Christophe (chanteur)

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Christophe
Description de cette image, également commentée ci-après
Christophe en concert lors du festival des Vieilles Charrues 2014.
Informations générales
Nom de naissance Daniel Bevilacqua
Naissance (78 ans)
Juvisy-sur-Orge, Essonne
Activité principale Auteur-compositeur-interprète
Années actives Depuis 1963
Labels Les Disques Motors
AZ
Disques Barclay
Mercury
Site officiel www.christophe-lesite.com

Daniel Bevilacqua, dit Christophe, est un chanteur français, né le à Juvisy-sur-Orge (Essonne).

Biographie

Enfance et débuts en musique

Fils d'un entrepreneur en maçonnerie italien et d'une mère couturière, il est fasciné très jeune par l'American way of life, telle qu'elle est dépeinte dans les films qu'il va souvent voir au cinéma.

Vers l'âge de 8 ans, Édith Piaf et Gilbert Bécaud sont ses premières idoles, bientôt supplantées par le blues, véritable révélation pour l'adolescent : il découvre Robert Johnson et surtout John Lee Hooker. Parfaitement rebelle à la vie scolaire dans laquelle il s'ennuie, il va écumer les pensions et fréquenter pas moins d'une dizaine de lycées jusque vers ses 16 ans. À la fin des années 1950, comme bien des jeunes de sa génération (celle du baby boom de l'après-guerre), il est alors marqué par Elvis Presley et James Dean, tout en développant une passion sincère pour le rock des pionniers de la maison Sun et le blues (il reconnaîtra avoir également été influencé par Georges Brassens).

Ayant trouvé sa vocation, il apprend la guitare et l'harmonica. En 1961, il fonde un groupe amateur appelé Danny Baby et les Hooligans, « Danny » étant une référence à son prénom Daniel. Il chante le plus souvent en yaourt (du faux anglais) tout en s'accompagnant à la guitare.

Carrière musicale

Après son service militaire, il entame une carrière de chanteur en solo. En 1963, il enregistre son premier 45 tours sur le label de la salle parisienne, le Golf Drouot. Reviens Sophie, inspirée par la musique noire américaine, passe totalement inaperçue.

En 1965, sa ballade Aline, chronologiquement un des premiers slows de l'été en France avec le J'entends siffler le train de Richard Anthony lui apporte un succès colossal (il s'en vendra un million d'exemplaires). Mais des doutes sur les paroles (possiblement en collaboration avec Jean Albertini, son producteur) et la musique lui vaudront, quelque temps plus tard, un procès pour plagiat avec le chanteur Jacky Moulière, qui l'accuse d'avoir plagié sa chanson La Romance. Christophe perdra en première instance mais gagnera en appel à la fin des années 1970.

D'autres succès suivent à un rythme plus ou moins régulier : Les Marionnettes, J'ai entendu la mer ou Excusez-moi, Monsieur le professeur.

Grisé par sa réussite, Christophe vit alors à cent à l'heure, au propre et au figuré ; ses démêlés avec la maréchaussée parisienne pour excès de vitesse au volant de ses Ferrari et Lamborghini font partie intégrante de sa légende. En 1968, il participe même à une course comme pilote. Il affectionne également les grosses voitures américaines comme les Cadillac. Séducteur impénitent, il a une liaison avec la chanteuse Michèle Torr, qui lui donne un fils, Romain, le Quatre ans plus tard, il épousera Véronique, demi-sœur d'Alain Kan, avec laquelle il aura une fille Lucie.

En 1967, il signe la bande originale du film La Route de Salina, de Georges Lautner, sa seule incursion dans le domaine cinématographique jusqu'à présent. Toutefois, on le verra en 2006 faire une très courte apparition dans le film de Xavier Giannoli, Quand j'étais chanteur, avec entre autres Gérard Depardieu et Cécile de France. D'ailleurs, sa chanson Les Paradis perdus s'imposera très vite comme la chanson-titre de cette romance cinématographique moderne.

Au début des années 1970, sa popularité fléchit pendant une courte période, durant laquelle il se laisse pousser une moustache qui, avec sa longue chevelure blonde, signera son image de latin lover.

En 1971, Francis Dreyfus crée le label Les Disques Motors où vont sortir désormais les albums de Christophe. Il revient dans les hit-parades avec respectivement Mal et Mes Passagères en 1971 et Oh mon Amour, Main dans la main, Belle et Rock Monsieur en 1972. Le déclic se produit à nouveau pour Christophe lorsque son producteur Francis Dreyfus lui adjoint les services du jeune parolier Jean Michel Jarre, avec qui il écrit l'album Les Paradis perdus, très influencé par le rock anglo-saxon de l'époque (Pink Floyd, Lou Reed). L'album se classe aux premières places des ventes d’albums, aux côtés de Serge Gainsbourg, devant Gérard Manset, Michel Polnareff et Jacques Dutronc.

Le succès est à nouveau au rendez-vous, la réussite de leur association concrétisée, en 1975, par l'album et le 45 tours Les Mots bleus, un des sommets de la carrière de Christophe, qui lui permet de renouveler son public. Il se produit alors à l'Olympia pour deux soirs à guichets fermés. Christophe a délaissé son look de jeune homme « comme il faut » des années 1960, pour revêtir la panoplie du dandy légèrement décadent chantant d'un air détaché le Dernier des Bevilacqua ou le tube Señorita. Dans un moment de dépression, il dérape alors et tombe pour une courte période dans la drogue.

En 1976 il collabora avec Boris Bergman pour Samourai, qui contient la chanson Merci John D'être Venu dédiée à John Lennon. En 1978, il publie un de ses albums les plus audacieux, aujourd'hui considéré comme son plus bel album Le Beau Bizarre, aux textes signés de Bob Decout, qui n'a pas le succès de ses prédécesseurs mais lui vaut les louanges de la critique. C'est son premier album résolument rock, que Libération place parmi les cent meilleurs albums de l'histoire du rock'n'roll. En 1980 il collabore avec son beau-frère Alan Z Kan pour Pas vu, pas pris et, à la demande de sa femme Véronique, Christophe ressort le 45 tours Aline et aligne trois millions et demi de ventes, à sa grande surprise.

En 1983, son troisième plus gros succès en simple sera à nouveau une ballade, Succès Fou, dont il vend quelque 600 000 copies et qui achève de le cataloguer comme chanteur pour midinettes. En 1984 il sort Voix sans issue en yaourt.

Christophe se consacre aussi dans les années 1980 à débattre sur les plateaux télé contre le fléau de la faim dans le monde, montrant qu’il est aussi un homme d’engagement.

Par la suite, son rythme de travail se ralentit : il compose la musique du premier tube de Corynne Charby, Boule de flipper[1]. Il publie un album d'adaptations de standards anglo-saxons des années 1940-1950 (Clichés d'amour), des 45 tours (Ne raccroche pas, qui se veut un clin-d'œil à l'adresse de la jeune Stéphanie de Monaco), mais ne fait plus de scène. Il se consacre alors essentiellement à ses collections de juke-boxes, de disques rares et de grands films — sa cinéphilie était bien connue du directeur de la Cinémathèque française, Henri Langlois, à qui il prêta une copie originale de La Strada de Federico Fellini. Mélomane averti, il se tient toujours au courant des dernières nouveautés, afin notamment d'actualiser sa propre musique. Perfectionniste jusqu'à la maniaquerie, il peut passer un an à travailler sur le son d'une partie de batterie.

Après un 45 tours passé à peu près inaperçu Chiqué chiqué en 1988, Christophe change de maison de disques en 1995. De Motors, il passe chez Epic, une division de Sony[2].

En 1996, il publie Bevilacqua, un album ambitieux qui ne fera guère parler de lui, où on l'entend en duo avec son idole Alan Vega du groupe américain Suicide[2] (voir filmographie). Véritable disque d'ambiance, Bevilacqua surprend par sa modernité : Christophe ne ressemble plus au dandy crooner des années 1970. Très intéressé par la techno et les synthétiseurs, attiré par les nombreuses capacités qu'offrent les ordinateurs, Christophe a pendant de longs mois bricolé et travaillé voix, sons et musique dans le studio installé chez lui. Ses chansons témoignent d'un esprit torturé, labyrinthique suivant un plan raffiné. Cinq ans plus tard, Comme si la terre penchait connaît un meilleur accueil, même si on est encore loin des scores de vente passés. Il annonce alors son retour sur scène (où il ne s'était pas produit depuis 26 ans) et donne une série de magnifiques concerts à l'Olympia. Il a fait appel à des éclairagistes du théâtre et de danse pour mettre en valeur son spectacle. Il chante, assis sur un tabouret, la lumière centrée sur lui, pendant que des danseurs se produisent sur une chorégraphie de Marie-Claude Pietragalla, des images de rock'n'roll sont projetées sur le décor. Le disque Christophe Live à l'Olympia publié l'année suivante et le DVD témoignent parfaitement de cette magie retrouvée. En 2004, il chante en duo avec Alain Bashung sur la scène de l'Élysée Montmartre Les Mots bleus et Amsterdam. En mars 2005, sur la scène de l'Opéra-Comique il offre à Brigitte Fontaine une interprétation inoubliable de la chanson Hollywood (paroles de B. Fontaine, musique de Areski Belkacem).

En 2005 dans son livre d'entretiens avec Jean Cléder, Résonances de l'inconnu, Christophe annonce la ressortie de l'album Bevilacqua en double CD avec les maquettes en yaourt, mais cette version double CD n'est pas encore sortie.

En 2007, Christophe chante L'un dans l'autre sur l'album Arkhangelsk du trompettiste Erik Truffaz, morceau dont il a écrit les paroles[3].

En juin 2008, il sort, chez AZ, Aimer ce que nous sommes : une œuvre large sur laquelle il travaille depuis 2004, on y retrouve les différents visages du chanteur. Plusieurs artistes, comme Isabelle Adjani, Daniel Filipacchi, Florian Zeller, Murcof, Jac Berrocal, Carmine Appice et son ancien producteur Francis Dreyfus, ont collaboré à cet album, enregistré essentiellement de nuit, entre Paris, Séville et Londres, et réalisé par Christophe Van Huffel (du groupe Tanger).

À la fin de 2009, Christophe a vendu près de six millions d'albums au cours de sa carrière en France seulement[4]. Il entame, cette année-là, la tournée « Aimer ce que nous sommes ».

En 2011, il participe à l'album de reprises de chansons d'Alain Bashung Tels Alain Bashung en interprétant de manière remarquée Alcaline sur le site Rue89 le 13 avril 2011[5] et reprend en duo avec Brigitte Fontaine Hollywood sur l'album L'un n'empêche pas l'autre, titre qu'il avait déjà interprété seul sur scène. Il ressort cette même année l'album Bevilacqua[6].

Dans le cadre de la tournée « Aimer ce que nous sommes », qui a déjà emmené Christophe dans toute la France, en Suisse, en Belgique et au Liban, le 18 juin 2011, il revient dans sa ville natale, Juvisy-sur-Orge, où il se produit pour un show de trois heures et demie devant près de trois mille personnes[réf. nécessaire].

En octobre 2011 il est invité par Julien Doré sur la scène de l'Olympia et en novembre, il chante en duo Boby avec Loane.

Après une tournée de plus de cent dates, début 2013, Christophe choisit de donner sept concerts en France, sous le titre Intime Tour, avec une formation épurée (piano, synthés, guitare).

Le 18 mars 2013, Christophe sort un album d'inédits Paradis retrouvé (BMG), à cette occasion, le journaliste Bayon considère qu'en tant que « yéyé minet rockab electro dandy beauf bouliste à pin-up, Christophe serait ce chaînon manquant elvisien entre Adamo et Vega via Juvet[7] ».

Suite au succès des premiers concerts de l'Intime Tour, la tournée se poursuit jusqu'à ce jour en France et à l'étranger, donnant lieu, le 31 mars 2014, à la sortie de l'album Intime[8], avec, d'après son site internet officiel, les collaborations d'Elodie Frégé, BB Brunes ou encore Julien Doré[9].

En 2014, Christophe apparait dans le film Fils de de HPG, dont il compose et interprète la bande originale.

Discographie française

Albums

Albums live

45T EP Golf Drouot

1964 : Reviens Sophie / Cette fureur de vivre / Ça n'fait rien / Se dire adieu

45T EP Disques Az

  • 1965 : Aline / Je l'ai retrouvée / Je ne t'aime plus / La fille aux yeux bleus
  • 1965 : Les Marionnettes / Je suis parti / Tu n'es plus comme avant / Noël
  • 1966 : Je chante pour un ami / Cette vie là / La danse a trois temps / J'ai remarché
  • 1966 : Excusez-moi monsieur le professeur / La camargue / Pour un oui / Christina
  • 1966 : J'ai entendu la mer / Cette musique / Le spectacle / Tu es folle
  • 1966 : À ceux qu'on aime / Avec des mots d'amour / Maman / Les amoureux qui passent

45T EP Disques Barclay

  • 1967 : Je sais que c'est l'été / Le coup de fouet / Les espagnols / La petite gamine
  • 1968 : Amour interdit / Passons une nuit blanche / Confession / Si tu veux, je peux

45T Disques Motors

  • 1970 : The Girl From Salina / Sunny Road To Salina
  • 1971 : La petite fille du 3e / Mere, tu es la seule
  • 1971 : Mal / Épouvantail
  • 1971 : Mes passagères / Fait chaud ce soir
  • 1972 : Oh mon amour / Goodbye, je reviendrai
  • 1972 : Main dans la main / Nue comme la mer
  • 1973 : La vie c'est une histoire d'amour / Les jours où rien ne va
  • 1973 : Belle / Rock monsieur
  • 1973 : Les paradis perdus / Mama
  • 1973 : Mickey / Emporte-moi
  • 1973 : L'amour toujours l'amour / La bête
  • 1974 : Señorita / Le temps de vivre
  • 1974 : Les mots bleus / Le dernier des Bevilacqua
  • 1975 : Petite fille du soleil / Le petit gars
  • 1976 : Merci John d'être venu / Paumé
  • 1976 : Une autre vie / Paumé
  • 1976 : Daisy / Macadam
  • 1977 : La Dolce Vita / La mélodie
  • 1978 : Un peu menteur / Ce mec-lou
  • 1979 : Aline / Je ne t'aime plus
  • 1980 : L'Italie / Question ambiance
  • 1980 : Agitation / Les tabourets du bar
  • 1983 : Succès Fou / Cœur défiguré
  • 1983 : Mon amie la jalousie / Souvenir de Laura
  • 1983 : Dernier baiser / La nuit bleue'
  • 1984 : J'l'ai pas touchée / Voix sans issue
  • 1985 : Ne raccroche pas / Méchamment rock'n'roll
  • 1988 : Chiqué chiqué / Un tour d'Harley avec Lucy
  • 1988 : Chiqué chiqué (vers. longue / Besame mucho / Ne raccroche pas (vers. longue)

CD single Disques EPIC

  • 1996 : Le tourne-cœur (radio edit) / Le tourne-cœur (Spacer remix) / Le tourne-cœur (Sie edit)

Participations

Récompenses

Honneurs

Le il est élevé au rang de chevalier de la Légion d'honneur[10].

Filmographie

Bibliographie

Notes et références

  1. bnf
  2. a et b Serge Loupien, « L'étrange cas de Christophe Bevilacqua », sur libération, (consulté le )
  3. Christophe et Erik Truffaz / Arkhangelsk - L'Express, 11 avril 2007
  4. Les Ventes par Artiste de 1955 à fin 2009 - InfoDisc.fr
  5. Christophe raconte Bashung : « Il était beaucoup dans le silence » - Rue89 le 13 avril 2011
  6. Christophe, le demi-dieu de la presse branchée - Christophe interviewé par Philippe Vandel sur France Info, 28 avril 2011
  7. Bayon, « Sur les quais avec Christophe », Libération, no 9936,‎ , p. 27 (ISSN 0335-1793, lire en ligne)
  8. [1]
  9. [2]
  10. Légion d'honneur du Nouvel An. LaLibre.be en ligne consultée le 1er janvier 2015
  11. Année du copyright précisée en fin de générique de fin ; diffusion le samedi 11 octobre 2014 sur Arte dans le cadre de l'émission "Court-circuit".

Annexes

Articles connexes

Liens externes