Frédéric de Teschen

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Frédéric de Teschen
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Portrait du duc de Teschen, 1916.
Biographie
Titulature Duc de Teschen
Nom de naissance Friedrich Maria Albrecht Wilhelm Karl
Naissance
Židlochovice
Margraviat de Moravie
Décès (à 80 ans)
Mosonmagyaróvár
Hongrie
Sépulture Église Saint-Gotthard de Mosonmagyaróvár
Hongrie
Père Charles-Ferdinand d'Autriche-Teschen
Mère Élisabeth de Habsbourg-Hongrie
Conjoint Isabelle de Croÿ
Enfants Marie-Christine d'Autriche-Teschen
Marie-Anne de Teschen
Henriette d'Autriche-Teschen
Nathalie d'Autriche-Teschen
Stéphanie d'Autriche-Teschen
Gabrielle d'Autriche-Teschen
Isabelle d'Autriche-Teschen
Marie Alice d'Autriche-Teschen
Albert de Teschen
Résidence Maison de Habsbourg-Lorraine
Religion Catholicisme romain

Frédéric de Teschen, né le à Groß Seelowitz, aujourd'hui en République Tchèque, et mort le à Ungarrisch-Altenbourg, aujourd'hui Mosonmagyaróvár en Hongrie, est un archiduc d'Autriche, devenu duc de Teschen en 1895.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille[modifier | modifier le code]

Arrière-petit-fils de François Ier, empereur d'Autriche, l'archiduc Frédéric est le fils aîné — après un archiduc prénommé François-Joseph, mort huit jours après sa naissance en 1855 — de l'archiduc Charles-Ferdinand de Teschen (1818-1874) et d'Élisabeth de Habsbourg-Hongrie (1831-1903), sœur de la reine des Belges Marie-Henriette. Il naît le au château de Groß Seelowitz, dans l'empire austro-hongrois[1].

L'archiduc Frédéric de Teschen est, par sa mère, le demi-frère de la reine Marie-Thérèse de Bavière, épouse du roi Louis III. Il est également le frère de la reine Marie-Christine d'Espagne, épouse du roi Alphonse XII et régente pour son fils Alphonse XIII[2].

Mariage et descendance[modifier | modifier le code]

Le Frédéric de Teschen épouse au château de l'Hermitage, à Condé-sur-l'Escaut, France[N 1], la princesse Isabelle de Croÿ (née à Dülmen, le et morte à Budapest, le ), fille de Rudolf 11e prince de Croÿ (1823-1902) et de la princesse Nathalie de Ligne (1835-1863)[4].

Neuf enfants, dont huit filles, sont nés de cette union[5] :

Entre projets matrimoniaux et héritage[modifier | modifier le code]

Isabelle de Teschen espère vivement donner une de ses huit filles en mariage à l'archiduc héritier François-Ferdinand. Elle convie régulièrement ce dernier dans ses nombreux domaines où l'on donne des chasses à courre[6]. L'archiduc-héritier leur préfère cependant une de leurs dames d'honneur qu'il épouse en 1900, la comtesse Sophie Chotek que l'empereur François-Joseph crée princesse de Hohenberg au grand dam de l'archiduchesse[7].

Le , après la mort de son oncle l'archiduc Albert, sans descendance masculine, Frédéric lui succède en qualité de duc de Teschen[1]. D'autre part, la succession inclut des biens importants : ses deux frères cadets (Charles-Étienne et Eugène) et lui héritent chacun de vastes domaines. Frédéric possède, dès lors, des propriétés à Ungarisch-Altenburg (aujourd'hui Mosonmagyaróvár en Hongrie), Bilje (actuellement en Croatie), Saybusch (aujourd'hui Żywiec en Pologne), Seelowitz (aujourd'hui Židlochovice) et Frýdek en République tchèque, ainsi que Pressburg (aujourd'hui Bratislava en Slovaquie). Sa résidence viennoise, le Palais de l'archiduc Albert, abritait la collection d'art Albertina dont il était propriétaire.

Carrière militaire[modifier | modifier le code]

En 1874, Frédéric commence sa carrière militaire. L'archiduc est ensuite nommé inspecteur général des troupes par l'empereur François-Joseph. À partir de 1907, il devient commandant en chef de la Landwehr impériale.

Frédéric de Teschen visite la forteresse de Przemyśl reconquise en .

En 1914, l’archiduc Frédéric décide de se retirer de l’Armée, à la suite des demandes de son épouse qui refuse de le voir passer un jour sous les ordres de François-Ferdinand. Cependant, lorsque l’héritier du trône et son épouse sont assassinés à Sarajevo le , Isabelle persuade son époux de rester temporairement à son poste. L'archiduc Frédéric est donc généralissime de l'armée impériale et royale au début de la Première Guerre mondiale.

Pendant plusieurs années, Frédéric sert l’Autriche-Hongrie contre les forces de l’Entente. Cependant, lorsque l’empereur Charles Ier succède à François-Joseph Ier sur le trône en 1916, celui-ci décide de démettre son oncle de ses fonctions et de le remplacer en 1917.

Après l’Empire[modifier | modifier le code]

Le , l’archiduc Frédéric prend définitivement sa retraite de l’armée. Peu de temps après, l’Autriche-Hongrie s’effondre et les gouvernements des États qui succèdent à l’Empire exproprient largement les biens de la dynastie déchue. La branche de Teschen perd ainsi de nombreuses propriétés nationalisées par la toute nouvelle Tchécoslovaquie. Après la chute de la monarchie, en 1918, l'archiduc Frédéric s'est retiré sur ses terres hongroises.

En dépit des difficultés, Isabelle cherche à profiter de l’éclatement de l’Empire pour mettre en avant sa progéniture. Après l’échec de la restauration de l'empereur et roi Charles Ier à Budapest en 1921, l’archiduchesse cherche à placer son fils unique Albert sur le trône royal de Hongrie. Le projet est un échec, mais l’archiduc conserve, dans le pays, une forte popularité durant toute la régence de Horthy. Favorable à l'alliance avec le Troisième Reich, il devra s'exiler en Argentine à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Veuf depuis 1931, Frédéric de Teschen meurt octogénaire à Mosonmagyaróvár, le . Il est inhumé en l'église Saint-Gotthard de Mosonmagyaróvár, en présence de nombreux parents et de Miklós Horthy, régent du Royaume de Hongrie, venu présider les obsèques[1],[8].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Maintes généalogies, dont les ouvrages de Enache et Tourtchine situent le château de l'Hermitage en Belgique, sans davantage de précision. Il s'agit cependant bien du château de l'Hermitage à Condé-sur-l'Escaut en France[3].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Énache 1999, p. 216.
  2. Énache 1999, p. 224.
  3. « Mariage de S.A.I. et R. Mgr l'archiduc d'Autriche », L'Indépendance Belge, no 282,‎ , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
  4. Énache 1999, p. 217.
  5. Énache 1999, p. 217-224.
  6. « Souvenirs », Le Vingtième siècle, no 257,‎ , p. 3 (lire en ligne, consulté le ).
  7. Énache 1999, p. 54.
  8. Tourtchine 1991, p. 101.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Nicolas Énache, La descendance de Marie-Thérèse de Habsburg, Paris, Éditions L'intermédiaire des chercheurs et curieux, , 795 p. (ISBN 978-2-908003-04-8) ;
  • Jean-Fred Tourtchine, Les Manuscrits du CEDRE : L'Empire d'Autriche, vol. III, t. 10, Clamecy, Imprimerie Laballery, , 224 p..
  • (en) V. Heiszler, M. Szakacs et K. Voros, Photo Habsburg: The Private Life of an Archduke, Corvina, 1989 (ISBN 056909190X) (les photos de cet ouvrage ont toutes été prises par l'archiduchesse Isabelle).

Liens externes[modifier | modifier le code]