Sainte-Lucie

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Sainte-Lucie

(en) Saint Lucia

Drapeau
Drapeau de Sainte-Lucie
Blason
Armoiries de Sainte-Lucie
Devise en anglais : The Land, the People, the Light (« La Terre, le Peuple, la Lumière »)
Hymne Sons and Daughters of Saint Lucia
Description de l'image Saint Lucia in its region.svg.
Description de l'image Sainte Lucie carte.gif.
Administration
Forme de l'État Monarchie constitutionnelle
Reine Élisabeth II
Gouverneur général Sir Neville Cenac
Premier ministre Allen Chastanet
Langues officielles Anglais
Capitale Castries

14° 00′ N, 61° 00′ O

Géographie
Plus grande ville Castries
Superficie totale 620 km2
(classé 175e)
Superficie en eau 1,6 % / Négligeable
Fuseau horaire UTC -4
Histoire
Entité précédente
Indépendance Du Royaume-Uni
Date
Démographie
Gentilé Lucien ou saint-lucien
Population totale (2018[1]) 165 510 hab.
(classé 189e)
Densité 267 hab./km2
Économie
Monnaie Dollar des Caraïbes orientales (XCD)
Développement
IDH (2015) en augmentation 0,735[2] (élevé ; 92e)
Divers
Code ISO 3166-1 LCA, LC
Domaine Internet .lc
Indicatif téléphonique +1-758

Sainte-Lucie (en anglais : 'Saint Lucia') est un État insulaire des Antilles. Située sur le bord oriental de la mer des Caraïbes, Sainte-Lucie fait partie des îles du Vent ; elle est située entre les îles de Saint-Vincent-et-les-Grenadines au sud, la Barbade au sud-est, et la Martinique au nord. Sa superficie est de 620 km2 pour une population estimée à 187 768 habitants. Sa capitale est Castries.

Tirant son nom de Lucie de Syracuse, Sainte-Lucie est le seul État au monde à porter le nom d'une femme[3],[4].

Histoire

L'île de Sainte-Lucie est habitée par un peuple d'Amérindiens des Antilles environ un millier d'années av. J.-C. : les Arawaks. Au IXe siècle, les Kalinagos y deviennent majoritaires[5],[n 1]. Nommée « Iouanalao », un nom qui signifierait « le pays des iguanes », par la population autochtone[7],[8], elle est baptisée « Sainte-Lucie », en l'honneur de Lucie de Syracuse, par des marchands espagnols qui la découvrent au début du XVIe siècle[5]. Les Européens essaieront ensuite progressivement de s'y implanter mais sans succès. C'est la France qui commença à établir une réelle colonie et signa un traité avec les Caraïbes en 1660. Néanmoins, l'île fut tout au long des XVIIe et XVIIIe siècles principalement disputée entre la France et le Royaume-Uni, lequel en obtient le contrôle complet en 1814, avec le traité de Paris. Un gouvernement représentatif local est mis en place en 1924. Le pays devient indépendant le , en tant que royaume du Commonwealth. Il adhère à l'Organisation des États de la Caraïbe orientale en 1981. Sainte-Lucie est membre de l'Alliance bolivarienne pour les Amériques (ALBA) depuis 2013.

Politique

En tant que royaume du Commonwealth, Sainte-Lucie reconnaît la reine Élisabeth II comme chef d'État ; elle est représentée sur l'île par un gouverneur général. Le pouvoir exécutif est cependant dans les mains du Premier ministre et de son cabinet, et le gouverneur général n'agit que sur les conseils de ces derniers. Après les élections législatives, le chef du parti majoritaire ou le chef d'une coalition de la majorité à l'Assemblée est habituellement nommé Premier ministre par le gouverneur général ; celui-ci nomme également le vice-Premier ministre.

Le Parlement de Sainte-Lucie est bicaméral :

  • la chambre basse, l'Assemblée (House of Assembly), comporte 17 députés élus au suffrage universel direct pour cinq ans, et qui élisent en plus un président (qui peut être élu en leur sein ou en désignant une personnalité extérieure [9], portant alors l'effectif de l'assemblée à 18 membres) ;
  • la chambre haute, le Sénat (Senate), est composée de onze membres, nommés par le Gouverneur général.

Sainte-Lucie est membre de la Communauté caribéenne, de l'Organisation des États de la Caraïbe orientale et de l'Organisation internationale de la francophonie.

La constitution actuelle a été adoptée en 1978 ; elle est entrée en vigueur le [10].

Géographie

Carte topographique de Sainte-Lucie.

L'île de Sainte-Lucie fait partie de l'arc des îles du Vent, dans les petites Antilles. Elle est bordée par la mer des Caraïbes. Elle se situe à 32,5 km au sud de la Martinique, à 43 km au nord-nord-est de l'île Saint-Vincent (Saint-Vincent-et-les-Grenadines) et à 145 km à l'ouest-nord-ouest de Barbade.

Sainte-Lucie est une île volcanique et culmine à 950 m d'altitude au mont Gimie[11]. Les pitons de Sainte-Lucie, qui sont au nombre de deux, font partie de la chaîne volcanique du Qualibou, également appelé Soufrière, volcan principal de l'île. Ces pitons ressemblent à deux aiguilles géantes, émergentes des abîmes océaniques, et procurant au paysage de Sainte-Lucie, force et caractère. Appelés Gros Piton et Petit Piton, ils culminent, respectivement à 786 mètres et à 743 mètres de hauteur au-dessus du niveau de la mer. Les deux sont reliés par la crête d'un autre piton : le piton Mitan. Au sein du site volcanique, la présence d'un champ géothermique, comportant des sources chaudes et dégageant des fumeroles de soufre montre que l'activité volcanique est toujours d’actualité. Ils font partie des sites inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO.

La capitale de Sainte-Lucie est Castries, où habite le tiers de la population du pays. Les autres grandes villes sont Gros Islet, Soufrière et Vieux Fort. Le climat est tropical, modéré par des alizés de nord-est, et possède une saison sèche de janvier à avril et une saison pluvieuse de mai à décembre.

Faune et flore

Il subsiste aujourd'hui de rares spécimen du Bothrops caribbaeus, un serpent venimeux du continent américain amené par les Arawaks, avant l'arrivée de Christophe Colomb, pour protéger leur île de l' invasion des Caraïbes. Comme en Martinique avec le Trigonocéphale (un autre serpent venimeux introduit pour les mêmes raisons), c'est l'introduction des mangoustes à la fin du XIXe siècle qui a permis d'éradiquer ce reptile.

Un rapport d'experts de 2012 atteste qu'il reste, à Sainte-Lucie 18 serpents de l'espèce Erythrolamprus ornatus ou couresse de Sainte-Lucie[n 2]. Cette petite couleuvre, la plus rare au monde, vit sur les deux îlots (12 ha) des Maria Islands au sud-est de l'île principale. La colonie de l'île principale a été décimée par les mangoustes.

Divisions administratives

Découpage administratif de Sainte-Lucie en onze quartiers.
1- Anse-la-Raye2- Canaries
3- Castries
4- Choiseul
5- Dennery
6- Forest
7- Gros Islet
8- Laborie
9- Micoud
10- Soufrière
11- Vieux Fort.

Sous le gouvernement colonial français Sainte-Lucie fut subdivisée en onze paroisses. Les Anglais conservèrent une découpe similaire en onze quartiers (quarters ou parishes en anglais) : Anse-la-Raye, Canaries, Castries, Choiseul, Dennery, Forest, Gros Islet, Laborie, Micoud, Soufrière et Vieux Fort.

Sainte-Lucie est également divisée en dix-sept districts électoraux pour les élections législatives : Canaries & Anse-la-Raye, Babonneau, Castries Central, Castries North, Castries North East, Castries South, Castries South East, Choiseul, Dennery North, Dennery South, Gros Islet, Laborie, Micoud North, Micoud South, Soufriere, Vieux Fort North et Vieux Fort South.

Économie

Panorama de Sainte-Lucie.

Le tourisme constitue la première source de revenus du pays, avec 48 % du PIB. La plupart de l'activité touristique est regroupée dans le Nord de l'île, avec de nombreux hôtels, des marinas, et surtout le port de Castries ou de nombreux bateaux de croisière font escale. Toute la partie sud de l'île est beaucoup plus sauvage et les infrastructures touristiques y sont de taille plus modeste, on y trouve aussi nombre d'activités « nature ». La majorité des touristes sont américains (36 % en 2007) et occupent le plus souvent les grands complexes touristiques du nord, la clientèle européenne préfère souvent la partie sud de l'île, et nombre d'entre eux regrettent cette américanisation de l'île. Sainte-Lucie vise plutôt un tourisme haut de gamme, on y trouve de nombreux hôtels de luxe. Le réseau routier est de très bonne qualité dans le nord, mais plus aléatoire dans le sud, il est régulièrement endommagé pendant la période des cyclones. Sainte-Lucie dispose de deux aéroports, le plus ancien situé en pleine ville de Castries est désormais réservé aux vols inter-îles des Caraïbes, le nouvel aéroport construit à l'extrême sud de l'île à partir des années 1990 répond aux normes intercontinentale et permet d'accueillir les gros porteurs venus d'Amérique du Nord (principalement les États-Unis) et d'Europe (principalement le Royaume-Uni) ; cet aéroport a repris une partie des infrastructures d'une ancienne base de l'United States Air Force, la route qui relie la ville de Vieux Fort à l'aéroport est d'ailleurs un ancien taxiway de cette base. Depuis la France, on peut rejoindre Sainte-Lucie à l'aéroport de Castries via Fort-de-France en Martinique.

La seconde source de revenu de l'île provient de l'agriculture. Dans les années 1960, la banane représentait 80 % des revenus de l'île, dans les années 1990 le gouvernement a décidé de diversifier la production en favorisant la culture de mangues et d'avocats. Viennent ensuite l'artisanat et les petites entreprises. Sainte-Lucie a également créé un important site de stockage et de transit de produits pétroliers qui occupe une bonne place dans l'économie de l'île.

Le gouvernement pratique une politique, notamment fiscale, qui vise à attirer les investissements étrangers, lesquels sont rassurés par la stabilité politique de l'île. Ainsi, notamment, il existe plusieurs projets de développement touristique dans le sud, par la construction de grands complexes hôteliers. Ces projets sont loin de faire l'unanimité sur place, en raison du caractère relativement protégé de cette partie du pays.

Démographie

Évolution de la démographie entre 1961 et 2003 (chiffres de la FAO, 2005). Population en milliers d'habitants.
Quartiers Population[12]
1 Castries 65 656
2 Gros Islet 25 210
3 Vieux Fort 16 284
4 Micoud 16 284
5 Dennery 12 599
6 Soufrière 8 472
7 Laborie 6 701
8 Anse la Raye 6 247
9 Choiseul 6 098
10 Canaries 2 044

Lors du recensement officiel de 2010, Sainte-Lucie comptait 165 595 habitants (50,36 % de représentantes de la gent féminine)[12]. 81 % de la population est d'origine africaine, 11,9 % d'origine mixte, 2,4 % d'origine caribéenne ou indienne ainsi qu'une petite minorité d'origine européenne.

L'émigration de Sainte-Lucie est principalement dirigée vers les pays anglophones. Au Royaume-Uni, près de 10 000 citoyens britanniques sont nés à Sainte-Lucie et plus de 30 000 sont originaires de cette île. Aux États-Unis résident près de 14 000 personnes originaires de Sainte-Lucie.

Langues

L'anglais est la langue officielle et d’enseignement du pays mais le créole saint-lucien à base lexicale française est la langue première du pays, parlée par 75 %[13] de la population et son usage officiel est en augmentation. Il a évolué à partir de langues et dialectes régionaux français (le normand, le picard, l'occitan, etc.), de langues africaines et du kali'na. Le français est la première langue vivante étrangère (aux côtés de l’espagnol qui est en progression). Environ 2 % de la population totale du pays est francophone[13]. Le pays est membre de l'Organisation internationale de la francophonie.

Religions

Environ 70 % de la population est catholique, 8 % adventiste du septième jour, 6 % pentecôtiste, 2 % évangélique, 2 % anglican et 2 % rastafari.

Culture

Au long de son histoire l'île fut française à plusieurs reprises, d'où le riche héritage de sa propre culture créole teinte d'influences françaises et la langue créole à base lexicale française parlée par la plupart des insulaires.

Fêtes nationales et jours fériés

Fêtes nationales et jours fériés
Date[14],[15] Nom français Nom local Remarques
1er janvier Nouvel an
2 janvier
22 février Jour de l'indépendance
21 mars
24 mars
Avril Vendredi saint / Lundi de Pâques
1er mai Fête du travail
12 mai
Juin Pentecôte / Corpus Christi Whit Monday (en) / Corpus Christi
12 juin
14 juillet Fête nationale française[Information douteuse]
15 juillet
Début août Jour de l'émancipation Emancipation Day
Début octobre Action de grâce
13 décembre Fête nationale Saint Lucia Day
25 décembre Noël
26 décembre

Patrimoine

Patrimoine civil

Musées

Liste du Patrimoine mondial

La zone de gestion des Pitons est inscrite par l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) au Patrimoine mondial.

Registre international Mémoire du monde

Le programme Mémoire du monde (UNESCO, 1992) a inscrit dans son registre international Mémoire du monde (au ) :

  • 2009 : fonds Sir William Arthur Lewis[16] ;
  • 2011 : Hommes d’argent : travailleurs antillais au canal de Panama (La Barbade, Jamaïque, Panama, Sainte-Lucie, Royaume-Uni, États-Unis d'Amérique)[17].

Patrimoine religieux

Codes

Sainte-Lucie a pour codes :

Divers

Sainte-Lucie, qui fut l'enjeu d'une lutte acharnée entre Anglais et Français (notamment pour ses sources d'eau douce, rares dans les Caraïbes), est officiellement surnommée l'« Hélène de l'ouest » (the Helen of the West), ou « Hélène des Antilles » (« Helen of the West Indies »)[18], par analogie avec Hélène de Troie (l'Hélène de l'Est), qui fut dans l'Antiquité l'enjeu d'une lutte acharnée entre les différents princes grecs et troyens[19]. Ce surnom, reconnu officiellement, est présent dans le second couplet de l'hymne national lucien : Sons and Daughters of Saint Lucia.

La bière nationale est la Piton, une bière blonde. Sur l’étiquette, on voit les deux pitons, emblèmes de l’île. Du rhum est également distillé sur l'île[20].

Notes et références

Notes

  1. Une approche plus récente (début du XXIe siècle) de l'histoire précolombienne des Petites Antilles nuance cette présentation[6].
  2. C'est en 2011 que des chercheurs ont trouvé onze de ces serpents et les ont bagués.

Références

  1. (en) « Central America :: Saint Lucia », sur www.cia.gov (consulté le ).
  2. Human Development Report Office, « Saint Lucia - Human Development Indicators », programme des Nations unies pour le développement, sur hdr.undp.org, (consulté le ).
  3. « Avoir un pays à son nom ! • 21Maps », sur 21Maps, (consulté le )
  4. Manon de Meersman, « 3 îles paradisiaques qui donnent envie de voyager », Marie Claire (Belgique), (consulté le ).
  5. a et b Frédéric Denhez, Sabine Albertini, Typhanie Bouju, Magali Cerles et al., Martinique, Paris, Gallimard, coll. « GEOguide », (1re éd. 2003), 439 p. (ISBN 9782742439799, OCLC 935934834), « Sainte-Lucie ».
  6. Benoît Bérard, « Caraïbes et Arawaks, caractérisation culturelle et identification ethnique : Les civilisations amérindiennes des Petites Antilles », sur hal.univ-antilles.fr, (consulté le ).
  7. (en) Gouvernement de Sainte-Lucie, « Brief History of Saint Lucia » [« Une brève histoire de Sainte-Lucie »], sur Saint Lucia - Access Government, (consulté le ).
  8. Jean-Pierre Jardel, Antilles, Guyane, Paris, Flammarion, coll. « guides delta », , 425 p. (ISBN 9782700304336, OCLC 417260221, BNF 34754372), p. 324.
  9. (en) « Saint Lucia Constitutional Order of 1978 », sur pdba.georgetown.edu (Political Database of the Americas) (consulté le ).
    Article 30 alinéa 2 de la constitution : (en) « If a person who is not a member of the House is elected to be Speaker he shall, by virtue of holding or acting in that office, be a member of the House. »
  10. Université de Georgetown, Saint Lucia Constitutional Order of 1978, Political Database of the Americas, .
  11. « Les pitons de Sainte-Lucie », sur www.sainte-lucie.fr (consulté le ).
  12. a et b Edwin St Catherine, « St Lucia Population and Housing Census 2010 » [PDF], sur www.caricomstats.org, Secretariat of the Caribbean Community (en), (consulté le ), p. 4.
  13. a et b Organisation internationale de la francophonie, « Sainte-Lucie » [PDF], sur www.francophonie.org, (consulté le ).
  14. (en) Secrétariat du Commonwealth (en), « Saint Lucia : Society », sur thecommonwealth.org, (consulté le ).
  15. (en) Ambassade de France à Sainte-Lucie, « Contacts », (consulté le ).
  16. « Fonds Sir William Arthur Lewis », sur www.unesco.org, UNESCO, (consulté le ).
  17. « Hommes d’argent : Travailleurs antillais au Canal de Panama », sur www.unesco.org, UNESCO, (consulté le ).
  18. Jacques Leclerc, « Sainte-Lucie », sur www.axl.cefan.ulaval.ca, Université Laval, (consulté le ).
  19. Pierre Vérin, Sainte-Lucie et ses derniers Caraïbes, Cahiers d'Outre-Mer, 1959, no 48, p. 349-361, consulté le .
  20. « Sainte-Lucie: Cuisine, gastronomie et boissons », Routard.com, (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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