Utilisatrice:Cymbella/Rosiers cultivés

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Les rosiers cultivés sont le plus souvent des cultivars ou des hybrides d'espèces du genre Rosa créés par des rosiéristes et plus rarement des formes (espèces ou variétés) naturelles (rosiers botaniques).

Dans le cas des cultivars, ce sont les dispositions du code international de nomenclature des plantes cultivées qui s’appliquent. Celles-ci imposent d’utiliser un nom de variété dans une langue vivante et non en latin (bien que pour certaines variétés anciennes le latin ait été utilisé), écrit en caractères romains entre guillemets simples et commençant par une majuscule, par exemple : ‘Souvenir de la Malmaison’ ou 'Éblouissant'.

Rosiers botaniques[modifier | modifier le code]

On appelle rosiers botaniques toutes les espèces d'Églantiers ou rosiers sauvages disposant chacune de caractéristiques spécifiques et utilisées en horticulture telles que :

Par convention, les roses classées dans les groupes existants avant 1867 constituent les roses anciennes.

Pour les « rosiers botaniques », la désignation officielle suit donc les prescriptions du code international de nomenclature botanique. Le nom d’une espèce est un nom binomial dans lequel le premier terme commençant par une majuscule désigne le genre, et le second tout en minuscule est l’adjectif spécifique, le tout exprimé en latin botanique et écrit en caractères italiques. Ce binôme est suivi de l’abréviation du nom de l’auteur, précision souvent indispensable dans le cas des rosiers étant donné le nombre important de synonymes rencontrés. Exemple : Rosa gallica L..

Souvent les rosiers ternes ont un parfum plus intense que les rosiers aux coloris vifs, ce qui peut s'expliquer par une allocation des ressources vers un trait ou l'autre[1].

Classification horticole des hybrides[modifier | modifier le code]

Plus de 25 000 cultivars de roses sont recensés dans la onzième édition de l'encyclopédie mondiale des roses publiée en 2000[2].

L'UPOV propose un guide dédié au genre Rosa et intitulé Principes directeurs pour la conduite de l'examen de la distinction, de l'homogénéité et de la stabilité[3].

Des groupes ont d'abord été distingués et nommés sur la base de la forme des fleurs (pompon, plate, en coupe, réflexe, à quartiers, imbriquées, globuleuses, turbinée), d'après le lieu de leur découverte (Bourbon...), le nom du « découvreur » (Noisette, Portland), le nom de l'espèce ou de l'hybride dont ils étaient issus (hybride de thé), ou encore certains caractères particuliers (par exemple les « mousseux » dont le calice et le pédicelle sont ornés d’appendices très finement ramifiés). On a défini ainsi des classes de rosiers et qui sont toujours d'usage courant. Mais ce système de classification a montré ses limites quand il s'est agi de classer des hybrides que l'on peut rattacher à 2, 3 ou 4 catégories.

Le guide Clause de 1952[4] classait déjà les variétés en nains à grosses fleurs et à petites fleurs, buissons, tiges, grimpants et pleureurs, puis quand il est question des « meilleures variétés », c'est une classification entre grimpants remontants et non remontants par couleur, et autres que grimpants, là aussi remontants et non remontants par couleur. Sur la centaine de rosiers cités, on note comme encore beaucoup cultivés ‘Madame Antoine Meilland’ et la plupart des grimpants (‘Madame Alfred Carrière’, ‘Gloire de Dijon’, ‘Dorothy Perkins’, ‘American Pillar’, ‘Albertine’ et les grimpants de ‘Madame Meilland’, ‘Madame Caroline Testout’, ‘Souvenir de Claudius Pernet’...)

Honorine de Brabant
‘Borussia’, une Floribunda
Catherine Mermet’, Guillot 1869

Il a d'abord été proposé de scinder les différentes catégories en :

  • roses sauvages ou botaniques,
  • roses anciennes (avant 1867)
  • et roses modernes,

puis suivant des caractéristiques visibles :

  • remontant/non remontant,
  • grimpant/autres (couvre-sol, arbustes, buissons),
  • fleurs groupées/grandes fleurs, etc.

En 1971, la Fédération mondiale des sociétés de roses (World Federation of Rose Societies) a reclassé les rosiers anciens et modernes en plusieurs groupes définis par leur port et donc par leurs utilisations possibles dans les jardins[5].

Grimpants non remontants

  • grimpants miniatures
  • grimpants
    • à fleurs groupées
    • à grandes fleurs
  • lianes

Grimpants remontants

  • grimpants miniatures
  • grimpants
    • à fleurs groupées
    • à grandes fleurs
  • lianes

Autres non remontants

  • couvre-sols
  • arbustes
    • à fleurs groupées
    • à grandes fleurs

Autres remontants

La société américaine des roses (American Rose Society) a adopté un classement détaillé[6] des variétés horticoles, basé sur des considérations « généalogiques » et historiques et généralement utilisé aux États-Unis. Il comprend trois groupes principaux :

  • espèces botaniques (rosiers sauvages),
  • roses anciennes (avant 1867)
  • et roses modernes.

Les roses anciennes ont été subdivisées en 21 classes et les roses modernes en 13 classes.

Culture des rosiers d'ornement[modifier | modifier le code]

La culture des rosiers est une activité répandue dans de nombreux pays soit dans un cadre professionnel, par les obtenteurs créant de nouveaux cultivars, les pépiniéristes produisant des fleurs coupées ou des plants de rosiers pour les jardins etles exploitants de jardins publics, soit dans un cadre privé par tous les particuliers disposant d'un jardin d'agrément dans lequel le rosier est une plante d'ornement très populaire.

Plate-bande de rosiers buissons et rosiers tiges dans un jardin public.

Conditions générales[modifier | modifier le code]

Les conditions générales requises pour la culture des rosiers sont :

  • de préférence un sol argileux siliceux assez frais ; la plupart des variétés ne supportent pas les terrains trop calcaires (pas plus de 15 % de calcaire, voire moins si le sol est plus pauvre en argile)[7] ;
  • une exposition ensoleillée, cependant il existe des cultivars supportant la mi-ombre ;
  • un climat tempéré adapté à la rusticité de l'espèce ou de la variété.

Ennemis des rosiers[modifier | modifier le code]

Maladie des taches noires
Pucerons verts
Bouton de rose attaqué par des pucerons
Galle, appelée bédégard, due à un cynips (Diplolepis rosae)
Hyménoptère butinant sur une rose
Cétoine dorée broutant une fleur de 'Nevada' (hybride de Rosa moyesii)

Les rosiers cultivés ont de nombreux ennemis[8] qui attaquent les différentes parties de la plante. Il s'agit principalement de maladies cryptogamiques, dont les plus connues sont la maladie de taches noires, le blanc du rosier (oïdium) et la rouille. Ils ont aussi victimes de divers insectes ravageurs tels que les tenthrèdes, cochenilles et pucerons.

Principales maladies[modifier | modifier le code]

Les feuilles des rosiers cultivés portent souvent des taches dues à diverses maladies cryptogamiques[9] :

La rouille du rosier causée par un champignon, Phragmidium subcorticum, se manifeste par de petites pustules orangées à la face inférieure des feuilles, ainsi que sur les tiges.

La maladie des taches noires provoque l'apparition de taches sombres, brun noirâtre, de forme arrondie, d'environ un centimètre de diamètre, dues au champignon Marssonina rosae. Cette maladie entraîne la chute des feuilles et affaiblit fortement les plantes.

Le blanc du rosier est une forme d'oïdium qui produit un feutrage banc sur les feuilles et les pousses, entraînant un dessèchement des boutons floraux. Ces maladies sont favorisées par un temps chaud et humide. Certaines variétés sont plus résistantes que d'autres.

De nombreuses autres maladies, moins fréquentes, sont susceptibles d'affecter les rosiers : chancres, pourridiés, anthracnose, fonte des semis, mildiou, mosaïque....

La distinction Anerkannte Deutsche Rose pour les rosiers ADR est un label allemand qui garantit la résistance des rosiers contre les maladies, le froid et les parasites.

Principaux ravageurs[modifier | modifier le code]

Les jeunes pousses sont souvent envahies par des colonies de pucerons, notamment le puceron vert du rosier (Macrosiphum rosae). Cette prolifération peut entraîner le flétrissement des pousses et la perte des boutons floraux. Le miellat sécrété par les pucerons attire les fourmis et peut être à l'origine de la fumagine, maladie cryptogamique qui se manifeste par une pellicule noirâtre sur les plantes.

Parmi les ravageurs du rosier figurent aussi de nombreux insectes, tenthrèdes dont les chenilles dévorent les feuilles ou les enroulent pour s'y abriter, hibernie défeuillante dont la chenille broute les bourgeons, mégachiles, sortes d'abeilles qui prélèvent des découpes régulières dans les feuilles pour construire leurs loges, cochenilles, cécidomyies, etc.

Les chenilles de papillons de nuit (hétérocères) suivants (classés par famille) se nourrissent de rosier :

Les rosiers sont aussi affectés par des nématodes qui attaquent les racines provoquant la formation de galles, et par des acariens présents sur les feuilles.

Une curiosité est la formation de galles filamenteuses, les « bédégars », formées par une réaction des tissus de la tige à la présence de larves de cynips du rosier (Diplolepis rosae).

Obtenteurs et rosiéristes fameux[modifier | modifier le code]

Roseraies de rosiéristes[modifier | modifier le code]

Au Royaume-Uni, des parties de la collection nationale de roses sont conservées par David Austin, Peter Beales et la Royal National Rose Society. Mottisfont Abbey garde une collection de roses anciennes d'avant 1900 et la collection du jardin botanique de l'Université de Birmingham se nomme « histoire de la rose européenne ».

En France, il existe de nombreuses roseraies (liste des roseraies) et l'on peut visiter les pépinières et les collections de la plupart des rosiéristes :

Économie[modifier | modifier le code]

La culture des rosiers s'adresse à deux marchés distincts, celui de la fleur coupée (roses sur tiges) pour bouquets et décoration florale d'intérieur, celui des plants de rosiers pour les jardins particuliers et les parcs publics, vendus en conteneurs ou à racines nues selon la saison.

Le marché de la fleur coupée, essentiellement européen à l'origine, tend à se mondialiser. Les principales aires de production sont situées en Europe (Pays-Bas, Italie, France), en Amérique du Nord (États-Unis), en Asie (Japon, Chine, Israël), en Amérique latine (Mexique, Colombie, Équateur) et en Afrique (Éthiopie, Kenya, Ouganda, Zimbabwe, Maroc)[12].

Les marchés de consommation se situent principalement en Europe où les transactions se concentrent principalement au marché aux fleurs (Bloemenveiling) d'Aalsmeer (Hollande-Septentrionale) d'où les roses sont réexpédiées dans toute l'Europe, et en Amérique du Nord où le principal centre de redistribution pour les États-Unis est Miami. La production des pays d'Afrique est exportée principalement vers l'Europe et celle d'Amérique du Sud vers les États-Unis. Ce marché connaît une forte expansion en Asie (Chine, Inde, Sud-Est asiatique).

Cette mondialisation soulève diverses questions : conditions de travail dans certains pays, évoquées par exemple par le film colombien Maria pleine de grâce, et d'autre part coût énergétique des transports en avion.

Étiquette d'identification d'un plant de rosier. On peut lire le nom de fantaisie, 'Niccolo Paganini', qui est en l'occurrence une marque déposée et le nom officiel du cultivar, 'Meicairma', nom codé dont la première syllabe correspond à l'obtenteur, Meilland.

En France, le commerce des rosiers et des roses concerne[13] :

Les roses représentent 52,7 % des achats de fleurs coupées. Les importations de roses (fleurs coupées) se montent à 111,7 millions d'euros surtout en provenance des Pays-Bas (qui en ont traité pour 705,9 millions d'euros aux marchés du cadran)

Les achats de rosiers se sont montés en France en 2003 à 64 millions d'euros. La France importe des rosiers des Pays-Bas, du Danemark, d'Espagne, de Hongrie, de Pologne (où sont installés des horticulteurs allemands) et en exporte en Italie, Allemagne, Suisse, Éthiopie, Espagne...

Enfin il ne faut pas oublier les licences sur les créations et les partenariats, comme celui entre Meilland et Conard-Pyle Co aux États-Unis.

Galerie[modifier | modifier le code]

Modèle:Message galerie 2

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Zvi MMB, Negre-Zakharov F, Masci T, Ovadis M, Shklarman E, Ben-Meir H, Tzfira T, Dudareva N, Vainstein A., « Interlinking showy traits: co-engineering of scent and colour biosynthesis in flowers », Plant Biotech. J., 2008, 6(4):, p. 403-415.
  2. (en) Tommy Cairns (éditeur scientifique), Marily Young, Jolene Adams et Bob Edberg, Modern Roses XI: The world encyclopedia of Roses, San Diego, American Rose Society, , 637 p..
  3. UPOV, Principes directeurs pour la conduite de l'examen de la distinction, de l'homogénéité et de la stabilité, Genève, UPOV : Union Internationale pour la Protection des Obtentions Végétales, , 45 p. (lire en ligne)
  4. Guide Clause de 1952, n° d'édition 31.4230 EE, page 319.
  5. World Federation of Rose Societies, site officiel
  6. « http://www.ars.org/About_Roses/classification.html »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?)
  7. Le Bon jardinier, La Maison rustique, Paris, 1982, (ISBN 2-7066-0044-6), p. 1541.
  8. Guide pratique de défense des cultures, ACTA, Paris, 1980, (ISBN 2-85794-007-6).
  9. André Tracol et Gérald Montagneux, Les maladies des plantes ornementales, éd. MAT, Tain-l'Hermitage, 1985, (ISBN 2-902646-09-7).
  10. Auteurs des grand succès: 'Amber Queen', 'Ena Harkness', 'Pride of England'
  11. Son site: lire en ligne
  12. Henri Delbard in Jardins de France, Évolution du marché des rosiers de jardin et des fleurs coupées, SNHF, mai 2003.
  13. UNIFLOR et UBI-FRANCE

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Peter Beales (trad. Jérôme Goutier), Roses, Paris, Sté Nouvelle des Éditions du Chêne, , 431 p. (ISBN 2851085891)
  • Alice Caron Lambert, Le Roman des roses, éd. du Chêne, 1999 (ISBN 978-2-84277-170-6)
  • Éléonore Cruse, Roses anciennes et botaniques, photographies de Paul Starosta, éd. du Chêne, 1999 (ISBN 2-84277-034-X)
  • Georges Delbard, Le Grand Livre de la rose, éd. G. Delbard (ISBN 2-85056-521-0)
  • Marie-Thérèse Haudebourg, Roses et jardins, Hachette, Paris, 2005 (ISBN 2-01-236947-2)
  • François Joyaux, La Rose, une passion française. Histoire de la rose en France 1778-1914, éditions Complexe, 2001 (ISBN 2-87027-871-3).
  • François Joyaux, Les Roses de l'Impératrice, la Rosomanie au temps de Joséphine, éditions Complexe (ISBN 2-8048-0041-5)
  • François Joyaux, Nouvelle encyclopédie des roses anciennes, Ulmer, Paris, 2005 (ISBN 2-84138-205-2).
  • François Joyaux et Georges Lévêque, La Rose de France, rosa gallica et sa descendance, Imprimerie nationale éditions, 1998 (ISBN 2-7433-0251-8).
  • Nadia de Kermel, Petit Larousse des roses : Les meilleures roses conseillées par les meilleurs spécialistes, Larousse, , 190 p. (ISBN 978-2-03-585135-2)
  • Allen Lacy, Splendeur des roses, Flammarion, 1999 (ISBN 2-08-200-921-1)
  • Daniel Lemonnier (préf. Brent C. Dickerson), Le livre des roses : Histoire des roses de nos jardins, Paris, Belin, , 320 p. (ISBN 978-2-7011-7668-0)
  • Peter McHoy, Le Grand Livre des roses, Manise, 1998 (ISBN 2-841980847)
  • Roger Phillips et Martyn Rix, Les Roses, Solar, 1988 (ISBN 2-263-01257-5)
  • Roger Phillips et Martyn Rix, Histoire des roses, La Maison rustique, 1994 (ISBN 2-7066-1737-3)
  • Charlotte Testu, Les roses anciennes, La Maison rustique - Flammarion, Paris, 1984 (ISBN 2-7066-0139-6)
    Les rosiers botaniques et les cultivars introduits avant l'année 1920, 700 taxons disponibles en Europe sont traités
  • Claude-Antoine Thory, Les Roses, Firmin-Didot, 1817-1824. 3 vol. (156, 122 et 125 pages; 55, 60 et 54 planches de Pierre-Joseph Redouté.) Consultable sur Gallica
  • William Wheeler, Histoires de roses, éditions Du May, 1995, 141 p. (ISBN 2-84102-021-5)
  • David Austin, Les roses anglaises, Éditions Larousse, 2006, (ISBN 2-03-582276-9)
  • Ouvrage collectif sous la direction de Patrick Mioulane, Roses et rosiers, Éditions Larousse, 2005, (ISBN 2-03-560315-3)
  • Maurice Lecoq, À propos de roses, édition des Roseraies du Val de la Loire, 1930, 172 pages illustrées hors-texte et dépliant
  • Orietta Sala, Guide des roses, Éditions Delachaux et Niestlé, 2000, (ISBN 2-603-01192-8)

Articles connexes[modifier | modifier le code]