Énergie en Norvège

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 10 janvier 2015 à 16:48 et modifiée en dernier par Jpjanuel (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

Énergie en Norvège
Image illustrative de l’article Énergie en Norvège
Vue de la plate-forme pétrolière Statfjord A, détenue par Statoil en mer du Nord en 1982.
Bilan énergétique (2012)
Offre d'énergie primaire (TPES) 29,2 M tep
(1 222,3 PJ)
par agent énergétique pétrole : 39,9 %
électricité : 37 %
gaz naturel : 14,3 %
autres renouvelables : 5,9 %
charbon : 2,9 %
Énergies renouvelables 48,1 %
Consommation totale (TFC) 18,1 M tep
(756,4 PJ)
par habitant 3,6 tep/hab.
(150,7 GJ/hab.)
par secteur ménages : 22,5 %
industrie : 32,1 %
transports : 25,5 %
services : 14,7 %
agriculture : 1,8 %
pêche : 2,9 %
Électricité (2012)
Production 147,85 TWh
par filière hydro : 96,7 %
thermique : 1,9 %
éoliennes : 1,1 %
biomasse/déchets : 0,3 %
autres : 0 %
Combustibles (2012)
Production pétrole : 86 941 ktep
gaz naturel : 97 140 ktep
charbon : 825 ktep
Commerce extérieur (2012)
Importations électricité : 4 190 GWh
pétrole : 1 369 ktep
charbon : 832 ktep
Exportations électricité : 22 006 GWh
pétrole : 65 256 ktep
gaz naturel : 92 996 ktep
charbon : 856 ktep
Sources

Depuis la découverte des vastes gisements pétroliers de la mer du Nord vers la fin des années 1960, l'énergie en Norvège constitue un secteur très important de l'économie de la Norvège. Avec l'arrivée du pic de production dans la mer du Nord, la décision de poursuivre la prospection dans la mer de Barents et dans l'Arctique donne lieu à un débat public lié aux préoccupations internationales au sujet des changements climatiques.

Comparaisons internationales

La Norvège est en 2014 un acteur mondial majeur du secteur des hydrocarbures, mais pas seulement, comme le montrent les statistiques de l'agence internationale de l'énergie (AIE) :

Place de la Norvège dans les classements mondiaux
Source d'énergie Indicateur Rang Année Quantité Unité % monde Commentaires
Gaz naturel[2] Production 7e 2013 109 bcm 3,1 % 1er : États-Unis (689 bcm), 2e : Russie (671 bcm)
Exportation nette 3e 2013 103 bcm 12,1 % 1er : Russie (203 bcm), 2e : Qatar (121 bcm)
Électricité[3] Exportation nette 6e 2012 18 TWh 5,7 % 1er : Paraguay (48 TWh), 2e : Canada (47 TWh)
Hydroélectricité[4] Production 6e 2012 143 TWh 3,8 % 1er : Chine (872 TWh), 2e : Brésil (415 TWh)
Capacité installée 8e 2012 30 GW 2,9 % 1er : Chine (194 GW), 2e : États-Unis (101 GW)
% hydro/élec.* 1er 2012 96,7 % n/a 2e : Brésil (75,2 %)
* part de l'énergie hydroélectrique dans le total de la production électrique ; classement établi pour les 10 premiers producteurs mondiaux d'hydroélectricité uniquement.

Le Forum économique mondial classe la Norvège au 2e rang mondial derrière la Suisse en 2014 selon son « indice de performance de l'architecture énergétique » fondé sur trois critères : contribution à la croissance économique, impact environnemental de l'approvisionnement et de la consommation énergétique et degré de sécurité, accessibilité et diversité de l'approvisionnement[5].

Énergies fossiles

L'extraction des énergies fossiles constitue l'épine dorsale de l'économie norvégienne. Selon l'AIE, le pétrole constituait en 2009 22 % du produit intérieur brut, 47 % de ses exportations, 26 % des investissements et 27 % des revenus du gouvernement[6].

Le pays est en 2009 le troisième exportateur mondial de pétrole et de gaz naturel, immédiatement derrière la Russie et l'Arabie saoudite. La production d'énergie a quadruplé entre 1980 et 1997 et varie depuis une dizaine d'années entre 205 et 235 millions de tonnes d'équivalent pétrole (tep). En 2009, la production d'énergie en Norvège s'est chiffrée à 220 millions de tep[6].

La Norvège occupe en 2009 le 7e rang des pays exportateurs de pétrole avec environ 2,1 millions de barils par jour et se classe au second rang au chapitre du gaz naturel, avec une production dépassant les 100 milliards de mètres cubes[7]. Le pays est depuis sorti du classement des 10 premiers exportateurs de pétrole, à cause du déclin de sa production[8],[9]. Le gouvernement norvégien estime les réserves d'hydrocarbures sur le plateau continental à 84 milliards de barils (13,4 milliards de mètres cubes) d'équivalent pétrole, dont 40 % —principalement du pétrole— ont été extraites. Les réserves restantes sont constituées à 62 % de gaz naturel et de 38 % de pétrole. Environ 40 % des stocks sont constitués de ressources non découvertes[7].

Le pic de production de pétrole a été atteint en 2000, à 181,2 millions de mètres cubes[[]]
nb erreurs: 1
ERREUR argument nommé groupe= ou group=;Remplacez ce modèle avec {{Note}}, avec {{Efn}}. Utilisez {{=}} si besoin.
. Depuis son extraction décline mais est en partie compensée par l'augmentation de la production de gaz naturel et de ses dérivés (condensat et GNL). Ainsi entre 2000 et 2010, la production de gaz du pays a plus que doublé, atteignant 106,5 millions de mètres cubes d'équivalent pétrole[9].

L'évolution de la production d'hydrocarbures depuis les premiers barils extraits en 1971 est la suivante (en millions de mètres cubes d'équivalent pétrole)[9] :

50
100
150
200
250
300
1971
1975
1980
1985
1990
1995
2000
2005
2010
2011
2012
2013
  •   Pétrole
  •   Gaz naturel
  •   Condensat
  •   GNL

Concernant le charbon, la Norvège est exportatrice nette. En 2008, elle en produisait approximativement trois fois plus qu'elle n'en consommait. Cette production provient exclusivement de deux mines situées sur Spitzberg, l'île principale du Svalbard. La production annuelle totale s'élève à environ 2,5 Mt[11]. Le pays possède par ailleurs des réserves très importantes potentiellement exploitables situées sous le plateau continental norvégien[12],[13]. Si l'estimation de ces réserves difficilement accessibles s'avérait réelle, cela représenterait plus de trois fois les réserves totales mondiales prouvées[14]. Dans les classements internationaux, tels celui de BP, ces réserves ne sont cependant en 2014 toujours pas prises en compte[14].

Hydrocarbures de la mer du Nord

Évolution de la production de pétrole en mer du Nord. Source: Bureau central de la statistique de la Norvège.
Localisation des principaux champs pétroliers norvégiens en Mer du Nord[[]]
nb erreurs: 1
ERREUR argument nommé groupe= ou group=;Remplacez ce modèle avec {{Note}}, avec {{Efn}}. Utilisez {{=}} si besoin.

La découverte d'un immense champ de gaz à Groningue aux Pays-Bas en 1959 est à l'origine de l'intérêt porté à la Mer du Nord comme zone pétrolifère. Après avoir rejeté une demande de Phillips Petroleum pour un bail d'exploration pour l'ensemble des eaux norvégiennes contre une compensation de 160 000 dollars par mois, le gouvernement d'Einar Gerhardsen exerce sa souveraineté sur les ressources naturelles sur le plateau continental norvégien en mai 1963 et introduit un régime de permis d'exploration et de production[16].

Après des négociations avec le Royaume-Uni et le Danemark, les trois pays s'entendent en mars 1965 sur un partage des eaux territoriales à la ligne médiane. Le 13 avril, le gouvernement norvégien accorde 22 licences exclusives de prospection, de forage et de production à des groupes d'entreprises[16]. Le plateau continental norvégien de la mer du Nord couvre une surface de 142 000 km2[17].


Les travaux d'exploration débutent le 19 juillet 1966, avec le forage d'un premier puits par la plateforme Ocean Traveller. Après trois ans de recherches infructueuses, la plateforme Ocean Viking a découvert un premier gisement le 21 août 1969. Vers la fin de l'année, les travaux d'exploration ont démontré que le pays disposait d'une grande réserve de pétrole et de gaz naturel. Le premier gisement à être exploité, celui d'Ekofisk, a produit 427 442 barils de brut en 1980. Depuis, d'importantes réserves de gaz naturel ont été découvertes.

Dans la foulée du référendum norvégien de 1972 qui a rejeté l'adhésion de la Norvège à l'Union européenne, le ministère norvégien de l'Industrie, dirigé par Ola Skjåk Bræk publie une politique énergétique nationale, dans laquelle la Norvège décide de ne pas adhérer à l'OPEP, de maintenir ses prix de l'énergie aux niveaux mondiaux et d'investir ses recettes pétrolières dans un fonds souverain, le Fonds pétrolier de Norvège. Le gouvernement met sur pied une compagnie pétrolière nationale, Statoil, et accorde des droits de forage et de production à Norsk Hydro et à Saga Petroleum (en).

L'exploitation du pétrole de la mer du Nord présente plusieurs difficultés techniques de prospection et de production. Un certain nombre d'entreprises de génie et de construction du secteur de la construction navale se sont reconverties avec succès dans la banlieue ouest de la capitale Oslo et dans la région de Stavanger, qui s'est transformée en base pour l'industrie des forages.

Hydrocarbures de la mer de Norvège

Le plateau continental en mer de Norvège correspond à une surface de 287 000 km2. L'exploitation des hydrocarbures y a commencé plus tardivement, Draugen étant le premier champ pétrolier à avoir été exploité dans la région en 1993[17]. Le plus important gisement de pétrole, est Heidrun (183,3 millions de mètres cubes, suivi par Draugen (148,2 millions de mètres cubes) et Åsgard (102,4 millions de mètres cubes), qui est aussi le deuxième plus important gisement en termes de réserves gazières (206,7 milliards de mètres cubes)[[]]
nb erreurs: 1
ERREUR argument nommé groupe= ou group=;Remplacez ce modèle avec {{Note}}, avec {{Efn}}. Utilisez {{=}} si besoin.
. Il est précédé par Ormen Lange (314,6 milliards de mètres cubes de gaz), le champ gazier norvégien le plus important de la mer de Norvège[15].

Hydrocarbures de la mer de Barents

Le plateau continental norvégien de la mer de Barents est de loin le plus important des trois, avec une surface de 772 000 km2[17]. La région est considérée comme une zone frontière, les connaissances sur sa géologie étant limitées, l'exploitation représentant potentiellement un défi technologique et de nouvelles infrastructures étant requises[18]. Un moratoire mis en place en 2001 pour empêcher les travaux de prospection dans le secteur norvégien, imposé pour répondre à des préoccupations environnementales, a été levé en 2005 avec l'arrivée au pouvoir d'un nouveau gouvernement[19]. Un port méthanier et une installation de liquéfaction du gaz naturel sont en construction en 2009 à Hammerfest pour traiter le gaz du champ de Snøhvit. La ville pourrait devenir une plaque tournante de la prospection dans le grand nord, rendue possible en raison de la fonte des glaciers polaires dans l'Arctique[20].

En 2014, malgré des explorations vieilles de plus de 30 ans, le seul gisement en exploitation de la zone est celui de Snøhvit, mis en service en 2007[17] et contenant exclusivement du gaz, à hauteur de 225,1 milliards de mètres cubes[15].

Raffinage

Photo de bateaux situés sur la mer face à un complexe industriel incluant une raffinerie de pétrole.
Le complexe industriel de Mongstad où est situé la raffinerie de Statoil.

La Norvège possède deux raffineries de pétrole. La raffinerie de Mongstad située dans la kommune de Lindås est la plus importante avec une capacité de raffinage de près de 240 000 barils par jour en 2014, après plusieurs extensions successives au cours des décennies précédentes[21]. La raffinerie est détenue à 100 % par Statoil[21], après rachat des parts (21 %) détenues auparavant par Shell[22].

La seconde raffinerie norvégienne, la raffinerie de Slagen, est située au sud d'Oslo. Ouverte en 1961, elle est détenue par ExxonMobil et possède une capacité de 120 000 barils par jour[23].

En 2010, environ 30 % de la production de ces raffineries était destinée à la consommation locale, le reste étant exporté[22].

Consommation

La consommation annuelle d'énergie finale depuis 1990 est la suivante (en ktep)[1] :

5 000
10 000
15 000
20 000
25 000
30 000
1990
1995
2000
2005
2010
2011
2012
  •   Charbon
  •   Produits pétroliers
  •   Gaz naturel
  •   Biocarburants et déchets
  •   Électricité
  •   Chaleur

Entre 1990 et 2010, année de son pic, la consommation d'énergie a augmenté de 22,5 %, soit sensiblement plus que la population qui s'est dans le même temps accrue de 15,3 %[1]. Depuis 2010 la consommation s'est légèrement rétractée.

Les données par secteur, montrent que l'industrie représente le plus important poste de consommation, suivie en 2012 par les transports et le secteur résidentiel. L'évolution depuis 1990 montre un déclin marqué de la consommation du secteur industriel et le poids de plus en plus important des transports et du secteur tertiaire dans la consommation finale. La part du secteur résidentiel reste quant à elle relativement stable[1]. Ces mêmes tendances de fond se retrouvent aussi au sein des pays de l'Union européenne[24].

Évolution par secteur de la consommation d'énergie finale depuis 1990[1].
1990 2000 2012
  • Industrie (34,6 %)
  • Transport (19,6 %)
  • Résidentiel (20,7 %)
  • Tertiaire (11,7 %)
  • Agriculture, pêche et forêt (2,9 %)
  • Usages non-énergétiques (10,6 %)
  • Industrie (34,7 %)
  • Transport (20,5 %)
  • Résidentiel (19,3 %)
  • Tertiaire (10,7 %)
  • Agriculture, pêche et forêt (3,9 %)
  • Usages non-énergétiques (10,9 %)
  • Industrie (28,6 %)
  • Transport (22,7 %)
  • Résidentiel (20,0 %)
  • Tertiaire (13,1 %)
  • Agriculture, pêche et forêt (4,2 %)
  • Usages non-énergétiques (11,1 %)
  • Autres (0,4 %)

Secteur électrique

La centrale de Rånåsfoss (98 MW) sur le fleuve Glomma. La Norvège compte 1 166 centrales hydroélectriques, qui produisent entre 98 et 99 % de l'énergie électrique du pays.

L'électricité en Norvège est presque entièrement produite au moyen de l'énergie hydroélectrique. En fonction de la pluviométrie annuelle, elle peut représenter jusqu'à 99 % de l'électricité du pays. En 2009, la production totale a atteint 132,8 TWh, dont 95,7 % provenant de la filière hydroélectrique. La génération thermique s'est placée en deuxième position avec une production de 4,7 TWh et l'éolien à la troisième place avec 1 TWh. La même année, la consommation totale du pays atteignait 123,8 TWh[25].

Fin 2009, la capacité électrique totale installée en Norvège s'élevait à 31 257 MW, dont 29 626 MW de capacité hydraulique, 1 200 MW de thermique et 431 MW de capacité éolienne[25].

Production

La production d'électricité depuis 1950 est la suivante (en TWh)[1],[26],[27] :

25
50
75
100
125
150
1950
1960
1973
1990
1995
2000
2005
2010
2011
2012
  •   Hydraulique
  •   Charbon
  •   Fioul
  •   Gaz naturel
  •   Déchets
  •   Biocarburants
  •   Éolien
  •   Autres

Les moyens de production installés sont historiquement essentiellement des barrages hydroélectriques, suivis par des moyens de production thermique. Depuis le milieu des années 2000 l'éolien a commencé à se développer de manière rapide.

Évolution de la capacité installée (MW)[26].
Source 1974 1980 1990 2000 2005 2010 2011 2012
Hydraulique 16 080 19 776 26 883 28 126 28 549 29 693 29 969 30 509
Thermique 161 236 250 224 284 1 570 1 601 1 646
Éolien - - - 13 265 425 512 705
Total 16 241 20 012 27 133 28 363 29 098 31 688 32 082 32 860

Hydroélectricité

En 2012, la Norvège se situait au 6e rang mondial pour la production hydroélectrique, avec 142,9 TWh, soit 3,9 % du total mondial (le no 1 mondial, la Chine, a produit 823,3 TWh)[28].

Le développement hydroélectrique du pays a débuté à la fin du XIXe siècle et a connu deux phases d'expansion intensives, entre 1910 et 1925 et entre 1960 et 1985. Pour des raisons historiques, le système est largement décentralisé ; s'y côtoient des entreprises publiques et privées[29]. Le plus important producteur norvégien d'électricité est la société Statkraft, une entreprise publique créée en 1992 dans le cadre de la déréglementation du secteur électrique norvégien afin de regrouper les actifs de production qui étaient la propriété de l'État. En 2004, Statkraft a été réorganisée en société anonyme, mais demeure publique.

Statkraft exploite 149 centrales hydroélectriques avec une capacité totale de 10 281 MW, trois parcs éoliens, une centrale au gaz naturel et dessert 399 000 clients en Norvège. Elle est également active en Suède, en Finlande, en Allemagne, au Royaume-Uni et possède aussi des actifs en Amérique latine et en Asie[30].

Les administrations locales et de comté exploitent 854 des 1 376 centrales hydroélectriques réparties sur le territoire. Les centrales sont généralement de petite taille — avec une moyenne de 22 MW par installation[31] — et seulement 35 centrales hydroélectriques ont une puissance installée supérieure à 200 MW[32]. En 2009, la puissance installée totale du parc de production hydraulique norvégien était de 29 626 MW[25].

Évolution de la production hydroélectrique (GWh)[26].
Année 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2005 2010 2011 2012
Production 16 924 30 915 57 261 83 962 121 382 142 289 136 452 117 152 121 553 142 810

Thermique

Les centrales thermiques représentent depuis toujours la deuxième source de production d'électricité en Norvège. En 2011, la production d'énergie thermique s'est répartie entre les centrales au gaz naturel (4 059 GWh, 85 %), les centrales à biomasse (256 GWh, 6 %), diverses autres centrales (251 GWh, 5 %) et les centrales d'incinération (206 GWh, 4 %)[33].

Évolution de la production d'origine thermique (GWh)[26].
Année 1955 1960 1970 1980 1990 2000 2005 2010 2011 2012
Production 0 206 345 137 466 496 860 5 599 4 795 3 358

Éolien

Photo d'une éolienne en bordure de littoral.
Une éolienne dans la kommune de Bjugn.

Avec 705 MW de puissance installée fin 2012, la Norvège est un acteur mineur du secteur éolien dans le monde, représentant moins de 0,25 % de la capacité mondiale totale installée[34]. Les premières éoliennes furent installées au début des années 1990, puis à partir du milieu des années 2000, le nombre d'éoliennes a fortement augmenté (+ 266 % de puissance installée entre 2005 et 2012)[26].

Évolution de la production éolienne (GWh)[26].
Année 1990 1995 2000 2005 2010 2011 2012
Production 0 10 31 499 879 1 283 1 548

Hydroliennes

La Norvège fait figure de pionnière dans le développement commercial des hydroliennes. Un prototype de turbine sous-marine a été mis en service en septembre 2003 dans le Kvalsund, au sud de la ville de Hammerfest[35].

Réseau électrique

Le réseau électrique norvégien est exploité par la société publique Statnett. Il est interconnecté aux réseaux des autres pays scandinaves. Depuis le 6 mai 2008, les réseaux électriques norvégien et néerlandais sont reliés par NorNed, un câble sous-marin à courant continu de 580 km, ce qui en fait à son inauguration le plus long câble électrique sous-marin au monde. Construit au coût de 600 millions d'euros, le câble de ±450 kV possède une capacité maximale de 700 MW[36].

Réseau de distribution

Le réseau électrique haute tension norvégien est composé en janvier 2010 de 2 900 km de lignes à 420 kV, 5 100 km de lignes à 300 kV et 570 km de lignes à 220 kV. Ce réseau est détenu à 90 % par Statnett, le reste étant réparti entre 25 autres entreprises[37].

Interconnexions avec les pays voisins

La Norvège est reliée à la Suède, au Danemark, à la Finlande, aux Pays-Bas et à la Russie. Il est prévu que certaines de ces lignes soient renforcées et de nouvelles interconnexions doivent aussi être ouvertes avec le Royaume-Uni et l'Allemagne[37].

Interconnexions électriques entre la Norvège et ses pays voisins, statut en 2010[37].
Pays Interconnexion Capacité imports [MW] Capacité imports [MW] Statut
Drapeau de l'Allemagne Allemagne NordGer (de) 1 400 1 400 En projet
NordLink[38] 1400 1400 En projet, planifiée pour 2018
Drapeau du Danemark Danemark Skagerrak 1,2 et 3 1 000 1 000 En service
Skagerrak 4 700 700 En projet, planifiée pour fin 2014
Drapeau de la Finlande Finlande ? 80 120 En service
Drapeau des Pays-Bas Pays-Bas NorNed 700 700 En service depuis 2008[36]
NorNed 2 700 700 En projet, planifiée pour 2016
Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni BritNor 1 600 1 600 En projet, planifiée pour 2017-2020
Drapeau de la Russie Russie ? 56 56 En service
Drapeau de la Suède Suède ? 2 095 2 145 En service
? 1 000 600 En service
? 700 800 En service
Syd-Vest linken 1 200 1 200 En projet, planifiée pour 2016

Consommation

L'évolution de la consommation électrique finale en Norvège depuis 1973 est la suivante[1],[27],[[]]
nb erreurs: 1
ERREUR argument nommé groupe= ou group=;Remplacez ce modèle avec {{Note}}, avec {{Efn}}. Utilisez {{=}} si besoin.
 :

Importations et exportations

Depuis 1955, les échanges d'électricité aux frontières se sont répartis ainsi (en GWh)[26] :

5 000
10 000
15 000
20 000
25 000
30 000
1955
1960
1970
1980
1990
2000
2005
2010
2011
2012
  •   Imports
  •   Exports

Acteurs

Logo de l'entreprise Statoil en forme de fleur de couleur violette.
Logo de Statoil, entreprise détenue en majorité par l’État et plus gros producteur d'hydrocarbures en Norvège[39].

En ce qui concerne le secteur du pétrole et du gaz, plus de 50 entreprises sont en 2013 actives de l'amont à l'aval de la chaîne de production. En termes de volumes produits, Statoil est la première entreprise présente sur le plateau continental norvégien. Suivent ensuite la plupart des supermajors, dont ExxonMobil, Total, Shell et ConocoPhillips[39].

Dans le secteur électrique, fin 2009, environ 90 % des capacités de production sont détenues par des entités publiques. Au total, 64 entreprises se partagent la possession des moyens de production. Parmi elles Statkraft, propriétaire de 36 % de la capacité installée, est la seule entité qui détienne plus de 10 % de la capacité totale[37]. Du côté transport, le gestionnaire de réseau est Statnett, une entité elle aussi publique. Afin de dégrouper ces deux activités Statkraft et Statnett sont depuis 2002 gérées par deux Ministères différents[37].

Impact environnemental

Émissions de gaz à effet de serre

Depuis 1980, les émissions de gaz à effet de serre (GES) de la Norvège sont les suivantes[40] :

Émissions de GES en Norvège depuis 1980 par secteur (en milliers de tonnes d'équivalent CO2)[40].
Année 1980 1987 1990 1995 2000 2005 2010 2012 2013
Extraction pétrolière et gazière 3 357 5 451 7 748 9 731 12 590 13 907 13 893 13 736 14 026
Industries manufacturières et minières 13 492 20 626 19 102 16 441 17 066 15 085 11 977 11 659 11 726
Approvisionnement énergétique 252 317 325 402 536 637 2 352 1 538 1 550
Chauffage (résidentiel et industries) 5 224 3 885 2 638 2 219 1 836 1 860 1 936 1 455 1 426
Transports routiers 5 719 7 715 7 769 8 224 8 488 9 661 10 104 10 103 10 074
Aviation, navigation, pêche, etc. 5 276 6 092 5 635 6 001 6 339 6 335 7 167 7 304 7 084
Agriculture 5 249 5 163 5 031 5 041 4 990 4 882 4 486 4 499 4 511
Autres 1 456 1 981 2 161 2 183 2 214 2 102 2 432 2 439 2 437
Émissions totales 40 025 51 229 50 409 50 242 54 059 54 469 54 347 52 733 52 835

Le tableau indique que les émissions liées à l'énergie représentent la large majorité des émissions totales. En 2013, le premier poste d'émissions était l'exploitation pétrolière et gazière, avec 26,5 % des émissions totales, devant les activités industrielles et minières (22,2 %) et les transports routiers (19,1 %). L'AIE comptabilisait quant à elle en 2008 37,6 Mt d'émissions liées à la combustion de combustibles fossiles, 61 % provenant de la consommation de pétrole, 29 % du gaz et 8 % du charbon (soit 7,9 tCO2/habitant, à comparer à la moyenne des pays européens membres de l'AIE qui s'élève à 7,3 tCO2/habitant). Les émissions liées à la production d'électricité étaient quant à elle extrêmement basses (5 gCO2/kWh, à comparer à la moyenne de l'OCDE : 443 gCO2/kWh), dû à l'importance de l'hydroélectricité dans le bouquet électrique du pays[41]. Ce bilan de l'AIE ne détaille pas dans quelle mesure les activités d'exploitation des hydrocarbures sont comptabilisées. Sur les 13,7 Mt émises en 2012 par ce secteur, 80 % provenaient de la combustion de gaz naturel dans des turbines et 10 % de son torchage[42]. Afin de limiter les rejets de ce secteur, la Norvège a été en 1996 le premier pays au monde à mettre en place la séquestration à échelle industrielle de CO2 dans des couches géologiques situées sous le fond marin, au champ gazier de Sleipner. En 2012, un total de 1,7 Mt de CO2 ont été stockées, à Sleipner et Snøhvit[42].

Avec son niveau total d'émissions, la Norvège se situe parmi les 20 plus gros émetteurs par habitant en 2010, à hauteur de 11,7 tonnes de CO2eq par habitant et par an. À titre de comparaison, les États-Unis émettaient la même année 17,6 tonnes par habitant, l'Allemagne 9,1 tonnes et la France 5,6 tonnes[43].

En tant que pays ayant ratifié le protocole de Kyoto, la Norvège s'est engagée à réduire ses émissions de GES. En 2008, le Parlement a voté un accord sur le climat visant à réduire de 30 % les émissions du pays en 2020 par rapport aux niveaux de 1990, et à atteindre la neutralité carbone au maximum d'ici 2050[41].

Rejets en mer

Entre 1990 et 2012, les rejets de produits chimiques en mer liés à l'exploitation des hydrocarbures sont estimés entre 100 000 et 200 000 tonnes par an, en fonction des années. Sur ce total, la grande majorité (70 % en 2012) est liée aux actions de forage[42].

Les activités d'extraction sont aussi responsables de déversements pétroliers. Sur les 40 premières années de l'exploitation pétrolière norvégienne, un total de 16,3 m3 de rejets de pétrole ont été recensé. Il est estimé qu'environ 5 % des rejets pétroliers en mer du Nord sont liés aux activités d'extraction de la Norvège[42].

Politique énergétique

La présence importante de ressources énergétiques fossiles en Arctique combinée à une fonte rapide de la banquise en fait une priorité géopolitique d'importance pour la Norvège. Selon une étude de l'Agence d'Information sur l'Énergie datant de 2008, l'Arctique contient 13 % des réserves mondiales de pétrole et 30 % des réserves de gaz[44]. La Norvège étant l'un des 5 États frontaliers de l'Arctique (avec le Canada, le Danemark, les États-Unis et la Russie), elle y renforce sa présence militaire et stratégique afin de faire valoir ses intérêts[44],[45]. Un programme important d'investissements pour le « Grand Nord » existe depuis le milieu des années 2000[46]. En 2011, 214 millions de dollars ont ainsi été alloués à divers projets dans le Grand Nord[47]. Jonas Gahr Støre, alors Ministre des Affaires étrangères déclarait à cette occasion :

« Le Grand Nord est la priorité stratégique de la politique étrangère norvégienne. [...] C'est pourquoi le Gouvernement donne la priorité à des projets importants dans le Grand Nord, et nous mettons à disposition les fonds permettant d'atteindre cet objectif[47]. »

Afin de renforcer la gouvernance de cette région stratégique, la Norvège a ratifié divers conventions et traités internationaux et rejoint notamment le Conseil de l'Arctique[48]. La CNUDM est historiquement la première convention cadre internationale (1982) au sujet de l'Arctique, à laquelle la Norvège est partie prenante[48]. En 2011 est entré en vigueur un traité entre la Norvège et la Russie définissant une frontière maritime dans la région entre les deux pays et autorisant la prospection d'hydrocarbures dans les zones de souveraineté respectives[44],[45]. Malgré ce traité, certaines parties de l'Arctique font encore l'objet de disputes non résolues, notamment la dorsale de Lomonossov revendiquée par le Canada, le Danemark, la Norvège et la Russie pour ses réserves potentielles en hydrocarbures[45].

Notes et références

Notes


Références

  1. a b c d e f et g (en) AIE, « Norway: Indicators for 2012 », sur www.iea.org, n/a (consulté le ).
  2. AIE 2014, Key World Energy Statistics, p. 13.
  3. AIE 2014, Key World Energy Statistics, p. 27.
  4. AIE 2014, Key World Energy Statistics, p. 19.
  5. (en)Global Energy Architecture Performance Index Report 2015, Forum économique mondial, décembre 2014 (voir pages 7 et 8).
  6. a et b AIE 2011, Energy Policies of IEA Countries - Norway 2011 Review, p. 13.
  7. a et b AIE 2011, Energy Policies of IEA Countries - Norway 2011 Review, p. 51.
  8. AIE 2014, Key World Energy Statistics, p. 11.
  9. a b et c Ministère du Pétrole et de l’Énergie 2014, Facts 2014 - The Norwegian petroleum sector, p. 62-64.
  10. a et b Ministère du Pétrole et de l’Énergie 2014, Facts 2014 - The Norwegian petroleum sector, p. 77.
  11. AIE 2011, Energy Policies of IEA Countries - Norway 2011 Review, p. 70-71.
  12. (en) R. J. Wideroe et J. D. Sundberg, « 3 000 billion tons of coal off Norway's coastline », Energy Bulletin,‎ (lire en ligne).
  13. (en) Alister Doyle, « Norway Has Vast, Inaccessible Seabed Coal – Statoil », Reuters,‎ (lire en ligne).
  14. a et b BP 2014, BP Statistical Review of World Energy, p. 30-34.
  15. a b et c Ministère du Pétrole et de l’Énergie 2014, Facts 2014 - The Norwegian petroleum sector, p. 65-73.
  16. a et b (en) Ministère norvégien du Pétrole et de l’Énergie, « Norway's oil history in 5 minutes », sur www.regjeringen.no, (consulté le ).
  17. a b c et d Ministère du Pétrole et de l’Énergie 2014, Facts 2014 - The Norwegian petroleum sector, p. 15-21.
  18. AIE 2011, Energy Policies of IEA Countries - Norway 2011 Review, p. 55-56.
  19. (en) John Acher, « Norway Takes Oil Bids For Barents Sea Frontier », Reuters,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  20. (en) Clifford Krauss, Steven Lee Myers, Andrew C. Revkin et Simon Romero, « As Polar Ice Turns to Water, Dreams of Treasure Abound », The New York Times,‎ (lire en ligne).
  21. a et b (en) Statoil, « Mongstad refinery », sur www.statoil.com, (consulté le ).
  22. a et b AIE 2011, Energy Policies of IEA Countries - Norway 2011 Review, p. 60-62.
  23. (en) ExxonMobil, « ExxonMobil Announces Slagen Refinery Project to Upgrade Fuel Oil », sur exxonmobil.com, n/a (consulté le ).
  24. (en) Commission européenne, EU energy in figures : Statistical pocketbook 2014, Luxembourg, Publications Office of the European Union, , 263 p. (ISBN 978-92-79-29317-7, ISSN 1977-4559, DOI 10.2833/24150, lire en ligne), p. 83.
  25. a b et c AIE 2011, Energy Policies of IEA Countries - Norway 2011 Review, p. 95-97.
  26. a b c d e f et g (en) Statistics Norway, « Electricity, annual figures, 2012 », sur www.ssb.no, (consulté le ).
  27. a et b AIE 2001, Energy Policies of IEA Countries - Norway 2001 Review, p. 123.
  28. [PDF] Observ'ER La production d'électricité d'origine renouvelable dans le monde - 15e inventaire - édition 2013 - chapitre 2 - aperçu des dynamiques régionales par filière, consulté le 5 février 2014.
  29. (en) Norvège, « History », sur norway.org, n/a (consulté le ).
  30. (en) Statkraft AS, Statkraft annual report 2008, Oslo, (lire en ligne), p. 41.
  31. Statistics Norway, « Capacity of installed machinery, by type, county and ownership group. 2007 (Corrected 19 May 2010) », sur www.ssb.no, (consulté le ).
  32. Statistics Norway, « Hydro-electric power stations, by size (maximum output) and county/ownership group. 2007 (Corrected 19 May 2010) », sur ssb.no, (consulté le ).
  33. Bøeng et Holstad 2013, Fakta om energi: Utviklingen i energibruk i Norge, p. 23.
  34. [PDF] (en) Global Wind Energy Council (en), « Global Wind Statistics 2013 », sur www.gwec.net, (consulté le ).
  35. Danny Penman, « First power station to harness Moon opens », New Scientist,‎ (lire en ligne).
  36. a et b (en) TenneT, « The longest electricity cable in the world is operational », sur www.tennet.org, (consulté le ).
  37. a b c d et e AIE 2011, Energy Policies of IEA Countries - Norway 2011 Review, p. 100-103.
  38. a et b Ministère du Pétrole et de l’Énergie 2014, Facts 2014 - The Norwegian petroleum sector, p. 12-14.
  39. a et b (en) Statistics Norway, « Emissions of greenhouse gases, 2013, preliminary figures », sur www.ssb.no, (consulté le ).
  40. a et b AIE 2011, Energy Policies of IEA Countries - Norway 2011 Review, p. 27-35.
  41. a b c et d Ministère du Pétrole et de l’Énergie 2014, Facts 2014 - The Norwegian petroleum sector, p. 47-51.
  42. (en) Banque mondiale, « CO2 emissions (metric tons per capita) », sur data.worldbank.org, n/a (consulté le ).
  43. a b et c Conley 2012, A New Security Architecture for the Arctic, p. 1-6.
  44. a b et c Conley 2012, A New Security Architecture for the Arctic, p. 9-11.
  45. (en) Ministère norvégien des Affaires étrangères, « The High North », sur www.regjeringen.no, n/a (consulté le ).
  46. a et b Conley 2012, A New Security Architecture for the Arctic, p. 19.
  47. a et b Conley 2012, A New Security Architecture for the Arctic, p. 13-16.

Voir aussi

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Articles connexes

Liens externes