Henri Marcellin Auguste Bougenier

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Henri Marcellin Auguste Bougenier
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Henri Marcellin Auguste Bougenier, dit Bouginier, né le 13 nivôse an VII () à Valenciennes et mort le à Paris 6e, est un peintre et photographe français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Henri (ou Henry) Marcellin Auguste Bougenier est élève à l'école des beaux-arts de Valenciennes dans l'atelier de Jacques-François Momal[1]. Il obtient une médaille en 1821. Il se rend à Paris pour se perfectionner et fréquente l'atelier d'Antoine-Jean Gros, et noue une amitié avec Guillaume Guillon Lethière chez qui il occupa un atelier au no 9 rue Childebert[2].

Durant son séjour rue Childebert, vers 1840, ses condisciples, dont Tony Johannot, s'amusèrent à moquer son nez qu'ils jugeaient proéminent. Ils décidèrent de le caricaturer sur les murs du quartier. L'un de ces graffitis exécuté au pochoir par un ancien locataire de la maison Childebert, l’architecte-décorateur Berthier, s'est retrouvé au dessous de la corniche supérieure de la grande arcade d’entrée du 2 place du Caire[a], intégré au décor de la façade par l’architecte Gabriel Garraud (d) Voir avec Reasonator lors de la restauration de cette structure, où il est toujours visible[4],[3].

Après avoir commencé à exposer à Douai puis à Valenciennes, il a pris part aux Salons de Paris en 1844, 1845 et 1850[5], ne produisant, selon Pierre Larousse, quoique élève de Gros, que des œuvres médiocres[6].

Au début de sa carrière, il peignait surtout des sujets religieux et historiques inspirés des maitres anciens, comme Eustache Le Sueur, dont un Christ en croix pour l’église Saint-Denis de Viry-Châtillon[7], et d’un Christ et Madeleine pour l’église de Chermizy[8]. Il poursuit également une activité pour l'État français (1862-1864) en exécutant plusieurs tableaux pour le château des Marches[8].

Ses contemporains n’ayant pas oublié les charges d’atelier dont il avait été la victime, et qui n’ont peut-être pas peu contribué à lui faire manquer sa carrière, il abandonne, à partir de 1856, la peinture religieuse et s’installe boulevard de Bonne-Nouvelle, comme photographe[3],[9]. Appelé, en cette qualité, à se rendre à Saint-Pétersbourg, il photographie des monuments et des sculptures de grandes tailles. Il fut pionnier en ce domaine[10].

Ami de Théodore Géricault et de Richard Parkes Bonington[11], son atelier et ses collections sont passés en vente en avril 1866 et en mars 1877[12]. Le musée des Beaux-Arts de Valenciennes conserve de cet artiste quatre figures qu’il avait peintes lorsqu’il était dans l’atelier de Gros[1].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Napoléon III ayant supprimé, à son avènement, la taxe à laquelle étaient assujettis les commerçants de ce passage qui, construit trop hâtivement pour célébrer les victoires de Bonaparte en Égypte, se dégradait, ont fait réparer la grande arcade de la place pour lui en marquer leur gratitude[3].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b E. B. de L., « Bougenier (Henri Marcellin Auguste) », La Chronique des arts et de la curiosité, Paris, vol. 1866, t. 4, no 136,‎ (ISSN 2420-0816, lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  2. Bernard Vassor, « Le Cénacle de Guillaume Guillon-Lethière : "La Childebert", à Saint-Germain-des-Prés », sur Autour du Père Tanguy, (consulté le ).
  3. a b et c Maurice Soulié (d) Voir avec Reasonator, « Bougenier, un animateur de la publicité moderne », Le Gaulois, Paris, no 17516,‎ , p. 4 (ISSN 1160-8404, lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  4. « Visite historique du Sentier à Paris » par Marie-Paule Caire-Jabinet, sur Lhistoire.fr.
  5. Fiche exposant Salon 1851, base salons du musée d'Orsay.
  6. Pierre Larousse, « Bougenier », dans Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle, vol. 2, (lire en ligne sur Gallica), p. 1075.
  7. « Chronique », La Liberté, Paris, vol. 2, no 208,‎ , p. 3 (ISSN 1256-0286, lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  8. a et b Ministère de la Culture, « Tableau et son cadre : Christ en croix », sur Base Palissy, (consulté le )
  9. « Les photographies… », Revue agricole, industrielle et littéraire du Nord, Valenciennes, vol. 14, t. 15, no 7,‎ , p. 297 (ISSN 2390-9250, lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  10. Pierre Pierrard, Gens du Nord, Paris, Arthaud, , 268 p., 24 cm (OCLC 962994420, lire en ligne sur Gallica), p. 149.
  11. Catalogue de tableaux et dessins anciens & modernes par Bonington, Géricault, Constable, Delaroche, Marilhat, etc., les tableaux et dessins modernes forment, dans leur ensemble, une collection de maîtres du commencement de ce siècle, provenant pour la grand majorité de la collection du peintre Bouginier, élève de Gros, et condisciple et ami de Géricault et Bonington, dont la vente aura lieu Hôtel Drouot les mercredi 21 et jeudi 22 mars 1877 : Me Delestre, commissaire-priseur ; [expert] M. Clément, m.d d’estampes de la Bibliothèque nationale, Paris, Pillet et Dumoulin, , 36 p., in-8º (OCLC 470990703, lire en ligne sur Gallica).
  12. Catalogue de tableaux esquisses, dessins, gravures, photographies, curiosités, monnaies d’argent et bronze, chevalets, boites à couleurs, modèles de navires et ustensiles d’atelier de peintre. Portrait de Louis XVII, Esquisse attribuée à Greuze, et divers tableaux de l’École Française : dont la vente aura lieu après décès de M. Bougenier, artiste peintre, Hotel des ventes, rue Drouot, nº 5, salle nº 6, le samedi 7 avril 1866. À deux heures précises, par le ministère de Me Delahaye, commissaire-priseur, à Paris, Place Boieldieu, nº 1, Assisté de M. Dhios, expert, rue Le Peletier, 33. Chez lesquels se distribue le Catalogue. Exposition Le jour de la vente, de une heure à deux heures, Paris, Vert et Lutton, , 4 p., in-8º (OCLC 762297005, lire en ligne sur Gallica).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Alexandre Privat d'Anglemont, « La Childebert », Paris anecdote, Paris, Jannet, 1854, p. 171-198.
  • Pierre Enckell, « Documents pour servir l’histoire de Crédeville et de Bouginier », dans Jean Guillaume, Claude Pichois, Jacques Bony, Études nervaliennes et romantiques, t. III, Namur, Presses Universitaires de Namur, , 151 p., 24 cm (ISBN 978-2-87037-080-3, OCLC 79138101, lire en ligne), p. 73-94.

Liens externes[modifier | modifier le code]