M85 (galaxie)

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M85
Image illustrative de l’article M85 (galaxie)
La galaxie lenticulaire M85.
Données d’observation
(Époque J2000.0)
Constellation Chevelure de Bérénice
Ascension droite (α) 12h 25m 24,1s[1]
Déclinaison (δ) 18° 11′ 29″ [1]
Magnitude apparente (V) 9,1[2]
10,0 dans la Bande B[2]
Brillance de surface 13,08 mag/am2[2]
Dimensions apparentes (V) 7,1 × 5,5[2]
Décalage vers le rouge 0,002432 ± 0,000006[1]
Angle de position [2]

Localisation dans la constellation : Chevelure de Bérénice

(Voir situation dans la constellation : Chevelure de Bérénice)
Astrométrie
Vitesse radiale 729 ± 2 km/s [1]
Distance 15,218 ± 5,332 Mpc (∼49,6 millions d'al)[3]
Caractéristiques physiques
Type d'objet Galaxie lenticulaire
Type de galaxie SA0^+(s) pec[1]
SA0(s)a? pec[4] S0-a[2] ,[5]
Dimensions environ 33,20 kpc (∼108 000 al)[1],[a]
Découverte
Découvreur(s) Pierre Méchain[4]
Date [4]
Désignation(s) NGC 4382
PGC 40515
UGC 7508
MCG 2-32-29
KCPG 334A
CGCG 96-45
VCC 508
CGCG 70-58
VCC 798 [2]
Liste des galaxies lenticulaires

M85 (NGC 4382) est galaxie lenticulaire relativement rapprochée et située dans la constellation de la Chevelure de Bérénice. Sa vitesse par rapport au fond diffus cosmologique est de 1 047 ± 22 km/s, ce qui correspond à une distance de Hubble de 15,44 ± 1,13 Mpc (∼50,4 millions d'al)[1]. Elle a été découverte par l'astronome français Pierre Méchain en 1781. Charles Messier a observé la même galaxie le et il l'a inscrite à son catalogue comme M85.

M85 par le télescope spatial Hubble.

À ce jour, 26 mesures non basées sur le décalage vers le rouge (redshift) donnent une distance de 15,218 ± 5,332 Mpc (∼49,6 millions d'al)[3], ce qui est à l'intérieur des valeurs de la distance de Hubble. Cependant, cette galaxie, comme plusieurs de l'amas de la Vierge, est relativement rapprochée du Groupe local et on obtient souvent une distance de Hubble très différente en raison de leur mouvement propre dans le groupe où l'amas où elles sont situées. Notons que c'est avec la valeur moyenne des mesures indépendantes, lorsqu'elles existent, que la base de données NASA/IPAC calcule le diamètre d'une galaxie.

Selon E.L. Turner, les galaxies NGC 4382 (M85) et NGC 4394 forment une paire de galaxies rapprochées[6]. La distance de Hubble de NGC 4394 est égale à (17,800 ± 3,127 pc, soit une distance semblable à NGC 4382. Il est donc vraisemblable que ces deux galaxies forment une paire réelle.

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

M85 est très pauvre en hydrogène neutre[7] et elle est dotée d'une structure externe très complexe présentant des coquilles et des ondulations que l' on croit provenir de la fusion avec une autre galaxie qui se serait produite il y a de 4 à 7 milliards d'années[7]. Il existe aussi une population stellaire relativement jeune (moins de 3 milliards d'années) dans la région plus centrale, dont une partie forme un anneau qui peut avoir été créée par un sursaut d'étoiles tardif[8].

Des méthodes indirectes semblent montrer qu'un trou noir supermassif de 100 millions de masses solaires se trouve au centre de M85, mais les observations basées sur[à vérifier] Alors que les méthodes indirectes impliquent que Messier 85 devrait contenir un trou noir supermassif central d'environ 100 millions de masses solaires[9], mais les observations de la dispersion des vitesses montrent que la galaxie pourrait ne pas avoir de trou noir massif central[10].

M85 interagit avec la galaxie spirale voisine NGC 4394 et une petite galaxie elliptique appelée MCG 3-32-38[11],[12].

Amas globulaires[modifier | modifier le code]

Selon une étude publiée en 2008 et basée sur les observations réalisées avec le télescope spatial Hubble, le nombre d'amas globulaires dans NGC 4382 (VCC 798 dans l'article) est estimé à (1 110 ± 181)[13].

Supernova[modifier | modifier le code]

La supernova SN 1960R a été découverte dans M85 le par l'astronome italien Leonida Rosino et par H. S. Gates (observatoire Palomar). Cette supernova était de type Ia[14].

Une autre supernova a été découverte dans cette galaxie le par ATLAS le système d'alerte ultime d'impact météoritique avec la terre (Asteroid Terrestrial-impact Last Alert System). Cette supernova a été désignée par SN 2020nlb. Cette supernova était de type Ia[15].

La première nova rouge lumineuse a été découverte dans M85 le [12],[16],[17].

Groupes de M49, de M60 et l'amas de la Vierge[modifier | modifier le code]

Selon A.M. Garcia, M85 (NGC 4382 dans l'article) est une des nombreuses galaxies du groupe de M49 (127 au total), qu'il a décrit dans un article publié en 1993[18]. On retrouve dans cette liste 63 galaxies du New General Catalogue dont NGC 4382 (M85), NGC 4472 (M49), NGC 4649 (M60) ainsi que 20 galaxies de l'Index Catalogue.

D'autre part, M85 (NGC 4382 dans l'article) apparait aussi dans une liste de 227 galaxies d'un article publié par Abraham Mahtessian en 1998[19]. Cette liste comporte plus de 200 galaxies du New General Catalogue et une quinzaine de galaxies de l'Index Catalogue. On retrouve dans cette liste dix autres galaxies du Catalogue de Messier, soit M49, M58, M60, M61, M85, M87, M88, M91, M99 et M100.

Toutes les galaxies de la liste de Mahtessian ne constituent pas réellement un groupe de galaxies. Ce sont plutôt plusieurs groupes de galaxies qui font tous partie d'un amas galactique, l'amas de la Chevelure de Bérénice. Pour éviter la confusion avec l'amas de la Chevelure de Bérénice, on peut donner le nom de groupe de M60 à cet ensemble de galaxies, car c'est l'une des plus brillantes de la liste. L'amas de la Chevelure de Bérénice est en effet beaucoup plus vaste et compterait environ 1 300 galaxies, et possiblement plus de 2 000[20], situées au cœur du superamas de la Chevelure de Bérénice, dont fait partie le Groupe local[21],[22].

De nombreuses galaxies de la liste de Mahtessian se retrouvent dans onze groupes décrits dans l'article d'A.M. Garcia[18], soit le groupe de NGC 4123 (7 galaxies), le groupe de NGC 4261 (13 galaxies), le groupe de NGC 4235 (29 galaxies), le groupe de M88 (13 galaxies, M88 = NGC 4501), le groupe de NGC 4461 (9 galaxies), le groupe de M61 (32 galaxies, M61 = NGC 4303), le groupe de NGC 4442 (13 galaxies), le groupe de M87 (96 galaxies, M87 = NGC 4486), le groupe de M49 (127 galaxies, M49 = NGC 4472), le groupe de NGC 4535 (14 galaxies) et le groupe de NGC 4753 (15 galaxies). Ces onze groupes font partie de l'amas de la Vierge et ils renferment 396 galaxies. Certaines galaxies de la liste de Mahtessian ne figurent cependant dans aucun des groupes de Garcia et vice versa.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Diamètre dans la bande POSS1 103a-O.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f et g (en) « Results for object NGC 4382 », NASA/IPAC Extragalactic Database (consulté le ).
  2. a b c d e f et g « Les données de «Revised NGC and IC Catalog by Wolfgang Steinicke», NGC 4300 à 4399 », sur astrovalleyfield.ca (consulté le ).
  3. a et b « Your NED Search Results, Distance Results for NGC 4382 », sur ned.ipac.caltech.edu (consulté le ).
  4. a b et c (en) Courtney Seligman, « Celestial Atlas Table of Contents, NGC 4382 » (consulté le ).
  5. (en) « NGC 4382 sur HyperLeda » (consulté le ).
  6. E.L. Turner, « Binary galaxies. I. A well-defined statistical sample. », Astrophysical Journal, vol. 208,‎ , p. 20-29 (DOI 10.1086/154576, Bibcode 1976ApJ..208..20T, lire en ligne)
  7. a et b J. E. Hibbard et A. E. Sansom, « A Search for H I in Five Elliptical Galaxies with Fine Structure », The Astronomical Journal, vol. 125#2,‎ , p. 667-683 (DOI 10.1086/345822, Bibcode 2003AJ....125..667H, lire en ligne).
  8. David Fisher, Marijn Franx et Garth Illingworth, « Line Strengths and Line-Strength Gradients in S0 Galaxies », Astrophysical Journal, vol. 459,‎ , p. 110 (DOI 10.1086/176873, Bibcode 1996ApJ...459..110F, lire en ligne).
  9. John Kormendy et Ralf Bender, « Correlations between Supermassive Black Holes, Velocity Dispersions, and Mass Deficits in Elliptical Galaxies with Cores », The Astrophysical Journal Letters, vol. 691#2,‎ , L142-L246 (DOI 10.1088/0004-637X/691/2/L142, Bibcode 2009ApJ...691L.142K).
  10. Kayhan Gültekin, Douglas O. Richstone, Karl Gebhardt, S. M. Faber, Tod R. Lauer, Ralf Bender, John Kormendy et Jason Pinkney, « Is There a Black Hole in NGC 4382? », The Astrophysical Journal, vol. 741#1,‎ , id. 38, 9 pages (DOI 10.1088/0004-637X/741/1/38, Bibcode 2011ApJ...741...38G).
  11. (en) « Interacting Galaxies M-85, NGC 4394, & MCG 3-32-29 Quasar J1225+182 » (consulté le ).
  12. a et b (en) « Anne s Astronomy News, http://annesastronomynews.com/annes-image-of-the-day-lenticular-galaxy-messier-85/ » (consulté le ).
  13. Eric W. Peng, Andrés Jordán, Patrick Côté et et al., « The ACS Virgo Cluster Survey. XV. The Formation Efficiencies of Globular Clusters in Early-Type Galaxies: The Effects of Mass and Environment », The Astrophysical Journal, vol. 681, no 1,‎ , p. 197-224 (DOI 10.1086/587951, Bibcode 2008ApJ...681..197P, lire en ligne).
  14. (en) « Other Supernovae images » (consulté le ).
  15. (en) « LatestSupernovae, Perdue University » (consulté le ).
  16. S. R. Kulkami, E. O. Ofek, A. Rau et al., « An unusually brilliant transient in the galaxy M85 », Nature, vol. 7143,‎ , p. 458-460 (DOI 10.1038/nature05822, Bibcode 2007Natur.447..458K).
  17. (en) E. O. Ofek, S.R. Kulkami, A. Rau et al., « The Environment of M85 optical transient 2006-1: constraints on the progenitor age and mass », The Astrophysical Journal, vol. 674, no 1,‎ , p. 4 pages (DOI 10.1086/524350).
  18. a et b A.M. Garcia, « General study of group membership. II - Determination of nearby groups », Astronomy and Astrophysics Supplement Series, vol. 100 #1,‎ , p. 47-90 (Bibcode 1993A&AS..100...47G).
  19. Abraham Mahtessian, « Groups of galaxies. III. Some empirical characteristics », Astrophysics, vol. 41 #3,‎ , p. 308-321 (DOI 10.1007/BF03036100, lire en ligne, consulté le ).
  20. (en) « Cosmos, Virgo Cluster » (consulté le ).
  21. (en) P. Fouque, E. Gourgoulhon, P. Chamaraux, G. Paturel, « Groups of galaxies within 80 Mpc. II - The catalogue of groups and group members », Astronomy and Astrophysics Supplement, vol. 93,‎ , p. 211-233 (Bibcode 1992A&AS...93..211F, lire en ligne).
  22. (en) Tully, R.B., « The Local Supercluster », Astrophysical Journal, vol. 257,‎ , p. 389-422 (DOI 10.1086/159999, Bibcode 1982ApJ...257..389T, lire en ligne).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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