Maximilien III d'Autriche

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Maximilien III d'Autriche
Illustration.
Portrait de l'archiduc Maximilien III d'Autriche, vers 1580 (musée d'Histoire de l'art de Vienne).
Titre
42e Grand maître de l'ordre Teutonique

(28 ans)
Prédécesseur Heinrich von Bobenhausen
Successeur Charles d'Autriche-Styrie
Archiduc d'Autriche intérieure

(2 ans)
Prédécesseur Ernest
Successeur Ferdinand II
Gouverneur du Tyrol

(16 ans)
Prédécesseur Ferdinand
Successeur Léopold V
Biographie
Dynastie Maison de Habsbourg
Nom de naissance Maximilien III de Habsbourg
Date de naissance
Lieu de naissance Wiener Neustadt
Drapeau de l'Autriche Archiduché d'Autriche
Date de décès (à 60 ans)
Lieu de décès Vienne (Autriche)
Sépulture cathédrale d'Innsbruck
Père Maximilien II
Mère Marie d'Espagne

Maximilien III d'Autriche

Maximilien III, surnommé le Maître allemand (en allemand : der Deutschmeister), né le à Wiener Neustadt en Autriche et mort le à Vienne, est un prince de la maison de Habsbourg, fils de l'empereur Maximilien II et de Marie d'Espagne. En tant qu'archiduc d'Autriche, il fut régent de l'Autriche intérieure de 1593 à 1595 et gouverneur du Tyrol de 1602 à sa mort. Mécène féru de technique et de science, il attacha le Père Scheiner à sa cour d'Innsbruck.

Biographie

Né en 1558, Maximilien III est le quatrième fils du futur empereur Maximilien II de Habsbourg (1527-1576) et de son épouse Marie (1528-1603), infante d'Espagne, une fille de l'empereur Charles Quint. Autres que de ses frères aînés Rodolphe II Ernest d'Autriche et Wenceslas, Maximilien et son frère cadet Matthias Ier n'avaient reçu une formation catholique à la cour de leur oncle maternel Philippe II en Espagne mais ont grandi à Vienne.

Le , il est nommé coadjuteur de Heinrich von Bobenhausen, le 41e grand maître de l'ordre Teutonique en disgrâce auprès de l'Empereur. À la démission de ce dernier, en 1590, Maximilien III lui succède à la tête des chevaliers Teutoniques, le premier grand-maître issu de la maison de Habsbourg. Dans cette fonction, il tente de s'entremettre entre les princes protestants et catholiques du Saint-Empire. Il réforme les statuts désuets de l'ordre face à son existence précaire au sein de l'Empire.

La capture de l'archiduc Maximilien par Jan Zamoyski, illustration d'Ange-Louis Janet, XIXe siècle.

À la mort du roi Étienne Báthory, le , l'archiduc a posé sa candidature à la couronne du royaume de Pologne, comme précédemment, en 1573, son frère aîné Ernest contre la concurrence de Henri de Valois. Maximilien fut élu ; toutefois, il a été battu par les forces de l'hetman Jan Zamoyski dans la guerre de Succession de Pologne. Il fut fait prisonnier à Krasnystaw, lorsque Sigismond Vasa a été couronné roi de Pologne le à Cracovie. Ce n'est qu'après quelques mois, avec l'aide du pape Sixte V et des son légat le cardinal Ippolito Aldobrandini, qu'il pouvait retrouver la liberté et quitter la Pologne. La passivité totale de son frère l'empereur Rodolphe II a eu pour conséquence une profonde discorde au sein des Habsbourg.

Entre 1593 et 1595, il reprit la régence sur l'Autriche intérieure en lieu et place de l'archiduc Ferdinand II encore mineur. En 1602, son frère Rodolphe II le nomme gouverneur du comté de Tyrol où Maximilien a toujours poursuivi les objectifs de la Contre-Réforme. Il fit de son résidence à Innsbruck un centre artistique ; le prêtre et astronome Christoph Scheiner était son protégé. Il se fit construire un ermitage où il se retirait pour méditer et prier, dans le couvent des capucins.

Dans le conflit fraternel des Habsbourg, Maximilien a apporté son soutien à l'archiduc Matthias contre leur frère l'empereur Rodolphe II. À la mort de ce dernier, le , Maximilien renonce à sa candidature comme roi et Empereur contre Matthias et, en 1617, contre son cousin Ferdinand II. Lors de la diète d'Empire convoquée en 1613, il fut confirmé en ses fiefs et fonctions par son frère Mathias, le nouvel Empereur[1]. Avec ses cousins Ferdinand et Charles, évêque de Brixen, il se livra en 1618 à la destitution du cardinal puissant Melchior Klesl.

La couronne d'archiduc à Mariastein.

Selon certaines rumeurs, Maximilien eut un fils naturel, le peintre Martin Mittnacht (mort en 1644) qu'il soutient. Son tombeau se trouve dans la cathédrale Saint-Jacques d'Innsbruck. Il est à l'origine de la donation de la couronne d'archiduc tyrolien à l'église de Mariastein. La querelle entre les frères de la maison de Habsbourg sert de toile de fond au drame Ein Bruderzwist in Habsburg de Franz Grillparzer (1791-1872).

Ascendance

Bibliographie

  • Die Eremitage Maximilians des Deutschmeisters und die Einsiedeleien Tirols, Innsbruck/Vienne, Tyrolia, Bozen: Athesia, 1986.
  • notice d'Élisabeth Kovács, dans Luc Duerloo (dir.), Charles-Alexandre de Lorraine. L'homme, le maréchal, le grand maître, Bruxelles, Générale de Banque, 1987, p. 187-188 (pour la grande-maîtrise de l'ordre Teutonique).

Notes et références

  1. Johannes Voigt, Geschichte des Deutschen Ritter-Ordens in seinen zwölf Balleien in Deutschland, vol.2, p 270-305, G. Reimer, 1859 (Accessible en ligne).