Antoine-Jean Gros
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Cimetière du Père-Lachaise, Grave of Antoine Jean Gros (d) |
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Augustine Dufresne (d) |
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Antoine-Jean Gros, baron Gros, né le à Paris (paroisse Saint-Eustache) et mort le à Meudon[1], est un peintre français néoclassique et préromantique.
Enfance et formations
Antoine-Jean Gros est né le rue Neuve-des-Petits-Champs, actuelle rue des Petits-Champs n°7 à Paris. Il est baptisé le lendemain, , dans l'église Saint-Eustache, l'église de sa paroisse[2]. La mère d'Antoine-Jean Gros, Pierrette Madeleine Cécile Durant, est pastelliste. Son père Jean Antoine Gros[3] est peintre en miniatures et un collectionneur avisé de tableaux. Ce dernier apprend à son fils à dessiner à l’âge de six ans, et se montre dès le début un maître exigeant. Vers la fin de 1785, Antoine-Jean Gros entre, de son propre gré, à l’atelier de David, qu’il fréquente assidûment tout en continuant de suivre les classes du collège Mazarin.
Départ en Italie
La mort de son père, que la Révolution avait atteint dans ses biens, oblige Gros à vivre de ses propres ressources. Dès lors il se dévoue entièrement à sa profession et participe en 1792 au grand prix, mais sans succès. C’est toutefois à cette époque qu'il reçoit la commande des portraits des membres de la Convention. Lorsqu’il est interrompu par le développement de la Révolution, en 1793, Gros quitte la France pour l’Italie. Il vit à Gênes de sa production de miniatures et de portraits. Il visite Florence. En retournant à Gênes, il rencontre Joséphine de Beauharnais, et la suit à Milan où il est bien reçu par son mari.
Rencontre avec Bonaparte
Le , Gros est présent avec l’armée près d’Arcole, où Bonaparte plante le drapeau de l'armée d'Italie sur le pont. Bonaparte lui commande à Milan un tableau pour immortaliser cet événement. Satisfait par l'œuvre, Bonaparte lui confie le poste d’inspecteur aux revues, ce qui lui permet de suivre l’armée. En 1797, sur la recommandation de Joséphine de Beauharnais, il le nomme à la tête de la commission chargée de sélectionner les œuvres d'art volées destinées à enrichir les collections du musée du Louvre. Antoine-Jean Gros peint Sappho à Leucate pour le général Desolles.
Retour en France
En 1799, s’étant échappé de Gênes assiégée, Antoine-Jean Gros se rend à Paris et installe son atelier aux Capucins en 1801. Son esquisse pour le Combat de Nazareth[4] remporte le prix offert en 1802 par les consuls, mais ne lui est pas remis, en raison d'une jalousie supposée de Napoléon envers Junot[5],[6]. Toutefois Napoléon indemnise Gros en lui commandant de peindre sa visite à la maison de la peste de Jaffa, Bonaparte visitant les pestiférés de Jaffa suivi en 1806 par La Bataille d'Aboukir (château de Versailles) et en 1808 par Napoléon sur le champ de bataille d'Eylau (musée du Louvre).
Gros est décoré par Napoléon à l'occasion du Salon de peinture et de sculpture de 1808 où il expose Napoléon sur le champ de bataille d'Eylau. En 1810, ses Madrid et Napoléon aux pyramides (château de Versailles) montrent un déclin de sa peinture. Son François Ier de France et Charles Quint, 1812 (musée du Louvre) connaît pourtant un succès considérable, et la décoration de l'intérieur de l'église Sainte-Geneviève commencée en 1811 et terminée en 1824, qui lui vaudra le titre de baron par Charles X, est une des œuvres des dernières années de Gros qui renoue avec la vigueur de ses débuts. En 1815, David quitte Paris pour Bruxelles et l'exil. C'est alors Gros qui malgré quelques réticences reprend l'atelier de David en 1816. Il sera l'un des plus grands formateurs d'élèves de la première moitié de ce siècle.
Sous la Restauration, il devient membre de l’Institut, et le il est nommé professeur à l’École des beaux-arts de Paris, succédant à François-Guillaume Ménageot et précédant Horace Vernet[7]. Il est nommé chevalier de l’ordre de Saint-Michel, et baron en 1824[8]. Le Départ de Louis XVIII aux Tuileries (1817) (château de Versailles), l’Embarquement de la duchesse d’Angoulême (1819) (musée des beaux-arts de Bordeaux), le plafond de la salle égyptienne du Louvre et, finalement, son Hercule et Diomède, exposé en 1835, témoignent d'un retour de Gros vers un néoclassicisme plus orthodoxe, sous l'influence de David.
Déclin et suicide
Le changement de régime en 1815 voit l'avènement de la peinture romantique, qui connaît un succès grandissant à partir des années 1820. Partagé entre ses aspirations picturales annonçant le romantisme et l'enseignement classique de son maître David, le baron Gros connut une seconde partie de carrière empreinte de doutes. Alors que David lui reproche de ne pas avoir encore exécuté de chef-d'œuvre mythologique, à l'instar de ses confrères Girodet et Gérard, Gros lui obéit et expose à partir de 1825 diverses œuvres mythologiques. Leur accueil par la critique est glacial, le genre étant peu à peu tombé en désuétude. La jeunesse romantique, fascinée par ses peintures napoléoniennes, s'indigne de ce revirement chez un maître qu'elle affectionne particulièrement. En 1835, Gros envoie au Salon son Hercule écrasant Diomède, mis à mal par la critique. Ce sera son dernier envoi au Salon, mais aussi son dernier tableau.
Se sentant délaissé par ses élèves et en proie à des difficultés personnelles, Gros décide de se suicider. Le , il est retrouvé noyé sur les rives de la Seine près de Meudon. Dans un dernier message qu’il laisse dans son chapeau, il écrit que « las de la vie, et trahi par les dernières facultés qui [la lui rendaient] supportable, [il avait] résolu de [s’]en défaire[9]. »
Il est inhumé à Paris au cimetière du Père-Lachaise (25e division)[10].
Œuvres dans les collections publiques
- Au Canada
- Ottawa, Musée des beaux-arts du Canada : Bacchus et Ariane, (1821), huile sur toile
- En France
- Bayeux, musée Baron Gérard : Sapho se précipitant du rocher de Leucade (1801)
- Bordeaux, Musée des Beaux-Arts : Embarquement de la Duchesse d'Angoulême à Pauillac (1819)
- Brest, musée des beaux-arts : Paysage antique, huile sur toile, 38 x 46,1[11]
- Dijon, musée Magnin : Eléazar préfère la mort au crime de violer la Loi en mangeant des viandes défendues, huile sur toile
- Grenoble, musée de Grenoble : Portrait du docteur Clot-bey (1833), huile sur toile
- Nantes, musée des beaux-arts : Combat de Nazareth (1801), huile sur toile
- Nemours, château-musée de Nemours : Cavalier arabe, XIXe siècle, 36 x 26.5 cm, lithographie[12].
- Paris, musée du Louvre :
- Bonaparte au pont d’Arcole (1796), étude, huile sur toile
- Bonaparte visitant les pestiférés de Jaffa (1804), huile sur toile
- Napoléon sur le champ de bataille d'Eylau (1808), huile sur toile
- François Ier et Charles Quint visitent les tombeaux de Saint-Denis (1812), huile sur toile
- Christine Boyer (1776 - 1800) , huile sur toile, 2.14 x 1.34 m
- Bucéphale dompté par Alexandre, vers 1800, plume et encre brune, lavis de sépia, 19.8 x 29.8 cm[13].
- David jouant de la harpe pour le roi Saül, Salon de 1822, huile sur toile, 184 x 227 cm.
- Paris, coupole du Panthéon : L'Apothéose de sainte Geneviève
- Saint-Lô, musée des beaux-arts : Eléazar préfère la mort au crime de violer la Loi en mangeant des viandes défendues, huile sur toile
- Versailles, château de Versailles :
- Autoportrait (1795), huile sur toile
- Bonaparte au pont d’Arcole (1796), huile sur toile
- La Bataille d'Aboukir (1806), huile sur toile
- Portrait équestre de Jérôme Bonaparte, roi de Westphalie (1784-1860) (1808), huile sur toile
- Napoléon aux pyramides (1810), huile sur toile
- Le Départ de Louis XVIII aux Tuileries, (1817), huile sur toile
- En Russie
- Saint-Pétersbourg, musée de l'Ermitage : Bonaparte au pont d’Arcole (1796-1797), huile sur toile
- En Suisse
- Arenenberg, musée Napoléon : Bonaparte au pont d’Arcole (1796), huile sur toile
-
Louis XVIII, roi de France et de Navarre, 1817, château de Compiègne.
-
Portrait de Madame Pasteur, née Madeleine Alexandre (1773-1841) (1795-1796). Musée d’arts de Nantes, France
-
Portrait du docteur Clot-Bey, (1833), musée de Grenoble
-
Embarquement de la Duchesse d'Angoulême à Pauillac (1819), Musée des Beaux-Arts de Bordeaux.
Collaborateurs
- François Diday[réf. nécessaire] (1802-1877), actif en 1823
Élèves
- Jean-Hilaire Belloc (1787-1866)
- Pierre-Roch Vigneron (1789-1872)
- Jean-Baptiste Parelle (1790-vers 1837)
- Paul Amable Coutan (1792-1837), élève en 1812, prix de Rome 1820
- Charles Ablitzer (1793-1851)
- Georges Jacquot (1794-1874), élève en 1813
- Pierre-Jules Jollivet (1794-1871)
- Edme-Jean Pigal (1794-1872), élève en 1816
- Nicolas-Auguste Hesse (1795-1869), élève en 1811,prix de Rome 1818
- Gilles-François Closson (1796-1842)
- Paul Delaroche (1797-1856), élève vers 1820
- Charles-Auguste van den Berghe (1798-1853), élève en 1825
- Henri Marcellin Auguste Bougenier (1799-1866)
- Henry Monnier (1799-1877) élève vers 1816-1819
- Auguste Hussenot (1799-1885) élève vers 1823
- Félix Auvray (1800-1833)
- Hippolyte Bellangé (1800-1866)
- Adolphe Roger (1800-1880)
- Louis-Félix Amiel (1802-1864)
- Ferdinand Wachsmuth (1802-1869)
- Richard Parkes Bonington (1802-1828), élève d'avril 1819 à septembre 1821
- Paul Huet (1803-1869)
- Auguste-Hyacinthe Debay (1804-1865)
- Carlo Marochetti (1805-1867)
- Edmond Tudot (1805-1861)
- Alexis-Joseph Perignon (1806-1882)
- Pierre Girard (1806-1872)
- Alphonse-Léon Noël (1807-1884)
- Alfred de La Hogue (1810-1886)
- Eloy Chapsal (1811-1882), élève de 1833 à 1835
- Félix Louis Leullier (1811-1882)
- Louis-Joseph-Isnard Desjardins (1814-1894)
- Thomas Couture (1815-1879)
- Charles Müller (1815-1892)
- François Debon (1816-1872)
- Philippe Rousseau (1816-1887)
- Jacques-Émile Lafon (1817-1886)
Notes et références
- Archives des Hauts-de-Seine, acte de décès n°40 dressé le 26/06/1835, vues 14 et 15 / 31
- Les registres paroissiaux et d'état civil à Paris ont été incendiés à la Commune de 1871 mais un acte de baptême datant de 1790 extrait du registre de la paroisse Saint-Eustache se trouve toutefois aux Archives de Paris.
- Né à Toulouse en 1732, mort à Paris en 1793. Il pourrait être l'auteur du portrait du général-comte Guyot.
- Musée de Nantes.
- Georges Veyrat, Jules Claretie, Les Statues de l’Hôtel de ville Librairies-Imprimeries Réunies, 1892, 352 p., p. 156 1892.
- Léon Rosenthal, Le Romantisme, Parkstone International, 2012, 200 p. (ISBN 978-1-78042-771-3) p. 155.
- Frédéric Chappey, Les professeurs de l'École des Beaux-Arts (1794-1873), dans Romantisme , no 93, p. 95-101.
- roglo..
- Étienne-Jean Delécluze, Louis David : son école & son temps, 1855, p. 301.
- Jules Moiroux, Le cimetière du Père Lachaise, Paris, S. Mercadier, (lire en ligne), p. 183.
- Renaissance du Musée de Brest, acquisitions récentes : [exposition], Musée du Louvre, Aile de Flore, Département des Peintures, 25 octobre 1974-27 janvier 1975, Paris, , 80 p.
- https://www.photo.rmn.fr/archive/17-510550-2C6NU0ATWL904.html
- Don de la Société des Amis du Louvre en 2017.
Annexes
Bibliographie
- Jean-Baptiste Delestre, Gros, Sa vie et ses ouvrages, Paris, 1867, Jules Renouard.
- Justin Tripier Le Franc, Histoire de la vie et de la mort du Baron Gros, le grand peintre, Paris, Éd. Martin, 1880.
- David O’Brien, Antoine-Jean Gros : Peintre de Napoléon, Éditions Gallimard, 2006, (ISBN 2070117863).
- Sébastien Allard, Marie-Claude Chaudonneret, Le suicide de Gros. Les peintres de l’Empire et la génération romantique, Éditions Gourcuff Gradenigo, 2010 (ISBN 978-2-35340-090-4).
- Laura Angelucci, Dessins français du musée du Louvre, Antoine-Jean Gros, éditions Musée du Louvre/Mare et Martin, 2019, (ISBN 979-10-92054-99-6).
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Académie des arts de Berlin
- AGORHA
- Art Institute of Chicago
- Art UK
- Artists of the World Online
- Bénézit
- Bridgeman Art Library
- British Museum
- Grove Art Online
- J. Paul Getty Museum
- Musée des beaux-arts du Canada
- Musée national du Victoria
- National Gallery of Art
- National Portrait Gallery
- Nationalmuseum
- RKDartists
- Union List of Artist Names
- Antoine-Jean Gros dans la base joconde
- Peintre français du XVIIIe siècle
- Peintre français du XIXe siècle
- Peintre néo-classique français
- Peintre portraitiste français
- Élève de l'École nationale supérieure des beaux-arts au XVIIIe siècle
- Étudiant de l'université de Paris
- Artiste de la Révolution ou de l'Empire
- Baron français du XIXe siècle
- Chevalier de l'ordre de Saint-Michel
- Panthéon de Paris
- Naissance en mars 1771
- Naissance à Paris
- Décès en juin 1835
- Décès à Meudon
- Suicide par noyade dans la Seine
- Personnalité inhumée au cimetière du Père-Lachaise (division 25)
- Décès à 64 ans