranchi d'Épaphrodite, lié à ce qu'on appelle aujourd'hui les « Flaviens chrétiens » et probablement exécuté par Domitien pour des faits en relation avec cette appartenance religieuse. Alors que dans les langues occidentales les traductions du grec christianos (Chrétiens) se sont imposées, François Blanchetière note que l'appellation Galiléen trouvée dans certains passages des évangiles se retrouve chez Épictète « mais surtout chez l'empereur Julien qui rédigera un Contre les Galiléens[83] » dirigé contre les chrétiens « et qui selon une légende, se serait exclamé sur son lit de mort : Tu as vaincu, Galiléen[83] ! » désignant ainsi Jésus Christ. Dans les Actes de Théodat d'Ancyre (31) les polythéistes appellent Jésus un « meneur de Galiléens »[83]. Il en est de même pour la Souda[83],[Note 5]. Chez Flavius Josèphe et dans le Nouveau Testament, l'épithète « Galiléen » « désigne non seulement une province d'origine, mais au moins autant des courants dissidents qui refusent en particulier la domination romaine tout comme les compromissions du pouvoir de Jérusalem[84]. » Dans les évangiles « Galiléens traduit ceux qui ont reçu la parole » comme en Jean 4, 45, et « Galiléen » au singulier est un quasi équivalent de disciple de Jésus (Jn 7, 52 ; Mc 14, 70) ; en revanche « Juifs » (Judéens) « traduirait ceux qui l'ont rejeté »[85].

« Sobriquet ou marque politique au départ concrétisant le regard de l'Autre[81] », notzri (Nazôréens) dans le monde araméophone pour désigner la branche juive du mouvement et christianos (chrétiens) « au terme d'un processus de réflexion, ont été revendiqués comme dénomination propre et titre d'honneur[81]. » Ainsi le terme "chrétien" apparaît comme "titre d'honneur" dans de nombreux Actes de martyre[81]. « L'apparition de ces dénominations ne s'explique que dans un monde à la double culture sémitique et hellénistique [...], comme l'était Antioche par exemple à l'époque, une ville polyglotte et pluriculturelle[81]. »

Mouvement Galiléen[modifier | modifier le code]

Le mouvement de Judas le Galiléen est probablement à l'origine de la désignation de Galiléen pour l'une des sept sectes juives que les auteurs chrétiens comme Justin de Naplouse[Note 6] et Hégésippe mentionnent au IIe siècle[86],[Note 7]. Ce nombre de sept sectes est sans doute symbolique et ne reflète que la grande pluralité du judaïsme au début de notre ère[87],[88]. À la suite de Nodet et de Taylor, François Blanchetière note que « le judaïsme galiléen se révèle fortement marqué pas ses attaches babyloniennes et par un puissant mouvement contestataire[89] » qui se manifeste d'abord dans l'action d'Ézéchias, puis dans celle de Judas, dit le Galiléen et enfin par celle de Jean de Gischala dès le début de la Grande révolte en Galilée[89] (66), avant que ce dernier devienne chef des Zélotes à Jérusalem[86] (68-70).

Jésus et le mouvement Galiléen[modifier | modifier le code]

L'appellation Galiléen est bien moins péjorative que celles de « bandits » ou de « sicaires ». Toutefois celle-ci semble désigner une mouvance plutôt qu'une secte précise. « Galiléen » « serait devenu le terme générique des Juifs qui se sont reconnus dans l'idéal politique et religieux de Judas, comme les Sicaires ou bien d'autres mouvements proches des Zélotes[86]. »

Le mouvement créé par Jésus semble lui aussi avoir été appelé Galiléen, avant que l'appellation Nazôréens (notzrim) ne s'impose en milieu araméophone[54]. « Vers 90, en Épire, Épictète (Arrien, Entretiens, 4, 7) connaît un groupe d'hommes qu'il appelle « Galiléens », prêt à mourir, insensibles aux menaces de l'empereur Domitien ; à ses yeux, ces gens ne sont pas mûs par la raison, mais par le fanatisme[90]. » Alors que dans les langues occidentales les traductions du grec christianos (Chrétiens) se sont imposées, François Blanchetière note que l'appellation Galiléen trouvée dans certains passages des évangiles se retrouve chez Épictète « mais surtout chez l'empereur Julien qui rédigera un Contre les Galiléens[83] » dirigé contre les chrétiens « et qui selon une légende, se serait exclamé sur son lit de mort : Tu as vaincu, Galiléen[83] ! » désignant ainsi Jésus Christ. Dans les Actes de Théodat d'Ancyre (31) les polythéistes appellent Jésus un « meneur de Galiléens »[83]. De même, l'encyclopédie byzantine appelée la Souda indique que les chrétiens ont un temps été appelés Galiléens[83],[Note 8]. Chez Flavius Josèphe et dans le Nouveau Testament, l'épithète « Galiléen » « désigne non seulement une province d'origine, mais au moins autant des courants dissidents qui refusent en particulier la domination romaine tout comme les compromissions du pouvoir de Jérusalem[91]. » Dans les évangiles « Galiléens traduit ceux qui ont reçu la parole » comme en Jean 4, 45, et « Galiléen » au singulier est un quasi équivalent de disciple de Jésus (Jn 7, 52 ; Mc 14, 70) ; en revanche « Juifs » (Judéens) « traduirait ceux qui l'ont rejeté »[92]. Par ailleurs, dans des sources juives polémiques comme les Toledoh Yeshu, les compagnons de Jésus sont toujours appelés les « peritsim »[Note 9], qui est en général traduit par « vauriens », mais dont Jean-Pierre Osier précise qu'une meilleure traduction serait « brigands »[Note 10]. C'est aussi cette appellation hébraïque que le Romain Sossionus Hierocles semble avoir traduit dans un texte perdu intitulé « Discours ami de la vérité contre les Chrétiens », mais cité par Lactance[93]. Pour sa part Celse utilise l'appellation lestai (brigands) pour désigner les disciples de Jésus[93] et qualifie Jésus de chef de sédition[94].

Problèmes d'identification[modifier | modifier le code]

Pour Thérèse Frankfort, Flavius Josèphe a publié son Autobiographie entre 93/94 et le 18 septembre 96, date de l'assassinat de Domitien[95]. Elle rappelle que Lenain de Tillemont et Ernest Renan proposaient déjà la date de 95 en identifiant l'Épaphrodite à qui Flavius Josèphe dédie le Contre Apion et ses Antiquités judaïques avec celui que Domitien fait exécuter vers 95[96]. Pour elle, le dédicataire de Josèphe peut tout aussi bien être le secrétaire de Néron que le grammairien qui selon la Suda a été florissant de l'époque de Néron jusqu'à Nerva[95] (96-98), voire être un autre Épaphrodite que les deux Épaphrodite connus[95].

Parmi ceux qui défendent que le "patron" de Josèphe est le secrétaire de différents empereurs exécuté en 95/96 sur ordre de Domitien, il y a Mason (2003), Haaland (2005), Berber (1997)[97], Robert Eisenman, etc.


  • Au sujet de l'identification d'Épaphrodite et aussi le type de raisonnement que craignent ceux qui veulent minimiser le nombre des Flaviens "chrétiens" et l'importance de leur rôle (évêque de Rome dont on ignore par qui il a été nommé, alors qu'un autre évêque est en poste, au moins 3 consuls, un affranchi à leur service qui a aidé Flavius Josèphe a élaborer la thèse officielle voulue par les Flaviens pour raconter cette histoire)

Liens avec la Grèce[modifier | modifier le code]

Eisenman note qu'au moment de l'écriture de l'Épître aux Philippiens (vers 67), Néron était en voyage en Grèce et en particulier en Achaïe, à la fois pour sa tournée artistique que pour surveiller le creusement du canal de Corinthe dont les travaux seront interrompus l'année suivante par Galba. C'est d'ailleurs en Achaïe que Costobar et Saul — qui est très probablement Paul de Tarse — ont été envoyés en 66 par Caius Cestius Gallus pour informer Néron du déclenchement de la révolte et du désastre subi par l'armée romaine. Épaphrodite a probablement accompagné Néron à plusieurs reprises et a probablement rencontré Paul lors de son passage en Achaïe pour rendre compte à Néron. Ce passage en Achaïe pour rendre compte compte à Néron expliquerait que Paul passe l'hiver 66/67 à Nicopolis d'Épire, non loin de l'Achaïe où il vient de rencontrer Néron, avant de se rendre à Éphèse au printemps 67 — en effet on évitait de naviguer en hiver, car dans cette période un brusque changement de temps impliquant un naufrage était toujours possible — et où il sera arrêté quelques mois plus tard pour être emmené à Rome et être enfermé dans la prison Mamertine avant d'être exécuté. C'est au cours de cette détention qu'est écrite l'Épître aux Philippiens. Eisenman envisage même qu'Épaphrodite ait eu une résidence à Corinthe. Toutefois, s'il s'agit du même que le grammairien affranchi par Tiberius Claudius Balbilus, il avait de toutes façons une résidence à Nicopolis d'Épire. Justement la ville où Saul/Paul de Tarse a passé l'hiver 66/67.

L'éventuel parcours de Saul/Paulos après sa libération[modifier | modifier le code]

Ainsi si Paul/Saul est bien le même que Saul, frère de Costobar mentionné à plusieurs reprises dans la Guerre des Juifs, comme l'ont proposé plusieurs critiques. Après sa libération à Rome vers 63, il est revenu en Judée, que ce retour ait été direct ou qu'il soit passé par d'autres endroits auparavant (un an en Espagne ?). Là, il a repris son activité initiale de chef d'un des services de la police du Temple comme cela est décrit pas Flavius Josèphe. Au début de la révolte, il a été envoyé par le parti de la paix pour rencontrer son parent Agrippa. Celui-ci a envoyé 2000 ou 3000 cavaliers commandé par Darius et surtout par Philippe, fils de Joachim. Paul/Saul est revenu à Jérusalem avec eux. Mais Philippe avait des sympathies pour le mouvement de libération enclenché et a vite passé un accord avec Menahem, pour que ces soldats puissent partir sains et saufs, laissant la garnison romaine seule aux prises avec les insurgés. Selon la Guerre des Juifs, ils sont restés avec les insurgés jusqu'à la défaite de Cestius. À ce moment, ils ont été envoyés auprès de Cestius pour expliquer la situation. Ce dernier a envoyé Saul « et ses compagnons » rendre compte à Néron qui se trouvait en Achaïe. La formulation de Josèphe est volontairement imprécise, car elle suggère que parmi ces compagnons se trouvaient Philippe. Nous savons qu'il y a à ce niveau quelque chose à cacher, puisque Josèphe va donner 3 versions différentes à ce propos dont au moins une d'entre-elle — celle de sa Vita — est immédiatement postérieure de la publication du livre de Justus de Tibériade. Un livre qui a été immédiatement été détruit, ce qui explique que Josèphe soit le seul à en parler. L'Histoire de la guerre écrite par Justus de Tibériade a contraint Flavius Josèphe à réviser totalement sa thèse. Dans sa Vita nous apprenons que Philippe n'a pas accompagné Saul et Costobar en Achaïe et même qu'il est parti de Jérusalem bien avant eux pour se rendre aux alentours de Gamala.

Saul a rendu compte à Néron et à l'issu de ses informations, c'est Vespasien qui a été choisi pour commander l'expédition. Le fait que de nombreux membres de la famille flavienne avaient des sympathies juives et qu'un nombre important avait adhéré à « la Voie du Seigneur » créé par Jésus haNotzri n'est probablement pas étrangère à cette nomination. Voir aussi les textes chrétiens qui suggèrent qu'un Titus frère de Vespasien a joué un rôle dans la nomination de Vespasien. Puisque dans ces textes ce Titus se converti au christianisme, on peut aisément reconnaître le frère de Vespasien, Titus Flavius Sabinus. Ce qui voudrait dire que ce dernier a aussi accompagné Néron dans son voyage en Grèce. Ce qui peut-être nous donne aussi l'identité du disciple de Paul appelé Tite, quoique cela peut un autre Titus Flavius xxx, ça ne manque pas. À commencer par Titus Flavius Clemens ou mieux par son frère qui s'appelle lui aussi Titus Flavius Sabinus, comme le frère de Vespasien.

Hiver 66/67 à Nicopolis (chez Épaphrodite qui deviendra ensuite une résidence d'Épictète ?)[modifier | modifier le code]

Pour maintenant suivre la trace de Saul/Paulos on se reporte aux sources chrétiennes. Dans une fausse lettre, probablement forgée par Luc dans les années 80, Paulos demande au disciple Titus qui d'après cette lettre se trouverait en Crète, de venir le rejoindre à Nicopolis où dit-il, il a décidé de passer l'hiver. Même si cette lettre est hautement suspecte et a probablement été forgée pour montrer que le disciple Titus ne peut pas être le futur empereur Titus, l'information selon laquelle Saul/Paulos a passé l'hiver 66/67 à Nicopolis est très probablement exacte, sinon ce faux n'aurait servi strictement à rien.

Il est donc logique de supposer que pour entrer en contact avec Néron, puis pour exposer la situation de façon détaillée, Saul/Paulos est passé par ses affranchis et en particulier par son secrétaire. Saul/Paulos a donc vraisemblablement rencontré Epaphrodite. Celui-ci est grandement intéressé par le judaïsme car s'il est le même que le grammairien Epahrodite de Chéronée, il a été l'esclave de Tiberius Claudius Balbilus Modestus, c'est-à-dire Simon le Magicien selon certains critiques (dont Marie-France Baslez). Il n'est pas impossible que lors de cette rencontre, il ait été converti à la « Voie du Seigneur Jésus » à moins que ce n'ait déjà été le cas. Épaphrodite avait pour esclave Épictète. Celui-ci est ensuite un affranchi très riche. Il est logique de penser qu'Épictète a été affranchi par le testament d'Épaphrodite comme cela se faisait très souvent pour les esclaves domestiques, en particulier si ceux-ci avaient montré de grandes qualités. Comme l'explique Paul Veyne, cet affranchissement allait de pair avec une part réservée pour l'affranchi dans l'héritage. Épictète possédait une résidence à Nicopolis d'Épire. Il n'est pas impossible qu'il l'ait obtenu dans la part d'héritage que lui a laissé Épaphrodite. Il ne s'agit certes que d'une supposition, mais sachant que Paulos voulait ensuite se rendre à Éphèse, mais que pour cela il devait passer l'hiver, il est vraisemblable alors qu'Épaphrodite lui a proposé de passer l'hiver dans une de ses résidences proches. La résidence de Nicopolis où Saul/Paulos a passé l'hiver 66/67 appartenait-elle à Épaphrodite et était-elle celle qui allait devenir celle d'Épictète après la mort de son maître ?

Cette station à Nicopolis que personne ne parvenait à expliquer, puisqu'il ne semble pas qu'il y ait eu dans la ville une communauté ralliée à Jésus et que cette ville se trouve en dehors de tous les circuits de circulation, se trouve alors parfaitement expliquée. Saul/Paul de Tarse est bien la même que le frère de Costobar appelé Saul chez Flavius Josèphe et il a donc été envoyé en Achaïe pour rendre compte à Néron. Une fois sa mission terminée, la saison était trop avancé pour faire la traversé vers Éphèse et il a donc passé l'hiver dans la résidence d'un haut personnage à Nicopolis d'Épire. Il est raisonnable de penser que ce haut personnage était Épaphrodite et que celui-ci possédait la résidence que possédait par la suite son esclave Épictète et qu'il lui a transmis ce bien par héritage dans le testament qui l'a affranchi. Ce passage à Nicopolis d'Épire semblait tellement étrange aux critiques que pour résoudre la question Marie-Françoise Baslez proposait en fait de considérer que la Nicopolis dont parlait Paul était la Nicopolis située au nord d'Antioche et au Nord-Est de Tarse, ce point de vue n'ayant pas eu de succès.

Deuxième arrestation et lettre aux Philippiens[modifier | modifier le code]

La "maladie" d'Epaphrodite semble un euphémisme pour dire qu'il a eu des problèmes qui ont failli conduire à sa condamnation à mort ("Il a été malade et tout près de la mort"). Paul indique bien à la phrase suivante que "c'est pour l'oeuvre de Christ qu'il a été près de la mort", car il a "exposé sa vie afin de suppléer à votre absence, dans le service que vous me rendiez". En intervenant pour donner à Paul de l'argent et probablement pour assouplir ses conditions de détentions qui cette fois a lieu dans la prison Marmentine, Épaphrodite s'est mis en danger car il a été soupçonné de soutenir ces messianistes accusés d'aider les révoltés juifs qui depuis plus d'un an sont entrés en révolte ouverte en Judée et même dans toute la Palestine. Épaphrodite qui appartient à "la maison de César" (càd. ceux qui sont au service de Néron) et qui est très riche n'a eu aucun problème pour avancer à Paul la somme que les Philippiens se sont engagés à lui rembourser. mais cette intervention auprès d'un Juif soupçonné de messianisme a failli lui coûter la vie. L'Épaphrodite de Paul, prisonnier à Rome en 67, est clairement un membre ou un sympathisant du mouvement créé par Jésus appartenant à "la maison de César". Il est suffisamment haut placé pour pouvoir intervenir en faveur d'un prisonnier impérial détenu à la prison Marmentine, ce qui n'est pas à la portée du premier venu. Le très puissant Épaphrodite — comme le présente Flavius Josèphe dans Contre Apion — est exécuté dans la période de deux ans (94-96) où a lieu la persécution de Domitien. Cet Épaphrodite s'intéresse clairement au judaïsme puisqu'il a été le "patron" de Josèphe pour la publication de ses livres et qu'il l'a même aidé semble-t-il pour leur rédaction. Deux des affranchis d'Épaphrodite semblent avoir participé à l'assassinat de Domitien clairement déclenché par cette vague d'exécutions contre les membres du mouvement créé par Jésus. Parmi les meurtriers, Étienne est clairement un membre du mouvement.

Épaphrodite — que l'on peut traduire par "favori d'Aphrodite" ou "pour Aphrodite" — est typiquement un nom que les maîtres aimaient donner à leur esclave. Puisque l'Épaphrodite de l'Épître aux Philippiens jouit d'une grande liberté et est très influent c'était probablement un affranchi. La référence à la "maison de César" et sa grande influence indique qu'il s'agissait très probablement d'un affranchi impérial. Quelle probabilité y-a-t-il pour que deux Épaphrodite différents soient hauts placés parmi le personnel impérial de Rome et membres ou au moins sympathisants du mouvement créé par Jésus dans la même période ?

Fin de l'épître[modifier | modifier le code]

« j'ai été comblé de biens, en recevant par Épaphrodite ce qui vient de vous comme un parfum de bonne odeur, un sacrifice que Dieu accepte, et qui lui est agréable. [19] Et mon Dieu pourvoira à tous vos besoins selon sa richesse, avec gloire, en Jésus Christ. [20] A notre Dieu et Père soit la gloire aux siècles des siècles! Amen! [21] Saluez tous les saints en Jésus Christ. Les frères qui sont avec moi vous saluent. [22] Tous les saints vous saluent, et principalement ceux de la maison de César. [23] Que la grâce du Seigneur Jésus Christ soit avec votre esprit! »

Qui pouvaient être les saints « de la maison de César » dont Paul pouvait transmettre les salutations alors qu'il est enfermé dans le Tullianum ? N'est-il pas évident que parmi eux se trouvait Épaphrodite dont il parle plusieurs fois dans sa lettre et pas plus tard que 4 versets auparavant. Peut-être que parmi eux il y avait Plautilla qui sera présente lors de son exécution. En tout cas, il est clair que Paul avait des liens avec des membres de la "maison impériale". Dans ce cas pourquoi nier que l'Épaphrodite dont il parle et qui ressemble tant au secrétaire de Néron et patron littéraire de Flavius Josèphe puisse être un seul et même personnage ?

Remarque[modifier | modifier le code]

Puisque lors de son premier passage à Rome, Paul de Tarse est arrivé en 61, y est resté deux ans jusqu'à sa libération et que Flavius Josèphe est arrivé à Rome en 62/63, il n'est pas impossible que les trois hommes se soient trouvés simultanément à Rome peu avant le déclenchement de la Grande révolte.

Sources[modifier | modifier le code]

Sources actuelles[modifier | modifier le code]

Sur Epahrodite de Chéronée

Épaphrodite chez Flavius Josèphe[modifier | modifier le code]

Dans le Contre Apion[modifier | modifier le code]

1 J'ai déjà suffisamment montré, je pense, très puissant Épaphrodite[98], par mon histoire ancienne, à ceux qui la liront, et la très haute antiquité de notre race juive

Livre I des Antiquités[modifier | modifier le code]

Antiquités judaïques I, I, 2

2. [5] Quant au présent ouvrage, si je l'ai entrepris, c'est que j'ai cru qu'il paraîtrait à tous les Grecs dignes d’attention : il contiendra, en effet, toute l'histoire de notre antiquité ainsi que l'exposé de notre constitution politique, traduits des livres hébraïques. D'ailleurs, j'avais déjà médité autrefois, en écrivant l’histoire de la guerre, de montrer ce que furent au début les Juifs, quelles destinées ils eurent, quel grand législateur leur enseigna la piété et l'exercice des autres vertus, combien de luttes très longues ils durent soutenir avant cette dernière guerre où ils s’engagèrent malgré eux contre les Romains. Toutefois, comme ce sujet embrassait trop de matières, j'en ai fait un tout à part, ayant son commencement et sa fin, donnant ainsi à mon ouvrage de justes proportions. Mais avec le temps et, comme il arrive souvent à ceux qui s’attaquent à une tâche difficile, il me vint des hésitations et de la paresse à traduite un si grand sujet dans une langue étrangère dont les habitudes ne nous sont pas familières.

Cependant quelques personnes curieuses de cette histoire me pressaient de l'écrire, et plus que tous Épaphrodite[99], homme passionné pour toute espèce d'érudition, mais qui goûte de préférence la science historique, mêlé comme il l'a été à de grands événements et à des fortunes très diverses, au milieu desquels il a toujours fait preuve d'une merveilleuse force de caractère et d'un attachement inébranlable à la vertu. Je me laissai donc persuader par lui, car il ne cesse d'encourager les hommes capables de faire oeuvre utile ou belle, et, tout confus de laisser supposer que mon repos m'était plus cher que l'effort d'une belle entreprise, je m’enhardis et repris courage ; au surplus, outre les raisons, ce fut pour moi une considération nullement secondaire que nos ancêtres, d'une part, aient toujours été disposés à communiquer leur histoire et que certains Grecs, de l'autre, aient été curieux de la connaître[100].

Dans la Vita[modifier | modifier le code]

L'empereur Domitien qui leur a succédé a encore ajouté de nouvelles grâces à celles que j'avais déjà reçues, a fait trancher la tète à des Juifs qui m'avaient calomnié, et a fait punir un esclave eunuque, précepteur de mon fils, qui avait été de ce nombre. Ce prince a joint à tant de faveurs une marque d'honneur très avantageuse, qui est d'affranchir toutes les terres que je possède dans la Judée ; et l'impératrice Domitia a toujours aussi pris plaisir à m'obliger. [430] On pourra par cet abrégé de la suite de ma vie juger quel je suis. Et quant à vous, ô très vertueux Épaphrodite, après vous avoir dédié la continuation de mes Antiquités je ne vous en dirai pas davantage.

Contre Apion[modifier | modifier le code]

Livre I[modifier | modifier le code]

J'ai déjà suffisamment montré, je pense, très puissant Épaphrodite[101], par mon histoire ancienne, à ceux qui la liront, et la très haute antiquité de notre race juive, et l'originalité de son noyau primitif, et la manière dont elle s'est établie dans le pays que nous occupons aujourd'hui ; en effet 5 000 ans[3] sont compris dans l'histoire que j'ai racontée en grec d'après nos Livres sacrés. 2 Mais puisque je vois bon nombre d'esprits, s'attachant aux calomnies haineuses répandues par certaines gens, ne point ajouter foi aux récits de mon Histoire ancienne et alléguer pour preuve de l'origine assez récente de notre race que les historiens grecs célèbres ne l'ont jugée digne d'aucune mention, 3 j'ai cru devoir traiter brièvement tous ces points afin de confondre la malveillance et les mensonges volontaires de nos détracteurs, redresser l'ignorance des autres, et instruire tous ceux qui veulent savoir la vérité sur l'ancienneté de notre race. 4 J'appellerai, en témoignage de mes assertions, les écrivains les plus dignes de foi, au jugement des Grecs, sur toute l'histoire ancienne; quant aux auteurs d'écrits diffamatoires et mensongers à notre sujet, ils comparaîtront pour se confondre eux-mêmes. 5 J'essaierai aussi d'expliquer pour quelles raisons peu d'historiens grecs ont mentionné notre peuple ; mais, d'autre part, je ferai connaître les auteurs qui n'ont pas négligé notre histoire à ceux qui les ignorent ou feignent de les ignorer.

Livre II[modifier | modifier le code]

J'ai déjà suffisamment montré, je pense, très puissant Épaphrodite[2], par mon histoire ancienne, à ceux qui la liront, et la très haute antiquité de notre race juive, et l'originalité de son noyau primitif, et la manière dont elle s'est établie dans le pays que nous occupons aujourd'hui ; en effet 5 000 ans[3] sont compris dans l'histoire que j'ai racontée en grec d'après nos Livres sacrés....

Conclusion

[Dernière ligne et dernière phrase]
A toi, Épaphrodite, qui aimes avant tout la vérité, et par ton entremise à ceux qui voudront également être fixés sur notre origine, je dédie ce livre et le précédent.

Epaphrodite de l'épître aux Philippiens[modifier | modifier le code]

II[modifier | modifier le code]

"J'espère dans le Seigneur vous envoyer bientôt Timothée, afin d'être encouragé moi-même en apprenant ce qui vous concerne. Car je n'ai personne ici qui partage mes sentiments, pour prendre sincèrement à cœur votre situation. Tous, en effet, cherchent leurs propres intérêts et non ceux de Jésus-Christ. Vous savez qu'il a été mis à l'épreuve, en se consacrant au service de l'évangile (la bonne nouvelle) avec moi, comme un enfant avec son père. J'espère donc vous l'envoyer dès que j'apercevrai l'issue de l'état où je suis, et j'ai cette confiance dans le Seigneur que moi aussi j'irai bientôt. J'ai estimé nécessaire de vous envoyer mon frère Epaphrodite, mon compagnon d'oeuvre et de combat, par qui vous m'avez fait parvenir de quoi pourvoir à mes besoins. Car il désirait vous voir tous, et il était fort en peine de ce que vous aviez appris sa maladie. Il a été malade, en effet, et tout près de la mort, mais Dieu a eu pitié de lui, et non seulement de lui, mais aussi de moi, afin que je n'aie pas tristesse sur tristesse. Je l'ai donc envoyé avec d'autant plus d'empressement, afin que vous vous réjouissiez de le revoir et que je sois moi-même moins triste. Recevez-le donc dans le Seigneur avec une joie entière et honorez de tels hommes, car c'est pour l'oeuvre de Christ qu'il a été près de la mort, ayant exposé sa vie afin de suppléer à votre absence, dans le service que vous me rendiez. Au reste, mes frères, réjouissez-vous dans le Seigneur. Je ne me lasse point de vous écrire les mêmes choses, et pour vous cela est salutaire" (2:19-3:1).

IV[modifier | modifier le code]

[18] J'ai tout reçu, et je suis dans l'abondance; j'ai été comblé de biens, en recevant par Épaphrodite ce qui vient de vous comme un parfum de bonne odeur, un sacrifice que Dieu accepte, et qui lui est agréable. [19] Et mon Dieu pourvoira à tous vos besoins selon sa richesse, avec gloire, en Jésus Christ. [20] A notre Dieu et Père soit la gloire aux siècles des siècles! Amen! [21] Saluez tous les saints en Jésus Christ. Les frères qui sont avec moi vous saluent. [22] Tous les saints vous saluent, et principalement ceux de la maison de César. [23] Que la grâce du Seigneur Jésus Christ soit avec votre esprit!

Clément

À noter qu'au début de ce §, Saul Paul écrit ceci:

« J'exhorte Évodie et j'exhorte Syntyche à être d'un même sentiment dans le Seigneur. [3] Et toi aussi, fidèle collègue (Épaphrodite), oui, je te prie de les aider, elles qui ont combattu pour l'Évangile avec moi, et avec Clément et mes autres compagnons d'œuvre, dont les noms sont dans le livre de vie. »

Analyse[modifier | modifier le code]

La "maladie" d'Epaphrodite semble un euphémisme pour dire qu'il a eu des problèmes qui ont failli conduire à sa condamnation à mort ("Il a été malade et tout près de la mort"). Paul indique bien à la phrase suivante que "c'est pour l'oeuvre de Christ qu'il a été près de la mort", car il a "exposé sa vie afin de suppléer à votre absence, dans le service que vous me rendiez". En intervenant pour donner à Paul de l'argent et probablement pour assouplir ses conditions de détentions qui cette fois a lieu dans la prison Marmentine, Épaphrodite s'est mis en danger car il a été soupçonné de soutenir ces messianistes accusés d'aider les révoltés juifs qui depuis plus d'un an sont entrés en révolte ouverte en Judée et même dans toute la Palestine. Épaphrodite qui appartient à "la maison de César" (càd. ceux qui sont au service de Néron) et qui est très riche n'a eu aucun problème pour avancer à Paul la somme que les Philippiens se sont engagés à lui rembourser. mais cette intervention auprès d'un Juif soupçonné de messianisme a failli lui coûter la vie. L'Épaphrodite de Paul, prisonnier à Rome en 67, est clairement un membre ou un sympathisant du mouvement créé par Jésus appartenant à "la maison de César". Il est suffisamment haut placé pour pouvoir intervenir en faveur d'un prisonnier impérial détenu à la prison Marmentine, ce qui n'est pas à la portée du premier venu. Le très puissant Épaphrodite — comme le présente Flavius Josèphe dans Contre Apion — est exécuté (fin 95 - début 96), quelques mois après l'exécution de Titus Flavius Clemens qui semble le début de la "persécution de Domitien"  [sic]. Cet Épaphrodite s'intéresse clairement au judaïsme puisqu'il a été le "patron" de Josèphe pour la publication de ses livres et qu'il l'a même aidé semble-t-il pour leur rédaction. Deux des affranchis d'Épaphrodite semblent avoir participé à l'assassinat de Domitien clairement déclenché par cette vague d'exécutions contre les membres du mouvement créé par Jésus. Parmi les meurtriers, Étienne est clairement un membre du mouvement.

Épaphrodite — que l'on peut traduire par "favori d'Aphrodite" ou "pour Aphrodite" — est typiquement un nom que les maîtres aimaient donner à leur esclave. Puisque l'Épaphrodite de l'Épître aux Philippiens jouit d'une grande liberté et est très influent c'était probablement un affranchi. La référence à la "maison de César" et sa grande influence indique qu'il s'agissait très probablement d'un affranchi impérial. Quelle probabilité y-a-t-il pour que deux Épaphrodite différents soient hauts placés parmi le personnel impérial de Rome et membres ou au moins sympathisants du mouvement créé par Jésus dans la même période ?

Sources[modifier | modifier le code]

  • Paul's Letter to the Philippians, par Gordon D. Fee, analyse de certaines "bizarreries" de l'épître (À lire attentivement 21/01/2018)
  • The Works of Nathaniel Lardner, Volume 4, par Nathaniel Lardner
    • Suidas dit que "Epaphroditus était l'un des gardes du corps de Néron": ce que certains ont compris comme "chambellan": et d'autres, à partir de cette position de Suidas, [from this place of Suidas, as I apprehend] comme je le crains, ont été amenés à penser qu'il était un "capitaine des gardes" ou un "préfet du prétoire" : ce qui doit être une erreur. Suetone l'appelle maître des requêtes. Pour certains c'était un affranchi de Néron et l'un de ses favoris. Il est généralement supposé être celui dont Josèphe parle de façon très honorable dans ses Antiquités judaïques. Suidas dit que [Epictète] était esclave d'Epaphroditus, l'un des garde du corp de Néron. Cette affirmation, au moins est douteuse. Epictète mentionne trois fois Epaphroditus dans ses discours rapportés par Arrien. Dans l'un d'entre-eux, il appelle Epaphroditus "affranchi de Néron". . ... Étienne de Byzance (VIe siècle] under the word Bithynion, says “it was the native place of Pinytus, who taught grammar at Rome: “who was the freedman of Epaphroditus, as he was Nero's:'. Il avait une résidence à Nicopolis une ville du Nouvel Épire.

Membre des 72 disciples[modifier | modifier le code]

Selon les Églises grecques, il aurait été membre des 72 disciples. On hésite pour savoir s'il a été évêque d'Adria/Adriatique. Mais un discours attribué à Métaphraste dit que Simon Pierre l'aurait nommé évêque de Terracine. Le Martyrologe romain fête l'évêque de Terracine le 22 mars. Ce qui semble indiquer qu'il a été martyr, mais est-ce bien le même[102] ?

Les infos ci-dessous sont extrêmement confuses et il vaut mieux privilégier ce qui est écrit ci-dessus.

  • et ici aussi, membre des 72 disciples, évêque d'Adria, autrefois Arella, qui est une ville de Thrace, près du fleuve Heberus, renvoie aussi à Simon (le Mage ?), Dictionnaire de la Bible ; tandis que pour le grammairien, le renvoi est à Suidas (référence que l'on trouve aussi dans les autres sources et à "Le Schofraste (?) d'Aristophane" ; 'Le Sc???raste d'Aristophane" ?)
  • La seule Adria connue est la ville de Vénétie.

Épaphrodite chez Dion Casius résumé par le moine Xiphillin[modifier | modifier le code]

Pour cette période le texte de Dion Cassius est perdu, alors qu'il était encore connu à l'époque de Jean Zonaras et probablement au delà. Nous ne disposons donc que du résumé que le moine Jean Xiphilin en a fait au XIe siècle:

14. Cette même année, Domitien fit mourir plusieurs personnes, entre autres le consul Flavius Clemens, bien qu'ils fussent son cousin et qu'il eût pour femme Flavia Domitilla, sa parente. Il leur reprochait à tous deux une impiété pour laquelle furent condamnés plusieurs citoyens coupables d'avoir embrassé la religion des juifs et dont les uns furent exécutés à mort et les autres privés de leurs biens ; quant à Domitilla, il se contenta de la reléguer dans l'île de Pandateria. Il fit aussi mourir Glabrio qui avait été consul avec Trajan, coupables aux mêmes titres que la plupart des accusés d'alors et aussi pour s'être battu contre les bêtes. La colère de Domitien contre Glabrio venait surtout de la jalousie ; Glabrio pendant qu'il était consul ayant été appelé par Domitien dans sa maison d'Albe pour les Juvénales avait été forcé de tuer un lion énorme, et non seulement il n'avait pas été blessé, mais encore même il avait tué le lion grâce à l'adresse de ses coups. Soupçonnant tout le monde à raison de ces motifs, Domitien n'eut plus d'espoir de sûreté ni dans ses affranchis, ni dans les préfets du prétoire, qu'il faisait mettre en cause même dans le temps de leur commandement. Epaphrodite, l'affranchi de Néron, avait d'abord été banni par lui ; mais alors il le fit exécuter à mort, lui reprochant de ne pas avoir secouru Néron, afin par la vengeance accordée à cet empereur, de détourner ses propres affranchis, en les effrayant de loin à l'avance, de ne rien oser de semblable. Mais cette précaution ne lui servit en rien ; une conspiration fut ourdie contre lui l'année suivante sous le consulat de C. Valens [...] et de C. Antistius qui y périt.

Commentaire[modifier | modifier le code]

Epaphrodite, comme les autres est donc soupçonné « à raison de ces motifs », c'est-à-dire d'avoir « embrassé la religion des Juifs. » Ce qui correspond clairement à l'Épaphrodite auquel Flavius Josèphe dédie ses ouvrages en 93-96. Lorsque le Contre Apion est publié (vers 94-95), il est encore le « très puissant Épaphrodite » et n'a donc pas encore été banni. Ce qui suggère que la sortie du livre de Juste de Tibériade n'est pas étrangère à son bannissement, puis à son exécution. Les critiques donnent en effet 93/94 pour la sortie de sa première version des Antiquités judaïques (sans la Vita), 94/95 pour la publication de Contre Apion. Les dernières monnaies d'Agrippa II datent de 95. Juste de Tibériade dont le livre était prêt depuis 20 ans et qui attendait la mort d'Agrippa pour le publier, le fait donc immédiatement et donc en 95. Un clan très puissant à Rome décide d'y répondre en publiant une nouvelle version des Antiquités judaïques amputés de 5 passages qui concernaient la famille royale d'Adiabène et à laquelle on ajoute une très curieuse "Autobiographie" de Flavius Josèphe, dont 85% du texte concerne les 6 ou 7 mois où il a été gouverneur de Galilée 30 ans auparavant. Lorsque Josèphe publie cette nouvelle version des Antiquités avec sa Vita en appendice, Épaphrodite est probablement déjà banni, mais pas encore exécuté. Il n'est plus qualifié de "très puissant" et la citation de Josèphe est là pour soutenir son ami à qui il doit beaucoup et qui traverse une période difficile. La raison du bannissement d'Épaphrodite pourrait-être qu'il n'a pas informé Domitien de la manipulation de l'Histoire faites sur ordre de Vespasien et de Titus et que l'empereur n'a donc pas pu donner les directives qui auraient pu permettre d'empêcher la publication du livre de Juste de Tibériade.

Selon Dion Cassius, Épaphrodite est tué après l'exécution de Titus Flavius Clemens[21], qui a terminé son consulat le 1er mai 95[26]. Sa femme Flavia Domitilla est alors exilée sur l'île de Pandateria, ensuite Acilius Glabrio est aussi exécuté pour des motifs semblables. L'exécution d'Épaphrodite a donc eu lieu à la fin de l'année 95 ou au début de l'année 96.

Puisque Épaphrodite est soupçonné et condamné pour les mêmes motifs que Titus Flavius Clemens, que sa femme Flavia Domitilla et que Acilius Glabrio, il était donc membre du mouvement créé par Jésus. Il est donc très probable qu'il soit aussi l'Épaphrodite mentionné dans l'Épître aux Philippiens en 67. Un membre de la « maison de César » qui était suffisamment haut placé et influent pour accéder à un prisonnier enfermé dans la prison Mamertine (Tullianum) avec un chef d'accusation passible de la peine de mort.

Le complot contre Domitien[modifier | modifier le code]

15. Ceux qui l'attaquèrent et qui concertèrent le complot furent Parthenius, son cubiculaire, qu'il honorait du droit de porter l'épée ; Sigérius qui était aussi au nombre des cubiculaires ; Entellus, caissier général de l'Empire, en société avec l'affranchi Stephanus (Étienne). Domitia elle-même sa femme, non-plus que Norbanus préfet du prétoire et son collègue Petronius Secundus, n'ignorèrent pas dit-on le complot ; car Domitia était constamment haïe de l'Empereur, et, pour cette raison elle appréhendait qu'il ne la fit périr [...] J'ai ouîe dire que Domitien ayant des soupçons sur tous à la fois voulu se défaire d'eux ; qu'il déposa sous le chevet de son lit de repos des tablettes de tilleul pliantes où il avait écrit leurs noms ; et qu'un des petits enfants nus et babillards, tandis que le prince dormait dans le jour, déroba les tablettes, sans savoir ce qu'il portait ; puis que Domitia qui le rencontra, en lut le contenu et en donna avis aux autres ; et que ce fut pour eux un motif de presser un complot auquel ils songeait d'ailleurs. Néanmoins, ils ne mirent la main à l'oeuvre qu'après s'être assuré du successeur de l'Empire. [...]

Plusieurs sont pressentis et seul Nerva accepte...

L'assassinat de Domitien[modifier | modifier le code]

Le § 16 est tout entier consacré aux présages qui avaient annoncé la mort de Domitien, car « aucun événénement de cette importance n'arrive sans avoir été prévu ».

17. J'aurai encore à faire connaître un autre événement fort étrange quand j'aurai parlé de la mort de Domitien. À peine s'était-il levé de son tribunal et allait-il suivant sa coutume, prendre le repos du milieu du jour, que Parthénius commença par enlever le fer de l'épée qui était constamment sous son chevet de peur qu'il ne s'en servit ; puis il envoya contre lui Stephanus, le plus robuste des conjurés. Celui-ci frappa Domitien d'un coup qui n'était pas mortel, mais renversé par le prince,il se trouva sous lui. Dans cet état de chose, Parthénius qui craignait que Domitien n'en réchappat, fondit à son tour sur lui, ou suivant le récit de quelques uns, envoya comme renfort l'affranchi Maximus. C'est ainsi que Domitien fut tué et que beaucoup qui n'avait pas pris part à la conspiration étant accouru sur le champ, Stéphanus périt avec lui.

Apollonios de Tyane[modifier | modifier le code]

« 18. Mais ce que j'ai dit m'avoir frappé par dessus tout le reste le voici: un certain Apollonios de Tyane, au jour et à l'heure où Domitien était assassiné (la chose a depuis exactement été vérifiée par ceux qui vinrent des deux pays), étant monté, à Éphèse ou ailleurs, sur une grosse pierre et ayant appelé la multitude, s'écria : « Bien Stéphanus, courage ; frappe le meurtrier. Tu l'as atteint, tu l'as blessé, tu l'as tué. » La chose se passa ainsi, dut-on mille et mille fois refuser d'y croire. »

Philostrate d'Athènes raconte à peu prés la même histoire, mais dans cette biographie de Philostrate, ce dernier se serait contenté de crier « frappes, frappes le tyran ». Il est intéressant de noter que selon cette biographie Apollonios aurait fait partie de ceux qui ont été poursuivis lors de cette vague de répression, mais comme l'apôtre Jean de Zébédée, il aurait survécu à la condamnation de Domitien. Philostrate dit qu'Apollonios a été emmené à Rome et qu'il a comparu au moins une fois devant Domitien, puis qu'il s'est évadé miraculeusement et s'est retrouvé à Éphèse. Comme pour l'apôtre Pierre et d'autres, les évasions "miraculeuses" sont invoqués quand on ne peut pas révéler les noms de ceux qui les ont organisés, des personnages probablement très hauts placés dans la hiérarchie de l'Empire, dont il faut préserver l'anonymat pour ne pas les mettre en danger. Pour l'évasion de l'apôtre Pierre, on apprendra deux siècles plus tard, de façon à peine codée, que l'ange organisatrice de l'évasion était la femme de Lucceius Albinus. Chez Philostrate, le meurtre de Domitien intervient après l'exécution de Clemens « à qui Domitien avait donné sa soeur en mariage. » Ce Clemens, qui est probablement le « consul Clemens », marié à une soeur de Titus et de Domitien et qui est le père d'Onkelos selon le Talmud, était un grand ami d'Appolonios. Si notre identification est exacte, le fait qu'un de ses fils se marie avec la fille de Sergius Paulus qui a été converti à Chypre par Paul de Tarse et Joseph Barnabas prouve que lui aussi appartenait à "la Voie du Seigneur Jésus".

Lors de la Persécution de Domitien, l'apôtre Jean de Zébédée est donné comme ayant été condamné à mourir jeté dans un bassin d'huile bouillante à la porte Latine de Rome[103]. Toutefois, il serait sorti "miraculeusement" indemne de ce supplice. Pour ceux qui ne croient pas aux miracles, cela veut dire qu'il a probablement lui-aussi été soustrait à ce supplice au dernier moment, soit par une grâce de Domitien, soit parce qu'il a lui-aussi bénéficié de complicités qui l'ont soustrait à ce supplice. On le retrouve lui aussi vivant toujours à Éphèse, la même ville que là où s'est réfugié Apollonios de Tyane. Toutefois la tradition chrétienne semble dire que c'est après ce "miracle qu'il a été exilé sur l'île de Patmos. Cela voudrait donc plutôt dire que Domitien a commué sa peine de mort en peine d'exil sur cette île. Cela indique que de nombreux adeptes de "la Voie du Seigneur Jésus" ont participé au complot qui ne s'est pas limité au meurtre de Domitien, mais qui s'est aussi traduit par l'organisation de l'évasion de condamnés. Ce que Stephanus/Étienne dit à Domitien pour capter son attention est notable à ce sujet:

– « Votre mortel ennemi, Clément, lui dit alors Étienne, n'est pas mort comme vous le pensez. Il est en un endroit que je sais, et là il s'arme contre vous[36]. »

« Cette nouvelle fit pousser à l'empereur un grand cri : profitant de son trouble, Étienne se jeta sur lui, et tirant l'épée de son bras qu'il avait arrangé à cette intention, il lui porta à la cuisse un coup qui ne fit pas mourir sur-le-champ Domitien, mais qui était mortel[36]. »

Si Domitien prend si facilement cette nouvelle au sérieux, c'est peut-être que plusieurs autres des condamnés membres du mouvement s'étaient ainsi évadés, tout comme Apollonios de Tyane et l'apôtre Jean.

Par ailleurs Apollonios de Tyane ressemble furieusement à celui qui est appelé Appolos, mais qui figure sous le nom d'Apollonios dans plusieurs manuscrits antiques des Actes des Apôtres. Selon la biographie de Philostrate, il se trouve à Éphèse au même moment que l'Appolos des Actes des Apôtres où il rencontre justement Aquila (!). Après Éphése, il se rend aussi à Corinthe. Ses pratiques végétariennes pourraient venir des Thérapeutes d'Alexandrie. D'autres éléments correspondent. Il est curieux qu'aucun critique ne semble s'être penché sur ce sujet.

Nerva[modifier | modifier le code]

Livre 68

[1]  Après la mort de Domitien, les Romains proclamèrent empereur Coccéius Nerva. En haine du tyran, ses nombreuses statues d'argent et même d'or furent fondues, et l'on en retira des sommes énormes ; on renversa aussi les arcs de triomphes, élevés en trop grand nombre pour un seul homme. Nerva fit absoudre ceux qui étaient accusés de lèse-majesté, et rappela les exilés ; quant aux esclaves et aux affranchis qui avaient dressé des embûches à leurs maîtres, il les fit tous mettre à mort. Il ne permit plus aux gens de cette condition de porter aucune plainte en justice contre leurs maîtres ; il ne permit pas aux autres d'accuser personne de lèse-majesté ou de judaïsme.

Épaphrodite chez Suétone[modifier | modifier le code]

Juste avant le § où est décrit la mort de Flavius Clemens et où sont énumérés les présages qui avaient prédits la mort de Domitien, Suétone écrit:

« Pour persuader aux gens de son service qu'il ne fallait pas, même dans une bonne intention, attenter aux jours de son maître, il condamna à la peine capitale Épaphrodite, un de ses secrétaires, parce qu'il passait pour avoir aidé Néron à se donner la mort, lorsqu'il fut abandonné de tout le monde (Suétone, Vie de Domitien, XIV).
;XV. Présages de sa mort. Sa conduite envers l'astrologue Asclétarion Enfin, quoiqu'il eût reconnu publiquement, pour ses successeurs au trône, les fils encore enfants de Flavius Clemens, son cousin germain, après leur avoir ôté leurs premiers noms, pour appeler l'un Vespasien, l'autre Domitien, il attendit à peine que cet homme, d'une nullité abjecte, fut sorti du consulat pour se défaire brusquement de lui sur le soupçon le plus frivole. Cet acte contribua surtout à hâter sa fin. Durant huit mois consécutifs, on entendit et on annonça tant de coups de tonnerre, qu'il s'écria: "Eh bien! qu'il frappe qui il voudra." La foudre atteignit le Capitole, le temple de Flavius, le palais de Domitien, et pénétra jusque dans sa chambre à coucher... (Suétone, Vie de Domitien, XV) »

Épaphrodite chez Tacite[modifier | modifier le code]

AU moment de la dénoncation de la conjuration de Pison

LV. Au point du jour, Milichus courut donc aux jardins de Servilius. D'abord on lui en refusa l'entrée ; mais à force de répéter qu'il apportait un avis de la nature la plus grave, la plus effrayante, il se fit introduire chez Épaphrodite, affranchi de Néron. Conduit par celui-ci devant le prince, il lui dénonce un péril imminent, de redoutables complots, enfin tout ce qu'il a entendu, tout ce qu'il a conjecturé. Il lui montre même le poignard aiguisé pour le tuer, et demande qu'on fasse venir celui qu'il accuse.

Épaphrodite possédant une bibliothèque de 30 000 ou 40 000 ouvrages[modifier | modifier le code]

Cet Épaphrodite, affranchi de Tiberius Claudius Balbilus, qui serait Simon le Magicien selon certains historiens, est-il le même que l'affranchi qui a été secrétaire de plusieurs empereurs, ainsi que celui par l'intermédiaire de qui Paul de Tarse a reçu les subsides que l'église de Philippes lui avait envoyées et celui qu'en retour Paul a envoyé aux Philippiens, car il était retenu à Rome en vue de son procès ?

Cet Épaphrodite est natif de Cheronae en Béotie, éloigné de la ville de Philippes d'à peine une journée en bateau. Il est donné comme florissant sous Néron et comme mort sous Nerva, ce qui correspond à peu près puisque notre Epaphrodite meurt vers 95 et que Nerva règne à partir de 96, année de la mort de Domitien. Compte tenu du brouillage que les empereurs puis les autorités ecclésiastiques ont construit sur cette histoire une incertitude d'un an est quelque chose de très faible. S'il est effectivement affranchi de Simon le Mage, cela est parfaitement cohérent avec son intérêt pour le judaïsme et cela explique qu'il se soit rallié à la "Voie du Seigneur Jésus", puisque Simon Pierre a suivi les déplacements de Simon le Mage pour répandre sa prédication en ayant une certaine protection que lui fournissait la prédication de Simon. Epaphrodite aurait donc connu Simon Pierre pour la première fois vers 40 en Samarie ou en Syrie. Comme l'affranchi qui a été le secrétaire de plusieurs empereurs il est très riche puisqu'il possède une bibliothèque de 40 000 volumes. Cette richesse a peut-être permis à cet Épaphrodite d'avancer l'argent que les Philippiens voulaient donner à Paul de Tarse et pour ce faire, ils n'ont donc du n'envoyer qu'une simple lettre à quelqu'un qu'ils connaissaient et qui en plus était au minimum un sympathisant de leur mouvement.

Comme affranchi de Tiberius Claudius Balbilus Modestus, il s'appelait très probablement Tiberius Claudius Epaphroditus, tout comme l'affranchi impérial qui a été secrétaire de Claude, Néron, Vespasien, Titus et Domitien. En raison de son tria nomina, certains critiques émettent l'hypothèse qu'il était l'affranchi de Claude. Toutefois, comme l'indique l'article wiki en anglais, on ne sait pas de qui Épaphrodite était l'affranchi.

L'histoire a retenu que c'était un grammairien, il avait donc tout à fait le talent nécessaire pour mettre en forme et même rédiger tout une partie de l'oeuvre de Josèphe. Il a d'ailleurs publié quelques livres qui sont aujourd'hui perdus.

Si c'est lui qui est procurateur de Judée vers 55, on comprend qu'il ait fermé les yeux pour laisser assister Jésus-Îsâ aux funérailles données à Maryam Helena ramenée depuis Éphése jusqu'à Jérusalem par son fils Jésus Emmanuel pour qu'elle soit inhumée dans le Tombeau des Rois. Selon l'Évangile attribué à Jean, Jésus ne pu rester à Jérusalem que deux mois, alors qu'il n'avait pas encore 50 ans, mais "les Juifs" s'interrogeaient en se demandant si le fait qu'on le laisse circuler librement à Jérusalem voulait dire que sa condamnation à mort était levée. Toutefois, au bout de deux mois le procurateur de Judée à fait savoir à Jésus Îsâ que s'il restait, il serait obligé de l'arrêter et Jésus est reparti dans la clandestinité.

Mais si ce Felix est bien un affranchi de Simon le Magicien, il est beaucoup plus cohérent qu'il s'agisse d'un ancien esclave qui s'appelait Felix, alors qu'il n'y a aucun indice qu'Épaphrodite se soit (aussi) appelé Felix. Si ce Felix, volontairement confondu avec le frère de Pallas appelé Antonius Felix par Flavius Josèphe est bien un affranchi de Tiberius Claudius Balbilus Modestus, il serait alors logique qu'il se nomme Claudius Felix, dérivé du nom du maître qui l'a affranchi.

Claudius Felix ?[modifier | modifier le code]

Comme affranchi de Tiberius Claudius Balbilus, son nomen était probablement Claudius et il est tout à fait possible qu'il ait été appelé Claudius Felix. Dans ce cas, ce serait lui l'affranchi impérial qui aurait été procurateur de Judée juste avant ou juste après Antonius Felix et que Flavius Josèphe et les Flaviens auraient fusionné en un seul personnage afin d’accroître la confusion. Cela expliquerait que Josèphe appelle Claudius Felix le frère de Pallas, alors que Tacite nous donne son nom exact en l'appelant Antonius Felix. Cette opération aurait été d'autant plus facile qu'Epaphrodite (Claudius Felix) a joué un grand rôle dans la publication et probablement la rédaction de l'oeuvre de Flavius Josèphe. Son exécution sur ordre de Domitien pourrait être une des conséquences de la publication du livre de Juste de Tibériade.

Ce serait toutefois presque trop beau pour être vrai à confirmer par des recherches rigoureuses.

Épaphrodite de Chéronée[modifier | modifier le code]

Épaphrodite de Chéronée est un grammairien qui a été florissant de l'époque de Néron jusqu'à celle de Nerva. Il est essentiellement connu parce qu'il est cité par d'autres auteurs pour ses écrits qui auraient été très nombreux et notamment pour son commentaire d'Homère[104]. Des fragments de ses écrits ont été reconstitués et concernent 5 ou 6 œuvres. Les seuls éléments biographiques à son sujet se trouvent dans la Souda. Il a d'abord été élevé dans la maison du grammairien alexandrin Archaias puis a été vendu à Modestus, pour qu'il soit le précepteur de son fils. Il a donné toute satisfaction dans cette tache et a donc été affranchi par "Modestus" qualifié de préfet d'Égypte. Il s'agit vraisemblablement de Tiberius Claudius Balbilus Modestus, préfet d'Égypte de 55 à 59[105]. Venu à Rome à une date inconnue, Épaphrodite a constitué une bibliothèque de 30 000 ouvrages. Il possédait deux maisons dans la capitale impériale qui lui servaient de grandes bibliothèques personnelles. C'est à ce moment qu'il commence à être un grammairien réputé. Il possédait aussi une résidence à Nicopolis d'Épire. On ne sait pas comment il est passé tout enfant de Chéronée (Béotie) en Égypte, ni comment il est devenu esclave.

Il avait donc une richesse équivalente au secrétaire des différents empereurs appelé Épaphrodite, lui aussi un affranchi sans que l'on sache par qui. Il a été célèbre depuis l'époque de Néron jusqu'au règne de Nerva, ce qui correspond à peu près à la période où le secrétaire de Néron a lui aussi été florissant, puisque selon Dion Cassius, il a été exécuté sur ordre de Domitien en 95-96 et que Nerva commence son règne le 18 septembre 96. Le secrétaire impérial s'appelle Tiberius Claudius Epaphroditus, un tria nomina tout à fait cohérent avec un Epaphroditus affranchi par le préfet d'Égypte dont les deux premières composantes du nom était Tiberius Claudius. Certains critiques ont proposé de l'identifier avec l'Épaphrodite auquel Flavius Josèphe dédie ses Antiquités judaïques vers 92/93, son Contre Apion vers 93/94 ainsi que la seconde version de ses Antiquités judaïques auxquelles a été annexé son Autobiographie à la fin de laquelle il rend un hommage appuyé aux trois empereurs Flaviens ainsi qu'à la femme de Domitien avant de dédier son ouvrage à Épaphrodite.

  • Sammlung, par Epaphroditus (of Chaeronea), Bruce Karl Braswell (Un livre complet à son sujet)

Les affranchis appelés Felix[modifier | modifier le code]

L'Épaphrodite qui a été secrétaire de Claude, Néron, Vespasien, Titus et Domitien s'appelait Tiberius Claudius Epaphroditus ce qui fait supposer à certains critiques qu'il était l'affranchi de Claude. Toutefois, comme l'indique l'article wiki en anglais, on ne sait pas de qui Épaphrodite était l'affranchi. S'il était l'Épaphrodite, affranchi de Tiberius Claudius Balbilus Modestus, il se serait aussi appelé Tiberius Claudius. Reste à savoir s'il peut avoir ajouté le nom Felix. Domitien a fait exécuter Épaphrodite quelques mois avant d'être lui-même assassiné par trois affranchis. Outre Étienne affranchi du "consul Clemens" qui était au service de Domitia Longina, les deux autres meurtriers semblent avoir été affranchis par Épaphrodite lui-même. Sigerius a notamment pris le nom de son maître pour devenir Épaphrodite Sigerius. Parmi ce groupe, le "Consul Clemens", Domitia Longina, Épaphrodite et Étienne sont fortement suspectés de s'être convertis à la "Voie du Seigneur Jésus" qui va devenir le christianisme quelques dizaines d'années plus tard. Il est possible que les deux autres affranchis l'aient été aussi, surtout s'ils ont eu pour maître Épaphrodite dont la force de persuasion devait être équivalente à sa valeur intellectuelle et littéraire.

Le cognomina Felix fait partie de ceux qui sont les plus utilisés et considérés comme "surnom" classique d'affranchis. Une étude sur les affranchis dans les provinces romaines de l'Illyricum montre que Felix est le quatrième "surnom" le plus utilisé pour les affranchis, derrière Eutychès, Hermes et Crescens [106]

Marcus Mettius Apophoditus[modifier | modifier le code]

Une inscription (CIL VI, 9454) indique M.METTIUS | EPAPHRODITUS | GRAMMATICS.GRAECUS | M.METTIUS.GERMANUS.L.FEC. Ce qui fait supposer à certains critiques que (Marcus) Mettius Modestus, mentioné by Pline (Ep. I. 5), est celui qui a affranchi Epaphrodite de Cheronée. Pourtant, il n'a pas été Préfet d'Égypte, alors que la Souda et d'autres sources disent bien que le "Modestus" qui l'a affranchi était préfet d'Égypte. Marcus Mettius Modestus aurait été consul suffect en 82, au lieu de [C. Arinius Mo]dest(us) qui est identifié pour ce poste.

Il est donc probable que ce M.METTIUS | EPAPHRODITUS | GRAMMATICS.GRAECUS, soit un autre personnage et que l'Epaphrodite, grammairien cité dans la Souda ait été affranchi par Balbillus Modestus.

POV de Steve Mason[modifier | modifier le code]

Epaphrodite est le seul patron littéraire clairement spécifié pour toutes les œuvres de Josephus (Ant 1.8-9, Vita 430, Apion 1.1 ; 2.278). Il nomme d'autres lecteurs de la Guerre dans ses compositions ultérieures (Vita 361-67, Apion 1.50-2), mais ne les identifie pas comme des facilitateurs essentiels de sa carrière d'écrivain. Agrippa II est peut-être le plus proche de ce rôle (Vita 365-67). Cependant, Josèphe attribue à Epaphrodite un encouragement constant d'écrire le difficile opus des Antiquités - Vita (Ant 1.8-9). Que Josèphe le singularise ne signifie pas qu'Epaphrodite était le seul patron de Josèphe. Les écrivains consacraient généralement leurs textes à une seule personne même s'ils avaient beaucoup de mécènes (voir Martial, Ep. 3.5), et il était normal d'avoir beaucoup de mécènes dans la période flavienne (White 1975: 265). Par conséquent, il n'y a pas de base dans ces références à Epaphroditus pour soutenir la théorie de Laqueur (1920: 258-59) selon laquelle Josephus a abandonné le patronage impérial et la propagande romaine qui avaient cours pendant l'écriture de la « Guerre des Juifs » pour dépendre d'Epaphrodite - et d'une articulation plus authentique du judaïsme - dans ses œuvres ultérieures. (voir Introduction). Bien qu'aucun commanditaire ne soit mentionné dans la « Guerre », il se peut qu'Épaphrodite ait déjà été impliqué anonymement même à ce stade précoce; d'un autre côté, Josephus revendique le soutien continu des Flaviens jusqu'à la fin (Vita 428-29). Cet Epaphrodite ne peut être identifié avec une probabilité élevée. Si nous acceptons d'abord que c'est quelqu'un connu de l'époque, il y a deux candidats. L'affranchi Marcus Mettius Epaphroditus (Suda sv ; mort en 96-98), un homme dont le corps était «grand et noir», grammaticus et ancien précepteur du fils du préfet égyptien Marcus Mettius Modestus, critique d'Homère, d'Hésiode et Callimaque, qui, à son retour à Rome et à sa mission, a amassé une grande bibliothèque et a été reconnu avec une statue (CIL 6.9454), est favorisé par de nombreux érudits (Laqueur 1920: 23-30, Thackeray 1929: 53, Rajak 1983: 223; Schwartz 1990: 16-7, Sterling 1992: 239-40 n ° 66, Feldman 2000a: 5 n 9). L'ancien secrétaire des pétitions de Néron (a libellis), qui a contribué à révéler la conspiration de Pison et a ensuite aidé au suicide de l'empereur (Suétone, Nero 49, Tacite, Ann. 15.55, Cassius Dio 63.29), quelques temps maître du philosophe Epictète (Diatr. 1.1.20 ; 19.19-20 ; 26.11-12) et qui a comparu par la suite devant le tribunal de Domitien, où il a été exécuté (mort en 95-96: Suetonius, Dom 14-15 ; Cassius Dio 67.14.4), a été préféré par d'autres. Sans doute, la carrière de ce dernier Epaphrodite correspond mieux au langage de la description de Josephus dans Ant. I.8-9: «lui-même a été associé à de grands événements et à des vicissitudes diverses» (cf. Niese 1896: 226-227, Luther 1910: 61-63, Nodet 1990: 4 n.1, Mason 1998b: 98-101). Et ce « match of language » crée une légère probabilité en faveur de l'identification d'Epaphrodite, car combien d'hommes de ce nom avaient un tel contact avec les «grands événements»? Mais bien sûr, nous n'avons aucun contrôle sur la rhétorique de Josephus. De plus, ces deux affranchis sont morts prématurément: certainement pour la datation de Laqueur/ Kokkinos (1998: 378-80) de la Vita après 100, mais même pour la datation maintenant commune des Antiquités - Vita à 93-4 CE - et le Contre Apion après cela. Epaphrodite était un nom assez commun (voir Phil 2:25, 4:18, Epaphras à Philémon 23), et il pouvait même être utilisé comme un adjectif (Hoerdotus 2.135) ou un titre honorifique, correspondant au Félix latin (voir ἐπαφροδισία Plutarque, Sull, 34). Par conséquent, l'hypothèse même que l'Epaphrodite de Josephus doit être quelqu'un de connu par ailleurs est loin d'être sûre. Le patron de Luc-Actes (Luc 1: 3, Actes 1: 1), Théophile, qui est adressé avec le même terme respectueux (κράτιστε), n'a laissé aucune autre trace dans l'histoire[107].

Dans une note précédente, il ajoute que Kokkinos qui pense que la Vita est écrite vers 100 « ne traite pas les objections que dans cette hypothèse Josèphe devrait omettre de mentionner le princeps actuel (ex hypothesi) Trajan ou le prédécesseur de Trajan, Nerva et que Josèphe devrait parler avec tant de naïveté du damné Domitien[20]. »

Lien de l'Épaphrodite ami de Paul avec Corinthe[modifier | modifier le code]

Article en anglais[modifier | modifier le code]

Nous ne savons pas avec certitude qui était le maître d'Epaphrodite, mais il est probable qu'il a été libéré par l'empereur Claudius (41-54). Parce que les affranchis acceptaient habituellement le nom de leur ancien maître, en tant qu'affranchi impérial , le nom officiel d'Epaphroditus était Tiberius Claudius Epaphroditus, auquel Augusti libertus («affranchi de l'empereur») pouvait être ajouté. [2] Epaphrodite était un affranchi impérial et secrétaire ( latin : a libellis ), ce qui signifie qu'il a rédigé les réponses de l'empereur Néron aux pétitions. Il est mentionné comme un appariteur Césarum , ce qui signifie qu'il était une sorte de serviteur de la famille impériale , mais ses fonctions ne sont pas mentionnées. En tant que viator tribunicius, il a dû servir quelqu'un avec les pouvoirs d'une Tribune , et cela ne peut être que l'Empereur. [2]

En 65 après JC, selon Tacite , Epaphrodite a appris qu'un groupe dirigé par le sénateur Gaius Calpurnius Piso avait organisé un coup d'État . Epaphrodite l'a immédiatement rapporté à l'empereur et à Piso et les autres ont été arrêtés. Après l'exécution des conspirateurs, Epaphrodite reçut les honneurs militaires. Il était maintenant un homme riche et possédait de grands jardins sur la colline Esquiline , à l'est de la Domus Aurea («Maison d'Or»), que Nero avait commencé à construire après le Grand Incendie de Rome en 64 après JC. [2]

Pendant la conspiration qui mit fin à la domination de Néron, Epaphrodite accompagna son maître dans sa fuite, et lorsque Néron essaya de se tuer, Epaphrodite l'assista (9 juin 68). [3] [4] Pour ce service, cependant, il a dû payer par la suite de sa propre vie, pour Domitian d' abord banni et par la suite lui a ordonné d'être mis à mort (C. 95 AD), parce qu'il ne s'était pas efforcé de sauver la vie de Nero. [5] [6] [7] Il est probable que cette exécution est l'une des principales raisons pour lesquelles, environ un an plus tard, Domitian a été assassiné par des fonctionnaires du tribunal. [8]

Epaphrodite était le propriétaire d' Épictète de Hiérapolis, un philosophe stoïcien enseigné par Musonius Rufus . [9] [10]

Il n'est probablement pas l'Epaphrodite à qui Josèphe a consacré ses Antiquités des Juifs , qui ont pu être un affranchi de l'empereur Trajan ; [11] Il est contesté s'il a pu avoir été l' Epaphroditus mentionné par St Paul [12] dans l' Épître aux Philippiens dans le Nouveau Testament . [13] [14]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Thérèse Frankfort, La date de l'Autobiographie de Flavius Josèphe et des œuvres de Justus de Tibériade, Revue belge de Philologie et d'Histoire, Bruxelles, Société pour le Progrès des Études Philologiques et Historiques, coll. « Antiquité - Houdeid » (no 39), (ISSN 2295-9068, lire en ligne), p. 52-58. Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Lucrețiu Mihăilescu-Bîrliba, Les affranchis dans les provinces romaines de l'Illyricum, Wiesbaden, Harrassowitz Verlag, , 373 p. (ISBN 978-3-447-05380-8, lire en ligne). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Paul Veyne, Vie de Trimalcion, Annales. Economies, Sociétés, Civilisations, Paris, Édition de l'EHESS (no 16), (ISSN 0395-2649, lire en ligne), p. 213-247. Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (en) Robert Eisenman, James the Brother of Jesus And The Dead Sea Scrolls, The Historical James, Paul as the Enemy, and Jesus' Brothers as Apostles, Vol. I, GDP, , 411 p. (ISBN 9780985599133). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (en) Robert Eisenman, James the Brother of Jesus And The Dead Sea Scrolls, The Damascus Code, the Tent of David, the New Convenant, and the Blood of Christ, Vol. II, GDP, , 443 p. (ISBN 9780985599164). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (en) Robert Eisenman, The New Testament Code : The Cup of the Lord, the Damascus Covenant, and the Blood of Christ, Grave Distractions Publications, , 800 p. (présentation en ligne). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (en) Flavius Josèphe et Steve Mason (dir.) (trad. du grec ancien par Louis H. Feldman), Life of Josephus : Translation and Commentary, vol. 9, Leiden, Boston, Köln, Brill, , 293 p. (ISBN 90-04-11793-8, présentation en ligne). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (en) Flavius Josèphe et William Whiston (trad. Willian Whiston), The Life of Flavius Josephus, The Flaoting Press, , 106 p. (ISBN 978-1-775412-02-1, présentation en ligne). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Philippe Pergola, La condamnation des Flaviens chrétiens sous Domitien : Persécution religieuse ou répression à caractère politique ?, Mélanges de l'école française de Rome, Paris, École Française de Rome, coll. « archéologie, études classiques » (no 90), (lire en ligne), p. 407-423. Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (en) Seth Schwartz, Josephus and Judaean Politics, Leiden - New-York - Köln, E. J. Brill, , 263 p. (ISBN 9004092307, présentation en ligne). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien, Cerf, , 586 p. (ISBN 9782204062152). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Martin Goodman, Rome et Jérusalem, Paris, Perrin/Tempus, . Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (en) Lester L. Grabbe, Judaïsm from Cyrus to Hadrian, Vol. II, Fortress Press, , 722 p. (ISBN 0-8006-2621-4). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Marie-Émile Boismard et Arnaud Lamouille, Actes des deux apôtres, livres I à III, Paris, 1990, Librairie Lecoffre J. Gabalda et Cie éditeurs. Recension sur le site Persée. Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Justin Taylor, Actes des deux apôtres, livres IV à VI, Paris, 2000, Librairie Lecoffre J. Gabalda et Cie éditeurs. Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Exemple "harvsp" : <ref name="Blanchetière, p.146">{{harvsp|Frankfort|1961|p=146}}.</ref>
  • Exemple "harvsp" : <ref name="Eisenman 2012 vol II, p.27">{{harvsp|Eisenman 2012 vol. II|p=27}}.</ref>
  • Exemple "harvsp" : <ref name="Frankfort, p.57">{{harvsp|Frankfort|1961|p=57}}.</ref>
  • Exemple "harvsp" : <ref name="New Testament Code, p.399">{{harvsp|Eisenman|2016|p=399}}.</ref>

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Steve Mason indique : « Comme l'ont déjà souligné Niese (1896: 226-27) et Luther (1910: 63), il est difficile de voir comment Josèphe aurait pu écrire cette note reconnaissante envers Domitien après la fin de son règne en 96. Josèphe semble avoir été parfaitement conscient des contraintes politiques de l'écriture de l'histoire: en témoigne son traitement de Vespasien et Titus dans la « Guerre des Juifs ». Mais ici, d'une part, il omet de mentionner les bienfaits d'un dirigeant ultérieur à Domitien - une faiblesse impensable s'il écrivait sous Nerva ou Trajan. D'un autre côté, il est difficile de voir comment il pouvait parler avec tendresse et innocence de Domitien après sa mort et sa damnatio memoriae (Josèphe et Mason 2001, note no 1770). »
  2. Dion Cassius raconte : « En haine du tyran, ses nombreuses statues d'argent et même d'or furent fondues, et l'on en retira des sommes énormes ; on renversa aussi les arcs de triomphes, élevés en trop grand nombre pour un seul homme. » Pour sa part Suétone raconte que le Sénat « s'assembla en foule, et déchira à l'envi la mémoire du prince mort par les plus amères et les plus outrageantes invectives. Il fit apporter des échelles pour détacher ses écussons et ses portraits, et les briser contre terre. Enfin il (le Sénat) décréta que ses inscriptions seraient effacées partout, et que sa mémoire serait abolie. »
  3. Steve Mason fait remarquer que tous les auteurs qui ont écrit après sa damnatio memoriae (Tacite, Suétone et Dion Cassius) « deviennent uniformément hostiles, représentant la totalité de son régime comme le règne de la terreur (Tacite, Agr. 2-3 ; Suétone, Domitien, 1.2, 3.2 et passim, Dion Cassius 67) ; cf. Josèphe et Mason 2001, note no 1770. »
  4. D. R. Schwartz place la totalité des événements liés à la statue un an avant 40, alors que cette datation fait plutôt consensus. Pour voir le débat au sujet de cette datation voir Grabbe 1992, p. 404-405.
  5. Une mention des « Galiléens » dans une lettre de Simon Bar Kokhba, le leader de la révolte de 132-135, fait aussi débat. Certains historiens estiment que ces « Galiléens » que Simon ordonne de garder sont des membres de la secte des Galiléens, voire des chrétiens. En revanche, d'autres historiens estiment que le terme Galiléens désignent simplement des habitants de la Galilée. cf. Encyclopædia Universalis, 1990, Volume 3, p. 827.
  6. Selon Justin de Naplouse, il y avait sept hérésies juives: les Sadducéens, les Génistes, les Méristes, les Galiléens, les Helléniens, les Pharisiens et les Baptistes. cf. Emmanuel Luhumbu Shodu, La mémoire des origines chrétiennes selon Justin Martyr, p. 267.
  7. Selon Hégésippe : « II y avait, dit-il, chez les circoncis, parmi les fils d'Israël, différentes croyances contre la tribu de Juda et contre le Christ, Ce sont celles des Esséniens, Galiléens, Hémérobaptistes, Masbothéens, Samaritains, Sadducéens, Pharisiens. », cité par Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique, IV, 22, 7.
  8. Une mention des « Galiléens » dans une lettre de Simon Bar Kokhba, le leader de la révolte de 132-135, fait aussi débat. Certains historiens estiment que ces « Galiléens » que Simon ordonne de garder sont des membres de la secte des Galiléens, voire des chrétiens. En revanche, d'autres historiens estiment que le terme Galiléens désignent simplement des habitants de la Galilée. cf. Encyclopædia Universalis, 1990, Volume 3, p. 827.
  9. Certains manuscrits comportent une petite variation sur ce nom après un épisode de la vie de Jésus situé à Tibériade. Les compagnons de Jésus deviennent alors les « destructeurs ». cf. Jean-Pierre Osier, L'évangile du Ghetto ou comment les Juifs se racontaient Jésus, Paris, 1984, Berg International Éditeurs.
  10. Jean Pierre Osier estime que le terme « peritsim » renvoie particulièrement au Livre de Daniel (XI-14) (les peritsim de son peuple) rendu en grec (Flavius Josèphe et la Septante) par lestaï, « brigands ». cf. Jean-Pierre Osier, L'évangile du Ghetto ou comment les Juifs se racontaient Jésus, Paris, 1984, Berg International Éditeurs, p. 26, note no 27.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Steve Mason, Life of Josephus, note no 1780.
  2. Parmi ceux qui défendent que le "patron" de Josèphe est le secrétaire de différents empereurs exécuté en 95/96 sur ordre de Domitien, il y a Mason (2003), Haaland (2005), Berber (1997) (cf. Pastor, Stern et Mor 2011, p. 68, note no 11), Robert Eisenman (cf. Eisenman 2012 vol. II, p. 27 et passim) ; Théodore Reinach.).
  3. Flavius Josèphe, Antiquités judaïques I, I, 2 (8-9).
  4. a et b cf. Niese 1896: 226-227, Luther 1910: 61-63, Nodet 1990: 4 n.1, Mason 1998: 98-101 ; cité par Steve Mason, Life of Josephus, note no 1780.
  5. a et b « Le langage de Josèphe dans ces divers passages prouve que c'était un personnage haut placé et qui avait subi des vicissitudes politiques; aussi l'a-t-on identifié, non sans vraisemblance, à Épaphrodite, affranchi et secrétaire de Néron, qui aida son maître à se tuer, et fut plus tard, à raison de ce fait, banni puis mis à mort par Domitien en 96 (Suétone, Domitien, 14). » Théodore Reinach, note no 2 de la traduction du Contre Apion par René Harmand.
  6. Suétone, Vie de Néron 49, Tacite, Annales, 15, 55, Dion Cassius 63, 29.
  7. Flavius Josèphe, Contre Apion, livre I, 1.
  8. a b c et d Cassius Dio Cocceianus, Histoire romaine de Dion Cassius: traduite en français, Volume 9, p. 375.
  9. Mireille Hadas-Lebel, La présence juive à Rome IIe siècle av. - IIe siècle EC., p. 204, note no 47.
  10. Flavius Josèphe, Antiquités judaïques I, I, 2.
  11. a b et c Frankfort 1961, p. 53.
  12. Frankfort 1961, p. 54.
  13. Thérèse Frankfort, Le royaume d'Agrippa II et son annexion par Domitien, in Hommage à A. Grenier, II, 1962, p. 659s.
  14. Henry Seyrig, Rev. numis., 1964, p. 55.
  15. Sartre 1985, p. 53.
  16. Henry Seyrig, Antiquités syriennes, 88 Deux pièces énigmatiques, 2. Un officier d'Agrippa II, p. 34, note no 3.
  17. Maurice Sartre situe cette date de mort entre 92 - 96 et propose la date de 93/94 cf. Sartre 1985, p. 53.
  18. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Frankfort 1961 p.54
  19. Grabbe 1992, p. 591.
  20. a et b Josèphe et Mason 2001, note no 1776.
  21. a b c d e f et g Eisenman 2012 vol. II, p. 27.
  22. Nouveau Testament, Épître aux Philippiens, 2, 25.
  23. Nouveau Testament, Épître aux Philippiens, 4, 18.
  24. Eisenman 2016, p. 399.
  25. Suétone, « Vie de Domitien, 15 », sur Biblioteca Classica Selecta, Vie des douze Césars.
  26. a et b Brian Jones, The Emperor Domitian, 1993, Routledge, Londres, p. 47.
  27. Le Vetus Martyrologium Romanum indique à la date du 22 juin:
    « À Rome, transfert [des restes du corps] de Saint Flavius Clémens, homme de niveau consulaire et martyr, le frère de la Sainte Plautilla et oncle de la martyr et Vierge Flavia Domitilla, avec qui elle a été mise à mort par l'empereur Domitien, à cause de la foi du Christ. Son corps a été retrouvé dans la Basilique du pape Saint Clément, après une cérémonie solennelle, il a été replacé au même endroit » En latin:
    « Item Romae Translatio sancti Flavii Clementis, viri Consularis et Martyris; qui, sanctae Plautillae frater ac beatae Virginis et Martyris Flaviae Domitillae avunculus, a Domitiano Imperatore, quocum Consulatum gesserat, ob Christi fidem interemptus est. Ipsius porro corpus, in Basilica sancti Clementis Papae inventum, ibidem solemni pompa reconditum est. », (la) Vetus Martyrologium Romanum (22 juin).
  28. PIR² F 418.
  29. Brian Jones, The Emperor Domitian, 1993, Routledge, Londres, p. 47-48.
  30. Jérôme de Stridon, Ep. 108.7.1.
  31. Peter Lampe, Christians at Rome in the First Two Centuries: From Paul to Valentinus, T & T Clark International, 2003, Mohr Siebeck, Tübingen, p. 204, note no 12.
  32. Philippe Pergola, La condamnation des Flaviens chrétiens sous Domitien : Persécution religieuse ou répression à caractère politique ?, Mélanges de l’École française de Rome. Antiquité Année 1978, Volume 90, Numéro 1, p. 412-415.
  33. a et b Dion Cassius traduit par Théodore Reinach, « Dans Fontes rerum judaicarum : Histoire romaine, livre 67, page 195 », Ernest Leroux,  ; (épitomé de Xiphilin).
  34. Actes des martyrs, Actes des martyres de la vierge sainte Flavia Domitilla et des saints Nérée et Achillée.
  35. Louis Reekmens, Recherches récentes dans les cryptes des martyrs romains, in Mathijs Lamberigts, Peter van Deun, in Martyrium, La pluralité, p. 63.
  36. a b c et d Philostrate d'Athènes, Vie d'Appolonios de Tyane, livre VIII, XXV, lire en ligne.
  37. a et b (it) Francesco Scorza Barcellona, «Clemente I, santo» ; Enciclopedia dei Papi, Treccani, Enciclopedia italiana, 2000, Consulté le 4 octobre 2015.
  38. Actes des martyres de la vierge sainte Flavia Domitilla et des saints Nérée et Achillée, in Les Martyrs : Recueil de pièces authentiques sur les martyrs depuis les origines du christianisme jusqu'au XXe siècle, Tome I, Les Temps Néroniens et le Deuxième Siècle, traduit par le père H. Leclerq, Bibliothèque de l'école des chartes, Année 1903, Volume 64 Numéro 1, republié en 1920 (4e édition), présentation sur persee.fr.
  39. Granger Cook 2011, p. 127.
  40. (en) Brian Jones, The Emperor Domitian, Jersey, Routledge, , 304 p. (ISBN 978-1134853137), p. 117-118.
  41. Jones 2002, p. 117.
  42. Talmud de Babylone, Talmud Gittin 56b.
  43. Natalio Fernández Marcos, The Septuagint in Context: Introduction to the Greek Version of the Bible, 2000, Brill, Leiden, p. 111-112.
  44. Talmud, Meguila 3a.
  45. a et b Natalio Fernández Marcos, The Septuagint in Context: Introduction to the Greek Version of the Bible, 2000, Brill, Leiden, p. 111.
  46. Dion Cassius n'utilise pas le nom de « chrétien » qui à l'époque est encore une accusation qui vise les Juifs messianistes. Le nom de « chrétien », dérivé de « Christ » qui veut dire Messie, serait en effet apparu du fait des autorités romaines pour caractériser des mouvements contestataires juifs apparentés à tous ceux que Flavius Josèphe a regroupé sous l'étiquette de Quatrième philosophie (cf. Blanchetière 2001, p. 147, Voir aussi Blanchetière 2001, p. 224). Ce n'est qu'au cours du IIe siècle qu'il perdra ce sens. Il est alors brandi comme un titre de gloire par les chrétiens qui affirment ainsi la solidité de leur croyance, car comme l'écrit Justin de Naplouse vers 155, ils savent bien que pour ce seul nom « la peine de mort est institué (cf. Justin traduit par Charles Munier, p. 153). »
  47. Philippe Pergola, La condamnation des Flaviens chrétiens sous Domitien : Persécution religieuse ou répression à caractère politique ?, Mélanges de l’École française de Rome. Antiquité Année 1978, Volume 90, Numéro 1, p. 408.
  48. Suétone mentionne une Domitilla une seule fois, en identifiant Stephanus, le principal assassin de Domitien, comme « intendant de Domitilla » (Suétone, Vie de Domitien, chapitre XVII) ; « (1) Voici à peu près ce qu'on apprit de cette conjuration et du genre de sa mort. (2) Les conjurés ne sachant s'ils l'attaqueraient au bain ou à table, Stephanus, intendant de Domitilla, alors accusé de concussion, leur offrit ses conseils et sa coopération au complot. (3) Pour détourner les soupçons, il porta pendant quelques jours son bras gauche en écharpe, comme s'il eût été blessé, et, à l'instant marqué, il cacha un poignard dans les bandages de laine qui enveloppaient son bras. Il obtint audience de l'empereur en annonçant qu'il allait lui découvrir une conspiration; et, tandis que Domitien lisait avec effroi le billet qu'il lui avait remis, Stephanus lui perça le bas-ventre. (4) Le tyran blessé se débattait, lorsque Clodianus, corniculaire, Maximus, affranchi de Parthenius, et Satur, décurion des gardes de la chambre, secondés par quelques gladiateurs, fondirent sur lui et le tuèrent de sept coups de poignard. (5) Le jeune esclave chargé du culte des dieux Lares se trouvait là au moment du meurtre. Il racontait que, au premier coup qu'il reçut, l'empereur lui avait ordonné de lui apporter le poignard qui était sous son chevet et d'appeler ses serviteurs, mais qu'il ne trouva que le manche, et que toutes les portes étaient fermées; que cependant Domitien, ayant saisi Stephanus, l'avait terrassé et prolongé la lutte, en s'efforçant, quoiqu'il eût les doigts blessés, tantôt de lui enlever son arme, tantôt de lui arracher les yeux. (6) Il périt le quatorzième jour avant les calendes d'octobre, dans la quarante-cinquième année de son âge et la quinzième de son règne. (7) Son cadavre fut transporté sur un brancard par des fossoyeurs comme celui d'un homme du peuple. Sa nourrice Phyllis lui rendit les derniers devoirs dans sa villa sur la voie latine; puis elle porta secrètement ses restes dans le temple des Flavius, et les mêla aux cendres de Julie, fille de Titus, qu'elle avait aussi élevée. »
  49. Dion Cassius n'utilise pas le nom de « chrétien » qui à l'époque est encore une accusation qui vise les Juifs messianistes. Le nom de « chrétien », dérivé de « Christ » qui veut dire Messie, serait en effet apparu du fait des autorités romaines pour caractériser des mouvements contestataires juifs apparentés à tous ceux que Flavius Josèphe a regroupé sous l'étiquette de Quatrième philosophie (cf. Blanchetière 2001, p. 147, Voir aussi Blanchetière 2001, p. 224). Ce n'est qu'au cours du IIe siècle qu'il perdra ce sens. Il est alors brandi comme un titre de gloire par les chrétiens qui affirment ainsi la solidité de leur croyance, car comme l'écrit Justin de Naplouse vers 155, ils savent bien que pour ce seul nom « la peine de mort est institué (cf. Justin traduit par Charles Munier, p. 153). »
  50. Flavius Josèphe, Antiquités judaïques I, I, 2.
  51. Dion Cassius traduit par Théodore Reinach, « Dans Fontes rerum judaicarum : Histoire romaine, livre 67, page 195 », Ernest Leroux,  : « Cette même année, Domitien fit mourir, outre plusieurs autres, son oncle Flavius Clément, bien qu'ils fussent cousins et qu'il eut épousé Flavia Domitilla sa parente, les accusant tous deux de ne pas adorer les Dieux. Plusieurs encore qui avaient embrassé la religion des juifs, furent punis pour le même sujet, les uns de mort, les autres de la confiscation de leurs biens. Pour Domitilla, il se contenta de la reléguer dans l'île de Pandateria. Glabrion qui avait été consul avec Trajan, fut aussi condamné à mort, tant pour ce même crime que parce qu'il avait combattu contre les bêtes quoiqu'au fond c'était seulement à cause que Domitien lui portait envie, car comme à la fête Juvénale qu'il avait invité chez lui au Mont Alban, il lui eut commandé de combattre contre un puissant lion, non seulement il n'en fut point offensé, mais encore il le tua sur place. » (épitomé de Xiphilin).
  52. François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien, Cerf, (ISBN 978-2-204-06215-2), p. 278.
  53. a b et c Jean-Pierre Lémonon, Les débuts du christianisme: de 30 à 135, éd. de l'Atelier, 2003, p. 21.
  54. a et b François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien, p. 133. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « Blanchetière_133 » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  55. Simon Claude Mimouni, Le judaïsme ancien du VIe siècle avant notre ère au IIIe siècle de notre ère, Paris, 2012, éd. PUF, p. 706.
  56. Simon Claude Mimouni, Les chrétiens d'origine juive dans l'antiquité, Ed. Albin Michel, Paris, 2004, p. 162.
  57. François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien, p. 144-145.
  58. Actes des martyrs, Actes des martyres de la vierge sainte Flavia Domitilla et des saints Nérée et Achillée.
  59. Bernard Pouderon, Aux origines du roman pseudo-clémentin, in Le judéo-christianisme dans tous ses états - Actes du colloque de Jérusalem - 6-10 juillet 1998, Dir. Simon Claude Mimouni, Paris, éd. Cerf, 2001, p. 240.
  60. Selon Simon Claude Mimouni « le terme de « Nazoréen » convient pour la première communauté de Jérusalem, dirigée par Jacques le Juste », cf. P. Édouard Cothenet, sur Simon Claude Mimouni, Les chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité, Paris, Éd. Albin Michel, coll. « Présence du judaïsme poche », 2004.
  61. cf. Actes des Apôtres, « et lui demanda des lettres pour les synagogues de Damas, afin que, s'il y trouvait quelques adeptes de la Voie, hommes ou femmes, il les amenât enchaînés à Jérusalem. (Ac 9:2) » ;
    « Priscille et Aquilas, qui l'avaient entendu, le prirent avec eux et lui exposèrent plus exactement la Voie. (Ac 18:26) » ;
    « Certains cependant, endurcis et incrédules, décriaient la Voie devant l'assistance. Il rompit alors avec eux et prit à part les disciples. (Ac 19:9) » ;
    « Vers ce temps-là, un tumulte assez grave se produisit à propos de la Voie. (Ac 19:23) » ;
    « J'ai persécuté à mort cette Voie, chargeant de chaînes et jetant en prison hommes et femmes (Ac 22:4) » ;
    « Je t'avoue pourtant ceci : c'est suivant la Voie, qualifiée par eux de secte, que je sers le Dieu de mes pères (Ac 24:14) » ;
    « Félix, qui était fort exactement informé de ce qui concerne la Voie (Ac 24:22) ».
  62. Selon Hégésippe : « II y avait, dit-il, chez les circoncis, parmi les fils d'Israël, différentes croyances contre la tribu de Juda et contre le Christ, Ce sont celles des Esséniens, Galiléens, Hémérobaptistes, Masbothéens, Samaritains, Sadducéens, Pharisiens. », cité par Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique, IV, 22, 7.
  63. Simon Claude Mimouni, Le judaïsme ancien du VIe siècle avant notre ère au IIIe siècle de notre ère, Paris, 2012, éd. PUF, p. 754.
  64. a b c d et e Blanchetière 2001, p. 146.
  65. Nouveau Testament, Première épître de Pierre, 4, 14-16: « 4:14 Heureux, si vous êtes outragés pour le nom du Christ, car l'Esprit de gloire, l'Esprit de Dieu repose sur vous. 4:15 Que nul de vous n'ait à souffrir comme meurtrier, ou voleur, ou malfaiteur, ou comme délateur, 4:16 mais si c'est comme chrétien, qu'il n'ait pas honte, qu'il glorifie Dieu de porter ce nom. ».
  66. Actes des Apôtres 11, 26, cité par François Blanchetière in Blanchetière 2001, p. 147.
  67. cf. Actes des Apôtres, « et lui demanda des lettres pour les synagogues de Damas, afin que, s'il y trouvait quelques adeptes de la Voie, hommes ou femmes, il les amenât enchaînés à Jérusalem. (Ac 9:2) » ;
    « Priscille et Aquilas, qui l'avaient entendu, le prirent avec eux et lui exposèrent plus exactement la Voie. (Ac 18:26) » ;
    « Certains cependant, endurcis et incrédules, décriaient la Voie devant l'assistance. Il rompit alors avec eux et prit à part les disciples. (Ac 19:9) » ;
    « Vers ce temps-là, un tumulte assez grave se produisit à propos de la Voie. (Ac 19:23) » ;
    « J'ai persécuté à mort cette Voie, chargeant de chaînes et jetant en prison hommes et femmes (Ac 22:4) » ;
    « Je t'avoue pourtant ceci : c'est suivant la Voie, qualifiée par eux de secte, que je sers le Dieu de mes pères (Ac 24:14) » ;
    « Félix, qui était fort exactement informé de ce qui concerne la Voie (Ac 24:22) ».
  68. cf. Actes des Apôtres, [Appolonios] « avait été instruit de la Voie du Seigneur (Ac 18:25) ».
  69. a et b Ceslas Spicq, Ce que signifie le titre de chrétien, Studia Theologica 15, p. 68-78 et du même auteur "Théologie morale du Nouveau Testament", Étude biblique, 50, 1970, p. 406-416.
  70. Cité par Blanchetière 2001, p. 147.
  71. a et b Blanchetière 2001, p. 147.
  72. Pour Marie-Émile Boismard et André Lamouille, le deuxième rédacteur des Actes (peut-être Luc) aurait amplement modifié le texte dans les années 80 et le troisième rédacteur aurait fait ses ajouts et modifications dans les années 90 ; cf. Marie-Émile Boismard et Arnaud Lamouille, Actes des deux apôtres, livre I, Paris, 1990, Librairie Lecoffre J. Gabalda et Cie éditeurs, p. 50.
  73. En général, le nombre de trois rédacteurs successifs est admis. Marie-Émile Boismard et André Lamouille proposent d'identifier le deuxième rédacteur avec l'évangéliste Luc ; cf. Blanchetière 2001, p. 103.
  74. Blanchetière 2001, p. 103.
  75. Pour Bernard Pouderon et Yves-Marie Duval, leur rédaction se situe dans le cadre des conflits qui ont opposés entre eux les différents groupes chrétiens surtout les années 80-[[années 90|90] ; cf. Simon Claude Mimouni, Les représentations du christianisme, in Bernard Pouderon, Yves-Marie Duval, L'historiographie de l'Église des premiers siècles, 2001, Paris, éd; Beauchesne, p. 69.
  76. Pour le théologien Daniel Marguerat, « La datation des Actes n'est pas antérieure à celle de l'évangile, qui elle même n'est pas à placer avant 70, puisque Luc 21,20 fait une claire allusion à la destruction de Jérusalem en réinterprétant Mc 13,14 (même note en Lc 19,43-44 et 21,24). Le second tome de l’œuvre à Théophile a du être rédigé simultanément ou peu après le premier, c'est à dire entre 80 et 90. » cf. Daniel Marguerat, Les actes des apôtres (1-12), p. 20.
  77. Voir aussi Blanchetière 2001, p. 224.
  78. Goodman 2009, p. 111.
  79. a b c et d Blanchetière 2001, p. 148.
  80. Stern, 1980, no 307 ; Stingerland, 1997, {{p.|179-218 ; Botterman, 1996, p. 177-186.
  81. a b c d e et f Blanchetière 2001, p. 149.
  82. « Vers 90, en Épire, Épictète (Arrien, Entretiens, 4, 7) connaît un groupe d'hommes qu'il appelle « Galiléens », prêt à mourir, insensibles aux menaces de l'empereur Domitien ; à ses yeux, ces gens ne sont pas mûs par la raison, mais par le fanatisme. » cf. Jean-Pierre Lémonon, Les débuts du christianisme: de 30 à 135, éd. de l'Atelier, 2003, p. 21.
  83. a b c d e f g et h Blanchetière 2001, p. 139.
  84. Étienne Nodet, 1992, cité par Blanchetière 2001, p. 27.
  85. Kraemer, 1989 et Murray 1985, cités et repris par Blanchetière 2001, p. 28.
  86. a b et c Xavier Levieils, Contra Christianos: la critique sociale et religieuse du christianisme des origines au concile de Nicée (45-325), éd. Walter de Gruyter, Berlin, 2007, p. 138.
  87. cf. Marcel Simon, Les sectes juives au temps de Jésus, Paris, éd. PUF, 1961, Collection "Mythes et religion".
  88. Marcel Simon, Le Christianisme antique et son contexte religieux, Volume 1, 1981, Mohr : Tübingen, p. 103.
  89. a et b Blanchetière 2001, p. 48.
  90. Jean-Pierre Lémonon, Les débuts du christianisme: de 30 à 135, éd. de l'Atelier, 2003, p. 21.
  91. Étienne Nodet, 1992, cité par Blanchetière 2001, p. 27.
  92. Kraemer, 1989 et Murray 1985, cités et repris par Blanchetière 2001, p. 28.
  93. a et b W. Horbery, Christ as brigand in ancient anti-Christian polemic, in E. Bammel, C. F. D. Moule, Jesus and the Politics of His Day, Cambridge University Presse, 1992, p. 192.
  94. W. Horbery, Christ as brigand in ancient anti-Christian polemic, in E. Bammel, C. F. D. Moule, Jesus and the Politics of His Day, Cambridge University Presse, 1992, p. 193.
  95. a b et c Frankfort 1961, p. 57.
  96. Frankfort 1961, p. 56.
  97. Pastor, Stern et Mor 2011, p. 68, note no 11.
  98. C'est le même auquel est dédiée la Vita et qui fut un des patrons des Antiquités (I, § 8). Le langage de Josèphe dans ces divers passages prouve que c'était un personnage haut placé et qui avait subi des vicissitudes politiques; aussi l'a-t-on identifié, non sans vraisemblance, à Épaphrodite, affranchi et secrétaire de Néron, qui aida son maître à se tuer, et fut plus tard, à raison de ce fait, banni puis mis à mort par Domitien en 96 (Suétone, Domitien, 14). La seule objection c'est que la Vita, dédiée à Épaphrodite, parle d'Agrippa II comme étant mort (c. 65, § 359) ; or, d'après Photius (cod. 33), ce roi serait mort l'an 3 de Trajan (100 ap. J.-C.). Mais ce renseignement est suspect et nous ne possédons aucune monnaie d'Agrippa postérieure à Domitien. Épaphrodite ayant été tué en 95 (Dion, LXVII, 14) et les Antiquités achevées en 93 (Ant., XX, 11), il en résulte que le Contre Apion a été écrit en 94 ou 95.
  99. Il s'agit soit du grammairien qui vécut à Rome depuis l’époque de Néron jusqu’à celle de Nerva, et réunit une bibliothèque de 30 000 volumes (Suidas). Soit de l'affranchi et secrétaire de Néron, mis à mort par Domitien.
  100. Flavius Josèphe, Antiquités judaïques I, I, 2.
  101. C'est le même auquel est dédiée la Vita et qui fut un des patrons des Antiquités (I, § 8). Le langage de Josèphe dans ces divers passages prouve que c'était un personnage haut placé et qui avait subi des vicissitudes politiques; aussi l'a-t-on identifié, non sans vraisemblance, à Épaphrodite, affranchi et secrétaire de Néron, qui aida son maître à se tuer, et fut plus tard, à raison de ce fait, banni puis mis à mort par Domitien en 96 (Suétone, Domitien, 14). La seule objection c'est que la Vita, dédiée à Épaphrodite, parle d'Agrippa II comme étant mort (c. 65, § 359) ; or, d'après Photius (cod. 33), ce roi serait mort l'an 3 de Trajan (100 ap. J.-C.). Mais ce renseignement est suspect et nous ne possédons aucune monnaie d'Agrippa postérieure à Domitien. Épaphrodite ayant été tué en 95 (Dion, LXVII, 14) et les Antiquités achevées en 93 (Ant., XX, 11), il en résulte que le Contre Apion a été écrit en 94 ou 95.
  102. Dictionnaire pour l'intelligence des auteurs classiques, grecs et latins ..., par François Sabbathier.
  103. Une basilique consacré à Jean à la porte latine a été construite par la suite pour commémorer ce "miracle".
  104. Pierre Chuvin, Ernest Will, Mythologie et géographie dionysiaques, Adosa, 1991, p. 266.
  105. Hazel, Who's who in the Roman World, p. 35.
  106. Mihăilescu-Bîrliba 2006, p. 143, lire en ligne.
  107. Josèphe et Mason 2001, note no 1780.