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Massacres des convois militaires dans l'est du Burkina Faso

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Les massacres des convois militaires sont commis dans l'est du Burkina Faso par l'armée et des miliciens des VDP au début du mois de . Ces miliciens sont recrutés et armés par le gouvernement du Burkina Faso pour appuyer l'armée dans la lutte contre l'insurrection djihadiste qui secoue le pays depuis 2018.

Ces massacres font suite aux massacres de Komsilga, Nodin et Soroe, quelques mois plus tôt. Au total, près de 400 civils auraient été tués par deux colonnes militaires entre le et le .

Déroulement

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L'armée a reçu pour mission d'escorter des convois de ravitaillement destinés aux villes assiégées par les djihadistes[1]. Le premier groupe de militaires, composé des bataillons d'intervention rapide (BRI) 5 et 9, quitte la ville de Dori le en direction de Mansila[2]. Assiégé par le JNIM depuis 2020, la commune n'avait plus été ravitaillée par voie terrestre depuis [1]. Après son arrivée à destination le , la colonne emprunte un trajet légèrement différent pour le retour, entre le 5 et . Le deuxième groupe, composé des BRI 20, 12, 4 et 19, quitte Fada N'Gourma entre le 3[3] et le en direction de Tankoualou puis Foutouri, avant de rentrer à Fada N'Gourma le [1].

Après avoir été touché par une mine, le premier convoi commet une première tuerie le à Niagassi, faisant 30 morts (dont 15 femmes et 9 enfants). Des massacres sont ensuite commis dans les villages d'Ouro-Djiama, Téparé et Bognori, où « une centaine » de civils sont tués avant que le convoi atteigne Mansila[1].

Le deuxième convoi n'aurait pas subi d'attaques des djihadistes, ne découvrant qu'un seul engin explosif improvisé. Les militaires ont ouvert le feu dans plusieurs villages le long de l'itinéraire, parfois sans sommation, et sans distinction entre les hommes, les femmes, les enfants et les malades. Des témoignages indiquent qu'un village à dominante gourmantché a été épargné alors qu'un campement peul tout proche a été décimé[1]. Les villageois pris pour cible avait accepté de payer un impôt exigé par le JNIM[3]. Les militaires ont considéré que les villageois sont de connivence avec les terroristes[1].

Le premier convoi a subi au moins cinq explosions de mine, faisant « plusieurs victimes ». Le , 84 habitants sont tués à Gatougou. Des photos supposément prises dans le village montrent 70 cadavres dans la localité, parmi lesquels des corps de femmes et de six nourrissons. Plus tard, 79 personnes sont tués à Kampalougou[1]. Des vidéos — certaines prises par les soldats pendant les exactions, d'autres par les djihadistes, premiers arrivés sur les lieux après les massacres — montrent des cadavres d'hommes, de femmes et d'enfants en très bas âge, ainsi que certains cadavres brûlés[4].


Notes et références

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  1. a b c d e f et g Agnès Faivre et Célian Macé, « «Les soldats ont tiré sur tout ce qu'ils ont vu» », Libération, no 13386,‎ , p. 10-12 (ISSN 0335-1793, lire en ligne Accès payant, consulté le ).
  2. Benjamin Roger, « Au Burkina Faso, un nouveau massacre attribué à l’armée » Accès payant, sur Jeune Afrique, (consulté le ).
  3. a et b « Burkina Faso: une centaine de villageois tués dans l'Est » Accès libre, sur RFI, (consulté le ).
  4. Wassim Nasr, « Massacres au Burkina Faso : des vidéos accablent l'armée burkinabè » Accès libre, sur France 24, (consulté le )